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| Ghost Stories of Mourning Men (terminé) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Ven 20 Juin 2014 - 3:34 | |
| "Hey, salut Pacey. C'est Keith. Ouais ouais, ça va. Et toi ? Je t'appelle pour te dire de te raser et de te mettre tout beau demain... non non, pas du tout. Simplement, après la raclée que je vais te mettre, t'auras besoin de tout ce que ta sale gueule peut t'offrir d'amour propre. Ha ha, ouais, dans tes rêves. Hey, guerre psychologique mis à part, tu crois que t'aurais du temps après le match, pour aller prendre un verre ? Ou bien quand ça t'adonneras, avec le travail et Louis. Ouais, pas de soucis, tiens-moi au courant, et je me débrouillerai de mon côté. Ok, cool. Ouaip, pas de soucis. Ça marche, on se voit demain. Merci. Passe le bonjour à Louis. Ciao. "
Leurs rencontres à peu près hebdomadaires au club de squash local tenait de celles de fuck friends : rencontre au lieu convenu, serrement de main, échange de banalités, efforts physiques satisfaisants, douche, renouvellement des banalités, et arrangement du prochain évènement. Simple, orgasmique... et nécessaire. Ô combien nécessaire...
Cette fois-là, cependant, Keith allait changer la routine. Il avait besoin de plus que cela. Il avait besoin d'émotions.
Ils n'étaient jamais allé prendre un verre ensemble...
*****
Keith avait quelques minutes d'avance. Il en avait profité pour commander deux pintes de Blue Moon à la serveuse, la prévenant qu'il attendait quelqu'un sous peu. Il avait semé Pacey à un feu rouge. C'était bien la moindre de choses, après les cuisantes défaites que Keith avait encaissé toute la soirées : le goujat avec un sacré coup droit! Il n'y avait qu'une vague notion de compétitivité entre les deux hommes. Keith avait honnêtement perdu le fil de leur nombreux affrontements, même s'il restait avec la vague impression que Pacey était probablement le meilleur joueurs des deux - d'un cheveux seulement!. En plus que le jeu du propriétaire du Hope's Cove semblait empirer à chaque semaine ces temps-ci. Il allait définitivement devoir songer à se payer des cours privés en secret, pour lui clouer le bec à ce petit Stark. Ou trouver un nouvel employé, question de se libérer du temps pour le gym.
L'ambiance était encore plutôt soft, pour le Pim's. Le staff féminin portait quelques centimètres de vêtement de moins que nécessaire, mais la musique et la foule témoignait encore d'un entre deux en ce début de soirée du beau milieu de la semaine.
"Et voilà le champion qui fait son entrée triomphante. Je me suis permis de prendre les devant pour la première tournée. "
Au même moment, la serveuse leur apportait leurs consommations.
"Merci, Alex."
Il connaissait effectivement le prénom de quelques serveuses de l'endroit. Alex était définitivement sa préférée, d'ailleurs. Même s'il ne s'expliquait pas exactement pourquoi. Probablement ses yeux.
Ce n'était pas tant qu'il passait sa vie au Pim's, bien au contraire. Entre ses charges familiales et professionnelles, son agenda était loin de lui appartenir de toute façon. Il aimait cependant bien l'endroit, avec la diversité de la clientèle qu'il attirait et la richesse du spectre des ambiances qu'il parvenait à établir. Et l'énergie de la foule, dans ses moments de paroxysme, parvenait parfois à lui redonner la force d'avancer, dans les journées sombres.
Aujourd'hui était une journée orageuse.
"J'espère que la Blue Moon te convient. Si ce n'est pas le cas, te sens bien l'aise : j'oublierai les courbatures et la quasi-trentaine pour me claquer les deux pintes de front."
"Merci d'avoir accepté aussi rapidement mon invitation, Pacey."
Il cala une longue gorgée de bière, avant de poursuivre.
"C'est dommage que l'on ait attendu aussi longtemps avant de partager un verre. Je veux dire, tu es vraiment un chic type, on se voit relativement souvent, mais nous ne savons au final pas grand chose l'un de l'autre. Comment va ta nouvelle flamme, d'ailleurs ? Je la connais ?"
Pacey avait glissé quelques commentaires ces derniers temps à propos d'une nouvelle femme dans sa vie, en plus d'un changement manifeste dans son attitude, mais les deux hommes n'avaient pas vraiment approfondi la chose.
"En plus de notre passé relativement similaire..."
Ça non plus, ils n'en avait jamais vraiment discuté. Un no man's land qu'ils partageaient. Ni l'un ni l'autre ne souhaitait le franchir sans y être invité ; ni l'un n'y l'autre ne souhaitant inviter l'autre, de crainte de le faire passer sur une mine pas encore désamorcée...
Keith avait déjà la moitié de sa pinte d'évaporée.
"Je peux me permettre une question ? Comment... comment ça s'est passé, avec Louis ? Comment il a géré, la disparition de sa mère ? Si tu as envie de m'en parler, bien sûr..."
Il savait pertinemment qu'il ne faisait pas exactement preuve d'un tact exemplaire, mais il ne sentait plus la force, de faire comme si de rien n'était...
Son teint blême et ses traits tirés le criaient haut et fort.
Dernière édition par Keith A. Williams le Jeu 15 Jan 2015 - 21:27, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Jeu 26 Juin 2014 - 22:07 | |
| Son téléphone vibra, une fois, puis une seconde. Il tendit alors la pile de papiers qu'il avait en main à sa voisine avant de se lever et de répondre sans prendre la peine de regarder le nom qui s'affichait.
« - Allô ? Keith ? Tu vas bien ? Bah écoute, ça va. Pour quoi faire ? Haha, ce n'est pas plutôt toi qui vas te prendre une raclée ? Ouais, pourquoi pas. Faut que je vois si une amie peut le garder et ça devrait le faire. C'est un peu la folie en ce moment, mais ça devrait aller. On se voit demain alors. Passe le bonjour à Béatrice ! Bye ! »
Il raccrocha, notant dans une partie de son esprit le rendez-vous de demain, après la partie. Depuis ce matin, c'était le chaos. Les mères et leurs enfants patientaient alors que la plupart des médecins manquaient à l'appeler. Emma était en train de se surmener pour répondre à toutes les attentes tout en parlant avec son second pour voir ce qu'ils allaient bien pouvoir faire pour la suite. D'après les infos, il y aurait une grève en pédiatrie, un truc assez idiot en fait. Pacey n'avait pas vraiment écouté, mais tout ce qu'il savait, c'était qu'Emma allait finir par s'arracher les cheveux avec tout ce stress.
Du coup, depuis hier, il faisait des heures supplémentaires pour aider du mieux qu'il pouvait, mais quelle galère ! De retour à l'accueil, une femme était en train de crier sur Jude, la collègue de Pacey. Elle était sur le point de craquer, la pauvre Jude. Pacey leva les yeux aux ciels avant de respirer un bon coup et de reprendre sa place assise. « - S'il vous plaît, retournez-vous asseoir. Nous tâcherons de faire de notre mieux pour reporter votre rendez-vous... » « - Mais y a toujours six mois d'attente pour un rendez-vous ! Vous vous foutez vraiment de notre gueule ! » « - Bon, j'en ai marre. À moins que vous ayez envie que moi aussi j'aille rejoindre mes collègues pour faire grève, s'il vous plaît, retournez poser votre gros cul dans la salle d'attente ! On essaye de vous aider, nous ! Soyez aimable, merde !» « - Jude ! » « - Je vais me fumer une clope ! » La mère, outrais, rouspéta une nouvelle fois avant de retourner à sa place, tenant fermement son ticket. Finalement, vers 12 h, la grève était enfin finie. La plupart des pédiatres étaient de retour et ils avaient eu le droit à un énorme coup de gueule de la part d'Emma. Il lui demanderait sans doute ce qui s'était passé pour que les pédiatres s'arrêtent comme ça. M'enfin, en tant qu'infirmier, ce n'était pas vraiment son problème.
