| Sujet: « Lovely Dogs » • Asher T. Ven 15 Aoû 2014 - 20:34 | |
|
LOVELY DOGS
« Life's a dream. In dream you can't make mistakes. In dream you can be whatever you want. »En position de la montagne, l'esprit vide et paisible. Anastasia regardait fixement l'horizon. L'air entrait et sortait de ses poumons, la vidant de ses énergies négatives pour y faire entrer le bien-être et la sérénité. Installé sur la terrasse de sa maison, la veuve s'appliquait à son travail respiratoire. Pis, levant les mains au dessus de sa tête, accompagné par son souffle, elle étira son corps vers le ciel pour ensuite plonger vers la terre, se penchant vers le sol, ses mains touchant le tapis de gym avec facilité. Elle balançait la tête en avant vers ses jambes, puis en arrière. Elle sentait chaque muscle travailler, s'étirer sans que jamais son esprit ne soit troublé par des pensées parasites. Pendant un moment encore elle devait continuer ses exercices de yoga, mais déjà il semblait qu'autour d'elle la Californie avait disparu. Voilà que son âme vagabonde s'en était retournée à Hong Kong. C'était sans doute à cause des musiques Shigeru Umebayashi qu'elle avait mis en fond sonore pour faire abstraction des bruits urbains. Les musiques de House of Flying Daggers étaient une ode au voyage dans une époque hors du temps. Habituellement elle les écoutait pendant son Tai Chi, mais ce jour là la belle ukrainienne avait eu envie de changer un peu. Pourquoi pas. Plus elle se vidait l'esprit et plus il était question d'un pays qu'elle avait quitté il y avait de cela bien longtemps lui semblait-il. Mais le passé valait-il la peine que l'on s'y attarde ? Le cœur tout entier d'Anastasia était triste de n'avoir jamais revu la Chine depuis presque 16 ans. Bouddha paisible trônait sur un coin de la terrasse en bois, un sourire serein taillé sur le visage. Il ne fallait pas être triste. Nastia n'était pas heureuse pour autant. Souvent, elle se surprenait à penser en cantonais ou à écrire en Pinyin. Alors elle poussait un soupire et reprenait son écriture en raturant. Dans sa solitude elle avait Pirate qui lui tenait habillement compagnie, lui faisant oublié subtilement la réalité de ce monde.
Ce chien aux allures d'énorme renard se tenait dans l'ombre d'un des arbres du jardin. Il surveillait du coin de l’œil sa maîtresse et de l'autre il regardait les gens passés devant la maison. Un point de vu stratégique. Du la salon, dont la baie vitrée ouverte donnait sur la terrasse, il entendant ces bruits des instruments de musiques. Certains sont lui agressaient l'oreille mais il ne bronchait pas car il régnait ici une forme de sérénité étonnante. Un peu comme c'était autrefois le cas dans la Cité Interdite au Palais des Beautés. Où résidaient les Impératrices. Cela était sans doute à cause des fruits frais cachés dans des corbeilles en osier un peu partout dans la maison qui donnaient à ces murs une saveur étonnante. Mais il n'était qu'un chien et ce n'était jamais que des odeurs parmi tant d'autres. Il préférait celles qui pouvaient se manger.
Anastasia s'était attaquée à la position de l'arbre. Bien caché dans le jardin à l'arrière de la maison, sans vis à vis avec les voisins, elle profitait de ce moment de plénitude. Immobile, perchée sur un pied, sa poitrine se soulevait mesurément à chaque inspiration et expiration. A l'esprit elle n'avait que du cantonais et quelques restes de Shanghai. Parfois il lui arrivait d'être triste, sans raison. Chaque fois qu'elle posait son regard sur l'océan Pacifique. Plusieurs fois elle avait voulu appeler ses parents adoptifs, puis elle s'était demandé ce qu'étaient devenus ses parents biologiques. Alors Nastia reposait le combiné et elle s’asseyait sur un fauteuil. Sitôt elle pensait au film 2046 de Wong Kar-wai. Elle pensait à Ching Son dont elle n'avait plus eu de nouvelle depuis qu'il était allé à New York. Elle était désespérément seule. Sans doute cela était-ce du à son signe de naissance, un signe qui aimait la sécurité et la tranquillité. Depuis 4 ans la belle brune avait la tranquillité. Il fallait cessé d'avoir des pensées aussi négatives alors qu'elle même n'aspirait qu'à suivre les principes Bouddhistes.
Oreilles dressés, Pirate venait de repérer quelque chose ! Lui qui était si bien placé, il couvrait le jardin arrière et par le chemin qui longeait la maison, il pouvait bien surveiller toutes les personnes qui passaient devant la maison. Ce fut alors qu'il vit un autre chien. Il n'était pas question de savoir s'il était en laisse ou non et accompagné ou pas d'un humain. Il fallait défendre son territoire coût que coûte ! Il se leva brusquement et se mit à aboyer, cavalant en direction du chien inconnu, jouant les caïds sur son territoire. En plus à l'odeur, à avait l'air d'être une chienne. Méfiance quand même, l'ennemi était capable de tout !
Entendant le chien roux aboyer, Nastia eut un sursaut qui la ramena à la réalité, la faisait lâcher sa position de l'arbre. Sitôt elle hurla « Pirate, vient ici ! » Malheureusement, la connexion à la réalité ne s'était pas bien faite et elle s'était exprimée en cantonais sans s'en rendre compte... Aussi il était tout à fait normal que son compagnon à quatre pattes ne réagisse pas à l'appel. De toute façon, en anglais ou en cantonais il ne serait pas revenu. Légèrement agacée, une mèche de cheveux tombant sur le côté sur visage, l'ukrainienne dût quitter la terrasse et marcher pieds nus dans l'herbe, empruntant le même passage que Pirate. Il fallait reconnaître qu'un avait des avantages et des inconvénient. Pirate, lui, pouvait être parfois incroyablement stupide. D'un pas pressé, elle se retrouva à l'avant de la maison, voyant l'animal tourner autour d'un labrador accompagné de son maître. Mais Anastasia ne faisait même pas attention à cela, trop occuper à regarder comment se comportait Pirate afin de pouvoir l'attraper fermement par le collier. Les animaux étaient en pleine présentation. Elle poussa un soupire. Elle n'était pas forcément gênée par la situation, mais ce chien avait la capacité à la mettre dans des situations improbables. « Je suis désolée, j'étais dans le jardin et... » D'une poigne rapide et ferme, profitant que le chien soit de son côté, elle le saisit par le collier et le ramena contre elle, relevant alors la tête vers l'homme « Il est assez zélé dans son travail » dit-elle pour plaisanter. Quoi qu'elle n'avait jamais tellement été douée pour l'humour... |
|