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 [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA

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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyMar 25 Nov 2014 - 18:52


« _ Oh merde ! Pardon ! Pardon ! » Quand je vois l’arrêt Wellington, je n’ai pas hésité à bousculer tout le monde pour arriver aux portes, je m’en sors de justesse: l’alarme qui annonce la fermeture des portes vient de se déclencher. À peine que je suis sorti, les portes se ferment et je regarde à côté de moi une femme avec son enfant, un air mécontent. Elle me parle et se plaint de devoir attendre encore dix minutes (le prochain métro) pour monter dans la ligne rouge et qu’elle est en retard, que je n’arrange pas sa journée parce que je l’ai empêchée d’entrer. Que c’était son tour, que j’aurais dû rester à ma place. J’écoute toute ses plaintes d’une oreille passive et continue mon chemin. Oui je l’ignore dans le plus grand naturel au monde, je me suis excusé au début mais il me semble qu’elle ne veut pas de mes excuses. Elle préfère faire sa victime. Ah… Le métro de Chicago. C’est toujours aussi bondé à cette heure et de toute façon, que je sorte ou pas, elle n’avait aucune chance pour entrer. Vu son obésité et l’afflux… J’ai épargné ça aux gens du métro. La prochaine fois je devrai faire particulièrement attention, de ne pas trop plonger dans mes notes. Sinon j’aurais été bon de rater une nouvelle fois mon arrêt et déjà je suis bien assez en retard pour rentrer chez moi. Je regarde l’heure de ma montre et lâche un gros soupir. Une heure et demi de retard, j’entends déjà là Anne râler. Je lui avais promis que j’arriverai vers 18h30 et il est 19h55… Faut croire que mon boulot a pris plus de temps que j’ai prévu. De toute façon j’ai prévenu Saskia qui devrait lui avoir dit. J’ai été avec elle un peu plus tôt et lui ai prévenue que je serais peut-être en retard. Une petite enquête de journaliste, j’avais trouvé une petite piste. Normalement il n’y devrait pas d’avoir d’inquiétude.
Je sors du métro pour arriver au Wellington Avenue, je vois le restaurant Thaï, Andy en train de servir à l’intérieur. Rien que de sentir l’odeur, j’ai déjà faim. J’espère qu’Anne aura cuisiné quelque chose de bon, parce que je n’ai pas pris le temps de manger ce midi, ce n’est pas étonnant que j’ai une faim de loup. Je marche le long de l’avenue, le sac à mes épaules, je remonte un peu l’écharpe en ce temps hivernal, marchant sur de la neige boueuse. Il a neigé il y a quelque jours et on s’était retrouvé bloqué chez nous une bonne partie de la matinée avec les 81 cm de neige. Vivement que cet hiver se termine, j’ai toujours détesté cette saison. Je préfère l’automne, au moins c’est plus agréable - quand la neige n’arrive pas en novembre bien sûr… J’arrive enfin à ma rue où j’habite, le North Seminary Avenue. J’espère que quand je vais rentrer, ce ne sera pas encore aussi mouvementé qu’hier. Que je puisse manger, passer à autre chose, ne plus repenser à cette horrible journée.
Depuis l’arrivée de Saskia chez nous, l’ambiance a littéralement changé. Quand je lui ai proposé de l’héberger le temps qu’elle trouve un appartement pour le reste de son stage, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. Ma femme l’adore et elle veut vraiment qu’on l’héberge jusqu’à la fin de son stage. Louise, oh n’en parlons pas. Elle aime beaucoup jouer avec elle et il est difficile de la faire coucher tellement elle est excitée. J’arrive enfin devant ma maison, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en entendant du bruit de dehors. Ok. Elle doit être en train de jouer avec Saskia. Je sors mes clefs et ouvre la porte avec. Quand je suis arrivé dans le hall, j’enlève tout de suite mes chaussures et mon manteau. Il fait déjà assez chaud à l’intérieur et ça, ça fait du bien. D’être enfin rentré à la maison après tout ce trajet - pénible. J’aime sentir que c’est ma fin de la journée, que je suis tranquille, que rien ne va nous arriver.

Hé bien j'ai tort. J’ai toujours tort de toute façon.

Vous savez, quand j’entre dans le salon, la première pièce qu’on trouve après le hall d’entrée, mon attention se focalise toujours sur ma femme. Sauf que cette fois-ci, ma première phrase de la soirée, c’est…  « _ Anne ? Qu’est-ce qui lui est arrivé... À notre bibliothèque ? » fais-je en pointant le meuble du doigt, les livres sont par terre, bien rangés dans l’ordre quand même. Une étagère du bas a apparemment cédé sous le poids d’une certaine personne. Je regarde ma femme qui était en train de mettre le plat au four. La cuisine étant rattachée au salon qui sert aussi d’office de la salle à manger. Elle se redresse et enlève ses gants de cuisine, elle m’explique en une phrase la situation. « _ Saskia et Louise jouaient à cache cache… » Mes épaules s’affalent sous un certain poids. Je fais une légère grimace, un air presque abattu « _ Je devine la suite. Louise a voulu monter dans les étagères pour se cacher ? » Anne hoche la tête, elle se retient de rire en voyant ma tête. Je laisse tomber son sac par terre et me dirige vers la bibliothèque, je regarde les livres et apparemment ils vont tous bien. On dirait que Saskia est passé par là pour les ranger. Je m’agenouille et observe la fixation de l’étagère. « _ Elle ne s’est pas fait mal au moins ? » fais-je en me tournant à demi vers ma femme, légèrement inquiet « _ Non, elle n’a rien de cassé. Mais elle a eu plutôt peur. » Je réprime un petit rire, je secoue la tête, maintenant on sait tous que Louise ne voudra plus s’approcher de la bibliothèque. « _ Comment ça a été ta journée ? » je dévie subtilement le sujet, concentré sur l’étagère qui ne tient plus.« _ Hmmm muais. Ça peut se réparer en quelques secondes. » Anne arrive derrière moi et observe ce que je fais. Je retire le point de fixation et observe « _ J'ai essayé de réparer mais j’ai pas réussi. » Je la regarde avec un léger sourire « _ Si ça ne tient plus, mademoiselle, c’est que ça. C’est cassé et qu’il faut le remplacer. J’irai en acheter demain et on n’en parle plus. » Je me relève et me retrouve en face d’elle, on se rapproche tout les deux, on s’embrasse et on se retrouve dans les bras de l’un et l’autre. Minute de calme avant la tempête. « _ Mmh.. Ça m’a bien manqué ça. » je sens Anne sourire et elle me murmure une phrase en Français à l’oreille avant que Louise débarque de nulle part en courant vers moi et en hurlant. Aussi vite, je me détache de ma femme pour réceptionner ma fille. « _ Oouuuf. Tu deviens de plus en plus lourde dis donc toi ! Je ne pourrais plus être capable de te porter bientôt !» Elle sourit à cette remarque et m’enlace de ses petits bras. « _ Non. Tu vas toujours me porter ! Oh ! Papa faut que je me cache sinon Saskia va me retrouver ! » « _ Ah non non, c’est fini le jeu là. Vous allez casser encore quelque chose. » réponds-je rapidement, je la garde prisonnière dans mes bras. Oui je fais un peu mon trouble fête mais là. Je ne tiens pas à acheter quelque chose d’autre hors de prix, nous peinons à payer le tout. Une fixation ça va, mais une étagère…  Jouer à cache-cache je suis d’accord, mais pas dans la maison. Saskia arrive dans la pièce, elle doit sûrement sortir de la chambre de Louise. « _ Re-bonjour. » Quand je la vois, je me souviens que je suis arrivé en retard, très en retard. Je me retourne un peu vers ma femme, toujours Louise dans mes bras « _ Oh. Oui. Désolé Anne, je suis arrivé très en retard. Je ne pensais pas que le travail me retiendrait autant que ça. » « _ Oui je sais, Saskia m’a prévenue, on t’a tous attendu pour manger - sauf Louise qui a déjà mangé avant et qui ne va pas tarder à aller se coucher. » Je souris et hoche la tête, légèrement coupable d’être arrivé en retard. Je regarde la stagiaire et lui demande « _ Ça s’est bien passé ton après-midi ? » je l’ai vue ce matin mais j’ai dû partir de mon bureau pour aller enquêter dehors, pour trouver des informations afin de faire mon article, la laissant se débrouiller comme une grande. Apparemment, elle a réussi à rentrer toute seule sans se tromper d’arrêt. La dernière fois que nous étions rentrés ensemble, on est descendus un arrêt trop tôt - c’est un peu de ma faute aussi d’avoir réagi tardivement.


Dernière édition par Anthony Martell le Mer 26 Nov 2014 - 23:11, édité 1 fois
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Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
super lama en quête de secrets


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› PROFESSION/ETUDE : Journaliste pour HB Culture Magazine & babysitteuse
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyMer 26 Nov 2014 - 13:51


Cela faisait suffisamment longtemps que Saskia était chez Anthony et sa famille pour que chacun ait pris ses marques avec la nouvelle venue qu'elle était. Son stage avait bien démarré, et lorsqu'elle ne cherchait pas d'appartement convenable - et surtout abordable - dans la ville de Chicago, qui était si nouvelle pour elle, elle pouvait enfin s'adonner à une chose qu'elle aimait tellement : le journalisme. Enfin, journalisme... pas au sens que peut-être, trop de personnes l'entendent. Mais enfin, depuis la fin de ses études, depuis son retour au Pays de Galles, on lui accordait le droit d'être rémunérée pour ce qu'elle faisait, et plus important encore, on lui donnait un réel statut de journaliste.
Alors, certes, elle n'était que stagiaire en pseudo-formation à la con. On ne lui accordait pas encore de contrat à longue durée, on ne lui montrait pas encore qu'elle était une pro et connaissait les ficelles du métier, mais cette opportunité offerte par Julian, et mise en pratique par Anthony, lui donnait l'air dont elle avait besoin.
Livrer ses pizzas ou faire la caisse ou supermarché du coin à Huntington Beach ne l'épanouissaient pas, et elle se sentait toujours en attente d'autre chose.
Alors voilà, Julian avait été là, et à présent, son ancien collègue Anthony prenait le relais en allant jusqu'à l'accueillir chez lui. Anne, sa si douce et gentille femme, et Louise, sa fille démoniaquement trop mignonne, aimaient sa compagnie, et elle aimait la leur. Toutes deux complémentaires, mettant à profit deux facettes de la personnalité de la jolie rousse, lui apportait la vie sociale dont elle avait besoin pour survivre dans un monde qui, finalement, lui était tout nouveau. Il semblait bien loin, le temps où elle pondait un article par jour sur son blog, où elle n'était jamais à cours d'idées et de scoop, où suivre une fille aux cheveux roses pendant deux heures dans la rue faisait un bon reportage.

Pourtant, cela ne faisait pas bien longtemps que la rousse avait pris l'avion, une valise dans chaque main, pour rejoindre Chicago. Excitée comme une enfant, elle avait sautillé dès son entrée dans l'aéroport. Alors si au début de son expérience, son paternel l'avait accompagnée et donc évité une honte solitaire, par la suite, on l'avait regardée bien étrangement. Elle avait beau ne jamais prêter attention aux impressions des autres, il fallait avouer que par contre, lorsque les responsables de sécurité vous posaient des questions un peu trop précises ("êtes-vous sous l'emprise d'une quelconque substance illicite mademoiselle?"), là, par contre, ça posait problème. Après ses quelques mésaventures avant de voler dans les airs, l'américaine attérit dans un endroit totalement inconnu. Elle fut accueillie par un taxi qui lui fit traverser la ville dans sa forme nocturne; les éclairages lui donnaient un air fantomatique, et pourtant, c'était une ville qui ne semblait pas vouloir dormir. Les yeux écarquillés, le regard émerveillé, Saskia sut immédiatement qu'elle se plairait, ces quelques mois, dans cette grande ville, avec ses habitants si différents les uns des autres et qui lui faisaient voir autres choses que ses connaissances d'Huntington Beach et de Cardiff et sa jolie amie Penarth.
Elle qui craignait l'absence de jetée était pourtant charmée par la vie qui émanait de Chicago. Aucun doute, une grande ville américaine, ça avait de la gueule. Et alors qu'elle essayait d'envoyer un message à son daddy pour lui dire qu'elle était bien arrivée, elle ne regardait même plus son écran, mais par la fenêtre, qu'elle finit par ouvrir pour en sortir la tête et laisser ses cheveux couleur feu voler derrière elle et son sourire enfantin illuminer les rues.

Puis elle avait rencontré Anthony Martell. Cet ancien collègue de Julian, qui avait accepté sa présence chez lui. Dès son arrivée, oeut-être même avant les présentations, elle lui avait offert une cravate verte fluo confectionnée par ses soins ainsi qu'un livre pour lequel elle avait pris conseil auprès de Julian. Anne avait dû accueillir, malgré elle, une belle toile d'un artiste gallois, ami de la mère de Saskia. Enfin, Louise avait eu un gros bisou - malgré le fait qu'elles ne se connaissaient pas, oui oui-, et le plus grooos paquet de bonbons du monde (enfin, cela restait encore à prouver, mais Saskia avait composé ce paquet de bonbons de toutes les sucreries inédites qu'elle avait pu un jour goûter).
Bizarrement, Saskia s'était tout de suite sentie à l'aise. Peut-être même trop. Mais cela ne l'avait pas empêché de chercher un appartement, et de le chercher encore actuellement. Et elle en visitait régulièrement, des taudis hors de prix.

Et pourtant, ce jour là, en sortant du travail, l'apprentie journaliste avait visité une petite perle qui lui plaisait bien. Atypique, le lieu était totalement vintage : papiers peints colorés et vieux parquets y étaient de mise. Et elle adorait ce côté vieillot mais qui a vécu.
Et cela posait problème. Parce que quitter la famille d'Anthony lui brisait le coeur à l'avance. Alors, en rentrant chez eux, elle en avait parlé à Anne,sans oublier de mentionner le futur retard de son mari.
La rousse adorait la femme d'Anthony. Douce mais forte, la mère de Louise aimait s'ouvrir à elle, et Saskia adorait évidemment lorsque l'on se confiait à ses oreilles. Généreuse, madame Martell était également belle et attentionnée, aimante envers sa fille et son mari. Elle semblait également être une femme complexe et très subtile, et c'était dans qualités qui étaient chères à la jeune femme. Si évidemment, comme avec tout le monde, elle ne parlait que très rarement d'elle et de sa vie, elle se retrouvait dans son regard et se sentait acceptée.
Alors lorsque cette dernière lui avait parlé de son appartement, elle sut qu'elle pourrait lui en reparler pour enfin se fixer sur un choix.

Puis il y avait eu Louise qui était rentrée dans le salon doucement mais surement, comme un petit chat à l'affût de la prochaine bêtise à commettre.
Saskia s'était doucement glissée sous la table à laquelle les deux femmes étaient appuyées, et attendant que la petite fille la cherche, lui sauta dessus avec un petit cri suraigu (c'était à se demander si elle ne s'était pas davantage effrayée elle-même que fait peur à la fillette). Louise rit au éclats, puis Saskia, agenouillée au sol, la tira vers elle et commença à la chatouiller, riant autant que la pauvre petite victime.

" T'as plein de bêtes qui te montent dessus, hiiiiiii " fit-elle avant de lui poser la paume de sa main sur le visage et de la laisser glisser dans les doux cheveux de l'enfant. " C'est des gentils animaux. Comme l'éléphant violet de l'histoire d'hier. D'ailleurs, tu crois que tu pourrais gagner à cache-cache contre lui?" Elle baissa la tête, au-dessus de celle de Louise, pour voir son visage. L'enfant riait toujours aux éclats. " Regarde-moi bien. Je suis Ding-Dong l'éléphant violet et ..." Elle poussa gentiment Louise, qui se retrouva assise par terre. " ET JE VAIS ME CACHER HAHAHA" .
Elle sortit en trombe du salon, ses cheveux volant derrière elle, rigolant comme une bienheureuse, puis repassa brusquement la tête par l'encadrement dans la porte, ses mains agrippées à lui, tout à coup très sérieuse. " Oublie pas, le four et le trou des toilettes ça compte pas. ". Puis elle ressortit en riant à nouveau aux éclats.

Quelques heures après, alors que Saskia avait fait une petite pause pour rédiger un petit article sur son vieil ordinateur pendant que Louise faisait quelques opérations mathématiques sur une vieille feuille de brouillon rose fournie par la rousse, avant de reprendre la diabolique partie de cache-cache, Anthony rentra du travail.
Lorsqu'elle arriva devant lui, elle lui sortit son sourire le plus angélique possible.

" Re-bonjour!"
"Re! T'as vu, j'ai rangé tes livres! "
Pourquoi mentionner qu'à cause de ses jeux idiots, ils étaient tous tombés de la bibliothèque à présent cassée?
" Au fait, je peux mettre du scotch à ta bibliothèque. Sinon je dois avoir du fil de pêche dans ma valise. C'est ma faute, je vais me rattraper, promis. "

Il s'excusa auprès de sa femme. Heureusement, pour une fois, elle était fière de pouvoir dire qu'elle avait bien fait la commission; il faut dire que le noter sur chaque paume de sa main, sur son bras et mettre un rappel sur son portable, ça aidait un peu.
" Ça s’est bien passé ton après-midi ? " demanda-t-il.
" Oui, ça va, j'ai servi du café à Connor, la photocopieuse est en panne mais je suis sur une affaire de licenciement abusif. Si ça se trouve je pourrai en-fin publier ! Et puis je viens de finir l'article que tu avais vu ce matin. Je pourrai te le faire lire d'ailleurs? Il est mal luné le boss en ce moment, il a peut-être ses ragnagnas. "
Impossible d'arrêter la demoiselle lorsqu'elle était lancée.
" Et toi, et toi, et toiii? Raconte, ta piste !! "

Puis, le plus naturellement du monde, elle commença à chanter une comptine pour enfants que Louise avait dans la tête depuis qu'elle était sortie de l'école.
Une soirée normale chez les Martell, quoi.
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyMer 26 Nov 2014 - 18:58


Elle semble être contente d’avoir réussi à ranger mes livres, je suis surtout content de voir qu’ils n’ont rien. J’y tiens beaucoup. Ce sont des livres que je suis fier de montrer aux invités, ils ont une valeur inestimable à mes yeux. Tout journaliste possède des références bibliographiques. J’ai appris à ne pas m’en pouvoir passer. Pour résumer, ils ne sont pas là pour faire joli sur les étagères, à prendre de la poussière. Je m’en sers vraiment et des fois Saskia pouvait se permettre d’en prendre un et le lire pour se nourrir. Elle prend très au sérieux de ce qu’elle fait. « _ Oui et je t’en remercie. » Une pause, je regarde Louise qui prend un léger air gêné, elle comprend de quoi je parle mais elle essaye de passer à autre chose en me faisant un autre câlin. Je souris légèrement, j’essaye de détendre l’atmosphère, de montrer que je ne leur en veux pas. « _ Ils sont si bien rangés que je pense que même si vous aviez réussi à refixer l'étagère, je n’aurais rien remarqué. » Et toute compte fait… La seule personne qui peut vraiment réparer les meubles cassés, c’est bien moi. Parce que je doute fortement sur les capacités de réparation de Saskia. Je grimace légèrement, parce que j’imagine comment la stagiaire répare ma bibliothèque… La voir s’énerver parce que l’étagère ne tient pas au scotch, encore moins à un fil de pêche - d’ailleurs qu’est-ce qu’elle fait avec un fil de pêche dans sa valise ? Je prends un air interrogatif, je fais un geste du menton la désignant « _ Je peux te poser une question ? As-tu déjà réparé une bibliothèque ? » Je dépose Louise qui décide tout d’un coup s’asseoir sur mon pied et qui s’agrippe à ma jambe. « _ Parce que honnêtement, je n’ai jamais vu une bibliothèque tenir avec un fil de pêche… Mais tu sais quoi ? Ce n’est pas grave, ce sont les choses qui arrivent. » Oui, on fait tous des accidents stupides et celui-ci n’est pas très grave tant qu’il n’y a pas de blessé et que ça peut être réparé. Il n’y a pas vraiment mort d’homme.
Vous savez, Saskia. Je ne regrette pas du tout de l’héberger le temps qu’elle se cherche un appartement. Elle apporte vraiment de l’ambiance dans cette maison et… Je dois avouer qu’au tout départ, ça a énormément surpris Anne quand elle a appris que nous l’accueillons. Parce que ce n’était pas vraiment dans mes habitudes de faire ça. J’ai eu un bon nombre de stagiaires, de débutants et tous avaient réussi à se trouver un logement. La plupart étaient hébergés chez des amis ou dans la famille. Saskia ne connaît personne dans cette ville et je trouve ça assez courageux de s’aventurer dans l’inconnu comme ça. Sans connaître personne. Je me rappelle d’avoir eu un coup de fil de Julian il y a un bout de temps, il m’a demandé si ça ne me dérange pas du tout d’utiliser mes relations pour accueillir une amie à lui dans le journal. Je sais ce que c’est de se trouver un logement décent à Chicago, y a beaucoup de bonnes arnaques et j’ai failli tomber dedans quand j’étais étudiant.
Après avoir récupéré mon sac à dos pendant qu’elle est partie dans son monologue, je réagis vite en la pointant du doigt quand elle a parlé d’avoir servi Connor « _ Hep. Il t’a demandé combien de fois le café Connor ? Parce qu’il est peut-être gentil, mais il a tendance à abuser de son statut pour prendre les stagiaires comme serveurs de café. » et c’est grâce à qui hein ? Oui. Bon. C’est un peu de ma faute dans tout ceci… Quand Connor est arrivé dans l’équipe, il a été sous mon aile et je surveillais ce qu’il faisait, vérifiait s’il ne faisait pas des bourdes et bien sûr, j’ai abusé de mon statut pour lui demander de m’amener des cafés. Je n’ai pas imaginé que c’était contagieux cette mode, j’ai subi ça moi aussi… Mais faut bien que ça s’arrête. Par contre, Saskia vient de m’annoncer une nouvelle qui peut être mauvaise… « _ Et comment ça la photocopieuse est en panne ? Elle sera remise en état demain quand même ? Parce que j’en ai besoin… » Je ne veux surtout pas être bloqué dans ma rédaction des articles. J’essaye de marcher, mais avec Louise qui est assise sur ma chaussure un peu trempée par la neige, agrippée à ma jambe, ce n’est pas facile du tout. Je lui demande du regard si elle peut descendre, mais elle reste agrippée à ma jambe. Je continue de marcher en boitant légèrement vers Saskia, je marche juste à côté d’elle que je suis déjà libéré de l’emprise de ma fille. Elle s’est agrippé sur la jambe de ma stagiaire. Je réprime un petit rictus en l’entendant. « _ Si je touche le sol, je vais être attaquée par pleins de bêtes ! » « _ Oui, je lirai ton article et tu pourras m’en parler un peu plus de cette affaire de licenciement abusif ? Parce que je crois que je suis vraiment tombé sur le même cas. » Une pause, je fais une moue de réflexion, mon regard est rivé sur le plafond avant de regarder Saskia. « _ Enfin… Plus ou moins. Cette piste m’en a beaucoup appris d’où mon retard… » Je ne suis plus trop sûr avec tout ce qu’on m’a raconté. Anne arrive derrière moi et met sa main sur mon épaule et nous parle à notre intention. « _ Le repas va être prêt dans trente minutes. Tu t’occuperas à le sortir sans te brûler comme Saskia. » Je hausse les sourcils et regarde ma stagiaire, brûlée par un four ? « _ Comme si j’allais me brûler moi.»    fais-je, très sûr de moi. Elle sourit légèrement et lève les yeux au ciel. Elle pose son menton sur mon épaule, je la sens sur les pointes de ses pieds. « _ Mangez sans moi, je vais aller m’occuper coucher Louise. » « _ Je veux que Saskia me raconte une histoire ! » « _ Oui elle te racontera une histoire à la fin. Mais maintenant direction à la salle de bain. Hop hop ! » fait-elle en claquant les mains. Louise se détache de la jambe de Saskia en fredonnant la comptine. Je me demande ce que c’est cette comptine, parce que je ne la connais pas. Enfin moi et les comptines… « _ Hé ! Il y a quoi dans le four ?! » interpelle-je mais Anne n’a pas voulu me le dire, occupée à poursuivre Louise jusque dans la salle de bain. Je soupire et me dirige vers le four et observe « _ Oh. Des pizzas ! » On va bien se régaler. Je sors de la cuisine et invite Saskia à me suivre. On traverse le couloir pour aller dans mon bureau, mais on s’est arrêté devant la chambre des amis pour qu’elle récupère ses affaires. Quand elle est revenue, je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir lui apprendre un truc « _ D’ailleurs, bonne remarque sur le patron. Il est de mauvais poil en ce moment. Tu sais pourquoi ? » fais-je en ouvrant la porte avec un léger sourire, j’allume la lumière. On voit un peu le bordel dans cette pièce, avec pleins de post-it sur mon ordinateur et sur le mur derrière. Une carte de la ville accroché au mur du côté gauche qui a des punaises sur certains endroits. Sur ces punaises, il y a quelques annotations accrochées. Des classeurs empilés et surtout, surtout… Beaucoup de papiers à tout va. Le pire dans tout ceci, c’est que dans ce bordel je m’y retrouve. Je l’invite à s’asseoir sur une chaise. Je reprends la phrase « _ Sa femme vient de le pincer en train de filtrer avec sa secrétaire hier soir. Peu de personnes le savent mais ça va pas tarder à circuler. » une pause je dépose mon sac et m’assieds sur mon fauteuil roulant. Je soupire d’aise, ça fait du bien de retrouver son fauteuil après une telle journée. Je tourne un petit peu vers Saskia « _ Et j’imagine qu’il a râlé quand il a vu que j’ai été absent. » J’ai bien fais exprès de partir dans l’après-midi, je ne voulais pas entrer dans son bureau patienter pendant une heure à écouter déblatérer ses conneries. « _ Il t’a demandé où j’étais ? » je grimace un peu, de toute façon je sais que je ne pourrai pas y échapper demain. Ah. C’est dur des fois d’être le journaliste.
En attendant que son ordinateur soit prêt à ouvrir l’article que Saskia a écrit, je lui raconte mon après-midi. Depuis quelques jours, je suis sur une affaire sur une entreprise qui est en train de couler et qui va fermer le mois prochain. Je devais déterminer pourquoi et expliquer ce qui s’est passé, j’ai voulu interviewer le patron mais il n’a pas voulu me voir. Donc je suis passé par les employés sous une autre identité, mais je n’ai pas obtenu des résultats concluants. Je suis tombé par hasard sur une jeune fille qui y travaille. J'ai cru la connaître, je l’ai déjà vue quelque part lors d’une certaine interview. Je suis allé chercher dans les archives et j’ai retrouvé une photo d’elle. Bien sûr tout ça, j’ai expliqué à Anne et à Saskia, à quelques de mes collègues qui m’ont un peu aidé sur le coup. Il s’agit de l’une des employées de l’entreprise ennemie. Celle qui s’en sorti victorieuse en volant tout les marchés de son adversaire. Entreprise qui va fermer quoi. La plupart m’ont fortement conseillé de ne pas aller plus loin, de me contenter du minimum et de passer à autre chose.
Vous savez, moi je ne suis pas du genre à laisser tomber après un tel scoop qui s’annonce être énorme. « _ Donc, la dernière fois je t’avais dis que j’ai retrouvé une ancienne employée qui était dans la banque Maroon Financial Credit Union et qui se retrouve tout d’un coup dans la GreenChoice Bank. J’ai essayé de lui parler mais je n’ai pas pu, elle n’a pas voulu mais ça ne m’a pas empêché de contacter un de mes amis qui travaille dans l’informatique et de me trouver son dossier. Son CV ne montre pas qu’elle a travaillé dans Maroon Financial Credit Union, c’est comme si elle n’a jamais travaillé. Donc je suis allé à l’accueil de GreenChoice Bank pour faire transmettre mes coordonnées à son ancien collègue mais aussi, son ex. Il m’a appelé l’après-midi où on était censé d’aller manger. » Par conséquent, je n’ai pas eu le temps de manger quoi ce que ce soit et mieux vaut pas commencer à parler de bouffe. « _ Il m’a donné un lieu de rendez-vous et c’est le lieu le plus paumé de Chicago que j’ai jamais vu… Je ne pouvais pas me commander à manger parce que je n’étais pas du coin. Au départ j’ai cru qu’il allait me planter, mais il est arrivé en retard à cause du trafic métropolitain. Et on a discuté un bon moment. Ce que j’ai pu apprendre, c’est vraiment du lourd. » je hausse les sourcils, je prends un air légèrement grave. Je suis resté immobile un instant avant de me reprendre, j’ouvre mon sac et sort un cahier. « _ Cette fille vient bien de Maroon Financial Credit Union et a été licenciée pour des raisons inconnues. Elle a postulé dans la GreenChoice Bank en tant que secrétaire du directeur… Depuis tout le début, elle espionnait cette banque et transmettait les informations à la banque d’où elle venait. » Une pause et je dépose mes affaires sur le bureau. « _ C’est bien un espionnage d’entreprise, ce qui est interdit… » Je soupire et fait quelques gestes avec mes mains. « _ Mais c’est bien plus que ça. Je ne sais pas quoi, mais c’est pas à cause de l’esprit de compétition que cette banque a voulu couler son adversaire. » Je hausse les épaules et garde mon air grave, parti un certain moment dans mes réflexions. Je me reprends et montre du doigt l’ordinateur de Saskia qui tourne. « _ Enfin bref. Fais-moi voir ce que tu as écris ! »
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MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptySam 29 Nov 2014 - 13:18



Il fallait bien l'avouer, Saskia était une catastrophe ambulante. Mais pour une fois, ce n'était pas elle qui avait achevé le meuble des Martell. C'était la mini-catastrophe ambulante de la maison. Oui, c'était plus facile de rejeter la faute sur les autres. Comme si elle avait été sa petite soeur, presque.
Heureusement, Saskia savait y faire avec l'enfant. Hormis quelques verres cassés, il n'y avait pas beaucoup de dégâts à recenser depuis que les deux demoiselles se connaissaient. Il fallait dire que si les deux aimaient se courir après dans la maison comme si elles étaient deux enfants du même âge, la rousse se surprenait parfois à tenter de sérieuses conversations avec elle. Sur le ton de la rigolade, elle lui conseillait alors de lire beaucoup, de s'intéresser au monde. Et alors, à ce moment de l'échange, elle allait chercher un de ses livres, remplis d'images du globe, dévoilant sous les yeux ébahis de la fillette, les plus belles merveilles de la planète. Elle lui parlait du Pays de Galles avec une passion qu'on lui connaissait si bien. Du bruit des vagues, de la jetée, lorsque le soleil, caché par les épais nuages, se levait un matin d'hiver.