Le soir même, il n'osa pas demander à Emma de garder Louis. Elle avait bien besoin de sa soirée, histoire de décompresser avec tout ce qui s'était passé. Du coup, il envoya un petit SMS à Nela avant de finalement l'appeler.
« - [...] Comment ça je n'ai pas le droit de boire un verre avec un pote ? Tu es cruelle de me priver d'une bonne bière entre amis, je vais pleurer. Haha. Non, mais c'est cool, garde-le jusqu'à ce que je vienne le chercher. Mais si, mais si. Il a très hâte de venir chez toi. Il risque de t'harceler sur ton ventre ceci-dit, mais il est très content, ne t'inquiète pas ! En tout cas merci. Sinon c'est toujours ok pour le restau de mardi ? Comme ça non ? Tu veux encore changer de restau ? Mais le but de les essayer au pif, c'est bien parce qu'on les choisit au hasard ! Ok, ok ! À demain. Bye. »
Et il tomba comme une merde dans son lit sans rien demander à personne, avant de se relever en sursaut en pensant au macaroni qui était dans le fou et à son fils qui était en train de bricoler quelque chose dans le garage.
....
Il l'avait défoncé. Tout simplement. Ce n'était pas un match épique ceci-dit. Bon un peu quand même. Pacey l'avait bien démoli, c'était tout. Ce qu'il y avait de bien avec Keith, s'était que leur rencontre habituelle au club était devenu une vraie façon pour Pacey de se défouler à un moment dans la semaine et avec Keith, il ne se privait pas dans les coups. Et Keith n'était pas mauvais. Un bon jeu, c'est quand les deux adversaires étaient d'un niveau presque similaire. Après une petite douche bien méritait, Pacey était monté dans sa voiture, balançant son sac de sport à l'arrière comme un pro. Heureusement que l'infirmier n'était pas nouveau dans la ville, il se serait vite perdu à Huntington - trop touristique selon lui. Par chance, il savait parfaitement où se trouvait le Pim's, bien qu'il n'y ait jamais vraiment mis les pieds. Après quelques minutes, il entra dans l'endroit cherchant Keith du regard. Il remarqua tout de suite les différences avec le Wildjam. L'ambiance était différente et ses yeux se promenèrent très vite sur les demoiselles qui servaient les boissons tout en faisant le show. C'était... pas mal en fait. La musique n'était pas mauvaise et la foule était tout de même bien présente. Il remarqua alors Keith, déjà installé. Il avait surement déjà commandé aussi. Il leva les bras comme un héros alors que Keith l'introduisait à ce début de soirée.
« - Tu me devais bien ça, après tout j'ai gagné. » À peine avait-il posé ses fesses sur sa chaise qu'une serveuse posa deux pintes devant eux. En voyant que Keith semblait connaitre la demoiselle, Pacey fronça les sourcils, tout en regardant son ami d'un air moqueur. Pacey attendit que la demoiselle du nom d'Alex s'éloigne pour lancer un simple - mais très efficace : « - Alex ? » Bah quoi ? Il était là maintenant, il avait bien le droit de poser des questions à Keith et d'en savoir un peu plus sur lui. Pacey était curieux de nature de toute façon. Il était aussi d'une très étonnante franchise.
« - T'inquiète, c'est parfait ! » Il prit le verre et le leva légèrement avant de laisser la bière faire son effet habituel. Même si le Blue Moon n'était pas ce qu'il prenait d'habitude, il n'était jamais contre les nouveautés. Un sourire apparut sur son visage alors que Keith le remerciait d'avoir accepté son invitation. Il rajouta par la suite que c'était dommage d'avoir attendu aussi longtemps pour aller boire un verre. Et la façon dont Pacey agitait la tête signifiait qu'il était complètement d'accord avec ça. Puis Pacey manqua de peu de recracher sa bière comme un gros crétin.
« - Ma flamme. » dit-il en riant légèrement. Dans sa tête, il aurait juré entendre « ta nouvelle femme. » ce qui, l'espace d'une seconde, l'avait rendu tout confus. « - Tu connais la bijouterie Midas ? La propriétaire, Hazel, c'est elle. » C'est vrai qu'il en avait vaguement parlé, une ou deux fois. Tout simplement parce que Pacey était toujours très ouvert sur sa vie et il ne se privait pas de dire à quel point elle était géniale. Il hésita même à aller fouiner dans son téléphone pour montrer à Keith une petite photo d'eux... mais ça risquait de faire un peu trop. Pacey était relativement quelqu'un d'heureux, h24. C'était comme si rien ne pouvait l'atteindre, à part le bonheur.
Gardant sa bière à la main, Pacey se rendait compte que Keith avait raison, mais que ni l'un, ni l'autre, n'osait vraiment aborder le truc. Après tout, ils s'étaient rencontrés comme ça. À l'école où Louis et Béatrice allaient. Et puis on avait conseillé à Keith d'aller voir Pacey, parce que tous les deux avaient perdu leurs femmes et tous les deux avaient un enfant à la charge. Pacey ne savait pas comment aborder le sujet, parce que c'était encore difficile pour lui de parler d'Hayley alors il savait que ça serait d'autant plus difficile pour Keith aussi. Mais qu'à cela ne tienne, un jour, ils y arriveront. Il n'en doutait pas. Fixant Keith après avoir laissé une bonne partie de sa bière finir dans son estomac, Pacey fut surpris de voir que Keith avait décidé de faire le premier pas.
« - Mal. » Pacey posa sa bière, avant de réfléchir un instant. « - Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il était persuadé que sa mère était seulement à l'hôpital ou en train de voyager, il n'arrivait pas à croire qu'elle était morte. Il ne comprenait pas le mot. Il m'en a voulu au début, mais aujourd'hui, il ne se souvient plus vraiment de cette période. Je sais que ça le rend triste que sa mère ne soit plus là, mais il compense à côté. Il est très créatif. Il voit les choses en grand. Ça me fait un peu peur d'ailleurs, mais d'une façon ou d'une autre, il essaye de combler le vide que sa mère à laisser et je pense qu'il y arrive. » Il ria légèrement, avant d'avouer dans un calme qui lui ressemblait tellement. Un calme doux et nostalgique à la fois. « - Il s'adapte. » Pacey reprit sa bière, prêt à descendre une nouvelle gorgée ben fraiche pour faire passer le tout.
« - Peu de gens peuvent comprendre. Il a toujours vu sa mère se battre contre la maladie, il la voyait comme wonder-woman et il avait tellement d'espoir qu'un jour elle quitte l'hôpital pour de bon. La possibilité qu'elle perd contre son cancer, c'était inimaginable pour lui. » Il l'avait épousé sachant bien qu'elle n'allait pas guérir, mais Louis lui n'avait jamais vu les choses de cette façon. Pour lui, tout était possible. Pacey se rendait compte à quel point le petit garçon était tombé de haut. Comme si quelqu'un lui avait arraché ses rêves. Heureusement qu'à maintenant 11 ans il était plus intéressé par la télé que par ses vieux souvenirs ! Il ne devait plus en avoir beaucoup d'ailleurs, des souvenirs d'Hayley.
« - Est-ce que vous tenez le coup, avec Béatrice ? » Demanda Pacey dans un sérieux assez habituel. Il ne voulait pas que la soirée vire dramatique non plus, mais il se disait que si Keith voulait en parler, c'est qu'il y avait surement une raison. Et puis, il n'était pas stupide. Il avait bien remarqué que Keith portait encore sa bague... Il y a des choses dont on ne peut vraiment pas se détacher.
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Mer 2 Juil 2014 - 20:32 | |
| "Ben ouais, Alex. T'as pas remarqué le prénom, sur sa blouse ? Mais qu'est-ce que tu regardais, dis-moi ? "
Bien entendu que la serveuse du Pim's ne portait pas son prénom sur une jolie petite épinglette en forme de cow-girl juste au-dessus de son coeur : un tout petit à gauche de son cleavage, vous voyez ?. Mais la dite Alex ayant entrepris de continuer ses fonctions, le bluff devrait tenir le coup jusqu'à la prochaine pinte. Amplement suffisant pour que l'idée originale ne passe son chemin.
