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| {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Mer 29 Jan 2014 - 3:22 | |
| Donovan Halvey & Ally Fleming To me, the smell of fresh-made coffee is one of the greatest inventions. Bon, ok, la situation était potentiellement problématique. Parce que sa position était inconfortable, et que vu le jus que l'homme allongé face à elle lui envoyait en pleine face, elle espérait grandement que personne n'ouvrirait la porte à cet instant précis. C'était le genre de choses privées qu'elle préférait garder pour elle, voyez-vous. C'était déjà assez gênant comme situation entre l'heureux élu et elle-même... percer une vessie pendant une autopsie n'était guère louable, surtout à un moment de ses études où elle devait parfaitement maitriser la séparation des organes de l'abdomen. Qui aurait pensé que la vessie qu'elle percerait aurait été aussi pleine ? La plupart des cadavres qu'elle était amenée à côtoyer avait la présence d'esprit de relâcher ses spincters lorsque la Faucheuse leur proposait un aller simple vers... bah, ailleurs. Parmi tous ces patients possible, il avait fallu que son scalpel atteigne la vessie de cet homme-là, celui qui avait préféré emmener sa pisse avec lui pour se faire enterrer avec. La scène était à présent assez dégueulasse et Ally, immobile, les mains perdues dans l'abdomen de l'homme, avait fermé les yeux, sa bouche figée dans un rictus de dégoût. Il puait. Ça puait. Elle puait. Que de puanteur dans sa atmosphère empuantie par tant de puanteur puante. Ally retint un haut-le-cœur. Les yeux toujours clos, elle vérifia que la vessie s'était bien vidée -alors, soulagé, monsieur Taylor ?. Elle ouvrit doucement les paupières pour constater l'étendue des dégâts. Elle devrait prendre maintes et maintes précautions pour prendre des échantillons, maintenant... Histoire de ne pas prétendre retrouver E. coli dans le pipi de monsieur ou de l'urée dans son caca. Elle préférait quand même largement chercher des tumeurs cérébrales... elle pouvait ainsi se prendre pour le Dr Mamour sans risquer de tuer le patient. Là, aucune satisfaction, si ce n'était qu'elle avait gagné une douche gratuite. Et peut-être la joie de faire le ménage du plan de travail et du sol. Soupirant en constatant les dégâts, Ally aspira l'urine excédante de l'abdomen de l'homme. Elle puait, elle puait, il puait, ils puaient, tout puait et elle en avait marre. Excédée, elle retira ses gants et ouvrit le robinet de sa paillasse, se fourrant la tête dessous sans aucun ménagement. C'était froid et elle puait toujours autant. Et elle se cogna la tête dans le robinet en un éclair de seconde. « Ally Fleming ! Vous avez pas pu vous retenir ? » avait-elle entendu près d'elle. C'était la voie horripilante de son chef. Et la violence du choc entre sa tête et le robinet lui vaudrait bien une commotion cérébrale avec fracture crânienne. Ou juste une bosse, hein. Dégoulinante, elle plaqua ses cheveux sur le sommet de son crâne. « Les toilettes sont juste à côté ! Il y a quelque chose que je devrais savoir ? Vous avez des problèmes de périnée ? » Ally crispa un sourire. En réalité, elle avait fière allure, à sentir la pisse à un kilomètre et les cheveux dégoulinants d'un mélange aqueux non déterminé. « Aïe... » dit-elle simplement alors qu'elle avait déjà oublié la douleur. « Il a pas pissé à sa mort, du coup maintenant c'est bon... » tenta-t-elle d'argumenter. « Par contre les échantillons d'urine sont foutus du coup. Mais c'était pas demandé. » Bah ouais, bon argument, hein ? Et si ça avait été nécessaire pour les conclusions de l'autopsie ? Tout l'échantillon était foutu. Dommage...
Son chef la regardait, sceptique. Il était marrant, lui. Des fois. Il était surtout très imprévisible, un brin lunatique et deux brins bipolaire. S'il avait eu sa dose de caféine dans la dernière heure, il rigolerait comme une autruche asthmatique. Si ça n'était pas le cas, elle était prête à se faire assommer à coups de vessie vidée. Ou à ce qu'il lui pisse lui-même dessus, histoire qu'elle retienne bien l'odeur. Ou à ce qu'il lui arrache le cœur de la poitrine, alors que celui battrait encore. Oh, cette dernière option pourrait être intéressante. A force de voir les muscles cardiaques de dizaines d'anonymes, autant mettre un visage sur le sien, non ? Elle se demanda un instant à quoi ressemblaient ses artères coronaires, avant de revenir au soucis présent : la face de son chef. Illisible. Tiens, il devait être bon au poker. Po-po-po-po[...]ker face. « Nettoyez-moi ça et prenez le reste de votre journée. Je m'occupe du reste de monsieur Taylor avant que vous ne décidiez de son sperme. Hinhin. » Le regard pervers de son boss ne rassura pas réellement Ally, et elle serait restée immobile face à lui et à son sourire tordu si son instinct de survie ne lui avait pas crié de chercher de quoi nettoyer la scène de crime avant de se tirer.
Une bonne demi-heure plus tard, Ally quittait les vestiaires de son service, persuadée de sentir encore l'urine. Lorsqu'elle passa la porte de l'hôpital, personne ne lui avait encore fait remarquer sa douche fragrance, aussi, elle en vint à la conclusion que la demi tonne de produits utilisés sous la douche avaient du être efficaces. Là, elle avait bien besoin d'un café. Elle n'avait pas réellement conscience de l'heure qu'il était, perdue entre la sortie effective de son shift et le fait qu'elle aurait du y être encore pendant plusieurs heures. Il faisait encore jour, c'était étrange comme sensation lorsque ce n'était pas planifié. Elle qui aurait du quitter le bâtiment à l'heure où tout le monde est bien au chaud chez lui se retrouvait perdue au milieu d'une foule bien dense. C'était l'heure d'un café. D'un café au Starbucks. C'était toujours cette heure-là, en fait, mais cette fois, elle en profiterait vraiment. Elle venait de grappiller quelques heures sur son planning, et elle comptait les savourer pleinement. Peut-être appellerait-elle Jagger pour voir ce qu'elle faisait et si elle était disponible pour une virée shopping/potins. Ou alors elle se risquerait à envoyer un message provocateur à Ben jusqu'à ce qu'il se décide à la voir. Elle ne le savait pas encore, et c'était toute la beauté de la chose. L'inconnu. Le frisson de l'inconnu.
Bon, ok, toute cette euphorie retomba dès qu'elle avait ouvert la porte du Starbucks. Visiblement, ce n'était pas une heure creuse. Le café était bondé de jeunes, qui venaient probablement de quitter les cours, et Ally, même en se mettant sur la pointe des pieds, n'arrivait pas à dénombrer le nombre de personnes qui la précédaient dans la file d'attente. L'attente, donc, fut longue. Et elle changea au moins vingtaine de fois d'avis niveau commande, optant finalement pour un muffin au myrtilles et un-- non ! muffin au chocolat. Double chocolat ! Avec un moccha... non, un expresso ! Double ! Ah, bon, il n'y avait plus de muffins au chocolat ? myrtilles alors ! Et la voilà qui, enfin, s'attablait. La densité avait diminué miraculeusement depuis qu'elle s'était insérée dans la file d'attente. Entendre par là que personne ne se pressait derrière elle, tandis que devant elle, c'était bel et bien toujours la Bérézina. Alors qu'elle s'installait, ôtant veste et sac, elle ne pût s'empêcher de remarquer un jeune homme installé à la table derrière elle. Elle le connaissait... elle ne le connaissait pas ? Si, elle le connaissait ! Mais d'où ? AHHHH attaque réflexion ! Syncope.
Une foie sortie de sa petite syncope des plus plaisantes -en fait, elle avait juste mordu dans son muffin une première fois-, Ally réalisa de qui il s'agissait. Enfin, de qui il pouvait bien s'agir. Elle ne l'avait jamais rencontré, mais c'était comme si elle le connaissait. C'était aussi comme si elle rencontrait une rock star, et elle voulait paraître irréprochable. Se retournant tout sauf discrètement pour l'observer une nouvelle fois, Ally porta une mèche de cheveux à son museau pour vérifier que... bah, elle ne sentait plus la pisse. Ça pourrait faire partie des facteurs qui donnerait à un inconnu une mauvaise impression d'elle, ne nous le cachons pas. Elle était un peu anxieuse, quand même. C'était comme si elle savait déjà tout de lui, mais en même temps rien. Si ça se trouve, il était un monstre bien caché... Si ça se trouve, il était du genre à mettre du lait dans son café... NON ! Jagger ne pincerait jamais pour un mec comme ça, n'est-ce pas ? Ce serait une trahison envers la sororité des Cafés Noirs (sororité comportant deux membres mais parfaitement reconnue... parmi ces deux membres) ! Dans un élan de folie soudain, Ally, attrapa son assiette et sa tasse et se leva pour les poser brutalement sur la table du buveur de café-au-lait (ça allait être son surnom temporaire, en attendant d'être sûre qu'il s'agissait bien de qui elle pensait d'une part, et qu'il ne rajoutait pas du lait dans son café d'autre part). « Wesh wesh Salamèche ! » salua-t-elle le presque inconnu de manière tonitruante. Elle se retourna pour récupérer veste et sac et s'assit en face de lui. « Ça va ? T'as pris quoi comme café ? »
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Sam 1 Fév 2014 - 2:42 | |
| Lorsqu'il se retrouvait seul au milieu de tout un tas de monde, Donovan aimait bien se focaliser sur quelques personnes en particulier et imaginer leur vie dans sa tête. Il partait parfois carrément loin dans ses délires mais ça le divertissait et le gardait ainsi occupé quelques longues minutes. Actuellement, c'était plutôt une bonne idée, ça lui évitait de penser à sa propre situation, aux choses qu'il avait lui-même à gérer, à ses soucis personnels, ses angoisses, ses peines et tous les petits secrets qu'il préférait garder pour lui. C'était légèrement le bordel dans sa tête et même un peu dans son coeur. Il faisait de son mieux pour s'adapter, pour aller de l'avant, mais il y avait toujours des petits détails pour le ramener à ce qu'il fuyait avec tant d'entrain. Le passé. Les regrets. Ce qui aurait pu être mais qui ne serait jamais. Ce qui avait été mais qui ne serait plus. Il y avait Jagger évidement, il y avait leur bébé, et il y avait son père. Avec Jagger, il avait au moins la sensation que les choses s'arrangeaient ou bien qu'elles s'arrangeraient un jour. Il avait encore de l'espoir. Beaucoup d'espoir en fait. Mais pour son père, il était complètement à l'Ouest. Il aurait voulu ne même pas y songer, jamais, mais c'était plus fort que lui. Un peu comme le fait qu'il n'avait pas réellement envie d'aller le voir mais malgré tout il sentait qu'il devait faire ce voyage pour peut-être vraiment tourner la page de son enfance terrible à Chicago. Une part de lui maintenait pourtant des doutes à l'égard de cette situation délicate. Et si aller voir son père ne l'aidait en rien à finalement passer à autre chose? Et s'il demandait à obtenir son pardon mais qu'il était incapable d'accepter de le lui donner? Pire encore, qu'arriverait-il si son père ne reconnaissait aucun de ses tords, et s'il voulait juste le voir une dernière fois pour le traiter de raté? Donovan se posait un millier de questions, tentant surtout de prendre une décision. Il aurait pu demander conseil à n'importe qui, y compris à Jagger, mais personne ne pouvait véritablement faire un choix à sa place. Il était le seul à pouvoir décider si oui ou non il avait envie de se rendre au chevet de l'homme qui avait fait de sa vie un champ de ruine, l'homme qui l'avait rendu si fragile et solide pourtant, si colérique mais étonnement délicat et en recherche perpétuelle d'affection, si effrayé et si effronté malgré tout. Celui qui, sans scrupule, avait eu recourt à la violence pour se faire comprendre. Il avait failli le détruire, mais Donovan avait échappé de justesse au pire et quoi qu'on en dise, même s'il n'était toujours pas ingénieur ou PDG d'une grande multinationale, il n'avait pas trop mal tourné. En tous cas, il n'était pas devenu une autre de ces petites racailles de Chicago. Qui sait, s'il n'était pas devenu pompier sans doute aurait-il eu des dents en argent et des biscotos encore plus gros que ceux qu'il possédait déjà. Le double ou le triple même! À l'heure qu'il est, il aurait pu être dealer, trafiquant ou mort, tout simplement. Donovan avait toujours eu conscience de la chance qu'il avait eu d'échapper à un tel destin qui semblait pourtant bien se dessiner devant lui alors qu'il finissait ses dernières années au lycée. Il n'avait pas toujours été un enfant de choeur, d'ailleurs il ne l'était pas non plus aujourd'hui, mais encore une fois, compte tenu de son éducation inexistante et d'un manque cruel de repères au cours des premières années de sa vie, il s'en sortait pas mal. Pas mal du tout. Mais tout de même, on comprenait facilement pourquoi imaginer une vie entière à de parfaits inconnus dans des bars ou des cafés était l'un de ses passe-temps favoris. C'était tellement plus facilement de songer aux problèmes des autres qu'aux siens. Et puis, le fuyard qu'il était y trouvait encore là un moyen d'échapper à sa propre existence. Fuir. Fuir. Fuir. C'était son instinct le plus primaire. Si depuis quelques mois il s'était sédentarisé et s'il avait appris à ne plus partir en courant au moindre problème, ça ne signifiait pas pour autant qu'il ne devait pas intérieurement lutter contre ses pulsions, et cette petite voix dans sa tête qui le suppliait de partir tant qu'il le pouvait encore. À mesure que les jours passaient, elle se faisait de plus en plus faible, et il savait que bientôt il ne l'entendrait presque plus. Il l'avait déjà faite taire. À chaque fois qu'il avait eu Jagger dans ses bras, la foutue voix dans sa tête avait fermé sa gueule pour laisser place au silence, à l'apaisement, à la liberté. Oui, il était libre de choisir et il avait choisi de rester.
Assis à une table d'un starbucks du centre ville d'Huntington Beach, Donovan avait mis ses écouteurs dans ses oreilles et il avait monté le volume à fond pour écouter sa playlist des bons jours. Aujourd'hui n'en était pourtant pas un, pas vraiment, mais il se disait que s'il écoutait les chansons qui le rendent heureux plutôt que celles qui ne serviraient qu'à l'enfoncer un peu plus dans son trou, alors peut-être parviendrait-il à se convaincre de sourire vraiment et à retrouver une certaine joie de vivre. Il essayait tant bien que mal de rester positif pour Jagger parce qu'il savait qu'elle avait besoin qu'il soit fort, même si elle prétendrait sans doute le contraire. Il ne voulait pas être triste devant elle alors qu'elle se relevait à peine de l'ascenseur émotionnel duquel ils n'étaient sans doute même pas encore descendus. Ils avaient tous les deux subits un coup de massue sur la tête avec la révélation qu'elle lui avait faite concernant sa grossesse et la perte de leur enfant. Il avait détesté la voir dans un tel état, et aussi mal s'était-il senti lui aussi, il se battait contre lui-même pour garder la tête hors de l'eau. Parfois, il se sentait bien, il oubliait le temps de quelques secondes que tout ça était vrai, mais ensuite son coeur se brisait à nouveau et il ressentait une douleur intense et pénible au niveau de sa poitrine. C'était sans compter les instants de colère qui le traversaient de temps à autres, sans prévenir. Non, définitivement, il n'était pas descendu de l'ascenseur émotionnel. Il était carrément bloqué dedans. Agir comme si de rien n'était demeurait encore difficile, mais Donovan n'était pas du genre à baisser les bras facilement, et il était solide malgré tout. Il pouvait encore encaisser les coups, il restait debout. Solide. Droit. Déterminé. Cela dit, il avait parfois besoin d'une pause. Se retrouver seul quelques heures, reculer l'heure des retrouvailles avec Jagger parce qu'aussi fort souhaitait-il l'avoir à nouveau dans ses bras, aussi fort désirait-il embrasser ses lèvres et respirer l'odeur de ses cheveux dans lesquels il adorait glisser ses doigts, et aussi fort qu'il l'aimait, c'était tellement plus dur de faire semblant quand il était avec elle que lorsqu'il se retrouvait face à des inconnus. Elle pouvait lire en lui comme personne, et il savait que malgré toute la bonne volonté du monde, il n'était pas très doué pour lui cacher ce qu'il ressentait. Elle avait un droit de passage que personne d'autre ne possédait, et il l'autorisait ainsi à avoir accès à presque tout ce qui se passait dans sa tête et dans son coeur. Elle était libre d'en faire ce qu'elle voulait, il ne tenait pas toujours à en discuter pour être honnête et Dieu merci Jagger n'était pas non plus du genre à vouloir toujours parler de tout. Donovan avait en horreur toutes ces nanas qui passent leur temps à demander à leur mec comment il se sent et à quoi est-ce qu'il pense "là, tout de suite, maintenant!". Des cruches, voilà ce qu'elles étaient, et Jagger ne faisait pas partie de cette catégorie de femmes. Il appréciait grandement ce côté-là de sa personnalité. Elle n'était pas une nunuche fleur bleue et même si lui-même avait beaucoup évolué ces derniers mois et qu'il avait maintenant du mal à s'arrêter de lui dire "Je t'aime", il n'en était pas encore à s'asseoir avec elle à table pour mettre à plat tout ce qui lui traversait l'esprit. D'ailleurs, rien que de s'imaginer en train de se confier l'un à l'autre, main dans la main à la lueur d'une bougie peut-être, il avait envie de rire. C'était d'un cliché!
Il avait pris un café noir bien serré et sans sucre évidement en taille trenta. Bah ouais, il était particulièrement claqué et même la taille venti ne lui aurait pas suffit. Il avait besoin de la bonne grosse dose, le truc qui l'empêcherait sans doute de dormir pour les prochaines quarante huit heures mais et alors? Donovan ne prêtait qu'une attention très partielle à la petite foule qui avait envahi les lieux. Il s'en foutait comme de l'an quarante, comme dirait l'autre. La musique jouant toujours dans ses oreilles, il serait sans doute bientôt sourd! Son index glissa sur l'écran tactile de son smartphone et il alla lire le sms qu'il venait de recevoir. C'était une photo de Memphis le chat qu'il avait offert à Jagger il y a quelques jours à peine. Clairement, il n'aurait pas pu avoir une meilleure idée que celle-ci. Le chat avait déjà bien trouvé sa place et sa nouvelle maitresse en était dingue ce qui agaçait parfois Donovan. La boule de poils avait quand même réussi à trouver le chemin jusqu'au lit et il avait beau râler lorsque celui-ci se mettait entre lui et Jagger, le matou avait apparemment tous les droits. Il avait failli devenir méchant mais, de justesse, il s'était souvenu qu'être jaloux d'un chaton était particulièrement con et que Jagg' ne manquerait sans doute pas elle-même de le lui rappeler avant de se foutre de sa gueule. De plus, c'était quand même lui qui l'avait ramené, alors maintenant il n'avait qu'à assumer. Il avait beau faire le dur et bougonner, lui aussi s'était attaché à l'animal. Et la sieste de l'autre jour, celle où Memphis était venu se coucher entre les coussins et son cou, il ne pouvait pas nier qu'elle avait été fort agréable et que les poils tout doux du chaton lui avait apporté, à son grand étonnement, un certain réconfort. Il avait un peu eu l'impression d'être un gosse avec un doudou en pilou et même si ça il ne l'avouerai jamais à personne, il avait beaucoup aimé ce moment de répit et de douceur au milieu de ses journées froides et tristes. La photo toujours affichée sur son écran de téléphone, Donovan esquissa un sourire. Il se demanda comment Jagger avait su qu'il avait justement besoin d'un truc pour se remonter le moral pile à ce moment, sans doute n'en savait-elle rien et ce sms n'était qu'un hasard, mais il aimait bien penser qu'ils étaient connectés de manière psychique ou un truc du genre et que même à distance elle pouvait parfois ressentir ce qu'il ressentait et vice versa. Oui, bon, c'était parfaitement débile, il le savait, mais c'était quand même une théorie qu'il adorait se répéter et ça ne faisait de mal à personne, pas vrai?
Il avait enlevé ses écouteurs et presque au même moment il observa une jeune femme prendre place face à lui. Il regarda un instant aux alentours en l'entendant s'adresser à lui d'une manière particulièrement étrange et, s'il ne se trompait pas, avec une référence directe à Pokémon. Il s'apprêtait à lui dire qu'il n'était pas vraiment d'humeur à faire causette mais à bien y regarder elle n'était pas vilaine, même plutôt mignonne et ça l'embêtait toujours d'envoyer chier les filles sympathiques, aussi bizarre soit-elle. Celle-ci était peut-être tout droit échappée d'un asile pour ce qu'il en savait, mais peu importe. Elle avait l'air bien à l'aise, un peu comme si elle le connaissait et vu comme elle le tutoyait à l'instant en lui demandant comment il allait et quel café il avait pris, l'impression de proximité avec la demoiselle ne se fit que plus grande. Il avait toujours son sourire provoqué par Memphis accroché aux lèvres, un regard interloqué tout de même et une légère hésitation dans la voix. "Euh… ça va." Il la contempla de haut en bas, ou du moins il s'arrêta au niveau de la table, ne pouvant malheureusement pas aller plus bas. Ça va, du moins ça allait. Il n'était pas sûr que ça dure avec cette intrusion fracassante mais après tout, maintenant qu'elle était assise et qu'elle avait entamé la conversation il n'allait pas jouer au vieil ours mal léché, pas vrai? "On se connait?" demanda-t-il le plus simplement du monde. Il ne voulait pas paraitre grossier ou quoi que ce soit mais il était quand même curieux de savoir qui elle était et pourquoi c'était lui qu'elle avait choisi de venir déranger alors qu'il y avait tout un tas d'autres tables plus ou moins occupées autour d'eux. Son visage lui disait quand même quelque chose, c'était étrange… L'avait-il déjà rencontré? Il y réfléchit un instant et puis soudain… Oh putain! Il espérait sincèrement qu'elle n'était pas l'une de ces filles qu'il s'était tapé en attendant de retrouver Jagger, l'une de celles qu'il avait justement appelé Jagger en pleine action. Il n'avait pratiquement aucun souvenir de ces filles-là pour la simple et bonne raison qu'il avait toujours eu tendance à visualiser le visage de Jagger par dessus les-leurs, alors s'il en croisait une aujourd'hui il serait bien incapable de la reconnaitre. Mais une chose était certaine, il avait besoin de tout sauf d'une fille en colère dans les pattes! Hésitant, et soudainement méfiant, il observa son café extra large et releva la tête vers la jeune femme. "En fait… C'est du thé."
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Dim 2 Fév 2014 - 17:22 | |
| Une hystérique. Voilà ce dont elle devait avoir l'air. Même pour une Ally, c'était un boulot à temps plein, et elle ne s'en plaignait pas. Être délurée était pour elle le meilleur moyen d'appréhender les moments les pires de la journée, comme celui où votre réveil vous force à vous extraire de votre couette ou cet autre où vous recevez un cadavre pas très récent -chacun son quotidien, hein. Ally préférait rire de tout, sourire à tout le monde et passer pour une échappée de l'aile psychiatrique de son hôpital que de se laisser accabler par les douleurs de son passé et les angoisses de son avenir. Et elle était pareille avec tout le monde, les inconnus comme sa Jagger. On l'acceptait ou on la fuyait, là n'était plus sa décision. Jagger l'avait acceptée sans se poser de questions, sans la juger, sans essayer de la changer un seul instant, et c'était sans doute ce qui avait contribué en grande partie à la vitesse à laquelle la force de leur amitié s'était développée. Depuis ces mois qui étaient devenus des années tout doucement et l'air de rien, Ally s'était surprise à considérer sa meilleure amie comme une seconde sœur, que l'on chérit autant que l'on cherche à protéger. Pourtant, Jagger n'avait pas besoin d'être protégée, se disait souvent la blondinette. Elle le faisait très bien elle-même, et sa force de caractère n'était plus à prouver. Oui, sauf que ça, c'est le genre de carapace à travers laquelle une meilleure amie voit peu à peu clair. Et Ally connaissait Dickens aussi bien qu'elle-même. Elle savait qu'elle était à la fois forte et fragile, grande gueule et discrète. C'était aussi pour ça qu'elle l'aimait. Parce que Jagger avait autant de qualités que de faiblesses, et que ça faisait d'elle un être humain pour lequel on avait envie de se battre. Et là, alors qu'elle pensait avoir reconnu Donovan, assis à la table derrière elle, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Jagger et à ses vagues explications sur son passé et son présent. Ally avait lu entre les lignes, et, sans pouvoir mettre de pensées claires, nettes et précises sur ce qui se passait dans la tête et le cœur de Jagger, elle savait qu'elle ne pouvait pas manquer l'occasion d'en savoir plus au sujet du beau brun. Sa façon de l'aborder n'avait pas été des plus subtiles mais elle se disait, après tout, qu'elle n'avait aucune raison de changer sa façon d'être pour appréhender le jeune homme. Elle serait elle-même et, avec un peu de chance, il ne la reconnaitrait pas. Elle était une petite blonde parmi tant d'autres, en simple manque de compagnie. Oh, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Après une journée comme celle qu'elle venait d'avoir, Ally se disait qu'un peu de bavardages ne lui ferait pas de mal. Ouais, c'était ce qu'elle se disait pour se donner bonne conscience, juste pour se prouver qu'elle n'allait pas juger un inconnu sans qu'il connaisse sa réelle identité.
Au moment où elle s'était assise face à lui, elle s'était demandée s'il n'allait pas prendre la fuite. Ça aurait été sans doute été l'instinct de survie le plus logique qui soit, mais en réalité, il n'en fit rien. Oh, il avait quand même observé les alentours, peut-être pour vérifier qu'elle s'adressait bien à lui, ou encore qu'il était bien entouré de potentiels témoins si jamais elle s’apprêtait à le tuer pour en faire un tapis de décoration. « Euh… ça va », répondit finalement l'intéressé, hésitant. Bon, ok, la situation était un peu awkward. Elle s'était imposée sans demander son avis à personne, pas même à sa tasse, qui avait, dans toute la délicatesse de ses gestes, laisser du café dégouliner sur les parois extérieures. Sans y réfléchir plus longtemps, Ally remédia à la situation en léchant le bord de la tasse. Aucune goutte de café ne méritait de finir séchée sur une pauvre tasse ou sur une table dégueulasse. Le café devait être bu avec amour et addiction. Le « On se connait ? » de Donovan la surprit dans son activité et elle resta figée un éclair de seconde, la langue posée sur sa tasse. « Pas encore... » répondit-elle avec un grand sourire, feintant avec brio -et humilité. « T'es allergique aux inconnus ? Tu sais, je suis pas méchante. J'ai laissé ma tronçonneuse chez moi, elle passait pas dans mon sac à main. Par contre... » Elle se pencha vers lui et ajouta, sur le ton de la confidence : « J'ai une lime à ongles. J'espère que ça t'impressionne pas trop, hein... » Ally, une serial killeuse ? C'était aussi vraisemblable qu'un prof de chimie de lycée qui se mettrait à synthétiser de la méthamphétamine bleue. Ally ne déchiquetait que les corps dont quelqu'un/quelque chose s'était déjà chargé de la mort en amont. Puis vint pour elle le moment d'être choquée. La révélation était encore pire que ce qu'elle avait redouté en posant la question. "En fait… C'est du thé." Abasourdie, Ally s'était tue d'un coup. Ouais, c'était moins drôle, là. Avec un sourire crispé, elle finit par demander : « T'as des problèmes pour faire pipi, c'est ça, on t'a forcé ? » Et, tendant la truffe vers la boisson de son interlocuteur, elle s'en approcha doucement, méfiante. Elle s'approchait d'un terrain ennemi, après tout ! Mais ce qu'elle venait d'apprendre était tout bonnement impossible... Deux options, alors : soit Jagger n'était pas au courant des tendances du jeune homme, soit il ne s'agissait pas de Donovan. Mais plus elle y réfléchissait, et plus elle se disait qu'il ressemblait à cet homme qu'elle avait déjà trouvé sur quelques photos sur facebook... d'une manière très discrète, un peu espionne et très curieuse. Oui, Ally était comme ça. Et ne la jugez pas ! Vous êtes pareils. Sauf qu'une chose qui ne lui avait pas sauté aux yeux sur ces photos, c'était les boissons qu'ils prenait lorsqu'il allait au Starbucks... Du thé ! C'était comme si elle découpait ses corps à la petite cuillère ou qu'elle mangeait des sushis à la fourchette... Illogique ! Son visage trahissait l'étonnement, malgré les efforts qu'elle faisait pour le masquer. Comment allait-elle annoncer la nouvelle à Jagger ? C'était quelque chose de difficile à envisager, et elle se demanda un instant si c'était son rôle de lui révéler la véritable identité de son fameux Donovan. Elle aurait encore préféré lui annoncer qu'il était un ancien candidat de téléréalité plutôt que... ça ! Dans un élan de courage et avec une mine déconfite, effrayée et dégoûtée à l'avance, Ally attrapa la tasse de Donovan. Elle se mit à pouffer de soulagement, comme lorsqu'elle avait eu ses derniers résultats d'examens, ceux qui la laissaient officiellement prendre son envol en tant qu'interne, libre de toute évaluation théorique. « Putain tu m'as fait peur, j'ai failli changer de table... Et dire que toi t'avais peur que je sois un serial killeur... Imagine un peu ma peur quand j'ai cru que tu buvais du... » Elle se pencha et, discrètement, dit le mot interdit, « ... thé. » Elle se redressa subitement, on ne peut plus soulagée, et attrapa son muffin pour mordre dedans, retrouvant son appétit. « T'en veux un peu ? » proposa-t-elle en tendant la pâtisserie bien entamée, alors qu'elle avait des miettes au coin de la bouche. Elle se lécha les lèvres pour les faire disparaitre -aucun gâchis, voyons. De sa main libre, elle but une gorgée de son café noir. « Bon alors, t'as fait quoi de beau aujourd'hui ? » demanda-t-elle l'air de rien, comme si elle connaissait son interlocuteur depuis des années. C'était Ally, quoi...
