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  “ You're the worst dream i have ever made. ”

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Lorelai Daniels
Lorelai Daniels
BAD COP


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› EMMENAGEMENT LE : 03/08/2013
› AGE : 49
› STATUT CIVIL : DIVORCÉE DEPUIS 2008. MÈRE ADOPTIVE DE KIRA. EN COUPLE AVEC 90% DES HOMMES DE LA VILLE ;
› QUARTIER : N°837 PALM AVENUE ;
› PROFESSION/ETUDE : DIRECTRICE ARTISTIQUE DE SA MAISON DE COUTURE (DANIELS) ET PRÉSENTATRICE TÉLÉ DE SON PROPRE TALKSHOW : TONIGHT WITH LORELAI DANIELS. EN GROS JE SUIS UNE STAR.
› HB AWARDS : (2013) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS MECHANT ; SEX-SYMBOL SENIOR (2014) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS AGAÇANT ; LE PERSONNAGE LE PLUS DRAGUEUR (2015) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS DRAGUEUR ; SEX SYMBOL SENIOR (2016) MEILLEUR PERSONNAGE (RUMOURS ARE OUR PASSION) ; LE PERSONNAGE LE PLUS DRAGEUR ;
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MessageSujet: “ You're the worst dream i have ever made. ”    “ You're the worst dream i have ever made. ” EmptyDim 14 Sep 2014 - 14:48






You're the worst dream I have ever made
ADRIAN & LORELAI


« - C'est dans la boîte ! »
Avait crié l'homme derrière la caméra 1. Bon, en voilà une chose de faite. Je me lève, saluant poliment la belle Éva Green et puis, je retourne me changer. Il était extrêmement tard, il m'avait fallu une bonne journée pour réussir à trouver un moment pour filmer l'émission avec Éva. Elle avait pas mal de choses à faire et d'ailleurs, elle était surement déjà dans sa voiture à foncer à l'aéroport. Je l'avais souvent rencontré à des soirées, mais c'était la première fois que je discutais réellement avec elle et il faut dire que l'émission allait cartonner. Je n'en doutais pas une seconde. Mais venir me voir ici, assise sur ce canapé, c'était devenu un rite de passage pour les stars quand un de leurs films approche. Et il faut dire qu'Éva en avait des choses en ce moment ! Cette femme était pire que moi, une vraie acharnée du travail. Je décide de laisser ma robe émeraude au placard pour enfiler un petit ensemble plus simple. Un petit top blanc et un pantalon noir, avec mes petits escarpins bordeaux pointus. Je laisse mes cheveux lâchés, parce que je n'ai tout simplement pas le moindre chouchou pour attacher cette énorme masse chevelue. J'attrape les clefs de ma voiture, prête à partir. De toute façon, c'était fini pour la soirée. D'ailleurs, quelle heure était-il ? En sortant, je salue quelques têtes, dont mon assistante. La pauvre, elle allait devoir rester jusqu'à ce que tout soit rangé, mais elle n'avait pas à se plaindre, son salaire était plus que généreux. Faisant attention à là où je mettais les pieds, je monte sans problème dans ma voiture, mettant par automatisme la radio. C'est à ce moment précis qu'une chanson des Beach Boys passe. C'est sans doute la chanson la plus connue du groupe, mais je me souviens d'un moment particulier lié à cette chanson. Adrian et moi étions encore que des amis à ce moment-là, mais nous avions fait et aucun de nous n'a de quoi manger dans son appartement. Du coup nous étions sortis et nous étions tombés sur ce restau des années 50 à quatre blocs plus loin. Nous avions beaucoup marché parce qu'aucun de nous ne veut la même chose, mais là, nous avions foncé comme des gamins. Qu'est-ce qu'on avait ri cette nuit-là ! Et puis, ce sourire qui me colle bêtement aux lèvres disparaît quand la chanson passe à "Lay down your arms" d'Anne Shelton.