Saskia acquiesça lorsqu'il la remercia. Il savait qu'il pouvait compter sur elle, il n'avait même pas besoin de la remercier. Elle pouvait, à son échelle, réparer ses petites bêtises dans la maisonnée.

" J'ai déja vu mon père le faire, il s'est donné un coup de marteau sur le doigt... le scotch, c'est plus pacifique !" sortit-elle en guise de réponse à la question de son collègue journaliste.
Louise s'agrippa à la jambe de son papa. Saskia sourit.|" Parce que honnêtement, je n’ai jamais vu une bibliothèque tenir avec un fil de pêche… Mais tu sais quoi ? Ce n’est pas grave, ce sont les choses qui arrivent.  "
" Si on n'essaie jamais, c'est sûr qu'on ne verra jamais ce miracle se produire " fit la rousse, tout sourire, prête à tenter de nouvelles expériences.

Finalement, il ne fallut pas attendre bien longtemps que la jeune femme n'apporte matière à un nouveau débat : Connor. Le patron de la galloise d'origine avait beau être en temps normal sympathique et de bonne compagnie, il fallait avouer que ces jours-ci, il l'était moins et se montrait davantage pointilleux et irritable. Et il ne fallait pas tenter de tester la patience d'une Saskia Reynolds.
Avec un petit air mutin et coupable, elle joignit ses deux mains faussement nerveusement, baissa la tête et leva le regard vers son interlocuteur.
" Oui, bon, je ne lui en servi que deux, à partir du troisième, je lui ai servi froid exprès... " Elle passa le détail du désormais mythique cri presque trop aigu pour sortir du grand gars musclé qui l'avait éjecté de son corps lorsqu'il avait voulu boire d'une traire sa grande tasse de "café très serré", du hurlement sur Saskia et de sa réponse Vous m'avez pas demandé à ce qu'il soit chaud, engagez un spécialiste café. Bon, certes, après, elle avait fini par renverser la cafetière sur quelques notes personnelles, mais chhht...
" Oui, elle avait les feuilles encore ce soir, mais la gestionnaire passait des coups de fil, je pense que ça ira demain. Au pire on recopie les trucs à la main ! " apporta-t-elle comme élément de solution, avec une ironie plus que palpable. Au pire, pas grave, ça lui évitait de trouver une technique plus ou moins subtile pour ne pas servir de "larbin photocop' " le lendemain.

Elle baissa les yeux sur Louise, toujours accroché à son paternel.
" Si je touche le sol, je vais être attaquée par plein de bêtes ! "
La jeune femme, sentant Louise accrochée à sa jambe, se pencha en sa direction et chuchota :
" Je vais te dire un secret, mais le dis à personne... Elles sont très gentilles les bêtes, elles ne mangent que les méchants monstres qui font peur. Elles te grimpent dessus parce qu'elles pensent que tu es leur copine! "
Elle enchaîna sa tirade par un clin d'oeil et remit les mots d'Anthony dans un ordre compréhensible dans son esprit.
" Oui, merci pour la relecture! Tu seras honnête hein ! Oui je te dirai pour l'histoire de licenciement, mais je n'ai pas encore beaucoup d'infos malheureusement, Connor ne me laisse pas beaucoup de libertés... "ajouta-t-elle avec un petit air déconfit et un peu déçu. Elle savait qu'elle ne pouvait pas s'attendre aux droits d'un grand reporter reconnu dans le milieu depuis vingt ans, mais si on ne lui donnait pas la chance de montrer qu'elle était quelqu'un d'autre que la grande étourdie rigolote et provocatrice, elle ne risquait pas non plus de faire ses preuves. Et si elle pouvait, aux premiers abords, paraître immature et trop excentrique pour suivre une affaire sérieusement, elle n'en était pas moins dévouée, intelligente et sérieuse. Mais peu importait, ce n'était pas la première fois qu'elle était confrontée à ce problème, ce n'était d'ailleurs surement pas la dernière fois, et elle le savait, c'était les risques à prendre lorsque l'on possédait son caractère et donc, pas l'envie de changer pour autrui.

Anne leur parla du repas. Pizzas.
Evidemment, il y eut rappel de la brulure de la rousse.
" Comme si j'allais me brûler, moi"
" Me regarde pas comme ça, un four, ça brûle. Il m'a pris pour de la viande comestible, c'est pas ma faute! " fit-elle, sachant très bien que sa réflexion était totalement idiote, mais son côté enfant était indomptable. Dieu qu'elle en avait marre d'être aussi maladroite, d'oublier les choses basiques de la vie et se souvenir de détails tellement inutiles. (du genre "Connor a oublié de son agrafeuse dans le bureau de Stessy parce qu'ils étaient trop occupés à commenter son nouveau fond d'écran"). Puis elle s'enquit de répondre à sa chère Anne : " Mais non, mange avec nous !" avant de rassurer la petite Louise : " Oui oui, je viendrai, mais va te laver, t'as trop couru, tu voudrais pas qu'on croit que tu es une petite fille sâle? Choisis-moi une histoire à lire ou te raconter si j'arrive pas tout de suite. "

Les deux femmes Martell quittèrent la pièce, et finalement, les deux journalistes leur emboîtèrent le pas.
Saskia rentra dans ce qui était sa chambre provisoire - une pièce devenue l'antre de la fée électrique - , s'empara de son vieil ordinateur et son calepin Moleskine rempli de gribouillis, et - oh surprise ! - de post-its multicolores griffonés inexploités et rejoignit son collègue, les bras chargés, dans son bureau.

" D’ailleurs, bonne remarque sur le patron. Il est de mauvais poil en ce moment. Tu sais pourquoi ? "
Elle hocha négativement de la tête et finit par ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes lorsqu'il lui apprit le nouveau potin. "  Sa femme vient de le pincer en train de filtrer avec sa secrétaire hier soir. Peu de personnes le savent mais ça va pas tarder à circuler.  " lui avait-il répondu avant de s'affaler dans son fauteuil.
" Oh non!! Comment tu sais ça? " lui demanda-t-elle, peinant encore à y croire. Elle qui le voyait particulièrement sévère- et il avait bien raison de l'être- avait du mal à l'imaginer en train de flirter. " Il n'a pas particulièrement râlé mais j'ai dû lui dire que tu étais sur une affaire de fou! Heureusement que c'est vrai d'ailleurs. " fit-elle en rigolant. Puis elle continua : " Il a pas insisté, il a préféré s'en prendre aux petits nouveaux " conclut-elle.
C'était le bon moment pour enchaîner sur son affaire, et c'est ce qu'il fit. Alors que l'ordinateur de la rousse peinait à redémarrer et à ouvrir son fichier, elle tendit une oreille attentive envers son hôte. Cette affaire avait l'air, effectivement, d'une ampleur assez énorme. Pendue à ses lèvres, elle ne fit aucun commentaire immédiat, si ce n'est avec son regard, exprimant tout ce par quoi son esprit semblait passer alors que monsieur Martell expliquait la chose. Au final, elle répondit :
" Tu vois, t'as bien de pas écouter ceux qui te disaient de laisser tomber. C'est certain qu'il y a un truc plus gros encore, là-dessous. J'avais fait quelques recherches aussi, qui pourtant n'avaient rien à voir, justement, le licenciement abusif... " Elle posa son ordinateur sur le sol, près de l'endroit où elle était assise, et ouvrit son calepin Moleskine. Elle tourna quelques pages, faisant une moue concentrée, avant de laisser son visage s'éclairer devant la double page griffonnée de partout qu'elle venait de retrouver. " VOILA! J'ai rencontré un certain Jack Vince, qui s'est plaint d'un licenciement abusif, et qui voulait traîner son ancienne entreprise employeuse en justice. Je n'ai pas eu le temps de me pencher plus sur la question de l'entreprise, parce que c'est encore tout neuf, mais maintenant que tu me reparles de cette histoire, je me souviens du nom ... Bref, ils l'ont licencié en lui affirmant plus ou moins qu'il s'agissait d'une "promotion", lui donnant un rendez-vous en très petit comité, pour lui expliquer qu'à présent, il serait employé par une autre entreprise mais qu'il serait mieux payé. J'en ai déduit qu'ils avaient un ou plusieurs contacts à la concurrence qui les faisait rentrer de l'autre côté, avec un meilleur salaire, pour les appâter et faire gagner le silence. Dans le sens inverse, s'ils refusent d'aller à la concurrence, bah, ils restent renvoyés... Mais le nom... " Elle tourna sa petite page. " Maroon Financial Credit Union !!" Elle se leva comme si elle fêtait la victoire d'un match de rugby (Pays de Galles rpz) décisif. " ET !! Je me demande s'il n'y a pas un lien familial du coup. Si le contact qui les fait rentrer à la GreenChoice Bank n'est pas de la même famille qu'un membre de la direction de Maroon Financial Credit Union"
Elle  s'écroula sur le fauteuil, essoufflée comme si elle avait parcouru un 3x500 mètres en un temps record. Son esprit ressortait de ses notes, et le retour à la réalité était étrange. Le lien entre leurs deux affaires était ... lui donnait envie de fouiller encore plus, de ne plus s'arrêter...

Ah oui, l'autre article...
Son ordinateur fit un petit bruit de vieil ordinateur qui essaie de faire comprendre à son propriétaire, que ça y'est, il est réveillé et qu'il n'y a pas de quoi l'insulter. Saskia se pencha pour le rattraper. Elle ouvrit son fichier et tendit l'ordinateur portable à Anthony. Changement de sujet, changement d'ambiance. Elle savait très bien qu'il ne serait pas publié, cet article, et était consciente qu'il s'agissait, pour son tuteur Connor, d'un test parmi d'autres, pour savoir si elle était capable de faire des recherches au bureau et sur le terrain, et aussi d'écrire correctement. Elle s'était appliquée, pour ces lignes sur les événements culturels du week-end à venir à Chicago. Elle avait dégoté les concerts <>underground les plus secrètes et introuvables mais aussi les soirées plus tendances et intellectuelles, les vernissages au quatre coins de la ville et tout ce qui s'en suit. Et son écriture était soignée, ses phrases travaillées et retravaillées. Elle espérait qu'il plaise à Anthony, à défaut peut-être, de plaire à Connor. Mais ça, elle le saurait le lendemain, entre une tasse de café froid servi et une photocopieuse qui avale peut-être encore les feuilles.
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MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyDim 30 Nov 2014 - 17:54

Oui. C’est une bonne chose que Saskia n’essaye pas de refaire exactement comme son père: se prendre un coup de marteau sur le doigt. Je n’ai pas pu m’empêcher de grimacer, parce que je sais ce que c’est de se prendre un coup de marteau dans le doigt et ça fait mal. « _ Oui. Le scotch c’est plus pacifiste mais moins résistant. » Niveau esthétique, je ne sais pas ce qui est le plus beau ou le plus moche. Mais peu importe, Saskia restera sur le scotch parce que c’est moins violent et plus discret. Alors que moi je resterai sur le clou, mais ça… Se prendre un marteau, c’est apprendre. Ça nous met surtout en garde qu’on doit faire attention quoi. Je hausse les sourcils et reste silencieux à ce qu’elle me dire. « _ Tu as déjà fais ça ? » « _ Tony, ça ne coûte rien d’essayer non ? Après tout l’étagère ne tient pas et on peut essayer avec le fil de pêche et si ça ne tient pas, tu pourras t’acheter de quoi bricoler. Ça nous ferait peut-être des économies non ? » Je regarde Anne qui est intervenue avec un sourire ancré à ses lèvres. Je reste silencieux et regarde Saskia, je sens Louise serrer à ma jambe. Je soupire et montre mes deux mains. « _ Ok. On verra demain. Ce soir j’ai pas la tête à réparer quoi ce que ce soit. » Surtout après une telle journée de ouf. J’aurai la tête ailleurs et je me prendrai à coup sûr le marteau dans le doigt à la même façon que le père de Saskia.
Je penche légèrement la tête, intrigué par la tête que fait ma stagiaire. Qu’a-t-elle foutu ? À coup sûr, je comprends tout de suite qu’elle a fait une bêtise. Je fais le surpris en apprenant qu’elle lui a servi froid. « _ Tu lui as servi le café froid à la fin ? Bien joué…! » je n’ai pas pu m’empêcher de sourire au coin, j’imagine parfaitement la scène. Je regarde Anne qui hoche la tête. « _ Ça te rappelle pas des souvenirs hein ? Il faut que tu apprennes à Connor qu’il ne faut jamais demander du café aux stagiaires. En particulier les filles, parce qu’elles sont douées. » mon sourire disparut sous la phrase. Je lui fais un regard innocent « _ Non mais je ne demande jamais de café à Saskia. Je te le jure. Je m’en sers moi-même. » « _ Rien qu’à Saskia ? » « _ Anne, je ne demande jamais de café à qui ce que ce soit. » fais-je le plus sérieusement possible. Je sais très bien qu’elle me taquine là-dessus mais voilà, j’accepte rarement les propositions du café, parce que j’ai déjà été victime des farces. J’ai déjà subi le courroux d’Anne quand elle était dans le journal, dans la même section que moi. Elle en avait marre de servir du café, c’était plus ou moins ça qui a fait, que notre relation a très mal commencé. Maintenant on en vient au sujet de la photocopieuse, où je me fais du soucis par rapport à demain. « _ Ah… Je n’ai vraiment pas envie de retourner à l’âge de pierre. » fais-je dans un soupir. « _ J’espère qu’elle sera en forme demain. » oui je parle de la photocopieuse. Je me rends compte à quel point je suis dépendant de la technologie, c’est fou. Je sais que les journalistes de l’ancienne génération n’avaient pas ces genres de bidules - comme ils le diraient. Ils faisaient tous à la main ou à la machine à écrire. Franchement… De tout ça, je préfère l’ordinateur et d’imprimer. C’est moins fatiguant et ça me permet d’écrire plusieurs articles en même temps, je ne suis pas que sur un seul… Je jongle sur au moins quatre sujets différents et je dois surtout donner un article dès la fin de la semaine au rédacteur. Ce qui n’est pas près d’être prêt.
« _ Ah bon ? Elles viennent pour me chatouiller ? » je souris et secoue la tête. Louise ne se détache pas pour autant de la jambe de Saskia, elle n’ose pas toucher le sol et je sais bien que ça ne va pas durer longtemps. « _ J’ai toujours été honnête. » fais-je dans un sourire au coin, avant de soupirer à propos de Connor. « _ C’est ça être stagiaire, on te laisse vraiment pas la liberté. J’ai ressenti la même frustration que toi quand j’ai commencé. Connor est passé par là aussi. » Tout le monde est passé par là. « _ Heureusement que ça ne dure pas. » Et je sais bien que Saskia est consciente de la chance qu’elle a quand même. Elle forge son expérience avec les autres et je dois avouer que le fait qu’elle soit sous le même toit que moi, ça aide encore plus. Elle voit ce que c’est vraiment être journaliste, ils ne se contentent pas de ne rien faire une fois chez eux. Ils écrivent même à des heures improbables et des fois enquêtent en dehors des horaires de boulot. En même temps, ça lui permet aussi de me voir, moi, comment je travaille.
Le four ouais… Je la regarde toujours, avec ce même air. Un four qui la prend pour de la viande comestible. Que ce n’est pas de sa faute. « _ Notre four est végétarien ! Il ne mange pas de viande sinon il aura déjà mangé tout les repas ! » ajoute Anne assez rapidement, elle se donne un air intelligent, mais je sais qu’au fond elle blague et suit dans le délire de Saskia. Moi je suis dépassé. Je ne comprends pas leur délire ou je n’ose pas le faire. « _ Oui le four est gentil ! S’il était un méchant il ne serait pas dans notre maison ! » ajoute Louise. Bon, je suis un peu largué, c’est parce que moi je suis fatigué et j’ai faim surtout. Une faim de loup. « _ Oui Anne, mange avec nous. » « _ On verra si Louise sera couchée à ce moment-là mais il est possible que je prenne du temps. » « _ Au pire, j’éteindrai le four quand il sera temps et je laisserai le plat dedans en attendant. » fais-je dans un léger sourire. Anne me répond du regard et elle semble être partante au vue de notre insistance. Je suis quand même capable d’attendre pour manger avec Anne, c’est juste quelques minutes et je ne vais pas mourir de faim pour quelques minutes. Même s’il s’agit des pizzas… Je peux tenir. Non ?
Après que les filles sont parties dans la salle de bain, nous nous dirigeons vers mon bureau, en passant devant sa chambre. Elle récupère ses affaires et je lui annonce la petite nouvelle qui ne va pas tarder à faire un tour après m’être assis. Je souris légèrement, je tourne un petit peu pour jouer. « _ Ce matin je suis allé à son bureau pour lui parler d’un article, mais je suis tombé sur lui dans la pleine conversation avec sa femme au téléphone. Il essaye de régler les problèmes mais… Elle lui a raccroché le nez. J’ai entendu presque toute la conversation. Il a fait comme si rien n’était. » Une pause, je me retiens de sourire. « _ Je suis allé voir sa secrétaire après et je lui ai demandé comment ça se fait qu’il est de mauvaise humeur. Elle l’était aussi et m’a gentiment envoyé balader. Je lui ai demandé s’il y avait quelque chose entre eux et elle a réagi. » Je me gratte l’arcade sourcilière, légèrement embêté. « _ J’ai réussi à lui faire cracher le morceau. Malheureusement, je n’étais pas seul avec elle, un autre collègue a entendu et en a parler à d’autres. Ce n’est pas moi qui ait lancé la rumeur. » fais-je en levant les mains en guise d’innocence, je suis peut-être fourbe dans le fond. Je ne ferai jamais ça au rédacteur en chef. Je le ferai bien pour Connor, mais voilà. Pas des rumeurs sérieuses, juste des drôles. Faut bien mettre de l’ambiance… Saskia me répond qu’il n’a pas particulièrement râlé. Je souris et je hoche la tête, complètement d’accord: je suis vraiment sur une affaire de fou et j’ai bien peur de perdre le contrôle des choses après. Il faut que je fasse vraiment attention avec ce genre d’affaire. « _ D’accord. »
Vient le moment où j’explique mon après-midi. Ce que j’ai appris. Ce que j’essaye de sortir de mon sac, sont quelques preuves des licenciements abusifs que le jeune employé a réussi à retirer en toute discrétion. À la base, je ne pensais pas qu’il ferait ce genre de chose, c’est vraiment interdit et il risque vraiment son métier. J’écoute attentivement Saskia prendre la parole, je fronce les sourcils quand elle sous-entend qu’il y a un lien avec ce qu’elle travaille. Je mets ma main devant la bouche et je laisse échapper une petite moue approbateur quand elle me dit que j’ai bien fais de ne pas écouter les autres. Dans ces situations de ce genre, il ne faut qu’écouter à soi-même. Toujours. Je me redresse de mon fauteuil quand elle me raconte ce qu’elle a appris, prenant un léger air grave. Je relève un peu la tête en même temps quand elle se relève, annonçant le nom de la banque en question. Je la laisse continuer dans sa lancée, complètement passionnée, complètement… Dans son travail. Une fois qu’elle fut as.. enfin écroulée sur son fauteuil. Je me suis dis, que c’est plutôt bien de ne pas être dans un café avant de rentrer. Parce qu’il y aurait probablement des regards de travers et on ne serait vraiment pas discret. C’est quelque chose qui ne se répète pas. Je prends un air songeur et je me mets à réfléchir. Je m’affale un peu plus dans mon fauteuil et me met à tourner un peu de droite à gauche. Un tic qui m'aide à réfléchir.
« _ Hmm… Et tu l’as vu quand ce Jack ? » Une pause. Je plisse les yeux avant de me redresser brutalement et de taper du poing ma main, comme si je viens de comprendre le truc. Je laisse échapper un juron. « _ Merde… » je regarde Saskia, avec un air sérieux. « _ Faut que tu le rappelles, que tu ailles le voir. Lui dire de quitter la ville, le plus loin possible. Il faut que ça soit que toi qui le voit et que tu lui dises ça. Il n’est pas en sécurité. » Une pause, je me masse le front. « _ S’il s’est plaint du licenciement abusif aux journalistes, c’est que la police n’a pas écouté. Qu’ils l’ont envoyé balader. Si c’est vraiment un licenciement, pour aller dans l’autre entreprise, en étant bien payé. Moi je vois pas beaucoup de gens refuser, surtout quand il s’agit d’une excellente paie. Jusqu’ici on n’a pas eu des plaintes de ce genre-là. Ce mec, s’il témoigne, s’il le hurle dans tout les toits, il va se faire tuer. » Silence. Je me retourne pour allumer mon ordinateur avant de reprendre. C’est vrai. Si Saskia dit vraiment qu’il y a eu des autres personnes qui ont refusé, où sont-ils ? Ils ne se sont pas plains ? De toute façon, j’ai là une liste que le mec m’a donné plus tôt, je pourrai faire des recherches bien que j’ai déjà commencé parce que deux personnes étaient sur mon chemin de retour. « _ C’est le tout premier non ? Je me demande ce qui est arrivé aux autres employés licenciés… J’ai eu la liste de ceux qui sont partis, j’ai pas retrouvé les deux premiers… Parce que tu vois… Jack a de quoi les faire poursuivre en justice, mais il n’a pas la protection en attendant. La banque fautive ne laisserait pas les témoins en liberté, sauf si elle s’est assuré que ce témoin s’est bien tu. » Je hausse les épaules, comme si c’est d’une évidence. « _ Y a deux manières pour eux de faire taire. Le payer avec de l’argent ou la mort. » Une autre petite pause. Je hausse les sourcils et finis par soupirer « _ Eh bien. Ces affaires-là sont liées. Faudra pas faire trop de bruits en dehors je pense. Surtout pas à la banque. » Je me disais bien que Saskia avait une affaire de ce genre et ça. Ça m’inquiète un peu, si elle a perdu contact de cet ancien employé, genre il aurait disparu et tout. La disparition ne se remarquerait pas, surtout quand Jack vit seul. « _ Au fait, Jack, il a de la famille ? »
On passe à autre chose, l’article de Saskia. Je prends son ordinateur portable et le mets sur mes genoux. Je lis l’article après l’avoir remerciée. Je mets ma main devant ma bouche et je reste silencieux pendant quelques minutes. « _ Sérieux ? Y a un concert le week-end prochain ? » murmure-je surpris. Pas loin en plus, bah merde ça m’apprendra à ne pas me renseigner et à être trop à fond dans ce que je travaille. Je fronce les sourcils, mes pensées sont à moitié vers l’histoire des banques qui sont assez louches. Enfin bref, je me reprends après avoir lu et relu l’article. Je prends une inspiration et soupire en clignant les yeux. « _ Hé bien… C’est très bien tout ça. Le style, moi je n’en ai rien à dire, je m’accroche je n’ai pas de mal à te lire. Les phrases sont fluides. C’est du bon travail ça. J’apprends des choses… Mais. » oui. Il y a toujours un mais Saskia, lui dis-je du regard avec un léger sourire. « _ Y a tellement d’informations d’un coup. Tu dis dans cet article qu’il y a les vernissages, les concerts… En bref, tu me dis tout ça, je ne sais plus comment trier ces informations. » Je fais une petite manipulation sur son ordinateur mais ce dernier rame et ne veut pas me laisser bouger le curseur de la souris. J’attends un petit instant et je réussi à sélectionner une phrase que je fais surligner en bleu. Je tends l’ordinateur à Saskia. « _ Par exemple, cette phrase qui annonce qu’il y a un concert à Broadview, moi j’irai pas là-bas. Parce que. 1) ce concert est bien petit et c’est avec un groupe que nous, habitants de la ville connaissent pas. 2) c’est pas loin de l’hôpital, ils vont s’attirer des ennuis et les gens qui iront à ce concert. J’aurais vraiment pas envie de passer une nouvelle nuit en cellule. 3) c’est pas parce que je commence à être à court de chiffre, mais je peux continuer jusqu’à… 14 ? » je regarde le plafond et je me mets à secouer la tête. « _ Non… 16. » je me reprends en secouant la tête. « _ Enfin bref. Faut juste pas mettre tout les concerts ou les vernissages. Je mettrais plus ceux qui sont au centre-ville, c’est ce qu’il y a de plus important. La majorité des habitants vont au centre ville justement pour ça. Ils ne restent pas forcément chez eux.» Mon ordinateur laisse échapper des alarmes de réception de mails. C’est ce qui m’a interrompu. Je fronce les sourcils et me retourne vers mon ordinateur avant de lâcher un juron. « _ Merde. J'ai oublié de l’éteindre… » je regarde ma boite mail et m’étrangle. « _ Argh. » 193 messages non lus. Ce sont des mails, la plupart des SPAMS. Ah mais ils font chier ! Ma tête se pose contre mes bras qui sont sur le bureau. Complètement découragé à l'idée de devoir tous les trier.
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyDim 7 Déc 2014 - 15:15



Il en fallait, de l'énergie, pour passer une journée à courir partout au bureau mais aussi dans les rues pour parfaire ses enquêtes, puis revenir, le sourire aux lèvres, auprès de sa famille.
Et pourtant, cette énergie était spontanée lorsqu'il s'agissait des Martell. Saskia avait beau passer des jours éreintants, à lutter entre le chauffage étouffant du bureau et le froid glacial de l'extérieur, duquel elle tentait de se couper par un petit bonnet vert qui faisait ressortir ses cheveux roux, et un manteau noir qui cachait le haut de ses gants assortis à son bonnet.
Il fallait l'avouer, cet hiver la changeait bien de Huntington Beach, mais elle en appréciait la nouveauté. Un réel hiver, comme dans les films que l'on passait à la télévision à Noël. Avec des petits nuages qui s'échappaient de leurs lèvres lorsqu'ils les ouvraient. Avec le bruit assourdissant du froid, des paroles qui semblaient froides parce qu'elles étaient diffusées dans un air en constante circulation glacée. Avec ces feux de cheminée que l'on aimait retrouver chez soi, ou des bras accueillants dans lesquels on aimait se blottir en revenant d'un travail difficile.
Alors même si Saskia ne faisait pas à proprement parler de cette famille, qu'elle n'avait ni père ni époux à qui faire une étreinte, la chaleur qui émanait de cette maison - radiateurs mis à part -, la rousse passait toujours le pas de cette porte avec le sourire. Et même si elle était consciente qu'il serait physiquement compliqué de se rendre en soirée, dans le parc du coin afin de noter ses inspirations du moment sur les pages de son Moleskine, ces moments de solitude et de contemplation du monde ne lui manquait certainement pas autant qu'elle l'aurait songé. Anthony, Anne et Louise lui offraient cette famille qu'elle n'avait plus depuis longtemps. Alors qu'elle avait une famille éparpillée entre Penarth et Huntington Beach, et qu'elle n'avait jamais été aussi loin de ce qu'elle pouvait penser appeler "maison", elle ne s'était jamais sentie aussi à sa place. Entre son complément de formation que lui avait offert son Julian et la famille qu'il lui avait fait connaitre en attendant de se poser en solitaire, la jeune femme était plutôt gatée, et ne s'en plaignait évidemment pas. Et si souvent, lorsqu'elle passait une soirée, autour de la table des Martell, elle se rappelait qu'il lui fallait trouver son propre appartement, parce que cela se faisait, et que ceci était une solution à court terme, elle se souvenait aussi à quel point la solitude que pourtant elle aimait tant allait être bien triste après avoir vécu parmi eux.