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Lun 3 Fév 2014 - 0:47 | |
| Non, ils ne se connaissaient pas, "pas encore" selon les dires de la jeune femme. Ouf. Au moins elle n'était pas un ex plan cul qu'il aurait oublié, c'était déjà ça. Elle n'était donc sans doute pas venue pour le tuer ou l'engueuler ce qui aurait été tout aussi horrible que de se faire tuer, soit dit en passant. Donovan détestait l'idée de se faire crier dessus par une fille et encore plus en public. Ça le rendait toujours très mal à l'aise et bien que l'envie de prendre ses jambes à son cou lui traversait toujours l'esprit, il n'osait pas bouger de peur d'énerver encore plus la furie, quelle qu'elle soit. Ça ne lui était pas arrivé si souvent qu'on pourrait le croire, mais ça lui était arrivé et il en gardait de très mauvais souvenirs. Cette fille-là, bien qu'elle ait l'air légèrement dérangée du ciboulot, n'avait apparemment pas l'intention de lui reprocher quoi que ce soit, puisque ne la connaissant pas il ne lui avait encore causé aucun tord. Il se détendit un peu, mais il n'avait toujours pas l'air très enclin à discuter. Du moins, il restait sur ses gardes. Elle lui demanda s'il était allergique aux inconnus et poursuivit en faisait allusion à une tronçonneuse dans son sac à main ce qui le força à rire pour ne pas qu'elle prenne la mouche. Folle. Cette fille était carrément folle. Franchement, qui parle de tronçonneuse en sous entendant donc être une psychopathe, avec un inconnu? Les psychopathes chtarbées justement. Il hésita à lui demander si elle voulait qu'il téléphone à quelqu'un pour elle, la police ou les urgences par exemple… Mais Donovan se répéta la question qu'elle venait de lui poser et prit quelques secondes pour y réfléchir. En vadrouillant à travers les Etats-Unis, il avait vu bien pire qu'une petite blonde à l'humour douteux, et des inconnus il en avait croisé des tas. En fait, Donovan était même tout à fait le genre de mec à faire ami-ami avec le premier étranger qui passe, il n'a jamais vraiment eu peur d'aller vers les autres et d'entamer la discussion sur des sujets complètements sortis de nulle part. Le truc c'est qu'il s'était installé à Huntington depuis un peu trop longtemps et il avait peut-être perdu la main. Voilà, plus il se sédentarisait et plus il devenait méfiant. Ça n'allait pas du tout, mais alors pas du tout. Cette fille venait de lui faire réaliser qu'il n'était peut-être plus aussi cool qu'il y a encore quelques mois et rien que l'idée d'être devenu un coincé du cul incapable de sourire à une jolie fille qui l'aborde (aussi folle soit-elle) le paniquait. Oh mon dieu! Qu'était-il en train de devenir? Un mec en couple, planplan à souhait avec sa petite routine. Métro, boulot, dodo… Et bientôt Jagger allait s'en rendre compte elle aussi et elle n'allait pas supporter. Il releva les yeux vers la jeune femme face à lui et se mit à sourire largement. "Moi? Allergique aux inconnus?" Il laissa échapper un rire fort et disgracieux mais il faut dire qu'elle venait de lui mettre un sacré coup de pression et ils ne se connaissaient même pas encore! Elle était forte. Très forte. Il s'empara de sa main et la serra avec énergie. "J'adore les inconnus! Ravi de te rencontrer!" Il rigola à nouveau avant d'attraper son verre et de boire une gorgée de café. Il lui avait dit que c'était du thé et elle parut particulièrement choquée ce qui lui sembla un peu étrange d'ailleurs. Il se disait que Jagger aurait sans doute fait à peu près la même tête que cette fille si c'était à elle qu'il avait sorti ça. Peut-être qu'elle faisait du café de merde, yuck rien que d'y songer… Mais elle était très stricte sur un point. Café noir. Toujours. Heureusement, Donovan n'était pas l'une de ces petites natures qui rajoutent du sucre ou pire encore du lait dans le café. La seule chose qu'il rajoutait de temps en temps c'était une larmichette de rhum. L'inconnue semblait tellement touchée par cette révélation cela dit qu'il jugea amusant de poursuivre sur cette voie. "Aucun problème pour pisser, merci de t'en inquiéter… fille dont je ne connais pas le prénom." Il lui fit un petit clin d'oeil, et marqua une courte pause. Si elle avait un prénom, maintenant aurait été idéal pour le lui dire mais comme ça n'était pas encore venu il ajouta. "J'ai plutôt des problèmes pour dormir. Du coup, je me suis dit "Donovan" - Donovan c'est moi, je m'appelle Donovan - donc je me suis dit "Donovan mon vieux, tu devrais essayer de te boire une petite camomille ou une petite verveine" ou une connerie du genre, qu'est-ce que j'en sais, je suis pas une professionnel du thé et des tisanes. " Là au moins il disait la vérité. À ses yeux le thé n'était rien d'autre que de l'eau aromatisée. Ni plus, ni moins, et il trouvait ça dégueulasse. Quitte à consommer des herbes, autant que ce soit celles qu'il pourrait fumer plutôt que celles qu'on infuse. Merci bien. "Tu sais ce qu'on dit? Un thé et hop, un bon gros dodo." Utiliser des expressions aussi culcul lui écorchait carrément la langue. Il avait limite envie de se taper la tête dans un mur pour avoir raconté toutes ces conneries, mais c'était pour la bonne cause: se payer la tête d'une fille qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam mais qui semblait pourtant très intéressée par sa personne. Il avait un sourire idiot accroché aux lèvres mais pour honnête, il commençait à avoir mal aux joues à force. La plaisanterie aurait pu durer bien plus longtemps mais la jeune femme s'était emparée de sa tasse pour limite fourrer son nez dedans, ce qu'il n'appréciait que très modérément soit dit en passant. Il ne l'avait pas encore invité à partager ses microbes, et même s'il n'était pas du genre à faire des manières, il y avait des limites. Cela dit, vu qu'il tenait à ne pas trop agir en mec pas cool comme il avait peur de le devenir, il fit comme si de rien n'était. Elle était soulagée, tant mieux pour elle. "HaHaHa." Il haussa les sourcils, le fameux sourire criant "J'ai la banane" toujours là, quelque part sur son visage. "Même sans me connaitre, j'aurais pas cru que quiconque puisse vraiment me trouver une tête à boire autre chose que du café." Il essayait de faire le mec vraiment drôle et sympa, surtout pas planplan, surtout pas. Il se le répétait encore et encore. Cette fille allait devoir ressortir du café et avoir envie d'appeler toutes ses amies pour leur dire à quel point le mec qu'elle venait de rencontrer était génial, drôle, et évidement très sexy. Il était fier de lui, jusqu'à ce qu'il pense à un truc un peu loufoque. Et si elle ne l'avait pas choisi au hasard… À bien y regarder, sa tête avait un air familier mais en même temps elle avait un visage passe partout, non? Hum… Il secoua la tête lorsqu'elle lui proposa un bout de muffin. "Je ne voudrais pas t'ôter le pain de la bouche." En vrai, c'était encore une histoire de microbes qu'il ne voulait pas partager. Putain de merde. Il était vraiment devenu chiant. Avant, il finissait les bières abandonnées sur les bar, il mangeait des pizza déjà entamées par des inconnus, il s'en foutait d'attraper la tourista dans les trucs un peu miteux, tant que c'était bon sur le moment, rien à foutre. C'était pas comme s'il réfléchissait avant d'agir. Il y a quelques temps de ça, une bonne chiasse ne lui aurait pas fait peur mais là il en venait à craindre d'attraper un simple rhume parce qu'une fille aurait bu une gorgé de son café ou aurait partagé avec lui un bout de gâteau. Elle n'avait pas l'air d'avoir la gale, alors pourquoi jouait-il au narreux? "Ouais, si en fait… file-moi un bout. Après tout, tu t'es assise à ma table, donc je mérite bien ça." Fuck this shit. Il était temps que le bon vieux Donovan refasse surface au lieu de rester sous le tas de poussière qui commençait à sérieusement l'enterrer vivant. La fille était elle-même très à l'aise. Pas très classe cela-dit… Elle venait de grossièrement lécher sa tasse pour sauver une goutte de café, mais il ne put s'empêcher de rire et tout à coup il ouvrit la bouche, choqué comme elle l'avait été l'instant d'avant. "Putain. Mais je te connais!" Il pointa son index droit sur elle et le secoua vigoureusement. "Putain mais oui! T'es la meuf à la perruque rose!" Et soudain il se mit à rire, complètement détendu. "Non mais je me disais bien aussi qu'une tarée comme ça ne pouvait pas juste me tomber dessus. T'es une amie de Jagger, pas vrai?" La perruque rose! Elle lui avait vendu du rêve… Il avait vu la photo sur la porte du frigo chez Hendrix. Jagger en portait une elle aussi mais pas rose. Elles avaient toutes les deux des têtes de mortes vivantes dessus, en fait Jagger lui avait expliqué qu'elles étaient complètement bourrées au moment où la photo avait été prise et que cette soirée-là avait été une pure tuerie ou un truc du genre et le reste lui était sorti de la tête. Comment elle s'appelait déjà? Abby? Addie? Merde. Il avait vraiment une petite tête. Army? Ouais… Non. Faudrait vraiment être con pour appeler sa fille Army. "Moi qui commençais à me dire que peut-être tu serais intéressée pour une partie de jambes en l'air derrière l'église en cette belle journée, c'est foutu." Hé mec! Pas trop détendu quand même, hein! "Je plaisante." Mieux. "Dis pas ça à Jagger, hein… C'était une petite blague de rien du tout." s'empressa-t-il d'ajouter de nouveau angoissé. C'est qu'il ne tenait pas particulièrement à ce qu'elle croit qu'il draguait d'autres filles alors qu'il était censé être au fond du gouffre. Au moins, cette rencontre éclairait sa journée et la jolie blonde (INTOUCHABLE parce que 1) amie de Jagger et 2) JAGGER, JAGGER, JAGGER. OK? ok) lui permettait au moins de prendre une pause dans son broyage de noir. Il n'avait plus à penser à son père et au choix qu'il devait faire le temps qu'elle garderait son cul assis sur sa chaise. Pas bouger ma jolie, pas bouger. Sourire charmeur de sorti, il donna un petit coup de menton en direction de la jeune femme. "A……….lly? C'est ça?" Marie-Joseph-pitié-de-sa-race-que-ce-soit-ça… Petite prière façon Donovan. Ally ça sonnait bien. Mieux que Army en tout cas.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Lun 3 Fév 2014 - 3:43 | |
| Buvant son café et mâchant son muffin de la façon la plus élégante qui soit, Ally se demandait comment les choses allaient évoluer. Donovan -ou plutôt celui qu'elle soupçonnait être Donovan-, face à elle, souriait d'un sourire qui lui faisait mal aux muscles zygomatiques par simple compassion. Soit il avait abusé de toxine botulique, soit il était un brin psychopathe. Malgré tout, ce n'est pas elle qui aurait pu lui tenir rigueur de la deuxième option. Au moins, les deux psychopathes du Starbucks se seraient trouvés. Ca aurait pu donner des scènes du style Dexter contre Hannibal Lecter, ou Walter White contre un bon vieux Dracula. Le tout sur background de cafés et autres thés douteux. Bon, d'accord, les scènes qu'Ally était en train d'imaginer étaient totalement hors propos, mais après tout, c'était la plus simple de ses habitudes que de s'inventer des scènes des plus... particulières. Dans le cas présent, elle eut également une pensée pour la personne qui serait en charge d'autopsier les perdants -qui sait, peut-être elle ?-. Autopsier Dracula devrait être particulier... « pourquoi il est tout sec ? Il est où son sang ? Ah, dans son estomac, bien bien bien... » ou « date de naissance, 1431, dommage qu'il ait emporté le nom de son chirurgien dans sa tombe », que de remarques possibles qui firent glousser intérieurement une Ally perdue dans ses conneries -pour ne pas changer. Mais le plus important ne se passait pas dans sa tête, et elle réussit à se concentrer à nouveau sur la scène réelle. A savoir, Donovan. « Moi ? Allergique aux inconnus ? » réagit-il tout sauf discrètement à sa question innocente. Elle répondit en haussant les épaules. « Y a bien des gens qui sont allergiques aux fruits de mer ou au sperme. » Mmh... Quelle phrase raffinée, à l'image de la jeune femme. Mais elle n'eut pas le temps de réaliser ce qu'elle venait de dire que déjà il lui attrapait vigoureusement la main. Ouais, elle fut surprise. Elle ne s'y attendait pas du tout. Peut-être que lui aussi l'avait reconnue et jouait le jeu, tout bêtement. Si c'était le cas, ça promettait vraiment... Se mentir mutuellement pour se découvrir... Ou pas vraiment se découvrir, en réalité. Car si les deux connaissaient en effet l'identité de la personne en face d'eux, nul doute qu'ils soigneraient leur image pour présenter celle d'eux qu'ils préféraient. Ally croisait donc les doigts pour que ce ne soit pas le cas, car dans ce cas cette première rencontre aurait perdu tout son intérêt. Elle préférait découvrir le vrai Donovan qu'une image lissée pour une raison lambda. « J'adore les inconnus! Ravi de te rencontrer ! » continua-t-il, plein d'entrain. La blonde haussa un sourcil, se demandant au passage, le temps d'un dixième de seconde, si elle sentait encore la pisse. L'aura de café qui débordait dans le café n'arrivait pas à lui faire oublier la scène de crime où elle avait été victime d'une agression menée par... un mort. Bref. Donovan ne semblait pas gêné par une odeur quelconque, ce qui la rassura. « De même, monsieur, ravie de te rencontrer », ria-t-elle en lui serrant la main. Et les voilà qui parlaient de pisse... Mais pas de celle du mort, non ! De celle de Donovan. Elle était tellement plus intéressante, cette urine-là. « Aucun problème pour pisser, merci de t'en inquiéter… fille dont je ne connais pas le prénom. » Ouh là, y avait un sous-entendu là... Et comment les filles gênées répondent à un sous-entendu ? Et bien en souriant bêtement et en se penchant légèrement, juste pour offrir une meilleure vue de leur décolleté. Comment ça, ce n'est pas votre technique ? Et bien figurez-vous que pour le coup, ce ne fut pas celle d'Ally non plus. « Je suis un agent du FBI en mission, mon nom restera secret... » dit-elle donc mystérieusement, haussant un sourcil avec un petit sourire malicieux. Oui, bon, elle n'avait pas vraiment l'air d'un agent du FBI classique, mais ça aurait pu être la meilleure couverture qui soit, justement, non ? « J'ai plutôt des problèmes pour dormir. Du coup, je me suis dit "Donovan" - Donovan c'est moi, je m'appelle Donovan - donc je me suis dit "Donovan mon vieux, tu devrais essayer de te boire une petite camomille ou une petite verveine ou une connerie du genre, qu'est-ce que j'en sais, je suis pas un professionnel du thé et des tisanes » reprit-il à une vitesse affolante, alors qu'elle notait dans un coin de sa tête qu'elle pouvait officiellement savoir de qui il s'agissait. Oh merde, comment était-elle censée réagir ? Car s'il l'avait reconnue, il savait qu'elle savait qui il était... Mais serait-elle réellement censée savoir qui il était ? Normalement, théoriquement, oui. Des Donovan qui ont cette tête là, à priori, ça ne coure pas les rues. Tout simplement parce qu'à Huntington Beach, la population était de, quoi, deux cent mille habitants ? Ce qui, à l'échelle de la population mondiale, était ridicule. En considérant le fait que deux individus possédant le même phénotype se promènent dans la même ville à la même période... Et bien, elle était censée l'avoir reconnu. Mais lui, l'avait-il reconnue ? Était-ce un test ? Dans le doute, Ally fronça les sourcils, l'air songeur, et mima la réflexion -oui oui, elle connaissait ce truc-là, vaguement. « Mmmhh... » Elle marqua une pause pour se concentrer sur le reste de ce qu'il avait dit. « Donovan, puisque c'est comme ça que tu t'appelles. Si je crois ce que tu dis, ça y est, t'es vieux, mon petit pépère. La tisane... Bientôt, ça va être la bouillotte au lit et le dentier pour manger des muffins. Le début de la fin. » Elle leva les mains, l'air innocent. « Mais je juge pas, le thé et la tisane, enfin la flotte chaude parfumée à des plantes aléatoires c'est... » Elle hésita un instant, amusée. « C'est... sympa. » Elle fronça les sourcils et ajouta, plus sérieusement : « Si t'as des problèmes pour dormir, je te conseille de regarder les dernières saisons de Lost. Effet immédiat. » Donovan, quant à lui, concluait sa petite tirade. « Tu sais ce qu'on dit? Une thé et hop, un bon gros dodo. » Ally pouffa et répondit simplement : « Insiste pas, pépé Donovan. » C'est le moment qu'Ally choisit pour vérifier ses dires et donc s'il buvait effectivement du thé. OUF ! Soulagement généralisé. Elle lui sourit bêtement en lui rendant sa tasse avant de prendre une nouvelle gorgée de la sienne. Lui rigolait, visiblement étonné qu'elle ait pu croire qu'il buvait effectivement du thé. « Et alors, j'ai l'air de sacrifier des lapins dans ma cuisine comme offrande à un dieu quelconque pour obtenir un autographe des One Direction ? » dit-elle, amusée, laissant la question en suspens. Enjouée et amusée par la tournure que prenait la conversation, Ally propose du muffin à Donovan, ce qu'il refusa en prétextant qu'il ne voulait pas lui ôter le pain de la bouche. « Tu sais, j'ai mangé à midi, je vais pas mourir de faim... » Haussant un sourcil, la jeune femme se demandait de quoi il pouvait bien s'agir. « Et le SIDA se transmet pas comme ça. Pas que j'aie le SIDA, enfin, à ce que je sache, mais bon... » Face à elle, elle voyait le jeune homme en pleine réflexion. Il finit par accepter sa proposition dans un « Ouais, si en fait… file-moi un bout. Après tout, tu t'es assise à ma table, donc je mérite bien ça » qui la rendit fière des arguments qu'elle avait avancés pour le convaincre. A moins qu'il ne se soit convaincu tout seul, mais ça, elle n'en avait aucune idée... L'interne lui tendit donc son muffin entamé et encadra sa tasse de ses deux mains pour boire une nouvelle gorgée de café, léchant le rebord pour récupérer un filet de caféine qui cherchait à s'échapper. Elle entendit le jeune homme rire mais ne s'en formalisa pas jusqu'à... « Putain. Mais je te connais ! » Elle sursauta, se reversant un peu de café dessus. Elle tenta de limiter les dégâts en attrapant des serviettes, tandis que Donovan continuait. « Putain mais oui! T'es la meuf à la perruque rose! » Tout en épongeant son t-shirt, Ally ne put s'empêcher de soupirer. Putain mais elle l'avait laissée sur le frigo, cette photo ! Des dizaines de fois, Ally lui avait dit de l'ôter, puisqu'elle lui rappelait, et bien... Et bien, rien du tout ! Et c'était tout le problème. Cette photo la faisait flipper, elle correspondait à un néant dans une nuit -parmi tant d'autres, soit, mais peu importe. Le fait était qu'il avait fait le rapprochement. Donc 1/ il ne l'avait pas fait avant, et son faux petit moment de réflexion n'avait donc servi à rien ; 2/ maintenant, elle savait officiellement qu'il sait qui elle était. Mais elle, était-elle censée l'avoir reconnu ? La question restait toujours la même. Et Donovan, lui, semblait en connaitre la réponse. « Non mais je me disais bien aussi qu'une tarée comme ça ne pouvait pas juste me tomber dessus. T'es une amie de Jagger, pas vrai? » Ouais, elle ne lui tombait pas dessus par hasard, mais était-il réellement important qu'il le sache ? Portant la main à sa poitrine, comme touchée en plein cœur, elle répondit tout d'abord « Tarée ? Je suis TARÉE ?? » Ses yeux bleutés envoyaient des éclairs -gentils et mignons, les éclairs, hein, parce qu'Ally n'était pas du genre à s'énerver aussi rapidement. Donc voilà, la première impression qu'elle avait donné au mec de sa meilleure amie, c'était celle d'une tarée. Le soucis c'était... C'était qu'elle avait été elle-même. Donc, même si elle le cachait, elle était un peu blessée. Elle voulait un câlin. De quelqu'un qui ne jugerait pas sa manière d'être. Vexée, elle se rendit à peine compte qu'elle n'avait pas relevé le reste tout de suite. « Oui, je suis une amie de Jagger... Donc je suppose que toi tu es LE Donovan ? » demanda-t-elle finalement simplement, reposant la serviette tachée sur la table. « Moi qui commençais à me dire que peut-être tu serais intéressée pour une partie de jambes en l'air derrière l'église en cette belle journée, c'est foutu », plaisanta-t-il avant de se reprendre, précisant, paniqué, qu'il s'agissait d'une blague. « Bien tenté, mais mes cuisses restent fermées pour quelques mecs encore, et ZE Donovan en fait partie, désolée... » Elle eut un petit sourire amusé, ne pouvait s'empêcher de penser au fait qu'il l'avait prise pour une tarée. Quelle belle première rencontre... Au moins, le mec qui lui avait pissé dessus ne lui avait pas reproché sa spontanéité. En même temps, il était mort, et ça pouvait provoquer quelques limites au niveau de la communication, mais quand même. C'était un avantage qu'il avait eu. D'un autre côté, Donovan, lui, ne lui avait pas pissé dessus, et c'était un bon point également. « A……….lly? C'est ça? » hésitait le jeune homme, alors qu'elle souriait, à nouveau emportée par sa folie. « Je suis démasquée... Je crois que ma carrière au FBI est foutue. » Elle récupéra son muffin pour y mordre une nouvelle bouchée, histoire de se consoler. En tout cas, maintenant, ils joueraient cartes sur table. Plus grand chose à se cacher, maintenant qu'ils connaissaient leurs identités respectives. « Heureusement que c'était une blague pour le thé, sinon je l'aurais dit à Jaggy », s'esclaffa-t-elle. « Enfin, je suis pas une rapporteuse, mais ce genre de détails n'en est pas vraiment. C'est très important de savoir avec qui on est, et Jagger aurait aimé savoir que tu buvais du thé si c'était le cas, même si ça aurait probablement signé la fin de votre relation. » Elle but à nouveau une gorgée de café et demanda, amusée : « Bon, alors, du coup, qu'est-ce que tu fais là ? T'entretiens tes insomnies avec du café en fin d'aprem ? Oublie pas... » Elle pointa un index instructif devant elle, plissant un œil. « Si t'arrives pas à dormir, Lost. Ça passe à la télé la nuit en ce moment, je crois, en plus. Je suis sûre que ça fait des audiences de fou chez les insomniaques. »
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Mar 4 Fév 2014 - 3:00 | |
| Cette fille n'avait-elle donc absolument aucun filtre? Elle sortait ce qui lui passait par la tête sans se soucier de ce que Donovan pourrait en penser. Heureusement pour elle il était loin d'être du genre à rougir facilement, y compris lorsqu'elle fit une remarque qui mettait sur un même pied d'égalité les gens allergiques aux crustacés et ceux allergiques au sperme. Miam. Il se contenta d'hausser un sourcil et de rire légèrement. C'est qu'en fait, il commençait à bien l'aimer. Il ne la trouvait pas moins folle, au contraire, mais au moins elle était intéressante. Elle savait se démarquer des filles qui vous abordent mais qui s'attendent ensuite à ce que le mec prenne en charge toute la discussion. Cette inconnue-là était assez bavarde pour eux deux. Enfin, elle n'en disait pas trop non plus… Par exemple, il ne connaissait toujours pas son identité exacte, mais elle en avait à revendre et visiblement elle était très à l'aise avec lui. Donovan avait beau être surpris par cette interruption dans ses réflexions, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier la charmante blonde qui avait pris place à sa table. Si seulement il pouvait se sentir tout aussi confortable… Mais il avait tellement de choses dans la tête et sur le coeur que le moindre petit trucs pouvait le rendre complètement parano ou nerveux et justement, il avait commencé à angoisser sur son évolution des derniers mois. Il se voyait sur la pente descendante et il avait peur de devenir planplan. En soit, c'était parfaitement ridicule, mais à l'heure actuelle il avait du mal à être très raisonné. Et malgré les apparences, Donovan était tout à fait le genre à se monter la tête tout seul. Il le faisait d'ailleurs très bien. Il mettait donc tous les efforts possibles dans une tentative d'être cool. Alors qu'il lui avait donné une chance de lui dire son prénom après s'être lancé dans une explication mensongère sur la raison pour laquelle il buvait soit disant du thé, elle lui annonça être un agent du FBI. Il secoua la tête. "Un véritable agent ne m'aurait pas dit qu'il était en mission." Il grimaça légèrement. Ah ces filles! Elles essayent de raconter des trucs mais ça ne tient jamais parce qu'elles n'y connaissent vraiment rien dans le domaine. Enfin ouais, pardon! C'était une blague évidement, mais ça n'empêchait pas Donovan de la prendre au sérieux. Elle n'était peut-être pas une véritable agent du FBI mais si elle voulait faire semblant de l'être autant qu'elle le fasse bien. Shake my head.
L'histoire du thé semblait vraiment avoir perturbé la demoiselle, et bien entendu, Donovan jubilait de sa propre connerie. La fille prit quelques instants de réflexion après qu'il lui ai parlé de verveine et autres boissons de grand-mère. Il se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir lui répondre, et s'il se fiait à ce qu'elle avait déjà pu dire auparavant, il se doutait que ça n'allait pas être triste. En effet, lorsqu'elle reprit la parole ce fut pour le traiter de vieux. Elle l'appelait même "mon petit pépère" ce qui lui valu un frisson dans le dos. Quelle horreur! Il ria en l'écoutant finir ses petits commentaires. "De la flotte chaude parfumée à des plantes" qu'elle disait, soudain il avait l'impression d'avoir dix mille points communs avec cette fille! Malgré ce petit grain de folie qui faisait son charme, il commençait à se dire qu'au final elle avait eu raison de le déranger. Il ne pensait même plus à son père mourant et au choix difficile qu'on lui demandait de faire. Mais lorsqu'elle lui demanda de ne pas insister et qu'elle l'appela à nouveau "pépé Donovan" il cru un instant entendre "papa Donovan" et tout à coup un air très sérieux s'empara de son visage. Chiottes. Même lorsqu'il parvenait enfin à se détendre et à se divertir, il y avait toujours un truc pour le ramener à la réalité, sa réalité. Papa Donovan. Évidement, il pensait à Jagger et à la petite fille qu'ils avaient imaginé. Marley. Il eu un pincement au coeur, oubliant presque où il était et ce qu'il était en train de faire. Bon sang! Il avait l'impression de ne vraiment pas avoir le droit à un vrai bon moment de répit aujourd'hui. Ce n'était définitivement pas un bon jour. Depuis qu'il avait appris la vérité, il y avait toujours des hauts et des bas, parfois des très très hauts et parfois de très très bas. Il imaginait que ça ne durerait pas toujours, éventuellement les choses finiraient par s'apaiser mais c'était encore tellement frais dans son esprit qu'il se retrouvait rapidement dépassé par l'une ou l'autre de ces émotions. Lorsqu'il était trop heureux, il culpabilisait et lorsqu'il était trop triste il culpabilisait. Il n'arrivait pas encore à atteindre cet endroit idéal que représentait le juste milieu mais ça avait toujours été comme ça avec Donovan. Il était passionné, ainsi il ressentait tout à des degrés souvent disproportionnés, plus intense qu'il n'aurait dû… Se raisonner. Il fallait qu'il se raisonne. Voilà. Il décida de reporter toute son attention sur la jeune femme qui venait encore de sortir un truc perché. Il n'avait pas tout entendu, mais ça s'était fini par "autographe des One Direction" et il se demanda un instant ce qu'elle avait bien pu dire juste avant parce que si elle était fan de ce boys band à deux sous, ça n'allait pas trop le faire. "Je sais pas ce que les filles trouvent à ces gamins. Enfin si les petits jeunots avec trois poils au menton et des boutons d'acné c'est ton truc, je ne juge pas. Chacun son délire." Tout comme elle lui avait dit ne pas le juger s'il aimait boire du thé. Selon elle, Lost était tout de même bien plus efficace qu'une infusion, mais honnêtement Donovan en avait un peu rien à foutre parce qu'il ne regardait pas la télé. Et puis de toute façon, il n'avait pas réellement du mal à dormir, même si ces derniers jours constituaient une exception. Il avait toujours très bien su trouver le sommeil, et Jagger se foutait souvent de lui en disant qu'il s'endormait le premier à chaque fois tandis qu'elle pouvait passer des jours en dormant à peine. Madame préférait largement l'écouter parler dans son sommeil et utiliser ça contre lui ensuite. Ugh. N'empêche qu'il devait en dire des belles de conneries parfois, vu les rêves loufoques qu'il faisait au moins une nuit sur deux. Là encore, pas de juste milieu. C'était soit des rêves complètement teubés, soit des cauchemars terribles dont il n'aimait pas du tout parler. Jagger avait au moins la délicatesse de ne pas lui en demander plus. Elle ne faisait allusion à ses rêves que lorsqu'elle captait un truc qui avait l'air drôle, comme par exemple son rêve à propos du tatouage Buzz l'Éclair, ou encore la fois où il avait cru faire parti des Power Rangers et qu'il s'était mis à crier en pleine nuit "Par la force du ranger noir" et que s'en était apparemment suivit des espèces de mouvements visant à reproduire des prises d'arts martiaux à travers les draps du lit. Donovan s'était réveillé avec une Jagger écroulée de rire à ses côtés et il avait bien dû attendre une heure pour qu'elle arrête de rigoler et qu'ils puissent se rendormir. Ah, les bons souvenirs! Il sourit en y repensant. Sur le coup, il avait sans doute bougonné mais maintenant il pouvait admettre que c'était effectivement amusant.
