Sujet: Une rencontre imprévue, ou presque. Dim 23 Juin 2013 - 1:30
Une rencontre imprévue, ou presque.
Seule dans son appartement, la jeune femme essayait de comprendre le film qui passait à la télévision à ce moment présent. Elle avait loupé le début du film et apparemment ça devait être la partie la plus importante de ce film car il ne comprenait franchement rien du tout. Tout le monde couchait avec tout le monde, certains se tuaient, d’autres menaçaient de le faire… c’était quoi ce film de merde ? Sawyer prit la télécommande et coupa l’écran, elle avait horreur des films qui ne ressemblaient à rien. Balançant la télécommande sur le canapé d’à côté elle se leva du fauteuil dans lequel elle était assise depuis bien trop longtemps selon elle. Attrapant son Smartphone, elle soupirant en voyant l’heure qu’il était. Son petit ami n’était toujours pas rentrée, elle ne savait pas si elle devait l’attendre pour manger et si il comptait passer la nuit dans sa boîte comme trop souvent à son goût. Avançant dans leur appartement la jolie brune s’arrêta par la cuisine, tout en ouvrant le frigidaire elle posa son téléphone à l’oreille attendant que son petit ami décroche mais elle tomba une nouvelle fois sur le répondeur. Déposant le téléphone sur le comptoir elle claqua la porte du frigidaire ne supportant pas de se retrouver une nouvelle fois seule. Ce n’était franchement pas la vie dont elle avait rêvé, quand elle se retrouvait seule comme ce soir dans cet appartement elle se rendait compte que rien n’allait dans son sens, qu’au final tout le monde décidait de sa vie sauf elle. C’était ainsi depuis sa naissance, ça avait commencé avec ses parents qui avaient prit la décision de l’abandonner.
Sawyer ne voulait pas rester dans son appartement, à attendre son petit ami qui était sûrement occupé avec une autre. Elle avait fait un tour par la salle de bain, enfilant une robe noir, un peu courte ce qui n’aurait certainement pas plus à son petit ami et c’était bien le but recherché. Elle s’était maquillée restant tout de même naturelle, n’étant pas ce genre de fille qu’on pouvait facilement surnommé « pot de peinture ». Perché sur ses talons elle avait donc quitté son domicile, prenant sa voiture et se dirigeant dans le cœur de la ville là où il y avait les meilleurs bars. La jolie brune savait où elle voulait aller, dés le début elle s’était préparé pour aller au Wildjam et son choix n’était pas anodin. Une fois sa voiture garée elle se dirigea donc vers ce bar, où elle n’avait jamais mit les pieds pourtant elle était née ici. Faisant son entrée dans l’établissement, elle observa la pièce, l’ambiance, la décoration. C’était étrange, pas habituel est pourtant elle si sentait bien, comme chez elle. Du jazz était diffusée, une musique qu’elle n’écoutait pas du tout et qui lui faisait penser à des grands classiques du cinéma américain. Elle avait l’impression d’être transporté ailleurs, dans un pub en Angleterre pays qu’elle n’avait pourtant jamais vu de ses propres yeux. Il y avait une bonne ambiance ça se voyait, ça se ressentait. La jolie brune avança donc dans l’établissement repérant le bar où elle se dirigea, elle mourrait de faim et espérait trouver quelques trucs à grignoter même des cacahuètes sinon elle se contenterait de quelques verres pour calmer son appétit. Prenant place sur un tabouret, elle scrutait des yeux les moindres recoins comme si elle cherchait quelqu’un. Se mordillant le bas de la lèvre elle croisa ses jambes tirant sur le bas de sa robe qui lui arrivait à mi cuisse, généralement elle se faisait belle uniquement pour son petit ami mais il avait qu’à en profiter au lieu d’aller voir ailleurs.
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Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Mer 26 Juin 2013 - 17:52
“Sawyer & Heath”
Une rencontre imprévue, ou presque
Au huitième jour après Joan Greene (nouvelle méthode de datation), Heath Wilde, perturbé comme jamais, avait décidé de se noyer dans le travail. Chose qui était loin d’être habituelle - il était du genre procrastinateur de base, et n’allait généralement bosser dans son pub que sur un coup de tête, parce qu’il n’avait rien de mieux à faire, ou parce qu’il avait envie de vider lui-même la cave. Mais la situation n’était pas habituelle non plus. Il était aussi du genre coureur de jupon de base, malgré ses quarante-deux ans, et n’était pas supposé ressentir le moindre attachement pour une femme en particulier. Joan Greene était venue mettre terme à des années et des années (ok, des décennies) de papillonnage insouciant - et il avait soudain ces envies stupides de fonder un couple, et puis pourquoi pas avoir une plante verte, un chat, et même une famille. Vautré sur les marches de la réserve du bar, il secoua la tête. Une PUTAIN de plante verte, un PUTAIN de chat, et même une PUTAIN de famille. Non, ça n’allait pas - du tout. Il jeta un regard de pur désespoir vers la porte qui menait à la salle du bar, et soupira. Il avait donc décidé de se noyer dans le travail. Et ses employés, à vrai dire, n’en revenaient pas. Le lundi, il avait poussé la porte du bar à une heure étrangement matinale (11heures, ok), et avait pris sa place derrière le comptoir. Jusque là, tout allait presque bien. Le mardi, il avait à nouveau poussé la porte du bar, et les serveurs avaient commencé à se faire un peu de soucis. Le mercredi, il avait commis un nouveau délit de présence et de ponctualité. L’une des serveuses lui avait alors franchement demandé s’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans sa vie. Il voulait bien être un mec ouvert, mais il avait alors simplement levé un sourcil et répondu que non, non tout allait bien. Il n’allait quand même pas prendre un psy simplement parce qu’il avait été touché par une femme, non? Ce n’était pas comme s’il avait été amoureux de Joan Greene. Non mais. Il n’était pas un sombre vieillard que l’horloge biologique commençait à tourmenter. Surtout pas. Et pourtant il avait continué à venir au Wildjam, et plus que le patron s’était imposé comme barman. Cependant, sans cet espèce de dérangement étrange de ses habitudes, il n’aurait jamais rencontré Sawyer Clarks. Il était à nouveau arrivé au pub en fin de matinée, lunettes vissées sur le nez, blouson en cuir, de bonne humeur - parce qu’il allait occuper une nouvelle journée, sans se laisser le temps de songer à ce qui le tourmentait. Il avait servi des bières à tour de bras, comme d’habitude, n’avait pas eu le moindre scrupule à servir des mineurs, comme d’habitude, avait descendu lui-même un ou deux verres de whisky, comme d’habitude. Il s’était octroyé une pause inopinée avec son petit frère adoré, qui une fois encore n’avait rien demandé mais ne s’était pas plaint de sa présence, comme d’habitude. Sauf qu’il y avait eu un vague changement dans ces dites habitudes, un peu plus tard dans la journée. Au fil des années, il en était arrivé à connaître tout le monde à Huntington Beach - au moins de vue. C’est ça, être barman, on voit défiler une clientèle monstre, et tout le monde devient plus ou moins familier, par la force des choses. Il aimait bien cette familiarité, et même il la cultivait - c’était un moyen comme un autre de se sentir parfaitement chez lui, n’importe où, n’importe quand. Il avait ses têtes qui lui revenaient, ses têtes qui ne lui revenaient pas, et c’était comme évoluer dans un univers qui lui appartenait. A cause de cela, il tiquait toujours quand il voyait apparaître une nouvelle personne. Il se demandait comment cet être avait pu échapper à son regard auparavant, et il cherchait immédiatement à combler ce manque en se montrant exagérément sociable. Une femme venait de rentrer dans le bar. Une toute, toute jeune femme, se dit-il immédiatement en remarquant sa robe et ses talons - il y avait quelques années il n’aurait pas hésité une seconde avant de se lancer dans un grand numéro de charme, mais il devait avoir muri. Probablement. Du moins assez pour se dire que cette femme là avait l’âge d’être sa fille, et qu’il y avait d’autres interactions sociales possibles que le numéro de charme. Surtout qu’elle lui semblait nerveuse - comme tourmentée. Machinalement, à la fois grand seigneur et bon vivant, il prépara une pinte et, l’empoignant ainsi que son propre verre de whisky, il alla se poser en face d’elle et lui tendit la bière. «Personne n’est autorisé à se triturer l’esprit dans ce pub. Tu es au Wildjam, voyons!» Il l’avait tutoyée d’office - mais elle était beaucoup plus jeune que lui, cela lui avait semblé logique. Il désigna de la tête le verre de bière qu’il tenait, l’enjoignant à s’en saisir, signifiant aussi par là qu’elle n’aurait pas à le payer. Franchement, qui pouvait dire non à une bière? Quand la jeune femme s’exécuta enfin, il lui tendit à nouveau la main, pour se saisir de la sienne et y déposer un baise-main - on ne se refait pas. «Heath Wilde. Propriétaire. Dieu vivant. Enchanté.» Enfin, il déposa un coude sur le comptoir, sa tête sur son coude, et demanda de but en blanc: «Et cette bière n’est pas empoisonné. Je ne suis pas non plus un dangereux pervers.»
Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Dim 30 Juin 2013 - 19:11
Une rencontre imprévue, ou presque.
Son regard balayait le bar, on aurait dit qu’elle cherchait une personne. Mordillant sa lèvre inférieure comme à chaque fois que la nervosité la gagnait elle se demandait si elle avait bien fait de venir ici. Peut être qu’elle aurait du se rendre chez Aleksey, mais il avait sa vie et elle ne voulait pas être un poids pour lui. Elle savait que ce n’était pas le cas, cependant il avait le droit d’être un peu en paix et non de la voir débarquer à chaque fois. Sawyer le considérait réellement comme son second père, peu de personne pouvait comprendre qu’on puisse aimer quelqu’un comme si il était notre père. Oui on avait un père, un seul mais il n’y avait pas de mal à en avoir un second. La jolie brune sursauta alors qu’on venait de lui adresser la parole, posant son regard sur l’individu elle resta silencieuse l’observant sans rien dire. Glissant ses yeux vers la bière qu’il venait de lui déposer devant elle, Sawyer lui adressa un sourire légèrement timide. « Merci » prononçant ce mot timidement avant de passer sa main dans ses cheveux les glissant derrière son oreille. Prenant la bière d’une main pour la poser devant elle, lui tendant sa main à son tour elle fut assez surprise par ce baisse main. Heath Wilde avait une réputation dans cette ville, beaucoup de gens le connaissaient et il y avait beaucoup d’avis diffèrent sur cet homme. Il semblait pourtant être charmant, dans tout les sens du terme. Il avait peut-être l’habitude de ce genre de réaction, c’était peut-être pour ça qu’il était ainsi, il s’amusait de cet effet qu’il pouvait faire sur les femmes. Sawyer n’était pas fasciné par sa beauté ou autre connerie du genre, non c’était autre chose. « Enchanté… Sawyer Clarks. » Qu’aurait-elle pu ajouter de plus, prénom masculin, fille perdue et mourant de faim ? Oui elle aurait pu après tout ça ne pouvait pas être pire que la présentation de cet homme qui en disait long sur lui. Il était sympathique, étrangement. Elle sourit, amusée par ces propos. « Je n’aie pas peur des pervers ! Je fais peut être fragile mais je sais me défendre. » Fragile ça elle l’était et ceux qui la connaissait réellement pouvait d’ailleurs le confirmer. A l’hôpital elle se faisait bouffer par les autres qui avait comprit en un regard qu’elle était incapable de faire du mal à qui que ce soit. Elle le portait sur elle. Prenant la bière d’une main elle la porta à ses lèvres, elle n’était pas vraiment très fan de cette boisson et pourtant celle-ci était parfaite. D’ailleurs en reposant son verre elle ne perdit pas une seule seconde pour lui dire. « C’est vrai ce que l’on dit, vous avez les meilleurs bières de la ville. » L’ambiance qui régnait dans ce bar vous forcez naturellement à vous détendre, relâcher la pression, être vous-même ou être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée. Se mordillant la lèvre une nouvelle fois elle prit la parole. « Vous n’avez pas quelque chose à grignoter ? Je meurs de faim à vrai dire. » Elle aurait du penser à manger quelque chose avant de quitter son appartement mais elle était tellement furieuse à ce moment là que son seul désir était de quitter ce lieu et d’aller ailleurs, loin. S’amuser comme son petit ami pouvait le faire et non se morfondre.
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Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Dim 30 Juin 2013 - 22:03
“Sawyer & Heath”
Une rencontre imprévue, ou presque
Il ne pouvait pas s’empêcher de dévisager la jeune femme. C’était un réflexe de Heath Wilde - il faisait cela avec le monde entier, il ne pouvait pas s’en empêcher, il suffisait qu’on se présente à lui en étant une personne charmante du sexe opposé et il était sujet à des pertes momentanées de conscience. Peut-être était-ce pour cela qu’on avait tendance à le qualifier de vieux pervers...? Non, en fait non, il préférait ne pas y penser. Mais voilà, comme il l’avait déjà pensé, la jeune femme était trop jeune pour lui. S’il avait eu dix ans de moins, ou si elle avait eu dix ans de plus, il n’aurait pas dit, mais là, c’était un peu déplacé. Il lui restait à se la jouer bon copain, ou mieux encore bon copain protecteur. Il avait ce genre d’attitude avec la fille de la famille Everdeen, la petite Quinn pour qui il avait toujours été l’équivalent d’un oncle, le tonton cool qui vous paye de la bière mais qui vous écoute aussi conter vos malheurs de jouvencelles. Voilà, c’était cela. La jeune femme devant lui lui faisait penser à Quinn. Et puis il en voyait défiler, des drames adolescents, au Wildjam - il savait combien on pouvait avoir une vie toute pourrie dans cet tranche d’âge, et cela le poussait à la sympathie. Tant pis si cela le faisait se sentir comme un petit vieux. Le problème, avec le baise-main, c’est qu’il n’y avait pas de demi-mesure. Ou cela passait, ou cela cassait. Autant dire que l’entrevue la jeune femme aurait pu s’achever aussitôt, et plutôt brutalement. Mais il aimait vivre dangereusement, et ce même dans des situations aussi triviales. Et de toute évidence, la jeune femme - qui a priori s’appelait Sawyer, Sawyer Clarks, donc définitivement inconnue au bataillon, ne s’en était pas particulièrement effarouchée et n’était pas sortie en criant au viol. Tant mieux pour lui. Tout juste avait-elle eu l’air surprise - pour le reste, elle le fixait avec un oeil inquisiteur, curieux. De surcroît, elle semblait réceptive aux conneries qu’il était capable de sortir. Elle n’avait pas tiqué lorsqu’il s’était présenté lui-même comme un dieu vivant, ni lorsqu’il avait maladroitement tenté de lui assurer qu’il n’était pas un dangereux pervers - même si certaines personnes auraient trouvé à redire sur cette dernière affirmation. Le dialogue semblait donc bien prêt à s’engager - il haussa un sourcil, eut un sourire. « Ces bières sont tellement bonnes que je vous mets au défi de ne pas être fragile après trois ou quatre. Mais soit. Vous êtes peut-être une championne de boxe sous couverture - sait-on jamais». Il haussa les épaules - quoi? Après tout, il ne la connaissait pas. En tous cas, il ne la connaissait pas pour le moment, mais il l’aimait bien déjà. Après tout, non seulement elle n’avait pas peur de lui mais elle lui faisait aussi des compliments. «Je voudrais pas récolter tous les lauriers, mais... allez, si, c’est grâce à moi si on a des bières si parfaites.» D’accord, d’accord, il en faisait trop. Mais techniquement, il était le patron et le seul dans les parages à s’y connaître réellement en matière de bière - et d’alcool de façon générale. Il était le mec qui faisait les listes de produits à racheter, après tout. Il était aussi le mec qui avait décidé d’ouvrir cet endroit, de lui donner son aspect actuel, et d’en faire le Wildjam tel qu’Huntington Beach le connaissait aujourd’hui. «Et quitte à faire la minute promotion: vous devriez pas vous limiter à la bière, on a du très bon whisky aussi.» Il leva son propre verre vers elle, comme pour à la fois trinquer et appuyer ses dires, avant d’en descendre une longue gorgée sans même tiquer. «Et profitez-en, le patron a tendance à payer des coups gratuits à la moitié de ses clients. Ca serait bête de rater ça.». S'il n'avait pas été le patron en question, en tous cas, il n'aurait pas raté ça. Et puis, au moins, il était conscient de ses propres travers et de tout ce qui mènerait probablement un de ces jours le pub à la faillite. C’était pour le contact avec le client, qu’il répondait ordinairement quand ses employés commençaient à lui reprocher la chose. D’ailleurs, en parlant de contact avec le client... la mademoiselle avait faim. Et son honneur lui interdisait de laisser une demoiselle ainsi en détresse. Ce fut l’affaire d’une minute ou deux, durant lesquelles il disparut après lui avoir fait signe de ne pas bouger. Quand il revint, il apportait avec lui une coupelle de pistaches qu’il déposa au côté de la bière de la jeune femme en lançant, dans une tentative de français à l’accent très approximatif: «Madame est servie!». Puis il posa un coude sur le comptoir, et, franchement curieux, lui demanda: «Maintenant, on passe aux aveux. Vous êtes nouvelle en ville? Je connais le monde entier à Huntington. Si vous habitez ici depuis longtemps, ça voudra dire qu’il faudra que je retourne chez l’opticien pour me faire refaire des lunettes...» Une excuse comme une autre. Non?
Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Dim 7 Juil 2013 - 2:09
Une rencontre imprévue, ou presque.
Sawyer n’était pas le genre de fille que l’on pouvait qualifier de « fêtarde », elle n’était pas le genre de lycéenne que l’on invitait aux soirées. Elle avait toujours été une enfant assez discrète. Son entrée à l’université l’avait quelque peu décoincée, sa rencontre avec Joshua avait été l’occasion d’une première cuite dont elle n’avait aucun souvenir. Son petit ami avait une vie totalement différente de la sienne, la jeune femme s’était laissé entraîné bêtement dans les soirées, elle était devenue comme toutes les autres et au bout de quelques mois de débauche instance elle avait craqué, n’arrivant plus à se reconnaître. Sawyer n’était pas fêtarde et ne le serait jamais. Elle buvait que très rarement, surtout pour surveiller son petit ami qui lui avait un levé de coude incroyable. La jeune femme avait toujours peur qu’il déclenche une bagarre, qu’il prenne sa voiture ou qu’il reparte avec une autre. La bière au Wildjam était bonne, elle n’était pourtant pas fan de cette boisson mais là c’était un vrai régale. Affichant un sourire au coin de ses lèvres elle n’était pas certaine d’arriver à en boire plus de deux, à moins qu’elle décide de relâcher la pression pour une fois et de vivre. « Pour le bien de tout le monde il est préférable que je m’arrête à deux bières… surtout que j’en bois jamais ! » Sawyer se souvenait que sa mère lui disait au sujet de la bière que c’était une boisson pour les hommes, que dans la bouche d’une fille ça faisait vulgaire. Elle n’avait pas cherché à la contrarier. Riant face aux paroles du patron du Wildjam, elle leva les yeux secouant la tête légèrement comme elle aurait pu le faire avec quelqu’un de familier. Elle ne le connaissait pas mais l’endroit était propice pour ce genre de familiarité et malgré son âge il ne semblait pas être du genre à se prendre la tête pour des détails. Quel âge avait-il d’ailleurs ? La cinquantaine peut être. Difficile à dire car il n’avait plus le physique d’un homme de trente ans mais il semblait avoir une mentalité d’un homme de cet âge. « Du Whisky ? J’en aie jamais goûté… ça doit être tellement fort. » Elle grimaça légèrement, encore une boisson qui était assez spécifique aux hommes. « C’est intéressant tout ça… il faut que je regarde la carte de plus prés ! » Il ne devait pas faire grand bénéfice s’il payait sans arrêt des coups à ses clients, à moins qu’il ne le fasse qu’aux femmes… elle fronça les sourcils à cette pensée espérant qu’il n’imaginait pas quelque chose car elle partirait en courant. Non elle était une gamine à ses yeux, ce n’était pas possible ! « Vous pouvez me tutoyer, ça serait même mieux car j’ai l’impression d’être… vieille ! » Depuis le début elle vouvoyait Heath et peut être que du coup ce dernier n’osait pas la tutoyer, quoi qu’elle imaginait mal le grand Heath Wilde, celui qu’on lui avait décrit, se préoccupant de ce genre de détail.
Se retrouvant seule elle observa le patron s’éloignait avant de se mordiller à nouveau la lèvre inférieure. Prenant une nouvelle gorgée de sa bière elle porta son regard derrière elle, regardant la clientèle qu’il pouvait y avoir à cette heure ci. Reportant son attention sur Heath qui venait de déposer une coupelle de pistache elle arqua un sourcil en l’entendant parler dans une langue étrangère « c’est du Français ? » le mot Madame lui était familier à cause du parfum de Jean Paul Gaultier, chacun ces classiques ! Piochant dans la coupelle elle le remercia avant de l’écouter, les pistaches elle en raffolait. « Désolé mais il va falloir retourner chez l’opticien. » Elle haussa les épaules commençant à faire un petit tas avec les coquilles des pistaches. « Je ne suis pas assez intéressante pour que vous me connaissiez… je suis née ici ! »
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Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Lun 15 Juil 2013 - 22:56
“Sawyer & Heath”
Une rencontre imprévue, ou presque
La plupart des gens pensaient le contraire, mais Heath n’était pas exactement du genre à aller draguer la midinette à la sortie du lycée. Bon, de la faculté, probablement, pour celle-ci. Quelques années en arrière, il n’aurait pas eu le moindre scrupule. Aujourd’hui, il était presque parvenu à devenir un homme responsable - l’accident de moto, le fait de tomber amoureux, les nouveaux liens qui s’étaient tissés avec son frère, toutes ces choses avaient fait de lui quelqu’un de sensiblement meilleur. Tout cela pour dire qu’il avait fini de draguer la midinette à la sortie du lycée - et que cela participait à le rendre un peu plus confiant en sa propre santé mentale. Maintenant, les adolescents le faisaient rire. Il regardait leurs drames, leurs bonheurs, avec l’oeil de quelqu’un qui est déjà passé par là. Et il pouvait leur prodiguer des conseils - plus ou moins foireux, mais des conseils tout de même, qui lui donnaient pour quelques instants l’impression d’être détenteur de (un peu de) sagesse. Pas trop non plus. Faut pas déconner. Il avait, a priori, un échantillon unique de cette espèce hautement surprenante et profondément décadente qu’était la jeunesse de Huntington Beach. Il haussa un sourcil. Depuis quand une jeune personne saine de corps et d’esprit ne buvait jamais de bière? Probablement une obsédée de la santé - il détestait les obsédés de la santé, sauf son frère, mais son frère lui faisait le plaisir de ne jamais chercher à le juger sur ses dérives alcooliques. Pour la forme, il adopta un air parfaitement choqué: «Qui êtes-vous? Etes-vous humaine?» - parce qu’elle venait aussi de dire qu’elle n’avait jamais bu de sa vie le moindre whisky. A son âge, il avait déjà le foie d’un personnage de western. A son âge... encore une chose qui ne le rajeunissait pas. Ni ce que la jeune femme venait de dire, d’ailleurs. «Tu as l’impression d’être vieille? Je suis quoi alors... un ancêtre?» Il eut un air profondément dégoûté. Ok, il était peut-être un ancêtre, dans les faits. Mais il n’avait pas tellement envie qu’on le lui rappelle. Où étaient partis ses printemps glorieux? «Je tutoie, alors, je tutoie... C’est pas faute d’avoir essayé de passer pour un patron de bar respectable et poli. Une nouvelle tentative d’avoir l’air d’un citoyen honnête qui s’achève sur un échec.» Il haussa les épaules, avec philosophie. «Donc... Sans vouloir avoir l’air indiscret, qu’est ce qui t’amène ici si tu n’as jamais goûté le nectar des dieux et ne nourrit aucune passion pour l’orge fermenté?» Non parce que franchement, à part ces deux choses et les soirées musicales, il n’y avait techniquement pas grand chose à faire un