Oui, quand il m'a quitté et j'ai eu mal. J'avais passé presque toute ma vie à ses côtés. On a limite grandi ensemble. On avait vécu beaucoup ensemble. J'étais bouleversée en réalité. Mon monde avait complètement changé avec son départ et puis j'avais accumulé beaucoup en une même journée. Je venais de me faire virer et hop, fallait que ce gros connard me quitte ! Il ne faut pas que j'oublie la boutique que j'ai défoncée avec ma caisse. La seule chose positive de tout ça, c'était que j'étais heureuse, malgré son absence. J'avais réussi à avancer, à aller de l'avant. Ma carrière était au top, ma maison de couture aussi. Ma réputation était toujours parfaite et je ne manquais pas d'homme dans ma vie. J'étais bien... oui... oui, j'étais bien. Je passe ma main dans les cheveux quand ma voiture s'arrête. Plus d'essence. Super. Et en plus, j'avais une de ces envies d'aller aux toilettes... Bon sang ! Y'a qu'à moi que ce genre de choses peut arriver ! Je me gare très vite sur le côté, pour ne pas gêner le peu de circulations qu'il y avait. Par chance j'étais en centre-ville, donc j'allais vite pouvoir trouver une solution. J'appelle rapidement mon assistante pour lui demander de m'aider et en attendant, je me dirige vers la seule chose d'ouverte... le bar d'en face. Le Wildjam. Alors que je m'apprête à ouvrir la porte, un homme sort. Tiens, ce n'est pas mon psy cet ivrogne-là ? Je fronce les sourcils alors que le type s'en va sans attendre, disparaissant dans la pénombre. Une petite musique de Jazz retentie dans mes oreilles alors que j'essaye de me diriger vers le bar. Un groupe est en train de ranger les instruments, sans doute avaient-ils chanté plus tôt ? Je sens que je fais un peu tâche, mais ce n'est pas grave, hein. Le ridicule ne tue pas et je parle pour les autres. Je me retrouve en face d'un homme charmant dont le visage m'est légèrement familier. Je croise tellement de monde, mais c'était bien la première fois que j'entrais ici.

« - Dites, vos toilettes, elles sont où ? » Le type allait me répondre, mais une serveuse le fait à sa place. « - C'pas des toilettes publiques ici, Madame. » Oh que j'aime pas la façon dont elle dit 'Madame'. « Hé bien servez-moi un verre de merlot, merci. » Puis je prends une pause, avant de rajouter. « - Si vous en avez bien entendu. » Je la laisse me servir le verre, que je bois d'une traite. Et alors que je pose l'objet de nouveau sur le comptoir, elle me désigne un panneau. Génial.

Et merde.

Mon regard se pose automatiquement sur ce visage trop familier à mon goût. Et tout ce que je trouve à dire finalement c'est : « - Un autre, s'il vous plait. » Sans lâcher le regard d'Adrian qui était assis, juste un peu plus loin.


Dernière édition par Lorelai Daniels le Mer 17 Sep 2014 - 21:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: “ You're the worst dream i have ever made. ”    “ You're the worst dream i have ever made. ” EmptyMar 16 Sep 2014 - 14:13

Encore une soirée à cuver les souvenirs, à ressasser un passé qui pourtant était lointain, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’une histoire, rien de plus et ça recommencerait, c’est un cycle infernal les rencontres, les amours. Une croyance stupide pour chasser la solitude, pour éradiquer la pensée qu’il ne trouverait personne d’autre que son ex-femme. Lorelai, pour peu, il se serait gravé le prénom sur le bras, là, comme ces crétins et une fois, ça avait manqué de peu, lame à la main, pensée fumeuses, esprit perdu, mais quelqu’un avait retenu son geste et certainement qu’il se serait taillé les veines. « Tu vas où ? » Demande l’autre, celle dont le prénom lui échappe toujours. Un mois qu’il est avec elle, qu’elle commence à squatter chez lui, à rapporter quelques affaires. Mauvaise idée. « T’occupe » Manteau, clope au bord des lèvres, clés de voiture, il est déjà sur le pas de la porte, prêt à bondir dans le véhicule, à fuir, loin, mais l’autre lui attrape le bras, cherche à l’embrasser, à le retenir ici alors qu’il veut juste une évasion. « Lache-moi » Il repousse, elle manque de chuter au sol. Un juron lui échappe en voyant que sa cigarette s’est cassée. « Si j’ai envie d’aller me défoncer le crâne, c’est mon droit. T’as qu’à aller baiser le voisin pour calmer tes nerfs… » Elle se décompose, l’autre, la garce, ne sait plus quoi dire. Et son air effaré lui plaît, même si présentement, il a juste envie de la cogner pour ça, mais il y a plus urgent, un verre par exemple. « … et oui chérie, tes secrets sont mal gardés » Rictus aux lèvres, fissures malveillantes. « Quand je rentre, t’as intérêt d’avoir foutu le camp » Tous les défauts masculins, c’est pour lui, du plus infime ou moins appréciable. Pourtant, il n’est pas violent, ce cliché là, ce n’est pas pour lui. Frapper les femmes, non, il préfère les mettre devant le fait accompli. Et puis, si elle était une salope, lui est le salaud de l’histoire. Égalité parfaite. La porte claque alors qu’il rejoint la voiture, un résidu de sa vie d’autrefois, paillettes et mensonges. Un bolide auquel il tient plus que ça maison et que tout autre chose. Faut dire qu’il ne possède pas grand chose d’autres - des livres peut-être.