Il s'était vu offrir un bout du muffin que la jeune femme avait déjà bien entamé, son premier réflexe avait bien évidemment était de refuser et elle avait dû remarquer qu'une fois de plus il pensait deux fois trop au lieu d'être spontané comme il aurait dû l'être. C'était juste un bout de muffin, elle ne lui proposait rien de dingue. Elle fit une réflexion à propos du sida qui laissa Donovan perplexe. Si elle voulait l'angoisser un peu plus, elle n'avait qu'à continuer sur cette voie! Non mais sérieusement! On ne rigole pas avec ces choses-là… Même si non, il n'était pas assez con pour croire que le sida se transmettait par la salive. Il n'était peut-être pas une lumière mais il y avait deux, trois choses qu'il avait tout de même apprises à l'école et d'ailleurs il n'avait jamais été aussi attentif qu'aux cours d'éducation sexuelle. Changeant finalement d'avis, il attrapa un morceau du gâteau et le fourra dans sa bouche. Pas mauvais. Peut-être qu'il aurait dû prendre un muffin lui aussi. Quoi que non, il avait plutôt envie de frites… Hannnnn! Non! Pas des frites! Il avait envie de Taco Bell! Tacoooos!!!! Ouhhhh, il allait devoir faire un autre petit détour avant de rentrer chez lui. Enfin pas chez lui, chez Naya. Hendrix étant rentré de son voyage scolaire, Donovan ne pouvait plus vraiment rester dormir avec Jagger, pas tous les soirs en tous cas. Le jumeau terrible ne l'aimait pas trop à ce qu'il parait, du coup il devait se faire tout petit pour ne pas le froisser, ni faire d'histoire. Et s'il acceptait de se la fermer et d'être sage, c'était uniquement pour faire plaisir à Jagger, et aussi parce que ça l'aurait fait chier de devoir mettre un pain dans la gueule du frangin. Si déjà les liens n'étaient pas très amicaux, autant ne pas aggraver son cas, pas vrai? Pour une fois, Donovan se la jouait donc malin. Mais il irait quand même voir Jagger tout à l'heure. Il avait besoin de la voir. À la base, il n'aimait pas trop l'idée d'être aussi dépendant, mais bon, ce n'était pas comme s'il pouvait le cacher. Elle savait bien qu'il était comme ça et qu'en ce moment particulièrement, ils se devaient de passer du temps ensemble. Et quand bien même elle le trouverait collant, il pouvait toujours prétendre venir rendre visite à Memphis.
Il avait finalement réussi à mettre un nom sur ce visage qu'il n'avait pourtant pas reconnu immédiatement. Il faut dire qu'Ally était un peu plus fraiche en réalité qu'elle ne l'était sur la photo qu'il avait vu d'elle. Et puis elle ne portait pas de perruque rose ici, alors ça changeait tout. "La perruque rose…" répéta-t-il rêveusement. C'était un peu comme rencontrer Big Foot pour lui. Et puis c'était la première fois qu'il voyait une connaissance de Jagger avec qui le courant semblait passer pas trop mal, du moins Ally n'avait pas l'air d'avoir envie de lui en coller une. C'était déjà un très bon point. Elle sembla quand même s'offusquer lorsqu'il la traita de tarée et pendant qu'elle épongeait le café qu'elle avait renversé après qu'il l'avait reconnu, il ressentit le besoin de se justifier. "Non mais c'est une bonne chose! T'es tarée mais ça veut dire que tu as une personnalité haute en couleur, c'est cool." Il força un sourire pour lui montrer qu'il n'était pas méchant. Il ne voulait pas la vexer et s'il pouvait au moins avoir une amie de Jagger de son côté, ça changerait des autres personnes qui semblaient ne pas trop avoir confiance en lui. Comme s'il allait faire du mal à leur précieuse Jagger. Donovan avait parfois l'impression qu'ils ne parlaient pas tous de la même fille. Elle était loin d'avoir besoin qu'on la protège de lui. Il pouvait peut-être avoir l'air un peu bourru parfois, mais sous ses airs de bad boy Donovan cachait en fait une grande sensibilité. Et s'il y avait bien une chose dont il n'était pas capable, c'était faire du mal à celle qu'il aimait. C'était très mal le connaitre que d'oser penser l'inverse. Et puis Jagger n'était pas une petite chose qui donnait l'impression d'être sans défense. Il suffisait de la regarder pour savoir qu'elle n'était pas le style de fille qui se laisse marcher sur les pieds. "Je préfère avoir affaire à une fille un peu folle sur les bords comme toi, plutôt qu'à une nunuche qui aurait passé son temps à me regarder du coin de l'oeil en gloussant comme une dinde sans savoir articuler trois mots." Il but une gorgée de son café, il essayait toujours de se rattraper. "Enfin de toute façon je me doute que les amies de Jagger ne sont pas des nunuches écervelées. En fait, tu m'as fait penser à elle direct avec ta réaction sur le thé. " Il rigola un peu avant de reposer sa tasse sur la table. "Ouais c'est moi, le seul, l'unique -enfin j'espère- Donovan." Elle venait de lui demandait s'il était LE Donovan, elle avait bien appuyé sur la fin de sa question et il se retrouva à sourire comme un crétin. Il ne savait pas trop si Jagger avait parlé de lui à ses amis, mais apparemment si et aussi surpris qu'il ait pu être, il était flatté qu'Ally lui donne l'impression d'avoir été le sujet de toutes les attentions. Il se sentait soudainement très important. "Jagger t'as parlé de moi, hein? J'espère qu'elle m'a présenté sous un jour favorable!" Il aurait bien demandé ce qu'elles s'étaient dit mais il se doutait que la fille à la perruque rose ne cracherait pas un seul mot à ce sujet. En gros, les nanas gardent leurs conversations pour elles, mais si Donovan avait le malheur de gaffer, il pouvait être sûr que Jagger en entendrait parler. Injustice. M'enfin, quelque part il aimait bien qu'elle ait des gens comme ça sur qui compter, en dehors de lui-même évidement. "Je comprends, je comprends." affirma-t-il lorsqu'Ally l'informa qu'elle n'était pas une rapporteuse mais que s'il avait vraiment été un buveur de thé, elle aurait sans doute dû le balancer histoire que Jagger sache la vérité sur sa véritable identité. Quelque part, Ally et lui étaient dans la même team. Ils assuraient tous les deux les arrières de la petite brune à laquelle ils tenaient autant l'un que l'autre (non c'est une blague, personne n'aime Jagger plus que Donovan!).
Elle était repartie sur le sujet des insomnies. "Tu sais, je disais juste ça pour plaisanter, ça allait avec le "Je bois du thé". Je n'ai pas vraiment d'insomnies Mais si jamais ça m'arrive, j'essayerai de penser à Lost." Il avait envie d'une clope, mais vu qu'ils étaient bien installés ici et qu'il se voyait mal lui demander d'attendre cinq minutes le temps qu'il aille s'en griller une, il se contenta de reprendre une gorgée de son café. "Le café c'est parce que… Hum… Bah y'a pas vraiment de raison particulière. J'aime bien venir ici pour réfléchir… à des trucs. Et j'avais soif…" Des trucs qu'il ne pouvait pas vraiment lui dire, même si elle semblait adorable et que visiblement elle avait toute la confiance de Jagger. Alors, pour détourner un peu la conversation, Donovan attrapa son téléphone et le tendit à Ally. "Jagger t'a montré notre chat? Enfin, le chat que lui ai offert…" Il lui mit la photo sous le nez pour qu'elle le regarde bien. "Il s'appelle Memphis! Il est mignon, hein?" Il avait pris un air tout excité pour parler de cette récente acquisition. Donovan ne savait pas trop si le prénom du chat évoquerait quelque chose pour Ally, il ne savait pas jusqu'où Jagger avait été dans les explications à propos de leur relation. Peut-être son amie ignorait-elle qu'ils s'étaient rencontrés là-bas. Ou peut-être pas. Quoi qu'il en soit, elle allait forcément voir qu'il était un type bien. Y'a que des types biens qui pourraient offrir un chaton (et un chaton roux de surcroit) à leur copine, pas vrai? "Elle a dit que c'était un cadeau parfait!" Ouais, il était fier. Fier d'avoir offert un truc qui rendait Jagger heureuse. "Bon, je t'avoue, au départ j'étais pas trop fan du chat." Il ne précisa pas que c'était parce qu'il en était jaloux. Même s'il avait l'air à l'aise avec Ally, ce n'était pas une raison pour lui dire qu'il avait envié les câlins et les gratouilles que Jagger avait offerts à Memphis. Il n'allait certainement pas se vanter d'avoir jalousé un animal. Heck no! "Mais franchement maintenant je l'aime bien." Avec son doigt il fit glisser une autre photo sur l'écran de son smartphone. "Tiens, là c'est Memphis et moi en train de faire une sieste. Il adore dormir! On était fait pour s'entendre!" Donovan souriait toujours. Il avait vraiment eu une super idée en décidant d'adopter le chaton, parce qu'il fallait bien avouer qu'il leur apportait à tous les deux des petits moments de bonheur dont ils avaient bien besoin. Cela dit, il continuerait de jouer au mec pas trop trop attaché quand même, là il montrait des photos à Ally surtout pour qu'elle voit à quel point il était un gentil garçon avec Jagger et pour la convaincre, au cas où ce serait nécessaire, qu'il n'allait pas lui faire du mal, ou en tous cas que ce n'était pas dans ses plans. Il reprit son téléphone après avoir laissé Ally observer les deux photographies et le posa devant lui sur la table. "Je t'avoue que Jagger m'a un peu parlé de toi aussi, mais elle n'est pas trop rentrée dans les détails." Ou peut-être qu'elle lui avait dit des trucs sur Ally mais qu'il ne s'en souvenait plus parce qu'il n'avait écouté qu'à moitié (voire pas du tout) comme c'était parfois (souvent) le cas avec Donovan. Il avait du mal à se focaliser sur une conversation et il aimait bien se laisser distraire par ses propres pensées. Mais en dehors de ça, il adorait écouter Jagger. Give him a fucking break. Quel genre de mec écoute cent pour cent de ce que sa meuf lui raconte? Aucun. Donc chut! Merci et au revoir. "Comment vous vous êtes connues?" demanda-t-il finalement à Ally, sincèrement intéressé. Il allait peut-être apprendre de nouvelles choses sur Jagg', après tout ils n'avaient jamais été très bavards l'un et l'autre sur leur passé et en particulier sur les petits détails qui leur semblaient futiles. En plus, à l'époque où ils s'étaient rencontrés, ni l'un ni l'autre n'avait d'attache particulière. Maintenant c'était différent parce que Donovan était sur le territoire de Jagger et il était ainsi entouré de gens qu'elle connaissait ou avait connu et avec qui elle partageait un passé commun. C'était un peu étrange pour lui de se dire qu'elle avait eu une vie avant lui parce que de son côté, il avait eu l'impression que sa vie n'avait vraiment commencé que lorsque leur route s'était croisée. Il ne se souvenait plus de ce que c'était d'exister sans elle, et il n'avait plus envie de s'en souvenir d'ailleurs. Donovan était donc curieux d'en savoir d'avantage sur cette fille qu'il avait face à lui et qui jouait un rôle important dans la vie de celle qui occupait la place la plus primordiale dans la sienne.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Jeu 6 Fév 2014 - 19:05 | |
| Bon, la conversation prenait une tournure des plus intéressantes. Parce que Donovan l'avait resituée -sur le frigo de Jagger, avec une magnifique perruque rose et une tête de dealeuse de drogue/zombie de film post-apocalyptique. Du coup, plus rien à cacher, l'un comme l'autre. Ou plutôt, si, peut-être : tout à cacher, donner la meilleure impression à l'autre même si, bien malgré eux, Jagger avait déjà du introduire les deux personnages l'un à l'autre, à coups de moqueries, d'anecdotes ou de photos craignos. Ally en savait finalement assez peu de son interlocuteur, mais avec la technologie actuelle, elle avait pu les espionner sur les réseaux sociaux, ce qui, après tout, donnait l'impression de connaître une personne lambda par cœur avant même de l'avoir rencontrée. Oh tiens, lui aussi il préfère les yaourts à Justin Bieber ? Elle a troooop trouvé le mec parfait ! ou Putain, il a une tête de canard sur cette photo... c'est lui au moins ?, que de réflexions qu'Ally avait pu se faire en trainant sur facebook ou twitter. C'était la seule solution qu'elle avait trouvée pour creuser ce dont Jagger lui avait parlé, se faire un avis par elle-même et puis, tout simplement, satisfaire sa curiosité personnelle. Parce qu'Ally était une fille, elle était curieuse -ça devait être porté par ce chromosome X supplémentaire. Et, en cette fin de journée, elle apprenait à découvrir Donovan d'un autre oeil. De son côté, par contre, elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'il savait d'elle, les possibles à-priori desquels il partait et l'impression qu'elle donnait. Cette dernière question n'était pas restée sans réponse bien longtemps, mais nous y reviendront plus tard. Là, il venait de lui casser son secret de FBI, et elle ne comptait pas en rester là. Ally était une agent du FBI, du SHIELD de Marvel ou du MI-6 ou peu importe, mais elle en faisait partie, c'était décidé. Ça venait d'être décidé, en fait. « Et qui te dit que le fait que je sois au FBI n'est pas une couverture pour autre chose ... ? » répondit-elle donc du tac au tac, prête à en découdre avec Donovan pour prouver qu'elle pouvait être une superhéroïne. Bah oui, il fallait avouer que découper des corps et exploser des vessies, c'était tout de même moins sexy. Non, ouais, être une wonderwoman en tailleur, ça pouvait être grave sexy. Mais pourquoi pensait-elle à ça ? C'était pas le moment pour penser à être sexy. C'était plutôt pour le moment pour analyser l'être que le coeur de sa meilleure avait choisi. Sauf qu'Ally, à part analyser le génotype de résidus biologiques laissés sur une victime, elle n'était pas trop douée pour examiner les personnes. Elle tombait facilement dans les pièges qu'on lui tendait, en fait. Elle se plaisait facilement à croire que les gens étaient doux, bienveillants et sereins, que s'ils n'attaquaient pas, c'était qu'ils étaient comme ça. Qu'il n'y aurait rien à encaisser d'eux, jamais. Alors Donovan, bizarrement, elle commençait à bien l'aimer. Surtout lorsqu'il semblait lire dans ses pensées, comme à cet instant particulier où il critiqua les One Direction avec une délicatesse aussi prononcée que la sienne. A la « ouais c'est nul et pourri, pathétique et mauvais. Mais je respecte, hein, chacun ses goûts. Sans aucune contradiction, donc. Ouais, elle l'aimait bien, ce Donovan, donc. Pourtant, elle décida de continuer le jeu. « Donc j'ai l'air de sacrifier des lapins pour un autographe d'eux ? T'imagines même pas ce que je ferais pour me taper l'un d'eux... » dit-elle donc en haussant un sourcil malicieux, faussement rêveuse. Non mais elle avait quand même vingt huit ans, ça deviendrait sérieusement malsain de penser à ces gamins de cette manière... Et puis l'acné, ce n'était pas trop son style. Elle laissait ce sex-appeal aux jeunes de seize ans mals dans leur peau. Bref, de toute façon, là n'était pas le sujet. Ally avait tendu son muffin à Donovan, prête à partager comme une gamine de sept ans qui cherche à se faire un ami. Un muffin, quoi ! C'était un signe d'effort presque aussi marqué que des sushis, mais elle faisait avec les moyens du bord. Le jeune homme finit par en accepter une bouchée, et elle le regarda l'engloutir bêtement et avec satisfaction, heureuse qu'il ait fini par accepter.
C'est lors de cette transition qu'il hurla suite à une révélation brusque qu'il avait eue. Oui, Ally, c'était elle. Ally la zombie, Ally la droguée, Ally l'alcoolique, Ally aux cheveux roses, cette Ally là. Voilà donc les à-priori avec lesquels il devait partir. C'était peut-être plus marrant lorsqu'il n'avait pas cette image douteuse d'elle à l'esprit, en fait. Maintenant, il devait sans doute s'imaginer de drôles de choses d'elle, peut-être même qu'il lui arrivait réellement de sacrifier des animaux à des fins plus ou moins valables -un bon plat de sushis, par exemple. Sauf que voilà, ces idées préconçues qu'il aurait pu avoir n'étaient rien comparées à cette image qu'elle venait de se créer à ses yeux. Une tarée. Folle. Ouais, elle était échappée de l'asile, tout à fait. Et lorsqu'elle saurait qu'il dormirait chez Jagger, elle s'inviterait et le tuerait pendant son sommeil, histoire de récupérer son foie entier et de le manger dans sa cave, face à une ribambelle de bougies sombres et un totem à l’effigie de la vache Milka. Ouais, voilà, elle était tarée, quoi. « Non mais c'est une bonne chose! T'es tarée mais ça veut dire que tu as une personnalité haute en couleur, c'est cool », se défendait pourtant le jeune homme. Suspicieuse, Ally haussa un sourcil et finit par sourire doucement, à l'opposé de ses habitudes excentriques. « Haute en couleur, c'est bien, enfin un mec qui comprend que je pète des arc-en-ciel et que je chie des paillettes. C'est pas facile d'être une princesse de nos jours... » Bon, ok, voilà, Ally n'était pas du genre très rancunière. Et puis, après tout, elle ne pouvait pas le blâmer de la penser un peu à côté de ses pompes. C'était sa force comme sa faiblesse, elle le savait très bien, et elle ne changerait pour rien au monde -sauf peut-être après un AVC, mais ce serait dans ce cas involontaire... « Je préfère avoir affaire à une fille un peu folle sur les bords comme toi, plutôt qu'à une nunuche qui aurait passé son temps à me regarder du coin de l'oeil en gloussant comme une dinde sans savoir articuler trois mots », continuait-il à argumenter, arrachant à la blondinette un grand sourire. Lui, elle l'aimait bien. Elle approuvait. Jetant une mèche de cheveux derrière son épaule comme Eva Longoria dans une de ses fameuses pubs, Ally écoutait la suite. Parce que oui, c'était pas fini. Il préférait sans doute s'assurer que tout collait entre eux et qu'il ne restait pas une espèce d'amertume. C'était la joie et la délicatesse des relations qui se basaient sur une connaissance commune. Et dans ce cas particulier, il ne s'agissait pas d'une vague connaissance... Mais d'une femme que les deux énergumènes aimaient éperdument, chacun à leur façon. « Enfin de toute façon je me doute que les amies de Jagger ne sont pas des nunuches écervelées. En fait, tu m'as fait penser à elle direct avec ta réaction sur le thé. » Ally ne put s'empêcher d'éclater de rire rien qu'à l'évocation de Jagger et de son aversion pour le thé. « Ouais, elle a de la jugeote. Toi tu m'as fait penser à elle quand t'as parlé des One Direction. » Elle mordit dans son muffin avant de reprendre. « Toute façon, à priori, on est censés s'entendre. Jagger est folle donc tu t'entends avec les fous. Et toi, t'es... enfin, peu importe ce que t'es, si ça colle avec Jaggy y'a pas de raison que ça colle pas avec moi. » Jetant un coup d’œil à la vitrine du présentoir pour chercher sa prochaine proie -que restait-il comme muffins ?-, Ally ne semblait pas réaliser qu'elle venait ouvertement de dire à Donovan qu'ils étaient faits pour s'entendre. Pas plus qu'elle ne réalisait pas qu'elle n'avait pas su le définir, pas encore. Cette fin d'après-midi promettait d'être pleine de découvertes pour la folle, et pas forcément des mauvaises. « Ouais c'est moi, le seul, l'unique -enfin j'espère- Donovan », répondait-il. Ally lui fit un signe de la main genre ouais, coucou ! et, avec un sourire, se pencha vers lui. « J'ai pas souvenir qu'elle m'ait parlé d'autres Donovan, mais, entre nous, je me rappelle pas non plus de cette fameuse perruque rose... » Gloussant, elle reporta son attention sur la vitrine. Y'avait un petit coin rempli de muffins chocolatés... « T'as déjà goûté ceux au chocolat ? » lança-t-elle sans aucune transition, attrapant sa tasse de café pour en boire une nouvelle gorgée. « Jagger t'as parlé de moi, hein? J'espère qu'elle m'a présenté sous un jour favorable! » s'inquiétait-il alors qu'elle fronçait les sourcils, histoire de démasquer les muffins qui se seraient cachés derrière des congénères. Elle reporta brièvement son attention sur le jeune homme pour lui répondre. « Tu veux savoir si elle m'a raconté tes gastros ou tes fantasmes les plus tordus ? » Laissant le mystère planer au-dessus avec un petit sourire malicieux, Ally reporta à nouveau son attention sur la vitrine, à quelques mètres d'eux. Bien entendu qu'elle ne lui avait parlé de rien de tout ça. Le principal qu'elle savait de lui, elle l'avait appris sur facebook, comme la -gentille et raisonnable- stalkeuse qu'elle était. Bientôt, ils étaient repartis sur les insomnies. Enfin, elle était repartie sur ce sujet, et il lui répondait. « Tu sais, je disais juste ça pour plaisanter, ça allait avec le "Je bois du thé". Je n'ai pas vraiment d'insomnies. Mais si jamais ça m'arrive, j'essayerai de penser à Lost. » Ally lui regardait sérieusement, d'un coup. Très sérieusement. Ça réfléchissait, dans sa caboche, et ça se voyait. C'était peut-être même flippant, vu de l'extérieur, mais elle s'en foutait. Elle se racla la gorge avant de dire, gravement : « Je sais que je suis folle et que tu vas plus vouloir jamais me voir après ça mais... je pense que je vais tenter le double chocolat. Il me fait de l'oeil d'ici. » Elle désigna le pauvre muffin d'un index accusateur. « Regarde comment il est provocateur... » Secouant la tête pour se changer les idées, Ally avait finalement demandé au brun ce qu'il faisait ici. « Le café c'est parce que… Hum… Bah y'a pas vraiment de raison particulière. J'aime bien venir ici pour réfléchir… à des trucs. Et j'avais soif… » Elle pencha la tête, se grattant la nuque comme si elle était en sevrage d'une drogue quelconque, se pinçant la lèvre en regardant vers la vitrine. « Ouais, c'est des raisons plus que valables, en fait. Ma question était un peu bête. » Fort heureusement, il réussit à attirer son attention bien plus sérieusement en lui tendant son portable et en parlant de chat. En réalité, elle n'écoutait plus vraiment Donovan, elle était trop attendrie par la photo du petit chaton qu'il lui montrait. « OOOHHHH ! Elle m'en avait parlé mais elle a pas encore eu le temps de nous présenter. » Son nom ? Il ne lui évoqua rien, et il faut dire qu'elle ne s'était pas réellement attardée dessus. La bouille de cette petite boule de poils, par contre... « Il ressemble au chat potté ! » fit-elle remarquer sans cesser de regarder l'écran, penchée dessus pour mieux profiter de l'image. « Elle a dit que c'était un cadeau parfait! » se vantait-il alors qu'elle ne put s'empêcher de décrocher le regard du portable un instant pour lui dire, le plus sérieusement du monde : « Ah. Pourtant, c'est pas ce qu'elle m'a dit », avant d'éclater d'un rire tonitruant et de retourner fondre devant la photo de la petite créature. Donovan, lui, lui expliquait qu'il n'avait pas été fan de Memphis tout de suite, mais Ally ne comprit pas un seul instant. Qui pouvait ne pas être fan d'une telle boule de poils ? « Tiens, là c'est Memphis et moi en train de faire une sieste. Il adore dormir! On était fait pour s'entendre! » disait-il en lui montrant une nouvelle photo. « Il est trop mignoooooon » s'émut-elle une nouvelle fois avant d'ajouter : « T'es pas mal non plus... pour un mec. » Elle eut un petit rire alors qu'il récupérait son portable et lui posait une question qui... heu, la fit tomber de haut. Merde, qu'est-ce qu'elle pouvait raconter de leur première rencontre ? Comment sa copine, celle à qui il venait d'offrir le chaton le plus mignon du monde, voulait lui donner l'orgasme de sa vie ? Non... non, ce n'était pas raisonnable... si ? « C'était un coup de foudre. Nos regards se sont croisés et on a su qu'on était faites l'une pour l'autre... » rêva-t-elle en espérant qu'il n'insiste pas davantage. « C'était dans un bar et l'alcool a surement aidé à cette première rencontre, mais bon, ce serait hypocrite de ma part de critiquer l'alcool » ajouta-t-elle en haussant les épaules, cherchant à feinter le mieux possible, histoire qu'ils passent rapidement à quelque chose d'autre. Oh, tiens, justement !
La voilà donc qui se levait en attrapant son sac, laissant bouffe et boisson sur la table, veste sur la chaise. « Voilà, tu me vois dans un de mes pires moments, je suis désolée... » expliqua-t-elle en sortant son portefeuille de son sac, laissant son dernier sur sa chaise. « Tu veux quelque chose ? Je t'invite ! » Ouais, il avait oublié cette histoire de rencontre, hein ?
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Ven 7 Fév 2014 - 3:18 | |
| "N'essaye pas de m'embrouiller" Donovan secoua la tête en entendant la jeune femme s'enterrer un peu plus dans son histoire de FBI. "Une couverture dans une couverture… putain ça me rappelle ce film à la con avec les rêves dans les rêves ou je sais pas trop quoi. J'ai rien compris à Inception." D'ailleurs, pourquoi avait-il regardé ce film? Donovan n'était pas vraiment du genre à regarder quoi que ce soit (en dehors du cul de Jagger qu'il aimait particulièrement observer et dont il ne se lassait jamais, mais c'est pas du tout le même level qu'un film, on est d'accord). Il n'aimait pas vraiment la télé, et aller au cinéma l'endormait toujours. Payer dix dollars pour une place et finalement roupiller tout le long, aucun intérêt. Et puis, ce n'était pas comme si sa voiture était équipée en lecteurs dvd ou des conneries du genre. Il préférait allumer la radio ou mettre un cd plutôt que de regarder un film, une série, les infos ou un documentaire. Contrairement à une grande majorité des hommes sur Terre, s'il lui arrivait de poser ses fesses dans un canapé, c'était rarement pour s'abrutir devant un écran. Il avait d'autres très bonnes idées de comment s'occuper dans un salon… Une bonne sieste par exemple? N'allez pas vous imaginer autre chose. Ou peut-être que si. Who knows? Quoi qu'il en soit, Donovan était du genre à être rapidement perdu quand on essayait de lui retourner le cerveau, mais Ally pouvait essayer autant qu'elle voudrait, ça n'allait pas marcher cette fois. Elle était mignonne, mais définitivement pas le profil d'une nana du FBI. Agent secret mes fesses! Leur conversation était clairement très enrichissantes. Il n'avait pas entendu ce qu'elle avait dit à propos des One Direction la première fois, alors lorsqu'elle répéta sa question, et qu'elle ajouta qu'elle s'en taperait bien un, Donovan faillit recracher le café qu'il venait d'avaler. Pris d'une toux, il lui fallut quelques secondes pour s'en remettre. "T'avais l'air d'être sympa jusqu'à présent, mais après ce que tu viens de me dire je dois être honnête avec toi et te dire que j'ai peur." Il s'essuya la bouche d'un revers de manche et la fixa avec une certaine incrédulité. "Mais ils ont quoi? Douze ans? Ce serait limite du détournement de mineurs! Enfin… je dis ça, je dis rien. Chacun sa merde. " Il commençait à se demander si elle était sérieuse ou si c'était une blague. De nos jours, les filles sont toutes un peu chelou, alors au fond il n'y aurait rien d'étonnant que cette fille-là aussi ait craqué pour les petits anglais puceaux. Il préféra se concentrer sur le morceau de muffin qu'elle lui avait si gentiment proposé. Au fond, il n'avait jamais été très sucré. Les gâteaux ce n'était pas son truc il faut croire, peut-être parce que lorsqu'il était enfant il n'avait pas l'occasion d'en manger. Sa mère étant morte, il n'y avait personne pour faire des gâteaux et des cookies à la maison, pas même sa soeur qu'il valait d'ailleurs bien mieux garder loin de la cuisine. Milena était une piètre cuisinière et sans en être certain, Donovan ne voyait pas pourquoi cela aurait changé aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, il préférait largement s'enfiler un hamburger au fastfood du coin plutôt qu'un paquet de biscuits secs. Pour ses anniversaires, il se contentait d'un énorme banana split avec une bougie. C'était même devenu sa tradition avec les années. Mais là encore, fêter son anniversaire n'était pas vraiment un truc qu'il faisait. Il s'en foutait franchement de célébrer le jour où il était venu au monde. C'était un jour comme un autre, tout simplement, au détails près qu'il s'autorisait une coupe de glace massive avec la blinde crème fouettée et de sauce au chocolat.
Faire la connaissance d'une bonne amie de Jagger était vraiment la cerise sur le gâteau. Les deux filles semblaient être proches et Donovan se disait que peut-être la jeune femme pourrait lui en apprendre un peu plus sur Jagger. Enfin, évidement il rêvait mais qui ne tente rien n'a rien, pas vrai? Quitte à se faire rembarrer, il pouvait toujours poser deux ou trois questions toutes connes pour tâter le terrain, pas la peine de tout de suite vouloir obtenir des trucs trop croustillants. Mais Ally devait forcément détenir des petits secrets que Jagger avait décidé de lui cacher, des trucs pas jojo qu'elle n'aurait pas vraiment voulu qu'il sache… Il jubilait d'avance. Il allait falloir la jouer fine mais d'abord, il devait mettre Ally en confiance. Il avait qualifié sa personnalité de haute en couleur histoire de rattraper le léger faux pas qu'il avait fait l'instant d'avant en la traitant (gentiment) de tarée. Ça semblait lui plaire, et sa remarque pris une fois de plus Donovan de court. Une fille qui parle de péter et de chier, même pour lui ce n'était pas commun. "Mais attends… je croyais que les filles ne faisaient pas ce genre de trucs, même si c'est des arc-en-ciel et des paillettes qui sortent de votre derrière, tu brises l'une des mes plus solides croyances!" Il avait pris un air réellement outré par de telles déclarations. Après un court moment de réflexion il rajouta: "Enfin je suppose qu'il vaut mieux que ce soit des arc-en-ciel qui sortent plutôt qu'une odeur d'oeuf pourri…" Il haussa les épaules tout à fait innocemment. C'était sans doute la conversation la plus étrange qu'il ait jamais eu avec une fille, ou en tous cas l'une des plus étranges. Même avec Jagger il n'aimait pas trop parler de ces choses-là. C'est un peu tue l'amour quand même. En revanche, il n'avait rien contre les concours de rots ou ceux de crachats! Ally n'était vraiment pas du genre à mâcher ses mots et surtout, elle n'était pas coincée pour un sous. Visiblement très libre et spontanée, Donovan ne pu s'empêcher de rire. Sacrée princesse! Donovan ne s'en sortait pas trop mal, à sa propre surprise d'ailleurs. Il fut flatté qu'Ally lui dise qu'il lui avait fait penser à Jagger en parlant du boys band pseudo musiciens de tout à l'heure. Il aimait bien qu'on l'associe à elle, qu'on lui dise qu'ils se ressemblaient… C'était comme dire "Vous êtes faits pour être ensemble" et même si ça il en était déjà persuadé lui-même, il ne se lassait jamais de le répéter et de l'entendre encore et encore.