Wildjam - il fallait être lucide. «Peut-être le merveilleux patron?» ajouta-t-il avec un large sourire. Quoi? Il aimait à croire que sa réputation le précédait un tant soit peu. «Ou alors un de mes employés organise des trafics sordides ici dont je suis pas au courant et tu comptes lui vendre un rein.» Si c’était le cas, il voulait qu’on le renseigne - on ne sait jamais quand on peut avoir besoin d’un rein issu d’un marché noir. Donc, Heath Wilde était un vieillard qui n’était même pas au courant d’éventuels réseaux de trafics d’organe dans son propre pub. Et au passage, ses tentatives de politesse tombaient à plat les unes après les autres - même son usage magnifique des trois seuls mots qu’ils connaissaient en français et qu’il pouvait utiliser presque sans (trop) d’accent. Il haussa brièvement les épaules, avec un sourire résolu - «C’était du français, oui. Une tentative d’avoir la classe qui a priori était elle aussi vouée à l’échec... Il faudra que j’en parle au psychologue que je n’ai jamais eu» (et qu’il devrait tout à coup songer à engager, devant le merdier innommable qu’était en train de devenir son existence). Dernier coup dur: il ne s’était effectivement jamais rendu compte de l’existence de la jeune femme, alors qu’elle était née ici. Et il avait donc également besoin de nouvelles lunettes. Il laissa échapper un juron sonore - sans grand sérieux -, et leva les mains en signe de fraternisation et d’excuse. «J’ai toujours pensé que mon opticien était un escroc.». Ou alors c’était son radar à jolie femme tout entier qui devait passer à la révision - et il espérait croire à la première solution. «Toutes mes excuses. Ca fera une deuxième bière gratuite, je suppose.» Comme s’il en avait jamais tenu le compte. «Dans quel sombre recoin de la ville tu habites? Ou travaille? Merde, je deviens aveugle. Je suis né, j’ai grandi et j’ai toujours vécu ici. Ils ont dû construire un nouveau quartier sans m’en parler. Ou alors je vis dans un sombre remake du Truman Show.»
Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Mar 16 Juil 2013 - 22:03
Une rencontre imprévue, ou presque.
Devant l’air choqué du patron, la jolie brune sourit avant de laisser échapper un rire. Passant une main dans ses cheveux elle haussa les épaules, quelque peu mal à l’aise à l’idée de passer pour une fille coincée. « Tout le monde ne boit pas de la bière ou du whisky… j’ai déjà bu si ça peut vous rassurer ?! » Sawyer avait réellement profité de sa vie une fois à l’université, se fut seulement à cette époque de sa vie qu’elle pu se libérer et se lâcher. Bien sûr Joshua était responsable de quasiment toutes les cuites qu’elle avait eues. Durant plusieurs mois elle avait suivi la même voix que le jeune homme, voulant être comme lui, intégrer parmi ses amis mais elle avait finit par se raisonner elle-même face à plusieurs examens ratés. Elle n’avait pas fait tout ceci pour louper son année à cause d’un verre en trop. Il arrivait encore à la jolie brune de boire quelques verres lorsqu’elle était de sortie, elle ne tenait pas réellement l’alcool par chance elle avait l’alcool joyeux comparé à son petit ami. Piochant à nouveau dans les pistaches, elle prit la parole entre deux pistaches avalés. « Vous êtes… pas vieux, en tout cas derrière ce bar vous avez plutôt fier allure. » Sawyer ne savait pas l’âge exact de Heath, il n’était pas jeune c’était certain ça se voyait même si il était un bel homme et qu’il semblait plutôt bien conservé. Ne croyez pas que les hommes murs plaisaient à la jeune femme, elle aimait les garçons de son âge et généralement elle avait le don attirait les mauvais garçons. Heath était un drôle de personnage, elle comprenait maintenant pourquoi les gens le connaissaient, pourquoi son bar fonctionnait bien et avait une bonne réputation. Il avait beau être d’un certain âge il n’était pas chiant comme pouvait l’être les hommes de son âge, il donnait l’air d’être un bon copain, le gars à qui vous pouvez tout dire mais aussi un sacré séducteur, pas avec elle sûrement parce qu’elle était un peu trop jeune ou pas de son style ! « J’avais besoin de me changer la tête… je ne suis jamais venue ici, mais on parle beaucoup de cet endroit ! Ma curiosité l’a emporté. » Prenant quelques gorgées de cette bière vraiment délicieuse, elle avala rapidement avant d’ajouter. « Sans oublier le merveilleux patron ! » La jolie brune se sentait un peu plus détendue que lors de son arrivée, cet endroit familial semblait être parfait pour elle, pour se vider la tête et profiter enfin ! Grimaçant légèrement tout en reposant son verre, la jolie brune imaginait difficilement un trafic de rein dans ce bar mais tout était possible. « Quel horreur, ça ne me viendrait même pas à l’esprit… surtout qu’avec ce genre de trafic vous avez une chance sur deux de mourir ou de récupérer un rein abîmé. » C’était surtout l’interne en médecine qui parlait, c’était plus fort qu’elle tout simplement. Durant des mois elle en avait bouffé des cours sur les trafics et leurs dangers, bien sûr beaucoup de médecins étaient tenté par cet argent gagnait si facilement et qu’ils n’avaient pas à déclarer.
« Oh non, c’était bien… je serais incapable d’avoir un accent si parfait ! » Sawyer avait apprit des langues étrangères comme tout le monde, le latin très pratique surtout dans un cursus comme le sien, et l’espagnol pensant qu’un jour elle pourrait parcourir l’Amérique du sud. Le français ne l’avait jamais attiré, tout comme l’allemand deux langues qu’elle trouvait assez compliquées. Cet homme avait de l’humour, étrange pour un homme d’ailleurs car à part son père et Aleksey qu’elle considérait comme tel, les deux seuls qu’elle pensait doté d’humour comparé aux autres hommes qu’elle côtoyait. Ça devait être un truc de vieux, peut être qu’en vieillissant ils devenaient drôle un peu comme le bon vin qu’on ne dégustait que des années plus tard. « Ce n’est pas en offrant des bières que vous devez gagner votre vie… c’est vous qui organisez le trafic de rein en faite ? » Elle arqua un sourcil avant de sourire, d’empoigner la pinte de bière la terminant par la même occasion. Après tout il lui en avait proposé une deuxième ! « Si nous étions dans Truman Show ça voudrait dire que toute votre vie est basée sur un mensonge, ça serait dommage quand même ! » Qui voudrait d’une vie pareille ? « J’ai grandis à Orange Avenue… quand j’ai eu mon diplôme je suis parti pour Yale et je suis revenue en ville à la rentrée, maintenant je vis du côté de Pacific Lane. Je passe mon temps à l’hôpital… je suis interne, ça me prend beaucoup de temps et puis j’ai un petit ami aussi prenant qu’un chien ! » Une chance que Joshua ne l’entendait pas.