Toujours le même bar, c’est un rituel. Pilier de comptoir. « Comme d’hab’ ? » Lui demande la serveuse, il hoche la tête, offre un semblant de sourire. Ce n’est qu’une gamine, mais elle n’est pas dégueulasse à regarder et déjà ça cogite, pensées douteuses. Plusieurs fois qu’il se dit ça, mais à chaque fois il renonce, car les verres qu’il s’enchaîne lui font oublier son nom. Combien de verres déjà ? Quatre, ou peut-être six, le compte se perd facilement. Deux heures qu’il est ici, à observer le groupe qui joue. La musique est sympa, mais il préfère le fond de son verre. Le silence revient peu à peu. Juste des instruments qu’on désinstalle, des instructions, et le groupe s’enfuit après les clients. Il est l’un des derniers, comme toujours, l’ivrogne notoire. La porte s’ouvre. Il lève les yeux, cherche à voir le visage de celle qui n’est manifestement pas ici pour boire un verre. Les femmes comme elles, ce n’est pas dans les bars miteux qu’on les trouve.

Adrian aurait dû reconnaître le visage, ou la voix. Non. La voix est ce qu’on oublie en premier, des fragments, des décompositions, le rire s’efface aussi. Que lui reste t-il de Lorelai, mis à part des photos ? Rien. Il commande un autre verre, fait abstraction de la nouvelle cliente. Un regard qui est pointé sur lui, c’est désagréable. Il se rapproche de celle qui le fixe, n’apprécie pas cela et s’assoit à côté d’elle, son verre à moitié vide qui se pose avec violence sur le comptoir. Un regard de haut en bas, comme on le ferait avec un gibier. « Princesse, c’pas pour toi ce genre d’endroit » Adrian n’a pas reconnu celle qui était sa femme, pourtant, le visage lui dit quelque chose, c’est familier, cette expression, cette façon de mépriser son petit monde, mais il ne retrouve pas. Princesse, pourtant, c’est un qualificatif qu’il employait avec elle, juste pour se moquer de ses grands airs, pour la voir s’énerver et proclamer qu’elle était une reine. « J’pense que ton carrosse t’a emmené dans la mauvaise direction » L’alcool a des effets singuliers sur lui, depuis toujours - il est moins agressif, juste plus fou. « Donne-moi une bouteille, j’en ai marre de commander des verres… S’il te plait » La bouteille est posée sur le comptoir par la serveuse qui s’échappe.
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MessageSujet: Re: “ You're the worst dream i have ever made. ”    “ You're the worst dream i have ever made. ” EmptyMer 17 Sep 2014 - 21:59






You're the worst dream I have ever made
ADRIAN & LORELAI


Wouah. Ok. Je m'étais faite à l'idée de plus jamais le revoir. Je m'étais aussi faite à l'idée qu'il se la coulait douce quelque part au fin fond de la Russie. Avec le temps j'avais rayé son visage de la carte, mais je savais que si je le croisais je le reconnaitrais. Mais surtout, j'avais fini par tourner la page au point où le revoir ne me ferait ni chaud ni froid. Et là tout de suite je ne savais pas trop ce que je ressentais. Je crois qu'au fond, j'étais tout simplement surprise de le croiser plus qu'autre chose. C'était comme si un fantôme était venu me hanter et subitement je pouvais ressentir un frisson me parcourir le corps. L'air devenait plus lourd et tous autres penses ne se focalisait que sur une seul et unique chose. Ou plutôt une seule et une unique personne. Adrian était là, mais le temps avait joué sur lui comme sur moi. Bon, plus sur lui parce que moi j'étais splendide. Oui, j'étais magnifique et je faisais vraiment tâche dans ce bar. Pas étonnant qu'on me remarque et qu'aussitôt on me prenne pour une prétentieuse sans valeur morale. Oh pardon, c'était exactement ce que je suis. Mais passons, le problème ce n'était pas forcément moi et ma magnifique couronne imaginaire sur la tête. C'était plutôt le visage que j'avais en face de moi. Ce visage dont je connaissais chaque trait malgré le temps et la distance. Adrian aurait pu changer de A à Z, je l'aurais quand même reconnu. C'était comme si c'était impossible pour lui de se cacher derrière quoi que ce soit. J'arrivais à le voir. Mes soudaines envies d'aller aux toilettes s'effacèrent un peu pour laisser place à pas mal de choses. Je ne saurais pas dire quoi exactement. J'étais confuses, un peu perdue, à peu à l'ouest et surtout complètement fatigué. Je lui en veux. Forcément. Je lui en voudrais toujours.