"Oh, oui, je la connais un peu. Hazel Karstark, il me semble, non ? On dirait presque que vous étiez destiné à être ensemble, vous deux! Et si je peux me permettre, c'est toute une prise. Je vous souhaite tout le bonheur du monde. "
Heureusement que ses différentes occupations le tenaient loin de toutes productions du réseau HBO, sinon il y serait probablement allé de mauvaises blagues impliquant un espace mort entre la tête et les épaules, sous une forme ou une autre.
Il était néanmoins honnêtement ravi pour son adversaire de squash. Pacey était tellement un chic type qu'il méritait bien tout évènement heureux qui pouvait lui arriver. C'était d'ailleurs pour ça, que Keith le laisser toujours gagner (si seulement...). Il fallait posséder une âme trempée dans tout ce que l'humanité avait de meilleur pour décider d'élever seul l'enfant d'une femme que l'on avait soi-même aimée. Un sens du dévouement et de l'abnégation à faire pleurer d'admiration.
Si quelqu'un pouvait lui montrer où trouver la force de continuer, encore et encore, c'était bien Pacey...
Un jour, il allait devoir remercier sincèrement celle qui lui avait suggérer d'aller se présenter au jeune père.
Il l'écouta raconter comment le petit Louis avait vécu la chose. Un récit emplit d'espoir; un éloge à la force de l'enfance. Le caractère de son père adoptif n'y était très certainement pas étranger. Et il ne put s'empêcher de le lui faire remarquer.
"Louis a eu bien de la chance de t'avoir. Tout comme Hayley, d'ailleurs. "
Il prit une gorgée à son tour, avant de répondre à la question de Pacey.
"Béatrice tient le coup, je crois. Elle se chamaille un peu plus que les autres avec ses camarades de classes, et elle aime un peu trop passer du temps avec des adultes. Mais c'est probablement ma faute. Avec le déménagement en plus... Probablement que d'ici quelques mois encore, les choses rentreront dans l'ordre. Le temps qu'elle capte la vibe de la côte ouest. Et qu'elle se mette aux patins roulants."
Parfois, il se demandait s'il n'allait pas jusqu'à l'étouffer, son trésor, de peur qu'elle ne se sente trop seule. Ou bien était-ce pour fuir sa propre solitude?
"De mon côté, le changement d'air m'a fait du bien. J'avais l'impression d'être coincé entre mon deuil et les gens qui n'en pouvaient plus que je n'avance pas aussi vite qu'ils l'auraient souhaité. Rien ne bougeait. En plus, mis à part quelques petites mésaventures mineures, j'ai rencontré une tonne de gens incroyables à Huntington."
Bien que vrai dans son ensemble, c'était la version très optimiste des choses... Chaque matin était un combat contre l'apathie. Chaque nuit, une lutte contre les regrets. Il savait bien qu'après plus d'un an, il ne devrait plus en être là. Qu'entre Béa et sa nouvelle vie au Hope's Cove, il avait les meilleures raisons du monde d'aborder chaque nouveau jour avec le sourire.
Pourtant...
"J'espère simplement que quand elle aura 21 ans, elle ne m'en voudra pas trop, et qu'elle comprendra que j'ai fait de mon mieux."
Il s'agissait très certainement de sa plus grande angoisse....
"Comment est-ce que Louis a réagit, lorsque tu as commencé à faire partie de sa famille ? Et les parents d'Hayley, lorsque tu en as pris la garde ?"
Il avait besoin de s'éloigner du feu des projecteurs quelques instants. De peur de perdre contenance. |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Ven 11 Juil 2014 - 17:23 | |
| Pacey ria. Non, il n'avait pas fait attention à ce qu'elle portait. Il n'arrivait même plus à savoir si elle avait un badge avec son prénom ou non. Il ne savait pas d'ailleurs si Keith se défendait pour éviter toute discussion plus approfondi, ou si c'était vrai. Mais ce n'était pas important. Alors, l'infirmier fit « non » de la tête, avant de reprendre son sérieux. Peut-être que Keith avait aussi juste plus l'habitude de venir ici que Pacey, voilà tout. L'infirmier ne pouvait pas boire en service. Il ne pouvait pas boire tout court en vrai. Mais parfois, il s'offrait quelques bières avec des amis, parce que ça ne pouvait pas lui faire du mal. Il n'avait cependant jamais pris une vraie cuite, comme on dit. Il ne pouvait pas se le permettre avec un fils sur les bras. Ce n'était pas très responsable. Mais là, tout de suite, il se fichait pas mal du reste. Il voulait juste profiter de passer un peu plus de temps avec Keith avec qui il s'entendait plutôt bien. C'était une bonne idée de boire un coup, après tous ces matchs - et Pacey avait souvent perdu aussi. On pouvait dire qu'ils avaient un niveau plutôt similaire, en fait.
« - C'est ça. » Dit-il en posant sa bière devant lui. « - Merci, c'est gentil. » Destiné ? Peut-être. Après tout il connaissait la jeune femme depuis des années... Il avait acheté la bague d'Hayley chez Hazel. Il lui apportait du café le matin depuis des lustres... il lui racontait sa vie sans jamais se soucier de ce qu'elle penserait. Keith avait peut-être raison. Ce n'était qu'une question de temps avant que son chemin de croise de nouveau celui d'Hazel pour plus que de la simple amitié. Et maintenant, Pacey était tout simplement heureux. Il avait un peu oublié ce qu'être en couple signifiait, mais les choses se passaient relativement bien. Il ne pouvait nier qu'Hazel était... parfaite à ses yeux. Il n'avait pas de mal à parler de lui, Pacey. Il était toujours très ouvert, très simple. Il savait les limites à ne pas franchir et son métier lui apprenait comment aborder tout type de personne. Avec Keith, c'était d'autant plus facile parce qu'ils passaient pas mal de temps ensemble, sans jamais parler de sujet sensible. Mais aujourd'hui, c'était différent. C'était le moment. Keith et lui avait vécu pratiquement la même chose. A quelques détails près. Et peut-être que Keith avait besoin d'aide pour avancer et continuer son petit chemin. Pacey savait à quel point ça pouvait être difficile, mieux que personne.
Sans se freiner sur quoi que ce soit, l'infirmier lui parla de Louis et de la façon dont les choses s'étaient produites avec le temps. Il ne se retenait sur rien. Un léger sourire apparu sur le visage de l'infirmier à la pensée d'Hayley qui hantait souvent ses journées. Reprenant sa bière après avoir posé sa question, Pacey ne tarda pas à la finir complètement. Il écouta attentivement son ami, sans manquer le moindre détails.
« - Huntington est une ville idéale pour aller de l'avant. Et puis tu m'as rencontré moi, alors je comprends. » Il blaguait un peu, histoire de. Mais il comprenait où il voulait en venir, ayant la même sensation. Pacey avait croisé la route de personne formidable ici. Et il reconnaissait un peu Béatrice en Louis. Cette façon de préférer les adultes aux enfants, parce que les autres ne comprendrais surement pas ce que c'était de ne plus avoir de mère.
« - Elle comprendra, j'en suis certain. » Avoua Pacey qui secrètement espérait la même chose. Quand les enfants sont jeunes, ont droit prendre des décisions à leurs places et parfois ça ne sonne pas juste pour eux. Louis en voulait sans doute à Pacey pour beaucoup, quelque part, l'infirmier s'en doutait. Mais il savait qu'en grandissant, les choses ne seraient pas pareilles. Que son point de vue changera.