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Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Lun 22 Juil 2013 - 1:17
“Sawyer & Heath”
Une rencontre imprévue, ou presque
Qu’était-il arrivé à Huntington Beach depuis sa jeunesse? Ok, certains de ses employés se faisaient un malin plaisir de lui rappeler qu’il avait été adolescent à «l’âge de pierre», mais dans la vraie vie, ce n’était pas le cas. Dans son jeune temps (quand les films étaient encore en noir et blanc), la moitié de l’université se réunissait autour de lampées de bière et de whisky, sans scrupule aucun. Sauf son frère, parce qu’il était hors de question que son frère se retrouve mêlé à ces cercles sordides de débauche pré-pubère - instinct fraternel ayant viré à l’instinct paternel oblige. Bref, toujours était-il qu’à l’époque tout le monde buvait de la bière ou du whisky. Il haussa les sourcils, elle ne se doutait pas par quel moyen dérivé elle était en train de le traiter de vieux crouton. Mais la situation le faisait rire... alors bon. Et puis elle venait d’ajouter qu’il avait fière allure. Et quelque part, il était très sensible aux compliments. Alors soit. Il allait laisser passer. Et il allait laisser passer avec panache - chose qu’il souligna en levant les deux poings dans un geste de fierté théâtrale. «Merci, demoiselle, de contribuer à ma prise de grosse tête. Je t’en suis redevable.» Sa famille, à commencer par son petit frère, lui en était probablement un petit peu moins redevable. Mais il n’était pas obligé de lui donner le nom de la coupable. Il eut un haussement d’épaule (très) faussement indifférent quand elle évoqua la réputation du «merveilleux patron» comme raison supplémentaire d’être venue au Wildjam aujourd’hui. C’était définitivement son jour de chance. «Toujours un plaisir de voir que ma réputation me précède. Enfin... celle du Wildjam. Mais je dois te dire une chose... la flatterie ne marche pas sur moi.» Il eut un air contrit, pendant quelques secondes. «Parce que je paye déjà les coups gratuitement, et que je suis effectivement le mec qui domine le marché noir des organes à Huntington Beach. Le monde entier sait que c’est de là que je tiens mon immense fortune...» Il secoua la tête, mimant encore une fois la contrition à la suite de cette fausse révélation. Heureusement, la chose était beaucoup trop grosse pour être sérieuse - et puis, il n’en aurait pas parlé si ouvertement à une fille qui était après tout une illustre inconnue - pour qu’elle puisse le croire ne serait-ce qu’une seconde. Ou alors... la jeune, pure et innocente Sawyer Clarks serait déjà partie en hurlant. Oui. Il avait beaucoup de raisons de faire partir les gens en hurlant. Il allait falloir commencer à se soucier d’une éventuelle décente inopinée de la police dans sa villa de Presidente Drive... Il commençait à se faire un peu trop vieux pour se permettre de passer vingt ans en prison. On sait jamais. Il tenait pas à en sortir les pieds devants. C’était étrange. En arrivant dans ce bar, aujourd’hui, il n’aurait jamais soupçonné que les choses allaient se dérouler ainsi. Il pensait qu’il allait s’occuper. Payer des coups à boire, boire, encaisser trois billets qui se battraient en duel. Ne pas penser à Joan Greene. Ne pas penser à quoi que ce soit, d’ailleurs. Juste... faire son boulot, et faire en sorte de se noyer dans son boulot. Et puis il avait vu débarquer cette fille, qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et ils s’étaient lancé dans une discussion inopinée, mais en fait plutôt plaisante. Elle était plus efficace encore qu’un enchaînement de clients et de services de bière. Il avait toujours été quelqu’un de profondément sociable, voire légèrement extraverti - mais il avait presque fini par oublier combien discuter avec des inconnus pouvait être... profondément bénéfique. Apaisant. Il pouvait pleinement jouer le rôle du Heath Wilde En Société, un rôle où il pouvait enfin oublier tout ce qui pouvait bien se passer dans sa vie. Alors il se pencha légèrement vers la jeune fille, haussa à nouveau un sourcil à sa mention du Truman Show. Il prit son air le plus mystérieux, et susurra en prenant une gorgée de son verre de whisky: «Mais tu sais, jeune padawan... Toutes les vies sont plus ou moins basées sur un mensonge». En tous cas, la sienne l’était. Et il avait appris assez de secrets sordides au fil de sa vie pour généraliser un tant soit peu cet état de fait. C’était la leçon de vie de Heath Wilde - même s’il avait toujours été extrêmement mal placé pour donner des leçons de vie, ou autres conseils douteux. Surtout à une jeune fille qui apparemment avait une vie radicalement opposée à la sienne. Même - elle ressemblait plutôt à son petit frère, dans le genre jeune étudiante en médecine. Il ne put alors s’empêcher de le faire remarquer: «Oh je vois. Pas vraiment mon rayon. Mon frère est chirurgien, tu t’entendrais peut-être bien avec». C’est vrai ça - ces médecins, ils ne pouvaient pas s’empêcher de discuter de leur boulot entre eux et devenaient presque instantanément de grands amis. C’était parfois un peu fatigant. Mais il aimait Liam plus que tout quand même. Lui... il était plutôt le genre boisson, drogue, paillettes et femmes nues sous leurs robes de soirée. Et il ne s’en était jamais plaint. Loin de là. Mouahaha. Ces pauvres médecins, ils ne se rendaient pas compte de ce qu’ils pouvaient bien rater. «Orange Avenue? Pacific Lane? Tu es passé par tous les quartiers où je mets jamais le pied... Je suis désolé de t’annoncer ça, mais nous avons vécu dans deux dimensions parallèles.» Il eut un temps de réflexion, avant d’ajouter: «Comme dans le film de Silent Hill. Même ville, deux univers.» Il haussa les épaules. «La preuve: j’ai pas de petit ami - Dieu merci -, mais j’ai un chien. Dimensions parallèles.» Il eut une moue pensive - techniquement, Grandpa était loin d’être prenant... Mais ce n’était qu’un détail. «Il te fait pas de misères, au moins? Je peux te fournir les numéros de deux, trois gorilles pour lui casser la gueule, si nécessaire». Quoi? Il avait gardé son carnet d’adresse! Et ce carnet d’adresse lui rendait régulièrement service.
Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Mar 23 Juil 2013 - 16:38
Une rencontre imprévue, ou presque.
A présent qu’elle était là, assise au comptoir de ce bar elle ne regrettait pas d’être venue ici. Plusieurs choix s’étaient offerts à elle mais un seul avait retenu réellement son attention. Heath Wilde était un personnage, un héros d’un film des années quatre vingt qui aurait fait un véritable succès et qui lui aurait valu des dizaines d’oscars. Bien sûr ça aurait pu être un personnage pour un film de maintenant, mais franchement elle imaginait mal cet homme dans un slip rouge à la superman où dans une armure rouge et jaune à la Tony Stark ! Il ne semblait jamais être fatigué, fatigué par lui-même. Sawyer se demandait s’il avait une femme à ses côtés, s’il était ainsi avec elle ? Capable de parler de lui-même, de toujours retourner la situation à son avantage et de prendre tout avec un humour dont lui seul avait la recette. « Ça nous fait un point commun ! » Elle se pinça les lèvres, elle avait sorti cette phrase naturellement et avec un enthousiaste assez étrange. Oui ça leur faisait un point commun et alors ? « La flatterie ne marche pas avec moi. » Sawyer était assez naïve, pas trop non plus, mais quand même, pourtant la flatterie ça ne marchait jamais chez elle à moins d’un coup de chance. Après tout quand on y réfléchissait bien la flatterie c’est dire à quelqu’un ce qu’il pense de lui-même, ça n’a pas d’intérêt. Autant s’envoyer des fleurs soit même !