" Oui. Le scotch c’est plus pacifiste mais moins résistant. "
Saskia resta bouche bée. Belle image. La résistance, la paix, etc... Puis son visage s'illumina.
" Tu trouves que quand on kindnape quelqu'un et qu'on l'empêche de parler avec du scotch, ça fait pacifiste et que c'est facile à enlever?" objecta-t-elle avec un petit air fier et mutin. Humour noir bonjour.
" HA!! " ajouta-t-elle plus fort, tendant l'index comme si elle avait la solution à la famine, la guerre, et le sens de la vie.  
Après le soutien de l'intervention d'Anne, Saskia lui fit un petit clin d'oeil avant de faire une petite moue, relevant son visage, regardant Anthony de haut, avec une attitude faussement arrogante et fière.
"Cher ami, ne l'as-tu pas encore compris, ici, ce sont les femmes qui ont le pouvoir ici. "

Puis la discussion se tourna à nouveau vers leur sujet préféré : le bureau. Quel duo pitoyable ils faisaient : passionnés, ils l'étaient peut-être trop, et de temps en temps, la rousse avait pitié pour Anne qui devait les supporter. Pour ça aussi, elle l'aimait, Mme Martell : sa patience.
" Oui, c'était marrant, t'as loupé le boss qui crache sur une maquette de couverture. La prochaine fois je filme. "
Puis sa chère Anne surrenchérit aux dires de son époux.
" Non mais je ne demande jamais de café à Saskia. Je te le jure. Je m’en sers moi-même "
" Rien qu'à Saskia? "
" Anne, je ne demande jamais de café à qui ce que ce soit. "
" C'est bien vrai! le défendit-elle avant de reprendre, prête à déclarer la nouvelle guerre des coussins : " Mais qui c'est qui nettoie derrière toi quand tu en mets partout dans la cuisine, avant que les collègues te critiquent ? " Puis, ne pouvait garder son sérieux, elle rigola comme une enfant avant de donner une tape amicale sur l'épaule de son collègue.
La photocopieuse semblait être un sujet sensible pour Anthony, qui fit son regard inquiet et sombre. Oui, il avait raison, être journaliste sans photocopieuse, ce devait être bien laborieux... Mais parce que les femmes ont toujours LA solution -totalement inintéressée évidemment -, la rousse sortit, accompagné d'un magnifique air angélique:
" Au pire on utilise celle du 3e étage, y'a Toma, un petit nouveau comme moi apparemment, je lui servirais bien quelques cafés... " Puis elle tourna son visage à nouveau vers Louise, avec une petite grimace tristoune et mignonnette : " Oui, elles viennent pour te chatouiller, mais elles sont tristes, elles ne pensaient pas te faire peur ... "

Puis elle revint dans la conversation plus sérieuse. Au moins, on ne pouvait pas reprocher à l'apprentie journaliste son manque d'adaptabilité. Elle commença même danser gentiment pour décrocher avec malice Louise de sa jambe, alors qu'elle répondait à Anthony. C'était bien vrai que tout le monde passait par là, et elle en était bien consciente. Mai autant on ne pouvait pas lui reprocher son manque d'adaptation, autant son impatience lui jouait souvent des tours. Elle écrivait depuis des années ses propres articles, qui commençaient à se faire reconnaitre dans le milieu... Alors pourquoi servir encore des cafés? Bon, son petit doigt lui disait que demain, elle serait plutôt de corvée de photocopieuse... ¨Peut-être même avec celle du 3e...
" Oui mais c'est pas drôôleuuuh... Il me fait écrire des trucs qu'il sait pertinemment inutiles. Je vais finir par écrire anonymement! "bouda-t-elle. Une vraie gamine, vous dis-je. Ce qui ne lui donnait évidemment pas raison. C'était l'une des difficultés du métier, se faire accepter comme au moins égal.
Et pourtant, elle était heureuse, rien que de travailler dans ce bâtiment, entourée de journalistes professionnels. Parfois même, on lui demandait un coup de main, quelques infos, et voilà, elle se retrouvait à faire son petit détective dans les rues encore très inconnues pour elle, de Chicago. Et Saskia face à l'inconnu, c'était quelque chose. Moins elle connaissait, plus elle s’intéressait. Alors forcément, certains collègues - certes, peu nombreux, ils étaient peut-être deux... - la trouvaient bien efficace. Même si elle confondait deux interviews ou deux lieux de rendez-vous, ou si elle tombait en essayant de prendre des photos de foufou pour prouver telle ou telle chose. Son esprit étrange lui faisait trouver des renseignements à une vitesse presque affolante. Son esprit logique n'était pas mathématique ni adulte. Il était rempli de codes, de couleurs, de virages pas possibles, mais qui au final, étaient des raccourcis.

" Notre four est végétarien ! Il ne mange pas de viande sinon il aura déjà mangé tout les repas ! "
" Oui le four est gentil ! S’il était un méchant il ne serait pas dans notre maison ! "
Saskia ne put s'empêcher de sourire. Ah, ces petites femmes. La crème de la crème. Chantilly, même. Puis elle reprit son air le plus sérieux du monde, avec une touche de tête de discriminée (oui oui ça existe lorsque l'on s'appelle Saskia Reynolds : il y a une tête pour tout).
" MAIS C'EST PARCE QUE JE SUIS ROUSSE !! " Elle se tourna vers le four avec un air de défi ultime, tendit son poings vers lui pour l'affronter. " Et NON je ne me teindrai pas les cheveux ! Brûle-moi si tu veux, je brûlerai rousse et fière! "
Sentant le regard dépassé d'Anthony, elle tourna le regard vers lui, bloquée dans sa position de "Zorro femme rousse, prochainement sur vos écrans", ne sachant comment réagir, avant finalement de revenir dans une position... bah adéquate dans la cuisine de ses hôtes.
Et puis, bon... c'était un collègue... Et il fallait bien se rendre à l'évidence, la demoiselle avait tendance à l'oublier un peu trop vite.

Anne avait l'air d'accord pour manger avec eux, Saskia lui sourit avant qu'elle n'aille coucher le petit diablotin préféré de la rousse. Ils allaient bien être capables de l'attendre, de toute façon, ils allaient parler boulot.
Quelques instants passent et les voilà, d'ailleurs, dans le bureau d'Anthony Martell, qui, aussi professionnel puisse-t-il être, était en train de jouer avec son fauteuil de bureau en racontant à la jeune stagiaire le dernier potin du bureau. Saskia écarquilla les yeux. Ah oui, c'était vraiment, vraiment du lourd. Elle avait de quoi le faire chanter.
Plus ou moins pour blaguer, elle demande avec un sourire en coin à son collègue : " Je vais écrire un article anonyme là-dessus tiens. Tu crois qu'il comprendra qui c'est? Je peux toujours signer par un 'Pas Anthony Martell'. "
De toute façon, visiblement, il n'était pas le seul au courant.
Mais Saskia n'était pas vicieuse pour un sous. Si elle écrivait un article sur lui, ce serait plus pour la blague que pour vraiment le faire chanter, évidemment. Mais dans son esprit, les façons de blaguer là-dessus auprès de son chef s’enchaînaient et elle n'avait que l'embarras du choix.

Puis les deux journalistes parlent de leur après-midi. Anthony lui raconte l'affaire qui lui a pris tant de temps et d'énergie, alors que son interlocutrice écoute, sagement concentrée. Leur discussion se fait brutalement sérieuse. L'autre côté de leur relation se montrait enfin en soirée, alors qu'ils n'avaient qu'à peine pu se parler dans la journée.
Et la façon dont leurs affaires s’emboîtaient emballait le coeur de la jeune femme, complètement passionée, des étoiles dans les yeux alors qu'Anthony lui répondait.
" Je l'ai rencontré il y a quelques jours, mais je viens juste de faire le lien avec ton affaire !" Elle regarda dans son calepin. " Oui, il y a deux jours. Il compte vraiment sur la presse pour l'aider, et je veux pas le laisser tomber. Je lui ai déja demandé ce qu'il comptait faire, mais la fuite ne semblait pas être envisageable pour lui, il a sa famille et tout... Bon, j'ai gardé son numéro sous un autre nom dans mon portable, je le rappellerai vite... " Elle tourne encore pensivement quelques pages de son Moleskine.
" Je lui ai demandé si il a déja entendu parler de trucs comme ça de la part d'anciens collègues. Un certain Marc Hardy est parti de l'entreprise il y a quelques mois, et Vince n'a jamais eu de nouvelles, alors qu'ils s'entendaient bien. Il le trouvait distant et déprimé, mais il ne s'est jamais posé de questions avant que tout ça ne lui arrive. "
Vous savez, ces papillons qui dérangent votre estomac lorsque vous voyez ou recevez un message de la part de l'être aimé? C'était cette sensation que Saskia éprouvait à cet instant, alors que ses doigts tremblaient d'excitation sur son calepin.

C'était d'ailleurs peut-être ça, son problème.
" Y a deux manières pour eux de faire taire. Le payer avec de l’argent ou la mort. "
Cette phrase la mettait en joie. Encore de l'inconnu.
Elle n'avait pas peur.
Elle voulait juste protéger Jack coute que coute. Cela faisait partie de son métier.
Mon dieu, son métier.
Elle était journaliste, et était sur une affaire. Avec un collègue avec qui elle aimait partager son quotidien. Et même si la suite de mots qu'il venait de poser oralement était lourde de sens, elle ne lui faisait pas peur.
" Oui, il a une fille de quelques mois, et une épouse qui travaille dans le prêt-à-porter. Tu comptes faire quoi pour l'affaire là du coup? Elle leva ses yeux clairs vers lui, avant de tenter ce qu'elle voulait tenter... même si elle savait très bien qu'il désapprouverait. " Je voulais infiltrer la Maroon Financial Credit Union. Ou faire de la lèche à leur directeur en trouvant dans quels bars il traine. Le faire boire. "
Elle n'avait pas assez peur. On lui disait souvent.

Puis elle se plongea dans ses pensées chaotiques et complètement désordonnées alors qu'il lisait son article. Article, qui, soit dit en passant, semblait bien futile à côté de l'affaire de laquelle il venaient de parler. Puis son regard sembla se réveiller vaguement alors qu'il lui commentait son article.
Elle acquiesça pendant qu'il parlait, montrant qu'elle entendait son avis avant de confronter sa propre opinion :
" Justement, je ne veux pas parler plus des événements majeurs comme tout le monde le fait. Chicago est plus que l'image qu'elle renvoie, avec ses trucs de riche ou plus connus. Ce petit concert est un groupe qui mérite d'être connu, avec des idéaux géniaux. " Elle se pinça la lèvre supérieure en réfléchissant à ce qu'Anthony lui disait. Son opinion était importante pour elle. Alors elle lança le débat. " MMmmh... justement, pourquoi pas changer de point de vue, et dans ce cas ne pas faire un truc sur les événements anticonformistes, atypiques? C'est prêt de l'hôpital, mais justement, c'est une ambiance à imaginer, à décrire, de nouveaux mots à utiliser dans un article. Et puis si on attire plus de gens, ce sera moins douteux. Et puis, c'est pas parce que c'est un petit concert qu'ils vont aller débrancher les malades de l'hôpital!" ajouta-t-elle avec une dose d'humour noir pour laquelle on pouvait la regarder de travers.

Saskia Reynolds était aimée ou détestée pour son esprit hors des convenances et authentique. Et Anthony Martell était apprécié parce qu'il était ouvert aux idées de la rousse, mais restait avant tout honnête. Et son avis comptait toujours pour miss Reynolds, aussi casse-couille puisse-t-elle être.
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyLun 8 Déc 2014 - 2:05

« _ Heu… » J’avoue que je n’ai jamais pensé sous cet angle-là. Saskia lance une exclamation de victoire et je secoue la tête « _ Franchement, je me pose pas ce genre de question et je pensais pas à ça ! Et c’est pas avec du scotch que tout les problèmes peuvent être réglés. » fais-je en la désignant du doigt, complètement pas d’accord. Rabat-joie bonjour. Je souris légèrement.
« _ Et mesdemoiselles, vous verrez demain que j’ai raison. Une étagère ne tiendra pas avec un fil de pêche. J’ai toujours raison MOI. » j’insiste bien sur le moi, en me désignant du pouce. J’adopte un air supérieur, qui fait un peu rappeler au rédacteur en chef. Je suis sûr que j'ai raison et que les clous sont les meilleurs moyens de fixations et ce n’est certainement pas un fil de pêche qui ira remédier ce problème ! Par contre, si jamais ça marche… Bon. Je crois que je serais vraiment dans la merde pas possible avec les filles au pouvoir. Je me sens vraiment en infériorité numérique aussi. C’est déjà pas du jeu…
Je hausse les sourcils surpris par ce que Saskia me raconte « _ Bah mer…mince ouais tu aurais dû filmer, ça aurait dû être une vidéo d’office pour l’anniversaire du rédacteur en chef. » Je me suis rattrapé de justesse en évitant de dire un gros mot devant Louise. Anne n’aurait vraiment pas aimé ça. Puis après, Anne me fait rappeler les souvenirs à l’époque où nous commencions tout les deux le journalisme. J’avoue ne plus jamais demander de café et Saskia vient à mon secours. Je la désigne de ma main, je dis à Anne du regard: bah voilà, qu’est-ce que j’ai dis. Par contre, la suite me fait grimacer et je regarde Saskia avec un air embêté. Je secoue la tête: « _ Hé. Tu n’étais pas censé le dire… » « _ Ah… Ce n’est pas nouveau ça Anthony, je croyais que tu avais progressé, mais je vois que non. » Elle rigole. je soupire et j’entends Saskia rigoler aussi, elle me donne une tape amicale sur mon épaule. « _ Au fait, Saskia. C’est vraiment toi qui a fait ça toute seule ou tu n’as pas été influencée par Anne ? L’idée de servir du café froid ? » lui demande-je intrigué. « _ Non Anthony, elle l’a fait vraiment toute seule. Saskia, t'as-t-il raconté comment nous nous sommes rencontrés ? » Je la regarde avec un air de lui dire: pitié ne lui raconte pas ça. Elle sourit « _ Faut bien lui raconter ça et certains collègues sont au courant, c’est mieux de l’apprendre par nous même non ? » Je soupire et fait un geste vague de la main lui faisant signe qu’elle peut le raconter. Je m’occupe de Louise « _ Quand Anthony était définitivement embauché en tant que journaliste, il était devenu un tyran pour les stagiaires. Il ne cessait jamais de nous donner des ordres: chercher du café, faire des photocopies pour lui, transmettre un message… J’ai été la stagiaire à l’époque. Je lui servais du café sans râler et un jour j’en ai eu marre de son attitude. Il n’utilisait jamais des marques de politesses. » « _ Parce que j’étais concentré dans ce que je faisais Anne. Je pouvais pas tout faire. Oui j’ai été un con à cette époque. » fais-je en guise de commentaire, mauvaise foi quand tu nous y tiens. « _ Ça m’étonne quand même tu n’ai pas été lui raconter ça. » Je lève les yeux au ciel et Louise rigole de la situation. Anne reprend. « _ Donc je disais, que j’en ai eu marre de son attitude et j’ai décidé de réagir. » « _ Pas en me servant du café froid non. » « _ J’avoue ne pas l’avoir fait exprès. » « _ Tu es toujours sur cette excuse après tant d’années ? » fais-je avec un air scandalisé. Je n’en reviens pas qu’elle n’a pas fais exprès. Je n’en reviens pas là…! « _ Oui Tony, au départ je ne l’ai pas fait exprès, mais à te voir comment tu as réagi ça m’a fait du bien. Bref. Je viens de sortir le café de la cafetière et c’était bouillant. Je lui ai versé sur la main et sur ce qu’il travaillait. » « _ Brûlure du second degré, je me suis vengé si tu veux savoir la suite... » c’est-à-dire suppression de ses documents, verser du café sur ce qu’elle a travaillé et ainsi de suite. « _ On a fini par avoir une punition pour avoir agi comme des non-professionnels à force de faire des coups bas… » « _ On était mal parti au départ… » fais-je en hochant la tête, complètement dépité. Anne avait travaillé un certain temps au Chicago Tribute avant de donner sa démission et de devenir écrivain à temps plein, mère de foyer d’un autre côté. Louise montra du doigt la cicatrice qui était discrète sur mon poignet. Je hausse les épaules et soupire. « _ Maintenant tu sais pourquoi je ne demande plus jamais de café à qui ce que ce soit. » Traumatisé ? Si on peut le dire…
« _ Tu penses qu’on pourra se servir de la photocopieuse du troisième ? Je croyais qu’ils étaient plutôt radins du papier. » oui la politique des personnes occupant les étages est assez compliquée… Une petite pause et je souris en coin. « _ Tu sais comment nous permettre d’avoir accès. Ce serait vraiment utile Saskia. » Encore, elle aurait vraiment une reconnaissance éternelle de mes autres collègues. « _ Tony, tu peux quand même vivre une journée sans photocopieuse. Ça fera une journée sans que vous gaspiller les feuilles. Vois le positif des choses. » Je regarde Anne et hausse les épaules. « _ Je ne suis pas comme toi, je ne survis pas sans une photocopieuse à proximité. » Ah pitié. Depuis que Saskia est venue, les filles aiment bien me charrier et avoir le dernier mot. Ça change vraiment du quotidien que je vis habituellement quand ma stagiaire n’est pas là…! « _ Je peux te raconter aussi Anthony et la photocopieuse. » « _ Pitié Anne n’en dit pas plus, je me suis déjà fais affiché avec le café. » fais-je en me retenant de rire, un sourire à mes lèvres, bien que j’ai une mine dépitée, à savoir que Saskia connaitra toutes les anecdotes de la vie d’un journaliste débutant que j’étais.
Louise fait une petite moue triste et s’accroche de plus en plus à la jambe de Saskia. J’interviens. « _ Les monstres dans cette maison sont là juste pour toi, ils aiment bien jouer avec toi. Il ne faut pas avoir peur d’eux. » Louise se tient toujours à la jambe de ma stagiaire et je trouve ça amusant: elle ne veut pas marcher sur le sol, parce qu’elle avait peur des monstres qui y trainaient. En particulier les traces de poussières qu’elle pense vivantes.
« _ Si Connor te fait faire encore écrire des articles inutiles durant les trois prochaines semaines, je vais finir par te donner autre chose à faire derrière son dos, mais seulement tu ne lui dis rien. J’ai eu au moins cette chance et contrairement à toi, je ne l’ai pas saisie. » je hausse les sourcils et je regarde ailleurs. J’adopte un petit air innocent et sournois à la fois. Je comptais bien le faire un jour ou l’autre de toute façon, comme à certains stagiaires ouais. Parce que je sais mieux que quiconque ce que c’est d’être stagiaire et je suis le plus sympa des journalistes je pense. Parce que d’abord, je ne demande jamais de café ou de photocopier pour moi… Aussi, je viens de temps en temps aux nouvelles. Saskia pour moi, je trouve qu’elle se débrouille très bien et elle réussit à s’imposer. Surtout auprès de Connor avec cette histoire de café héhé.
Après. Je me retrouve dans le plein milieu du délire autour du four. Je les laisse délirer et je me dis que ça doit être un délire entre les filles. Je laisse passer ça mais je regarde Saskia me demandant où est la logique du fait qu’elle soit Rousse et qu’elle se fasse brûler par le four. « _ Hein ? Notre four a quelque chose contre les Rousses ? » « _ C’est parce que les Rousses sont plus intelligentes que le four ! Il est jaloux c’est pour ça. » fait Louise en souriant de toute ses dents, elle veut paraitre intelligente. Je fais comme si j’étais frappé par sa logique élémentaire « _ ah bah oui forcément… Le four… N’est pas plus intelligent que les Rousses. Ils éprouvent une haine. » Anne me donne un coup d’épaule « _ Ah mais ça compte pour les blonds, les bruns, les châtains.. Et qu’en sais-je. » « _ pas les cheveux noirs, les fours sont plus intelligent qu’eux. » Louise vise son ennemie à l’école maternelle et qui avait les cheveux noirs. Je regarde Anne et me retient de rire. Ce n’est pas drôle à la base, mais j’aime beaucoup sa façon de penser. Mon père a les cheveux noirs, alors forcément cette façon de penser me plait énormément. « _ Tu as effectivement raison. » Je reçois une petite tape discrète de ma femme sur mon épaule, je grimace et exagère sur ma douleur « _ Aow. » ah ah. Oui Anne est puissante quand elle frappe - ironie bonjour. « _ Louise, tu ne le dis pas à l’école d’accord ? »fait-elle, ah effectivement. Ce n’est pas une bonne idée vu de comme ça. Je n’y avais pas pensé du tout…
Je ne dois pas oublier les pizzas qui sont actuellement en train de cuire dans le four, si ça sent le cramé, ça sent Anne en colère et qu’on va se retrouver… Sans rien à se mettre sous la dent, si ce ne seraient que des pizzas cramées.
Après m’être assis sur mon fauteuil fétiche, je lui raconte le dernier potin qui n’est pas encore répandu et je pouffe de rire quand Saskia a eu la merveilleuse idée de signer un article anonyme. « _ Un conseil: signe jamais un article anonyme. On te reconnaitrait de toute façon… Même si tu mets un pas Anthony Martell ! » quoique… Le rédacteur en chef pourrait s’en prendre à moi… Je perds mon sourire après cette pensée: me faire disputer par ce dernier… Ouais, ça ne me tente pas vraiment…
On reprend notre sérieux tout les deux et on parle de nos affaires qui sont en fait liés. Ce qui est bien surprenant mais à la fois rassurant, si c’était dans les mains d’un autre collègue, je pense que j’en aurais bavé pour collaborer ne serait-ce un peu avec lui. Surtout quand il s’agit de Connor. Des fois c’est un petit con. J’écoute Saskia en faisant une pause entre deux phrases de mes conclusions, je laisse échapper un autre juron qu’Anne n’aurait pas aimé d’entendre. « _ Bordel de merde… » Je ne suis pas du genre à dire des gros mots mais là, c’est vraiment du lourd. Je reprends et après je m’arrête, laissant à ma stagiaire parler. « _ Hmmm… Ça n’annonce vraiment rien de bon tout ça… Tu devrais vraiment le revoir et insister à ce qu’il déménage avec une autre famille. Qu’il nous donne l’adresse une fois installé. L’important pour lui, c’est de mettre sa famille en sécurité, là ce qu’il fait il l’expose carrément au danger et c’est vraiment irréfléchi. Si Vince compte sur la presse, sans vraiment compter sur la police, faut qu’il s’attende à des représailles. Crois-moi, s’il continue toujours à faire le con.. Enfin sa tête de mule. Tu me le diras ici. Pas au lieu de travail et je m’en occuperais. Mais je pense que tu sais bien persuader les gens, donc ça ne te sera vraiment pas compliqué. » Je souris légèrement avant de reprendre. « _ Je pense continuer à enquêter de façon plus discrète sans devoir m’infiltrer dans les banques. » Je prends un air plus grave sur mon visage quand Saskia avoue ce qu’elle pensait faire. Je secoue la tête et montre tout de suite mon désaccord. « _ Non. Saskia. Non. Tu ne fais pas ça, ni ça. Ok ? Et ne va pas le faire derrière mon dos parce que je le refuse. » fais-je sérieusement, en la pointant du doigt avec mon stylo. « _ Non. Pour l’instant tu t’occupes d’éloigner Jack Vince et sa famille. Après on verra. Moi je vais éplucher les dossiers que Jonah m’a passé cet après-midi. Je vais chercher Marc Hardy. Ça peut être une piste » nom que je fais bien de noter sur le post it et je le décolle pour le mettre sur la pochette qui regroupe toutes les copies du dossier. Je soupire et les observe. Je mets une main dessus. « _ Ce jeune a bien senti que quelque chose ne va pas et dès qu’il a su que moi aussi j’ai senti quelque chose qui ne va pas. Il n’a pas hésité à risquer non seulement sa carrière, mais aussi sa vie à devoir retirer et faire les photocopies. » une pause. « _ Au moins là-bas, la photocopieuse n’est pas en panne. » Humour humour bonjour.
Je prends l’article qu’a écrit Saskia et je me suis mis à lire. J’ai exprimé mon avis et je suis en train de m’occuper à supprimer les messages de ma boite mail, passablement agacé par ces damnés spam. J’écoute Saskia exprimer, je l’observe du coin de l’oeil et sourit du coin. « _ Tu veux donc rendre les événements culturels accessibles aux gens qui n’ont pas forcément les moyens ? » Je grimace un peu. « _ La majorité des gens qui n’ont pas les moyens sont des personnes qui préfèrent vraiment dépenser de l’argent pour autre chose qu’un concert, une expo… Ils s’intéressent pas forcément à ça quoi. À moins que ça soit gratuit. » je supprime un message encore et encore. « _ Promets moi tu mettras pas que c’est une occasion de débrancher les malades de l’hôpital lors de ta correction… » l’humour noir de Saskia des fois ne fait pas rire à certaines personnes, moi ça allait j’ai déjà connu ça. Mais je ne peux pas m’empêcher d’être la plupart du temps au premier degré. « _ Après c’est à voir, y a des règles de l’hôpital qui demande au voisinage d’être silencieux et t’imagines les malades écouter de la musique alors qu’ils veulent dormir ? Et encore, moi si j’étais dans cet hôpital, je voudrais plutôt m’étouffer avec mon oreiller si j’entends du métal. » humour noir re-bonjour.
Mon visage se décompose quand je pense aux patients de l’hôpital qui ne font que dormir, souffrir, se reposer et manger des merdes. Je viens de penser au pizza. « _ Je reviens, j’ai oublié les pizzas ! » fais-je en me levant de mon siège. Je dépasse Saskia et ne l’écoute pas. Je marche assez rapidement dans le couloir pour aller dans la cuisine. « _ Meeerde. » en retard de trois minutes. J’éteins le four assez rapidement, j’ouvre la porte et je prends vite les gants de cuisine pour les mettre dans mes mains. Je plonge mes bras dans le four et récupère la première pizza pour la poser au dessus. Je récupère la seconde et la met au dessus de la première. J’enlève les gants et les dépose à côté. Je prends le torchon et mets par dessus les pizzas. Attendant que ça se refroidisse et que ça soit prêt « _ Anne ! Les pizzas sont sorti et prêt à être mangé ! » fais-je en haussant le ton dans la maison « _ Ok ! » entends-je. Je souris au coin et ferme la porte de four mais.. « _ Aow. » j’ai mis le pouce sur la porte à l’intérieur et la referme. Je le gigote et l’observe. Encore ? Je me fais tout le temps brûler à chaque fois que je mets le pouce de cette façon… Enfin bon, ça n’a pas l’air grave et personne ne m’a vu. Satané four de merde qui aime pas les gens sauf ceux qui ont les cheveux noirs. J’imagine qu’Anne est allée voir Saskia qui est peut-être dans mon bureau pour lui demander de raconter une histoire à Louise avant qu’elle dorme.
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Saskia Reynolds
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MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyDim 14 Déc 2014 - 21:09



Cette froide soirée de février réchauffait les cœurs présents en ce foyer chaleureux.
Chacun avait subi sa longue journée et profitait de ces instants, malgré l'épuisement, pour se ressourcer, profiter de la présence d'autrui - par autrui, on entend évidemment ici d'autres personnes que les collègues. Enfin... Il y avait bien sur ceux que l'on aimait revoir autour d'un bon dîner, d'un verre... ou avant de se mettre en pyjama pour parler boulot. Parce que bon, oui... le boulot pouvait être - était - pour les journalistes, une obsession certaine.