« - Hum, Louis s'est vite fait à moi. Je sais qu'au début, il ne savait pas trop qui j'étais et ce que je faisais-là, mais à force de passer du temps avec lui, c'était logique que je sois là. Quant au parent d'Hayley, ils n'ont pas eut leurs mots à dire. Ils ont gardé Louis quand Hayley était venu à Huntington pour son cancer, mais à partir du moment où elle est allée le chercher, elle a en quelque sorte rompue tout lien avec eux. » Il pris une pause, avant de reprendre. « - Ses parents lui en voulaient, parce qu'elle a passé sa vie à voyager dans le monde entier et quelque part, le fait de leur confit son fils quand elle est partie pour Huntington, avaient été une façon de faire la paix. Mais en allant le chercher et quand je l'ai adopté, ils ont juste pété un plomb. »
Rien n'avait jamais été facile avec Hayley. L'histoire qu'il avait connue avec elle n'était pas des plus simples et c'était difficile de le raconter. Pacey avait rencontré Hayley dans les couloirs de l'hôpital. Elle avait quitté sa vie, sa famille, ses rêves pour essayer de soigner un cancer qui avait dirigé sa vie. Et Pacey était tombé amoureux, pour la première fois. Parce que c'était une fille forte. Une fille qui savait ce que vivre signifiait et une fille qui ne se laissait pas abattre par ce qui lui arrivait. Automatiquement, tout ce dont il avait rêvé, c'était de partager chaques secondes avec elle. Au début, elle l'avait gentiment envoyé balader pour finalement craquer à son tour. Il avait appris à vivre avec elle, d'une nouvelle façon. Et Louis avait été élevé avec cette force d'esprit qui était propre à sa défunte femme.
« - J'ai eu de la chance, je crois. Parce que Louis a été élevé dans l'idée que tout n'était pas tout rose dans la vie et qu'il faut toujours se battre pour que les choses soient telles qu'on le désire. Je ne suis pas son père, tant pis. A ces yeux, je suis suffisant. » Il haussa les épaules.
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Mar 12 Aoû 2014 - 22:25 | |
| Existe-t-il en ce monde une situation que le partage d’un verre autour d’une table, accessoirement située dans un établissement où les critères de recrutement des serveuses sont à peu près les mêmes que ceux du Hooters, ne parvenait pas à alléger ? Keith se torturait l’âme à peu près un soir sur deux à propos des idées qu’il échangeait actuellement avec Pacey. Pourtant, elles étaient tellement mois étouffantes lorsqu’il parvenait à les verbaliser. C’était du moins le cas pour celles qu’il parvenait à verbaliser.
« La beauté de l’enfance. On dirait qu’elles peuvent s’habituer à tout, ces petites bêtes là. »
Car malgré toute l’ouverture et toute la franchise que lui offrait Pacey, il y avait tout de même certaines questions qu’il ne pouvait aborder. Malgré le temps qui passait, la notion même de partager sa vie avec une nouvelle conjointe lui demeurait toujours aussi étrangère. Pour tellement de raisons différentes. Il ne voulait cependant pas y traîner son partenaire de squash. Pas alors qu’il semblait si heureux de sa nouvelle relation avec Hazel. Il ne voulait pas lui faire perdre l’équilibre.
« Ne te gène pas pour me dire que tu n’as pas envie d’en parler, mais le père biologique de Louis, est-il encore dans le portrait ? »
Toujours, cette dualité entre le biologique et le spirituel. Même si Pacey occupait exemplairement son rôle de père pour Louis, aucun lien du sang ne les unissait. Il se surprit à imaginer Esther, s’occupant seule de sa fille. Puis, Leah, composant elle aussi seule avec son nouveau-né en plus de Béatrice. Et il était loin de se croire capable de passer un tel fardeau. Il allait devoir veiller activement à ce que rien de malencontreux ne lui arrive dans les années à venir.
Définitivement, Pacey appartenait à un club bien sélect.
« Est-ce que tu en prendrais une deuxième ? »
Il faisait bien entendu référence à une bière, s’étant aperçu que tous deux étaient à sec.
« Je ne sais pas trop comment Béatrice réagirait, si je lui annonçais qu’il y avait maintenant une autre femme dans ma vie. Il y en a plusieurs qui me donne un coup de main – le capital sympathie d’un père monoparental est assez hallucinant- et auxquelles elle s’attache beaucoup, mais d’avoir une personne qui, à ses yeux, prendrait la place de Sharon, sa mère… Je me demande…»
Puis, vint le moment de LA question…
« Je sais que c’est une question qui ne se pose pas vraiment, et j’espère que tu ne m’en voudras pas, mais…
Keith baissa le ton, comme s’il s'apprêtait à prononcer le nom qu’il ne fallait pas prononcer.
« … est-ce qu’il t’arrive de regretter d’avoir adopté Louis? Je sais que tu l’aimes comme un fou, et que tu ne pourrais pas t’imaginer vivre ta vie sans lui. Ça se voit dans chaque geste que tu poses. Ça s’entend dans chaque phrase que tu prononces. Mais…est-ce que ça t’arrive ? J’aurais vraiment, honnêtement, besoin de savoir… » |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Lun 18 Aoû 2014 - 23:57 | |
| Les choses avec Louis étaient toujours plus simples. Sa vie était différente, compliquée parfois, mais bien. Et l'enfant le ressentait. Il était heureux, il s'amusait, il découvrait toujours de nouvelles choses et jamais il ne sentait seul. C'était une chose dont l'infirmier était fièr. Il avait l'impression d'avoir endossé son rôle de père avec brio. Et les moments qu'il partageait avec l'enfant était toujours incroyable et pleine de surprise. Louis avait pris une place énorme dans sa vie et Pacey était très fière de lui. Très fière de ce petit bonhomme de 11 ans qui savourait la vie à pleine dent sans trop se poser de question. Il était un peu comme Pacey en fait. Il avait hérité de quelques traits de caractère de son père adoptifs, sans doute pris en grandissant. Il était à l'âge où la curiosité prenait l'avantage sur tout. C'était beau. Faisant signe de la tête qu'il était d'accord, Pacey eut un sourire. Keith n'avait pas tort, les enfants peuvent s'habituer à tout à cet âge-là. Plus ils grandissent, plus leurs mémoires prend forme. Plus ils ont jeunes, plus il est facile d'oublier et de passer à autre chose. Si Pacey essayait de se souvenir, ses premiers souvenirs étaient vagues et peu intéressant. Il devait voir quoi ? Six ans ? Cinq ? Il y avait tellement de choses à découvrir chaque jour et tellement peu que l'homme retenait.
Pacey ne savait pas trop ce que Keith recherchait, où ce dont il avait besoin comme réponse. L'infirmier se contentait simplement d'être sincère, parce qu'il était comme ça avec tout le temps. Mais surtout, il était comme ça avec ses amis.
« - Ça me dérange pas, je te rassure. » Un nouveau sourire, en bonus. En réalité, c'était quelque chose qui l'inquiétait assez, mais il savait que le père de Louis ne ferait jamais partie de sa vie. Et il savait que le père de louis, c'était lui, tout simplement. Personne ne lui enlèverais toutes ses années ce petit garçon. Si Pacey n'était pas le père, biologiquement parlant, il n'en était pas moins la seule image paternel existante dans la vie du jeune Louis. Et il resterait le seul. Et ça il en était certains. « - Hayley ne m'a jamais vraiment parlé de lui. Je sais simplement qu'il n'était pas au courant pour l'enfant et qu'il est parti du jour au lendemain sans rien dire. » Pacey marqua une pause. « - Louis sait simplement qu'il est parti bien avant sa naissance et qu'il était impossible de le retrouver. »
Pacey se demandait parfois si Louis y pensait à ce type, invisible à sa vie. Si le vide qu'avait laissé sa mère n'avait pas aussi rouverte cette blessure enfouie au plus profond de lui. Qui était son père ? Que faisait-il dans la vie ? Pourquoi était-il partie ? Pourquoi n'avait-il pas au moins un nom, un prénom ? Pourquoi n'y avait-il rien pour le retrouver ? Pourquoi son père se résumait à un écran de fumée qui s'éloignait au loin ? Pacey se demandait pas mal de choses, mais il avait l'impression que Louis avait tirée un trait sur cet inconnu depuis déjà bien longtemps. Comme si Pacey avait réussi à le remplacer, dans sa totalité.