Posant son regard observateur sur le maître des lieux qui lui affirmait que toutes les vies étaient fondées sur un mensonge, Sawyer se mordit à nouveau le bas de la lèvre. Elle posa son regard sur le comptoir, faisant le tour du verre à l’aide de son index tout en prenant la parole. « Ce n’est pas avec les mensonges que l’on rend les gens heureux… » Elle releva le regard « Truman en est la preuve ! » Reprenant finalement le sujet de base, il était préférable qu’elle n’entre pas dans le sujet des mensonges. De plus ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord, Heath semblait plutôt être du genre à avoir une tonne de mensonge derrière lui. Souriant lorsque vint le sujet du frère de Heath, frère qu’elle croisait de temps à autre et sur qui elle pouvait donc mettre un visage. « Je vois qui il est… il est très diffèrent de vous d’ailleurs. » Sawyer ne voulait pas se montrer blessante mais franchement elle n’aurait jamais pu savoir que Heath et Liam étaient frères si elles n’avaient pas fait le rapprochement avec leur nom de famille. Ils semblaient être les opposés de l’un et l’autre, en tout cas c’était son avis extérieur. Reprenant quelques pistaches elle reprit son petit rythme digne d’une chaîne d’usine, elle faisait son petit tas de coquilles d’un côté tout en mangeant celle qui étaient prêtes. Heath avait raison, ils vivaient dans deux dimensions parallèles. Peut être qu’elle n’aurait pas amené le sujet ainsi mais sa version à lui était plus « drôle », il aurait pu être professeur dans une faculté. Caché derrière une paire de lunette bien rondes, les cheveux plus grisonnant et en pétard un peu comme Doc dans Retour vers le futur. Oui elle l’imaginait bien ainsi, face à une salle pleine d’étudiant prêt à croire tout ce qu’il disait… Se concentrant tout de même un minimum sur l’explication très intéressante de Doc Wilde, elle sourit amusée par ses propos. « Vous devriez penser à faire du cinéma… ou à réaliser des films, quoi que j’ai un peu peur de ce que ça pourrait donner ! » Reprenant son sérieux elle poursuivit. « Plus sérieusement, une chance que je sois passé ce soir sinon on ne se serait jamais rencontré. Au moins on se sera croisé une fois ! » Une fois, peut être deux mais pas plus. Rien ne semblaient les rapprocher et puis ils avaient tout les deux leurs vies, deux vies différentes. Elle avait fait sa connaissance c’était déjà bien. D’ailleurs puisqu’ils ne se verraient peut être plus jamais ou pas de ci tôt elle pouvait bien se confier à lui au sujet de Joshua. « C’est compliqué… je l’aime et il m’aime j’en suis sûre seulement… il n’est pas heureux, il a certains vieux démons en lui et du coup rien n’est simple. »
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Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Sam 27 Juil 2013 - 17:38
“Sawyer & Heath”
Une rencontre imprévue, ou presque
A l’origine, le Wildjam avait ouvert pour deux raisons. La première? Il avait passé la moitié de sa vie à faire un job qui certes rapportait, mais le détruisait à petit feu - et ce pub était l’opportunité pour lui de se redécouvrir, d’être à la tête d’une équipe, d’avoir un boulot sans prétention, qui lui permettrait d’être en contact constant avec sa grande passion - l’alcool (même si la chose était fort peu saine, elle l’était toujours plus que sa consommation de produits plus ou moins licites dans les grandes soirées mondaines). La deuxième? Il pourrait être en contact avec les gens, comme il l’aimait. Il avait longtemps été un enfoiré, un manipulateur de première, un égocentrique notoire, avec tout ce que cela pouvait bien comprendre comme traits de caractère pour le moins négatifs - mais une part de lui, celle qui avait élevé Liam, était fatiguée du monde de l’argent et réclamait enfin un rapport à l’autre. Le Wildjam était la clé d’une nouvelle vie. Il se l’était construite tout seul, cette nouvelle existence, en même temps qu’il s’était reconstruit lui-même, au lendemain de son accident de voiture. Et voilà que son bar portait encore les fruits de ses efforts. Sans ce job, il n’aurait jamais fait la connaissance de cette toute jeune femme et n’aurait jamais eu l’occasion de discuter avec elle et d’y trouver quelque chose d’enrichissant. Pire! Il serait resté comme un con, à boire et à se morfondre, et à maudire tous les dieux qui avaient bien pu remettre Joan Greene en travers de son chemin. Ou justement, à ne pas les maudire. Et à trouver ça purement et simplement effrayant. Mais cette dérive dans cette pensée était un peu trop contre-productive à son goût. Il secoua la tête pour en sortir ces interrogations. C’était au moment où la jeune femme développait sur le thème du mensonge - insinuant que ce n’était pas ainsi que l’on rendait les gens heureux, référence cinématographique à l’appui. Pourtant, il se mentait à lui-même depuis des années et il n’y avait qu’ainsi qu’il parvenait à être heureux. Il eut un léger sourire à cette idée. Il n’en savait rien, à vrai dire. Il n’avait jamais été capable de révéler ses secrets, de se libérer de leur poids, d’accepter d’évoluer. Peut-être qu’il serait plus heureux autrement? Parfaitement sincère avec lui-même. Fidèle à ce qu’il était au plus profond. Il ne l’avait été qu’en une circonstance. Avec Liam. Il ne l’avait pas été dans sa vie de tous les jours. Il eut un sourire léger, un peu tendre: «Il est pas si différent que ça au fond. C’est moi qui l’ai élevé». Tout ce que Liam était, il le devait à Heath - il en avait conscience. Tous les deux en avaient conscience. Il haussa un sourcil, leva la tête vers la jeune femme: «Il te tyrannise au boulot? C’est mon petit frère. C’est moi qui ai l’autorité! S’il t’emmerde, vient te plaindre ici. Je lui rappellerai qui c’est le patron.» Tu parles - comme s’il pouvait légitimement faire la morale à Liam. Ces dernières années, le plus jeune des Wilde avait bien été le plus sage des deux. Et même dans cet instant, il sentait que cette gamine devant lui - quel âge avait-elle? Vingt ans? Plus? Vingt-cinq? - était plus sage que lui. Ces médecins, avec leurs gros cerveaux et leur calme olympien... Lui, barman, était plutôt dans la bêtise pure, la fantaisie et l’insouciance. «Un film réalisé par le grand Heath Wilde? Du génie, petite, ça donnerait du pur génie. Le monde ne sait pas encore ce que j’ai à lui offrir». Probablement beaucoup moins que ce qu’il aimait à penser, cela dit - mais il n’y avait pas de mal à s’envoyer des fleurs de temps en temps. Ce qu’il n’avait généralement pas à offrir, c’étaient des conseils. Il était très, très mauvais en conseil. Probablement parce qu’il avait une vision à lui de ce qu’était la légalité, ou la morale, ou même le «bien» de façon générale. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de la jouer grand sage, c’était plus fort que lui. Et il pouvait encore moins se retenir quand il s’agissait de venir en aide à une jeune femme charmante - instinct du chevalier. «J’en connais un rayon sur le point «vieux démons». Il a de la chance de t’avoir.» Sur ce point, il était presque légitime pour lui venir en aide - il s’était lui-même longtemps débattu pour sortir de la drogue. Et qu’est-ce qui lui avait donné la force? Liam. Et Joan. Surtout Liam, se corrigea-t-il mentalement pour ne pas laisser à nouveau ses pensées dériver. «Y’a que le temps pour arranger ce genre de choses. Mais te laisse pas marcher sur les pieds pour autant. J’ai été de l’autre côté, du côté vieux-démons. J’ai fait du mal autour de moi. Et jamais je pourrai me le pardonner.» Il parlait surtout de son petit frère. Il savait qu’il avait manipulé des dizaines de personnes, hommes, femmes, pour son petit bonheur personnel et son bon plaisir - mais ces gens là ne comptaient pas. Liam, lui, l’avait supporté pendant des années de cocaïne et d’abus en tous genres. Alors qu’il ne le méritait pas. Alors qu’il souffrait de voir son grand frère se détruire ainsi. «Je connais pas ta situation, mais essayer de sortir quelqu’un du trou n’est pas une bonne raison pour y tomber aussi. Fais attention à toi. Et au pire, souviens-toi que je suis sérieux quand je te dis que j'ai des numéros de personnes qui pourraient lui casser la gueule pour toi.»
Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Mer 31 Juil 2013 - 0:04
Une rencontre imprévue, ou presque.
« Non ? » Sawyer ne put cacher sa surprise alors que le patron lui affirmait avoir élevé son frère. C’était surprenant mais peut être pas si étonnant que cela, elle ne le connaissait pas et pourtant il semblait être quelqu’un attentionné avec les autres. Il n’était pas comme la plupart des gens qui le montraient par des gestes affectueux, il faisait parti de ces personnes, rares, qui ne le montraient pas si facilement mais qui était pourtant là présent pour ceux à qui il tenait vraiment et qui faisait en sorte de donner une autre image. Ce choix de carrière en était d’ailleurs l’exemple, on ne dirige pas un bar par pure hasard à moins d’avoir une case en moins. Heath devait aimer le contact avec les gens, les écouter et donner des conseils tout en continuant d’avoir cet air détaché. « De vous à moi, je pense qu’il ne me connaît même pas… je suis transparente dans cet hôpital ! » Sawyer était une bonne interne, elle avait de bons résultats et apprenait très vite malheureusement elle n’était pas une compétitrice née et préférait s’écraser pour laisser la place aux autres. Son chemin avait croisé plus d’une fois celui de Liam, elle l’avait salué sans chercher à aller vers lui, se présenter, lui demander des conseils ou même de l’aider dans une opération. Sawyer était incapable de faire une telle chose ! Riant légèrement, elle imaginait bien Heath en réalisateur même si elle avait un peu peur de ce que serait ce film c’était obligé ça aurait un succès fou. Tout ce que touchait cet homme semblait se transformer en or, ou presque.
Parler de Joshua était quelque chose de très simple pour la jolie brune, puisque toute sa vie ou presque tournait autour de ce beau brun. Cependant elle ne parlait pas réellement de leur relation aux autres tout simplement pour éviter les jugements, elle aimait tellement son petit ami qu’elle ne voulait pas que quelqu’un ne l’aime pas et tente de l’éloigner de lui. Joshua n’était pas parfait, on pouvait même le qualifier de salaud c’était un peu ce qu’elle pensait au fond mais l’amour était plus fort, plus fort que ses trahisons à répétition et ses accès de violences. Il avait un bon côté qu’elle connaissait très bien, c’était de ce Joshua là qu’elle était tombée amoureuse après tout. Elle tenta de sourire alors qu’il lui indiquait que Joshua avait de la chance de l’avoir, oui et non. Sawyer était présente à ses côtés pour qu’il ne descende pas plus bas que terre mais elle avait parfois l’impression d’être l’une des cause de tous ces problèmes. Baissant la tête quelques instants elle savait que Heath avait raison, elle ne devait pas se laisser marcher sur les pieds malheureusement ce n’était pas toujours aussi simple que cela. La jeune femme ne pouvait pas toujours être forte et lui tenir tête, elle tenait bon mais comme tout le monde elle avait ses faiblesses. Relevant le visage, posant son regard dans celui de cet homme à qui elle n’aurait jamais cru avoir l’occasion de parler elle se perdit quelques instants dans ses pensées. Se répétant alors les mots « Fais attention à toi » qu’il venait de lui dire, l’observant encore quelques instants avant de se ressaisir. Toussant quelque peu pour reprendre ses esprits elle passa une main dans ses cheveux prenant la parole. « Ça ne sera pas nécessaire… même si il devait faire quelque chose d’impardonnable je ne voudrais pour rien au monde qu’on lui fasse du mal. Il a seulement besoin de temps… un jour ça ira mieux, j’en suis sûr. » Se mordant le bord de la lèvre, elle ne croyait pas forcement ce qu’elle disait et reprit la parole d’ailleurs. « Ça a duré longtemps ? Vous n’êtes pas obligé de répondre… ça fait deux ans qu’on est ensemble, deux ans que c’est… compliqué. »
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Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Mar 6 Aoû 2013 - 2:40
“Sawyer & Heath”
Une rencontre imprévue, ou presque
C’était dingue, ça, on ne voulait jamais le croire quand il affirmait qu’il avait un jour été un véritable grand frère pour Liam Wilde. Il fallait dire que ça ne sautait pas vraiment aux yeux - déjà, sur le plan du physique, ils n’avaient pas grand chose à voir. Mais en prime, pour tous les ignares, le plus jeune des deux semblait également être le seul doté d’un cerveau. Il fallait dire qu’il en jetait, avec tout le côté «gnagnagna médecin» ou «gnagnagna sauve des vies». Et son QI vaguement au-dessus de la moyenne. Mais il y avait eu un temps où Liam avait eu besoin de son frère, désespérément besoin de son frère. Pour tout. Pour n’importe quoi. Et aujourd’hui encore, Heath avait l’absolue certitude qu’il était la seule personne en qui Liam avait une totale confiance, et un sentiment de reconnaissance inexpugnable. Et tant pis si sa calvitie précoce lui donnait l’air d’être le plus vieux et/ou le plus sage, il resterait l’enfant que Heath avait passé des années à élever. Surtout, il resterait la preuve indéniable qu’il y avait une part de Heath Wilde qui était capable de faire le bien, et qui pouvait se sacrifier toute entière pour le bonheur de quelqu’un d’autre.
«Il se rend toujours compte de la valeur des gens» Répondit-il avec un léger rire. Bon sang, cette gamine avait l’air d’avoir à être rassurée. Il aurait été bien aveugle de ne pas voir qu’elle avait l’air terrorisée là, maintenant tout de suite. Alors à l’hôpital...? Il savait, pour avoir épaulé son frère, que c’était plus ou moins un monde de requins. Et elle, c’était un petit poisson. Liam était un petit poisson aussi, sur le plan relations humaines - mais il avait son intelligence implacable, et ce charisme brut mêlé de froideur qui irradiait à la fois de son physique et d’un passé trop douloureux, qui lui avaient permis de se faire une place. Cette fille là paraissait plus fragile. Timide. Terrifiée. Il avait été un bâtard manipulateur - il ne l’était plus. Aujourd’hui, il avait plutôt envie de pousser les gens à dépasser leurs limites, d’une façon ou d’une autre, et son job le poussait jour après jour dans cette voie. «Et puis il ne dit jamais non à une jolie femme, tu peux aller vers lui. C’est à la fois son plus grand défaut et ça plus grande qualité. Et je peux t’assurer que si tu lui dis «c’est Heath Wilde qui m’envoie», il essayera de te filer un coup de main pour être moins transparente». Même si, accessoirement, le cadet des Wilde risquait de revenir le voir par la suite pour lui demander pourquoi il s'immisçait dans son boulot - un détail. Ce n’était pas comme si Liam pouvait lui en vouloir longtemps, ajouta-t-il mentalement en levant les yeux au ciel. Les privilèges de l’aîné, comme on dit.
