Aujourd’hui c’était mon jour de congé. Je ne travaillais pas avec Nathan, il avait préféré que je devais prendre du repos en ce jour où Timéo était à l’école. Du coup.. Ben ouais, je me retrouvais toute seule dans mon appartement, je ne savais pas vraiment quoi faire… Mis à part écouter de la musique, sauf qu’à un moment donné j’en avais eu marre et j’avais voulu reposer mes oreilles. Je ne voulais pas devenir sourde assez tôt. J’avais regardé un film. Mouais bof. C’était horrible à vrai dire d’être en congé: je ne savais absolument pas quoi faire. J’aurais dû refuser d’être en congé quand Timéo n’était pas là ! Bon la prochaine fois je ferais gaffe à ce que je ne me retrouve pas toute seule un mardi… Parce qu’avouons-le un peu. Je ne connaissais pas vraiment beaucoup de gens et j’avais déjà fait des achats et je ne voulais pas me ruiner davantage en faisant un second shopping. Surtout qu’avec les séances de psychologie que je payais (bien que je ne payais pas plus cher…), le loyer, la nourriture y avait pas beaucoup d’argent pour le plaisir… Bref, vous voyez une fille complètement allongée sur le canapé, en train de lire tranquillement son magazine. À côté se trouve un bol de céréales et une cuillère. Franchement je me demandais comment Timéo pouvait apprécier ce genre de trucs au goûter. Sans doute parce que c’était pour son âge, parce qu’en tout cas moi je ne supportais pas ces trucs. Ça faisait grossir même. Là, ce seraient mes fesses qui prendraient du volumes si je mangeais ces céréales. Bref, je ne toucherais plus à ce que mangeait Timéo et il me faudra surveiller ce qu’il met dans le caddie quand j’avais le dos tourné… Quand j’avais réussi à retrouver la force pour me lever du canapé et de trainer jusqu’à la cuisine pour ranger le bol dans l’évier. Je me disais que je ferais la vaisselle le soir, quand Timéo et moi aurions mangé. Puis comme d’habitude je pensais continuer ma journée à regarder la télé en attendant que ça soit l’heure pour que j’aille chercher mon frère. Mais c’était en plein chemin au salon que je vins à penser qu’il fallait que je descende pour récupérer mes courriers. Ça y est, ça m’était revenue la chose que je me disais bien d’avoir oublié: mes lettres. Il fallait que je vérifie les comptes, les publicités et tout.. Bon allez, ça allait faire du sport descendre les escaliers et remonter. Comme ça je pris la peine de vérifier que j’avais bien mes clefs, histoire de ne pas me faire enfermer dehors encore une fois. Ouais, ça m’était arrivé et je devais avouer que cela n’avait pas très bien fini et je ne voulais pas revoir une seconde fois le concierge aussi. Il n’avait pas été sympa avec moi et.. Ouais j’étais de mauvaise humeur à ce moment-là aussi, ça n’avait pas arrangé les choses. Bref, je venai de mettre les tongs à mes pieds: flemme totale de mettre mes sandales, ça me prenait une minutes alors que le tongs c’était en quelque secondes… Aujourd’hui je me sentais vraiment nulle. Je n’étais capable de rien faire et j’avais la flemme à tout. Je trouvais surtout des raisons qui me semblaient être valables de ne pas faire les activités qui pourraient m’occuper pendant la journée comme aller à la plage par ce beau temps.