« - Absolument ! » Dit-il tout content à l'idée d'avoir une nouvelle bière devant-lui. Il n'avait pas souvent l'habitude de boire et la plupart du temps il ne buvait pas du tout - il suffisait de voir ce petit autocollant sur sa voiture qui disait : infirmier en approche. Sam, c'était généralement lui. Le mec qui ne bois pas pour ramener tout le monde sain et sauf à la maison après une soirée. Il écouta ensuite attentivement Keith qui s'ouvrait un peu sur sa fille et la façon dont il voyait et vivait les choses.
« - C'est des choses qui demandent du temps. Je pense que Louis n'a pas envie que qui que ce soit, remplace Hayley. Je sais qu'il ne le montre pas clairement, mais je le ressens parfois. Alors, je peux comprendre. J'ai peur de la façon dont il réagira face à Hazel, mais c'est encore le début dans notre histoire, je ne veux pas que les choses aillent trop vite non plus... Et bien sûr, je veux l'approbation de mon gamin. » Il haussa les épaules.
C'est alors que Keith posa une question auquelle le jeune infirmier ne s'était pas attendu. Keith avait raison de le dire, c'était une question qui ne se posait pas vraiment, voire pas du tout en fait. Pacey ne lui en voulait pas, il trouvait ça simplement étrange, mais il ne se voyait pas éviter la question. Quelque chose tracasser Keith et Pacey se demandait ce que c'était. Qu'est-ce qui pouvait lui passer par la tête pour pose ce genre de question ? Aller savoir. Marquant une pause, Pacey réfléchissait. Avait-il un jour regretté d'avoir adopté Louis.
« - Au début j'ai simplement senti le besoin de le faire. Comme si c'était nécessaire, vitale presque. Je ne l'ai pas fait pour que Hayley m'accepte, je l'ai fait parce que c'était ce que je devais faire. » Il marqua une nouvelle pause, avant de reprendre, regardant Keith dans les yeux. « - J'étais incapable de savoir si j'allais être un bon père ou non. Si j'allais réussir à endosser ce rôle. Il m'est déjà arrivé d'avoir l'impression de ne pas être à la hauteur et d'avoir l'impression d'avoir piqué la place d'une famille qui aurait pu lui offrir plus. Mais au final, quand je le voyais, je savais que j'avais fait la meilleure chose qu'il soit. » il regarda une serveuse plus loin. « - Il n'avait plus que moi, je ne voulais pas le laisser tomber. Et je ne voulais plus jamais douter de ce lien que j'avais créé avec lui. Tu vois ce que je veux dire ? »
Est-ce qu'il avait répondu à la question ? Est-ce qu'il avait réussi à être honnête sur ce qu'il ressentait vraiment ? Lui-même ne le savait pas vraiment, mais il espérait avoir donné un semblant de réponse satisfaisante pour Keith. Quoi qu'il traversait en ce moment, Pacey ressentait le besoin d'être le genre de personne qui était capable de lui tendre une main et de ne pas la retirer.
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Mer 20 Aoû 2014 - 16:45 | |
| « Tu sais, je crois que craindre de ne pas être à la hauteur est le plus grand tourment de chaque parents. Biologiques ou non. Mais oui, je crois que je vois ce que tu veux dire…»
Il devrait passer sa vie à donner des conférences. Passer d’état en état, pour redonner espoir aux gens. Ou peut-être devenir coach de vie. En tout cas, si l’opportunité se présentait, il voterait clairement pour lui pour l’award de l’homme parfait.
En cet instant précis, en tout cas, Keith se sentait infiniment plus léger, et il ne restait aucune trace de sa morosité initiale alors qu’il empoignait sa seconde pinte, fraîchement déposée devant eux par Alexis. Il n’avait pas forcément plus de réponses à ses doutes, mais en quelque part, maintenant, il croyait à nouveau qu’il pourrait leur faire face, le moment venu. Et que tout fonctionnerait pour le mieux. Cette condition n’était probablement que passagère, bien entendu, et il replongerait sûrement dans quelques semaines. Voir quelques mois. Mais au moins, il se sentait la force de pouvoir avancer à nouveau d’ici là.
Il leva son verre, incapable de masquer plus longuement l’amélioration de son humeur, et proposa un toast.
« Merci, Pacey. Merci pour tout. »
Il prit une longue gorgée, rafraîchissante et savoureuse, soupçonnant qu’il le regretterait bien assez tôt, mais n’en ayant cure.
« J’avais vraiment besoin d’entendre ça. D’entendre, et de voir, que la vie continue. Qu’elle se reconstruit, différemment, mais avec la même splendeur. »
Depuis qu’il habitait à Huntington, Keith avait l’impression qu’il allait bientôt exploser de gratitude. Entre l’incroyable altruisme de l’accueil d’Esther, l’amitié si généreuse de Leah, et maintenant l’incroyable accessibilité de Pacey, il avait l’impression qu’il n’aurait plus assez d’une vie pour rendre au suivant.
C’était cependant un bien agréable problème.
Et dans le pire des cas, il n’aurait qu’à mettre Béatrice à l’ouvrage.
« Et désolé de t’avoir tendu cette embuscade... Je me doute bien que ce n’était pas exactement ce que tu avais en tête lorsque tu as accepté mon invitation. »
Probablement qu’il ne se serait pas défilé même s’il avait su depuis le début ce qui tracassait Keith. Pacey n’était pas ce genre d’homme.
Sur un ton plus enjoué, Keith poursuivit.
« Je t’ai vu t’assurer qu’Alex ne portait pas d’insigne indiquant son nom – ou alors il s’agissait du regard le moins chrétien, et de loin le moins subtil, que je t’ai vu porter sur une femme depuis que je te connais! »
Il jeta un regard à la susmentionnée, avant de reporter son attention sur Pacey avec un sourire en coin.
« Alors, dis-moi, est-ce que tu crois que c’est ma cousine, que je suis son admirateur secret, ou bien que je bois beaucoup trop ? » |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Mer 27 Aoû 2014 - 20:17 | |
| Keith avait raison. Il n'y avait pas plus grande peur que celle de ne pas être à la hauteur, surtout pour un parent. Et Pacey subissait cette pression tous les jours, parce qu'il n'y avait pas de lien direct entre lui et Louis, le lien, ils l'avaient créé avec le temps. Pacey avait la sensation que c'était quelque chose d'encore fragile, instable et surtout en perpétuel évolution. C'est fou, mais il ne s'était jamais attendu à vivre ça, si tôt dans sa vie. Il avait suivi son instinct, ses sentiments et voilà où les choses l'avaient mené. Voilà où il en était. Papa et fièr de ce petit garçon de 11 ans, fascinait par ce monde. Tout semblait si simple et si beau quand Pacey regardait le monde à travers les yeux de Louis. Affichant un sourire, il regardant la serveuse qui était venue plus tôt déposait une nouvelle bière. Ah voilà quelque chose de sympa ! Sans attendre, il prit une gorgée non sans regarder si la serveuse en question avait un badge avec son petit prénom. Il se sentait bien, Pacey. Ce n'était pas quelqu'un de très compliqué et c'était sans doute son petit séjour en hôpital qui lui avait appris à vivre de cette façon. Quand on passe huit ans à regarder le même et unique mur, il est normal de finir par changer ses priorités. Il était même bien content de boire une bière avec Keith et pas ses amis habituels. Un peu de changement, ça ne faisait de mal à personne.
Tout souriant, riant presque, Pacey leva son verre à son tour.
« - C'est un plaisir, mon ami ! » A ce rythme il allait mal finir et dire des tas de choses idiotes, mais après cette conversation il savait qu'il pouvait faire entièrement confiance à Keith. Il n'avait pas peur d'être ridicule ou absurde devant l'autre papa.
