« Va falloir songer à vos costumes pour l’exposition de fin d’année. » Effectivement, l’université de Huntington Beach, offrait aux élèves étudiant le théâtre, la possibilité de faire une exposition. Leur talent est alors mis en avant, compétition et concurrence seront au rendez-vous. Sa classe avait optée pour le thème « costume et décors ». La classe à laquelle s’adressait la mexicaine, commençait peu à peu à ranger ses affaires. Le cours était maintenant terminé ainsi que la fin de la journée. Elle pourrait alors rentrer chez elle, poser ses affaires à l’entrer regarder la télévision et dormir sans que personne ne l’embête. Christina avait passé une semaine plutôt mouvementée, entre les projets de ses élèves qu’elle devait constamment vérifier et les heures qui ne cessaient d’augmenter. Sans parler des boulots qu’elle devait enchainer à côté pour pouvoir payer son loyer et subvenir à ses besoins. Parce qu’il fallait l’avouer, ces temps-ci, l’argent ne pointait pas beaucoup le bout de son nez et son père qui ne vivait plus avec elle avait quelque peu besoin de son aide pour payer le billet d’avion, question de venir voir sa fille. Puis le revoir après plusieurs années, elle ne demandait que ça, c’était son père après tout. Ca ne l’a dérangeait pas plus que ça, que de devoir tramer toute l’année afin de payer des vacances de rêves à son père. Sortant de la salle elle se dirigea à son casier, oui même les professeurs avaient leur « salle de prof avec casier » qu’on veuille le croire ou non. Ce petit voyage au sein de l’université était pour aller chercher son sac qu’elle avait le matin posé là bas, parce qu’elle était déjà encombrée avec son sac à main avec ses effets personnelles, son ordinateur portable avait donc passé la journée dans la salle des profs, vu qu’il avait été plus qu’inutile. Après l’avoir récupéré elle sortit de la salle. Si elle avait sût qu’Aymerick était juste dehors, près de cette salle, elle n’en serait pas sortit. Il était hors de question de taper discute avec le jeune homme. Surtout pas ici, encore moins ici !! Et comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, il vint lui adresser un sourire comme il sait bien les faire. Le petit sourire en coin, le petit séducteur qui croit pouvoir avoir tout ce qu’il souhaite … Malheur !

De plus il osait passer sa main le long de son bras. Mine de rien. La mexicaine avait aussi le droit de s’amuser et donc d’avoir quelques conquêtes ça ne lui faisait pas de mal. Mais lorsqu’un type joue au plus malin, ça n’a aucun autre effet que l’irritation. « Je vais très bien merci. » Dit-elle, légèrement irritée par la présence du jeune homme. Lui n’en avait rien à faire, puisque la plupart de ses cours il les faisait péter … Mais elle et bien, elle est là tous les jours sans exception. Elle ne voulait pas qu’on l’associe à une étiquette, de la prof qui se tape tous les élèves de l’université. « Rentre chez toi petit, t’as peut être pas envie d’être fatigué demain matin au réveil non ? » il avait tout de même l’âge d’Emrys pourtant … leur façon de voir les choses étaient bien trop différentes. Ce jeune homme, se tenant près d’elle, ne voulait qu’une seule chose : s’amuser. S’il voulait avoir de l’expérience en l’utilisant c’était raté, il y a pleins de jolie jeune fille de son âge qui aimeraient bien l’avoir à ses côtés. Attrapant son sac qu’elle mit sur son épaule elle soupira, il était toujours là … Que voulait-il bon sang !!! « Quoi ?! Que me veux-tu ? » Rajouta la trentenaire en levant les épaules.

Elle pouvait le nier autant qu’elle le souhaitait, mais ce type, en face d’elle lui plaisait. Il était grand de taille, c’est ce qu’elle aimait le plus chez un homme sa taille, il était plutôt mignon dans son genre, ce n’était pas le genre de type sur qui elle se retournerait dans le rue, mais il était fun et c’est ce qui l’attirait le plus chez lui. Il savait prendre les choses à la légère et elle ne s’ennuyait pas à ses côtés. Il y avait aussi ce petit côté « dangereux » qui était amusant. Elle ne voulait pas qu’on la voit avec lui, elle ne voulait pas qu’on lui colle une image de professeur qui se tape ses élèves, mais lui, il avait l’air de ne pas donner d’importance à ça. Et c’est ce qui lui plaisait le plus. Elle ne se projetait pas du tout avec lui, c’était loin d’être le genre de type avec qui elle construirait un avenir avec, ou rien qu’une relation sérieuse. Il n’avait pas l’air d’être intéressé et elle en concevait c’était son choix, il était jeune et il avait le droit de s’amuser de son côté, de profiter de ses années universitaires.