La jeune femme semblait légèrement distraite. Elle zieutait la vitrine où d'autres pâtisseries trônaient pour son plus grand plaisir apparemment. Donovan ne dit rien et continua de parler. Il grimaça un peu lorsqu'elle lui affirma que Jagger n'avait jamais parlé d'un autre Donovan. Elle rigolait tandis que lui avait une soudaine envie de bougonner. Encore heureux que Jagger n'avait pas plus d'un Donovan dans sa vie, ce serait le pompon! Il s'abstint de tout commentaire supplémentaire et lorsque Ally lui demanda s'il avait déjà goûté aux muffins au chocolat, il hésita un instant avant de secouer la tête. Il avait essayé d'obtenir des premières brides d'infos, le plus subtilement du monde, of course! C'est qu'elle commençait à devenir prévisible avec ses réponses un peu loufoques. Donovan ne pu s'empêcher de rire une fois de plus… enfin, rire mais pas trop quand même. Elle plaisantait, pas vrai? Jagger ne lui aurait jamais parlé de ses fantasmes les plus tordus! De toute façon elle-même ne les connaissait pas tous… "Mes gastros? Comment tu fais pour continuer d'avoir faim quand depuis tout à l'heure tu me parles de trucs dégueux?" Trucs dégueux, entendez par là "pipi - caca". Miam. "Mais…" il hésitait. "Elle ne t'as pas vraiment parlé de mes fantasmes… Si?" Soudainement inquiet, il regardait Ally avec attention. Elle bluffait. Il en était sûr à quatre vingt dix neuf pour cent. Jagger n'oserait pas. Non… Peut-être? Merde. Il n'en savait foutre rien, mais il espérait qu'elle ne confiait pas toutes leurs petites histoire à ses copines autour d'un café à l'occasion, parce que si c'était le cas il aurait sacrément les boules. Il essayait encore de chasser ses doutes de ses pensées lorsqu'il l'entendit dire qu'elle avait envie de reprendre un muffin. Il l'observa du coin de l'oeil. Elle était plutôt bien foutue comme fille, où mettait-elle toutes ces cochonneries? "J'aime pas vraiment le chocolat…" lâcha-t-il alors qu'elle tentait de le convaincre que le muffin leur faisait de l'oeil. C'était toujours le genre d'annonce qui faisait son petit effet. "Hein? Quoi? T'aime pas le chocolat? Putain mais … QUI ES-TU? Quel genre de personne n'aime pas le chocolat? Psychopathe". Vous voyez le genre?
Donovan avait réussi à dévier la conversation en montrant une photo de Memphis à Ally qui en avait, selon ses dires, déjà entendu parler. Il ria en l'entendant dire que Memphis ressemblait au chat potté. "Ouais, un peu…". Il était quand même drôlement fier de voir que le chaton qu'il avait lui-même choisi récoltait des "oh" et des "ah" d'extase à volonté à chaque fois qu'il arrivait à le mettre sous le nez de quelqu'un, en vrai ou en photo. Jusqu'à présent Donovan n'avait obtenu que des compliments concernant l'animal. Bien, bien, bien. Il fronça les sourcils lorsque Ally répliqua après qu'il lui ait rapporté les mots exactes de Jagger: "cadeau parfait". "Bah pourtant…" il n'eut pas le temps de finir que déjà son interlocutrice était en train de pouffer. Ha. Ha. Ha. Hilarant. Elle lui avait fait peur le temps d'un quart de seconde peut-être. Il savait que Jagger était déjà folle de Memphis, il l'avait vu, il était là quand elle l'avait découvert dans la boite en carton avec le gros noeud rouge et les petits trous. Elle avait dit "cadeau parfait", point final. Cela dit, Ally fut toute pardonnée lorsqu'elle s'extasia de plus belle devant le chaton et qu'elle rajouta un petit compliment pour Donovan. Il retrouva le sourire presque instantanément. C'est vrai qu'il était plutôt pas mal. Mais là, tout de suite, ce qui l'intéressait particulièrement c'était de savoir comment Jagger et Ally s'étaient rencontrées. Il était curieux et vu les spécimens, il pouvait être sûr que ce n'était pas une histoire toute pourrie. Il y avait forcément un truc derrière! La première phrase d'Ally déstabilisa un peu Donovan. C'était à peu près de la même manière qu'il aurait décrit sa première rencontre avec Jagger. Elles avaient donc fait connaissance dans un bar, moins original que le musée où ils s'étaient retrouvés dans le Tennessee. L'alcool était tout de même un point commun. Mais Ally semblait cacher quelque chose, Donovan n'était peut-être pas toujours très perspicace, là il sentait qu'elle essayait d'éviter la question. Elle se leva pour se saisir de son porte-monnaie et passer à l'action concernant son second muffin. "Ça ira, merci." Il n'avait pas très faim. Il observa Ally refaire la queue pour demander son gâteau, tandis que dans sa tête il tentait de reconstituer la chose. Un bar, de l'alcool. Ok. Jagger et Ally. Ok. Et elle avait dit qu'il y avait eu un échange de regards, un coup de foudre même… Peut-être que c'était encore une autre de ses plaisanteries ou peut-être qu'indirectement elle essayait de lui dire quelque chose. 1+1 = 2. Il n'était pas con. Et lorsqu'elle revint s'asseoir à la table, il fonça dans le tas sans hésitation. "Dis-moi, c'est Jagger qui t'a branché, ou c'est toi qui as essayé de la mettre dans ton lit la première? La connaissant, c'est elle qui a pris l'initiative, pas vrai?" Il observa Ally de haut en bas, de manière un peu grossière même mais sur le coup il n'avait même pas fait gaffe. Evidement, elle était bien plus qu'un simple corps, mais sur le coup c'était tout ce qu'il voulait juger. N'empêche qu'il n'aurait pas cru qu'elle soit réellement intéressée par les filles, elle avait l'air hétéro, aussi con que cela puisse sembler. Avoir l'air hétéro, c'était tout à fait le genre de truc que Donovan ne disait pas, ça ne voulait rien dire, mais pour cette fois il ferait une exception. Autrement dit, Ally n'avait pas une tête à kiffer les grosses poitrines (ni les petites d'ailleurs). "Jagger a toujours eu bon goût en matière de meufs. Pour les mecs aussi, mais c'est moins mon type tu vois." Il lança un petit clin d'oeil à Ally. Pervers much. Mais peu importe, la conversation était devenue très intéressante.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Mar 11 Fév 2014 - 2:15 | |
| Comment ça, sa feinte de couverture sous couverture ne prenait pas ? Elle était du KGB, peut-être ! Il ne pouvait en avoir aucune certitude. Peut-être qu'elle était un héroïne de Marvel ou une flic infiltré dans le vaste réseau de trafic de muffins au chocolat. Il n'en savait rien ! « Une couverture dans une couverture… putain ça me rappelle ce film à la con avec les rêves dans les rêves ou je sais pas trop quoi. J'ai rien compris à Inception » avait-il dit en effet, lui cassant toute son explication -pourtant bien rodée, il fallait le lui concéder. Comment ça, non ? « Je t'embrouille pas. Ou plutôt, si, je t'embrouille. » Elle secouait la tête de haut en bas, les yeux ouverts en soucoupe, presque hypnotiques. « Tu sais pas où je travaille et tu le sauras jamais, c'est le but », ajouta-t-elle, sans penser une seule seconde à la possibilité qu'il avait de deviner son identité, et donc de potentiellement deviner qu'elle s'occupait de vessies explosées et de cerveaux atrophiés pendant ses heures de travail. « Et puis, Inception la fin elle est simple... Ils sont tous morts et ils se voient entre eux. Mais tout se passe dans la matrice et leur réel monde c'est la Terre du Milieu. Qui est dominée par Dumbledore. » Elle roula les yeux et pouffa avant d'ajouter que non, en fait, elle n'avait rien compris non plus, mais que le casting n'est pas désagréable à regarder. « Il y a même la française, là, tu sais, Marion Cotije sais pas quoi. C'est sûrement plus ton style que Di Caprio. » Sauf s'il était bi, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir à moins de lui jeter un parfait Johnny Depp sur les genoux -parce que Johnny Depp était quand même la référence en matière d'hommes, voyez-vous.
Le problème suivant se porta sur d'autres références masculines, les One Direction. Enfin, masculine, Ally pouffa intérieurement rien qu'à l'idée qu'ils puissent avoir une vie sexuelle. Non, ils étaient comme des petits chatons, voilà. Mignons et asexués. Et elle se félicitait intérieurement d'avoir l'air aussi convaincante au sujet de sa fanitude -oui, ce mot existe, peut-être pas dans le Larousse mais quand même-, avant de retomber de haut, se rendant compte qu'elle arrivait à passer décemment pour une fan des 1D. Ça puait un peu, cette histoire. Elle venait de perdre dix ans d'un coup. Et sa dignité, aussi, au passage. « T'avais l'air d'être sympa jusqu'à présent, mais après ce que tu viens de me dire je dois être honnête avec toi et te dire que j'ai peur. » Le regard qu'il lui lançait à présent laissait entendre qu'il ne remettait pas en doute un seul instant ses paroles. T'es sérieux, là ? avait-elle essayé de demander sans que rien ne passe la barrière de ses lèvres. Elle fronça les yeux, vexée, avant de finalement reprendre de plus belle. « Entre ça et mon appartenance à une agence gouvernementale, je serais toi, j'aurais vraiment peur, ouais... » Autant jouer de la situation. Ally était loin d'être du genre à laisser la moindre opportunité de se marrer de côté. Elle avait haussé un sourcil provocateur en buvant une gorgée de café. Avec ce qu'elle avait renversé avant, sa main sentait le café, et elle fut soulagée de ne plus sentir que les reliquats d'une odeur d'urine des plus désagréables. Puisque Donovan n'avait pas fait de réflexion sur le parfum qu'elle portait, elle était persuadée que son nez déconnait et retrouvait des bribes d'une odeur qu'elle avait déjà lavée trois ou quatre fois sous la douche, toujours persuadée qu'elle était là. « Mais ils ont quoi? Douze ans? Ce serait limite du détournement de mineurs! Enfin… je dis ça, je dis rien. Chacun sa merde. » reprenait Donovan, alors qu'elle laissait échapper un rire incontrôlable. Merde, sa crédibilité de jeune adolescente dont la libido commençait à se développer venait de chuter à une valeur négative. Oups, tant pis. Elle venait de regagner dix ans, et les rides qui allaient avec. « Je sais pas quel âge ils ont, mais si tu me prends pour Michael Jackson, ça va pas le faire » pouffa-t-elle finalement avec un sourire pincé, penchant la tête sur le côté sans cesser d'observer son interlocuteur. « Et puis les policiers et autres représentants de la loi, c'est pas mon fantasme non plus. » Enfin... Enfin, rien du tout, c'est pas ton fantasme, Ally, un point c'est tout. « Sans parler du fait que je préfère les hommes expérimentés. Mon clitoris répond pas à n'importe qui » lâcha-t-elle malgré elle, se rendant compte au bout de quelques instants que c'était plutôt le genre de conversations qu'elle était habituée à avoir avec la moitié de Donovan... et pas Donovan lui-même. Elle se racla la gorge, presque gênée -presque, hein, parce que trouver une Ally gênée il fallait se lever tôt. En quelques instants, voilà qu'il la traitait de folle, qu'elle se vexait et qu'il s'expliquait, rajoutant au passage quelques compliments qui faisaient toujours plaisir. Ce qui avait eu le don de la mettre à nouveau en confiance, engendrant une nouvelle réplique des plus raffinées... sur les flatulences et les fèces -termes médicaux, s'il-vous-plait. « Mais attends… je croyais que les filles ne faisaient pas ce genre de trucs, même si c'est des arc-en-ciel et des paillettes qui sortent de votre derrière, tu brises l'une des mes plus solides croyances! » Lui lançant un regard penaud, Ally la tête, désolée. Elle avait croisé les mains devant elle, comme une petite fille qui venait de se faire surprendre en train de faire une connerie. « Enfin je suppose qu'il vaut mieux que ce soit des arc-en-ciel qui sortent plutôt qu'une odeur d'oeuf pourri… » Ally sourit, amusée, avant de répondre. « Ca, ça vous est réservé. Si y'a une odeur d'oeuf pourri sans oeuf dans la pièce, on sait tout de suite qu'un mec est là. Nous, c'est exclusivement des paillettes et des arc-en-ciel. Voire... » Sur le ton de la confidence, la blonde se pencha au-dessus la table. « ... quand on a une gastro, c'est l'or liquide. Mais tu le répètes à personne, ça pourrait donner envie à certaines d'entre vous de nous donner des laxatifs. » Aussi étrange que ça puisse paraître, la conversation lui plaisait. Pas parce qu'elle avait abordé un sujet digne d'une cours de récré de maternelle, mais parce que ses répliques la faisaient rire elle-même -c'était le principal, non ?
Par contre, même son propre humour pouvait être détourné par des gourmandises. Ah, les muffins au chocolat, cette saveur qui titillait vos papilles sans ménagement... Ceux du Starbucks était parmi ceux qu'elle préférait, si on mettait peut-être juste de côté ceux qu'elle avait faits par accident une fois. Une recette suivie de loin seulement, voire de très loin, et dont on aurait pourtant dit qu'elle avait été appliquée à la lettre. Raté, ces délicieuses pâtisseries n'étaient que le résultat d'une tonne d'incertitudes et d'approximations. Elle n'avait jamais réussi à répéter la même combinaison d'erreurs et depuis, il se trouvait que les meilleurs muffins au chocolat qu'elle connaissait étaient ceux du Starbucks. Et là, elle n'hallucinait pas, l'un d'eux lui chantait une chanson charmeuse. Enfin, non, tout ça c'était dans sa tête, et elle n'était pas encore un Homer Simpson dont les réflexions se résumaient à un seul singe à cymbales. Elle savait très que le muffin n'était pas en train de lui dédier une comédie musicale, installé dans sa fraiche petite vitrine, mais elle préférait se concentrer sur la pâtisserie que s'attarder sur les informations que Donovan essayait de lui soutirer. Elle n'avait même pas remarqué qu'il avait été vexé par une de ses remarques. Elle n'avait entendu que de loin la question qui avait suivi sa réponse. « Mes gastros ? Comment tu fais pour continuer d'avoir faim quand depuis tout à l'heure tu me parles de trucs dégueux ? Mais… Elle ne t'as pas vraiment parlé de mes fantasmes… Si ? » Le muffin lui faisait vraiment de l'oeil. Elle fusilla du regard une cliente qui hésitait devant la vitrine. Pas lui, pas lui, pas lui, pas lui... Mais, en la voyant choisir un collègue, elle fut soulagée et se retourna vers le brun pour répondre. « Une autre de mes couvertures c'est de bosser à l'hôpital... » glissa-t-elle avec un clin d’œil. « et je vois des trucs bien plus crades que tu pipi et du caca, même si j'avoue que c'est pas glamour. » Un client, assis à une table à côté de la leur, se retourna d'un air dégoûté. « C'est bon, heureusement que t'as des médecins pour s'occuper de ça. Bon appétit ! » Elle se concentra à nouveau sur Donovan, lui souriant comme si de rien n'était. « Pour tes fantasmes... » Elle haussa les épaules avec un air malicieux, avant de répliquer : « à ton avis ? » La réponse la plus pratique au monde, qui voulait tout dire et rien à la fois -même s'il y avait des situations où elle pourrait être bien gênante, comme sur un test de grossesse ou en tant qu'épilogue d'un bon bouquin.
Mais de son côté, le muffin dansait toujours pour attirer son attention. Et elle demanda à Donovan son avis. Celui-ci répondit... « J'aime pas vraiment le chocolat… » Quoi ? Hein, quoi ? Il aimait pas le chocolat. Elle fronça les sourcils, attendant la chute de la blague, avant de se rendre compte qu'il était aussi sérieux qu'une bonne rupture d'anévrisme. Elle le regardait gravement, sans bouger, comme on regarde un adversaire avant un défi. Ce n'était pas possible... Il fallait qu'elle coupe tout contact dès maintenant et qu'elle parle à Jagger dès que possible, c'était une mauvaise fréquentation qu'elle avait là. Puis elle éclata de rire, surprise elle-même d'avoir réussi à rester sérieuse aussi longtemps. « C'est pas grave, ça en fait plus pour mon cuuuul », ria-t-elle tout sauf discrètement, tandis que le client qui s'était outré de leur conversation quelques secondes plus tôt soupirait une nouvelle fois.
Memphis avait réussi à détourner la conversation malgré lui, rien que grâce à sa petite bouille de chaton parfait. Ally se surprit à penser qu'elle pourrait l'emprunter une journée, sous prétexte de le garder, juste histoire de créer quelques vidéos marrantes et mignonnes qui, sans aucun doute, feraient le buzz sur la toile et se retrouveraient exposées dans des Late-Night Shows. Comme à son habitude, elle fit une blague qui ne fit pas mouche tout de suite. Décidément, il faudrait qu'elle apprenne à être sérieusement sérieuse, car elle allait finir par provoquer la dépression de quelqu'un. Le moment qui fit tout basculer fut lorsqu'il demanda des détails de sa rencontre avec Jagger. Bizarrement, d'un coup, elle s'était sentie moins à l'aise. Hrm. Oui oui oui. Si elle avait pu, elle aurait envoyé un sms discret à son amie pour lui demander ce que monsieur était censé savoir ou non. Sauf que la discrétion n'était pas son fort, aussi elle ne tenta même pas d'appliquer cette idée. Elle répondit vaguement, se rabattant sur la feinte du muffin au chocolat. Il n'était pas aussi mignon que Memphis, mais il avait la particularité de faire saliver Ally -contrairement à Memphis, encore une fois, et fort heureusement... Elle se leva pour attraper son portefeuille, demandant au passage au jeune homme s'il était intéressé par quelque chose, invitation qu'il refusa poliment. Et ce ne fut que dans la file d'attente qu'elle se rendit compte que ça aurait le moment parfait pour envoyer un message à Jagger. Sauf que... sauf que le portable était resté posé sur la table, à côté du papier de feu l'ancien muffin et de sa tasse encore à moitié pleine. Elle récupéra son muffin dans une petite assiette et paya le serveur, tout sourire, réalisant que laisser Donovan tout seul avec ses réflexions n'avait sans doute pas été la meilleure idée qu'elle ait jamais eue. Et elle s'en rendit compte au moment de s'assoir. « Dis-moi, c'est Jagger qui t'a branché, ou c'est toi qui as essayé de la mettre dans ton lit la première? La connaissant, c'est elle qui a pris l'initiative, pas vrai ? » Ouais, ça avait été de loin une des pires idées en terme de relation sociale qu'elle avait pu avoir jusque là. Ally se racla la gorge et mordit dans son gâteau. Ca te donne trois secondes pour te dépatouiller de là... 3... Putain, mais comment il a pu deviner ? 2... Est-ce que Jagger sait qu'il sait ? 1... « Jagger a toujours eu bon goût en matière de meufs. Pour les mecs aussi, mais c'est moins mon type tu vois. » Là, plus aucun doute possible. C'était officiel qu'il savait. Et c'était donc officiel qu'elle pouvait desserrer les fesses et respirer à nouveau -oui, parce qu'elle respirait par les fesses, comme le pingouin, m'voyez. Mais elle ne put s'empêcher de se caler un post-il dans un coin de son esprit qui lui rappellerait de demander à Jagger ce qu'il était censé savoir et ce qu'il pourrait être raisonnable pour elle de lui révéler si la situation se présentait. Cette fois, Donovan avait réussi à dépatouiller la situation pour eux deux, et elle avala les miettes mâchées de sa gourmandise en répondant. « Là n'est pas la question, je suis le style de tout le monde. » Était-elle sérieuse ? Elle était surtout extrêmement soulagée de ne plus tourner autour du pot. « Alors t'as deviné. Je te donnerai pas plus de détails. Peut-être qu'elle est moi on a couché ensemble », dit-elle avec un ton mystérieux, avant de lui tendre la pâtisserie. « Voilà ta récompense... » Et, effarée, elle la retira aussitôt de la proximité du jeune homme. « Enfin, qu'on soit bien d'accord. Une bouchée, voire deux, mais pas plus. T'as pas deviné ma vraie profession ou ma position sexuelle préférée, non plus. » Et, avec un sourire simple, elle lui tendit à nouveau son assiette. Le chocolat, c'était comme les sushis. Si elle en proposait à quelqu'un, c'était très bon signe.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Dim 16 Fév 2014 - 3:17 | |
| Elle était drôle et c'était tout à son avantage. "C'est sûr que dit comme ça, le film est beaucoup plus compréhensible!" Il avait notamment apprécié l'intervention de Dumbledore dans l'histoire, c'est qu'elle avait de l'imagination la petite! Il avait ri comme un con parce que c'était marrant. Film à chier quand même, mais le temps de quelques secondes cette inconnue avait presque réussi à le rendre intéressant. "J'ai une gueule à m'intéresser aux acteurs et surtout aux français?" Putain, non! Les noms des acteurs il en avait vraiment rien à faire, Donovan ne suivait pas vraiment l'actualité cinématographique de toute façon. Encore une fois, pas très fan de télévision ni de cinéma, il ne passait pas sa vie devant des films. Il préférait largement être le héros de vraies aventures plutôt que d'en regarder d'autres les vivre sur un écran riquiqui. "Marion c'est moche comme prénom en plus." ajouta-t-il à la va-vite. Entre ça et les One Direction, il était servi. Elle continuait avec son appartenance au FBI, et il secouait la tête à nouveau. Non. Ça ne prenait toujours pas. Mais elle commençait à se foutre un peu de lui, pas vrai? Il ne s'était pas gêné non plus et bien qu'ils ne se connaissent pas encore, c'était clairement un jeu. Elle était mignonne celle-là à sembler vexée pour si peu. Fallait pas venir faire mu-muse avec Donovan fillette! Rooh, y'avait rien de méchant quand même, si? Au fond, même si elle était vraiment fan du boy band anglais, il s'en foutait. C'était dommage pour elle plus qu'autre chose, mais ça ne changerait pas sa vie. "Tu commences pas à critiquer le king of pop! " s'exclama-t-il brusquement en l'entendant parler de Michael Jackson auquel elle se croyait comparée. Avec un air très sérieux, Donovan pointait un coin du café. "C'était pas un violeur d'enfant, c'était un chic type! Et si t'es pas d'accord avec moi, tu peux retourner t'asseoir là bas!" Il garda son sérieux encore cinq petite secondes avant de s'adoucir et de laisser un rire lui échapper. "Non, je déconne. Tu peux rester." Et bah! Il était drôlement à l'aise tout à coup! "Je vois pas quelle personne saine d'esprit pourrait avoir un keuf comme fantasme. Donc en fait, tu marques des bons points! On est d'accord." Il hochait la tête tandis qu'elle continuait de parler de ses préférences. Ça sortait de nulle part, mais c'était toujours bon à savoir après tout. "Personnellement, je ne suis pas disponible. Sinon… peut-être que j'aurais pu tester ton clitoris. Il m'aurait sans doute répondu à moi. J'ai jamais eu de problème avant..." Sourire de frimeur en coin, il sous-entendait clairement être très très expérimenté. Et en même temps, c'était bel et bien le cas alors où était le mal à se vanter un peu?
Cette conversation était une énorme blague. Le truc rêvé en soit pour débuter du bon pied une relation avec la meilleure amie de Jagger. Pour le coup, l'idée qu'il y avait peut-être un micro sur Ally et que Jagger était en train de se pisser dessus de rire quelque part en les écoutant lui traversa l'esprit. C'était pas si con! Les filles aiment bien tester les mecs, c'était justement une des conneries que Donovan avait appris dans l'un des rares films qu'il avait vu. "hé! Moi je sens la rose en toutes circonstances. Faut pas faire des généralisations comme ça tu sais! " Lorsqu'elle ajouta que dans le cas d'une gastro c'était de l'or liquide qui s'échappait des filles, Donovan ne pu s'empêcher de rire à nouveau. "Putain." Encore un truc de ce genre et elle le mettrait KO! Good job Ally! "Je vais garder ce petit secret-là pour moi! Juré." Il lui lança un clin d'oeil complice. Dans sa tête pourtant, il préférait effacer tout de suite les images que cette conversation aurait pu implanter. Yuck! Il passa une main dans ses cheveux tout en se demandant comment cette fille pouvait jongler entre une conversation à tendances scatologiques et sa gourmandise. C'était à la fois étonnant, impressionnant et répugnant! "Tu travailles à l'hôpital? T'es quoi? Infirmière?" Il était soudainement curieux. Elle avait pas la gueule d'une fille qui travaille à l'hôpital. "Excuse hein, moi je suis une petite nature. J'ai vite envie de gerber quand on me parle de trucs dégueux. " Il l'observa répliquer à un regard de travers qu'un type assis à une autre table derrière eux leur avait lancé. Lui s'était contenté de sourire au monsieur, un peu hypocrite mais il admirait surtout la répartie d'Ally. Définitivement la copine de Jagger! Il espérait quand même qu'elles n'abordaient pas TOUS les sujets sans exceptions parce qu'il ne tenait pas particulièrement à se taper l'affiche avec toutes les amies de Jagger. Certaines choses étaient faites pour rester dans le cadre privé. "À mon avis? À mon avis t'essaye encore de me retourner le cerveau. Je suis sûre qu'elle t'a rien dit cela dit, parce que sinon tu ne serais pas venue me parler." Il lui lança alors un regard de psychopathe. Un classique. Il avait des idées tordues parfois, mais en fait niveau cul il était comme tout le monde. Plus doué que la moyenne, ok. Mais pas forcément plus créatif… Quoique… Hum… Ouais, bon. Passons.
Ally avait encore faim. Elle zieutait un muffin au chocolat et justement Donovan venait de lui avouer que ce n'était pas trop son truc. Elle avait à nouveau l'air choquée. Outrée même. "T'inquiètes pas, Jagger est déjà au courant." Juste au cas où elle considérerait ça comme un motif de rupture par exemple et que l'envie d'appeler Jagg' sur le champ lui traverse l'esprit. Elle avait fini par rire pour pratiquement crier dans le starbucks que ça en ferait plus pour son cul. Heureusement, il n'était pas le genre à demander à ce que son interlocutrice baisse le volume. Si elle avait envie d'hurler et de faire une scène, ça pourrait même être marrant. Mais avant qu'elle ne passe en mode hystérique complète, enfin si ça lui disait vraiment, il avait deux ou trois questions à poser. La base quand même. Sa rencontre avec Jagger en première position! Il venait de partager avec elle des photos de Memphis, alors elle pouvait bien lui donner quelques anecdotes sur la relation qu'elle entretenait avec sa road-tripeuse préférée. Le récit n'était pas très long et légèrement ambigu. Ally semblait vouloir expédier le sujet le plus rapidement possible mais Donovan n'était pas aussi con qu'on aurait pu le croire. Et pendant qu'elle faisait la queue, il avait simplement mis les éléments tous ensemble pour refaire l'histoire tout seul, comme un grand. Sûr de lui, il n'avait pas hésité à la confronter lorsqu'elle ramena son derrière à la table, le fameux muffin dans les mains. "T'es sérieuse?" elle refusait encore de lui donner des détails et elle le laissait en suspens avec une phrase qui allait sans doute lui permettre de faire de beaux rêves cette nuit. Peut-être. Ça lui ferait du bien cela dit. Elle lui tendait le muffin au chocolat comme sa récompense pour avoir deviné. Il secoua la tête. "Ça va, merci." La vérité c'est qu'elle avait dit un truc qui l'avait tout retourné le pauvre petit. Il la fixait avec intensité et il essayait de l'imaginer au lit avec Jagger. Putain de merde. Il avala une grande gorgée de café histoire de se calmer un peu. Elle avait quand même réussi à nous le rendre muet et pourtant avec Donovan c'était généralement pas gagné! Again, good job Ally! Il avait l'air d'un pervers assoiffé de sexe à la dévisager ainsi mais pourquoi avait-elle dit qu'elle avait (peut-être) couché avec Jagger? C'était vraiment pas humain de faire ce genre de remarque sans donner le fin mot de l'histoire! Fourbe!