Il fallait avouer qu'après avoir tenté de mener à bien son petit bout de métier de journaliste, Saskia avait eu du mal à rentrer en métro. Puisque c'était l'heure de pointe, la grande rousse s'était retrouvée dans la foule où chacun était solitaire comme jamais, où passer une porte de bus devenait un combat ; sa propre personne contre le monde. Et il fallait bien l'avouer, c'était quelque chose dans la galloise d'origine s'était passé avec plaisir pendant des années. Pour cela, elle n'enviait rien aux grandes villes. Certes, elles possédaient une forme de solitude tout à fait nouvelle et donc à explorer pour notre éternelle isolée, mais cette folie sauvage qui y régnait était déstabilisante. La nouveauté, oui, miss Reynolds adorait ça depuis toujours et s'en nourrissait même. Mais découvrir la cruauté de chacun décuplée par un ensemble d'immeubles, de magasins et de routes plus grand qu'Huntington Beach avait un côté dantesque aux yeux de la jolie rousse. Et cette face sombre de l'urbanité du monde était démultipliée par les transports en communs. Avec cet ado, au fond, qui écoutait sa musique à fond et sans écouteurs, ce quarantenaire étrange qui fixait avec insistance les longues jambes de Saskia ou encore ce bébé qui avait décidé, lui aussi, qu'il en avait marre, et donc de pleurer pour couvrir la musique de l'ado.
Alors l'apprentie journaliste se l'était promis, lorsqu'elle aurait enfin une voiture, à Huntington Beach ou ailleurs, elle profiterait de don de solitude qu'elle lui offrirait. Ne sentir aucune présence trop intrusive à ses côtés, les regards d'inconnus qu'on ne souhaite surtout pas croiser parce que l'on accepte pas d'être traités comme des animaux et de voir son intimité envoyée en bétail, ou les odeurs nauséabondes présentes sous terre, cet endroit où les routes de tant d'individus différents se croisent en journée ou en soirée. Ce labyrinthe fascinant pour Saskia, inquiétant pour d'autres mais pour la plupart des gens, banal. Pour eux, plus rien n'était impressionnant ; pas même cette idée qu'un jour, une poignée d'hommes avaient eu l'idée étrange de creuser un tunnel pour y faire passer des espèces de trains à échelle d'une cité. Ce labyrinthe, cause de tant de fantasmes, d'angoisses collectives, de légendes urbaines, instigateur de romans – réalistes, historiques ou futuristes-, de films de toutes époques -et donc contextes sociaux- différentes, et de tellement d’œuvres d'arts et d'interprétations parfois opposées les unes aux autres. Souvent, lorsque la jeune femme l'empruntait, elle ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce qu'elle avait déjà pu lire sur les catacombes de Paris, les légendes qui en ressortaient. La vie souterraine, et tous ceux qui en faisaient partie, en avaient fait l'histoire ou continuait de l'écrire quotidiennement.
Mais cette vie avait beau la mettre en émois relativement souvent, le fait de se sentir agressée dans son intimité, sans mettre de côté le fait que parfois, eh bien... elle se trompait d'arrêt de métro. Même si elle était sure d'elle et sortait de la rame du métro fièrement, la tête levée, heureuse enfin de quitter cet ado, ce quarantenaire, ce bébé et tous les autres qui l'entouraient et empiétait sur son espace vital, sa bulle d'intimité, sa personne.

Alors même qu'une discussion houleuse sur la réparation d'étagères faisait débat dans la maisonnée, Saskia était plus qu'heureuse d'y participer, au même titre que les autres membres de la famille.
 « Même – surtout – un docteur pourrait utiliser du scotch et du fil de pêche pour sauver l'humanité. Je peux aller chercher un tournevis si tu n'as pas confiance. » rétorqua la demoiselle, un air savant affiché sur son petit minois, le tournant vers la petite Louise ; et non, on ne se doutait aucunement de ce que les deux filles de la maison avaient pu regarder sur le vieil ordinateur résistant de Saskia entre deux parties de cache-cache dans des bibliothèques.
La rousse, se faisant tout un film dans son esprit, imaginant son docteur préféré débarquer pour l'aider à la fastueuse tâche de faire tenir quelques étagères et même des livres dessus, elle ne percuta pas immédiatement la suite de la conversation qu'elle tenait avec ses hôtes.
Finalement, elle réussit à sortir sur ton amusé:
 « J'aurais pas pu attendre son anniversaire de toute façon »
Puis ce fut le café au bureau qui fit débat. Saskia fit un clin d’œil à Anne ; toujours soutenir les femmes dans une discussion. A vrai dire, lorsqu'elles étaient toutes les deux face à Anthony, il fallait bien avouer que les deux femmes étaient toujours solidaires, comme si elles étaient amies d'enfance, alliés toujours contre un ennemi commun du collège, comme si elles avaient subi leur crise d'adolescence côte à côte. Et même s'il n'en était rien, leur complicité faisait bien souvent, visiblement, peur à Anthony, qui se retrouvait seul homme à devoir se défendre. Si Saskia le plaignait intérieurement, elle ne pouvait s'empêcher, dans les faits, de s'amuser de la situation.

Et la suite de la discussion n'allait pas échapper à la règle.
 « Au fait, Saskia, c'est vraiment toi qui as fait ça toute seule ou tu n'as pas été influencée par Anne ? L'idée de servir du café froid ? »
Posant la main sur son cœur, l'air plus qu'offusqué, la grande rousse poussa un soupir de soulagement lorsqu'Anne la soutint. Elle n'en était pas plus surprise qu'à l'accoutumée, puisque c'était habituel, mais l'effort de la jolie maman lui faisait plaisir.
 « Non Anthony, elle l'a vraiment fait toute seule. Saskia, ta-t-il raconté comment nous nous sommes rencontrés ? »
 « Non, c'est pas son genre de devenir sentimental je crois. » répondit-elle avec un petit sourire mutin envers le couple. Puis elle ajouta, l'ai faussement effaré :  « Pourquoi, tu as préféré Anthony à George Clooney ? »

Puis elle regarda le mari et la femme se disputer gentiment en se souvenant de leur passé commun. Ils étaient mignons, quand même, tous les deux. Parfois, il fallait bien l'admettre, Saskia en arrivait à éprouver une once de jalousie envers leur petite famille parfaite. Parfaite dans l'idée qu'elle ne l' était tellement pas: Louise était une vraie petite diablotine, Anthony rentrait souvent tard, Anne tentait de laisser ce cocon douillet toujours plus chaleureux que possible. Mais ils étaient si parfaits dans leur imperfection ; dans leur humanité. Si parfaits que Saskia, parfois, laissait peut-être échapper un petit regard triste ; marque de sa propre blessure amoureuse, blessure oubliée, mais peut-être pas tellement. Elle s'imaginait, malgré elle, et non sans l'éviter pourtant, vivre une vie ainsi, avec Noah. Elle se demandait où il était, ce qu'il faisait. Et elle se convainquait qu'il ne lui manquait pas. Elle refermait la barrière de ses sentiments tristes. Elle oubliait, tout. Toute sa vie ; le moins bon, parfois le meilleur aussi, parce que cela mettait la barre trop haut pour dépasser ce si bon. Elle oubliait à quel point elle rayonnait à Glamorgan, pourtant après l'annonce de sa maladie, qu'elle avait pris soin, évidemment, d'oublier elle aussi. L'oubli était son arme ultime. Alors ce regard triste dont je vous parlais, il se passait qu'une fraction de seconde dans le regard de la jeune femme, et se perdait dans le temps, dans une réalité qui avait été, était encore certainement actuellement malgré son bon vouloir, une réalité qui ne serait jamais. Un passé oublié qui devait l'être pour le bien être de la rousse. Puis cette dernière revenait à la réalité, cette famille si équilibrée.
Et leur histoire. Un sourire ne put s'empêcher de s'échapper de ses lèvres. La complicité du couple l'émerveillait. L'apprentie journaliste ne croyait plus en grand chose, si ce n'était en le pouvoir de chacun de faire de sa vie ce qu'il en entendait. Mais ce mari et cette femme amoureux lui laissaient, l'espace d'un instant, croire en davantage ; croire en l'humanité.

Et si on observait le joli minois de miss Reynolds, on put la voir sourire émerveillée, timidement, peut-être un petit peu émue devant leur histoire. Puis rire. Leur histoire était aussi loufoque qu'elle était mignonne et attendrissante. De grands enfants, voilà ce qu'ils étaient, eux aussi, à leur façon. Elle se pinça la lèvre supérieure, toujours avec un sourire, en regardant la légère cicatrice sur la main d'Anthony. Puis elle pouffa à nouveau :
 « Bien joué Anne. Tu as su montrer qui avait le pouvoir dès le début ! … Enfin, au moins, maintenant, je sais TOUT et je sais quelle arme employer si besoin !... Demain, tu auras peut-être une livraison de café.»

Le troisième, radin en papier ? Rien à foutre, pensa Saskia, songeant au jeune homme qui l'y attendait peut-être. Avec un faux air rêveur, elle approuva à la réflexion d'Anthony. Oh, oui, ce serait utile. D'ailleurs, si la photocopieuse de leur étage n'était pas miraculeusement tombée en panne d'elle-même, la galloise d'origine l'y aurait peut-être un petit peu aidée... Juste comme ça, pour voir...
Mais cette fois-ci, Anne ne la suivit pas dans son délire. Elle lui lança une petite mue déconfite et déçue, se penchant même vers elle pour attirer son attention et lui faire changer de disours. Non non, on a VRAIMENT besoin de photocopieuse, regarde-moiiii !
Elle sentit un nouveau potin arriver, mais Louise serra sa jambe avant qu'elle ne put demander davantage d'informations. Elle continua donc sur le ton rassurant qu'Anthony venait d'employer - pour changer de sujet de conversation avec brio, soit dit en passant :
 « Je te jure, jolie demoiselle, sur la tête de Coco l'abricot, que les monstres sont toujours dits méchants, mais là, ce sont vraiment tes copains, et ils sont tristes que tu aies peur. Allez, fais-leur une blague, réconciliez-vous ! T après, ton papa nous racontera pour la photocopieuse. »

Puis, l'air sérieux, son visage se tourna vers celui de son collègue, fier.
 « Mais sinon, c'était bien tenté! »

Puis elle s'en voulut presque d'insister lorsqu'elle entendit le père de famille lui donner une chance inestimable. Il venait de lui redonner espoir. Lui donner l'occasion de travailler en douce ! Une enquête privée ! La claaaasse. Saskia en rêvait. Du danger, du vrai ; ne pas se faire pincer, enquêter. Avec Anthony. Le rêve, quoi. Son sourire fut reconnaissant, peut-être moins qu'elle ne l'aurait voulu.
 « Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver ! » Elle ne pencha vers Anthony en essayant de ne pas faire tomber Louise dans la mer de monstres de la cuisine, et chuchota à son presque patron illicite :  « Près de la photocopieuse du troisième » Puis elle reprit un son de voix normal.  « En vrai, je serais honorée que tu décides d'avoir confiance en moi. Vraiment. ». Le temps d'une phrase, Saskia avait repris un sérieux qu'on ne lui connaissait peut-être pas assez au travail. Avant d'être une grande enfant en apparence immature, la jolie rousse était surtout une passionnée qui se battait pour exister, exister comme elle le souhaiter ; faire table rase de ce qui encombrer sa vie et se créer son paradis personnel, voilà son combat quotidien. Alors lorsqu'un seul individu le remarquait assez pour lui accorder sa confiance, comme Julian, et peut-être désormais Anthony, elle était profondément touchée et honorée. Surtout qu'elle dévoilait, au final, très peu de choses sur elle-même, si ce n'était son caractère enchanteur et agréable.

Elle ébouriffa les cheveux de la fillette de la maison en rigolant, fière de ce que finalement, malgré elle, elle lui avait enseigné. Oui, les rousses étaient très intelligentes ! Mais les petites Louise aussi. Bon, les petites aux cheveux noirs, par contre...
 « Ah oui, les cheveux noirs sur la tête des petites Lola, par exemple... » compléta-t-elle aux dires de Louise, avec une petite grimace.
 « Louise, tu ne le dis pas à l'école, d'accord ? »
Saskia soutint la demande d'Anne en faisant geste à Louise de rester muette en ce qui concernait tout cela à l'école.  « Si on veut élaborer un plan contre Dark Lola, il faut que ça reste au QG, tu comprends ? »

Anthony installé dans son fauteuil tel un pacha, provoqua une grimace de la jeune femme.
 « Oui, mais un article anonyme non signé, c'est pas drole. »
Une chose qu'on ne pourrait jamais reprocher à Saskia, c'était son manque d'humour ou son côté trop terre à terre. C'était deux choses qui n'existaient pas dans son esprit.

Finalement, la rousse ne releva même pas le juron d'Anthony. Peut-être était-elle habitée de l'entendre parler ainsi, lorsqu'elle passait trop près de son bureau pour aller... faire des photocopies ou du café. Ca l'amusait d'ailleurs toujours d'espionner un peu le papa de Louise, si différent au bureau, sans vraiment à faire attention à l'image qu'il renvoyait de lui, trop occupé à découvrir plein de choses, parfois sans liens mais qui au final avaient tout à voir ensemble. Et c'était un peu – beaucoup – ce qui venait de se passer à l'instant, lui provoquant donc un magnifique juron.
Saskia s'inquiétait aussi pour le père de famille qui était son contact dans cette affaire, alors elle acquiesça sans attendre aux paroles de son collègue.
 « Oui, je vais faire le nécessaire, c'est prévu, il ne peut vraisemblablement pas rester ici ; je crains le pire pour lui. Il est très courageux et pour ça il est génial, mais je ne veux pas non plus qu'il y laisse sa vie, on est donc d'accord. J'ai déjà une idée de ce que je vais lui dire... qu'on le contactera, qu'il est un élément clé de cette affaire, histoire qu'il ne se sente pas exclu, tout ça, mais que sa vie, et celle de sa famille, pour l'instant, c'est prioritaire. »

Tous les deux étaient à fond dans l'affaire. L'effervescence qui régnait dans cette pièce confirnée était aussi belle qu'elle était inquiétante. Ils étaient conscients du danger, mais étaient tout de même heureux de participer à cette histoire ; ils ne semblaient ni effrayés ni trop méfiants en ce qui concernait leur propre personne. Anthony n'avait pas peur pour lui. Saskia n'avait pas peur pour elle. Leur conscience protégeait les autres mais pas leur propre personne, et cela avait un côté effrayant.

Saskia montra son intérêt lorsqu'il parla de continuer son enquête et acquiesça.
Puis...
 « Non. Saskia. Non. Tu ne fais pas ça, ni ça. OK ? Et ne va pas le faire derrière mon dos parce que je le refuse. »

Elle ne bougea pas. Elle ne pipa mot.
Elle ne voulait pas mentir. Honnêtement, elle ne savait pas ce qu'elle ferait. Elle savait que c'était dangereux, et c'était ce qui l'attirait. Elle ne voulait pas faire une promesse qu'elle ne tiendrait pas, tut comme elle ne se sentait pas capable de lui faire peur et de rajouter une pression supplémentaire à une affaire déjà bien sombre en lui disant que non, elle n'obéirait pas, qu'elle le ferait, même s'il était susceptible de faire une crise cardiaque le jour où elle lui passerait un coup de fil, au fond d'un parking, dans une situation critique, avec un énorme besoin d'aide.
Elle fit un geste de la tête, signe qu'elle était d'accord en ce qui concernait « le jeune », et ne put s'empêcher de sourire lorsqu'Anthony évoqua la photocopieuse qui n'était pas en panne.
Histoire de ne pas rester fermée éternellement, Saskia répondit sur le même ton :
 « Oui, mais y'a pas le beau gosse du troisième non plus. »
Ah ah ah, l'humour de journalistes, toute une histoire...

Ce fut le temps de l'article qui dénotait profondément avec celui sur lequel ils planchaient tous les deux. Finalement, les évènements du weekend, on s'en foutait un peu là, maintenant, non ? Mais peu importait, pour une fois qu'on lui donnait un article à écrire, même s'il ne serait pas publié, la rousse se devait de rendre un truc nickel. Un truc original, avec son point de vue sans qu'il ne soit trop affiché. Un article n'était pas là pour donner son opinion sur tout et n'importe quoi. Juste une façon d'appréhender le monde. Et Saskia avait sa propre vision des choses, vision qui ressortait forcément dans ses écrits.

 « Pas forcément que à ceux qui n'ont pas les moyens... mais ces évènements ne sont pas chers du tout, 2 à 5 $, imaginons un public jeune et étudiant, qui en a marre des grosses boites de nuits super chères et clichés, des expos de grands classiques et tout. C'est une autre vision de la culture que j'essaie de montrer. Je voulais donner une place à tout et donc aux plus grands trucs aussi, mais il faut choisir, c'est eux que je préfère sacrifier, ils ont assez de pub ailleurs. » Elle marqua une pause, réfléchit quelques secondes puis appuya encore son argumentation.  « J'ai pas envie d'un n-ième article qui parle des mêmes artistes, qui vendent leurs œuvres des millions pour décorer un salon impersonnel au possible ou du concert du dernier boys band à la mode qui fera tomber les pommes cent nanas prépubères. Je veux du vivant, du concret, de l'original, du sombre, du réel, des punks à chiens dans une cave qui en fait sont de gros nounours ou une jeune qui sort d'une école d'art et vend ses peintures à un prix dérisoire pour payer ses pâtes et sa bière de fin de semaine avec les potes. Des endroits conviviaux qui sortent de l'ordinaire. Pas du clinquant. ... Promis je ne tente pas d'humour dedans. Mais tu sais, que je fasse un article sur le truc près de l'hôpital ou pas, y'aura le concert... autant que y'ait de l'ambiance! Imagine... les punks qui amènent de la ... enfin tu vois... aux malades!?»

Aucun doute, Saskia était têtue. Elle avait beau toujours écouter avec beaucoup d'attention les conseils d'Anthony, elle avait ses idées hors normes, et si elle avait fait journalisme, c'était pour faire entendre sa voix. Pourquoi faire comme les autres?
Bon, peu importait, son collègue avait repris son rôle de père de famille et était parti courir après les pizzas en catastrophe.

La demoiselle se leva, regarda un peu autour d'elle les notes de son hôte, puis prit son ordinateur et l'emporta avec elle alors qu'elle suivait nonchalamment Anthony, concentrée sur son écran.
La même demoiselle n'a pas fait deux mètres hors du bureau qu'elle sent une résistance qui l'empêche d'avancer. Elle s'en fout, elle corrige quand même un peu l'article, alors qu'elle a les idées d'Anthony dans la tête. C'est compliqué, elle tient l'ordi sur ses fesses d'une main, tape de l'autre. Oh, ça la retient derrière!
Rien à faire, elle continue d'avancer en poussant un petit cri soulé.
Puis elle se retourne brusquement, prête à en découdre avec... bah, on ne sait jamais, une peluche qui aurait pris vie ?!
Elle se retourne si brusquement que son joli gilet vert prononce son dernier "craaaaaaaac", au moment où, justement, Anne sort de la chambre de Louise, non loin de là, pour lui proposer de lui raconter une histoire.

" Ca tombe bien, j'en ai une bien bonne! " fit-elle, gênée mais amusée, avant de poser son ordinateur au sol - avec un peu de chance, elle l'achèverait aussi celui-là, en marchant dessus pour aller jeter son joli gilet vert -, sous le regard d'Anne.
Pour détourner son attention, elle ne put s'empêcher de dénoncer la concurrence.
" Je crois que ton mec a fait bruler les pizzas "

L'air de rien, elle retourna deux mètres plus loin, décoinça son gilet de la porte. Ah, du scotch, là maintenant tout de suite, serait la bienvenue...
"LOUISE? Tu connais l'histoire de la fille qui déchire son gilet dans la poignée de porte pendant que l'homme de la famille faut brûler les pizzas? Elle laisse son ordinateur par terre pour apporter un peu de piquant et... "
Alors qu'elle se baisse pour rattraper, justement, son cher et vieil ordinateur... Son portable tombe de sa poche et ses composants s'éparpillent sur le sol.
" LOUISE? Tes parents t'ont déja parlé de la loi de Murphy? Non? "

Bon, ça sent bon la pizza. Immobile, un pied suspendu en l'air pour éviter quelconque autre dégat, son ordinateur dans ses mains, telle une statue éternellement surprise par la vie autour d'elle, Saskia Reynolds reste Saskia Reynolds, là, au milieu du joli couloir de chez les Martell.
Et le pire, c'est que c'était une soirée comme une autre.
Avec la pizza qui attend pendant que monsieur Martell fait tout pour que personne ne sache qu'il s'est brulé. Et avec madame Martell, sourire aux lèvres, amusée par la deuxième gamine de la maison, qui va vers la cuisine raconter la catastrophe rousse à son mari. Aux cheveux noirs.

Une soirée normale chez les Martell...