La réponse à sa remarque était loin d’être une surprise. Il était comme ça, il sautait sur toutes les occasions pour faire des sous entendus. Christina lui sourit d’un air t’es bien marrant toi et porta son attention sur autre chose. Elle ne voyait pas où cette relation les mènerait. C’était perdu d’avance, lui voulait tout simplement l’avoir dans son lit pour la énième fois, elle n’en pouvait plus de le voir jouer aux séducteurs et de penser qu’à ça. Parce que c’est ce qu’il faisait, il ne la voyait que d’une seule manière et ça et bien c’était insupportable. Ils se sont amusés tout le monde est heureux point ! « Oui et bien ça ne sert à rien, vas voir les jeunes filles de ton âge. » Christina ne voulait pas jouer à la méchante et le refouler à chaque fois qu’il l’aborde mais maintenant elle n’était plus totalement libre. « Les jeunes sont plus amusantes je crois … Perds pas ton temps avec moi. » Effectivement elle n’était plus libre pour s’amuser. En termes plus précis, elle n’était plus célibataire. Emrys était revenu et les choses s’étaient arrangées. Aymerick elle le connaissait depuis peu, juste avant qu’Emrys ne revienne. Et tromper Emrys n’était pas dans ses plans futur, surtout pas avec quelqu’un avec qui elle n’a surement pas de futur. « Aymerick attends ! » dit-elle en laissant tomber son sac et en se mettant sur son chemin, face à lui. « Je suis avec quelqu’un. » Au moins c’était dit. Elle n’avait aucune idée de comment est-ce qu’il allait réagir mais ça ne la regardait pas, c’était ainsi. Emrys et elle avaient une histoire qui date de quatre ans, maintenant qu’elle l’avait retrouvée elle ne voulait pas le perdre à nouveau. Même si ce n’était pas comme avant, elle savait une chose, il l’aimait. Aymerick, lui, ne l’aimait pas et n’avait pas l’intention de le faire. « Écoutes, je suis désolée je n’aurais pas dû réagir ainsi, c’est juste que ce qui s’est passé entre nous c’était juste avant qu’il ne revienne. Je n’ai pas envie de rentrer dans ce genre d’histoire compliquée. Je suis sûre qu’il y a plein d’étudiantes qui attendent que tu les approche. » La trentenaire soupira. « Et puis c’est pas comme ci voilà quoi, c’était sérieux, c’était juste une question de quelques fois. Ce n’était pas grand-chose. » Et il devait en être conscient.

Le jeune homme s’était approché d’elle. Levant son regard vers le sien, elle pouvait sentir sa respiration et apprécier l’odeur de son parfum. C’était ses petites choses qui changeaient la donne. Le peu de distance qu’il y avait entre eux, elle pouvait paraître idiote de tomber dans son piège mais  elle le connaissait que trop bien, elle savait quel genre de type il était. Un briseur de cœur, un coureur de jupons.  Et quand on se sent seul, face à des journées interminables, un petit amusement n’est jamais de trop. « Ce mec comme tu dis, j’ai pas envie de le blesser pour une histoire sans lendemain. »  elle pouffa légèrement. « Donc tu me proposerais de coucher avec toi tout en étant avec lui ? De lui mentir, c’est bien ça ? » Elle s’arrêta un instant. La mexicaine comprenait très bien ce qu’il lui avançait, il s’en fichait complètement d’Emrys, lui tout ce qu’il voulait c’était passer du bon temps avec elle. « Tu te fous de moi, n’est-ce pas ? Parce que, ça se voit que, tu n’en a juste rien à foutre de ce qui pourrait bien se passer après … après notre petite escapade chez toi. »  Le comportement du jeune home devenait assez lourd à supporter, c’était  comme si … il ne la croyait pas. « Non bien sûr que non, toi t’es bien tranquille, il t’arrivera rien, t’iras voir une autre pendant qu’on me passe un savon. » Elle s’avança à nouveau vers lui. « Arrêtes, je n’ai jamais nié quoique ce soit. »  Christina aperçu le petit sourire du jeune homme, le petit creux qui se formait sur chacune de ses joues lorsqu’il souriait. Soupirant elle en avait marre de faire attention à ce genre de chose, c’était une femme qui avait besoin d’attention, d’amour, mais elle savait qu’il ne pouvait pas lui offrir ça. Alors elle préférait choisir un homme qui ferait attention à elle. Et Emrys était l’homme parfait pour elle. Du moins elle essayait de s’en convaincre, de se convaincre qu’elle et Emrys ils étaient faits l’un pour l’autre. Mais ce doute qu’elle avait, le doute dans ses sentiments envers Emrys, ça la troublait, elle ne savait pas exactement ce que s’était, si c’était vraiment de l’amour qu’elle avait pour lui, ou si c’était rien qu’une habitude de l’avoir eu dans sa vie. Ses questions elle se les posait tous les jours. Et Aymerick n’arrangeait pas les choses, il toquer à la porte de sa vie, chamboulait tout et lui montrait tout ce qu’elle ratait.