Quelqu'un m'a dit un jour que je méritais ce qui m'arrivait. Que si j'étais seule, c'était ma faute. Que si Adrian m'avait quitté, c'était ma faute. Attendez, je sais qui s'était. Ma mère. Incroyable femme égocentrique, elle n'avait cessé de me répéter que toute femme avait besoin d'un homme, d'un pilier dans sa vie. C'était pourtant bien elle qui avait essayé de me marier avec William et son refus avait tout simplement anéanti mes rêves de princes charmant. Pas étonnant que j'ai pris autant de temps avant de remarquer Adrian et avant que l'on soit vraiment ensemble. Mais voilà le résultat aujourd'hui.

C'est alors qu'Adrian se lève et prend place à côté de moi, visiblement peu ravi de la façon dont je le regardais. Bah quoi ? J'étais sous le choc moi. Vraiment. Quelque chose au fond de ma poitrine était sur le point d'exploser, c'était normal ? « Princesse, c'pas pour toi ce genre d'endroit. » J'ouvre grand les yeux. Il a dit quoi ? La serveuse me sert de nouveau du vin, alors qu'Adrian me reluque de haut en bas... « J'pense que ton carrosse t'a emmené dans la mauvaise direction. »

« - Pardon ? » J'ai l'impression qu'il me parle comme si... comme s'il ne savait pas qui j'étais. Etait-ce normal ? Devait-je en jouer ? Devait-en profiter ? J'avais trop de choses en tête pour réussir à réfléchir trop vite. Alors qu'il commande la bouteille plutôt qu'un verre - super, quel ivrogne ! - je décide de donner un grand coup à sa chaise, histoire de. Et j'y vais pas doucement, c'est juste ma sublime paire de chaussure qui en prend un coup - ou plutôt mon pied gauche.

« - Arrête ta comédie, tu veux. Espèce d'enfoiré. » Et parce que j'ai toujours su me défouler sur les autres quand je ne suis pas contente, je balance à la serveuse. « - Et vous, vous appelez ça du merlot ? Moi j'appelle ça de la pisse de pigeon ! » Je me lève. « - Je n'arrive pas à y croire. T'as intérêt à disparaitre quand je reviens, connard. » Et merde. Je me dirigeais vers les toilettes, parce que j'étais là pour ça avant tout. Ma démarche assurée, mes cheveux en arrière, la tête haute, je pousse un grognement quand je vois l'état des toilettes. J'ouvre d'ailleurs la porte avec un coup de pied parce qu'en fait je réalise que voir Adrian m'énerve. Et l'énervement est l'expression d'un sentiment. Donc au final, le voir me fait quelque chose. Et ce quelque chose c'est mauvais. Et le pire, c'est que je n'aime pas du tout cette façon qu'il a de me regarder comme si... comme si j'étais personne.