« - Ce n'est rien. Mais j'attends de toi quelques révélations quand même. » Et il eut un fou-rire, parce qu'il n'était pas forcément très sérieux. Il était là pour mieux connaitre Keith, pas pour savoir tous les secrets de son existence. Il trouvait ça sympa quand même, surtout vu l'ambiance. Ce n'était pas un lieu où il avait l'habitude d'aller, alors ça lui changeait les idées. Et alors Keith avoua à Pacey qu'il n'était pas aveugle et qu'il avait vu le regard de l'infirmier - infirmier qui était juste prit d'un fou-rire.
« - Je crois que... » il fit mine de réfléchir. « - Je crois que j'en ai pas la moindre idée, haha ! » Il but une nouvelle gorgée, histoire de. « - T'es peut-être juste un habitué du coin. » Il haussa les épaules. Il n'était pas très doué pour les devinettes.
« - Je serais pourtant curieux de savoir d'où tu connais son petit nom. Aller, crache-le morceau. »
Maintenant qu'il y pensait, il se demandait si Keith n'avait pas quelqu'un en vue. Après tout, il était humain. Il avait le droit de regarder les femmes comme n'importe quel homme. Fronçant les sourcils, Pacey chercha les mots justes, histoire de pas avoir l'air trop lourd. Mais l'ambiance était parfaite pour ce genre de question et discutions, il devait l'avouer.
« - Sinon, aucun fille en vue ? » Et il afficha son plus beau sourire, tout content de lui.
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Lun 8 Sep 2014 - 18:24 | |
| « Comme pour bien des choses, j’ai un peu peur que la réponse soit moins excitante que la devinette. Parfois, échanger quelques mots avec une belle étrangère suffit à réchauffer le cœur d’un homme seul. Et je suppose que je suis un peu moins lourd que le client moyen de l’endroit… ou que je laisse de meilleurs pourboires. Va savoir. »
Il baissa les yeux après cet aveu. Parce qu’au final, c’était exactement pour cela qu’il se retrouvait aussi souvent Pim’s. Où il venait en quelque sorte se chercher des escortes pour s’occuper de son âme, plutôt que de son corps. Il n’avait pas anticipé qu’une fois verbalisé, son comportement lui ferait autant honte.
« Peu glorieux, comme révélation, hein ? » , demanda-t-il en relevant la tête de son verre de bière.
Pourtant, lui-même savait que ce n’était pas seulement que cela. Il avait toujours apprécié la compagnie de jeunes femmes avenantes, il ne pouvait le nier. Mais d’être en la présemce d’Alexis, de Serena ou de sa précédente employée le faisait rêvasser sur le genre de jeune adulte que deviendrait sa Béatrice. Si elle serait plus du genre coyote girls ou réceptionniste derrière un téléphone. Si elle irait à l’université ou si elle balancerait tout pour suivre un band. À travers toutes ces vies émergentes, il rêvait celle de sa propre fille.
« Quand j’étais à Washington, la quasi-totalité de mes amis de jadis ne me comprenaient pas, de ne pas retenter de poursuivre ma vie avec quelqu’un d’autre. À un point tel que ça a mis une réelle tension sur la plupart de mes relations. Jusqu’à ce que je quitte pour ici, où ils se sont dit que je changeais de milieu pour ne plus me retrouver constamment face à des situations qui me rappellent Sharon. Mais je ne serais pas prêt à dire que j’ai emménagé en Californie pour recommencer à dater... »
C’était vrai que Washington lui rappelait constamment son épouse défunte. Mais il chérissait ces souvenirs. Il avait appris à vivre avec eux, et pour rien au monde il n’aurait souhaité qu’ils se dissipent. Il s’agissait, au contraire, de la principale raison pour laquelle il avait pris tant de temps avant de déménager : il craignait de laisser Sharon derrière…
« Heureusement d’ailleurs, parce que ce serait plutôt décevant. Je veux dire, pas que les femmes d’ici ne détournent pas les regards! Bien au contraire. Juste qu’on dirait que je ne suis pas encore prêt, malgré tout ce temps. On dirait que je n’arrive pas à me débarrasser de cette impression que je la trahirais, si je voyais quelqu’un d’autre…Est-ce que toi aussi, tu crois que je suis trop vieux jeu ? Que je devrais, ne serait-ce que pour Béatrice, mettre le passé derrière moi ? Essayer avec plus de convictions ? » .
Il repensa à Esther la mélancolique, avec qui tout semblait si naturel. Lorelaï, derrière ses grands airs, qui ne souhaitait que connecter avec quelqu’un. Lani et sa tenue de footing capable de déclencher une guerre au Moyen-Orient. Même Neela (apparemment!) la chirurgienne qui venait parfois se réfugier des difficultés de sa vie au Hope’s Cove, et avec qui il partageait toujours de si agréables conversations. De la même façon qu’il imaginait la vie future de sa fille à travers les jeunes femmes qu’il croisait, il s’imaginait pouvoir être heureux avec chacune d’entre elles. Même s’il savait que cela n’arriverait jamais avec aucune…
Puis, il pensa à Leah Stewart, qui avait fait chanceler cette certitude d’un simple sourire. Il eut un pincement au coeur…
« En plus, il m’est arrivé un truc complètement fou il y a quelques temps… Je ne sais pas si tu connais, mais il y a un groupe de soutient pour les gens ayant perdu leur partenaire de vie, pas très loin d’Orange Avenue. Il… il y a une nouvelle venue, et elle ressemble à s’y méprendre à Sharon. À m’en rendre complètement fou. J’ai l’impression qu’elle me regarde comme si elle me connaissait depuis toujours. Je crois qu’elle a perdu son mari dans un accident de voiture... Ça m’a mis tout à l’envers. Suffisamment pour que je n’y remette plus les pieds…» |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Dim 14 Sep 2014 - 17:06 | |
| Pacey offrit un sourire. Peut-être, mais c'est certain que ça faisait souvent plaisir de parler avec quelqu'un qui avait quand même la tête sur les épaules plutôt qu'avec un gros lourd qui ne faisait que poser ses yeux là où il ne le fallait pas. C'est vrai que Pacey était assez curieux de savoir, mais en réalité, il n'attendait pas de grande révélation. Il était quand même un peu triste de savoir que Keith se retrouvait dans ce genre de situation, mais quelque part personne ne pouvait mieux le comprendre que Pacey. Il avait lui-même ses moments de solitude, ses moments où il n'y avait absolument rien qui pouvait combler ce vide au fond de lui. Avant Hazel, il trainait souvent seul d'un coin à un autre, parce que c'était la seule façon de s'occuper et de ne pas penser à cette solitude constante qui tournait autour de lui. A la différence de Keith, Pacey ne buvais pas souvent et il en venait pas ici. Il passait plutôt son temps dans des endroits calmes et paisibles, parfois étranges et inattendu de la ville. Il rencontrait souvent des étrangers où des touristes avec qui ils discutaient. Dans les deux cas, c'était la même chose et l'infirmier le savait. Et puis, après, chacun ses gouts. Pacey n'allait pas juger Keith parce qu'il aimait ou apprécier simplement ce genre de femme. C'était un homme avant tout, il ne fallait pas l'oublier. Et il y avait toujours quelques choses d'excitant aux façons de faire de ces dames.
« - Ce n'est pas le plus important, de toute façon on a toujours besoin de temps pour tourner la page et passer à autre chose. » Il savait parfaitement ce qu'il traversait, pour avoir subi la même chose avec Hayley. Mais par chance, ils n'avaient pas trop d'amis en commun et passait plus de temps dans leur bulle à eux qu'autres choses. Les amis de Pacey le poussaient toujours à aller de l'avant, mais parfois, ils ont simplement du mal à comprendre qu'il faut simplement patienter, prendre son temps et d'abord savoir de nouveau qui nous sommes sans celle qui a partagé notre vie.