Ce territoire lui convenait. Parler de son frère lui convenait. C’était le seul sujet au monde qu’il connaissait par coeur, par lequel il se sentait valorisé, le seul sujet qui parvenait à le convaincre de sa valeur. Sauf que, malheureusement, la conversation n’en restait pas à ce niveau - loin de là. Elle glissait vers le petit ami de cette jeune fille, celui qui apparemment avait tout à voir avec les insécurités de la jeune femme. Il aurait pu critiquer allègrement - il savait qu’il n’en avait pas le droit. D’abord parce que ç’aurait été s’introduire dans la vie privée de cette inconnue, mais cela ne l’avait jamais dérangé tant que ça. Surtout parce qu’il se reconnaissait dans quelques points de ce petit ami-là, et qu’il n’avait pas vraiment envie de repenser à ces périodes de sa vie. Il pencha légèrement la tête, eut une fois encore ce tic nerveux de faire tourner au fond de son verre le reste de whisky. «Du temps, et des personnes comme toi à ses côtés. Mais n’oublie pas ce que je t’ai dit. Il y a une limite. Fais attention à toi.» Ne sois pas comme Liam - ne te laisse pas ronger par l’angoisse, jour après jour, ne vis pas dans la pensée que chaque coup de téléphone pourrait être l’annonce que ton frère est mort d’une overdose de cocaïne. Pensées parasites. Il les écarta aussitôt. Sawyer - c’était bien ça son nom? - n’avait pas à savoir ça. Même si le monde entier savait que Heath Wilde avait eu des problèmes de drogues & un comportement vaguement dangereux, il n’aimait pas tant que ça remettre cette période de sa vie sur le tapis. Son sevrage avait été brutal. Peut-être incomplet. Bref. Il ne voulait pas y penser. Il eut un ton ferme, définitif, en conséquent, lorsqu’il répondit à la dernière question: «Beaucoup plus que deux ans.» Il eut un léger haussement des épaules, avant de reprendre sur un ton plus léger: «Mais j’étais un cas désespéré, tu n’as pas idée. J’ose espérer que ton petit ami n’est pas un Heath Wilde en puissance.» Sinon, il était temps qu’elle parte en courant - et vite! «Je le suis toujours un peu. Je laisse tomber mon poste à ce bar pour parler à la première jolie jeune fille qui parle... Indécrottable...»
Sujet: Re: Une rencontre imprévue, ou presque. Mer 7 Aoû 2013 - 0:16
Une rencontre imprévue, ou presque.
Quelle valeur avait Sawyer exactement ? C’était mieux de ne pas répondre, Sawyer était assez critique envers elle-même donc ne la tentons pas davantage. Même si elle était critique, elle était capable de faire la part des choses, elle savait donc qu’elle était douée dans le domaine de la médecine, elle s’en était toujours bien tiré, tentant d’être parmi les meilleurs. Niveau chirurgie elle se débrouillait bien également, ce qui lui manquait c’était la pratique ou plus précisément le nombre d’intervention. Sawyer était transparente, les autres se battaient pour obtenir des opérations avec les prestigieux chirurgiens de cet hôpital. La jolie brune n’osait pas, ou plutôt n’était pas ainsi, écraser son prochain pour avancer ce n’était pas dans sa personnalité. Pourtant elle avait plutôt intérêt à le devenir, car le temps tournait et son internat prendrait fin tôt ou tard. Les résidents allaient devoir valider son dossier un jour ou l’autre. Elle devait se faire remarquer, devenir l’interne préférée de l’un d’eux pour avoir un soutien considérable. La jolie brune devait changer, tout du moins là bas, devenir une lionne, leur piquer les interventions, se montrer manipulatrice et calculatrice pour pouvoir écraser les autres internes… ça allait être difficile, ce n’était pas elle ! « J’en prends note… j’essayerai de lui parler de vous. » Franchement ? Sawyer ne le ferait jamais. Elle ne voulait pas passer pour la fille pistonnée, même si ce n’était trois fois rien de dire qu’elle connaissait Heath et qu’elle venait de sa part. La jeune femme ne voulait surtout pas que Liam se sente obligé de lui parler et de lui proposer de l’aide. Elle ne voulait rien devoir à Heath, après tout elle n’était rien pour lui…
Les paroles de Heath ne tombaient pas dans l’oreille d’une sourde, il avait raison et elle le savait. Il y avait des limites, des choses qu’on pouvait pardonner et d’autres non. Sawyer était amoureuse de Joshua, réellement, ce n’était pas un amour banale, il était le sang qui circulait dans ses veines, le souffle qui l’aidait à respirer, le cœur qui décidait de ces battements… mais il était aussi un véritable poison capable de l’achever en l’espace de quelques minutes. Joshua était gentil mais il était aussi très méchant. Il n’avait pas de pitié quand il était en « crise ». La jolie brune devait subir ses tromperies à répétition, attendre à pas d’heure qu’il rentre pour l’aider à aller jusqu’au lit et rester calme lorsqu’il avait décidé de s’en prendre à lui. Les mots étaient toujours blessants, c’était le but du jeu. Il était violent en plus de cela, pour l’instant elle n’avait jamais reçu de coups et heureusement parce que là il toucherait vraiment le fond et elle ne supporterait pas une telle chose. Sawyer trouvait déjà qu’elle acceptait beaucoup de chose pour lui. Pourquoi restait-elle avec ce garçon ? Parce qu’il souffrait, qu’il était malheureux et qu’elle était la dernière personne à pouvoir le ramener à la réalité. Si elle l’abandonnait Sawyer était persuadée qu’il finirait par se perdre définitivement et ça elle ne le voulait pas, qui à être malheureuse à son tour. Plus de deux ans ? Combien de temps devrait-elle encore tenir face à Joshua ? Le regard paumé, perdue face à cette réalité qu’elle connaissait pourtant très bien elle tentait de ne pas montrer sa tristesse, se concentrant sur les paroles du patron. « Il est juste perdu… ça va aller. » Sawyer tentait de se rassurer, vu ce qu’elle avait dit plus tôt ça ne serait pas Heath qui la croirait, mais au moins elle, elle pouvait croire tout ceci l’espace de quelques minutes. « J’imagine que si vous ne le faisiez pas ce bar ne serait pas aussi connu ! » Après tout si le patron du Wildjam n’était pas aussi cool et proche de ses clients serait-il toujours derrière ce bar ? Pas sûr ! Sawyer avait bien fait de venir ici, elle avait pu oublier sa petite vie quelques temps et faire enfin la connaissance de cet homme. Elle qui avait hésité à plusieurs reprises de venir ici, elle avait réussit à franchir ce premier pas… ne restait plus qu’à faire le reste. Fronçant les sourcils elle posa son regard sur sac à main alors qu’elle entendait la sonnerie de son téléphone. Fouillant à l’intérieur du sac elle posa le regard sur l’écran avant de lever les yeux. Ça y est Joshua avait remarqué son absence ! « Il est temps pour moi d’aller faire du social ! » Ce n’était pas gentil, mais en même temps elle préférait dire ceci que lui avouer qu’elle allait accourir vers son petit ami qui n’allait pourtant pas l’accueillir à bras ouvert. Cependant elle n’avait pas envie de partir, posant le téléphone dans le sac elle prit une inspiration. Son cœur s’accéléra, indiquant que son taux de stresse augmentait au fil des secondes. Se mordant la lèvre nerveusement elle tenta un sourire tout en posant son regard sur Heaht. « Merci… pour la soirée. » Descendant du tabouret elle observa encore quelques instants cet homme ajoutant « J’étais contente d’avoir pu vous rencontrer. » Il ne pouvait même pas savoir à quel point. « En revoir. » Sur ces mots simples elle tourna les talons, passant une main dans ses cheveux, son cœur se serrant alors qu’elle se détachait de quitter ce lieu avant de faire une connerie.