« - Fils de pute ! » La New Yorkaise en moi s'impatientait, s'énervait et insultait toutes les cinqs secondes. En me lavant les mains je faisais les 100 pas. Et si j'y retourne et qu'il est encore là ? PUTAIN. Mais je n'avais pas quinze ans pour agir comme ça. Je m'arrête une seconde, je prends une grande respiration, je ferme les yeux... oui, voilà. On se calme. Dire que c'était moi qui voulais jouer la carte de l'indifférence, j'vais foiré mon coup. C'était comme si j'étais de nouveau dans ma voiture, de nouveau ivre, de nouveau dans la vitrine de ce magazine en 2008... je perdais tout simplement le contrôle. J'essaye de me regarder dans le miroir, d'arranger ma robe, de remettre mes cheveux en place et puis je me regarde un moment. Il y a quelques choses dans mes yeux d'inhabituel. Je ressors en mode apparition divine. J'aime ce genre de choses. Mon entrée est fantastique, avouons-le. J'ai juste ouvert la porte comme une pro quoi. Adrian est toujours là, à finir sa bouteille. Et une partie de moi à pitié. Et l'autre... L'autre partie c'est déjà emparé de sa bouteille.

« - Qu'est-ce que tu fous là, Adrian ? » Je crois que c'est la seule façon pour qu'il ouvre les yeux. Regarde-moi connard ! Regarde-moi !
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MessageSujet: Re: “ You're the worst dream i have ever made. ”    “ You're the worst dream i have ever made. ” EmptyJeu 18 Sep 2014 - 17:59

S’approcher, pas la bonne idée, juste la curiosité, savoir pourquoi elle l’observait. Il ne supporte pas les regards insistants, ceux qui hurlent : je te connais, on se connaît, regarde-moi. Reconnaître le visage, c’est impossible dans l’instant présent, trop d’alcool dans les veines pour faire appel aux souvenirs. Et voilà que la joute verbale commence. Quelques insultes au visage. C’est une habitude de se faire traiter de connard, il faut dire qu’il est doué pour ça - joué à l’enfoiré. A croire que c’est gravé sur son front, probablement que oui. Il ne lui accorde pas un soupçon d’attention, si bien qu’il n’anticipe pas le geste, et le coup de pied dans la chaise qui le fait basculer manque de le faire chuter au sol. Adrian se rattrape de justesse au comptoir, et pousse un soupir de soulagement en voyant que la bouteille est toujours là. Rien d’autre ne compte à ses yeux – l’alcool. « Putain, fais gaffe bordel » Prend t-il la peine de clamer vers la maladroite.

Un haussement d’épaules répond aux paroles, aux insultes, et finalement, après avoir bu une nouvelle gorgée, il daigne lui répondre. « Quoi, je t’ai pas rappelé, c’est pour ça que tu m’insultes ? » Il ne sait pas, a oublié, de toute façon il s’en fout, tout ce qui compte, c’est le liquide ambré et la brûlure dans la gorge, puis les lumières, amplifiées, monstrueuses, dansant devant ses yeux. C’est ça qu’il veut, oublier. Il repose la bouteille et daigne jeter un second regard vers l’autre, à nouveau de haut en bas,  jugeant la marchandise, cherchant si elle a déjà croisé la route de son lit. « A bien y regarder, j’aurais du garder ton numéro. C’quoi ton prénom déjà ? » Connard… connard. « Reprend un verre, ça aidera à calmer ton hystérie » étrangement, il ne répond pas par insulte, ce n’est pas lui, cracher un juron à chaque fois, insulter les femmes, là, il veut juste qu’on le laisse seul et ne pas répondre, généralement, ça emmerde celui qui provoque. « Faites pas attention à elle » Marmonne t-il à la serveuse, à propos de l’autre princesse qui s’enfuit vers les toilettes. Il est certain de la connaître, de l’avoir déjà croisé quelque part, ou alors, c’est juste un visage connu de tous, peut-être une nana qui passe souvent à la TV. Il ne sait plus, ça s’emmêle là-dedans. Le chaos des souvenirs.

Les doigts pianotent sur le comptoir, une vieille manie qu’il a depuis l’enfance, depuis la fin de l’apprentissage du piano, un instrument qu’il n’a pas retouché depuis des années. Ce n’est pas ça qui est important, c’est un élément plus moindre, qu’on ne remarque pas, l’annulaire qui est tatoué, cerclé pour remplacer une alliance qu’il ne porte plus. La symphonie se tait alors qu’il observe le doigt, et c’est comme si tout lui revenait dans la gueule, comme une claque. C’est le rire d’abord, qui résonne à ses oreilles, et un sourire qu’il peut entrevoir si il ferme les yeux. Les images n’ont jamais disparu, elles étaient rangées, enfouies dans la mémoire. La boîte de Pandore qui implose. « C’pas possible, c’est pas vrai. C’est pas elle… » Des murmures pour tenter de se rassurer. Reprendre un verre. A nouveau il boit au goulot et ça permet de chasser les pensées précédentes, il oublie la possibilité d’avoir croisé son ex. Les portes s’ouvrent à nouveau pour laisser passer celle qui se prend pour une princesse, mais il ne regarde pas. Adrian ne veut pas être confronté à la réalité. Bras croisés sur le comptoir, il est au bord de la chute. « Hé! Si tu veux te défoncer le crâne, fallait être polie et je t’aurais offert un verre, mais, là, tu me rends ma bouteille, sinon je te l’explose sur le crâne » initialement, il ne comptait pas être aussi violent dans ses paroles, mais c’est la combinaison du vol plus du prénom prononcé. Il se lève péniblement, une main posée sur le comptoir au cas où ses jambes décideraient de ne plus le porter. ADRIAN.