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Dim 16 Fév 2014 - 22:22 | |
| Contrairement à ce qui pouvait transparaître à ce moment précis, Ally n'était pas totalement délurée. Pas tout à fait, pas tout le temps. La vie était juste tellement plus joyeuse lors qu'elle la vivait comme ça ! Quitte à faire penser qu'elle souffrait d'une pathologie psychologique voire psychiatrique, elle préférait ne pas se retenir d'être elle-même. Ça aurait été la plus grande erreur qu'elle puisse faire. Si les regards outrés de leur voisin n'était qu'un parmi tant d'autres auxquels elle avait déjà été confrontée, elle s'en moquait, ils ne comptaient pas. Le jugement de personnes qui faisaient partie de son entourage, volontairement ou non, par contre, était plus important à ses yeux. C'était la raison qui expliquait en grande partie sa mine boudeuse lorsque Donovan l'avait attaquée sur ce point précis. Mais, heureusement pour lui -et pour elle-, il s'était rattrapé immédiatement, mettant Ally encore plus en confiance à ce sujet que lorsqu'elle s'était assise à sa table au départ et qu'elle se montrait aussi folle que si elle s'était retrouvée face à n'importe quel inconnu. Maintenant que les présentations étaient faites et qu'il avait témoigné l'intérêt qu'il portait à ce petit grain de folie, la blondinette ne comptait plus se retenir un instant. Et lorsqu'elle était elle-même pour de bon, c'était légèrement flippant, et ça donnait des conversations assez énormes, des remarques plus grosses qu'elle et des transitions pour ainsi dire inexistantes. Jusque là, seules très peu de personnes avaient eu le répondant nécessaire pour qu'elle les considère comme leur égal à part entière, des interlocuteurs qui, comme elle, avaient choisi d'abandonner les conventions et de vivre leur vie en racontant des conneries, en faisant des conneries, et surtout, en étant un eux-mêmes qui se rapprochait dangereusement de son elle-même à elle. Immédiatement et depuis des rencontres plus ou moins récentes, mais surtout depuis qu'elle était à Huntington Beach, seules deux personnes s'étaient démarquées à ses yeux à ce niveau-là : d'une part, celle que le cœur -et le pénis- de son interlocuteur actuel avai(en)t choisi, qui se trouvait être sa meilleure amie, sa sœur de cœur et son double; et d'autre part, un policier qui s'était avéré avoir la même répartie et le même amour du surenchérissement de répliques qu'elle. Donovan était pas mal dans son genre, mais peut-être un peu trop sérieux à ses yeux pour égaler Jagger et Cohen, du moins, à ce point de vue là. « C'est sûr que dit comme ça, le film est beaucoup plus compréhensible! » répondait-il alors qu'elle était presque essoufflée d'avoir énuméré les différents axes de scénario qui lui étaient apparus. Ally sourit simplement, déçue de la « simple » ironique qu'il avait décidé d'employer. « T'as loupé la fin du film, je suis sûre, c'est tout », rit-elle avant de mentionner le casting. « J'ai une gueule à m'intéresser aux acteurs et surtout aux français? » Le rire de la blonde s'amplifia avant qu'elle ne réussisse à articuler un : « Tu crains, y'a un muet qui a gagné un oscar, quand même... » Ouais, un acteur français muet qui avait gagné un oscar, tout à fait. Madame s'y connaissait en cinéma. Ou pas. En fait, elle s'en moquait un peu. Les films, elle les regardait de loin, ils étaient souvent du même genre. Du genre qu'on regarde avec sa meilleure amie, de la glace et de la bière. Le grand cinéma dont certaines étaient passionnés, ce n'était pas son truc. Elle ne regardait que les films dont tout le monde parlait, sans doute par curiosité et pour ne pas avoir l'air totalement inculte. Et si elle avait vu ce film français oscarisé, elle n'en savait pas moins sur l'acteur principal qui avait été récompensé que sur la reproduction des libellules au pôle Nord. Quant aux cérémonies de remises de récompenses diverses et variées, tout ce qui l'intéressait était les robes de haute couture portées par les actrices ou autres chanceuses inconnues. « Marion c'est moche comme prénom en plus. » Ally se reposa contre son dossier avant de dire : « C'est de famille, je crois qu'elle a pondu un gosse qui s'appelle Marcel. Enfin, c'est elle qui l'a appelé comme ça, c'était pas écrit dans ses gènes, hein. » Pouffant dans sa stupidité, elle ajouta : « Moi je dirais rien sur les prénoms, mes parents étaient pas très nets quand ils choisi les miens. Surtout le deuxième. » Elle haussa un sourcil, s'attendant déjà à ce qu'il cherche à en savoir plus. « Il est top secret, toujours une question de sécurité nationale. Tout ce que je peux te dire, c'est que c'est pas Marion. » Elle s'arrêta un instant, réfléchissant avant de reprendre. « Je sais pas si c'est mieux ou pire que Marion, mais c'est pas Marion. » Elle embraya sur les One Direction avec un sérieux qui faisait mouche, puisque Donovan semblait croire ce qu'elle disait. Si elle avait joué en utilisant ce terrain, elle sentait une pointe de vexation apparaître, réalisant que ça ne choquait pas tant que ça qu'elle puisse apprécier un boys band dont l'âge du public s'étendait de... treize à seize ans, dirons-nous. Cependant, ça ne l'empêcha pas de continuer en embrayant sur Michael Jackson, que la jeunesse de ce public n'aurait probablement pas dérangé. Donovan, lui, l'entendait autrement. « Tu commences pas à critiquer le king of pop! C'était pas un violeur d'enfant, c'était un chic type! Et si t'es pas d'accord avec moi, tu peux retourner t'asseoir là bas! » l'agressa-t-il presque alors qu'elle recula sa chaise de quelques centimètres dans un grincement aigu, par un réflexe des plus débiles. Impressionnée par un tel dévouement pour sa célébrité favorite, Ally n'imaginait même pas réagir de la sorte pour défendre Hugh Jackman. Elle haussa un sourcil, sans même regarder où il lui proposait de s'assoir. Pour autant, elle ne trouva pas de quoi répondre et, pour la première fois depuis qu'elle s'était assise à cette table, resta muette. Elle fut surprise par un rire : « Non, je déconne. Tu peux rester. » Elle sourit à son tour, se disant qu'elle avait peut-être finalement de la concurrence dans le domaine des boudages -oui, ce mot existe- intempestifs. « Si c'est pour m'assassiner, c'est peut-être pas la peine... » rit-elle sans bouger pour autant. Bah quoi, ils parlaient fantasme, à présent... « Je vois pas quelle personne saine d'esprit pourrait avoir un keuf comme fantasme. Donc en fait, tu marques des bons points! On est d'accord. » Elle hésita un instant, non sans penser à un blond bien musclé, avant de simplement dire, pas très convaincue : « Hin, tu m'étonnes. » Et elle se ressaisit, s'accoudant à nouveau à la table pour attraper sa tasse et boire une gorgée de café. « Et je marque toujours des points, je suis une winneuse. » Et à nouveau partie, elle continua à parler de sexe. Vous vous rappelez de cette timidité qui caractérisait Ally ? Non ? Bah c'est normal. « Personnellement, je ne suis pas disponible. Sinon… peut-être que j'aurais pu tester ton clitoris. Il m'aurait sans doute répondu à moi. J'ai jamais eu de problème avant... » Mmh, décidémment, peut-être qu'une troisième personne s'apprêtait à rentrer dans le cercle très très privé de ceux qui rebondissait avec brio sur les remarques qu'elle pouvait faire. « J'en doute pas... » Apparemment et dixit Jagger, il était déjà un expert en orgasmes vaginaux. « Je suis sûre que tu plairais à mon clitoris. » Avec un petit clin d’œil faussement aguicheur, elle but une nouvelle gorgée de café. La conversation vira légèrement, passant du clitoris de la jeune femme aux doux parfums des hommes. « hé! Moi je sens la rose en toutes circonstances. Faut pas faire des généralisations comme ça tu sais! » s'exclamait-il alors qu'Ally cherchait déjà à le contredire -on refait pas une Ally écervelée-, se penchant de plus en plus pour se rapprocher du jeune homme, le reniflant sans aucune discrétion. « Je sens pas d'odeur de rose, monsieur. Par contre, tu pues le café... » Genre, le café ça puait. Le café, c'était la meilleure odeur à sentir au réveil, synonyme d'une présence rassurante et d'un calme serein, qu'elle ait à travailler une heure plus tard ou non. « Enfin, tu pues, tout est relatif. Le café, c'est une odeur presque orgasmique. » Avec un sourire presque niais, elle continuait de respirer cette douce odeur avant de réaliser une chose. « Enfin, je suis pas en train de dire que tu me donnes un orgasme parce que tu sens le café. Tu me donnes pas d'orgasme, hein. C'est le café qui... BREF. » Elle se retira de la table où elle s'était affalée et attrapa à nouveau sa tasse pour en boire une looongue gorgée, regardant partout, sauf en direction de Donovan. Ouais, pour le coup, le sous-entendu n'avait pas été volontaire. Malgré tout, la discussion ne s'était pas arrêtée en si bon chemin. Elle avait aussi parlé des gastros féminines, et ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Donovan ne put retenir un « Putain. », auquel elle répondit, faussement outrée, par un : « Toi-même ! Je fais pas payer... » Et il lui promit de ne pas relever un des nombreux secrets de la gent féminine. « Tu travailles à l'hôpital? T'es quoi? Infirmière? » reprenait-il alors qu'elle se demandait si elle n'avait pas envie de s'amuser encore un peu à le laisser imaginer des métiers encore plus improbables qu'infirmière. Elle, infirmière ? Elle n'avait pas le profil. Elle avait plutôt celui d'une psychopathe qui mangeait des yeux de chien en salade, en même temps. « Si j'te dis que je suis femme de ménage, tu dis quoi ? » se décida-t-elle à lui demander avec un air de défi. « Ou neurochirurgienne ? » Ça l'intéresserait bien de savoir de quel travail il la pensait réellement capable. Vu qu'il la croyait encore fan des One Direction, sa réponse lui faisait quand même un peu peur... « Excuse hein, moi je suis une petite nature. J'ai vite envie de gerber quand on me parle de trucs dégueux. » Penchant la tête sur le côté, Ally répondit avec un regard attendri. « Ohh mon pauvre petit monsieur. Si je parle de chocolat et de merde en même temps, ça te fait quoi ? » le testa-t-elle, amusé d'avance de voir quelle couleur son teint allait choisir.
Après s'être révoltée contre une autre petite nature, Ally reprenait sur les confidences de Jagger. Qu'elle lui avait donc faites, ou pas. Le mystère demeurait, et elle aimait la tête qu'avait fait son interlocuteur en se demandant si ce qu'elle disait était vrai. « À mon avis? À mon avis t'essaye encore de me retourner le cerveau. Je suis sûre qu'elle t'a rien dit cela dit, parce que sinon tu ne serais pas venue me parler. » Ce qu'elle entendit en premier, ce fut retourner le cerveau. D'où il avait deviné ce qu'elle faisait ? Non, non, c'était un subterfuge. Il ne se doutait de rien. Reprenons comme si de rien n'était. Son regard sérieux la fit paniquer un instant avant qu'elle réalise ce qu'il avait dit. Non, ça ne marcherait pas. Éclatant de rire, avec les sourcils plus haussés que jamais -ouais, ils étaient au niveau du plafond-, elle répliqua : « Ah parce que tu crois encore que je suis une timide et que tes fantasmes me font peur ? » Elle eut du mal à s'en remettre, ne comprenant pas qu'il puisse concevoir qu'elle ait peur de ses fantasmes. Malgré ce qu'elle avait pu avancer à un certain flic, elle était loin d'être vierge et prude. Se calmant non sans jeter un coup d’œil au muffin qui l'attendait, Ally finit par se lever pour mettre la main dessus. Il venait vraiment de lui demander comme Jagger et elle s'étaient rencontrées... Terrain glissant. Et elle se sentait quand même légèrement mal à l'aise, pour le coup. Pourtant, quand elle revint à table, Donovan lui exposa bien rapidement sa théorie et ce qu'il savait de Jagger à ce sujet. En gros, qu'elle était bisexuelle. Voilà, au moins, maintenant, les choses étaient clairement posées. Et Ally pouvait recommencer à jouer. Ce qui, visiblement, ne laissait pas le jeune homme indifférent. En même temps, elle venait d'évoquer la possibilité que Jagger et elles aient partagé une relation des plus intimes... Soit il était choqué qu'elles soient restées amies et qu'il parle actuellement à un ancien coup de sa copine, soit il s'imaginait le fantasme -ah, les revoilà ces fantasmes- de beaucoup d'hommes. Il l'expédia bien rapidement lorsqu'elle lui proposa un morceau de muffin, et elle mordit dedans à nouveau, observant la réaction de Donovan. Ce qui se passait en face d'elle était assez intéressant, en fait. Il s'était tu. Ce qui, en soi, était plutôt flippant, en fait. Mais elle ne put s'empêcher de continuer, amusée par la tournure que prenaient les choses. « T'es en train de nous imaginer toutes les deux, c'est ça ? » commença-t-elle sur un ton charmeur, se penchant doucement vers lui en reposant son muffin, qui attendrait qu'elle ait fini pour se faire savourer à nouveau. « A ton avis, on l'aurait fait où ? Chez elle, chez moi ? » Elle le regarda, aguicheuse, continuant son manège d'une voix des plus sensuelles. « Tu nous imagines, complètement nues, enfiévrées par le contact de nos peaux ? Nos mains se baladent partout sur nos corps, je suis sûre... Mais surtout à un endroit. Mmh, elle gémit au contact de mes doigts, tu l'imagines clairement, je suppose... Elle connait le corps féminin par cœur, et oh... j'ai du mal à respirer, » Elle ferma les yeux pour illustrer ses paroles et eut un gémissement des plus significatifs, se mordant la lèvre. Et puis, elle rouvrit ses paupières et, l'observant sans plus un mot, s'adossa à nouveau à sa chaise pour reprendre son muffin, l'air de rien. « Arrête donc d'imaginer tout ça, tu vas bander. »
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| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Lun 24 Fév 2014 - 20:08 | |
| Apparition spéciale ; Benjamin L. Cohen était là.
« - T'as cru que j'étais quoi ? Ton chien ? » Lança Benjamin tout en regardant le clochard ivre qui se trouvait devant lui. Non, mais sérieusement, il se demandait parfois ce qui conduisait certaine personne à en arriver là. Le type devant lui devait avoir la cinquantaine, voire plus. Il avait provoqué une bagarre dans un bus, avant de casser la mâchoire d'une femme par accident. Un grand n'importe quoi qui avait poussé un passant à appeler la police. Benjamin marchait dans le coin, avec un collègue et comme ils étaient les plus proches, ils arrivèrent très rapidement sur les lieux. Ben se chargeait du clochard alors que Frank s'occupait de Madame Herthon, la femme à la mâchoire péter et visiblement, une dent en moins. Passons, en attendant que deux autres policiers arriver, Benjamin devant contrôler ce clochard qui visiblement n'était pas ravi de voir qu'on avait appelé les gentils justiciers armés du coin. Il s'était donc mis en position d'attaque, légèrement pencher en avant comme un taureau près à foncer. Benjamin retira ses lunettes de soleil, scrutant le visage ridé du pauvre homme devant lui. Ce type tanguait, il ne tenait pas en équilibre, il était ivre et il croyait sérieusement avoir une chance ? Jetant un bref coup d'oeil à la femme qui était visiblement prête à porter plainte, Benjamin soupira. Son regard en coin lui indiqua ensuite que Monsieur clochard fonçait sur lui. Il fit un pas de côté, tout en laissant son pied pour que le type trébuche et plonge sur le bitume.
« - Allez, on arrête les conneries on se tiens tranquille. » Il passa une jambe de l'autre côté et passa les menottes au type qui désormais se plaignait que le sol l'avait frappé. Il commençait même à insulter le goudron en chinois. En chinois ? Ce type parlait chinois ? Tout en le relevant, Benjamin rajouta : « - Hey Frank, ce n'est pas le savant qui est recherché à Los Angeles, ça ? » Frank laissa la femme pleurait, tout en jetant un coup d'oeil. « - Le Dr Morris ? » Il s'approcha, prenant le visage du type dans les mains. Il le fixa, puis haussa les épaules. « - On verra au commissariat, on l'embarque. » Tout en poussant sa proie à l'arrière de la voiture de police qui venait d'arriver, Benjamin se dit que si c'était le savant fou qui s'était échappé de l'hôpital de Santa Rosa il allait encore gagner des points auprès de son chef. Après tout ce type avait fait des expériences sur sa femme et ses gosses pendant des mois sans que personne ne le remarque. Ce n'était pas rien. Une fois derrière les barreaux, Benjamin procéda à l'habituel et barbant rapport pour ensuite établir le profil de l'homme qu'il avait arrêté. Après une bref série que question sans réponse et le fax de la photo du Dr Morris, il en conclut que son instinct avait eu raison et contacta tout de suite un adjoint à Los Angeles qui allait venir dans la soirée pour vérifier. Ce qui, naturellement, mit fin à la plainte sans valeur de Madame Herthon puisque malheureusement, l'Etat ne payerais pas pour les dommages collatéraux.
Après deux bonnes heures, Benjamin termina son service. Du moins, on le chargea de rester sous couverture pour le reste de la soirée et de laisser son uniforme dans le placard. Il avait ainsi le droit à une bonne heure de pause en attendant de reprendre son service. Plaque sous sa veste, il se retrouvait sous le soleil chaud d'Huntington, de nouveau les lunettes de soleil sur le nez. C'était le moment d'aller maintenir les clichés en vie, de prendre un café et un Donut et de lire un livre. Benjamin n'était pas le type le plus amicale du monde, il n'avait pas forcément beaucoup d'amis. Voire pas du tout, alors ses pauses, il les passait seul. Il avait choisi de vivre comme ça et personnellement, il était beaucoup mieux ainsi. Lorsqu'il franchi les portes du Starbuck il fit une chose qu'il adorait faire : Mettre une main sur sa hanche, révélant légèrement l'arme de policier à sa taille. Le total look. Regardant le panneau d'affichage, il se dit qu'un mochaccino ferait l'affaire avec un Donut à la vanille. Par chance, il n'y avait plus beaucoup de monde. C'était tranquille. Sans faire attention, il s'avança vers une queue et fit sa commande sans attendre très longtemps. Café en main et petite assiette, il pris place à une table vide sans remarquer qu'à côté se trouver Ally et Donovan. Il sortis son livre « Dialogue sur la nature humaine » d'Edgar Morin. Sa page était marquée par une carte postale que sa mère lui avait envoyé de Tokyo.
Et c'est alors que son oreille capta une voix particulière. Quand Benjamin voulait se couper du monde, il y arrivait. Mais là, son cerveau lui disait : « Elle est là. » Une voix masculine se fit entendre aussi. La meuf à la perruque Rose ? Benjamin fronça les sourcils, tout en finissant son Donut. Sans vraiment prendre part à la conversion, il fit « oui » de la tête quand Ally hurla « Tarée ? Je suis tarée ? » Aucun doute que c'était elle et un sourire apparu sur le visage du policier qui se disait que sa journée ne pouvait pas mieux tourné. Il espéra aussi secrètement que le « quelques mecs » pour qui les cuisses d'Ally restait fermé était nul autre que lui... Puis il arrêta de penser pendant une seconde en se disant qu'il était stupide et termina son café.
Il n'était pas du genre à écouter les conversations, mais il avait encore le temps. Ouais, encore cinq minutes et il s'en irait. Une brune apparu devant benjamin, qui se tourna vers elle.
« - Désolé, je ne partage pas. Va boire ton café ailleurs, chérie. » Presque offensé, la demoiselle qui était accompagnée d'une blonde tourna les talons en fronçant les sourcils faces au sourire crétin du flic. Il n'avait pas besoin de divertissement puisqu'Ally était derrière ! C'était presque comme s'il l'espionnait, bien qu'il ne l'avait pas fait exprès. Savoir des choses sur Ally, c'était un bonus. Il devait l'avouer, Princesse était vraiment drôle à espionner. Il senti alors un mouvement. La chaise d'Ally se cogna légèrement à celle de Benjamin, qui ne bougea pas. Visiblement elle était sur le point d'aller offrir un truc à ce type. Jetant un coup d'oeil à sa montre, Benjamin se dit qu'il n'allait pas tarder à partir. Le dit Donovan poursuivait la conversation et elle tournait assez sexy. Ally qui branche une certaine Jagger. Ouais, whynot. Elle est comment Jagger ? Se demanda-t-il. Et puis il se rappella d'une brune sur le twitter d'Ally. C'était peut-être elle ? Pourquoi pas... elle était.. BONNE. Au passage, Benjamin avait commandé un autre Donut. Au chocolat. Un petit billet dans la poche d'un gamin non-loin lui procura sa pâtisserie sans qu'il n'ait besoin de se lever.
« - Non, j'te laisserais pas jouer avec mon arme, demande plutôt à ton père d'aller te payer une glace. » Lança-t-il le Donut en main. Donut qu'il croqua immédiatement. Le Donut terminait, il se lecha les doigts et se dit qu'il avait loupé 2 ou 3 trucs dans la conversation d'Ally et son ami. Et puis, Benjamin pouffa. Elle était sérieuse là ? En passant, il aimait beaucoup l'image qu'elle donnait d'elle et de son amie brune. Le gémissement d'Ally fit rire Benjamin encore plus fort. Non, elle était convaincante, c'était ça le soucis. Excitante aussi. Trop peut-être. Le rire était nerveux. Il en profita pour se retourner cette fois, regardant la tête du type en face. Elle venait de s'adossait à sa chaise, prenant son muffin dans lequel elle croqua après avoir demandé à Donovan de ne pas bander. Se relevant de sa chaise, Benjamin se pencha vers Ally et lui piqua son Muffin. Il croqua dedans tout en jouant des sourcils.
« - J'ai enregistré. Ça va être ma nouvelle sonnerie princesse. Passe une bonne journée. » Il fit un sourire à l'inconnu en face tout en s'en allant du Starbucks comme si c'était tout à fait normal. Il était temps de retourner bosser.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Dim 16 Mar 2014 - 4:11 | |
| Il avait beau n'avoir rencontré Ally que quelques instants auparavant, Donovan avait déjà l'impression qu'elle faisait partie de son cercle d'amis pourtant extrêmement restreint. Plus ça allait et plus il comprenait pourquoi cette fille et Jagger étaient amies. En fait, c'était même plutôt évident et il aurait fallu être parfaitement crétin et bigleux par dessus le marché, pour ne pas voir que ces deux-là étaient faites pour s'entendre. Pour une fois qu'il aimait bien un proche de Jagger, c'était à noter quelque part! Au moins, Ally avait l'air d'être cool et pas du genre à se prendre la tête ni à prendre la tête aux autres, pas comme un certain Hendrix par exemple… Casse b…bonbon… casse bonbon de première. Voilà. En fait, elle avait même l'air d'être le genre de fille avec qui Donovan pourrait s'entendre et ça c'était plutôt rare! D'abord, il n'y avait qu'à voir sa liste d'amis. Elle était courte. Très courte. Officiellement, il n'en avait pas grand chose à foutre, il était bien tout seul, mais officieusement, ça lui faisait parfois de la peine de voir qu'il n'avait personne en dehors de Jagger à qui se raccrocher. Avoir un meilleur ami lui manquait de plus en plus, un type à qui il pourrait parler de tout et rien et partager des trucs de mecs. Sauf qu'aux yeux de Donovan personne ne pourrait jamais plus jouer ce rôle, c'était un siège déjà pris par deux hommes à qui il n'était pas totalement prêt à dire au revoir malgré les mois qui s'étaient écoulés depuis l'incendie qui leur avait ôté la vie. Parfois, lorsqu'il avait besoin des conseils d'un garçon sur un quelconque sujet, il se contentait d'imaginer ce que ses amis lui auraient dit s'ils avaient été là. Il était devenu plutôt fort à ce jeu mais au fond ça ne faisait que renforcer le sentiment de manque qu'il éprouvait déjà. Ally n'était clairement pas un mec, mais elle lui rappelait ce que c'était d'avoir un ami. Evidement, Jagger était au dessus de tout le reste, elle était plus que son amie, tellement plus. "J'ai rien loupé du tout et j'en ai rien à battre des Oscars! J'ai toujours trouvé ça méga con comme concept. Des acteurs qui pavanent devant les caméras comme s'ils étaient des gens super importants qui sauvent le monde. Oh et puis leurs petits speech là, ça me donne la gerbe aussi! "Je remercie ma mère, mon père et Dieu pour m'avoir fait venir au monde et m'avoir aidé dans mon ascension vers la gloire et la fortune. J'ai le cul bordé de nouilles, je suis un gros débile mais j'ai des millions de fans! Merci la vie!" Ridicule! Tout le monde peut être acteur en plus, c'est pas sorcier!" Il avala une gorgée de café avant de sourire à Ally. "C'est toi qui crains." De toute façon il s'en foutait vraiment de ces conneries de films. Ça le laissait parfaitement indifférent et les seuls films qui arrivaient encore à ne pas lui faire ni chaud ni froid étaient ceux qu'il regardait dans l'optique de VRAIMENT se divertir. Le dernier en date? Blanche fesse et les sept mains. Un chef-d'oeuvre. "Tu fais genre tu t'y connais pas trop mais en fait tu connais même le prénom des gosses des stars! Creepy! Et après on ose me traiter moi de psychopathe?" Donovan secoua la tête, un air accablé, les épaules légèrement baissées, il regardait Ally très sérieusement alors qu'elle venait de déblatérer sur les prénoms donnés par les parents à la naissance de leurs petits chérubins. "Franchement, je sais pas ce que c'est ton deuxième prénom mais Ally ça passe pas trop mal. Bon j'ai déjà entendu bien mieux, mais c'est pas moche non plus. C'est banal, c'est tout." Just kidding! "Jagger connait ton deuxième prénom ou même elle n'a pas l'honneur de connaitre ce secret? " Simple renseignement. Tête d'innocent histoire de, comme si Ally était née de la dernière pluie. Evidement qu'il essayerait de faire cracher le morceau à Jagger!
Parler musique, ce n'était toujours pas trop son truc mais c'était déjà mieux. Sauf que là il s'agissait de parler d'une bande de pucelles en chaleur et ça ne plaisait que très moyennement à Donovan. En plus de ça Ally avait manqué d'insulter le king of pop et ça c'était beaucoup trop pour les oreilles fragiles du petit gars! Il n'avait pas envie de l'assassiner, pas vraiment… Fort heureusement, après la musique ils étaient rapidement passés au sujet des fantasmes et particulièrement celui de l'uniforme. Les flics c'est pas des canons, c'est bien connu. Le real deal on le trouve chez les pompiers! Donovan souriait en entendant Ally dire qu'elle était une winneuse. "Quand tu dis ça, ça me fait penser à Charlie Sheen après qui se soit fait virer de Two and half men. Il disait la même merde! Je suis un winner, blablabla" Ce con avait carrément pété un plomb à l'époque et cette histoire avait occupé les médias américains pendant des semaines! Encore un autre truc ridicule! "Mais bon toi j'avoue t'es nettement plus cool que Charlie Sheen!" Plus ça allait et plus la conversation devenait étrange. Heureusement, ni l'un ni l'autre n'était du genre langue de bois et ils avaient presque l'air aussi libérés sur le sujet tabou que représentait en général le sexe. Eux deux seulement étaient capables de parler du clitoris d'Ally quelques minutes après s'être rencontrés et en plein milieu d'un café comme s'ils parlaient d'une quelconque banalité. Donovan était surpris tout de même, en dehors de Jagger il n'avait pas connu beaucoup de fille comme ça. Elles étaient définitivement faites pour être amies!
Il l'écouta ensuite lui dire qu'il puait le café. Il restait indifférent à ce commentaire, en fait c'était plutôt une bonne chose non? D'ailleurs, Ally se reprenait déjà. Encore une fois, les choses revenaient au même sujet. Celui-là même qui semblait les obséder tous les deux. "Ça va, j'avais compris." Donovan secoua la tête. Elle s'enfonçait toute seule la pauvre! Un instant de silence s'installa alors qu'elle avait repris sa tasse et qu'il l'imita pour boire un nouvelle gorgée de son café qui commençait à refroidir. Changer de sujet à nouveau et en apprendre plus sur elle voilà qui n'était pas une mauvaise idée. Sauf qu'apparemment elle bossait à l'hôpital et d'ici à ce qu'elle lui parle des infirmières sexy, il n'y avait qu'un (petit) pas. "Femme de ménage? Hum… bah il n'y a pas de sous-métier." Et aussi bateau que cette réponse puisse paraitre, il le pensait sincèrement. "Regarde Jagger, elle sait tout faire ou presque, même des trucs carrément insolites! C'est ce qui fait son charme! Alors, bon, je dis pas que de t'imaginer avec une brosse à chiotte en train de récurer les toilettes c'est l'image la plus canon que je peux imaginer de toi dans ma tête mais éventuellement… je suis sûr que ça peut plaire à certains mecs." Cette fois il hocha la tête, se montrant presque encourageant. "Neurochirurgienne là par contre… Je sais pas. Je pense que c'est un métier pour les gens moches ça et toi t'es pas moche donc je te vois mal être neurochirurgienne. CQFD." Il venait aussi de lui avouer ne pas être très porté sur les détails cracra qu'elle pouvait lui donner en rapport avec ses éventuelles fonctions. "Si tu parles de chocolat et de merde ça me fait rien mais juste ta gueule, ok?" Il fit le signe de s'enfoncer son majeur dans le fond de la gorge pour montrer son dégoût mais tout de suite après il s'empressa de sourire chaleureusement à l'attention de la jeune femme.
Avant qu'elle ne retourne au comptoir demander un nouveau muffin, Donovan avait tenté de faire cracher le morceau à Ally si oui ou non elle avait eu vent de certaines choses du domaine du privé par l'intermédiaire de Jagger. Elle lui demanda quand même s'il la croyait assez timide pour avoir peur de quelques fantasmes de grand garçon. Il hésita un instant avant de secouer doucement la tête. "Timide non, mais…. enfin bon. Peu importe. Mes fantasmes sont mes fantasmes et t'as pas besoin de les savoir. Même Jagger elle ne les connait pas tous." Il jeta un regard malicieux à son interlocutrice. Ça voulait dire "tu peux transmettre le message si tu veux" parce qu'elle pouvait totalement répéter ça à sa meilleure amie si elle le voulait, Donovan s'amuserait peut-être à faire deviner deux trois trucs à Jagger, des choses qu'il n'avait pas encore abordé avec elle. Jusqu'à présent, il était déjà bien plus que satisfait de ce qu'elle lui offrait et tout le reste n'était et ne serait toujours que du bonus. Pendant qu'Ally lui laissait quelques minutes de répit, il avait réussi à remettre en place dans sa caboche toutes les informations qu'elle lui avait fourni. Oui, Jagger était une éternelle séductrice et il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir pour cela. Ally était charmante, et si elle avait été un peu plus jeune il aurait peut-être même proposé à Jagger de l'adopter tant elle leur correspondait bien, mais autrement il n'avait pas de mal à voir ce qu'elle avait pu lui trouver. Bien proportionnée, un petit cul pas mal aussi bien à regarder qu'à toucher (ça en tous cas il le supposait) et une chevelure quelque peu intrigante pour Donovan. Allez savoir pourquoi! Des détails? Un peu qu'il en voulait! Il s'empêchait de trépigner d'avantage, elle était littéralement en train de mettre le feu un peu plus bas dans le caleçon de ce cher monsieur et alors qu'il commençait déjà à les imaginer, elle reprit la parole. Il ne répondit rien lorsqu'elle demanda s'il imaginait la scène dans sa tête, il se contenta plutôt d'un sourire débile. Il avait l'air très fin, vraiment. Et puis Ally se lança dans un récit très… hot, qui ne laissait pas Donovan indifférent. Il gesticula nerveusement sur sa chaise tout en regardant autour d'eux discrètement pour être certain que personne d'autre n'entendait. Doux Jesus! Elle était complètement folle! Portant finalement son poing à sa bouche après avoir bruyamment déposé son coude sur la table, il mordit sa main et murmura à travers."Putain." Oh qu'elle était douée! Vraiment douée! Il n'aurait jamais cru que des mots puissent simplement lui faire cet effet-là mais elle venait de lui prouver qu'il n'y avait vraiment pas besoin d'image. Parfois une bonne histoire suffit! En l'entendant gémir, il manqua de se lever d'un bond pour se barrer du café mais elle se stoppa finalement. Il la fixait comme le plus gros des crétin, la bouche entre-ouverte. Il n'avait plus de mot… Bander? Donovan baissa rapidement les yeux sur sa chaise. Elle s'était stoppée tout juste à temps! Merci mon Dieu! "Putain, mais ça devrait pas être légal de faire ça!" Il affichait maintenant une moue boudeuse. Il but une gorgée de café et il s'apprêtait à râler encore un peu lorsqu'il en fut empêché par un homme qui avait rejoint leur table. Il s'empara du muffin d'Ally et Donovan le regardait, sourcils froncés, croquer dedans comme si de rien n'était. L'homme s'adressa à Ally avant de quitter le café presque aussi rapidement qu'il était apparu. "C'était qui lui? Il t'a volé ton muffin!" s'exclama Donovan outré! Bizarrement, il se sentait même mal à l'aise rien que de prononcer le mot "muffin". Ally l'avait presque fait rougir, et autre chose aussi, et désormais il n'avait qu'une envie, rentrer très vite voir Jagger!