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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptySam 27 Déc 2014 - 3:00

Saskia a littéralement changé l’ambiance de ma maison et en bien. C’est bien quelque chose j’ai envie de dire, elle permet d’oublier à Anne et moi nos soucis majeurs un moment. D’être rassurés pour Louise mais on sait tous qu’elle ne restera pas longtemps et qu’elle devrait avoir trouvé un appartement pour le reste de son stage. Anne et moi pouvons pas continuer comme ça, même si on aimerait bien… Mais on réagirait bien en retard sur nos problèmes. D’abord le plus important qui restait à faire c’était de réparer l’étagère et ça, je le ferai demain. Ce soir je suis bien fatigué et il y a bien d’autres problèmes à régler. Saskia est bien confiante dans ses idées alors que moi je ne le suis absolument pas. Je préfère faire confiance aux outils basiques et l’idée qu’une étagère puisse tenir avec un fil de pêche et du scotch ne me donne pas envie. Je n’ai pas pu m’empêcher de rire quand ma stagiaire m’avoue qu’un docteur peut utiliser le scotch et le fil de pêche pour sauver l’humanité entière. Je secoue la tête amusé par la façon de penser chez Saskia. « _ Sauver l’humanité ? Ha ha ha ! Il va la détruire avec le scotch oui ! » «  _ Pas avec du fil de pêche Tony. » intervient Anne avec un sourire qui se veut plaisantin. Mon sourire disparait et je réplique vite « _ Je parlais du scotch. Le fil de pêche ça peut marcher pour refermer les blessures. » « _ Et les maladiiiiiies. » ajoute Louise en montrant son doigt vers le plafond. « _ Non ce sont les médicaments qui guérissent les maladies, pas le scotch. » « _ Mais sii, le scotch ça répare tout ! Même les étagères qui sont malades ! » Je regarde Saskia et soupire avec un air de lui dire: c’est toi qui lui a raconté l’histoire du scotch qui a un superpouvoir de tout réparer et de guérir ? Oh pitié, je n’ai vraiment pas envie de retrouver ma maison envahie des bouts de scotch à chaque défaut, ni d’être en pénurie de scotch aussi.
Ensuite vient la conversation autour du café, là où je reste sur ma position, que je ne demande jamais à qui ce que ce soit de me servir du café. Mais Saskia a cafté en disant qu’elle était obligée de nettoyer derrière moi. « _ Justement, t’aurais dû attendre son anniversaire. » « _ Ce serait dans dix mois Anthony. » soupire Anne avec un petit sourire accroché aux lèvres. « _ Justement… » « _ Tu tiens à ce que je ne le sache pas… Mais quelqu’un d’autre me l’aurait dit de toute façon. » « _ Peut-être, mais d’ici là j’aurai progressé et on ne me fera pas ces reproches. » « _ Il faut que je t’apprenne à faire du café sans… » « _ Je sais faire du café Anne. » insiste-je dans un soupir ennuyé, sans me rendre compte que je lui ai coupé la parole. Ah pitié, je n’ai vraiment pas de repos ou un avantage dans la conversation. Trois contre un je vous le jure, c’est vraiment pas du jeu. Je ne suis pas d’accord à ce que ça se déroule comme ça. Je pensais faire diversion en parlant d’autre chose mais Anne m’a encore devancé, elle veut raconter à Saskia notre rencontre et je me sens tout d’un coup tendu. Je regarde ma femme, puis ma stagiaire et je secoue la tête. « _ Je ne parle pas de ma vie privée au boulot non et je ne parle pas de cette rencontre à qui ce que soit. » « _ Elle est pourtant marrante. » « _ Pour toi Anne, pour toi… » Inutile de dire que me verser du café bouillant et d’être traumatisé des services de café n’est pas vraiment l’avantage de cette rencontre pour moi. Si Anne ne m’avait pas soi-disant remis sur le droit chemin, j’aurais quand même continué à demander de me servir du café et je n’aurais pas à faire l’effort de les faire moi-même. Parti dans mes pensées un moment, je viens d’émerger et je crois avoir loupé le début de la conversation et j’entends la réponse d’Anne. « _ Parce que George est très différent d’Anthony, je le trouve trop populaire et stéréotypé. » « _ Hein ? » fais-je surpris. « _ Je ne savais pas que tu connais un George… C’est un ami d’enfance, un camarade, un voisin ? » Anne me regarde et ne comprends pas d’où je veux en venir. Elle sourit et éclate de rire à voir ma tête. « _ On parle de George Clooney. » « _ Aaaaaaah… » fais-je tout d’un coup soulagé. « _ Tu as fait le mari jaloux. » « _ Non non…! Du tout ! J’étais parti dans mes pensées et j’entends un prénom George, ça m’a surpris. » Elle me regarde avec un air soupçonneux, un sourire malicieux à ses lèvres. Dans le plus grand naturel au monde je lui propose « _ Si jamais j’ai un interview avec lui, je t’aiderai. » « _ Tu n’aimes pas interviewer les acteurs. » elle marque un point. Je hausse les épaules comme si ce n’était pas compliqué « _ Je peux faire une exception. » « _ Je ne veux pas rencontrer George Clooney. » me répond Anne avec un soupir. Je me retiens de sourire, presque fier d’avoir réussi à changer le sujet. « _ Par contre Anthony, c’était bien tenté de changer le sujet, mais tu sais qu’avec moi ça ne marche jamais. » Et merde. Mes épaules retombent et je soupire quand je l’entends enfin commencer raconter notre rencontre.
La réaction de Saskia, elle est morte de rire. Ça se voit même si elle a pu sourire. Je remonte ma manche pour cacher la cicatrice et je montre un air à vouloir passer à autre chose. Je me sens en mode alerte au café, quand ma stagiaire annonce que j’aurai peut-être une commande de café demain. Je secoue la tête, complètement pas d’accord « _ Non non Saskia. Non. Je ne veux pas que tu me serves de café, même si tu m’en proposes. Plus personne ne me sert de café au travail. Je le fais moi-même » « _ Apparemment, tu n’es toujours pas doué pour le faire proprement. » Je regarde Anne avec un regard fatigué, je soupire et secoue la tête « _ Mais… Je te… » je regarde Louise et je me rappelle qu’il vaut mieux pas dire un gros mots en sa présence, je me rattrape comme je peux. « _… zute. » « _ Fais-en bon usage Saskia. » finit donc ma femme avec un petit sourire et je regardes les filles en même temps. Mais c’est une conspiration là ! Je refuse d’en être la victime ! Je refuse qu’elle lui raconte l’histoire de la photocopieuse. C’en est hors de question et apparemment Anne l’a compris. Je crois que j’en ai eu assez pour ce soir et j’ai bien peur qu’elle s’en souvienne et nous le raconte demain… Ah pitié. J’observe les deux grandes filles s’échanger des messages du regard, je prends un air soupçonneux. « _ Je vous vois les filles attention… » murmure-je en guise d’avertissement. Anne secoue la tête et fait un clin d’oeil, elle a l’air de savoir à quel moment en parler. J’aime pas ça du tout…
Saskia ne semble pas vouloir lâcher sur cette affaire, ni Louise. J’ai essayé de changer de sujet en sautant sur l’occasion de rassurer Louise à propos des monstres du sol. Saskia ne tombe pas dans ce piège contrairement à Louise. « _ Je ne vois pas de quoi tu parles… » « _ Tu me raconteras l’histoire de la photocopieuse papa ? » et merde. Je regarde ma stagiaire et d’un regard, je la remercie. J’incline légèrement le menton et m’adresse ensuite à ma fille assez sérieusement. « _ Je ne veux pas en parler. » « _ S’il te plaît…. Sinon les monstres vont t’attaquer. » annonce Louise qui se cramponne complètement sur la jambe de Saskia. Je soupire « _ Ok. Je te raconterai demain. » d’ici là, elle aura oublié. « _ Anthony a demandé à un autre stagiaire, je dis un. Pas une… » « _ Non Anne.. Tu ne racontes pas ! » fais-je en la montrant du doigt à la fin, assez sérieusement mais ça ne la dissuade pas bien que j’ai pu lui couper la parole. « _ Il a demandé à un stagiaire de photocopier les feuilles et de les distribuer à telle ou telle personne. Bien sûr, j’ai pu saboter la photocopieuse en utilisant toute l’encre et on a dû être en pénurie d’encre. » « _ Comme par hasard mes collègues m’ont désigné que j’aille en acheter alors qu’il y avait une tempête de neige dehors.. Elle voulait ma mort à ce moment-là » fais-je dans un soupir. « _ Anne continue de raconter ça, je lui raconte ce qui t’es arrivée dans la salle des réserves. » fais-je en la pointant du doigt, avec un air sérieux. « _ Ça m’est égal. C’est rien à côté de la photocopieuse et du café. Donc. Pendant qu’il est parti acheter de l’encre, j’ai pu aller à son bureau et j’ai modifié la liste qui contenait des noms de personnes que Tony devrait donner au stagiaire pour distribuer les feuilles. Quand il est revenu avec de l’encre, il a donné la liste au stagiaire et il a photocopié, puis distribué les feuilles aux mauvaises personnes. » « _ Il avait donné un autre article à l’imprimerie. Tu te rends compte Anne ? Ils allaient publier un article qui ne devait pas être publié. » « _ Maintenant tu sais pourquoi Anthony ne veut plus qu’on fasse les photocopies et transmettre des dossiers à sa place. Il le fait lui-même non ? » fait Anne à Saskia avec un petit sourire fier. Ignorant ma remarque « _ Papa était le méchant dans cette histoire ? » demande Louise avec un air interrogateur « _ Un méchant que j’ai converti en gentil. » « _ Ouais ouais… J’ai toujours été gentil. » fais-je avec un petit sourire, elle n’a pas tort du tout, elle a effacé mes mauvaises habitudes et elle m’a appris ce que c’est vraiment un journaliste. « _ Bon maintenant Saskia… Je peux compter sur toi de ne pas raconter ça aux autres stagiaires ou c’est trop te demander ? » lui demande-je, dans l’espoir qu’elle puisse le garder pour elle. C’est l’inconvénient d’avoir une stagiaire chez moi, Anne les adore et elle n’hésite pas à raconter des potins me concernant. Elle pense sincèrement que ça me ferait des liens avec mes futurs collègues et que ce n’est pas toujours sérieux dans les bureaux. Qu’il y a des moments de détente, de blagues - dont certaines de très mauvaises goûts. « _ Enfin bon Louise, les monstres sont pas vraiment des méchants, même s’ils l’étaient, tu peux toujours très bien les convertir en gentil. Parce qu’au fond de tout être vivant, il y a de la gentillesse et il y en a qui ont peur de le montrer. Les monstres sont souvent considérés comme des méchants parce qu’ils sont laids ? Parce qu’ils ont pas l’air d’être gentils ? Il ne faut pas se fier aux apparences. » fais-je dans un sourire. Louise me regarde et puis regarde Saskia, elle finit par regarder au sol et se met à chuchoter « _ C’est vrai que vous êtes gentils ? » Ça me fait sourire et je la vois desserrer un peu la jambe de ma stagiaire. Bon un mal pour un bien… Je regarde Anne qui sourit et qui hausse les épaules, elle doit penser la même chose que moi.
Je plisse les yeux, intrigué par ce que Saskia vient de me dire. Où-est ce que je peux la trouver ? Parce que je la sais bien incapable de rester exactement à la même place, elle bouge dans tout les sens. Elle me dit près de la photocopieuse du troisième. « _ Ah. » Fais-je comme si c’était une illumination. C’est là où elle passe le plus clair de son temps avec l’autre stagiaire. Faudra qu’elle fasse attention à ne pas se faire prendre. Je fais un petit sourire et hoche la tête avec un air bien sincère « _ Tu le mérites. » Ai-je eu le temps de dire avant que la conversation tourne autour du méchant four qui brûle toutes les personnes sauf les personnes aux cheveux noirs. Complètement dépassé par ce qu’il vient de se passer, j’ai pas pu m’empêcher de dire une bêtise à propos de son ennemie à l’école. Anne n’a pas approuvé mes paroles, le fait que je donne raison à Louise. Cette dernière répond à Saskia « _ Oui ! Mais je veux quand même passer à la contre-attaque ! » Dark Lola ? Contre-attaque ? Pourquoi suis-je en train de penser à Stars Wars, l’empire contre-attaque. Je montre mes deux mains, pour essayer de faire ralentir les choses « _ Wow wow wow comment ça la contre-attaque ? C’est quoi ce Dark Lola ? » « _ Tony, si tu rentrais moins tard, tu sauras de quoi elle parle. Elle a regardé un peu Stars Wars. » soupire Anne pour essayer de se moquer de moi « _ Ah ça explique tout. » Je fronce les sourcils ensuite et regarde Anne, puis Saskia pour finir Louise. « _ Vous avez regardé Stars Wars ? » « _ Elle. Avec son ami d’école, il adore Stars Wars et il a voulu le lui faire découvrir. » répond Anne. Je relève la tête et finit par hocher la tête, l’air d’avoir compris la situation.

Arrivé dans mon bureau, on parle de faire un article anonyme non signé. Mais Saskia n’est pas vraiment du même avis que moi. Un article anonyme à propos du rédacteur en chef… Je soupire et réfléchit toujours en jouant avec le fauteuil. « _ Hmm… Tu saurais peut-être recopier le style d’écriture de Connor ? Sinon je peux le faire. Puis je pourrai signer à la fin mon pseudo de jeu que seul Connor et Alex connaissons. » fais-je légèrement sérieux. Plus on en parle, plus je commence à être partant à vouloir faire cette blague à Connor. Pas sûr qu’il va apprécier ça, mais il m’a fait plus ou moins ce coup là et il faut bien que je me venge. Et je suis sûr qu’il l’a vraiment oublié. Je viens de montrer à Saskia comment je peux être méchant et plutôt calculateur pour faire des blagues, elle pourrait peut-être se demander si le coup de la cafetière qui ne marche plus ne vient pas vraiment de moi. Note: ce n’était pas moi qui l’ai vraiment fait, mais c’était moi qui avait eu l’idée. Le stagiaire qui a en mauvaise Saskia en a profité.
On discute à propos du père de famille, Jack Vince qui essaye de pointer du doigt la banque qui l’a licencié. Franchement, cette affaire n’a carrément rien à voir avec les autres et c’est vraiment du lourd. Si jamais on fait éclater la vérité, ça pourrait même être bénéfique pour Saskia qui va se faire reconnaitre dans le monde du journalisme si je dis qu’elle m’y a aidé. Que je n’ai pas fait cette enquête tout seul. Ça pourrait même être une solution à mes problèmes financiers, franchement, ce serait top. Ce qui le serait encore plus, c’est que notre témoin clé soit encore vivant et qu’il ne fasse pas le con à rester dans cette ville qui n’est plus vraiment sécurisée pour lui. Je hoche la tête en silence, signe que je suis d’accord avec ce que va faire Saskia. Par contre, j’ai bien appuyé sur mon refus à l’idée qu’elle veuille infiltrer dans la banque ou qu’elle puisse faire quelque chose directement pour trouver la vérité. Je suis complètement contre, parce que je ne sais pas si le directeur en personne est au courant mais ça m’étonnerait. Si la police ferme les yeux, surtout quand ce Jack s’est dirigé vers eux et qu’ils n’ont pas réagi. On devrait faire affaire à quelqu’un à ne pas prendre à la légère quoi… Je sais ce que c’est les ressentis des journalistes débutants, des stagiaires quand ils pensent avoir trouvé l’affaire du siècle. Je l’ai ressenti et j’ai fais des erreurs qui m’ont presque coûté la vie et celui d’Anne. Oui, je parle bien de notre première affaire, de notre première et dernière collaboration. Elle et moi, on n’est vraiment pas fait pour bosser ensemble, il nous arrive que des emmerdes et on n’est jamais d’accord. J’ai essayé de terminer cette discussion par une petite blague avec la photocopieuse et Saskia me suit en avouant qu’il y a pas le beau gosse. Je fronce les sourcils et penche la tête sur le côté. Complètement d’accord avec ce qu’elle vient de dire « _ Vrai. Mais il y aura peut-être un autre beau gosse. » Je souris par la suite, amusé par la situation avec le stagiaire du troisième. « _ Comment il s’appelle le ‘’beau gosse du troisième’’ ? Il a au moins un prénom ? » Silence, je hausse les épaules avec un air de lui dire: bah quoi ? Je suis curieux moi aussi ! Oui changeons de sujet, un peu plus marrant parce qu’on vient de passer à quelque chose de vraiment sérieux. Je sais bien que je vais devoir passer par son article ensuite.
Son article, son fameux article qui ne va quand même pas être publié. Sympa Connor… Je me suis toujours posé la question du pourquoi il fait écrire des articles aux stagiaires et ne les laisse pas publier, c’est pas ce que je ferai moi, j’aurai fait le contraire. Ça leur donne la sensation d’avoir pris part à la vie du journal. J’écoute attentivement Saskia et ses arguments. Je me retourne vers elle, abandonnant les mails de mon ordinateur. Je fais remonter mes épaules, un long haussement des épaules… Je reste silencieux et c’est dans un soupir que je lui avoue « _ Ça m’aurait pas dérangé moi que aie écrit cet article. Vraiment pas. Mais Connor est plutôt dans le stéréotype, ça va pas lui plaire et il va quand même te dire que tu as tort, même si tes arguments sont plutôt bons et qui se défendent bien. Il va préférer que tu parles des grands classiques pour que tu ajoutes un peu plus de pub, les gens pour lui ne regardent pas partout. Ils lisent le journal et ils veulent savoir l’avis, ton avis, ce que tu en penses de ces expositions dont les gens iront forcément. La plupart y vont parce qu’ils se basent sur l’avis que donne le journaliste. » Une pause et je laisse retomber les épaules et m’affale un peu sur le fauteuil pour me retourner devant l’ordinateur. « _ Après le soucis, c’est qu’il faut que tu sois connue, la moitié voudra pas se baser sur tes dires. Tu sais comment j’ai gagné la place du journaliste qui fait les articles qu’il veut et qu’il puisse écrire comme ça lui chante du moment que ça intéresse les gens ? » Je me retourne encore vers Saskia pour la regarder dans les yeux, assez sérieux. « _ J’ai fais comme tout le monde, je me suis fondu dans la masse, j’ai fais les articles les plus barbants au monde. T’imagine pas, plus barbant que celui dont tu viens de faire. Et j’ai attendu le bon moment pour sortir de cette masse en faisant un article pas comme les autres. J’ai eu cette même volonté que toi, mais il faut savoir montrer au journal que tu sais faire les articles basiques… Ensuite dès que tu vois l’article qui sort vraiment de l’ordinaire, dès que tu te sens assez connue pour pouvoir sortir du stéréotype, n’hésites pas. Saute-y dessus, parce que t’en trouveras bien assez rarement.» Comme l’article sur les banques, ce sera un bon article qui la fera connaître un minimum. S’il y avait au moins trois de ce genre, ça m’aurait beaucoup arrangé tout comme ça l’aurait vraiment arrangée aussi. Je finis sur cette phrase avec un léger sourire « _ Pauvres malades quand même, ils voudraient retourner dans leur tombe, parce que je doute pas qu’il y en aurait certains qui voudraient aller dans leur tombe eux à la vue des Punks. » et dans les certains, je parle bien des personnes âgées.

[LOUISE]
Après avoir rangé ses jouets avec sa mère, Louise saute sur son lit et entre dans les draps la tête en première. Les draps font d’office de maison. Sa mère sourit et ferme la boite à jouet, elle se dirige vers elle pour lui faire un bisou. Elle lui dit qu’elle va chercher Saskia mais elle n’a pas eu besoin de le faire qu’elles l’entendent avec un horrible craaac à la fin. Sa maman est sortie et est devant la porte, Saskia n’est pas loin du tout. Elles discutent et Louise s’impatiente avec un grand sourire aux lèvres d’écouter une histoire. Elle adore les histoires de Saskia, elle est imaginative comme son père. « _ Pourquoi ça ne m’étonne pas que Tony fait brûler les pizzas. Ça ne lui réussit pas de cuisiner sans surveiller. » entendit la petite Martell, elle mit sa couette devant sa bouche pour étouffer son rire. Elle se rappelle la fois où son papa était là avec elle pendant toute la soirée, le temps que sa maman était partie à un voyage. Il avait cuisiné son repas pour elle qui avait mangé avant lui et il a laissé le sien se réchauffer dans le four pendant qu’il lui racontait une histoire avant d’aller dormir. Un peu trop longtemps, son histoire avait duré longtemps et elle avait été réveillée par les bruits de casseroles qui tombaient. Anne n’a jamais été au courant et Louise n’en a jamais parlé. Elle entend Saskia qui commence à lui raconter l’histoire mais qui n’est pas arrivée dans sa chambre. Elle fronce ses sourcils et se lève du lit pour aller voir la scène, elle suspend ses gestes quand elle entend un autre objet tomber par terre. « LOUISE ? Tes parents t’ont déjà parlé de la loi de Murphy ? » Sa tête dépasse le seuil de la porte avec ses petites mains. Elle voit la scène de Saskia suspendue dans ses gestes. Elle cligne les yeux et prend un air qui dit qu’elle ne connaît pas. « Non ? » « _ Non… Je reviens ! Ne bouge pas ! » Elle disparait du seuil de la porte et va à son bureau pour chercher le rouleau de scotch. Louise arrive devant Saskia et ramasse les restes du téléphone qui est tombé. « _ Le téléphone a bobo. » Elle rassemble les pièces du téléphones sans se rendre compte qu’elle a mis la batterie à l’envers et que ça ne rentre pas. Elle referme la coque en enroulant le téléphone avec du scotch. « _ Voilà il est soigné ! Tu peux bouger ! »
Et c’est ainsi qu’elle retourne dans son lit toute fière, avec sa peluche qui a du scotch à l’oeil, un bobo à l’oeil il est soigné. Elle est dans son lit et attend qu’elle arrive pour se mettre à écouter l’histoire de Saskia, jusqu’à s’endormir malgré elle.

[ANTHONY]

« _ Anthony ? Tu as fais brûler les pizzas ? » Alors que je suis en train de regarder mon pouce, il n’a pas la trace de brûlure et je me retourne vers Anne, l’air de rien et c’est dans le plus grand naturel au monde que je lui réponds « _ Non non… Elles sont là, intactes. Pas carbonisées du tout. » je lui montre les pizzas cachées sous le torchon. Elle se dirige pour vérifier et soulève le torchon, puis la boite et semble être rassurée. « _ Discuter boulot avec Saskia te fait perdre la notion du temps. Tu n’es pas doué pour cuisiner quand tu fais quelque chose d’autre à côté.» « _ Un peu oui, je l’aidais pour son article et on avait discuté avec l’histoire de la banque. » fais-je, je ne fais pas attention à sa remarque sur le fait que je suis incapable de cuisiner quand j’ai la double-tâche. Elle a raison Anne, je ne suis pas capable de faire deux choses à la fois, surtout quand l’un des deux est une tâche assez délicate. « _ Ah. Quand on parle de banque. On a un soucis. » Je penche la tête avec un air interrogateur, pas rassuré du tout avec ce qu’elle vient de m’annoncer. « _ On a encore été à découvert. » je lève les yeux au ciel et me dirige vers un des placards pour prendre les assiettes. « _ Merde. Comment ça se fait ? » « _ On a trop dépensé avec le loyer, la nourriture et l’école pour Louise. Sans parler de la voiture et du métro. » je grimace et récupère les assiettes une par une, Anne part chercher les couverts. «  _ Et tu as oublié qu’on avait un rendez-vous aujourd’hui avec notre conseiller. » je me retourne vers elle assez embêté. « _ … C’était aujourd’hui ? » « _ Oui évidemment, je te l’ai dis ce matin et tu as dit que tu y seras. » Silence. Je reste avec les assiettes dans mon bras et je regarde dans le vide, avant de la regarder pour lui donner l’excuse. « _ J’ai oublié dans l’action. » « _ Ce n’est pas grave, j’ai réussi à parler avec le conseiller et on va dans une autre banque. » « _ Ah c’est laquelle ? » « _ celle de ton père je crois» Dans mon chemin vers la table, j’ai manqué de faire tomber les assiettes, je les pose sur la table de justesse pour faire volte face à Anne, j’essaye de garder mon calme. « _ Tu plaisantes ? » « _ Non. Pourquoi c’est pas ce que tu voulais ? » fait-elle alors qu'on se croise sur le chemin, je retourne à la cuisine pour chercher les verres et j’essaye de me calmer. Je chuchote pour le coup, afin d’éviter de donner l’alerte à Louise et Saskia qui sont sûrement en train de partager un moment avec une histoire. « _ Nooon, c’était à éviter putain. Je t’ai pas donné une liste de banques à éviter ? » lui demande-je énervé, je récupère un verre. « _ Je croyais que c’était une liste de banques potentielles ! » Anne me rejoint dans la pièce et elle murmure aussi. Elle comprend la situation et l’effort que je suis en train de faire. Elle comprend qu’elle a fait une bêtise apparemment et c’est le cas de le dire « _ Non c’était pas ça Anne ! Je te l’ai pourtant marqué ! » « _ Si tu étais là, on n’en serait pas là ! » cingle-t-elle comme un reproche. Je soupire et laisse tomber un peu la tête vers l’avant, déjà fatigué par ce qu’il allait suivre. « _ Et c’est parti. Désolé d’être rentré tard et désolé de travailler autant. » fais-je d’une traite. « _ Commence pas. » Je la montre du doigt avec le verre à la main « _ Tu as commencé. » Et elle a commencé. « _ Louise te voit de moins en moins et commence à te réclamer de plus en plus Tony, il faut se rendre à l’évidence que tu dois pas que bosser ! » « _ Si je bosse autant que ça, c’est pour gagner de l’argent en plus de mon salaire, je ne peux pas faire autrement et on serait vraiment à la rue ! » J’ai les trois verres dans les mains et me dirige vers la table pour les mettre. « _ Tu me rejettes la faute ? » « _ Oui d’ailleurs, comment avance ton livre ? » « _ Il avancerait super bien si je ne m’occupe pas de Louise à plein temps et que mon éditeur ne me presse pas. » Je mets les verres à la bonne place pendant qu’Anne arrive avec la carafe qui n’est pas rempli. Je le montre du doigt et elle râle, elle fait demi tout dans la cuisine pour la remplir.. « _ Tu veux que j’aille le voir ? » « _ Non ça ira, je m’en occupe et continue ton travail. » Je soupire et me gratte le front, assez fatigué par cette prise de tête qui a été discret. « _ Anne. T’imagines pas dans quoi je suis embarqué et je pense que si je trouve la vérité à cette affaire, ça pourrait me rapporter gros. » « _ Tu dis ça sur toutes les affaires. » fait-elle, de retour avec le pichet. « _ Non mais celui-ci, ça va vraiment me rapporter gros » essaye-je d’insister. Elle me regarde en silence et finit par dire « _ C’est au sujet de la banque ? » Et je lui explique rapidement la situation et au fur à mesure, le visage d’Anne devient sérieux. Je sens qu’elle est nerveuse et je sais qu’elle n’aime pas quand je m’embarque dans une telle affaire. « _ Anthony, tu te rappelles de notre premier article ? » « _ Oui Anne, je m’en rappelle. » « _ Refais pas cette bêtise.» « _ Ça fait des années ça… Bon je reviens, je vais aller voir Saskia et lui dire que les pizzas sont prêtes à être mangées. » Elle hoche silencieusement la tête et s’en va vers la cuisine alors que moi je me dirige dans le couloir pour aller dans la chambre de Louise. On a bien de la chance que Saskia soit pas arrivée au milieu de notre petite prise de tête, je m’étais bien dit qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez Anne. J’avais carrément oublié le rendez-vous avec le conseiller, complètement occupé par mon travail. J’ouvre doucement la porte de la chambre de Louise pour y retrouver Saskia en train de finir l’histoire pendant que Louise a l’air de dormir à poing fermé. Quand elle s’est retournée, je lui ai fais signe que c’est l’heure d’aller manger et le tout sans faire de bruits.
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Saskia Reynolds
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyLun 5 Jan 2015 - 22:31




"  Sauver l’humanité ? Ha ha ha ! Il va la détruire avec le scotch oui ! "
" Pas avec du fil de pêche Tony "
Saskia leva le pouse en direction d'Anne, signe de remerciement, et puis bon, qu'elle avait carrément géré sa réplique aussi, madame Martell.
Puis il y eut un petit débat sur le fil de pêche qui soignait les maladies. La rousse haussa un sourcil. NON. Le fil de pêche sauvait les étagères, pas des maladies de l'homme. Non non, c'était pas comme ça dans sa tête. Elle écarquilla les yeux puis finit tout de même par lâcher un sourire. Après tout, pourquoi pas, hein. Bruce Willis sauve bien le monde avec son crâne rasé, c'est que toute arme est bonne à prendre.

Devant Anthony qui n'arrive pas à avoir le dernier mot avec sa fille, la stagiaire ébouriffe les cheveux doux de Louise en regardant son collègue d'un petit air fier et mutin, et surtout, menaçant, tel une tortue qui allait essayer de crever un pneu avec sa carapace - ne jamais douter des armes de chacun, pour davantage d'informations, consultez notre argumentaire ci-dessus présent.

Lorsque c'en vient au café et à sa préparation d'avoir leur heure de gloire, Saskia analyse la scène d'un œil attentif. Ce qui commençait en petite blague entre filles envers l'homme de la maison se transformait peut-être un tout petit peu, comme ça de loin, en vague début de règlement de compte. Il voulait être tranquille en rentrant chez lui, et avec Saskia, il n'avait guère le droit à un quelconque répis. Et elle, comme toute femme qui travaillait, elle aussi acharnée, à la maison, avait aussi quelques choses à lui reprocher. Sentant que la conversation devenait un peu tendue pour rien, Saskia testa quelques bruits en regardant Louise, qui la fixait, un grand sourire affiché sur les lèvres.
Et la rousse en vint à une conclusion certaine.

" MEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUuuuuuuhhhhhhhhh "

La conclusion de sa théorie empirique était : la vache, ça faisait plus d'effet que le canard.
La retranscription dans la réalité sensitive était toute autre. Parce que évidemment, le débat avait été conclu par Anthony juste au moment où Saskia commençait son imitation parfaite de la femelle du taureau / maman du veau.
Elle sortit un sourire angélique et enfantin et bougeait la tête d'un air affirmatif et savant. " J'essayais de faire une Charolaise, il parait que c'est très différent de la Galloway, j'ai vu une vidéo youtube là-dessus... " justifia-t-elle. Puis elle prit soudain un air éffaré:" D'ailleurs, vous savez que y'a une race qui s'appelle Dexter? Non mais Dexter! Comme Dexter quoi ! "
Elle rigolait nerveusement, non honteuse mais quelque peu gênée d'avoir raté le changement de sujet, devant deux parents qui visiblement, n'étaient plus surpris des revirements de situations à la Saskia.

" Tu ne parles pas de ta vie privée au boulot, ça tombe bien, on est pas au boulot! Allez allez allez! "
Anthony eut le droit à une petite-moue-trop-mignonne dont miss Reynolds avait le secret. " Je me moquerai pas, promis!