Et là, ça ricoche, s’illumine soudainement, comme une révélation, big bang interne, connexions fumantes. ELLE. « J’étais là avant! » Fantastique, glorieuse réplique qu’il balance, fier de lui alors que c’est pitoyable, comme un enfant qui tenterait de défendre un jouet. Un pas en avant, chancelant, il n’a plus rien de l’homme charismatique, de celui qui peut effrayer par quelques paroles, c’est juste un ivrogne de plus. « Comment va ta solitude ? Tu t’emmerdes pas de trop ? » Des mots qui pourraient être retournés contre lui. Qu’importe, il a besoin d’attaquer, de lui foutre sa vie misérable en plein visage. « Je t’ai manqué ? On va fêter ça ? » Les discours changent d’un instant à l’autre. Rien n’est cohérent. Une envie de lui exploser la bouteille sur le crâne, de déchirer son visage qui est toujours le même, toujours cette même beauté qu’il a aimé, et d’un autre côté, l’envie de revenir sur ses paroles, de regretter son acte, l’abandon. Carnage des émotions. « Tu permets je te retourne la question… pourquoi t’es ici , j’veux dire le pays est grand, faut que tu viennes encore m’emmerder »
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MessageSujet: Re: “ You're the worst dream i have ever made. ”    “ You're the worst dream i have ever made. ” EmptyLun 22 Sep 2014 - 13:20






You're the worst dream I have ever made
ADRIAN & LORELAI


J'étais sur le point de m'effondrer - mentalement parlant. J'étais incapable de savoir exactement ce que je ressentais à propos de ce qui était en train de se produire sous mes yeux. La dernière fois que j'avais vu Adrian c'était... c'était il y a six ans. Finalement, le temps avait fait son chemin depuis son départ. Je ne vais pas m'en plaindre, au contraire, je suis même ravie de savoir qu'on ait réussi à s'éviter toutes ses années. Mais là, d'un coup, je me rendais compte qu'il était là. Dans la même ville que moi, à quelques mètres. Tout était possible. Mais j'espérais sincèrement que sa vie était bien merdique, parce que là ! Une chose est certaine, je suis en colère. Je ne supporte pas sa façon de ne pas me « reconnaitre. » et je sais qu'il joue sans doute la comédie parce que c'est impossible de m'oublier. Je n'étais pas oubliable, disons-le tout de suite. J'étais gravé dans la tête de tous ceux qui posaient leurs yeux sur la télé ou qui s'intéressait un minimum à la haute-couture. C'est un drôle de jeu que joue le destin. J'avais fini par croire que j'étais débarrassée de tout ce que je pouvais ressentir pour Adrian. Que plus aucun souvenirs de me hanteraient, que son visage finirait par disparaitre dans un nuage épais et que tout ce qui resterait serait sans doute quelques boites dans une cave à New York. Je n'avais pas vendu notre ancien appartement. J'y avais passé le plus clair de ma vie, alors il était hors de question que je le quitte. J'avais juste refait la décoration... un peu brutalement, certes, mais il fallait que j'efface de cet endroit, toutes les traces d'Adrian et j'avais plutôt bien réussi.