« - Non, absolument pas. Je te comprends en réalité. Le moment venus, tu ressentiras toi-même l'envie de sortir avec tel ou tel fille. Alors, tu n'as pas à te forcer en quelques sortes. Ça se fera naturellement. » Il marqua une pause, avant de reprendre. « - Je sais qu'avec Beatrice tu auras du mal à oublier cette idée de trahison, parce que ta fille aura peut-être l'impression que tu cherches une remplaçante à sa mère, mais crois-moi. Les enfants sont surprenant et ils comprennent parfois les choses avec beaucoup de simplicité. A un moment donné, elle finira elle-même par te pousser dans les bras des femmes si elle ne le fait pas déjà, haha ! » Parce qu'à son âge, on fait la différence entre être heureux et être triste et peut-être que sa fille aura vite compris qu'il était temps pour son père qu'une nouvelle femme partage sa vie. Elle voudra avant tout son bonheur, car c'est ainsi qu'elle sera heureuse elle-aussi.
« - Oh, je connais oui. J'y suis déjà allé, à l'époque. » Il avait toujours accepté la mort d'Hayley, mais le moment-venu, une partie de lui avait craqué et Pacey s'en souvenait encore. Il s'imaginait à la place de Keith, croisant une fille avec ce genre d'influence sans savoir réellement ce qu'il devait faire et puis, il releva les yeux vers Keith, peu confiant de ce qu'il allait dire : « - Tu devrais peut-être y retourner ? Affronter cette fille... Peut-être que ça t'aidera, au final. » C'était étrange de voir les choses comme ça, mais qui sait ? Si Keith était encore aussi tourmenté par la mort de Sharon, peut-être que cette fille allait l'aider à aller de l'avant et à comprendre qu'elle n'était plus là et qu'il fallait qu'il comprenne que malgré tout, le monde continuait à tourner et qu'il devait continuer à vivre et aimer, comme il l'avait fait avant ?
« - Je sais que ça sonne crétin, mais c'est peut-être un moyen de faire un pas en avant. De comprendre que quoi que tu fasses, tu ne trahiras jamais Sharon. »
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Ven 19 Sep 2014 - 20:34 | |
| “T’as tellement raison. Au fond, je m’en fais toujours pour Béatrice, mais elle est bien plus forte que moi. Elle m’a d’ailleurs déjà fait le coup de me présenter celle qui, selon elle, allait devenir sa prochaine maman. En plein durant l’ouverture officielle du Hope’s Cove en plus… Une jolie brunette beaucoup trop jeune pour moi qui habitait sur la rue et à qui je n’avais encore jamais parlé! Je ne sais pas exactement d’où l’idée lui est venue, mais cela ne s’est pas passé sans heurt… »
À la lumière de sa récente ‘confession’ au sujet d’Alexis, il voyait cependant les manigances de Béatrice sous un regard nouveau. Étais-ce vraiment l’image qu’il projetait à sa propre fille ? Il allait devoir revoir certaines de ses habitudes, avant qu’elle ne se mette à lui présenter toutes les bimbos d’Huntington – auquel cas il n’était pas sorti de l’auberge…
Lorsque Pacey lui suggéra de faire plus ample connaissance avec Adèle, il se recala contre sa chaise et croisa les bras devant lui, avec une expression on ne peut plus sceptique. Ne jamais trahir Sharon, hein ? En allant visiter une femme dont le physique lui ressemblait comme deux gouttes d’eau ?
“Je ne sais vraiment pas, Pacey… Je comprends ce que tu dis, mais en même temps… c’est franchement bizarre. Je ne sais pas ce que je pourrais lui dire, coincé entre la familiarité de son visage et le fait que nous soyons de complets étrangers un pour l’autre. Même si elle lui ressemble, elle n’est pas Sharon. Mais chaque fois que la revois, ça déclenche une série de souvenirs qui commençaient à se tasser… J’ai l’impression que ça me ferait plus reculer qu’avancer. Ce n’est pas comme si… »
Il laissa sa phrase en suspens, réalisant qu’en fait, c’était exactement comme si. Elle était décédée si brutalement, laissant à l’agonie une panoplie de projets inachevés, de déclarations d’amour incomplètes, de pensées encore informulées…et chaque soir, lorsqu’il fermait les yeux, il savait qu’il enterrait définitivement l’un de ceux-là. Le fossoyeur des débris d’une vie pleine de promesses trahies.
Si seulement elle était partie en sachant qu’il l’aimait de tout son être…
Il soupira.
“De toute façon, si ça se trouve, elle ne lui ressemble pas tant que ça. Je suis fatigué ces temps-ci – sans vouloir retirer aucun mérite à ta victoire, hein ? -, alors il se pourrait bien que mon esprit me joue des tours. Et ce ne serait pas la première fois. Heck, peut-être qu’elle n’existe même pas et que je suis en plein délire… »
Prenant une gorgée de bière, il réalisa que la conversation prenait une bien sombre orientation. Il n’avait pas anticipé emmener Pacey dans ses tribulations sentimentales. Le brave homme méritait mieux que ça, niveau compagnie.
“Normalement, je crois qu’elle doit passer pas mal de temps à l’hôpital. Dans l’accident qui a coûté la vie à son mari, elle s’est blessée sérieusement et elle fait pas mal de physio, je crois. Elle s’appelle Adèle Kane. Tu me diras si tu la croises un jour, et je montrerai une photo de Sharon. Tu pourras alors me dire si je deviens fou ou pas. »
Avisant la vitesse folle avec laquelle la grande aiguille avançait, il poursuivit.
“Shit. Celle-là va devoir être ma dernière, je le crains… Le temps passe tellement toujours trop vite... »
Surtout lors que l’on sait son compte-à-rebours amorcé… |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Jeu 2 Oct 2014 - 21:26 | |
| Les enfants étaient surprenant, c'était un fait. Le nombre de fois où Pacey n'avait pas réussi à préméditer le comportement de Louis étonnait encore l'infirmier. On ne pouvait pas savoir la façon dont ils vont voir les choses. Ils peuvent tout aussi compliqué que les adultes, comme encore plus simple. Louis avait toujours démontré une capacité incroyable à se détacher des choses matériels par exemple. Il avait vite compris que le principal n'était pas de posséder la chose, mais de la chérir tant qu'elle est là. En écoutant Keith, Pacey se disait que son fils et sa fille s'entendraient sûrement à merveille. Ils devraient sérieusement organiser un petit quelque chose. Un après-midi. Louis pourrait ainsi peut-être impressionner la fille de Keith avec ses tours de magie. L'infirmier passait clairement un bon moment. Etre révélation et questionnement, il ne pouvait pas nier qu'il en avait lui-même besoin. Il n'avait jamais pu se confesser vraiment sur son rôle de père adoptif. Il avait enfin quelqu'un en face de lui qui pouvait comprendre la plupart des questions qui lui étaient déjà venues en tête. C'était une bonne chose. Quelque part Pacey avait toujours su que Keith était un homme incroyable. Il l'avait pressentie. Il savait aussi à quel point élever un enfant seul n'était pas facile, alors forcément, il n'avait aucun problème pour se rapprocher de lui. Ce soir, c'était une chouette soirée et Pacey était d'ailleurs de bonne humeur - bien que ça ne changeait pas de son humeur habituelle. Il commençait à mieux cerner Keith et surtout à le voir autrement. Un véritable lien était en train de se créer, il le ressentait.
Pacey suggérera à Keith d'aller affronter cette fille qui ressemblait à Sharon. C'était peut-être idiot, bizarre aussi, mais ça semblait être une bonne idée selon l'infirmier. Keith semblait y songer sérieusement. Visiblement, le jeune papa était un peu perturbé avec tout ça. Il n'avait sans doute toujours pas réussi à faire son deuil, Pacey le sentait.