" Parce que George est très différent d’Anthony, je le trouve trop populaire et stéréotypé. "
Comment se contredire en quelques secondes : prenez l'exemple de Saskia. Qui promet des choses, sans pouvoir les tenir. Pourtant, on ne peut pas affirmer qu'elle avait eu le temps d'oublier son engagement oral énoncé il y avait quelques instants à peine de cela.
" Ah, c'est sur qu'il est plus populaire, Georgie... "
PAF. La demoiselle pouffa, mais se stoppa net devant le regard d'Anthony. Elle se racla la gorge puis continua de regarder les deux jeunes parents comme si de rien n'était. Elle ne voulait pas s'attirer d'ennuis, après tout. Y'avait un four anti-rousse allumé par loin, quand même...
" HAHA, si, t'as trop fait ton jalouuux, aaah, il est amoureux! " sortit-elle, excitée comme une puce, tapant ses mains l'une contre l'autre avec énergie comme si c'était un scoop. Parfois, on pouvait se demander si les Martell n'avaient pas eu une fille avant Louise...
Avec le dialogue des deux amoureux, Saskia ne put s'empêcher d'imaginer la scène. D'imaginer Anthony qui tentait une interview de George Clooney.

Pendant ce temps-là, dans le cerveau de Saskia Reynolds:
George Clooney est assis dans un énorme fauteuil, tronant au milieu de la suite d'un hôtel luxueux de Paris. Il peut commander du champagne autant qu'il veut, il a de l'argent, il s'en fou. Mais il ne le fait pas, parce que cette après-midi, il enchaîne les interviews avec les journalistes du monde entier -bon ok, surtout les français et quelques foufous étrangers qui ont fait le déplacement pour lui- pour la promotion promotion de son nouveau film
ACTIVATION GOOGLE MENTAL DE SASKIA
Filmographie :
En 2010 dans le film The American d'Anton Corbijn dans les rôles de Jack et Edward, puis en 2011 : Les Marches du pouvoir (The Ides of March) de George Clooney  dans le rôle de Mike Morris; 2011 : The Descendants d'Alexander Payne dans le rôle de Matt King ; en 2013 : Gravity d'Alfonso Cuarón dans le rôle Matt Kowalski (bah dis donc, il kiffait les Matt!)

Elle balaie de trop-plein d'information d'un geste de la main, surement sous les yeux médusés des Martell, mais tant pis, on la connait après tout. On sait qu'elle est un peu fofolle.
Anthony Martell, américain lui aussi, rentre dans la grande suite et lance un regard désapprobateur devant cet excès d'argent. Il a pris des notes, il est sérieux mais...
Il s'assoit en face de George et n'arrive à poser que deux questions.
- Quelles sont vos relations avec Anne Martell?
Georgie hausse un sourcil.
- C'est cette amie de Saskia, c'est bien ça? Une femme très bien, Saskia.
Puis.
- Vous l'aimez comment, votre café?
George Clooney hausse un sourcil et sourit, aux anges. On ne lui a jamais pausé cette question, après tout, la publicité pour Nespresso ne passe jamais, ni à la télévision, ni au cinéma... nulle part.
Puis ils devinrent meilleurs amis et Georgie invita Anthotho à son mariage avec Saskianounette.


Saskia pinça ses lèvres et murmura, très loin mentalement de l'endroit où son corps se trouvait actuellement.
" Pourquoi il n'ouvrirait pas de champagne? Alleeeezzz... "

Si l'on devait aider le lecteur à comprendre la scène qui était en train de se dérouler actuellement dans cette maison de Chicago, on pourrait surement lui inventer un documentaire plus ou moins animalier sur la complexité de la rousse.

Saskia Reynolds, née de parents gallois, n'a jamais eu ce que l'on peut appeler un fonctionnement "normal" de son esprit ; en permanence obnubilé par des situations improbables et défiant de loin l'imagination de tout un chacun, celui-ci défie les lois de la logique en permanence et n'arrive à se concentrer sur une seule chose à la fois.
Le cerveau de Saskia Reynolds est donc multitâche.
Et très compliqué à suivre.
Alors, évidemment, pour ses proches, il devient aisé, au fil du temps, d'apprendre à appréhender la demoiselle sans la vexer ni se retrouver dans une situation de totale perte de contrôle d'un dialogue qu'elle finirait par entretenir avec sa propre personne.
Notons tout de même que cette perte de contrôle sur la situation vécue, reportée sur la situation imaginée, n'a rien d'égocentrique ou d'égoïste et ce malgré les apparences. Cette capacité à gérer plusieurs situations reste une des forces principales de la jeune femme.

Au final, Saskia Reynolds se retrouvait donc parfois, malgré elle, à sortir des idioties, ayant à moitié suivi une conversation et s'étant créé un univers parallèle :
" Oh oui oui, on fait une interview de George Clooney? "

Et le pire dans tout ça, vraiment... C'est qu'elle n'aimait pas cet acteur méga-trop-lifté, cliché de la réussite américaine.
Mais peu importait, la scène inventée était vraiment pas mal.
Alors elle souriait comme une gamine.

Anthony et Anne racontèrent l'épisode de l'imprimerie ; la jeune femme ne savait pas si c'était mignon ou s'ils allaient finir par se lancer des casseroles l'un sur l'autre, mais elle souriait. Pourquoi n'avait-elle pas, elle aussi, quelqu'un avec qui parler du passé? Pourquoi tout le monde la fuyait comme la peste?
Au final, la stagiaire décida que cette histoire était mignonne et faisait partie de l'histoire commune du couple, plus importante que leur éventuel partage de brosse à dents qui avait suivi. Elle décida que ses yeux avaient le droit de briller devant la narration de cet épisode de leur vie qui les avait rapprochés. Et son sourire se faisait de plus en plus vaste, illuminant son visage.

" Pourtant, ça n'a pas été publié, si? Et me fais pas croire que personne ne se souvient de cette histoire! " rigola-t-elle. Bien joué : elle ne fit donc aucune promesse, mais aucune menace non plus. Futée, la rousse.

Quelques temps après, elle sent l'étreinte de la fillette se déserrer de sa jambe. La stagiaire baisse la tête et sourit à son amie, attendant qu'elle retrouve contact avec le sol.
Avec un ton rassurant, elle la soutient jusqu'au bout de son épreuve.
" Tu vois, ils ne sont pas méchants. Et puis ils aiment le scotch, comme toi et moi! " affirma-t-elle avec un clin d'oeil pour Louise puis un regard de vainqueur à Anthony. Oui, il y aurait du scotch partout ! Dark Saskia était elle aussi à l'oeuvre.

Puis Anthony plissa les yeux. Il fallait dire que la jeune femme était restée un peu évasive quant à l'endroit où il pouvait la trouver ; d'ailleurs, il avait l'air un peu perdu, cherchant surement la solution dans le regard clair de la jolie rousse ou dans son sourire qui ne bouge pas avant qu'elle ne lui donne un élément de réponse, discrètement, comme un diabétique donnerait de l'argent contre une dose de bon gros chocolat.
Lui aussi réussit à avoir, dans la conversation, son instant sérieux, qu'il mit au profit de la sincère phrase : " Tu le mérites. "
Saskia lui sourit, touchée par cette attention. Quand ils le voulaient, ils y arrivaient, tous les deux, à être gentils l'un envers l'autre. Dit ainsi, cela pouvait sembler facile et habituel pour un grand nombre de personnes ; mais pour deux collègues de travail qui avaient un minimum appris à se méfier et à ne pas déborder de sentimentalisme avec les premiers venus, ça représentait le monde ou presque. Alors même si Saskia savait très bien que ce stagiaire ne serait jamais l'homme de sa vie et qu'elle s'amusait plus à trouver de nouvelles idées pour lui plaire et le surprendre pour lui faire des bisous sur les joues et le nez, elle fut heureuse de voir ce côté sincère et ému d'Anthony. Alors, sur le même ton, ne tenant plus trop compte de ce qui se passait dans la pièce ou même dans son esprit - au diable l'interview de Clooney et leur mariage -, elle répondit sur le même ton, un simple mais authentique: " Merci. "

La suite de la scène fut de nouveau plus frivole. Il s'agissait cependant d'un sujet sérieux puisque la cadette Martell avait trouvé en Lola une ennemie jurée qui lui rendait visiblement la vie impossible. Alors Saskia avait tenté de modérer ses dires en employant les grands moyens : elles seraient dignes de faire partie de la CIA, et l'enquête à mener et le plan devaient rester secrets. Pas question qu'elle n'aille ébruiter tout cela... Ouf... " Ouais, je l'ai pas vu avec, mais on a débriefé après!" ajouta-t-elle aux paroles d'Anne avec un sourire envers Louise qui souriait, surement encore éblouie du film de guerre spatiale.

Dans le bureau du journaliste, les choses sont totalement différentes. L'ambiance y est plus studieuse, et on y retrouve une Saskia métamorphosée. Elle ne parle plus autant comme une enfant, ses phrases ont un sens et sont construites de façon complexes, à la manière de ses pensées ; ses pensées utiles pour son métier, et non toutes ces futilités parasites qu'on avait l'habitude d'entendre de sa part.

" Oui oui oui je veux l'écrire, dis je peux, je peux? "
Elle s'y voyait déja, s'y prendre à coeur joie, à pondre ces paragraphes pour se venger de Connor. Mon Dieu, le rêve... elle se pinça la lèvre inférieure, l'air rêveur, en y songeant sérieusement... Oui, quand je vous dis que l'ambiance était ici plus studieuse, c'est qu'elle l'était ; parce que oui, Saskia pensait réellement à faire cet article. Ca ne mangeait pas de pain, c'était une blaguounette rigolote, et assez saugrenue pour lui permettre de se sentir plus légère après.

Mais vient le moment de LA conversation professionnelle, celle de leurs deux affaires qui se rejoignaient pour quelque chose de gros. Un énorme scoop aurait hurlé à tue-tête un adepte des faits divers et autres soucis de justices, d'escroqueries, etc... mais pour Saskia, c'était autre chose. Cela montrait qu'elle était bel et bien capable de trouver des choses interessantes et de recouper les informations. On le lui avait dit et répété, à l'université, qu'elle n'avait aucun problème de ce côté là, on l'en avait même félicitée ; passionnée, elle ne lâchait jamais rien et n'était pas effrayée par la pire des affaires. Mais on ne les prenait pas au sérieux, elle et sa bouille enfantine. Et elle avait réussi à prouver qu'elle était capable plus que ce blog - même si elle aimait toujours y écrire, faire des recherches pour lui. Il s'agissait ici de quelque chose qui concernait la presse écrite, qui pourrait faire les grands titres, changer l'univers banquier, une partie de l'économie et de ses spéculations aussi. Et la vie de bien des personnes, aussi. Comme Jack. Alors, non, elle ne se voyait pas promettre à Anthony qu'elle n'en ferait pas plus. Elle savait que c'était dangereux. C'était aussi ce qui l'attirait. Oui, la fougue de la jeunesse...  

" Vrai. Mais il y aura peut-être un autre beau gosse. "
Elle pouffa un peu en croisant son regard amusé.
" Comment il s’appelle le ‘’beau gosse du troisième’’ ? Il a au moins un prénom ? "
OUCH.

La coupe de champagne qu'il lui tend dans cet hôtel pendant l'interview...
" Georges. "
Elle fut sérieuse un quart de seconde avant de pouffer de plus belle et de cacher son visage dans ses fines mains. Parfois, elle se demandait comment on pouvait supporter sa présence. Il y avait trop de mondes dans sa tête, qui s'opposaient, s’entrechoquaient, et il fallait bien le dire, à elle seule, elle aurait pu faire la fortune d'un psychiatre.
Et en réalité, dans ce présent cas, Saskia était gênée... Enfin, non, Saskia n'est pas capable de gêne pour si peu. Mais elle remarqua en même temps qu'elle répondait à son collègue qu'en fait, eh bien... elle ne connaissait même pas le nom de ce beau gosse. Ils s'étaient déja parlé, avaient développé un jeu taquin sans grande importance mais suffisamment intéressant pour qu'elle retourne au troisième régulièrement ou qu'elle le surprenne descendre aux toilettes de leur étage...
Elle ne s'attachait plus à la gent masculine lorsqu'elle attendait plus que de l'amitié. On l'avait quitté ; Noah s'était enfui. Elle savait bien que le terme de fuite ne correspondait pas à la réalité, mais elle préférait croire à cela et faire le deuil de leur relation. Il n'y avait que lui dans sa vie, et elle avait décidé qu'il serait le seul. Elle aimait plaire aux hommes, mais ça n'allait jamais bien loin, à cause de ce souvenir qu'elle tâchait d'enfouir au fond d'elle mais qui resurgissait des méandres de son esprit lorsque ses lèvres touchaient celles d'un autre. Alors voilà, qu'il s'appelle Georges ou Brian, ça lui était un peu égal. Elle se satisfaisait de leur relation, et regardait des couples comme Anthony et Anne vivre la leur.

Vint le moment de son article ; celui qu'elle avait tenté de faire original, de tourner selon son point de vue, de soigner.
" Ça m’aurait pas dérangé moi que aie écrit cet article. Vraiment pas. Mais Connor est plutôt dans le stéréotype, ça va pas lui plaire et il va quand même te dire que tu as tort, même si tes arguments sont plutôt bons et qui se défendent bien. Il va préférer que tu parles des grands classiques pour que tu ajoutes un peu plus de pub, les gens pour lui ne regardent pas partout. Ils lisent le journal et ils veulent savoir l’avis, ton avis, ce que tu en penses de ces expositions dont les gens iront forcément. La plupart y vont parce qu’ils se basent sur l’avis que donne le journaliste "
Elle l'avait regardé pendant ce début de tirade. Pendant sa pause, elle lui offrit sa plus belle moue enfantine lourde de sens : Bouh...

Ses idées volèrent dans son cerveau alors qu'il continuait de lui expliquer son point de vue, et finalement, la réalité des choses. Le problème avec miss Reynolds, c'est qu'elle n'acceptait justement pas la réalité. Se fondre dans la masse, c'était hors de question pour elle. Parfois, elle se demandait ce qui avait pu clocher dans son enfance pour qu'elle devienne ainsi, et parfois, son papa lui apportait un élément de réponse : 'tu sais, nous, les roux, on est pas considérés comme normaux'. Dans cette phrase flottait toujours une extrême lassitude, une tristesse, des souvenirs d'une arrivée aux Etats-Unis peut-être plus compliquée que ce qu'il aurait imaginé. Et cette phrase lui rappelait toujours qu'elle s'était toujours sentie proche de son super papa, et qu'il savait trouver les mots. Parce que même si ces mots étaient annoncés sinistrement, ils avaient cette force de faire comprendre à Saskia qu'elle était telle une super-héroïne, incomprise d'une réalité tangible mais indispensable à sa façon. Et ça la faisait sourire.
A ce moment, c'est ce qu'elle pensa, laissant échapper finalement un sourire.

" Et on ne peut pas se faire connaitre dans l'originalité? C'est un parti que j'ai toujours pris sur mon site, alors certes je ne suis pas Oprah mais... "
Malgré lui, Anthony avait cassé toutes les attentes de Saskia. Ne pas se vendre, ne pas mentir dans ses articles, être honnête avec soi-même dans l'écriture d'une chronique... Elle ne voulait pas être comme tout le monde pour réussir. C'était aussi pour ça, qu'elle galérait à trouver un job.
Gravement mais décidée, elle ajouta :
" Je ne rêve pas d'être connue, je voudrais juste écrire quelque chose qui me ressemble. J'attendrai que quelqu'un me laisse le faire..". Elle reprit son ordinateur, fermant son article. Elle reviendrait dessus plus tard. Elle râlait, mais elle avait entendu les arguments d'Anthony. Et elle savait qu'il fallait qu'elle remette en question ses attentes.
" Puis de toute façon, Connor ne va pas le publier, alors finalement, à quoi bon... " soupira-t-elle, trop occupée par les pensées qui découlaient des paroles d'Anthony pour se permettre d'être de meilleure humeur que cela. Malgré tout, elle prit des notes sur son Moleskine et releva la tête pour remercier d'un regard son hôte pour son aide.
" Je réfléchirai à ce que tu m'as dit, j'essaierai de trouver un compromis... "
Reynolds était bornée, mais Reynolds savait reconnaitre lorsqu'elle avait tort. Parfois. Puis elle ajouta, en se levant, l'air de rien, de loin: " Arrête, ils sont choupinous les punks. "

Quelques secondes plus tard, elle croise Anne avec qui elle discute un peu dans le couloir. Elles rigolent des talents de cuisinier de l'homme de la maison, telles deux pipelettes se racontant les derniers ragots du jour. " Là j'avoue c'est un peu ma faute, je suis bavarde ", chuchote la rousse avec une petite grimace coupable,  " Mais bon, c'est sur qu'il SUFFISAIT DE REGARDER L'HEURE " compléta-t-elle sur un ton qu'elle souhaitait audible de la cuisine. Puis elle rigola, alors qu'en face, elle remarque une tension en accroissement pour la mère de Louise.

Ce fut ensuite l’enchaînement de catastrophes, celui dont elle seule, surement, était capable. Après quelques paroles sans queue ni tête, la rousse redressa la tête pour voir les petites mains de Louise sortir de l'encadrement de la porte, puis sa petite tête impatiente, qui apportait THE solution. Mais oui! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé?
" Voilà il est soigné ! Tu peux bouger ! ". Le visage de Saskia s'illumina. " Mais oui ! Pourquoi j'y ai pas pensé?!! Merci poulette !! " rétorqua-t-elle, un sourire freedent étirant ses lèvres. Elle ne remarqua pas que la batterie était à l'envers et tenta d'allumer son portable, qui évidemment, de cilla point, mais la rousse avait de la ressource et ... lui fit un bisou sur l'écran. " T'as raison, c'est l'heure du dodo! "

Elle rentra finalement en trombe dans la chambre de la fillette, passant la porte telle une superhéroïne donc, la joie ensoleillant son visage pâle, et s'assit sur le lit de la demoiselle, à côté de celle-ci, avant de lui piquer une peluche qu'elle installa confortablement sur ses cuisses, avant de lui faire saluer la peluche préférée de Louise, réparée de partout mais si mignonne que Saskia l'aurait adoptée.
" Alors... Attention, t'es prête? J'ai travaillé longtemps dessus, alors le voici, le voilà... le... GINGLE !! Tululu TAMTAM BEDTIME STORY POUET POUET ufufu! " introduisit-elle avec des gestes dans tous les sens, manquant de donner un coup de poing dans le meuble voisin - mais oui, pour une fois, elle géra l'estimation de proximité, et n'eut pas à grimacer de douleur. Elle avait déja abîmé son gilet, et son portable, alors... deux malheurs à la fois, c'était assez, n'est-ce pas? Bref. " Il était une fois, un petit oiseau bleu, très joli, qui brillait au soleil; Tout le monde, l'aimait, il chantait très bien, été comme hiver, et avait beaucoup. Il s'appelait Murphy, parce que quand il rigolait, il faisait un bruit bizarre, tu sais, genre... " Elle mima les guillemets avec ses doigts : " 'murph murph', comme s'il avait le bec bouché. On lui donnait des feuilles d'arbre pour se moucher mais rien en sortait de son bec... Elle fit une pause, fixa le mur en face d'elle, puit reprit, accompagnant son récit de gestes illustrant l'histoire (oui oui, elle imitait un oiseau qui brillait au soleil, tout ça) : " Mais tu sais, comme tous les petits oiseaux, et les petits animaux, et en fait, tous les gens géniaux, il y eut un jaloux. Ou plutôt une jalouse. Elle s'appelait ... Chaussette, et était mignonne, mais sans plus, tu vois, 'fin, elle brillait pas au soleil et s'excellait pas au chant. Elle décida qu'elle allait prendre sa place dans la société des oiseaux, alors elle prit la décision de ... bah, de lui pourrir la vie. Elle choisit donc une belle journée d'été, alors que Murphy chantait à tue-tête, pour le faire passer ... ouais, sept galères. Premièrement, elle lui fit caca dessus. C'est la base quand on se déteste entre oiseaux. Ensuite, pendant qu'il chantait, elle utilisa le klaxon d'une vieille décapotable pour qu'on ne l'entende pas, et le faire hurler plus fort, si bien qu'il ne fut plus capable de chanter. Elle attira un chat vers lui avec des croquettes au poisson pour qu'il le chasse, ledit chat lui arracha quelques unes de ses plumes qui brillaient, qu'elle piqua pour les porter. Et enfin, avec sa nouvelle parure toute scintillante, on la trouva jolie et il perdit plein d'admirateurs qui préférèrent aller la voir chanter, même si elle ne chantait pas mieux que Katy Perry, plutôt que d'aider celui qui était pourtant leur ami.
Quelques jours plus tard, cependant, tout redevint normal. La justice reprit le dessus. Chaussette finit par se faire un nom elle aussi ; on l'aima parce qu'elle racontait des histoires drôles et faisait piailler de rire ses amis. Mais avec cette histoire, on apprend pourquoi les femmes sont considérées comme vicieuses, capricieuses, sournoises, cupides et superficielles, alors qu'il suffit juste de leur donner une chance de s'illustrer dans un domaine particulier plutôt que de vouloir les faire obéir à des normes idiotes données. On comprend aussi qu'il faut prendre son mal en patience et que la justice viendra toujours arranger les choses. Et aujourd'hui, l’enchaînement d’événements négatifs de la sorte porte le nom de Murphy : la Loi de Murphy. Si bien qu'une fois, en 2012, à Chicago, une rousse s'est pris le gilet dans une poignée de porte puis a fait tomber son portable qui a fini en mille morceaux par terre... et pourtant, tu vois, une jolie petite fille est venue le réparer avec une arme de fou! Alors il ne faut pas avoir peur de la loi Murphy, même si tu penses parfois qu'elle est contre toi. Pense à Murphy, qui a de nouveau eu de jolies plumes qui brillent et une jolie voix, comme dans les Disneys..."


Elle tourna la tête sur la fillette, qui avait fermé les yeux. Bon, elle s'était un peu paumé dans son conte mais...  Au même moment, Anthony apparut dans l'encadrement de la porte pour la prévenir que le repas était prêt. Elle se leva délicatement du lit de Louise, reposa sa peluche à ses côtés, lui fit un court baiser sur le front puis sortit de la pièce. Elle sourit à son hôte avant de rejoindre la cuisine. Elle sentit qu'en ayant laissé le couple se confronter l'un à l'autre, il y avait pu y avoir explosion de ces petites tensions qu'elle avait senti en Anne depuis un moment. Elle lui sourit lorsqu'elle arriva en face d'elle. C'était calme, trop calme.
Elle tenta un sourire angélique.
" Besoin d'aide? Vous voulez connaitre l'histoire de Murphy? "
Elle fit un geste de la main montrant qu'il ne fallait pas l'écouter, puis se tourna vers Anthony. " Alors ces pizzas? " Puis elle enchaina, le plus naturellement du monde possible : " Bon, si vous pétez pas un coup, ça va pas le faire. "

Bon apétiiit.

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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyJeu 26 Fév 2015 - 0:25


Une interview de George Clooney ? Je m’imagine déjà face à l’acteur, avec mon carnet. Prêt à écrire des notes. À lui poser des questions qui sortent du commun, parce que je n’aime pas faire comme les autres journalistes: poser des questions stéréotypés. Après, j’aime pas trop cet acteur… En général, j’aime pas les acteurs et j’ai jamais eu envie de les interviewer quoi. J’pourrai faire une exception pour Anne qui l’aime bien, je suis à moitié sérieux en plus. Saskia approuve l’idée, ce qui me fait sourire. Depuis tout à l’heure elle fait des petites interventions qui me rappelle qu’elle est là, qu’elle est spectatrice. « _ Si on arrive à dégoter cinq minutes, on le fera. Même si tu ne seras plus à Chicago Tribune, je t’inviterai à venir. » Je souris en même temps que la stagiaire. Anne pouffe et lève les yeux au ciel. « _ Quoi ? » lui demande-je avec ce même sourire « _ Vous me faites rire. » me répond-elle après avoir secoué la tête. C’est vrai que c’est marrant qu’on veuille faire un interview sur George Clooney alors que ce n’est pas vraiment ma branche. J’ai déjà assisté à des interviews à des célébrités comme Lorelai Daniels qui était un cas sacrément mémorable: elle avait engueulé mon journaliste stagiaire, Julian à l’époque parce qu’il avait écrit de la merde sur elle. ‘Fin bref, j’connais bien une personne qui pourrait nous aider là-dessus. Il râlerait c’est clair. Après l’histoire du café et de la photocopieuse. J’ai demandé à Saskia si elle peut garder mes histoires pour elle. Je n’ai pas envie que les stagiaires le sachent, j’ai pas envie non plus qu’on remette sur le tapis et qu’on se foute de ma gueule. Parce qu’Anne n’est plus vraiment là et que du coup, cette histoire tend à oublier, à ne plus être le principal sujet de conversation. Ça je le vis très bien, parce que ça me rendait la journée difficile à supporter. La stagiaire ne me fait aucune promesse, sans vraiment me faire une menace. Je hausse un sourcil avec un air de lui dire, que quoiqu’il en soit. Je saurai que ce sera d’elle si jamais j’entends parler à nouveau cette histoire dans les prochains jours. C’était resté cette histoire de café… Parce qu’après tout ça, on a eu le rédacteur en chef de l’époque qui nous engueulait. Qu’ensuite, ça nous a amené à collaborer ensemble sur un article, à nous connaître davantage. À dire vrai, on était carrément mal parti… Anne me regarde avec ce petit sourire qui en dit long des choses pour moi, qui ne dit rien pour Louise et Saskia. Je fronce les sourcils à cet instant avant de me reprendre pour essayer d’entrer dans le jeu de Louise. Cette histoire de monstres au sol me fait sourire, elle finira par battre cette peur et vouloir jouer avec eux. Mon visage se décompose quand j’entends le mots scotch, je regarde Saskia avec cet air surpris. Non… Je vais finir par retrouver la maison remplie de scotch ? Je regarde Anne qui éclate de rire et qui fait signe qu’elle ne prendra pas part. « _ Quand même Louise, n’utilise pas trop le scotch. Sinon tu n’en auras plus. » « _ Ça se rachète. » ajoute Anne avec cet air taquin. Je soupire et lève les mains. « _ Ok. Tant que les monstres sont bien gentils de ne pas entrer dans mon bureau. Encore ce serait super s’ils ne grimpent pas sur la bibliothèque. » ajoute-je. Je parle aux monstres effectivement mais c’est tout à fait normal. Ça ne me dérange pas plus que ça. Je n’ai pas envie de retrouver du scotch dans mon lieu de travail, y a déjà tout le bordel bien organisé quand même. Puis j’entends un merci de la part de Saskia. Ce merci qui fait intensifier mon sourire, ce genre de moment. C’est bien rare, j’en suis conscient. Puis, c’est ce qui rend les choses intenses quand même, je suis pas assez doué non plus à devoir donner des vrais compliments. Je n’ajoute rien de plus, parce que je n’ai pas eu le temps avec cette histoire de four brûleuse de rousse. Ça a viré à la mission contre-attaque. Le Dark Lola. J’ai été vite perdu avant qu’on m’éclaircisse. « _ Aha. Je vois ça. Ça t’a plu donc ? » demande-je à Louise, elle hoche assez rapidement la tête, émerveillée par le film. Je comprends un peu mieux, bien que j’ai sentit une légère reproche chez Anne quelques phrases plus tôt. Comme quoi, je n’aurai pas été là. Qu’est-ce que j’ai bien pu manquer encore aujourd’hui ?