« Quoi, je t'ai pas rappelé, c'est pour ça que tu m'insultes ? » Non, mais vraiment ? Il était ivre, c'était la seule hypothèse, mais là encore, j'avais beaucoup de mal à y croire. J'avais simplement la sensation qu'il continuait à s'amuser, à se foutre de moi. Ça devait le faire sourire que je m'énerve comme ça. Avec Adrian tout avait été toujours très explosif, mais dans l'ensemble, on avait toujours su trouver un juste milieu. Et maintenant ? Maintenant il était à des kilomètres de me voir douce et gentille. J'ouvre toujours plus grand les yeux, à mesure qu'il reprend la parole. « A bien y regarder, j'aurais du garder ton numéro. C'quoi ton prénom déjà ? » Vraiment, VRAIMENT ? Je me sens hors de moi. Je suis prête à bondir, mais j'ai aussi une forte envie d'aller aux toilettes - c'était un peu pour ça que j'étais là à la base, quand même. Je me défoule un peu sur la serveuse, l'autre type avait filé. Ce n'était pas le gérant d'ailleurs ? Il ne veut pas jouer les princes charmant et me sauver de mon ex-connard-de-mari ? Je finis par me relever, folle et pressée. Qu'il se casse ! Qu'il s'en aille ! S'il avait réussi à le faire à l'époque, il n'avait qu'à recommencer. Tout Simplement.

D'ailleurs, je n'arrête pas de revoir en boucle notre histoire. Notre passée. Comme si rien n'avait jamais été oublié et que tout étaient simplement là, dans un coin. Comme si Adrian était la clef de cette horrible boite de souvenir que j'avais réussi à fermer. Mais il fallait que je me reprenne. Que je respire. Que je réfléchisse. Que je me calme en gros, mais ce n'était pas gagné. Après un bref regard entre moi et moi-même, je ressors des toilettes. La serveuse s'attaque aux tables, la fermeture n'est sans doute plus pour longtemps. Ceux encore présent ce soir son trop occupé par eux-mêmes pour nous remarque Adrian et moi. Je me dirige sans attendre vers mon ex-connard-de-mari tout en prenant sa bouteille. Il faut qu'il me regarde, qu'il me reconnaisse. Il faut qu'il arrête ce jeu ridicule.

« - Va s'y, essaye. » Avait-je lancé. M'exploser la bouteille sur le crane ? Pourquoi pas. Ca m'aiderais sans doute à avoir une restriction contre lui. Genre : Un milliard de kilomètres entre nous. Et voilà, problème régler. Quoi que ça risquait de faire mal aussi.

« J'étais là avant! » Je ne bouge pas, je le fixe. J'attends une vraie réponse, un truc plausible qui m'aiderais sans doute à faire le point là-dedans. C'était tellement ridicule, mais ça lui ressemblait tellement. Quelque part, je m'en fichais. Je voulais juste savoir pourquoi je devais me retrouver en face de lui. Pourquoi il se trouvait là où j'avais posé les pieds. « Comment va ta solitude ? Tu t'emmerdes pas de trop ? » Je lève les yeux aux ciels. « - Ma solitude est aussi solitaire que ton cul, pauvre con ! » Et d'ailleurs, je ne suis pas seule, moi ! J'ai Snow, j'ai des amis, les numéros des stars dans mon carnet d'adresse et oh, Dustin. Tiens, d'ailleurs, là tout de suite, si je pouvais juste aller le voir, ça m'arrangerais. « Je t'ai manqué ? On va fêter ça ? » Mon expression de dégout est suffisant pour dire ce que je ressentais à ce moment précis. Il était vraiment ivre, vraiment à l'ouest. Et j'allais sûrement pas fêter quoi que ce soit avec lui. Je sens que je vais pas pouvoir aller très loin avec lui ce soir - et peut-être que c'était même mieux comme ça. Je garde précieusement la bouteille dans ma main, prête à balancer le truc au loin si ça faisait office d'os. « Tu permets je te retourne la question... pourquoi t'es ici , j'veux dire le pays est grand, faut que tu viennes encore m'emmerder » Il me fatigue déjà, mais je n'attends pas longtemps avant de lui répondre.

« - Bah voyons. J'ai que ça à foutre, te suivre comme une pauvre conne. Je vis ici, ok ? Toi... Toi t'as qu'à rester crever dans ce bar. Après-tout, t'es parti alors que tu crèves ou pas dans ton vomi, qu'est-ce que j'm'en branle, hein ? » Je pose la bouteille. Aller, il est temps de partir. De fuir. Bien sûr j'avais fini la phrase avec un jolie sourire sur mon visage. Histoire qu'il comprenne.

Quelques secondes plus tard je lui tournais le dos pour poser un billet sur le comptoir et pour filer.
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