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Dim 16 Mar 2014 - 22:06 | |
| Si Ally avait cru, jusque quelques instants auparavant, que sa journée se résumerait au doux parfum de pisse qui l'avait recouverte, nul doute que la donne avait à présent changé du tout au tout. Elle avait rencontré le copain de sa meilleure amie -même si elle savait qu'il ne fallait mieux pas qu'elle l'appelle comme ça, histoire de sécurité personnelle-, ce qui n'était pas rien. Pour une fois, le hasard avait bien fait les choses, et c'était assez rare pour être souligné. Si dans un premier temps elle avait souhaité se la jouer anonyme, le fait qu'il l'ait reconnue rapidement avait coupé court à son idée. Elle n'était pas déçue de la rencontre pour autant. Au contraire, même. Ils avaient abordé toutes sortes de sujets avec une retenue quasiment inexistante, et ils ne se le seraient sans doute pas permis s'ils ne s'étaient pas présentés officiellement -enfin, pour Ally, ça restait à discuter, mais bref. Même si, au final, la durée depuis laquelle ils se connaissaient pouvait se compter en minutes sans donner mal à la tête, Ally avait l'impression de déjà connaître le fameux Donovan. A travers ce que lui avait dit Jagger, peut-être, et peut-être même aussi à travers ce qu'elle avait pu trouver comme informations sur internet (ah, la beauté des réseaux sociaux...). Mais aussi et sans doute par dessus tout par la conversation passionnée qu'ils échangeaient depuis qu'elle s'était assise à sa table. Elle comprenait pourquoi Jagger l'avait choisi -peut-être malgré elle, mais n'empêche-, mine de rien. L'aisance qu'il avait pour passer d'un sujet à l'autre lui indiquait qu'il avait ce petit côté décalé, lui aussi, cet esprit désaxé qui caractérisait les deux amies. Lorsqu'elle reverrait Jagger, nul doute qu'elle validerait ce choix. Il était admissible à leur gang de tarées. Et s'il rendait Jagger heureuse, alors, de toute façon, Ally n'aurait aucune contre-argument. C'était le plus important, qu'elle soit heureuse et épanouie. Qu'elle arrête de se battre pour trouver un petit coin de bonheur ici et là. Donovan avait l'air de lui apporter cette joie à chaque instant, et c'était tout ce qui comptait. Doublement admissible, donc !
Et, à propos des conversations plus ou moins barrées qu'ils échangeaient, les voilà qui débattaient cinéma. Enfin, Ally avait lancé une réflexion et buvait maintenant son café lentement, le regard levé vers Donovan comme si elle avait dit une grosse connerie. Lui était parti dans un monologue qui l'inquiétait, parce qu'elle se sentait jugée. Un français muet qui gagnait un oscar, c'était un bel exemple de tolérance, tout de même ! La blonde répondit simplement, presque intimidée par le coup de gueule de son interlocuteur -enfin, intimidée... timide n'est pas Ally, tout de même ! « Y'a des beaux gosses... » Ça, c'était de l'argument ! Bon, d'accord, ce n'était pas pour rien qu'elle avait fait des études scientifiques, au final. Le littéraire, l'argumentation, tout ce qui était thèse et antithèse lui donnaient de l'urticaire. Mais au moins, maintenant, elle était capable de soigner cet urticaire ! Dans tous les cas, le « c'est toi qui crains » raisonnait toujours dans sa tête, et elle ne comptait pas le laisser passer comme ça. Non, elle allait répondre. De façon posée et calme. Et elle aurait raison, et elle lui montrerait, parce qu'elle avait toujours raison. Qu'elle était une femme réfléchie et intelligente. « C'est c'ui qui l'dit qui l'est. » Et hop, une gorgée de café. S'il continuait sur cette lancée, elle allait finir par bouder. Genre elle craignait... non, non ! Elle était le comble du swag -c'est bien comme ça que disaient les jeunes, n'est-ce pas ? N'est-ce pas... Non, pas vraiment. Et Donovan lui rappelait qu'entre les deux, il était le plus proche de la vérité. Après tout, elle venait de parler de Marcel, le gamin de deux acteurs français. Cette démonstration qu'elle venait de lui accorder n'allait pas vraiment dans son sens... « Il y a toujours des choses qu'on sait malgré soi... » répondit-elle simplement avant de saisir la perche qu'elle venait de s'auto-tendre -oui oui. Elle eut donc un petit sourire mystérieux pour appuyer ses propos. « Mais bon, ça peut toujours servir d'apprendre des choses comme ça, par hasard... » Elle observait le brun sans rien dire de plus, le laissant vaquer à ses pensées. Oh, elle ne pensait à rien de précis. Mais c'était toujours intéressant de sous-entendre savoir tout un tas de trucs au sujet de la personne qui était en face de soi, n'est-ce pas ? On appelait ça communément le bluff. Et Ally était bonne en bluff. Dommage qu'elle ne connaisse toujours pas les règles du poker, d'ailleurs, se dit-elle. Elle pourrait rembourser certaines de ses folies shopping par ce biais, et s'en permettre même plus. Mais bon, là n'était pas réellement le sujet. Elle bluffait, voilà, point barre.
Et, sans trop comprendre comment ils en étaient arrivés à parler de ça, les voilà qui discutaient de son second prénom. « Franchement, je sais pas ce que c'est ton deuxième prénom mais Ally ça passe pas trop mal. Bon j'ai déjà entendu bien mieux, mais c'est pas moche non plus. C'est banal, c'est tout. » Donovan ne semblait pas démonté par ce qu'il disait, mais le truc, c'est qu'Ally ne l'était pas réellement non plus. « Ouais, je sais, hein ? On dirait qu'il y a eu un bug dans mon prénom et qu'il est pas fini. Mais le second est pire, je t'assure », disait-elle, convaincue par ses propos. Donovan, lui, ne comptait visiblement pas laisser passer une occasion de se moquer d'elle. « Jagger connait ton deuxième prénom ou même elle n'a pas l'honneur de connaitre ce secret? ». Ally tendit le nez et eut un petit rictus, voyant parfaitement où il voulait en venir. « Essaie même pas » se contenta-t-elle de répondre avec un sourire de défi. Et en réalité, elle n'était même pas sûre de la réponse qu'elle aurait pu lui donner. Elle se voyait très bien partager son second prénom après quelques verres de trop ou dans un élan de folie quelconque, mais elle n'était plus réellement sûre rien. Après tout, elle n'était pas particulièrement fière de son second prénom, au contraire. Elle se demandait encore ce qui avait pu traverser l'esprit de ses parents lorsqu'ils avaient décidé de le lui donner, mais elle s'estimait pourtant heureuse qu'ils lui aient préféré Ally. Même si c'était un prénom incomplet à ses yeux, ça en restait un prénom potable. Elle ne pouvait pas en dire autant du deuxième... Et, comme leur discussion passait du coq à l'âne sans passer par la basse-cour, il n'y avait maintenant rien de très étonnant à ce qu'ils abordent le fantasme du flic. Non, non, ce n'était pas du tout son genre. Les uniformes ne lui faisaient aucun effet. Que ce soit les uniformes de pompiers ou de flics. Elle ne connaissait aucun policier qui pourrait lui donner envie de retirer sa petite culotte sur le champ, de toute façon. Aucun. Et surtout pas celui qui était assis juste derrière elle à cet instant précis, sans qu'elle ne s'en doute le moins du monde. « Quand tu dis ça, » reprenait Donovan, « ça me fait penser à Charlie Sheen après qui se soit fait virer de Two and half men. Il disait la même merde! Je suis un winner, blablabla ». Ally haussa un sourcil interrogateur, perdue par la référence. Elle finit cependant par les froncer, se concentrant sur ce qu'elle avait compris. « Parce que je suis pas une winneuse ? » dit-elle avec un ton qu'elle souhaitait sec et froid. « Non mais si on continue comme ça, bientôt, je serai même plus une princesse. » Elle s'adossa à son siège pour le regarder. Elle fit un geste de la main pour dire : « T'inquiètes, tu peux pas tout savoir, c'est la première fois qu'on se voit ». Puis, ne pouvant plus se retenir, elle eut un petit rire. Bah quoi, Ally Fleming était une princesse et une winneuse ! Une princesse winneuse, quoi. Aucune comparaison avec ce monsieur qui ne semblait pas très correct ne tenait la route, donc. « Mais bon toi j'avoue t'es nettement plus cool que Charlie Sheen! » se rattrapait-il alors que le sourire d'Ally grandissait. « Toi, j't'aime bien. » Bah ouais, il était passé d'une remarque qui la faisait passer pour une fin folle à un compliment sur sa coolitude. Et Ally appréciait quiconque relevait sa coolitude -peu de monde, en fin de compte, mais ces personnes étaient d'autant plus précieuses à ses yeux.
Bref, on revenait encore et toujours au cul. Décidément, il y avait un truc avec ce sujet. Peut-être aussi que leur aisance à se parler de tout et de rien n'y était pas tout à fait pour rien. « Ça va, j'avais compris » l'excusa-t-il alors qu'elle s'emmêlait les pinceaux sur cette odeur de café. Alors que d'habitude, parler de sexe ne la dérangeait pas, pour une fois, elle fut presque soulagée qu'ils abordent un autre sujet. Elle n'aimait pas s'enfoncer toute seule dans sa merde, et, heureusement, quand même, Donovan avait coupé court à sa noyade juste à temps. « Femme de ménage? Hum… bah il n'y a pas de sous-métier » lui disait-il alors qu'elle essayait de lui faire deviner quel pourrait être son poste à l'hôpital. « Regarde Jagger, elle sait tout faire ou presque, même des trucs carrément insolites! C'est ce qui fait son charme! Alors, bon, je dis pas que de t'imaginer avec une brosse à chiotte en train de récurer les toilettes c'est l'image la plus canon que je peux imaginer de toi dans ma tête mais éventuellement… je suis sûr que ça peut plaire à certains mecs. » Ally éclata de rire avant de répondre plus posément. « J'ai rien contre les femmes de ménage, heureusement qu'elles sont là, d'ailleurs... » Elle eut une pensée pour celle qui récurerait le reste des dégâts qu'avait causés la vessie explosive de son cadavre de l'après-midi. « Et puis je suis pas de ceux qui prétendent qu'il faut faire dix ans d'études pour valoir quelque chose. Jagger vaut bien plus que certaines personnes que je croise tous les jours et qui se vantent de leur poste. » Parce que ce n'était pas parce qu'on était médecin qu'on avait quelque chose de plus. On avait juste une capacité notable à se bourrer d'informations et une possibilité de se payer des études hors de prix. Avec une passion, pour certains. Rien de plus, rien de moins. « En tout cas, si moi avec une brosse à chiottes tu penses que ça peut exciter un mec, je tenterai l'expérience », rit-elle. Les devinettes continuaient. Malgré elle, elle venait quand même de sous-entendre que non, elle n'était pas femme de ménage. Et la seconde tentative de Donovan lui plut bien. « Neurochirurgienne là par contre… Je sais pas. Je pense que c'est un métier pour les gens moches ça et toi t'es pas moche donc je te vois mal être neurochirurgienne. CQFD. » Elle pencha la tête sur le côté, ses lèvres étirées dans un petit sourire. « Toi, j't'aime vraiment bien. » Elle marqua une petite pause avec de faire de gros yeux et de continuer, plus sérieuse que jamais. « Par contre j'ai un contre-exemple pour ta théorie : le Dr Derek Shepherd. » Elle eut un petit sourire crétin pendant quelques secondes avant de continuer. « Bref, passons, t'as raison, je suis pas neurochir. On continue ce jeu ? J'aime bien. Tu me paies un muffin par réponse fausse. » Elle se retourna rapidement pour jeter un coup d’œil à la vitrine. Oui, il y avait pléthore de muffins, et elle pourrait même goûter à toutes les saveurs, elle en était persuadée. C'était vraiment très rare qu'on trouve son travail sans indices... Et en général, elle se faisait même regarder un peu de travers, après. C'était d'ailleurs l'avantage de rencontrer les gens directement au boulot, parce qu'ils la voyaient telle qu'elle était, dans son univers et son travail. Coucou Benjamin. « Si tu parles de chocolat et de merde ça me fait rien mais juste ta gueule, ok? » Ally leva les mains en l'air et prit un air sage. « OK Mr Propre, on reste dans l'hygiénique, alors. T'as entendu parler du nouveau parfum canard WC ? » Elle pouffa comme une gamine, mais c'est angoissée qu'elle quitta la table pour aller se chercher un muffin.
Évidemment, lorsqu'elle s'installa à nouveau, le sujet était à nouveau... classé X. C'est elle qui avait rebondi sur l'occasion, d'ailleurs. Au moins, maintenant, elle savait qu'il savait, et pas besoin de tourner autour du pot pendant dix ans en se demandant ce qu'elle pouvait dire ou devait ne pas dire. « Timide non, mais…. enfin bon. Peu importe. Mes fantasmes sont mes fantasmes et t'as pas besoin de les savoir. Même Jagger elle ne les connait pas tous. » Tandis qu'il commentait ses fantasmes, Ally mordait dans son muffin sans vergogne. « Ch'aime bien en apprendre pluche chur les perchonnes à qui che parle, ch'est normal » disait-elle la bouche pleine. Si certaines personnes restaient dans la traditionnel en demandant plat préféré, couleur préférée, film préféré ou position sexuelle préféré -ah non, peut-être pas la dernière...-, Ally, elle, n'était pas dérangée par le fait de connaitre d'autres facettes des personnes de son entourage. Mais Donovan n'avait pas à se sentir choqué de pareilles questionnements de la part de la part de la blonde. De toute façon, ils n'étaient pas prêts pour le moment à parler d'autre chose que de cul. Il voulait savoir comment elle avait rencontré Jagger ? Très bien, elle n'allait pas répondre à moitié, au contraire. Elle répondait au double. Elle lui avait demandé s'il s'imaginait à présent la scène qui avait pu se dérouler entre Jagger et elle, mais elle ne comptait clairement pas s'arrêter en si bon chemin. Oh non... Elle le regardait bouger sur sa chaise sans s'en émouvoir, et entendit de loin un « putain » qui lui confirma qu'elle était plutôt douée dans son jeu. Après son gémissement, elle s'adossa à sa chaise, l'air de rien. Elle devait avouer qu'elle était plutôt fière d'elle, pour le coup. « Putain, mais ça devrait pas être légal de faire ça! » Ally haussa les épaules, amusée. « c'est pas de ma faute si j'suis bonne » glissa-t-elle innocemment alors qu'on venait de violemment heurter sa chaise. Prête à se retourner pour se plaindre, elle fut surprise par un visage connu qui se pencha vers elle pour lui piquer son muffin. Fronçant les sourcils et outrée par ce qui se passait, elle donna un coup réflexe à Benjamin. Sauf qu'elle était assise et qu'il était debout, et que... bah, sa main atterrit violemment sur ses fesses. « Cohen, t'as pas le droit ! » dit-elle, prête à geindre comme une gamine. Son muffin ! « J'ai enregistré. Ça va être ma nouvelle sonnerie princesse. Passe une bonne journée » dit-il, l'air de rien. « Savoure bien ta sonnerie, c'est la première et la dernière fois que tu m'entendras gémir de plaisir ! » cria-t-elle dans le café, non sans s'attirer quelques regards interloqués. Elle n'allait pas se lever, non... Lui déguerpissait déjà, comme si de rien n'était, alors qu'elle luttait contre elle-même pour ne pas se lever, lui courir après, lui foutre une claque monumentale et récupérer son muffin. Non, on ne volait pas sa ration de chocolat à une Ally ! « Connard ! » maugréa-t-elle alors qu'il franchissait le pas de la porte pour disparaitre aussi vite qu'il était apparu. Elle se demanda au passage s'il n'avait pas entendu le moment où ils parlaient du fantasme de flic... Depuis combien de temps était-il là ? Bizarrement, elle n'avait pas trop envie qu'il ait été témoin de ce passage précis de leur conversation. Quelque part, au fond, bien au fond de sa poitrine, son cœur rabougri se pinçait à la simple idée qu'il puisse penser qu'elle puisse penser -suivez, un peu !- que les flics n'avaient rien d'attirant. « C'était qui lui? Il t'a volé ton muffin! » Donovan venait de la ramener à la réalité, et elle le trouvait tout penaud, en face d'elle. Elle se rappela subitement ce qui s'était passé avant le kidnapping du muffin -muffnapping ?- et secoua la tête pour reprendre ses esprits. « Je... je viens de me faire racketter par un policier... » commenta-t-elle interloquée, en regardant d'un air de deuil l'endroit de la table où était posé son muffin quelques instants à peine plus tôt. « Mon muffin... » La larme presque à l'oeil, Ally attrapa son portable et prit la table en photo. « Je poste une alerte enlèvement sur twitter, excuse-moi... » dit-elle faiblement.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Mar 25 Mar 2014 - 17:49 | |
| Ally, sans le savoir, venait d'offrir à Donovan un moment de répit. Elle était parvenue à le distraire et l'éloigner des pensées qui troublaient son esprit depuis des jours. Le temps d'une conversation, le temps d'un café, elle arrivait à le faire se sentir lui-même. Il ne pensait plus ni à la tristesse immense qui l'avait envahie, ni aux problèmes auxquels il avait encore à faire face. Il se souciait seulement de trouver de quoi répondre à Ally. Avec sa répartie du tonnerre, elle lui donnait du fil à retordre, et puis il était content de rencontrer quelqu'un d'important dans la vie de Jagger, content de voir qu'elle était venue le voir sans trop d'à priori visiblement, et encore moins avec l'envie de lui faire la morale ou de le faire fuir. Sans doute qu'elle avait compris qu'il ne voulait pas faire de mal à Jagger et que malgré ses airs de gros cons, il était loin d'être un mauvais garçon. Au moins, elle lui avait laissé sa chance, et même si son approche était un peu bizarre, Donovan avait décidé qu'il aimait bien Ally. Oui, il avait décidé qu'elle était dans son camp, et il aurait aimé en dire autant d'Hendrix par exemple. Le frère jumeau de Jagger était sans doute le garçon qui les lui brisait le plus actuellement. Il s'était mis en tête que Donovan n'était pas un type assez bien pour sa soeur et qu'il risquait de l'attirer vers le côté obscure de la force ou une connerie du genre. Parfois Donovan se demandait comment Hendrix faisait pour être incapable de voir tout l'amour qu'il éprouvait pour sa soeur, comment pouvait-il être à côté de la plaque à ce point? Bien sûr qu'il agissait comme un abrutit, il jouait au plus con et à ce jeu-là Donovan avait toujours était doué. Têtu, provocateur, virulent, et bien d'autres choses encore, l'ex-soldat du feu avait parfois du mal à s'exprimer correctement lorsqu'il était frustré et autant dire que la situation avec le jumeau Dickens avait commencé à lui taper largement sur le système à l'instant même où ils avaient eu leur premier haussement de voix face à face. Hendrix le regardait de haut, il le regardait comme s'il était une sous-merde et ça rendait Donovan fou furieux. Ally n'avait vraiment rien à voir avec les proches de Jagger qu'il avait pu rencontrer jusque-là. Elle était drôle, gentille, un peu bizarre mais attachante et surtout elle ne semblait pas juger les gens sur des on-dits ou sur leur simple apparence. Peut-être aussi que Jagger avait déjà parlé de Donovan à sa meilleure amie et que ça jouait maintenant en sa faveur, mais peu importe. Il était heureux de voir qu'il y avait enfin quelqu'un ici avec qui il pourrait sans doute très bien s'entendre. Et ce malgré les petits désaccords qu'ils pouvaient déjà avoir sur des sujets tels que les Academy Awards. Il ne put s'empêcher de sourire en l'entendant dire qu'il y avait des beaux gosses. Il aurait eu bien du mal à le nier de toute façon. Pas qu'il s'intéresse aux garçons, mais il fallait bien reconnaitre que certains acteurs étaient plutôt pas mal, loin pourtant de lui filer des complexes. Donovan se trouvait lui-même très bien. Il ne se sentait généralement pas menacé par qui que ce soit, physiquement du moins. Il avait tout ce qu'il faut là où il faut et il avait réussi à se convaincre il y a des années de cela que nombreux étaient les mecs prêts à tuer pour lui ressembler. Sa bonne bouille en avait fait craquer plus d'une d'ailleurs, c'était un fait. Il avait du charme et une modestie incontestable aussi. Ally avait atteint le niveau primaire en lui sortant une phrase tout droit venu de la classe de CP ou dans ces eaux-là. Si jamais elle décidait d'aller aux toilettes il pourrait toujours lui piquer sa chaise et lui dire "Qui part à la chasse perd sa place", il serait alors sur la même longueur d'ondes, non? "Je te signale gentiment que c'est toi qui as dit la première que je craignais, jusque-là je te trouvais plutôt cool moi! " Il haussa un sourcil avant de jeter un coup d'oeil à la table juste à côté d'eux. Elle aurait pu perdre son attention si elle n'avait pas commencé à sous entendre des trucs qui l'interpelèrent un peu. "Par hasard… ouais… C'est ça!" La regardant à nouveau, Donovan se demandait si elle essayait de lui dire qu'elle en savait beaucoup plus sur lui qu'il ne le pensait. Une fois de plus il s'interrogeait sur ce que Jagger avait bien pu raconter à sa copine. Putain. Les filles ça parlent tellement parfois, de tout et rien mais surtout de tout. Et hop, hop, hop! En fourbes, elles dévoilent tout vos petits secrets. Mais Jagger c'est pas trop son genre, si? Il avait quand même du mal à croire qu'elle puisse dévoiler quoi que ce soit de trop compromettant à n'importe qui. Mais Ally n'était pas n'importe qui, elle était sa meilleure amie, sa BFF et peu importe quel autre surnom débile elle pouvait bien lui donner. Il avait toujours eu du mal à comprendre comment fonctionnaient les amitiés entre filles. C'était dix fois plus compliqué que l'amitié entre les hommes, et à l'image de ces dames, leurs relations étaient en général bien plus prise de tête que celles des garçons. Il se contenta donc de la regarder avec un air suspect tout en buvant une nouvelle gorgée de son café. Il n'avait pas trop envie de la fusiller de questions, au bout du compte il passerait juste pour un putain de parano.
Ils étaient déjà tous les deux assez à l'aise pour se taquiner. Ça rappelait à Donovan toutes les rencontres qu'il avait pu faire au cours de son périple à travers les Etats-Unis. Il sympathisait avec le premier venu et le temps d'une soirée il arrivait parfois à se livrer un peu à un inconnu. Il avait fait de belles rencontres sur la route et parfois il regrettait de ne pas avoir gardé contact avec certaines personnes, mais au fond c'était aussi ce qui faisait la magie de ces moments. Leur côté éphémère. La seule personne qui importait vraiment, il l'avait gardé à ses côtés. Ou en tous cas, il l'avait retrouvé. S'il n'avait dû garder qu'une seule de ses rencontres hasardeuses, c'était Jagger qu'il choisissait sans hésitation. Il aurait préféré oublier tout ses autres souvenirs et se raccrocher à celui de leur rencontre plutôt que de se souvenir de tout le reste et de l'oublier elle. Ce n'était pas pour autant que personne d'autre n'avait marqué ses journées passées à rouler et à enfiler des kilomètre et des kilomètres sous un soleil de plomb avec l'angoisse parfois de ne pas avoir assez de carburant pour arriver jusqu'à la prochaine station service. Il y avait par exemple ce couple de petits vieux voyageant eux aussi à travers le continent dans leur camping car. Donovan avait passé un peu de temps avec eux après que Jagger l'ait abandonné sur le bord de la route. Bizarrement ils s'étaient montré très divertissants et aujourd'hui Donovan se voyait bien vieillir avec Jagger et devenir comme eux. Quoi qu'il en soit, s'il s'était montré relativement solitaire ces derniers mois, avec Ally il avait l'impression d'être à nouveau le social butterfly qu'il avait été auparavant. "Tu as attisé ma curiosité avec cette histoire de deuxième prénom… Je ne peux pas te promettre que je ne ferai pas mes recherches… Ni que je ne moquerai pas de toi si j'arrive à le découvrir et qu'il est vraiment aussi terrible que tu le dis! Peut-être même que j'en ferai des affiches pour les placarder aux murs de la ville et prévenir la populace que tu as un second prénom à chier. C'est le genre de trucs que les gens doivent savoir! " Petit sourire en coin histoire de la narguer un peu. Probablement qu'il ne trouverait pas de toute façon, ce n'était pas comme s'il était un très bon détective.
Sa référence à Charlie Sheen n'était apparemment pas si bien accueillie. Pourtant lui ça le faisait assez rire. C'était déjà pas mal! "Une winneuse je sais pas, va falloir que tu me le prouves!" Il souriait à nouveau en l'écoutant continuer. Vraiment, il l'aimait bien. "Pardonnez-moi votre Altesse si je vous ai offensé." Il mima une révérence tout en restant assis. Il avait tout de même ajouté à la va-vite qu'elle était beaucoup plus cool que Charlie Sheen et c'était suffisant pour faire basculer la situation dans son sens. "Je dois dire qu'il est difficile de ne pas m'aimer." Il avait failli ajouter "T'as qu'à demander à Jagger" mais se retint. Pas que se vanter n'était pas son genre, mais bon l'amour c'était un sujet délicat sur lequel il ne plaisantait pas trop. Surtout quand il s'agissait de la fille qu'il aimait en retour.
Tenter de deviner le métier d'Ally était une autre histoire. Ils étaient encore parvenus à se lancer dans un débat sur les femmes de ménage, au moins ils étaient d'accord. Jagger et ses nombreux talents étaient eux aussi arrivés sur le tapis. Donovan acquiesça en entendant Ally dire que Jagger valait beaucoup plus que d'autres personnes soi-disant bien placées sur l'échelle sociale. Good for them. Jagger valait beaucoup mieux qu'à peu près tout le monde sur cette Terre aux yeux de Donovan. Peut-être même qu'elle valait mieux que le pape! Non, en fait c'était carrément certain! En tous cas, il s'en foutait des diplômes. Tous les deux n'avaient pas été des grands fans des études mais ce n'était pas pour autant qu'il se considérait con ou qu'il la considérait plus stupide que la moyenne. Au contraire. Ils avaient chacun eu l'occasion d'apprendre des choses sur la route. Des choses que l'on ne vous apprendra jamais sur les bancs de la fac. Ils avaient fait l'expérience de la vie et ça valait tous les diplômes du monde. Bien sûr, ils ne connaissaient pas encore tout, ils n'avaient pas déjà tout vu et Dieu merci! La vie aurait été terriblement ennuyante s'ils n'avaient plus rien à en attendre. Mais parfois Donovan se sentait plus vieux que ce qu'il n'était vraiment… Étrange à dire pour un type qui se qualifiait lui-même de grand enfant. Il perdit quelques instants le fil de la conversation. Pourtant, lorsqu'elle lui répéta qu'elle l'aimait bien, il se mit à sourire encore plus grand qu'avant. Il était fier de lui. Il se voyait déjà aller voir Jagger avec son air triomphant et lui dire "Aujourd'hui je me suis fait un ami!". Enfin, une amie… Mais ça il ne lui préciserait qu'une fois qu'il lui aurait dit de qui il s'agissait. "Le docteur qui?" Ça y est, Ally le perdait à nouveau. Dereck Shepherd? Jamais entendu parler! Était-il un grand médecin super célèbre que Donovan aurait dû connaitre? Il secoua la tête en entendant la jeune femme proposer de poursuivre le jeu. Elle avait le chic pour tourner les choses à son avantage elle aussi! "Bah voyons! Non et puis franchement ce serait pas bon pour ton cul. Enfin là il est très bien, bien formé, pas trop plat et tout et tout mais si tu t'enfiles tout un tas de muffin je ne suis pas sûr qu'il y survive! Tu voudrais pas ressembler à Kim Kardashian quand même, si?" Il haussa les épaules innocemment. Non, non, il n'était pas du tout en train de la complimenter sur son cul l'air de rien. "En plus de ça, je suis fauché."