Je souris et baisse mon regard amusé. J’imagine très bien la situation, ce qui va se passer après la publication et la diffusion de cet article. Le rédacteur en chef qui va péter un câble après Connor. Ce petit gamin a bien besoin d’un passage au bureau du rédacteur en chef, il n’est jamais allé en plus. C’est quand même un pas obligatoire, même s’il n’y est pour rien. « _ Oui tu peux. Ça te semble possible de l’écrire pour demain après-midi ? Tu signeras sous mon pseudo de jeu que je te donnerai demain. Je l’ai pas là en ce moment. » Je n’ai jamais réussi à le retenir. J’ai bien d’autres choses, plus importantes à retenir moi. « _ On devra imprimer ça discrètement et les déposer dans des dossiers sur le bureau le soir quand personne ne sera là. » fais-je calmement, j’ai l’air de savoir comment procéder. Ça m’amuse vraiment cette histoire après tout. Espérons que cette technique marche et que tout fonctionne comme il le faut. Puis je fais confiance à Saskia pour écrire cet article bien qu’elle ait tellement de choses à faire. Mais elle a insisté, donc.. Je ne peux pas lui refuser cette expérience. C’est bien d’apprendre à se venger des fois. Je ne crois pas avoir appris ça à Julian. Après, Saskia est bien différente de lui. Elle est plus extravertie et elle sait retrouver son sérieux quand il s’agit de parler journalisme. Après, je ne sais pas ce qui va bien se passer par la suite. Cette affaire est bien plus sérieuse que je ne l’aurai pensé. C’est quelque chose tout ça, ça cache quelque chose de très gros. J’ai voulu faire retomber cette tension avec le sujet de la photocopieuse qui donne naissance à un autre sujet: qui est le jeune homme du troisième ? Ça m’a paru naturel de lui demander quoi. « _ Georges ? » répète-je comme un débile. « _ Comme Georges Clooney ? » C’est quand même pas Georges Clooney le beau gosse du troisième étage. À cette pensée, je pouffe de rire. D’un autre côté, je me rends compte que j’ai touché un point sensible, qu’il ne vaut mieux peut-être pas insister. Saskia n’a pas du tout une idée du prénom. Je sais bien que c’est une blague, une petite réponse indirecte qu’elle ne sait pas. Mon sourire disparait et laisse passer le silence avant de décider de lire son article.
Et franchement ? J’avoue que Connor s’y prend mal. Il ne voit vraiment pas le potentiel chez Saskia. Après, on est rarement d’accord sur les mêmes choses. Il m’arrive des fois de me demander comment ça se fait que j’ai réussi à le supporter en stagiaire. Il m’a surtout servi à m’apporter des cafés et c’est tout. Qui est-ce qui l’a embauché d’abord ? Pourquoi ? Ah oui… Parce qu’il était le fils d’un meilleur ami du rédacteur en chef. J’avais oublié le réseau qui facilitait les choses… Je soupire, avec une mine désolée d’avoir apparement cassé les attentes de la journaliste. « _ Pas besoin de chercher à se faire connaître. La célébrité viendra avec l’originalité. » Je hausse les épaules après avoir ajouté ça. Je veux dire par là qu’il faut juste chercher le bon moment de sortir du stéréotype et montrer son originalité aux lecteurs. Montrer le style. « _ C’est déjà un bon point d’avoir son propre site. » Je ne suis pas capable de gérer le mien et je suis quand même déjà connu pour les personnes vivant à Chicago, sans avoir vraiment eu besoin de passer par internet. Mais faudra bien que je m’y résolve un jour… J’ai toujours détesté le monde d’internet, parce que je trouve ça vicieux. Je souris légèrement « _ Je pense que tu le trouvera. Je ne doute pas que tu y arriveras. » Et merde. Encore un autre compliment dans cette même soirée. Ça fait déjà trop tout ça. M’enfin, c’est ma façon de remonter un peu le moral, parce que j’ai l’impression d’avoir cassé un truc. Je me redresse avec un air désapprobateur. « _ Leur coiffure est quand même bizarre. Tu en as déjà connu ? » et débat sur les punks. Bien le bonsoir !

« IL SUFFISAIT DE REGARDER L’HEURE » Je me redresse après avoir entendu Saskia. Je soupire et secoue la tête. C’est pas de ma faute, elle est trop bavarde et elle me fait perdre la notion du temps avec toute ces histoires ! Je suis vraiment nul en cuisine quand je fais quelque chose d’autre à côté. Je ne peux pas faire plusieurs choses à la fois qui n’est pas dans le domaine culinaire. C’est ce que j’ai appris lors de mes petits boulots de serveurs avec Pat’. J’ai bien failli finir par passer ma vie dans un restaurant et ça c’est ce que j’aurai pas voulu. Après, j’ai bien bossé dans la maison d’édition chez ma tante et ça s’est mal passé quand même…
J’ai senti quand même la tension d’Anne depuis un moment mais j’ai été trop occupé avec Louise et Saskia. Je savais que j’aurai une discussion avec elle tout seul et à vrai dire. Ça s’est pas bien passé. On a discuté assez rapidement et silencieusement pour ne pas alerter les deux autres filles. Ce n’est vraiment pas le bon moment d’en discuter. Mais être à découvert comme ça, ça fait mal. Et on est tous les deux clients dans la banque de mon père, ça fait encore plus que mal ça. Après avoir découvert la vérité sur les deux banques quoi… J’ai profité que la table soit prête ainsi que les pizzas pour aller chercher Saskia. Je souris légèrement en voyant Louise dormir, j’ignore ce qu’elle a bien pu lui raconter comme histoire, mais ça a dû lui plaire. Je souris en retour à la stagiaire, je suis resté silencieux le temps d’arriver à la cuisine pour retrouver Anne en train de couper les parts de pizza. Ça sent la tension là. Toujours présente. Elle sourit à Saskia amusée par la tentative de raconter l’histoire de Murphy - alors que moi je fronce les sourcils avec un air de demander de quoi elle est en train de parler avant de finalement lâcher l’affaire. Anne distribue tranquillement les parts dans le silence. Je fais une petite grimace en trouvant ça trop calme. Un calme avant la tempête. Je n’aime pas trop ça venant de chez Anne. On s’installe tranquillement sur nos chaises. « _ Les pizzas sont sauvées. Elles n’ont pas cramés. » Par contre mon pouce en a fait les frais mais ça se voit pas trop donc… Ça va. Personne ne l’a remarqué, comme d’habitude. Je prends les couverts pour pouvoir enfin manger. On reste tous silencieux et on ressent toujours cette tension. Surtout chez Anne qui découpe un peu.. Bizarrement sa part de pizza.
Saskia intervient. Je soupire et dépose les couverts. Anne me devance. « _ Alex va venir après-demain de Syrie. Je l'ai eu sur skype ce matin, je l'ai invité à manger chez nous vendredi. » Je manque de faire renverser le pichet d’eau. Je la regarde avec un air de lui demander pourquoi elle nous balance ça. Elle ajoute sérieusement, sans le sourire « _ J’aimerai bien que vous le teniez au courant de cette histoire. Je ne suis pas rassurée du tout. » Je soupire et propose à Saskia si elle veut de l’eau en désignant le pichet. Je sers les filles avant de me servir moi-même. Je secoue la tête. « _ Je ne suis pas d’accord, c’est trop risqué avec lui. Il connait du monde… Et…» « _ Justement. Il pourrait t’aider là-dessus. » « _ J’ai pas fini ma phrase: il va vraiment laisser des traces derrière lui. C’est pas ce qu’on veut. » C’est le genre de truc que je préfère éviter pour une affaire de ce genre. Alex connaît des gens important dans la côte Est grâce à sa famille et il pourrait carrément nous aider à avancer sur cette affaire. À trouver des informations. Mais il ne pourra pas s’assurer de ne pas avoir laissé des traces derrière lui. Pire, il pourrait même nous trahir juste pour son propre intérêt. Je regarde Saskia et penche un peu la tête. « _ Quand j’y pense. Tu ne connais pas encore Alex… Tu as sûrement entendu parler de lui par l’intermédiaire de Connor. » Sûrement elle a entendu parler de lui comme quoi, il serait un journaliste parti en Syrie pour prendre des photos et faire des articles qu’il envoie par internet au rédacteur en chef pour informer la situation de la guerre civile en Syrie. Il a dû être là à l’événement du 3 février… Enfin, c’est un peu le journaliste fantôme du journal mais c’est aussi un pilier quand même. Elle doit forcément avoir entendu parler de lui « _ Alex, c’était la personne qui s’occupait de moi quand j’étais stagiaire. C’est également le cousin d’Anne. » fais-je en désignant ma femme avec mon couteau que je viens de reprendre. « _ Saskia. Il est peut-être sympa. Mais faut se méfier de lui des fois. » Anne intervient. « _ Tony. Ne lui donne pas des idées. Elle verra par elle-même quand elle le rencontrera. Puis je suis vraiment sûre qu’il vous aidera. Il t’a quand même sauvé avec notre premier article. » « _ Je ne veux pas lui devoir une dette. » lui réponds-je un peu agacé. Je secoue la tête et mange la pizza. Après avoir fini la bouchée. J’ajoute. « _ Quoiqu’il en soit. On n’est pas vraiment encore lancé et si ça se trouve, c’est peut-être rien du tout Anne. Faut vraiment pas s’inquiéter. » Je fais comme si c’est un sujet clos. Je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Anne mange sa pizza et soupire. « _ Anthony, on est une famille, ne laisse quand même pas le boulot prendre le dessus. » Elle parle sûrement des menaces auquel elle n’est pas étrangère. Je finis ma bouchée et fronce les sourcils avec un air de lui dire qu’on en reparlera plus tard, sans Saskia à nos côtés. Après un petit silence, Anne reprend « _ C’est quoi cette histoire de Murphy ? » Je souris légèrement en coin. Avec une idée de ce que ça peut être comme histoire. En fait… J’sais pas si c’est vraiment ça. Je regarde ma stagiaire avec un air de lui dire que je suis désolé de cette petite prise de tête.

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Saskia Reynolds
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptySam 7 Mar 2015 - 18:39




Saskia s'égarait rapidement dans ses pensées, cela va sans dire. Alors voilà comme ça, au retour d'Anthony, dans la cuisine des Martell, la demoiselle avait eu l'idée saugrenue et incohérente de prévoir une interview de Georges Clooney avec son hôte. Bon, en l'occurence, on ne savait pas trop si la rousse en riait ou non ; mais toujours était-il que c'était plutôt clair venant de sa part : si l'occasion se présentait, elle ne lésinerait pas sur les moyens et accourrait jusqu'à Mr. Expresso. A vrai dire, à ce moment précis, elle se demandait si, dans une ville aussi immense que Chicago, il aurait été statistiquement plus probable de croiser Georgie qu'à Huntington Beach ou Cardiff.
Bon, la réponse semblait d'ailleurs relativement évidente...

Elle sourit finalement à Anne après un petit clin d’œil amical à son colègue, qui semblait s'amuser de la situation. Ce qui était bien avec cette femme, c'est que l'excentrique rousse avait beau montrer ses facettes complètement barrées dans des instants sans doute mal choisis, la mère de famille ne semblait guère s'en lasser et s'en amuser sans cesse. Leur complicité était presque attendrissante ; pourtant, c'était bien avec Anthony que miss Reynolds passait ses journées, et non avec son épouse. Mais voilà, même si lorsqu'elle était chez eux, Saskia pensait encore énormément à son travail, sa passion, et sortait régulièrement son calepin pour noter quelques idées à la va-vite, c'était avec Anne qu'elle montrait sans doute le plus de connivence. Peut-être parce qu'elles étaient les deux femmes de la maison, d'une certaine façon, peut-être parce qu'Anne avait rapidement trouvé en Saskia une confidente attentive et compréhensive. Jamais Saskia n'avait jugé qui que ce soit chez les Martell, mais parfois, lorsque la maman de Louise ressentait le besoin de s'épancher auprès d'une autre personne que son époux, la galloise d'origine était présente. Toujours. C'était bien la moindre des choses qu'elle pouvait faire.

" T"inquiète, c'est arrangé avec les monstres. Puis arrête de les appeler comme ça, c'est leur nom qui fait peur à Louise ! Ils sont tout gentils. "

Avec un sourire, elle passa ses mains dans les cheveux de la fillette pour l'embêter. Elle finit cependant par lui laisser son petit moment privilégié avec son papa.
Puis Anthony continua de comploter avec sa stagiaire, qui visiblement, s'en donnait à cœur joie. Elle fit un geste, signe de "rien à foutre" évident, puis répondit, l'air le plus savant possible :
" Bof, j'invente un pseudo en deux temps trois mouvements moi, puis ça fera un indice si tu donnes le tien... Non, non t'inquiète je gère ! "
Déja, elle s'imaginait parvenir à ses fins, en faisait quelques folies au passage, croiser le regard à la limite du désespoir du principal concerné, le laisser s'affoler quelques heures, ou jours tout au plus, avant de lui annoncer quels étaient les responsables. Haha oui, ce serait rigolo.

Puisque le sujet de la photocopieuse est ramené plusieurs fois dans la conversation - certes, la rousse en était souvent la source -, évidemment, cela finit par l'amener elle-même à se poser des question. Mais oui, merde, comment s'appelait-il, en fait?
Elle ne put s'empêcher de sourire à la réaction du journaliste. Oui, oui, Georges Clooney, tout à fait. Un petit soubresaut anime son corps alors qu'elle pouffe discrètement de rire, alors qu'Anthony lit son article.
A ce moment-là, c'est le silence qui s'installe dans la pièce où ils sont seuls. Elle ne sait pas trop si elle est inquiète de la réaction de son interlocuteur : Saskia est plutôt une forte tête, et ne se laisse guère impressionner par telle ou telle réaction. Elle sait que ce qu'elle fait n'est surement pas le meilleur, qu'il y plus abouti ailleurs, par des journalistes plus talentueux ou avec plus d’expérience. Cependant, elle sait avant tout qu'elle défend ses idées avec ardeur, avec la force de ses mots d'une jeune femme partie faire ses études au Pays de Galles, là où les paysages vous empêchent de vous concentrer sur quelques lignes à lire, là où les soirées sont si immenses et interminables que vous oubliez la raison de votre départ de Huntington Beach.

Elle n'en voulait pas à Anthony. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, et ne le pourrait certainement jamais. Il lui apportait des éléments, des clés de réussite dans le domaine que lui connaissait évidemment mieux que la jeune rousse. Et miss Reynolds le savait très bien, un journ elle allait devoir faire des compromis. Car même si son site marchait plutôt pas mal, il était loin d'être son gagne-pain, et sa notoriété n'égalait point celle des journalistes les plus reconnus des dernières années. C'était une passerelle, mais non l'autre côté de la rive (paie ta métaphore).
Le fait qu'Anthony trouve du positif en son attitude légèrement en rebelle, en son mode de fonctionnement, la fit sourire davantage. De la gratitude était perceptible dans ses yeux. Elle n'oubliait pas les faits sur le métier qu'il lui avait rapporté quelques instants auparavant ; mais il modérait ses propos. Etait-ce grâce à ses arguments? Elle n'en saurait probablement jamais rien. Mais oui, elle restait malgré tout obstinée.

" Du coup je l'envoie comme ça? " demanda-t-elle presque dans l'optique de changer de sujet de conversation, quasi gênée des encouragements du père de famille, encouragements dont elle n'avait que guère l'habitude depuis un moment.
Puis elle ne put s'empêcher de rebondir sur ce qu'elle savait être les réflexions de son hôte à ce moment-là :
" Tu sais, internet, y'a des côtés vraiment cools. Si tu veux je te montrerai un peu. " fit-elle pour le rassurer. De toute façon, énerver Saskia relevait quasiment de l'impossible.
Elle savait bien qu'il n'était guère adepte des nouvelles technologies. Elle pouvait d'ailleurs bien le comprendre ; le nombre d'informations était considérable, mais combien étaient vérifiables, de source sure? Les individus qui "postaient" les informations, quelles qu'elles soient, étaient-ils ceux qu'ils prétendaient être? Comment reconnaître réalité et fiction? Il fallait bien l'admettre, même la rousse parfois était un peu perdue. Mais elle traçait tout de même son petit bonhomme de chemin, accrochée à ce que ses enseignants de l'époque de la création de son blog qui avaient conseillé et à son jugement critique. Elle le savait, Anthony pouvait y trouver sa place et peut-être une nouvelle manière d'exercer son métier.

Mais... avait-elle déja connu des punks?
" Oui, j'en ai connu. J'ai fait un article là-dessus, un de mes premiers je crois? " Elle commença à bouger dangereusement ses bras, soudain étrangement passionnée par son propre discours. Son regard se perdait dans une autre dimension alors qu'elle essayait de se souvenir, mais aussi de résumer. " Je voulais combattre les clichés...genre celui de la coiffure. " commença-t-elle, un sourire en coin, un regard amusé destiné à Anthony. " J'essayais de définir ce qu'était un punk. Parce que finalement, un punk est pluriel : est-ce que c'était dans les idées : être rebelle, anti-capitaliste, hors du système autant que possible? Ou est-ce que c'était dans une manière de se comporter, avec la musique comme cri de ralliement, mais aussi de se reconnaître entre soi, avec des modes d'habillement, de coiffure, comme tu disais... Et puis tous les dérivés du punk, avec l'esthétique que cela peut impliquer, mais aussi des idéaux parfois opposés à ceux apportés par les premiers punk... "

Elle se stoppa net dans sa phrase. A ce moment précis, les étoiles brillaient dans ses yeux, et elle se souvint à quel point elle avait aimé écrire sur ce sujet. Puis elle se souvint de la question de base. Elle se racla la gorge.
" Hum, oui, je connaissais du coup des punks, complètement différents. Par exemple, y'avait ce jeune prof du Pays de Galles, habillé comme toi et moi, toujours calme et souriant, mais qui jouait dans un groupe et écrivait des manifeste pour chacun de ses albums. Pour moi c'était le plus punks de tous, parce qu'il était inclus dans une société qu'il détestait mais qu'il combattait de l'intérieur. Mais y'avait aussi ce mec de, je sais pas, quarante ans et quelques, l'air ravagé, qui errait dans un parc, avec son chien, qui avait l'air violent, fermé, avec des piercings et des tatouages - il avait trop-la-classe!!- mais qui en fait était un gros nounours qui avait choisi de vivre en dehors de la société de consommation, et ne demandait qu'à débattre sur la condition humaine! On a bu plein de bière ensemble d'ailleurs ..."

Ah ouais, putain,... elle avait aimé écrire cet article. Les rencontres que cela lui avait apporté, les recherches, les livres de sciences humaines et sociales qu'elle avait lus... Oui, elle avait dépassé les clichés et avait adoré ça. Surement, d'ailleurs, le premier article dont elle avait été vraiment fière. Il avait été conséquent et complet, avec de nombreux mots techniques, beaucoup d'empirique.

Mais peu importaient les punks, peu importait son écriture, le choix de ses mots, ses inquiétudes vis-à-vis d'internet, peu importait tout cela. Parce que Louise venait balayer tout cela dès que sa petite frimousse faisait face à la rousse. Toutes les deux étaient presque comme des soeurs, finalement. Les bêtises, elles les faisaient ensemble, et Louise se confiait à Saskia comme si elles étaient du même sang.
Et puis miss Reynolds était montée en grade et s'était déja plusieurs fois improvisée conteuse pré-dodo. Ce soir-là, ce fut une fois de plus le cas. Et elle adorait ces moments. Cette quiétude infinie dans la chambre de la petite Martell, cette ambiance joviale mais calme ; ce moment où Louise passait de l'état d'excitation-de-pile maximum à celui d'attention maximale, puis, à celui de l'assoupissement. Saskia adorait inventer des histoires, ce qu'elle ne pouvait guère faire officiellement en tant que journaliste. Son âme de grande enfant s'en donnait à coeur joie, et malgré elle, elle se plaisait à s'imaginer à la place de la fillette, si elle avait eu une grande soeur qui lui racontait des histoires déjantées chaque soir. Oh God, elle aurait été encore plus étrange comme nana...

Ce fut un joli moment. Mais Louise avait finalement assez rapidement fini endormie, quelques cheveux sur les jambes de la grande rousse. Finalement, doucement, à l'arrivée d'Anthony, elle posa délicatement ces quelques mèches non loin du visage de la fillette, et, tentant de ne pas trop faire bouger le matelas, posa un pied à terre, puis le second suivit. Enfin, en quelques secondes, elle parvint à la porte et après un dernier regard vers le lit de Louise, elle s'enquit de rejoindre la cuisine.

" Les pizzas sont sauvées, elles n'ont pas cramé "
" Oui, elles sentent même bon ! " rétorqua-t-elle pleine d'espoir quant à une éventuelle future bonne ambiance dans la pièce à présent constituée exclusivement d'adultes.
Il avait fallu cependant que la jeune femme ne s'empêche de tenter d'apporter du baume au coeur à la situation. Anthony avait soupiré. Elle avait haussé un sourcil. S'ils avaient des choses à se dire, qu'ils se les disent.
Eh bien, finalement, ils ne s'en privèrent pas. Ils se coupèrent, se reprirent, se parlèrent sèchement. Effectivement, il y avait donc bien un problème. Saskia, restant silencieuse, regardait les couvert que le journaliste venait de poser sur la table, puis attrapa la fourchette pour la faire tourner dans sa main. Histoire d'écouter sans trop le montrer quoi.
Ce ne fut que lorsqu'elle sentit les regard rivés sur elle qu'elle releva la tête et croisa de nouveau le regard de ses hôtes.

" Heu, oui, j'ai déja entendu son nom. " répondit-elle avec hésitation, sentant qu'on était en train de l'inclure à une dispute qui ne la concernait pas forcément, au fond. " Pourquoi il laisserait des traces ? " s'enquit-elle finalement, subitement plus concentrée et semblant percuter les mots prononcés précédemment.
La suite de la discussion se fit à nouveau entre les deux parents. Saskia reniflait l'odeur de la pizza, histoire de ... faire autre chose. Mais elle était bien attentive. Elle retint ce qu'on lui dit : "fais attention", "elle verra par elle-même". Elle n'avait encore jamais vu le visage de cet Alex, mais elle savait déja qu'il était le sujet de quelques disputes au sein du couple.
Si elle avait su. Si elle avait su qu'en fait, ils se trompaient bien tous les deux, et qu'effectivement, ce n'était pas "rien du tout"...

Puis il y eut une remarque d'Anne qui lui fit lever les yeux. Elle ouvrit la bouche pour parler à son tour mais se ravisa et préféra commencer à servir les parts de pizza.

Le repas commença finalement dans une atmosphère assez étrange. On sentait le fantôme de cette conversation tendue, avec un couple qui se retenait de continuer sa dispute, et une Saskia qui hésitait entre son malaise de se retrouver au milieu de tout ça et son assurance d'avoir son mot à dire, et que peut-être, il compte.
Elle entama la pizza en commençant à raconter l'histoire de Murphy. Parlant la bouche pleine, elle entama, à moitié concentrée pour tenter de se souvenir de ce qu'elle avait pu raconté à leur fille :

" Alors c'est un oiseau qui vole, parce qu'il a des ailes, et il brillait de partout... " Elle sourit alors qu'une nouvelle idée lui venait à l'esprit. " Alors du coup, quand il croisait des avions, il faisait trop de lumière, il éblouissait des pilotes, et y'a eu plein d'avions disparus. C'est ce qu'on appelle le triangle des bermudes! " Tout sourire, elle regarda ses interlocuteurs, avant de subitement, perdre le sourire et fixer son assiette. " En fait, j'ai oublié ce que je lui ai raconté. "

Le repas avançait objectivement à une vitesse normale ; mais l'ambiance était si particulière que Saskia avait l'impression que chacun cherchait un sujet de conversation, n'importe quoi à raconter.

" Jean-Luc. "
Les regards se posent sur elle.
" Il a une tête à s'appeler Jean-Luc le mec de la photocopieuse. "
Silence.

Les soirées chez les Martell. On savait comment elle commençait, on savait rarement exactement comment elles allaient finir. Et c'était un peu leur charme, tout compte fait.
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyDim 8 Mar 2015 - 23:20

Je regarde Louise après m’être vite rendu compte de la petite bêtise que je viens de dire grâce à Saskia. Ma fille me lance un petit regard interrogateur, j’essaye de me rattraper « _ Désolé, je ne sais pas comment les appeler. Il leur faudra demander comment ils s’appellent. » « _ Oh oui ! Mais ils sont partis… » « _ Tu leur demanderas après, quand ils reviendront et tu joueras avec eux. » ajoute Anne avec un petit sourire. Je la regarde avec ce même sourire et là, je sens encore cette tension envers elle. Ce qui n’est pas bon, c’est que si moi je peux la ressentir, même ma stagiaire et Louise peuvent aussi le ressentir. Je sais que j’aurai affaire à elle, quand Saskia s’occupera de Louise, quand elle passera un moment avec elle. Dans le fond, après une telle journée, je n’ai pas vraiment envie de me prendre la tête avec elle, bien que ça commence à devenir plus fréquent. Mais qu’on le cache bien avec un sourire, le lendemain de la dispute et qu’on finit par oublier.
Je regarde Saskia avec un air un peu paumé. « _ Ça se crée bien facilement un pseudo…? » Vous savez, les technologies et moi ça fait deux. Je n’ai jamais aimé tout ce qui est informatique et internet surtout. Mais ça ne m’empêche pas que je vois le bon côté, comme quoi, le geek du journal a converti un peu le quart des journalistes à un jeu League Of Legend. Je ne suis pas celui qui joue le plus souvent parce que je me fais tout le temps tuer et je n’ai pas vraiment le temps à ça. Dans internet, j’ai juste mon adresse mail, le jeu et quelques recherches dans des sites sûrs, ainsi que les lectures des articles sur le net du site du Guardian par exemple. Quoiqu’il en soit, ça me ferait du bien dans le fond de voir le visage démuni de Connor, de paniquer pendant quelques jours avant de remonter jusqu’à nous. Sa réaction ? Il n’oserait pas m’engueuler mais Saskia si. De toute façon, je la défendrais. Je ne permettrai pas ça.
Alors qu’on parlait du monde de journalisme et comment ça marchait selon ce que je vois, Saskia revient sur l’article, me demande si elle peut le publier comme ça. Je reste assis sur ma chaise, à réfléchir un instant, Connor ne publiait très peu ses articles. De toute façon, les siens sont très peu publiés par rapport aux miens. « _ Oui envoie-le comme ça, tiens lui tête. » Comme Anne le faisait avec moi à l’époque où elle était stagiaire dans le journal, ça a été… Quelque chose. De toute façon, Saskia avait déjà commencé avec l’histoire du café. Hé. Hé. Quand même, elle doit éviter de se faire pincer par le rédacteur en chef, sinon ça va carrément piquer. M’enfin, j’essaye de me rassurer en pensant un peu à ça, jusqu’à ce qu’elle me parle d’internet et ses bons côtés. Je la regarde avec un air pas convaincu de la fiabilité d’internet. « _ Je ne dis pas non, tu t’y connais mieux que moi. Je le reconnais. » je souris. Ok. Un domaine où elle se sent à l’aise, moi pas. De toute façon, ça ne me gêne pas, elle veut m’aider à me mettre à l’aise sur internet. J’ai toujours ce côté anti-internet mais ça ne m’empêche pas de l’utiliser un minimum, ce n’est pas comme si j’avais eu le choix. Tout passe par internet en ce moment. Ça commence à prendre une ampleur de plus en plus importante.
Après, on parle des punks. Ce n’est pas parce que je les déteste mais y a ce côté de look, d’apparence qui me bloque des fois. Mais Saskia m’apprend qu’il peut bien exister des gens qui ont des goûts de punk, bien discret. Et là, pendant que Saskia commence à en parler, je la perds un peu dans son discours. De toute façon, ce qu’elle commence à me dire m’intéresse. Je souris quand elle parle de coiffure mais je la laisse continuer. Jusqu’ici, elle me dit ce que je savais plus ou moins déjà. Par contre après sa pause, c’est devenu encore plus intéressant. Mon sourire a disparu au fur et à mesure que je l’écoutais. « _ Le lendemain n’a pas trop été dur ? » je souris et viens de me rendre compte que j’avais pris une position comme quoi, j’ai été intéressé par ce qu’elle vient de me raconter. « _ C’est ton premier article qui est sorti du cliché ? parce qu’à t’entendre, tu n’es pas restée sur la surface, tu n’as pas simplement été allée chercher des informations sur ce que les autres pensent, tu es allée voir par toi-même, les rencontrer. » Elle peut bien aller loin. Si seulement on lui enlève bien le statut de stagiaire et qu’on la considère comme une vraie journaliste. « _ Laisse moi deviner comment tu as découvert que le professeur du Pays des Galles était un punk: tu l’as vu jouer dans un groupe ? » Surtout s’il est discret, ça ne doit pas être facile de le repérer directement dans sa tenue de professeur. Au fond de moi, je le sais, que je cache bien un genre de musique, que j’adopte bien un comportement. Saskia aussi peut-être.