Après avoir fermé la porte, les clefs en main je descendis les escaliers tranquillement. Laissant les tong claquer contre mes talons, je faisais un sacré bruit quand je descendais. En même temps je n’étais pas la seule à faire du bruit. Tout les étudiants n’étaient pas mieux que moi, ils faisaient la fête les soirs. Y avait pas une soirée sans fête et ça.. C’était hallucinant. Si j’avais su… En même temps si je prenais Orange Avenue, Palm Avenue, Presidente Drive, je payerais le triple ou le quadruple du loyer que je payais là en ce moment dans Pacific Lane. Donc bon, je n’allais pas vraiment râler. Quand je fus devant ma boite à lettre, je fronçais les sourcils en voyant quelques lettres dépasser. Je pris ma clef, l’inséra dans la serrure, un mouvement et.. PAF. Je me pris quelques lettres qui tombèrent au sol et j’avais fermé les yeux par réflexe, de peur de m’en prendre une en pleine figure. C’était quand je les rouvris que je pris une mine totalement dépité. C’étaient encore les biscuits qui étaient responsables du débordement de lettres… « Oh mais c’est pas vrai. » râlais-je en ramassant les lettres par terre, prenant au passage aussi les biscuits. Le jeune mec qui passait là, me regardait avec un drôle d’air, je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire un sourire assez léger avant de lâcher un juron à peine inaudible. Je savais de qui les biscuits venaient.

Une voisine. Elle ne cessait pas de m’envoyer des petits mots comme quoi elle voulait se faire pardonner, elle m’offrait même des biscuits qu’elle avait faite. C’était gentil de sa part, mais bon stop là. Ça faisait une semaine que c’était comme ça. Fallait pas non plus pousser le bouchon assez loin là. Le mec qui était passé tout à l’heure aurait sûrement cru que j’avais une amie qui ne voulait pas rompre et qui faisait tout pour se pardonner. Je ne pu m’empêcher de soupirer en regardant les cookies. Puis je commençais à me dire que je n’étais allée de main morte l’autre jour… Une fois je m’étais retrouvée coincée dehors, sans mes clefs. Je les avais laissée à l’intérieur de mon appartement et Timéo n’était pas là à ce moment-là. Je me retrouvais à déambuler dans les couloirs, cherchant une personne qui pouvait m’aider. Le concierge n’étant pas là, j’étais quasiment dans la merde. Jusqu’à à ce que je retrouve une personne. Je lui avais demandé de l’aide et tout, assez gentiment. Elle m’avait demandé si mes parents étaient là ou pas. Comme quoi elle m’aurait prise pour une adolescente, chose que j’avais forcément mal pris. Donc bon, je pouvais avouer que là j’avais été brutale quand je lui avais dit mon âge et que je n’avais pas besoin de parents. J’ai même dû partir furax la laissant plantée en plein milieu du couloir. Après bon, pour l’histoire du comment elle a dû trouver mon numéro d’appartement, ça a dû être moi qui le lui ai dit. Et ce depuis.. Ouais bon allez, là j’étais devant sa porte. Hésitant donc à frapper et tout. Je ne savais pas si elle était là. Enfin bon allez, je n’hésitai plus à frapper à la porte. Je frappai à deux coups et j’attendis à ce qu’elle ouvre. Je pouvais entendre du bruit à l’intérieur, je lâchai un soupir d’encouragement avant ce que la porte s’ouvre. Sans lui laisser le temps d’ajouter quoi ce que ce soit, je pris l’initiative de parler tout de suite. « Bonjour, désolée de vous déranger à cette heure-là. En ouvrant tout à l’heure ma boite à lettre, j’ai manqué de me prendre des lettres. » une pause, je lui montrai un de ses biscuits qu’elle avait faite « c’est gentil de me faire des biscuits et de me laisser des petits mots. Mais ne croyez-vous pas que les mettre dans ma boite à lettre serait une bonne idée ? J’espère pour vous que vous savez ce que c’est une boite à lettre.. C’est là où on met des papiers, des lettres et tout. Mais les gâteaux, les cookies, les biscuits. Je ne sais pas comment vous vous débrouillez pour les mettre, mais je les trouve toujours dedans et ça empêche les papiers de passer. » je secouai la tête, tenant toujours les biscuits dans ma main, les lettres dans l’autre. Fallait croire que je n’étais pas passée chez moi « En fait, c’est comme le principe des toilettes, vous bouchez le passage.. » oui. Ça je n’avais peut-être pas besoin d’ajouter ça, mais bon. Au cas où si on ne voyait pas très bien l’image que je voulais donner.. Je lâchai un soupir légèrement dépitée: je n’étais pas en train de la gronder, ni de lui hurler dessus. Je lui avais parlé plus calmement par rapport à notre première rencontre.