Il ne releva pas sa remarque sur le parfum canard WC, se contentant de rouler des yeux rapidement. Il préférait largement le sujet à venir sur ses fantasmes. Ou pas en fait. "Je sais pas pourquoi mais t'as vraiment l'air d'être le genre de fille au courant de tout, hyper curieuse et tout le tralala." Autrement dit une commère. Il but une nouvelle gorgée de son café qui arrivait peu à peu à sa fin. "Pas que ce soit réellement une mauvaise chose, qu'on soit d'accord, c'est juste une constatation." Une chose était sûre cela dit, il ne s'était pas préparé à ce qui allait venir. Ally était forte, très forte. Il aurait presque pu applaudir s'il n'avait pas été occupé à se calmer un peu. Dans sa tête, il faisait défiler en boucle les deux mots magiques suivants: "mémé fripée". C'était plutôt efficace. En même temps qui aurait envie de bander à l'idée d'une mémé fripée? Imaginer ses seins qui pendent jusqu'à son nombril en mode trop dégueulasse, et son cul couvert de vergetures et ses crevasses et tout et tout.. Yuck! Ça lui donnait plus envie de vomir qu'autre chose. Surtout, il ne devait pas penser à Jagger nue, ni à Jagger nue sous la douche, ni à Jagger nue sous la douche avec lui, et encore moins à Jagger nue sous la douche avec lui et Ally, nus aussi tous les deux bien entendu. Ça devenait un peu bizarre tout ça… Les plans à trois en soi ce n'était pas son truc, mais bon il restait un mec après tout et il aurait dû être fou pour refuser un truc comme ça avec ces deux filles si l'occasion se présentait. Enfin, cela dit inutile de faire des plans sur la comète, il n'y avait vraiment que peu de chances que l'occasion se présente réellement. Ally se foutait clairement de sa gueule et c'était vraiment pas sympa mais c'était de bon coeur. Il n'avait même pas eu le temps de totalement retrouver ses esprits qu'un type inconnu au bataillon était venu à leur table pour faire un commentaire à sa nouvelle amie et lui piquer son muffin. Voilà pourquoi il valait mieux éviter de parler de sexe dans les lieux publics, ça ne tombait jamais dans l'oreille d'un sourd… Jamais. "Quoi?! En plus c'est un flic!" Donovan ne comprenait pas trop ce qu'il venait de se passer entre Ally et le grand blond à la gueule légèrement de travers (oui, dans les cinq secondes où il l'avait vu, il avait eu le temps de remarquer ce détail). Il lui tapota la main alors qu'elle s'emparait de son téléphone. "Quand t'auras fini on devrait prendre un selfie ensemble." Donovan se retrouva avec un sourire en coin à nouveau. "C'est pour Jagger. Ça lui fera plaisir!" À chaque fois qu'il prononçait son prénom il avait ce sourire débile accroché aux lèvres, et son coeur s'emballait. Il aurait pu se sentir con s'il ne l'aimait pas autant. "Bon et si tu veux je te repaye un muffin pour la peine… quoi que ce sera déjà ton troisième… Enfin, je te le repaye quand même." Quel grand coeur! Un vrai héros sur son cheval blanc! "Mais c'est le dernier! Ensuite il faudra que je rentre pour jouer avec Memphis." Donovan haussa les épaules, innocent. "Y'a qu'avec moi qu'il peut profiter de sa souris qui couine et du reste des jouets que j'ai acheté pour lui."
HJ: Réponse à chier, désolée.
Dernière édition par Donovan R. Halvey le Mer 14 Mai 2014 - 22:45, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Ven 11 Avr 2014 - 23:12 | |
| Ally n'était pas du genre à redouter le regard des autres. Pourtant, il y aurait de quoi, si on y réfléchissait deux secondes. Une petite blonde qui s'amusait à découper des corps et observer des cerveaux sous toutes les coutures, ce n'était de base pas très commun... Mais une petite blonde qui rigolait aussi fort que dix petites blondes normales, ça attirait encore plus les regards. Alors n'imaginons même pas une petite blonde qui rigolait à un tel volume et simulait un orgasme au sein d'un café. Drôle de promotion pour un café destiné à être aussi touristique que familial, mais surtout, surtout pas une aire à prostituées. Mais tout ça, Ally s'en moquait. Et ça se voyait plutôt bien. Par contre, être jugée par des gens de son entourage était tout autre. C'était inévitable, cependant, et elle le savait. Mais elle préférait qu'on l'apprécie pour ce qu'elle était, d'autant plus par les personnes qu'elle incluait dans son cercle proche. Et oui... Donovan en faisait partie et ce, qu'elle le veuille ou non. Il était celui que Jagger avait choisi, après tout. Et qu'ils s'entendent ou non, il y aurait toujours cette petite brunette entre eux, pour les lier d'une façon indirecte. Bon, en l'occurrence, il se trouvait qu'ils s'entendaient plutôt bien. C'était même peu dire, en réalité, puisque même s'ils se tenaient en face l'un de l'autre pour la première fois, Ally ressentait envers lui une profonde sympathie. Comme si une amitié, quelque part, naissait. Parce c'était évident. Parce que Jagger l'avait choisi, déjà, il ne pouvait pas être quelqu'un qu'elle ne voudrait elle-même pas à ses côtés. Et puis, ensuite, il y avait tout ce que cette rencontre avait impliqué. La surprise, déjà, mais ça, ce n'était pas réellement important. Ils ne s'étaient jamais vus, mais ils s'étaient volontiers, l'un comme l'autre, pris au jeu de la découverte. Et maintenant, après des cafés, un muffin et un orgasme partagés, c'était un peu comme s'ils s'étaient toujours connus. Nul doute maintenant, Ally était prête à valider le choix de Jagger auprès de cette dernière. Donovan avait l'air de quelqu'un de bien. A moins qu'il ne s'aligne sur son caractère de tarée pour lui faire bonne impression et se mettre une petite blonde dans la poche, Ally était à peu près sûre qu'elle ne risquait rien en approuvant l'amoureux de Jagger.
Oui, ils étaient vraiment sur la même longueur d'onde. « Je te signale gentiment que c'est toi qui a dit la première que je craignais, jusque-là je te trouvais plutôt cool moi! » Ou pas tout à fait... Parce qu'incontestablement, il avait juste. Mais, le regard noir, Ally le fixait, cherchant une réplique cinglante pour lui donner tort -Ally Fleming n'a jamais tort, de toute façon, mais ça pouvait parfois être difficile à prouver, comme c'était présentement le cas. « Gentiment, gentiment ? C'est comme si tu me disais que la bombe d'Hiroshima avait été une gentille farce des américains », tenta-t-elle de gagner du temps, tout en sentant bien qu'elle n'aurait aucune défense valable à présenter au parti adverse -à savoir, Donovan. De toute façon, si elle avait été avocate, ça se saurait. Non, elle était médecin. Enfin, pas tout à fait, mais presque. Bientôt, elle soignerait officiellement des morts. Quand elle aurait son diplôme de médecin, quand elle aurait présenté sa thèse. La date s'approchait dangereusement, mais toujours était-il qu'elle était loin d'être avocate et d'avoir la tchatche nécessaire pour se défendre dans une situation sans issue comme celle-là. Elle préférait de loin parler aux morts. Aucune répartie, ils lui donnaient toujours raison, tout ça. Après, il fallait mieux ne pas entrer dans son labo au moment précis où elle racontait sa vie sexuelle à Gérard, décédé dans sa quatre vingt onzième année. Pendant ses premiers mois en tant qu'interne dans le service, Ally avait tout de même hésiter à parler à ses patients, mais pour une seule raison... et s'il y avait des caméras de surveillance ? Et si quelqu'un profitait de tout ce qu'elle pourrait dire ? Eh bien oui, il y avait bien quelques caméras postées ça et là dans le laboratoire. Mais pas de son, et c'était bien là le principal. Elle pouvait toujours faire croire qu'elle mettait la radio et qu'elle chantait. Du coup, elle n'avait donc aucun problème à parler aux morts, mais, aux vivants, surtout lorsqu'ils lui prouvaient qu'elle avait tort, c'était autre chose. Et preuve en était... « Non mais PROUT ! » Voilà... Enfin, bref, la conversation était un peu plus sérieuse. Un tout petit plus. Tout tout petit peu. Parce qu'elle arrivait à faire flipper Donovan, qui se demandait ce qu'elle pouvait savoir de lui. « Par hasard… ouais… C'est ça! » Haussant un sourcil convainquant, la blonde répondit simplement : « Ah, parce que t'es de ceux qui croient pas au hasard ? » En réalité, Ally était à peu près sûre que Jagger ne trahirait pas Donovan en racontant des choses personnelles à son sujet. Le couple, c'était sacré. C'était partager des choses à deux, et seulement à deux, parce qu'on avait choisi une personne, cette personne-là précisément, et que ce choix permettait la formation d'un cocon hermétique à toutes les conneries extérieures. Ally n'aurait pas été contre quelques potins, mais elle se doutait bien que Jagger n'en dirait jamais de trop à son sujet. En réalité, de base, elle en savait déjà très peu sur Donovan... A part son prénom et quelques détails, elle savait juste qu'il est doué au pieu. Ce qui, avouons-le, était relativement vague. Mais même la plus belle des amitiés avait ses limites de ce côté-là. Jagger lui dirait ce qu'elle lui dirait, mais jamais de trop, elle le savait. Et ce qui aurait été de trop, ça aurait été la vie personnelle de Donovan, ses fantasmes ou des trucs qui les regardaient eux deux, et personne d'autre.
N'empêche, maintenant, qu'elle le veuille ou non -et il se trouvait qu'elle le voulait bien-, Donovan faisait partie de son cercle proche. Tout ça, c'était la faute à Jagger, mais elle le vivait bien. Les choses entre eux étaient naturelles et spontanées, et elle avait déjà pratiquement oublié qu'au début de leur rencontre, il s'était inquiété de ce grain de folie qui faisait sa signature. Maintenant, c'était comme s'ils s'étaient toujours connus. Leur lien commun avec Jagger n'y était sans doute pas pour rien, mais Ally s'était demandée à plusieurs reprises comment les choses se passeraient si elle était amenée à rencontrer ce fameux Donovan. Après tout, qu'est-ce que lui savait d'elle ? Assez peu, apparemment. Suffisamment pour la situer, mais trop peu pour écrire un bouquin à son sujet, quoi. Elle s'était aussi demandée ce qu'un homme pourrait penser de leur amitié fusionnelle, mais aussi et surtout de la façon dont elles s'étaient rencontrées. Aucun doute n'existait entre elles à présent, mais que pouvait en penser une tierce personne, et, d'autant plus, le copain de Jagger ? Bon... il était au courant. Il était au courant, et elle en avait d'ailleurs profité pour lui faire un petit show, mais là n'était pas le sujet. Non, le point ici était que s'il savait et ne s'en souciait pas plus que ça, c'est que tout allait bien et que tout irait bien. C'était comme s'ils se connaissaient déjà, quoi. Et comme deux amis qui se connaissent bien, les taquineries n'étaient jamais loin. « Tu as attisé ma curiosité avec cette histoire de deuxième prénom… Je ne peux pas te promettre que je ne ferai pas mes recherches… Ni que je ne moquerai pas de toi si j'arrive à le découvrir et qu'il est vraiment aussi terrible que tu le dis! Peut-être même que j'en ferais des affiches pour les placarder aux murs de la ville et prévenir la populace que tu as un second prénom à chier. C'est le genre de trucs que les gens doivent savoir! » Ally haussait un sourcil, un petit sourire taquin étirant ses lèvres. « J'ai pas commencé les démarches mais je pense que c'est possible de le changer. Je veux porter un prénom de star ! Comme... Scarlett ! ou Marilyn, c'est bien, ça, non ? Ça me va bien au teint ? » Jetant une mèche de cheveux en arrière, elle tentait de convaincre Donovan qu'elle avait tout le glamour nécessaire pour porter un tel prénom -même si ce serait son deuxième prénom... Car même si elle aimait très fort ses proches, elle était à peu près sûre que changer Ally pour un autre prénom les perturberait... Et puis, le bordel pour les pièces d'identités et autres cartes de fidélité. « ... donc je vais changer avant que tu trouves celui que mes parents m'ont donné » ajouta-t-elle, le regard méfiant. « Mais cherche pas sur les réseaux sociaux, tu trouveras rien. Je te fais gagner du temps ! Je suis trop gentille... »
Les voilà maintenant qui débattaient de son potentiel de winneuse. Bien sûr que c'était une winneuse ! Elle avait l'âme d'une battante. Et puis aussi... « Ah, je dois te le prouver ? Je suis forte au Uno. CQFD. » Faussement offensée ensuite, Ally avait attiré une révérence de son interlocuteur, ce qui la fit rire. Elle le regarda de haut, avec un faux air dédaigneux, avant d'ajouter : « Qu'avez-vous à offrir en échange de votre pardon ? » Des sushis, un muffin ? Putain, en fait, elle ne pensait qu'à la bouffe ! Elle avait un sérieux problème. Peut-être que c'était les hormones et qu'elle était enceinte... Ou incroyablement stressée par sa soutenance de thèse qui approchait à grands pas. Ou juste... très très gourmande. « Je dois dire qu'il est difficile de ne pas m'aimer. » glissa-t-il alors qu'elle fronçait les yeux et se pinçait les lèvres, dubitative. « Les chausseurs doivent te détester », lança-t-elle sans se rendre compte qu'elle réfléchissait à voix haute. Elle se sentit obligée d'expliquer la logique de son raisonnement, se rendant compte au fur et à mesure du ridicule de celui-ci. « Parce que tes chevilles enflent... Tiens d'ailleurs j'ai un collègue angiologue qui pourrait peut-être t'aider. Il est beau gosse en plus. Mais bon, en fait, je suis pas sûre que ce détail t'intéresse. Mais si tes chevilles s'améliorent pas, je te filerai son numéro. » Dans un soupir rêveur, elle s'était mise à penser à la perfection qu'il incarnait. « Bref. » se reprit-elle brusquement en revenant au sujet. Il ne connaissait pas... il ne connaissait McDreamy ? « Le docteur qui? » Mais elle ne releva pas en premier lieu cet affront. Pas tout de suite. L'air rassuré et compréhensif, elle porta la main à sa poitrine pour dire : « Ah, t'es plutôt séries britanniques, je comprends mieux ! » Fière de sa blague, elle laissa un bref moment passer avant de se sentir obligée d'expliquer. « Doctor Who... Bref ! » Avalant sa dernière gorgée de café, elle reposa sa tasse pour regarder Donovan droit dans les yeux et lui dire : « Dr Shepherd... McDreamy... Tu vois toujours pas ? Patrick Dempsey, non ? Grey's Anatomy ? » L'air pincé, elle ajouta pour se défendre : « Je regarde pour le côté médical, tu comprends... Ils font des trucs de fou ! J'aimerais bosser dans un hôpital aussi novateur... Ils ont quand même crée une trachée à partir de cellules souches pour une autogreffe ! Sacré Alex Karev. Bon, après, le pauvre, il a pas de chance entre toutes les gonzesses qui se barrent comme s'il se parfumait avec "Eau de chiottes" par Canard WC. Moi j'en ferais bien mon quatre heures de Karev. Connasse d'Izzie... » Marquant une pause, Ally croisa le regard de Donovan et se reprit. « Mais je regarde pour le côté médical ! » Mais le sujet, au final, était toujours le même. Trouverait ou ne trouverait pas son métier ? Un muffin par réponse incorrecte. Ce avec quoi Donovan ne semblait pas tout à fait d'accord. « Bah voyons! Non et puis franchement ce serait pas bon pour ton cul. Enfin là il est très bien, bien formé, pas trop plat et tout et tout mais si tu t'enfiles tout un tas de muffin je ne suis pas sûr qu'il y survive! Tu voudrais pas ressembler à Kim Kardashian quand même, si? » Étonnée par sa référence, Ally pensa tout de même à ses fesses et se sentit soudain inconfortable sur sa chaise, remuant pour se recaler. « T'aimes bien mon cul ? » releva-t-elle tout de même avant d'ajouter : « Et t'es si négatif sur ta capacité à deviner mon boulot ? Les muffins, c'est pas un soucis, tu sais. J'ai un bon métabolisme et ça m'arrive de faire du sport. Enfin, du shopping. Mais le shopping, c'est du sport ! » Mais il fallait avouer que le dernier argument qu'il avança était convaincant. « C'est pas grave, » tenta-t-elle sans se démonter, « je suis sûre que tu peux faire du charme à la serveuse. » Tout était bon pour des muffins ! Surtout s'ils étaient au chocolat. Enfin, en réalité, tout était bon pour des sushis, mais là, en l'occurrence, au Starbucks Coffee, ils ne servaient pas de sushis. Ou alors ça faisait des années qu'elle manquait quelque chose... Peut-être qu'il y avait un menu secret, connu par un cercle très privé de clients ! Mais elle était tellement fidèle à la chaine de cafés qu'elle en doutait. Non, les muffins, c'était très bien aussi. Différent, sucré, mais très bien aussi. De toute façon, les sushis, lorsqu'elle prenait de la sauce soja sucrée, c'était aussi un peu sucré... Le lien n'était pas impossible à faire entre ses faiblesses gourmandes ! Croquant dans son muffin, elle était à présent en train d'argumenter sa curiosité. « Ouais, la curiosité c'est important pour ... mon métier ! » répondit-elle, évitant de peu de donner un indice sur ce dernier. « Pour la vie privée, aussi. T'imagines, t'amènes un ami manger sushis alors qu'il est allergique au poisson ? Enfin, soyons bien d'accord, quelqu'un qui est allergique au poisson ne pourra jamais être mon ami. Une amitié ça se scelle avec une cuite et ça s'entretient avec des sushis. » L'air grave, Ally était absolument convaincue de ce qu'elle avançait. « Des muffins, à la limite. Mais dans ce cas, je suis très exigeante. Muffins tout chocolat ! »
Finalement... finalement, le moment qui leur attira quelques regards curieux, et qui révéla un Cohen sauvage à côté. « Quoi?! En plus c'est un flic! » s'étonna Donovan alors qu'elle était encore étonnée de l'avoir vu apparaître comme ça. « Je, heu, oui... je t'avais dit, les flics, vraiment pas de quoi fantasmer ! » lâcha-t-elle, sans cesser de penser à Cohen, l'air un brin rêveur. Mais bref, l'heure était grave. Enlèvement de muffin ! Après avoir posté sur twitter une photo de sa tasse, seule et sans muffin, Ally releva la tête vers son interlocuteur, touchée par son soutien. « Quel connard ! On est bien d'accord ? C'est un connard ! On prend pas un muffin à une fille ! Surtout à une princesse ! Non mais il va voir ce qu'il va voir... » dit-elle, l'esprit vengeur, sans avoir aucune idée de comment elle allait lui rendre la monnaie de sa pièce. Peut-être lui jeter une dizaine d’œufs sur sa porte... Ouais, c'était pas mal, ça ! Elle verrait. Mais elle ne laisserait pas ça passer comme ça. On parlait de muffins, bon sang ! « Quand t'auras fini on devrait prendre un selfie ensemble. C'est pour Jagger. Ça lui fera plaisir ! » lâcha Donovan alors qu'elle avait reposé son portable, encore sous le choc. Elle le regarda, l'oeil d'abord vitreux, avant d'exploser de joie : « Oui, carrément ! Entre personnes parfaites, ça pourra qu'être parfait ! » Sans se faire prier, elle se leva pour se poster à côté de lui, tendant son portable à bout de bras en collant son visage au sien. « Heu... » Se regardant dans l'aperçu de son portable, Ally s'éloigna de Donovan quelques instants. « Mes cheveux sont atroces, j'ai du prendre une douche en panique... C'est pas possible, ça ! » Passant sa main dans ses cheveux pour leur donner du volume, puis les aplatissant, Ally ne savait plus trop si elle était encore motivée par ce selfie. Donovan, lui, parlait de lui payer un muffin. Elle se retourna brusquement vers lui, tenant toujours son portable à bout de bras, l'air bête. « Tu sais parler aux femmes... » dit-elle avec un petit sourire aguicheur avant d'ajouter pour sa défense : « Et ce sera que mon deuxième, le précédent a été enlevé par un être malveillant ! » se désola-t-elle, sans aucune logique cependant, puisqu'elle semblait avoir oublié qu'elle avait tout de même eu le temps d'en engloutir plus de la moitié. « Va me chercher mon muffin pendant que je me recoiffe », demanda-t-elle sans se soucier d'une quelconque politesse. « Après tu retourneras gagater avec Memphis ! Tu lui montreras notre selfie et tu me présenteras à lui comme tu me l'as présenté lui. » Se laissant retomber sur sa chaise, Ally se concentrait à nouveau sur sa coiffure. « S'il sort les griffes c'est que j'aurais pas réussi à me rendre vraiment potable. »
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Jeu 15 Mai 2014 - 4:12 | |
| Donovan regardait Ally avec un drôle d'air sur le visage. Il faut dire qu'elle avait le chic pour passer d'un sujet à l'autre et le pauvre petit avait un peu du mal à la suivre. Un coup ils se balançaient des "c'est celui qui le dit qui l'est" et puis l'instant d'après elle se mettait à parler d'Hiroshima et on ne sait trop quoi d'autre. Hiroshima, c'était pas le nom d'un plat asiatique ça? …. Ouais bon, ça va. Si on peut plus rigoler. Bien sûr que Donovan avait déjà entendu parler d'Hiroshima. Ce n'était peut-être pas une lumière mais il n'était pas complètement débile non plus. Ça ne l'empêchait pas de se perdre en route dans cette conversation. En fait, Ally avait réussi son coup. Il ne savait plus quoi dire. "Ouais bah…" Il avait tenté un truc mais rien ne lui venait ensuite pour poursuivre. Il fit la moue quelques secondes avant de baragouiner dans ses dents et de finir par juste se taire parce qu'elle avait eu le dernier mot. Ouais bah, rien du tout. De ce côté là, ils étaient vraiment au même niveau. En fait, il osait même croire qu'Ally était un peu plus bas que lui. Elle sortit une nouvelle expression tout droit venue des coins sombres d'un préau dans une cour d'école. Donovan fronça les sourcils, hésita quelque peu et commenta finalement. "T'as quel âge déjà?" Il souriait malgré tout, parce que c'était une simple taquinerie. En fait, elle avait sorti un truc qu'il aurait pu sortir aussi s'il y avait pensé le premier. Ça ne volait vraiment pas haut mais bon, ce n'était pas comme si quelqu'un d'autre qu'eux étaient en train d'écouter leur conversation ou quoi que ce soit, ils pouvaient bien se permettre de jouer aux imbéciles si ça leur chantait. Comme première rencontre et vraie discussion, lui trouvait ça plutôt cool. En dehors de soupçonner Ally d'en savoir plus sur lui qu'elle ne voulait bien l'admettre, il n'avait rien à lui reprocher. "Croire au hasard?" Est-ce qu'il avait une gueule à croire au hasard? Est-ce qu'il avait une gueule à croire à quoi que ce soit tout court? "Je crois en moi, c'est déjà bien. Et tu sais ce qu'on dit, pas vrai? Croire en soi c'est déjà presque réussir." Il ajouta un mouvement du bras avec un petit clin d'oeil surjoué. Il était ridicule, lui-même ne tarda pas à se mettre à rire. "La question, vraiment, n'est pas de savoir si moi je crois au hasard! T'es douée pour dévier du véritable sujet de conversation, hein?!" Le destin, le hasard, tout ça, tout ça, ce n'était pas trop son truc et quand bien même une partie de lui y aurait cru ce n'était pas les affaires de tout le monde. Donovan se voyait mal admettre à Ally qu'il croyait à ce genre de connerie, déjà qu'il avait l'air un peu con, il n'avait pas envie d'enfoncer le clou. "N'empêche que t'es louche et que tu me fais peur… un peu. J'aime pas quand on en sait trop sur moi." Il porta sa tasse à sa bouche pour boire une nouvelle gorgée de café. Il avait légèrement l'impression que cette boisson était interminable. Ce n'était pas franchement pour le déranger mais à ce rythme-là il allait avoir envie de pisser d'ici pas longtemps et même s'il y était habitué, Donovan avait toujours eu une certaine réserve à l'idée d'utiliser les toilettes publiques. Ça, ce n'était pas une truc qu'il allait dire à Ally non plus! Il lui lança un autre regard un peu étrange où il essayait en réalité de voir si elle lui cachait des trucs ou pas mais Donovan n'était pas télépathe et il n'avait jamais été doué pour voir quoi que ce soit. Et puis Ally était trop maligne pour se faire avoir aussi facilement. Si elle savait quelque chose ou si Jagger lui avait raconté quelque chose, elle ne comptait sans doute pas cracher le morceau. Il se rassura en se disant qu'elle était probablement en train de bluffer.
Après tout, lui aussi pouvait jouer à ce petit jeu s'il le voulait. Ally avait apparemment des choses à cacher de son côté, à commencer par son second prénom. En plus, c'était totalement sa faute pour le coup, elle était la première à en avoir parlé. Maintenant, Donovan était curieux et quand Donovan devenait curieux, il finissait pratiquement toujours pas dénicher l'info qu'il voulait. Avec internet, rien ne reste secret bien longtemps de toute façon. Il se mit à rire en l'entendant dire qu'elle se serait bien vu porter un prénom de star. "Scarlett comme dans Scarlett Johansson? La blonde avec les gros seins?" Si elle lui demandait de citer ne serait-ce qu'un seul film avec la-dite blonde, il était dans la merde. Par contre, physiquement il la visualisait totalement. À la base ce n'était pas vraiment son genre de fille, mais franchement il aurait fallu être difficile pour ne pas trouver Scarlett Johansson appétissante. "Scarlett ça va, j'aime bien. Ça pourrait t'aller." lâcha-t-il rêveusement. Oui, il pensait encore aux obus de Scarlett, et alors? "Par contre Marilyn j'aime moins. Déjà c'est vraiment cliché de citer Marilyn Monroe. Et puis si je peux être tout à fait honnête, je vois pas ce que tout le monde lui trouve." Voilà, la vérité… Marilyn Monroe et Donovan Halvey, ce n'est pas la grande histoire d'amour. Pour une raison x ou y, lui-même l'ignorait en fait, il n'avait jamais trouvé Marilyn très jolie, et son histoire ne le fascinait pas des masses non plus. "Si elle n'avait pas eu un destin tragique, personne ne parlerait d'elle de nos jours. Toi Ally, t'es trop jolie pour t'appeler Marilyn. Je sais pas pourquoi mais je trouve que ce prénom ça fait vraiment beauf'." Et allez! Encore une conversation à la con, une! Décidément, ils commençaient à devenir drôlement bons à ce jeu-là! "Je te verrais bien t'appeler…." Il porta une main à son menton, signe d'une réflexion intense. "Julie! Ouais! T'as bien une tête de Julie!" Fier de lui, il souriait toujours. Il but un peu de café tout en l'écoutant ajouter elle-même qu'elle allait changer son second prénom avant qu'il ne le trouve sur internet. "Hé, je suis pas une psychopathe moi. Je cherche pas les gens sur les réseaux sociaux." En plus, pour une fois, il disait la vérité. Donovan n'était pas un grand fan de tout ce qui était Facebook, Instagram et autre Twitter. Il avait un profil sur le premier pour la simple et bonne raison que ça lui servait à l'époque où il draguait dans les bars. Maintenant, il ne mettait presque rien à jour. Il s'en foutait vraiment de ces trucs-là. Et puis rencontrer des gens sur internet, ça n'était pas son truc non plus, il préférait largement vivre dans la réalité que de se consacrer au virtuel. Tout ça pour dire qu'il ne comptait pas aller chercher Ally sur les réseaux. Cela dit, maintenant qu'elle en avait parlé, il n'était pas contre l'idée de faire quelques recherches. Le plus simple restait tout de même de demander à Jagger le plus innocemment du monde. Qui sait? Peut-être qu'elle ne trouverait pas ça louche comme question et qu'elle lui répondrait. C'est qu'il a de l'espoir ce garçon!
"Ah ouais? Bah je suis sûr que je te bats au UNO quand tu veux!" répliqua-t-il avec son air de défis. Peut-être bien que oui, elle allait devoir lui prouver. Mais pas ce soir, hein. Ce soir y'a la roue de la fortune à la télé. Faut pas déconner! Ally avait pris un air offensée par les propos de Donovan. La comparaison avec Charlie Sheen n'était pas très bien passée, soi-disant. "En général, quand on me demande ce que j'ai à offrir en échange de mon pardon je réponds "mon corps" mais là du coup, je sais pas quoi dire." À nouveau il fit mine de se creuser les méninges. Inutile puisqu'il avait fini par lui dire qu'elle était beaucoup plus cool que l'acteur de Two and a Half Men (ou plutôt l'ex acteur) et Ally avait avoué bien aimer Donovan. Tout est bien qui fini bien au pays des bisounours. Si nous étions dans un épisode des télétubbies, ce serait le moment que la voix aurait choisi pour se mettre à dire "Il est l'heure de dire au revoir, il est l'heure de dire au revoir" et Ally et Donovan auraient fait signe de la main en lâchant un simple "hého" avant de sauter dans un trou. Ou une connerie dans ce genre là. C'est pas comme si Donovan avait déjà regardé les télétubbies de toute façon. Lui, il avait préféré se la jouer beau gosse et la réaction d'Ally ne se fit pas attendre. Une fois de plus, elle se perdit dans des explications à rallonge qui amusèrent Donovan (un peu), mais qui lui donnèrent mal à la tête (aussi). Il avait très bien compris la blague avec la seule mention des chausseurs. "T'es mignonne à t'inquiéter pour mes chevilles. Vraiment. Une chance que je ne vais jamais chez le cordonnier!" Il tapota l'épaule d'Ally avant de reprendre sa tasse dans ses mains. Là où elle l'avait vraiment perdu c'était lorsqu'elle avait mentionné un certain docteur Shepherd. Donovan, qui n'allait presque jamais chez le médecin et qui n'avait pas franchement le profil d'un mec qui lit les revues médicales, n'avait aucune idée de qui était ce type. Ally, une fois de plus, trouva le moyen de lui sortir une vanne à laquelle il sourit. Ouais, elle était définitivement mignonne. Il écouta ensuite ses explications avec attention mais malgré tout ses efforts, elle commençait à employer des termes que Donovan aurait été incapable d'écrire. "J'ai rien suivi mais….ok." Il se promit d'aller chercher Grey's Anatomy sur google dès qu'il aurait un ordinateur à disposition.