Puis.
Bon ok.
Après le calme, la tempête. J’ai envie d’inverser cette expression du calme, avant la tempête. Parce que c’est réellement en train d’arriver. Anne n’aime pas ce que je suis en train de faire avec Saskia, avec cette histoire de banque. Je n’ai pas envie de cette ambiance, je n’ai pas vraiment envie de me prendre la tête. C’est pour ça que j’ai sauté sur cette occasion quand ma stagiaire - qui en plus est là - parle de pizza. « _ Oui. Je les ai sauvées de justesse, encore cinq minutes à parler, on les aurait perdues. » une pause. « _ Oui, je sais j’aurai dû regarder l’heure. » Mais comment le faire quand on était absorbé par la discussion autour des punks ? Ce n’est pas de ma faute si le journalisme est un sujet où les gens autour, peuvent me perdre avec Saskia. Parti dans les contrées de journalisme. « _ Mais ce qui compte, c’est que les pizzas sont sur nos tables, qui sentent bons. » Et c’est ainsi qu’on attaque sur les pizzas. Pendant qu’Anne m’observe puis laisse tomber un moment. Finalement, c’est moi qui revient à la charge parce que je perçois bien le changement de comportement par rapport à tout à l’heure. Puis, elle parle de quelque chose que je ne veux pas entendre parler au fond de moi. M’enfin, elle l’a invité à manger chez nous. Rah… Ce n’est pas vrai. « _ Parce que ça l’amuse de me voir patauger. » « _ Non Anthony. Il ne fait pas exprès. » Je n’en dis pas plus, je lève les yeux au ciel. Il ne le fait pas exprès, mais oui… Que je suis bête. De toute façon elle verra par elle même. Anne prend toujours sa défense et c’est normal parce qu’il fait parti de sa famille et ils se connaissent bien. C’est un peu des amis. Quant à moi, il était mon responsable du stage et ça ne s’est pas bien passé. Il m’a poussé à bout mais au moins, il m’a fait gagner la place dans ce journal. Puis il m’a énormément aidé, moi et Anne quand on était dans la merde pour notre première affaire sur l’hôtel. On lui devait une dette et on a réussi à s’en débarrasser.
L’histoire de Murphy. Anne a demandé de changer de sujet de conversation en sautant là dessus, j’aurai fais pareil et on oublie tout de suite cette prise de tête. On l’écoute, moi je mange tranquillement ma pizza. J’entends Anne rire, parce que Saskia a oublié ce qu’elle a raconté à Louise. « _ Heureusement qu’elle ne.. » Je m’interromps, parce que je parle à la bouche pleine. Une fois que j’ai fini ma bouchée. « _ … Ne demande pas à nouveau les histoires. » ajoute Anne qui vient de me devancer. « _ Une fois elle m’a demandé de raconter à nouveau une histoire sur la Savane que Saskia a raconté. Je n’avais aucune idée de ce que c’était j’ai dû improviser. » ajoute-je avec un petit sourire. Mais ça ne suffisait pas. Cette ambiance était encore là. On finit nos parts de pizza. Je propose silencieusement à Anne et à Saskia si elles en voulaient encore. Quoiqu’il en soit, je prends deux parts supplémentaires parce que je n’avais pas mangé ce midi avec cette affaire que je viens de découvrir ce midi. Ça a été quelque chose cette histoire mais ce ne sera pas vraiment une affaire sur une longue durée, quoiqu’il en soit, je vais peut-être profiter de ma situation pour voir ça de plus près.
« _ Jean-Luc ? » une pause, alors que je mangeai encore à la bouche pleine. Je finis ma bouchée et je la regarde « _ Finalement c’est plus George.» « _ Comment ça ? » intervient Anne qui a loupé cette partie de cette discussion. « _ Je lui avais demandé comment s’appelait le mec de la photocopieuse du troisième. » « _ C’était George, comme George Clooney ? » Je souris et réprime mon rire. « _ Quoi ? » « _ J’ai dis presque la même chose que toi tout à l’heure. J'aimerai bien voir sa tête la prochaine fois, à ce jeune homme à la photocopieuse. »

Une soirée bien normale. Mais qui à chaque fois était bien différente, parce qu’une fois. Ça se terminait bien, avec Louise qui a finit par s’endormir sur Saskia dans le canapé en regardant un film. Ça se terminait mal juste après que Saskia soit partie se coucher, pendant qu’Anne et moi on se prend la tête avec nos problèmes financiers. Des fois, ça se terminait pas: la belle nuit blanche pour écrire un bon article pour le lendemain. C’est toujours ces soirées, qui variaient.
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Saskia Reynolds
Saskia Reynolds
super lama en quête de secrets


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MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyDim 29 Mar 2015 - 15:21




La douceur de Louise réjouissait la rousse. Les jeux, la complicité qu'elles partageaient valaient bien toutes les galères que son stage à Chicago pouvait lui apporter. La fourberie de ses collègues, les enquêtes ennuyeuses, les insomnies involontaires, tout cela ne représentait plus rien, ou si peu, lorsqu'elle passait du temps avec la fille Martell. Parfois, Saskia en arrivait à avoir la sensation d'être sa grande soeur, aimante, protectrice, et peut-être un peu chiante aussi. Et c'était un rôle qu'elle se plaisait à jouer. Elle devenait autre que cette simple petite stagiaire que l'on croisait rapidement dans l’ascenseur, un café à la main pour tenir la journée qui s'annonçait rude. Ne vous y détrompez pas, être ce petit brin de femme, la nouvelle arrivée, un peu protégée mais un peu rejetée aussi, cela lui plaisait, à sa façon. Croiser à peine quelques regards, dédaigneux parfois même, la satisfaisait. Elle avait appris à aimer être la mal-aimée ou la gamine de service. Les personnes avec qui elle avait des interactions attendaient moins d'elle ; sa liberté n'en était qu'agrandie.

Saskia acquiesça à la réponse d'Anne à sa fille. Elles la faisaient rire ; elle gloussa discrètement devant le dialogue insolite des deux femmes Martell.

" Ça se crée bien facilement un pseudo…? " se renseigna Anthony.
Miss Reynolds fit une petite moue, signe qu'elle réfléchissait, avant de répliquer sans attendre :
" Oui, c'est super facile. Tu tapes un nom qui sonne cool - ou pas -, puis c'est bon. Si on veut faire les choses bien, je peux même encore plus brouiller les pistes. Faire ça sur un ordinateur public, ou... ". Les possibilités, nombreuses, affluaient dans son esprit. Elle n'était pas spécialiste des technologies non plus, mais s génération se devait de s'adapter aux nouvelles possibilités qu'offraient internet, et, de façon plus générale encore, les ordinateurs. Les logiciels, les techniques, évoluaient quotidiennement et Saskia s’efforçait de s'en tenir informée. Durant ses études de journalisme, en licence aux Etats-Unis comme en master au Pays de Galles, c'était également à tout cela qu'on l'avait formée. Le métier de journaliste se complexifiait en adéquation avec la mutation des métiers de la communication.
En conclusion, elle fit un petit geste de la main.
" En bref, je gère, t'inquiète paupiette. "
Elle ne s'était jamais faite passer pour une autre personne qu'elle-même sur internet. La jeune femme n'en éprouvait guère le besoin. Elle se considérait comme une journaliste, avec ses valeurs, et fière d'être l'individu qu'elle était devenue en grandissant et en s'émerveillant du monde. Son blog représentait à lui seul l'ensemble de ses convictions, de ses idées, du mal qu'elle se donnait à construire des phrases, à choisir ses mots avec amour, à explorer la vie en général ; celle des autres, la sienne, à dépasser ses préjugés propres. Elle voulait agir en tant que Saskia Reynolds, et n'avait guère besoin de jouer au super-héro en se faisant nommer Superrousse ou GirlDuPaysDeGallesQuiHabiteàChicagoMaisEstNéeàHB. Cela en deviendrait ridicule. Elle était professionnelle, elle assumait ses paroles, ses écrits. C'était sa définition du journalisme. Elle n'avait peur de rien. Ni de personne. Mais dans certaines affaires, elle avait bien eu affaire à des usurpations d'identités et autres histoires croustillantes, et avait dû, malgré elle, s'affranchir de certains principes et simuler telle ou telle situation afin d'obtenir quelque information crédible et vérifiable. Alors, elle avait appris, sur le terrain, que l'internet, est, comme l'avait prévenue ses enseignants, moins idyllique que d'apparence. Et elle s'était familiarisée avec les méthodes utilisées pour mieux les combattre et démêler le vrai du faux.
A l'idée même d'embêter Connor, la rousse sautilla sur elle même d'excitation, gloussant ridiculement et faisant penser à une enfant qui avait gagné un jouet à la foire.

Alors qu'ils étaient redevenus plus sérieux, les deux journalistes laissaient leur part de professionnalisme s'exprimer. Les débats avec l'hôte de Saskia étaient toujours fructueux et intéressants ; la jeune femme découvrait chaque jour certaines parties de l'esprit de son collègue et l'admirait pour son parcours et son sérieux exemplaire. Respecté et fort, il prononçait des paroles qui, malgré les apparences, entraient en résonance dan l'esprit de la jeune galloise d'origine. Alors lorsqu'elle ne jurait pas dans un patois gallois déboussolant lorsqu'elle devait reprendre un article, elle nourrissait elle aussi les débats.

Mais lorsque parfois - rarement, mais ces moments existaient et cela suffisait au bonheur de Saskia -, Anthony lui disait...
" Oui envoie-le comme ça, tiens lui tête. "
... , dans ces moments-là...
Saskia sauta brusquement hors du fauteuil dans lequel elle était avachie, menaçant de casser la moitié du mobilier l'entourant et leva les bras en signe de victoire, enchaînant sur une petite danse digne d'une demoiselle d'honneur dépressive à 6h du matin.
Se rasseyant au bout de quelques secondes de possession par le mal, la jolie rousse laissa son visage se transformer (avec la douceur de perle de lait...) en une expression beaucoup plus sévère.
" D'acc. Les cours commencent la semaine prochaine. Quand mon ordinateur sera un peu lent. " N'y tenant plus, son naturel revint rapidement, et son flot de paroles accéléra de nouveau. " Parce que t'as vu, il est vieuuuux, mais j'ai juste pas les moyens d'en racheter un, tu comprends? Puis y'a toutes mes données dessus, et j'y tiens, j'ai voyagé avec. On est potes lui et moi, même si boooon, des fois, il met 10 minutes à s'allumer, et puis que y'a une touche cassée. D'ailleurs, t'as vu, le clavier il croustille? C'était des gâteaux apéros à Cardiff... "
Devant l'air circonspect de son interlocuteur, elle stoppa son monologue net. Se raclant la gorge, la demoiselle reprit la conversation là où ils l'avaient laissée.

Les punks avaient finalement une pris une place clée dans leur tête-à-tête. Il fallait dire que Saskia, à sa façon, les admirait. Elle admirait leurs modes de vie pluriels, leurs idéaux, leur façon de se rebeller contre le système, chacun de leur façon. Elle aimait combattre les préjugés qui les concernaient, elle aimait leur musique. Elle adorait lire des études les concernant, aller leur parler, les découvrir, entrer dans leur univers, comme un univers parallèle et pourtant si ... terre à terre et ... réel?
Lorsqu'elle finit de parler, la jeune femme releva la tête, et elle fut frappée par le regard d'Anthony. Il s'intéressait, de manière générale, à ce qu'elle produisait, à son quotidien de stagiaire. Il l'avait soutenue dès son arrivée, et même avant. Il était un petit peu son protecteur à Chicago, dans la jungle que représentaient les métiers du journalisme.
Mais il lui semblait que jamais, jusque là, elle n'avait perçu ce regard lorsqu'il la regardait. Il paraissait... intéressé. Son propre regard se perdit dans celui de son interlocuteur, essayant de comprendre le fil de ses pensées. Il fallait admettre qu'elle-même avait laissé les siennes cheminer seules, l'empêchant d'avoir le moindre recours au contrôle de son flot d'idées, de souvenirs. Peut-être qu'Anthony avait tenté de suivre, en se concentrant au maximum?
Elle haussa les sourcils, écarquillant les yeux, laissant deviner une surprise générale. Puis elle tapa dans ses mains avec ferveur. Cette réunion secrète était riche en émotions!
" Laisse moi deviner comment tu as découvert que le professeur du Pays des Galles était un punk: tu l’as vu jouer dans un groupe ? "
" HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ". Ce ri strident fut sa première réaction vocale. Elle s'agita, faisant se soulever sa chevelure ébouriffée par sa journée. Complètement hystérique, elle finit par évoquer un semblant de réponse, noyé dans un flot de paroles. " Bah, en fait, tu vois, une fois, j'étais dans un bar de Cardiff... Bon, ça me soulait parce qu'il était tard et je devais rentrer à pied à la fac, et y'a une grande pente à monter tu vois, alors j'hésitais à appeler le taxi, puis je me suis dit "mais non Sassy, tu fais 1m80, tu n'es pas mannequin pour autant mais tu peux monter à pied plus vite que la moyenne, bon, peut-être pas que ce rugbyman là, qui est musclé et fait genre deux mètres, mais tu peux le faire". Alors du coup j'ai trainé dans le bar. Je parlais avec un mec... ou une meuf je sais plus... Ou peut-être que je parlais à personne en fait?! Petite pause / réflexion intense de la soirée. " Bref, je sais plus, mais si c'était un mec, il devait pas être canon, vu que je ne m'en souviens pas. Bref. Du coup j'ai pris un vodka-redbull. Bon, c'est su-per nocif pour le coeur, d'ailleurs, le lendemain j'ai eu de ces pa-lpi-ta-tions, j'ai cru que j'allais mou-rir! Mais bon, comme tu vois je suis encore là. Mais bon ils étaient bons les vodka-redbull. C'est la base des soirées tsais. Bref. Et du coup..."
Du coup, quoi?
Elle regarda Anthony, l'air perdu. Elle fronça un sourcil.
" Heuuu... "
Perdue, vous dis-je.
" Ouais. je l'ai vu jouer dans un groupe " finit-elle par sortir, l'air presque abasourdi, comme se réveillant d'une transe autour d'un feu avec des poneys roses. Elle se sentit si bête qu'en ne put s'empêcher de rajouter un très attendu et philosophique : " C'était cool! "



" Oui, oui, elles sentent super bon! " encouragea-t-elle Anthony. Elle ne savait pas quel était le sujet des tensions au sein du couple, n'était d'aucun côté et n'avait pas à l'être, mais ne voulait pas que le repas en soit gâché.
Mais la conversation ne pouvait pas tourner autour des pizzas, aussi goûteuses soient-elles, indéfiniment...
" Parce que ça l’amuse de me voir patauger. "
" Non Anthony. Il ne fait pas exprès. "
Saskia leva les yeux au ciel. Elle n'était pas énervée, ni même un tant soit peu lassée par leur comportement. Ils pouvaient bien agir comme ils le souhaitaient chez eux. Mais montrer un signe, n'importe lequel, la faisait se sentir moins... inutile et moins... incrustée dans une famille qui n'était pas la sienne.
" Vraiment, j'y tiens, pétez un coup. "
A table ou pas, la classe d'une Lady, une vraie, ne se fait jamais attendre.
Heureusement, Murphy, ce sacré petit oiseau, vient sauver la situation. Enfin, si l'on veut... Le repas progressa ainsi. Dans une meilleure humeur. Son visage laisse transparaitre le soulagement alors qu'Anthony parle de l'histoire de la savane. Saskia ne s'en souvient pas non plus, alors elle ne la racontera pas. Par contre..., une fourchette encore dans la bouche, une olive encore noyautée se battant contre une dent supposée cariée vue sa douleur, l'empêchant d'articuler un magnifique.
" Rachcronte ! "
L'olive rebondit sur la table, entre le verre de Saskia et la cruche d'eau, du fromage coula sous la lèvre de la jeune femme qui avait sans doute son expression facile la plus élégante.
" Merchde ! PADGEON "
Elle saisit son verre d'une main ferme et s'enquit de le boire entière pour libérer sa bouche et permettre aux Martell de l'oublier un petit peu, pendant qu'Anthony allait raconter son histoire.

Et alors qu'Anthony allait commencer son histoire, elle laissa échapper un rot.
Une vraie Lady.
Une petite moue toute mignonnette, et ça allait passer crème, n'est-ce pas?
" J'ai bu trop d'eau... " se justifia-t-elle discrètement, louchant sur l'olive qu'elle engouffra de nouveau aux côtés de sa dent présumée cariée.

La rousse sourit devant les réations de ses hôtes.
" Oui, voilà. Comme George Clooney, mais en fait, non. Jean-Luc pourquoi pas... Mais plutôt... Jean-Luke, genre, façon jeune quoi... "
On entendit un bruit sourd. Saskia avait croqué dans le noyau de l'olive. Enfin, le noyau avait montré sa résistance, plutôt...
Et évidemment, c'était le moment que son téléphone avait choisi pour donner signe de vie.
" Papapapalalalalaa " sonna-t-il avec un drôle de son. Saskia se leva, hystérique. "LE CHCOTCH A MARFE! CHAI MALALADENT! "
Elle courut cracher le noyau de l'olive dans la poubelle et regarda son portable. Le scotch avait-il vraiment marché?

Ah... les soirées chez les Martell, on savait comment cela commençait. Mais on ne savait jamais comment cela allait se terminer.
Et effectivement... Saskia arriva entre ses deux h^tes, passa les bras autour de leurs épaules, riant aux éclats.
" Mon portable est vivant, les gars! VIVANT! "

Pendant ce temps-là, son téléphone continuait de sonner, strident, inquiétant. Elle l'embrassa et commença une petite danse de la joie. " QUI C'EST LE PATROOOOOOOOOOOOOOOOOON !"
Elle stoppa net son hystérie passagère pour regarder Anhtony, menaçante. " Tu réponds Connor, je te fais bouffer du scotch. "
Après deux tours de table, elle se rassit. Le repas allait bientôt se terminer, la nuit allait officiellement commencer. Mais qui parlait de quiétude? Certainement pas elle. La nuit ne faisait que commencer.
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[2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA Empty
MessageSujet: Re: [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA   [2012] Sometimes, we need to rest... Ahem... Yeah. It depend of the way.• SASKIA EmptyDim 5 Avr 2015 - 23:34

« _ Oui. Je te laisse gérer ça. De nous deux, t’es la pro d’internet. » Je lance un regard paumé à Saskia elle m’a parlé de créer un pseudo qui semble en fait facile à faire, comment elle peut facilement brouiller les pistes sur internet. Faire la création d’un pseudo sur un ordinateur public… ‘Fin bref tout ça là. Moi j’ne vois pas comment ça peut marcher tout ça. Je soupire et secoue la tête, toujours autant si paumé qu’avant. Je sais comment créer un pseudo… ‘Fin, je l’ai crée avec Alex et Connor pour qu’on puisse jouer à ce jeu pendant qu’on se faisait chier dans nos bureaux et que je puisse m’amuser à les massacrer. Je souris en repensant la fois où on était consigné à passer nos soirées à fignoler nos articles. On les passait à tour de rôle, pendant que l’un des trois ne fait rien d’autre que de jouer - détruire notre planque. ‘fin bref, on se tapait dessus et c’était assez drôle. Après je n’en joue plus souvent depuis le départ d’Alex à des pays étrangers et aussi par la masse de boulot important à faire. Je soupire et la pointe du doigt. « _ Tu m’apprendras à faire ça. » Ce n’est pas une question, ce n’est même pas une proposition, je sais que Saskia va vouloir m’apprendre les bases. J’ai juste un peu peur qu’au départ, je risque d’être un élève assez agaçant: les chances que je ne comprenne rien après les explications sont fortes…
À peine que je lui ai dis de lui donner l’article qu’elle vient d’écrire à sa façon, afin de tenir tête à Connor. Saskia se lève de sa chaise, assez brusquement pour me faire sursauter. Je soupire de soulagement et souris quand je la vois danser. Puis elle se calme…
Enfin, je parle trop vite.
Elle parle de son ordinateur qui est lent. « _ Tu peux pas le changer ? » Apparemment non. C’est son compagnon de route et aussi parce qu’elle n’a pas vraiment les moyens de s’en racheter un. Je comprends, en ce moment les ordinateurs coutent très cher et j’en ai chié avec le mac. Ça se voit surtout sur mon compte bancaire… J’en ai presque envie de pleurer quand je vois ce qui me reste comme argent, que mon salaire de journaliste ne suffit pas vraiment. Un salaire pour trois personnes, c’est assez compliqué vous voyez ? Je reste devant elle, surpris, à l’écouter à moitié, jusqu’à ce qu’elle stoppe et se racle la gorge. Alors que moi je me reprends vite en bougeant un peu de mon fauteuil. On reprend la conversation sérieuse qu’on a laissé de côté, faut vraiment pas se perdre mais avec Saskia on se retrouve assez facilement.
Je lui pose les questions à propos de son expérience avec les punks et ça la surprend. Je hausse les épaules avec un air innocent, l’air de lui dire: quoi ? Enfin, cet échange de regard ne dure pas longtemps qu’elle m’a encore fait sursauter à nouveau avec son cri. « _ Oh putain. » fais-je dans un autre soupir soulagé. Je m’attendais pas à cette réaction du tout. Je lui ai demandé si elle l’a vu jouer dans un groupe, pour qu’elle sache que ce professeur appartenait à la catégorie punk. J’ai déjà ma réponse sur le coup. Je l’écoute parler, elle raconte son aventure de ce fameux soir où elle l’a vu. Petit à petit je me mets à sourire avec le passage de la vodka-redbull. C’est pas marrant à la base parce que c’est quelque chose à ne pas boire, enfin.. Pour moi. Même si c’est la base de la soirée pour elle. « _ Et du coup ? » fais-je pour l’aider à se rappeler de la suite. Mais y a aucune chance. Je hausse les sourcils et essaye de l’aider encore une fois de plus. « _ Tu l’as vu jouer dans un groupe quoi. » Elle affirme. « _ C’était cool ! » « _ Tu sais, suffit d’un cri hystérique pour me répondre, je pense… »

J’ai sauté sur l’occasion pour dévier cette histoire de dispute avec Anne, que je continuerai probablement quand Saskia ne sera pas là. Je pensais que ma stagiaire avait une idée de quoi elle a pu raconter à ma fille, mais non. Elle voulait savoir ce que j’ai bien pu lui raconter par la suite pour sauver un peu la soirée de Louise. Je regarde l’olive faire son chemin sur notre table et entendre Saskia s’excuser. Anne sourit « _ Ce n’est pas grave Saskia, ça arrive. » Je regarde innocemment ma femme avec un air de ne pas savoir de qui elle parle. Elle me lance un regard malicieux avec un sourire narquois. … Ok. Vaut mieux que je commence vite mon histoire. Sauf que quand j’allais commencer. Saskia rote. On la regarde et fait une moue qui ne va pas vraiment marcher pour moi. Quoiqu’il en soit, elle réussit à elle toute seule à enlever toute la tension entre Anne et moi. « _ Tu l’as bu trop vite surtout. » Je prends entre temps une autre part de pizza et mange une bouchée. Sauf que ce fromage a décidé lui aussi de me faire chier. Je le coupe net avec mon doigt, il est resté sur mon doigt et impossible à m’en défaire. « _ Donc. Cette histoire de savane. Ça parlait d’un éléphanteau qui a perdu sa mère selon Louise, elle a entendu cette histoire jusqu’à que le graou - dont j’ai présumé être un lion - croise son chemin. Elle dit de s’être endormie à ce moment-là, elle n’a pas pu savoir si l’éléphanteau a retrouvé sa mère. » Anne met le couteau sous mon doigt pour enlever le fromage qui m’embête depuis tout à l’heure. Je raconte l’histoire toujours embêté par le fromage que je réussis avec le couteau de ma femme à le coincer au bord de l’assiette. « _ Le graou avait faim et voulait croquer le petit éléphanteau, mais il s’est fait défendre par un troupeau de rhinocéros. Ils ont discuté ensemble et un rhino a décidé de se séparer du groupe pour accompagner l’éléphanteau retrouver sa mère qui est quelque part dans la savane. Ils croisent le chemin de la girafe et je me suis arrêté là parce qu’elle s’est endormie à nouveau. » une pause et je hausse les épaules. « _ Je m’en suis pas trop mal débrouillé. » Parce que les histoires ce n’est pas mon point fort, bien que je suis journaliste. Je suis plus ancré sur les faits réels, mais à force de raconter des histoires pur ma fille, je commence à progresser.
« _ Tant que ce n’est pas Jean-George. » « _ Ça l’aurait fait vieillir le pauvre gars de la photocopie. Saskia, faut que tu lui demandes son prénom sinon on va finir par l’appeler Jean-Luc Georges Cloo… » Je me tais quand j’entends le bruit sourd venant de Saskia. Je grimace et allais lui demander si ça allait. Sauf que son téléphone a décidé de sonner. Je sursaute à nouveau quand ma stagiaire se lève brutalement, toute hystérique à nouveau. Elle quitte la table. Je regarde Anne avec un air intrigué. « _ Louise a réparé son téléphone qui est tombé avec du scotch. » « _ Non ? Ne m… » je me fais interrompre par l’arrivée d’une rousse entre Anne et moi, les bras sur nos épaules, toute contente « _ Mon portable est vivant, les gars ! VIVANT ! » « _ Bravo Saskia ! » fait Anne toute contente aussi. Je souris sans rien dire, amusé par la situation.
Son téléphone continue toujours à sonner, me demande quand qu’est-ce qu’elle va décrocher avant de recevoir un appel en absence. « QUI C’EST LE PATROOOOOOOOOOOOOOOOON ! » « _ C’EST.. » « _ Chuuuuuuut. Louise dort à côté et si vous la réveillez… » « _ Ah merde pardon Anne. » j’ai failli m’emballer sur le coup… « _ Tu réponds Connor, je te fais bouffer du scotch. » Je prends une mine pas convaincue du tout. Le scotch ne me fait absolument pas peur « _ Ben. C’est un peu vrai, c’est ton patron Connor là. » « _ Anthony. Demain on essaye de re-fixer l’étagère avec le scotch. Tu es convaincu par la puissance de cet outil. J'en suis sûre » « _ Mais… Anne… » fais-je complètement dépassé.
C’est toujours comme ça, que ça soit avec ou sans Louise. Je finis toujours quand même par être en infériorité par rapport à Anne et Saskia. Ce n’est pas vraiment la peine de vous dire comment la soirée s’est terminée, comment ça s’est déroulé par la suite. Parce que c’est toujours comme ça, toujours aussi mouvementé. Dont à certains moments on oublie que Louise dort à côté et que les murs ne sont pas si épaisses que ça.
Inutile de vous dire aussi que le lendemain, les chances de retrouver des bouts de scotch dans mon bureau sont grandes. Que l’étagère va être re-fixée par le scotch.

[FIN DU TOPIC]
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