« - Je te dirais, pas de souci. » Si ça pouvait l'aider, Pacey était prêt à tout. Il savait que ce n'était pas une chose facile pour Keith, alors si quelque part ça pourrait aider Keith a avancé, Pacey était d'attaque à jouer les comparateurs. Il avait tout de même du mal à s'imaginer la situation. Il savait parfaitement ce qu'il risquait de ressentir en voyant quelqu'un qui ressemblait à Hayley. Cela risquerait d'être terriblement perturbant, mais surtout, ça risquait de faire resurgir des souvenirs et des émotions qu'il avait réussis à contenir avec le temps. Ce n'était donc pas facile. Mais passons. Il ne fallait pas que tout ça se finisse sur cette conversation-là. C'était un peu lourd quand même - pas dans le sens où ça dérangeait Pacey, au contraire, mais surtout Lourd pour Keith qui devait sans doute avoir un tas de choses en tête.
« - C'est vrai. » Il se rappelait de la façon dont il avait vécu, savourant ses journées comme les dernières quand Hayley était encore à ses côtés. « - Bon, Allez, une dernière ! Tu me dois bien ça. J'ai quand même gagné ! » Il fit déjà signe pour qu'on apporte deux nouvelle bouteilles. Il s'adossa un peu plus sur son siège, regardant Keith un moment. « - On devrait sortir un après-midi, avec nos enfants. Je suis certain que Louis et Béatrice vont nous vendre du rêve à faire des bêtises à deux. » Il imaginait déjà tout ce que Louis faisait seul et multipliait ça par deux. Il haussa les épaules, un peu ivre, les joues légèrement rose. Deux nouvelles bouteilles se posèrent devant eux. Allez, les dernières et ensuite, ils pourraient retourner à leurs foyers respectifs.
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Ven 19 Déc 2014 - 23:28 | |
| « Ah! Parle pour ton Louis si tu veux, mais Béatrice est la sainteté incarnée – jamais elle ne fait la moindre bêtise! »
Keith ponctua son mensonge éhonté d’un sourire en coin. Définitivement, enfants et bêtises étaient encore moins dissociables que Scrat et sa noisette, comme les deux pères le savaient très bien. L’idée de faire rencontre Béatrice et Louis tenait cependant du génie – différence d’âge mis à part, les deux gamins avaient tellement en commun.
« Blague à part, c’est vraiment une bonne idée. Pour autant que Louis ne soit pas aussi doué pour conter fleurette que son père! »
Keith s’arrête un instant pour recevoir sa nouvelle pinte avec toute l’attention qu’elle méritait, et demander l’addition dans le même geste. Il porta un nouveau toast sincère au quintuplevainqueur.
« En plus, malgré mes plus vaillants efforts, elle est complètement en mode Bend it like Beckham ces temps-ci, avec le Canada qui est l’hôte de la coupe du monde féminine et tout et tout. Ça va tellement lui faire plaisir d’avoir une partenaire pour jouer au ballon. »
Une gorgée plus tard, Keith reprit.
« Ça lui ferait du bien d’avoir un véritable ami, en fait. Elle fréquente des tas de gens différents, à un point tel que je n’arrive bien souvent plus à me rappeler de qui est qui. Pourtant j’ai l’impression qu’elle n’est pas encore parvenue à connecter véritablement avec qui que ce soit. »
Il n’aurait su se prononcer à savoir si elle recherchait activement une personne au caractère bien particulier, ou bien si elle tentait de combler le vide qui l’habitait en s’entourant d’une panoplie de gens…
Tel père, telle fille, semblerait-il…
Sauf qu’elle était encore beaucoup trop jeune pour déjà se résoudre au fauteuil roulant.
La bière aidant, il se sentait arborer un sentier bien glissant, et ne voulant pas sombrer dans une humeur maussade, il ramena le sujet de la conversation sur la raison officielle de ce petit moment entre hommes.
« Sinon, il va vraiment falloir que tu finisses par me dire où tu as appris à manier la raquette avec autant de dextérité! Franchement, t’es vraiment un as – et je ne dis pas juste ça parce que tu m’as battu, je t’assure. Je faisais partie du club durant l’ensemble de mon séjour à l’université, et pourtant, tu m’en fais royalement baver. C’est quoi ton secret ? Les épinards ? »
(désolé, c'est pas très classe, mais j'ai besoin de repartir la machine encrassée! Vraiment désolé du délais :( ) |
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| Sujet: Re: Ghost Stories of Mourning Men (terminé) Lun 12 Jan 2015 - 19:36 | |
| Louis était un petit diable. Constamment curieux du monde qui l'entourait, le jeune garçon ne cessait de surprendre son père. Il était capable d'inventer une fausse machine à voyager dans le temps et d'y passer des semaines. Son imagination dépassait sérieusement Pacey. Lui, il avait un peu perdue ce côté-là. Cette façon de voir le monde. Avoir Louis à ses côtés étaient aussi fatiguant qu'intriguant. Il se doutait tout de même que la fille de Keith était un peu joueuse, comme Louis. Les enfants n'échappaient pas aux bêtises, parce qu'ils commettaient des erreurs. Et ils apprenaient de ces erreurs. L'idée de réunir les deux enfants risquaient de faire exploser le baromètre des bêtises, mais Pacey s'en fichait. Il savait que Louis était un peu le cancre de la classe, celui que les autres gamins ignorés un peu parce qu'il le trouvait différent. C'était d'ailleurs cette différence qui plaisait temps à Pacey. Peut-être que rencontré Béatrice allait lui permettre de se faire une nouvelle amie. Pourvu qui ne l'entraine pas dans ses situations dangereuses. En tout cas, Pacey était ravi de la réponse de Keith. L'idée semblait lui plaire, ce qui arracha un sourire à l'infirmier décidé à créer ce fameux jour de rencontre. Il ria légèrement en entendant la fin de la phrase de Keith, sachant que Louis était loin de l'âge où il trouvait les filles jolies. Cela allait probablement arriver tardivement pour lui. La boisson de Pacey arriva alors, sans doute la dernière d'ailleurs. A ce rythme, il allait rentrer soul. Il cogna son verre à celui de Keith, offrant son plus beau sourire.
« - Louis n'est pas du tout foot. » Et Pacey éclata de rire. « - Mais depuis le temps que j'essaye de lui faire faire un peu de sport, c'est l'occasion idéal ! » L'alcool coula le long de sa gorge, alors qu'il reporta son attention vers son ami. Oui, clairement, Keith était son ami. Le genre de type sur qui il pouvait compter. Il ne l'avait pas tout de suite remarqué, mais maintenant qu'il riait à ses côtés il le savait. Il était bien, là, à ses côtés. Il espérait que c'était le genre d'amitié qui allait durer.
« - C'est pareil pour Louis. Il passe beaucoup plus de temps à côtoyer les infirmiers à l'hôpital qu'à aller jouer avec les jeunes de son âge. Je serais content que pour une fois il puisse se connecter à quelqu'un qui grandit en même temps que lui. » Le genre d'amitié qui grandit au fil des années et qui l'épaulera. Le guidera aussi. Bon, peut-être qu'ils allaient se détester au fond, ils n'en savaient rien. Il valait mieux imaginer le meilleur plutôt que le pire, non ? Pacey termina sa dernière boisson, plutôt ravis de cette soirée. Pour une fois il n'avait pas à jouer le père célibataire qui essayait de faire le ménage et qui finissait par glander devant un match à la télévision.
« - Les épinards, exactement. Tu m'as eu. » Pacey ria de nouveau, avant que son téléphone ne vibre. « - Il va falloir que je rentre si j'veux être vivant et en forme pour bosser demain. Et tu sais quoi, la prochaine qu'on se voit, j'te dirais mon secret. » Il sorti une liasse billet, tout en se levant. Il se sentait un peu ivre, mais rien de bien grave. Ils avaient quand même bien bu, sans faire très attention. Avec tout ça, il était hors de question de rentrer en voiture de toute façon ce n'était pas la première fois qu'il rentrait à pied. Il connaissait la ville par coeur et il adorait le parfum de la nuit.
HJ : Si tu veux, on peut clôturer là :-D
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