La jeune femme lui avait ainsi proposé de deviner son emploi. Le jeu pouvait être marrant sauf qu'elle lui demandait, par la même occasion, de lui payer un muffin à chaque mauvaise réponse et vu son niveau en déduction, il allait finir ruiné avant même d'avoir pu dire "ouf". Mauvais plan. Donovan avait donc tenté de montrer à Ally par A + B que tout ceci n'était pas bon pour elle et qu'à force de manger trop de muffins elle finirait sans doute difforme d'ici pas longtemps. Elle venait quand même de lui demander s'il aimait bien son cul, il faut dire que Donovan était parvenu à lui glisser un compliment par-ci, par-là mais c'était simplement parce qu'il était comme ça, du genre à être gentil avec les filles pour qu'elles se sentent bien. Avant, ça lui servait pas mal pour pécho, maintenant il s'en foutait il le disait juste pour être gentil. Si, si. Vraiment. Ah! Vous la voyez l'auréole? Vous la voyez?! "La question n'est pas là mais, oui. Ton cul est pas mal." Il se demandait s'il ne venait pas de commettre une boulette en lui disant ça. Il voyait bien comment ça pourrait éventuellement lui revenir en pleine gueule un jour. Si Jagger et Ally s'engueulaient par exemple, un truc horrible qui briserait leur amitié à jamais, et que Ally dans un coup de colère lâchait à Jagger que Donovan l'avait dragué ou un scénario dans le même genre… Argh! Non mais de toute façon Ally et Jagger n'avaient pas l'air d'être du genre à se disputer alors il n'allait pas commencer à se faire des films. Ally est gentille et inoffensive. Pas vrai? Il la regarda du coin de l'oeil. Oui. Elle était totalement gentille. Inoffensive par contre, il n'y aurait pas mis sa main à couper. Pour les muffins, elle avait sa tactique apparemment et elle ne tarda pas à la partager avec lui. "La serveuse a l'air d'une ado pré-pubère, sérieux je suis pas sûr que ce soit légal de lui faire du charme… Un peu comme toi et un des types de One Direction!" Il se décala un peu pour observer la jeune femme derrière le comptoir. En vérité il commençait à se demander si tout ceci n'était pas un test. Peut-être qu'Ally était en mission secrète afin de voir si Donovan était vraiment un mec droit et fidèle. Enfin, faire du charme à une serveuse, en couple ou pas c'est autorisé non? Il n'était pas très sûr de ces choses-là puisque après tout il n'avait jamais vraiment été en couple-couple. Il avait eu des relations mais rien qu'il ait jamais pris au sérieux. Cela dit il était à peu près certain que Jagger n'en aurait rien eu à foutre qu'il fasse du charme à cette serveuse-ci. Il se reporta son attention sur Ally. Il lui fit remarquer qu'elle était drôlement curieuse et elle ne prit même pas la peine de démentir. "Écoute, le poisson je t'avoue que c'est pas trop mon truc, je suis plus double cheese burger avec supplément de gras. Les sushis c'est pour les filles de toute façon." Il essayait de se rattraper un peu, parce qu'elle mentionna les muffins tout chocolat et il ne put retenir une grimace. Yuck! Mais plutôt que de la ramener à nouveau sur son problème avec le chocolat, Donovan força un sourire qui voulait déjà tout dire.
Ils eurent le temps de papoter encore un peu et même pour Donovan de se retrouver tout émoustillé par une petite histoire spéciale qu'Ally avait jugé bon de lui raconter ici, en plein milieu d'un starbucks, devant tout un tas d'autres gens… En revanche, il n'avait pas eu le temps de s'en remettre qu'une troisième personne était venue se joindre à eux. Un homme. Un flic. Fort heureusement, son apparition fut plus rapide que celle d'un éclair. Légèrement perturbé par ce qui venait de se passer, ses yeux se figèrent sur Ally qui avait clairement l'air de connaitre le voleur de muffin. Il haussa un sourcil, sans rien dire pendant quelques secondes. "Ouais bah ça pour être un connard, ça peut en être un! C'est un flic, il peut pas être autre chose qu'un connard! Ces types manquent cruellement de classe… je les déteste." Son sourire, qui avait disparu pendant un court laps de temps, ne tarda pas à réapparaitre lorsqu'il ajouta: "Les pompiers, c'est une autre histoire!" Bien décidé à ne pas laisser la situation être ruinée par une gros con de policier, Donovan retrouva instantanément sa bonne humeur et proposa même à Ally de prendre une photo avec lui. Il souriait comme un crétin alors qu'elle avait collé son visage au sien. Il était plutôt satisfait mais en bonne fille qui se respecte la jeune femme trouvait un truc à y redire. "Mais non, t'es cheveux sont très bien!" tenta-t-il d'argumenter tout en gardant les yeux rivés sur son écran de téléphone. Il hésitait à l'envoyer à Jagger mais décida finalement que ce serait plus amusant de la faire mariner un peu en la faisant deviner elle-même la personne qu'il avait rencontré.
Enfin, le gentil garçon qu'il était et avait d'ailleurs toujours été -hum hum- proposa à Ally de lui payer un nouveau muffin. "On me le dit souvent!" Il lui fit un petit clin d'oeil. Elle venait de lui dire qu'il savait parler aux femmes. Il riait en l'écoutant et se retrouva même à lui obéir en se levant pour rejoindre le comptoir. Oui vraiment, il aimait bien Ally. Si Jagger n'avait pas pu choisir son frère, au moins elle avait fait un excellent choix en choisissant Ally comme meilleure amie.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Lun 19 Mai 2014 - 0:09 | |
| L'avantage de tout cet épisode, c'est qu'Ally avait oublié qu'une vessie lui avait explosé à la figure quelques heures plus tôt. Elle avait oublié l'odeur dont elle était pourtant persuadée d'être imprégnée quelques instants plus tôt encore. Elle se moquait de son boulot et de toutes ces conneries-là. En fait, c'était comme si sa journée professionnelle était bel et bien clôturée, et qu'elle pouvait abandonner tous ces tracas pour se plonger dans le personnel et l'agréable. Elle en avait carrément oublié le cadavre qui l'attendait encore au boulot. Secrètement, elle espérait probablement qu'un collègue aurait trouvé son autopsie inachevée et s'en serait chargée, mais, parce qu'elle connaissait ceux avec qui elle partageait ses longues heures de travail, elle savait qu'elles ne devaient pas compter sur eux pour prendre la relève. C'était son cadavre, sa vessie explosée, et voilà tout. Pas qu'elle se battrait personnellement pour le garder, mais les autres se battraient très clairement pour ne pas être chargés d'un travail supplémentaire -ah, le travail d'équipe ! A y réfléchir, elle se demandait même si la mort d'un proche ou un rendez-vous galant -deux cas de force majeure, donc-, seraient des arguments suffisants pour qu'elle puisse leur léguer un peu de travail. Mais très de plaisanteries... le boulot, elle n'y pensait plus. Elle avait enfin rencontré le fameux Donovan. Et ça c'était plutôt bien passé. Même très bien. Contre toute attente, ils avaient joué franc jeu dès le début, se révélant l'un à l'autre tels qu'ils étaient -peut-être plus Ally, d'ailleurs, que lui, avec sa folie constante et son absence d'inhibition la plus totale. Et pour ne pas se contrôler, elle ne se contrôlait pas du tout, c'était rien de le dire. Elle parlait à Donovan comme elle aurait parlé à Jagger ou... Cohen, et, en fait, c'était drôlement agréable de se dire que même en étant elle-même, elle n'avait pas réussi à se le mettre à dos. Qu'est-ce qui aurait plus désagréable que de ne pas être approuvée par le copain de sa meilleure amie ? Un muffin volé, peut-être. Mais là n'était pas -encore-le sujet. « Ouais bah… » On aurait donc dit qu'Ally venait de lui clouer le bec. Elle l'entendit marmonner et se pencha vers lui, non sans un sourire de fierté : « pardon ? j'ai pas compris... » Comment ça, elle le narguait ? Bon, ok, peut-être qu'elle insistait un peu beaucoup, mais remuer le couteau dans la plaie, c'était son boulot -rapport aux autopsies, tout ça... Et elle conclut par une magnifique réplique, ce qui la valut la question la plus adéquate du monde. Outrée, elle se laisser retomber contre le dossier de sa chaise, bras croisés, l'air outré, avant de répondre : « on pose pas cette question à une femme, et encore moins à une princesse. » Mais peut-être que Donovan n'était pas encore prêt à admettre qu'elle était une princesse. C'était quelque chose qu'il fallait accepter tout doucement, de fréquenter une princesse... Un certain policier l'avait accepté facilement, cependant, et cette simple pensée arracha un sourire à la blondinette. « Croire au hasard? » l'interrompit le jeune homme dans ses pensées. « Je crois en moi, c'est déjà bien. Et tu sais ce qu'on dit, pas vrai? Croire en soi c'est déjà presque réussir. » Ally approuva, l'air sage, avant de répondre, le plus simplement du monde : « ouais, 'fin on dit aussi qu'il y a des alligators dans les égouts de New York ou que les blondes sont connes... faut pas tout croire, hein. » Elle lança ses cheveux en arrière, l'air tout sauf humble, pour appuyer ses dires. « J'en suis la preuve vivante. » Bah quoi... elle était blonde, et très très intelligente. CQFD. « La question, vraiment, n'est pas de savoir si moi je crois au hasard! T'es douée pour dévier du véritable sujet de conversation, hein?! » Heu... wait, what ? Oui, elle avait déjà oublié de quoi ils parlaient avant d'épiloguer sur les croyances, le hasard, et ces conneries-là -et non, ça n'infirme pas ce qu'on vient de démontrer, elle était juste un peu fatiguée. « Je vois pas de quoi tu parles », feinta-t-elle finalement en se souvenant que oui, c'était possible qu'elle veuille simplement l'emmerder -parce qu'une Ally qui n'emmerde personne n'est pas une Ally, m'voyez. Lui, cependant et malheureusement pour elle, ne semblait pas prêt à s'arrêter là. « N'empêche que t'es louche et que tu me fais peur… un peu. J'aime pas quand on en sait trop sur moi. » Elle haussa un sourcil amusé et ne put s'empêcher de s'esclaffer. « C'est la vie, mon pauvre. La curiosité, quoi. Et la curiosité, c'est la vie. » Bon, elle devait l'admettre, en réalité, elle savait beaucoup plus de choses sur la vie de Johnny Depp que sur celle de Donovan, mais elle n'arrivait pas à se résoudre à ne laisser aucun moyen de pression entre eux. C'était tellement plus amusant de laisser planer un doute quant à ce que Jagger pourrait lui confier... Ça sous-entendait aussi qu'elle pourrait lui conter, à elle, ce qu'il pourrait lui dire. Une petite affaire bien marrante, quoi. Le problème, par contre, était que lui non plus n'était pas prêt à abandonner l'idée d'en savoir plus à son sujet. Et elle avait été assez bête -trop spontanée, va-t-on dire- pour lui donner de quoi rebondir. Son second prénom ? Elle préférait clairement l'oublier. Elle se demandait encore régulièrement -dès qu'elle regardait une pièce d'identité ou un papier un brin officiel- ce qui était arrivé à ses parents au moment où ils l'avaient choisi. En général, les seconds prénoms sont ceux d'un membre de la famille, une grand-mère, ou une arrière-grand-mère ou une connerie du genre, non ? Bah, elle, c'était... c'était celui de la déesse grecque de la colère. Ce qui ne lui collait pas réellement, en plus. Nemesis, quoi. Elle aurait mieux fait de s'appeler Aphrodite. Déesse de la beauté, ça lui collait davantage, non ? Non ? ... non. Toujours était-il que son second prénom, en temps normal, elle préférait l'oublier. Pourquoi l'avait-elle amené sur le tapis, alors ? Elle avait cherché la merde, pour coup. Et là, ça ne puait plus seulement la pisse, si vous me suivez -bonjour les blagues de m-... hrm. Elle avait réussi à feinter en se donnant des prénoms d'actrices à la plastique parfaite. Pour le moment, ça semblait suffisant. « Scarlett comme dans Scarlett Johansson? La blonde avec les gros seins? » répondit cependant Donovan, dubitatif. Ally ne put s'empêcher de baisser les yeux sur sa propre poitrine, se sentant offensée que ce soit la première chose qu'il visualise chez Scarlett -est-ce que ça sous-entendait que pour lui, le prénom serait le plus inadapté ? « La jolie blonde hollywoodienne dont je surpasse la beauté, oui, celle-là. » Et puis Marilyn... « Par contre Marilyn j'aime moins. Déjà c'est vraiment cliché de citer Marilyn Monroe. Et puis si je peux être tout à fait honnête, je vois pas ce que tout le monde lui trouve. » Ally haussa les épaules et répondit, faussement offensée. « Tu clashes un mythe, là. C'est comme si j'incendiais Jon Bon Jovi ou Mickey. C'est des monuments, on y touche pas. » Par contre, la réponse de Donovan eut le don de la sortir de son offense. « Si elle n'avait pas eu un destin tragique, personne ne parlerait d'elle de nos jours. Toi Ally, t'es trop jolie pour t'appeler Marilyn. Je sais pas pourquoi mais je trouve que ce prénom ça fait vraiment beauf'. » Portant ses deux mains à sa poitrine, l'air touché, Ally était profondément flattée par ce qu'il venait de dire. « Ohh... Plutôt Scarlett, alors ? » Mais il ne semblait pas tout à fait d'accord. « Je te verrais bien t'appeler…. » Suspense. Carmen ? Lindsay ? Gwen ? Un prénom sexy, quoi, à son image... « Julie! Ouais! T'as bien une tête de Julie! » Bouche bée, Ally le regardait en fronçant les sourcils. « Julie ? Mais c'est tellement... banal ! Non, j'ai rien de banal, moi. Mon deuxième prénom a au moins ce mérite. » No offense à toutes les Julie, bien sûr. Mais il ne semblait pas tout à fait d'accord. « Je te verrais bien t'appeler…. » Mais, de toute façon, et elle lui expliqua, elle comptait changer de prénom. C'était encore la meilleure alternative de toutes. « Hé, je suis pas une psychopathe moi. Je cherche pas les gens sur les réseaux sociaux. » Donovan se défendait bien, le soucis étant maintenant qu'elle avait l'impression d'avoir été pointée du doigt en tant que psychopathe. Or, elle n'était pas une psychopathe. Juste une jeune femme curieuse qui utilisait les moyens à sa disposition pour satisfaire cette partie d'elle. « Si t'es pas trop réseaux sociaux, tu peux juste dire que t'es coincé dans les années 90 hein. Transforme pas les autres en psychopathe », pouffa-t-elle non sans se demander s'il avait perçu clair dans son jeu. Oui, bon, d'accord, elle avouait, tous ces réseaux sociaux pouvaient s'avérer bien pratiques. Mais elle en apprenait plus sur Donovan par les comptes de Jagger que par les siens, ce qui voulait dire de son activité sur internet.
Voilà, par contre, qu'il s'attaquait à son potentiel de winneuse. Mais Ally était mauvaise perdante, même lorsqu'il s'agissait de débattre de sa capacité à gagner quoi que ce soit. « Ah ouais? Bah je suis sûr que je te bats au UNO quand tu veux! » Ah, il était comme ça ? Arquant un sourcil, Ally lança sur le ton du défi : « Challenge accepted, comme dirait l'autre. On se fait ça quand tu veux... » Une soirée Uno, elle n'avait encore jamais fait ça, en fait. Mais elle était prête à lui mettre la pâté de sa vie. Oui, elle était comme ça. Et ne parlez même pas de Jungle Speed. Tant que les bijoux étaient autorisés, soyez sûr qu'elle viendrait armée et qu'elle vous battrait à plates coutures -et pour le jeu de mots, vous êtes autorisés à penser aux points de sutures qui suivaient ces batailles-là. Ensuite... et bien, ensuite, c'est Donovan qui parla de son corps. « En général, quand on me demande ce que j'ai à offrir en échange de mon pardon je réponds "mon corps" mais là du coup, je sais pas quoi dire. » Décidément, aucun des deux n'était vraiment gêné par ce qu'ils se disaient, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs. « Je peux toujours le répondre, mais j'avoue que là on est un peu coincés. Et puis j'espère que t'as besoin de te faire pardonner que de Jagger. » Et paf, oui, Ally ne perdait pas le nord. Tiens, un jour, elle essaierait peut-être de le chauffer pour vérifier sa fidélité. Comme dans les films pour filles ou la meilleure amie veille sur l'héroïne en offrant jusqu'à son corps, juste pour tester. Sauf que, en fait, à y réfléchir, elle l'avait déjà fait malgré elle.
Et puis, au final, sans trop comprendre comment elle en était arrivée là, elle s'était perdue dans une tirade de séries. Ou plutôt, de série. Au singulier. Elle ne pouvait pas juste mentionner McDreamy sans en dire plus, voyez-vous. « J'ai rien suivi mais….ok. » Il n'était pas convaincu. Et comment le convaincre ? Hmm, si après son monologue, il n'était toujours pas persuadé que la série valait le détour, alors, elle n'avait plus beaucoup d'arguments à avancer. « Tu devrais googler. Enfin, aller sur internet. Enfin, tu sais, ce truc, sur les ordinateurs, là... C'est assez récent, mais c'est cool », se moqua-t-elle en se souvenant de ce qu'il lui avait avoué quelques minutes plus tôt. Et Ally, un autre secret que son second prénom à cacher ? Oui, son job. Et ça devenait d'autant plus intéressant que des muffins venaient d'entrer dans la partie. Sauf que monsieur s'inquiétait de l'allure de son cul si elle continuait à manger autant de muffins à la minute. Comme un vieux mari qui voulait s'assurer que sa femme serait encore baisable dans un future proche. « La question n'est pas là mais, oui. Ton cul est pas mal. » Pas mal... pas mal. Pas mal ? « Pas mal ? Je sais pas comment le prendre. Il aurait pu être merveilleux, mon cul. Inoubliable. Façonné par les dieux. Mais il est juste... pas mal. Bon, du coup, je suppose qu'un ou deux muffins de plus ne changera rien. » Et si Donovan ne pouvait pas se permettre de lui offrir autant de muffins qu'il se tromperait dans ses propositions de métiers, alors, il n'avait qu'à faire du charme à la serveuse. Tout à fait. « La serveuse a l'air d'une ado pré-pubère, sérieux je suis pas sûr que ce soit légal de lui faire du charme… Un peu comme toi et un des types de One Direction! » L'air très sérieux, Ally s'indigna. « L'amour n'a pas d'âge. »
Et puis... Et puis tout s'écroula. La révélation de trop. Là... là c'était trop. « Écoute, le poisson je t'avoue que c'est pas trop mon truc, je suis plus double cheese burger avec supplément de gras. Les sushis c'est pour les filles de toute façon. » Bon. Inspiration. Expiration. Son idée de l'amitié venait d'en prendre un coup. Peut-être qu'ils ne pourraient jamais réellement être amis, alors. Elle n'arrivait plus à rien dire, en réalité. Jagger avait choisi un homme qui n'aimait pas les sushis. Comment c'était possible ? Autant qu'elle en choisisse un qui aime le thé, tant qu'on y était ? Où allait le monde ? Pas dans un restaurant japonais, en tout cas. Elle ne répondit donc rien, se contentant de mettre de côté cette information des plus importantes.
Par contre, pour allumer un mec, il n'y avait visiblement pas de problème pour elle. Du coup, elle semblait avoir attiré l'attention d'un autre mâle. Elle ne comprit pas aussitôt de qui il s'agissait, mais une chose était sûre, son muffin avait disparu dans la bataille. « Ouais bah ça pour être un connard, ça peut en être un! C'est un flic, il peut pas être autre chose qu'un connard! Ces types manquent cruellement de classe… je les déteste. » Heu... oui, oui, les flics, tous des connards, tout ça. Elle aurait aimé en être convaincue, en fait. Mais c'était comme lorsqu'elle avançait qu'ils n'avaient rien d'attirant. Une petite partie d'elle réalisait qu'elle n'était pas totalement persuadée de ce qu'elle avançait. « Ouais... ouais, ouais, tout pareil », répondit-elle, légèrement mal à l'aise. C'était elle qui avait commencé, quand même, mais elle ne s'attendait pas à ce que Donovan surenchérisse de la sorte. Et elle s'en voulait un peu que Cohen se prenne tout ça dans la gueule. Même si c'était un connard de voleur de muffin, il ne méritait pas tout ça. Juste en partie. « Les pompiers, c'est une autre histoire! » Ally haussa les épaules, ne voyons pas aussitôt où il voulait en venir. « Chais pas, si tu regardes Chicago Fire et Chicago PD, ils sont quand même pas mal liés. » Sans réaliser complètement la référence qu'elle venait de sortir, Ally était en train de se demander ce que Cohen avait entendu de leur conversation au juste.
Bref, trêve de plaisanterie. C'était selfie time. Et, en jeune femme coquette qu'elle était, elle voulait être sûre que ses cheveux étaient parfaitement en place. Elle était une princesse, quand même, et une princesse est toujours parfaitement propre sur elle ! « Mais non, t'es cheveux sont très bien! » Et là, réponse typique de l'homme typique, typiquement soulé par les manières des femmes. « Ah, donc t'es un menteur ! » repéra-t-elle, avant de rire, loin de l'idée de lui mettre une pression supplémentaire. Et, de toute façon, le temps qu'elle recoiffe sa tignasse, il n'avait qu'à aller lui chercher un muffin, ça lui ferait les pieds. Se regardant dans son portable, Ally replaçait quelques mèches, non sans attendre impatiemment son muffin. Il n'y avait plus grand monde qui attendait d'être servi, mais elle perdait patience. On ne plaisantait pas lorsqu'il s'agissait de chocolat ou de sushis ! Et, subitement, sortant de nulle part, un cri au milieu du Starbucks : « Bon, vous vous dépêchez, là ? Vous êtes pas payés pour faire attendre une jeune femme en manque de chocolat, hein ! » Et, sans aucune transition, elle fit un petit signe amical de la main à Donovan, persuadée de lui avoir donné un coup de pouce dans sa commande.
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| Sujet: Re: {{ Starbucks at 5 pm looks a lot like a methadone clinic. Mer 9 Juil 2014 - 15:42 | |
| Ils se taquinaient déjà comme deux vieux amis. Ça faisait sincèrement du bien à Donovan, même si là tout de suite, elle lui donnait surtout envie de bougonner. N'empêche, qu'il avait bien besoin d'amis, Ally et lui semblaient être sur la bonne voie pour le devenir. Elle était cool (quand elle ne le narguait pas avec son air triomphal) et sympa, ça plaisait beaucoup au jeune homme. Elle avait été comme une bouffée d'air frais dans sa journée et il ne regrettait définitivement pas d'être tombé sur elle. Il lui avait demandé son âge, parce que jusque là leur conversation avait été terriblement spontanée, certes, mais surtout très immature. Oh, vraiment, ça n'était pas pour déranger Donovan, mais il fallait bien qu'il se défende un peu. Avec sa répartie du tonnerre, elle avait réussi à lui clouer le bec et il n'était pas tout à fait le genre de personne qui accepte sans problème de ne pas avoir le dernier mot. Il souriait malgré tout en l'écoutant parler. "C'est marrant, j'aurais parié que t'étais pas une vraie blonde." N'empêche que si elle était la preuve vivante que les blondes n'étaient pas connes, Donovan avait de son côté des tas d'anecdotes prouvant le contraire. Ally était peut-être simplement l'exception qui confirme la règle. Statistiquement parlant, il avait quand même rencontré plus de blondes écervelées que des brunes ou des rousses, et puis de toute façon, il avait toujours préféré les brunes. Ally se rattrapait plutôt bien, et il décida donc de laisser tomber -pour l'instant- sa tentative de déterminer les choses qu'elle savait sur lui. Au fond, ce n'était même pas très important, mais Donovan étant plutôt secret la plupart du temps, il aimait bien garder une part de mystère et se révéler peu à peu aux gens. Si elle le connaissait déjà de A à Z, ce qu'il doutait très fortement d'ailleurs, il n'y aurait aucun amusement à tirer de leur amitié. Enfin, aucun amusement c'était quand même parler un peu vite, il en avait eu la preuve ces dernière minutes, il était pratiquement impossible de ne pas s'amuser avec Ally. La conversation avait dévié sur les prénoms et les actrices, un sujet que Donovan ne maitrisait pas vraiment sur le bout des doigts, mais dans lequel il pouvait tout de même trouver un certain plaisir. Qui n'aurait pas pris plaisir à visualiser Scarlett Johansson? Il hocha tout de même la tête, un regard entendu avec Ally, quand elle déclara surpasser la beauté de l'actrice. Il n'allait pas la contredire. D'ailleurs, il n'avait jamais vu Scarlett en vrai et si ça se trouve, elle était même carrément moche sans ses couches de maquillages et les retouches photo. "Monument ou pas monument, qu'est-ce que ça peut me foutre, hein? Je te dis que j'aime pas Marilyn, c'est tout." Il but une gorgée de son café, déterminé à ne pas lâcher l'affaire. Il tentait de réfléchir à un prénom qui irait bien à la jeune femme, elle avait l'air vraiment attaché à Scarlett mais lui voyait quelque chose d'un peu plus banal et Ally ne manqua pas de le lui faire remarquer. Donovan haussa les épaules. "Les femmes, jamais satisfaites. Ma première copine s'appelait Julie… Enfin, je crois. Je sais plus , j'avais neuf ans. On s'en fout un peu de toute façon. Tu t'appelles Ally et ça te va très bien." Elle n'allait pas lui dire son deuxième prénom, ça avait beau le frustrer légèrement, Donovan pouvait vivre sans. Il assumait pleinement le fait de ne pas être accro à la technologie comme semblaient l'être toutes les autres personnes de son âge et les générations suivantes. "Bah franchement, y'a pas de mal à être coincé dans les années 90'. Moi je le vis bien. J'aime pas l'idée qu'on puisse m'espionner sur internet." Il lui lança un regard rempli de sous-entendus.
La suite de la conversation ne perdit rien de son mordant, c'était toujours un grand n'importe quoi qui amusait Donovan et sans doute Ally aussi. Ils se promettaient une petite bataille au UNO, aussi compétitif l'un que l'autre. Il se passa bien de lui dire qu'il était le meilleur tricheur de tous les temps, capable de mettre 3 cartes dans le tas en même temps sans que personne ne s'en aperçoive, ni même qu'il avait tendance à être mauvais joueur et à envoyer valser le plateau de jeu si jamais quelque chose n'allait pas dans son sens. Elle découvrirait ça en temps et en heure, ce n'était certainement pas quelque chose qu'elle avait pu apprendre sur son compte Facebook. Enfin, alors qu'il parlait d'offrir son corps en échange d'un pardon, il ajouta: "Ouais, d'ailleurs bizarrement, j'ai toujours un million de choses à me faire pardonner avec elle." Oh, c'était la meilleure amie de Jagger, non? Elle devait bien savoir qu'ils couchaient partout et tout le temps, comme des sauvages. Donovan n'était pas accro au sexe, mais il était accro à Jagger et l'un n'allait pas sans l'autre, alors il se faisait toujours un plaisir de lui offrir son corps, encore et encore… et encore. Avant que son regard pervers ne s'installe de trop, il tenta cependant de se concentrer sur le sujet de la conversation qui ne cessait d'évoluer à mesure que les minutes s'écoulaient. Ally lui parlait de choses qu'il ignorait complètement. L'univers des séries télévisées, c'était un truc tout à fait étranger à Donovan. "Ça va, ça va. Je sais ce que ça veut dire googler." Il roula les yeux et souffla bruyamment pour montrer son désaccord à l'égard des taquineries d'Ally. Dans l'histoire, il ne savait toujours pas qui était ce docteur McDreamy qu'Ally avait mentionné et il ne comptait pas vraiment se poser devant la télé pour se faire l'intégral de Grey's Anatomy.
L'instant d'après, il se retrouvait à complimenter son cul, se demandant encore comment ils en étaient arrivés là. "Ouais, c'est ça! T'as cru que j'allais couvrir ton cul de compliments pour ensuite que ça se retourne contre moi? C'est un test, c'est ça? Tu vas tout répéter à Jagger après, j'en suis sûr…" Il secoua la tête. De toute façon, il l'avait à peine regardé son cul, ou si peu. "L'amour n'a pas d'âge, mais en attendant c'est pas toi qui te retrouverais en prison pour harcèlement ou une connerie du genre. De nos jours, ça va vite ces choses-là. Un mot de travers et hop, les filles portent plainte." L'air amer, il donnait presque l'impression de parler par expérience.
Les choses s'enchainèrent rapidement et après l'intrusion dont ils venaient de souffrir, Ally en particulier, Donovan ne pouvait que ranimer le dégoût déjà très présent, qu'il avait toujours eu pour la police. Il était content de savoir qu'elle était d'accord avec lui. Ouais, Ally c'est une fille bien. Quand il mentionna les pompiers, et qu'elle répliqua par des noms de séries, il força un sourire. Il en avait entendu parler de celles-là, enfin il était tombé dessus un soir, par hasard. D'abord, ça se passait dans sa ville natale, et puis ça racontait l'histoire de pompiers et de policiers et Donovan n'avait pas pu s'empêcher de voir ça comme un signe quand les images étaient apparues sur son écran. Il avait rapidement zappé, c'était pratiquement insoutenable. Il ne rajouta rien, Ally ne savait peut-être même pas qu'il venait de Chicago et elle ne savait pas non plus qu'il avait été pompier. Il lui proposa alors de faire une photo avec elle, pour Jagger et Memphis. Il souffla à nouveau en l'entendant dire qu'il était un menteur. De toute façon, les hommes ont toujours tord. S'il lui avait dit qu'elle était vraiment mal coiffée, elle l'aurait traité d'autre chose. Dieu merci, Jagger n'était pas le genre de nana à se regarder dans la glace trente fois par jour et à lui demander d'une voix mielleuse s'il la trouvait grosse. Il la laissa malgré tout se recoiffer et alla faire la queue pour lui chercher un nouveau muffin, serviable qu'il était. Au bout d'une ou deux minutes à peine, il l'entendit crier à travers le café. Il aurait très bien pu se cacher dans ses mains, mais plutôt que d'avoir honte, Donovan se mit à rire. Ouais, il aimait vraiment bien Ally.
THE END |
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