« Je m’en vais, je ne peux pas rester ici une minute de plus, tu m’énerves. »   elle joignit parole aux gestes et se dirigea vers la sortie de l’établissement. Non seulement il l’énervait et elle essayait le moins possible d’être sur les nerfs ces derniers temps, elle n’avait pas la tête à ça mais, elle le fuyait aussi, parce qu’elle ne voulait pas se retrouver seule dans une pièce avec lui. Juste eux deux, elle ne voulait pas. Elle savait très bien comment ça allait finir et elle ne saurait résister. Lui céder. Chris se sentait un peu mal, mal de faire ça à Emrys, elle ne l’avait pas trompé, pas encore, mais, un autre lui plaisait beaucoup, ce n’était peut être que de l’attirance physique mais, l’attraction était là. Et c’était mauvais. Elle n’aimerait pas que son petit ami lui fasse la même chose, pas de cette manière là, elle lui en voudrait beaucoup. Elle espérait qu’Aymerick la laisse tranquille, qu’il s’en aille réviser, ou fricoter avec une nana. Qu’il aille faire tout ce dont il a envie, mais qu’il la laisse elle et son couple à l’écart de ces conneries là.

Elle n’avait pas l’allure d’une femme facile, ni d’une femme qui était en manque à ce niveau là. Mais la vie nous obligeait à prendre des choix. Des choix pas très raisonnés. Un choix qu’elle regretterait surement dans quelques heures en recroisant Emrys. Pourtant elle n’avait pas envie de lui résister. La mexicaine le laissa faire. Son visage aussi proche du sien, il savait ce qu’il faisait. Il savait très bien. Et elle comme une idiote en avait tout aussi conscience, elle n’était pas dupe. Chris savait très bien à quel jeu il jouait. La victime. Le séducteur. La carte du tout peut changer n’allait pas marcher. Du moins elle savait très bien que ça restait des conneries. Elle colla sa joue contre la sienne. « Moi aussi je suis désolée. » Déposant un baiser sur sa joue elle s’écarta légèrement de lui. « On sait tous les deux que c’est des conneries. Tu sais tes belles paroles … ton envie de changer. Pfff !! Des conneries ! » La trentenaire passa sa main dans les cheveux d’Aymerick en se collant à lui. « Avoue-le ! Tes mensonges … tes paroles, tes promesses qui ne valent entre nous franchement rien. » Peut être que s’il avouait tout, ce serait un plus pour les deux. Il jouait à ce jeu depuis beaucoup très longtemps pour l’avoir dans son lit. Jouer à son propre jeu. Tout seul. Elle n’a jamais pût profiter comme lui le faisait. Bien sûr elle était aussi gagnante. Mais elle avait ce besoin qu’il soit honnête envers elle. Elle était née ainsi et avait grandit avec certains principes. L’honnêteté. Pourtant elle n’avait pas été très honnête envers Emrys, mais, elle n’a pas eu le courage de le regarder dans les yeux et de lui avouer qu’avant qu’il ne revienne elle a vu quelqu’un, qu’elle s’était un jour dit qu’elle et lui ce serait fini pour toujours.

C’est pour ça qu’elle avait besoin qu’Aymerick soit honnête envers elle. Elle ne voulait pas que les mêmes choses lui arrivent. C’était égoïste elle le savait.
Leurs corps étaient totalement collés elle le désirait mais elle n’allait pas lui faire plaisir aussi vite. Son regard plongé dans le sien, elle lui sourit lentement. Elle savait ce qu’il voulait. Il voulait qu’elle craque la première. Ne pouvait-il pas rien que pour une fois … faire le premier pas. Les pensées de Chris dérivèrent vers Emrys, ce qu’elle était sur le point de faire c’était mauvais. Mal pour elle et pour lui. Aymerick s’en contre fichait, et, dans tous les cas il ne représentait qu’une partie de jambes en l’air. C’est tout. « Je … peux pas faire ça . » Elle le savait qu’elle prenait la bonne décision. Emrys passait avant n’importe qui. Et si le n’importe qui c’était Aymerick, elle arriverait à vivre sans. Elle n’avait pas besoin d’un problème supplémentaire. Ils avaient couchés ensemble, ils s’étaient bien amusés. L’affaire était close. Leur relation n’avait pas de sens. Ce qui avait de sens c’était les sentiments qu’elle éprouvait pour Emrys.
Son regard se posa ailleurs, l’air pensif. Elle pensait à lui. A celui qu’elle aimait. Et à l’erreur qu’elle allait commettre. Elle était idiote, elle ne savait pas pourquoi les choses étaient arrivées à un point de non retour. Pourtant l’erreur était en face d’elle, là à attendre qu’elle fasse quelque chose. Ses mains étaient toujours dans les cheveux d’Aymerick. Elle se retourna à nouveau vers le jeune homme. Approchant son visage du sien, ses lèvres des siennes. C’était une erreur elle le savait. Elle ne devait pas craquer … Pas maintenant. Elle baissa finalement la tête en soupirant. C’était mal !