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| I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. | |
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| Sujet: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Jeu 26 Mar 2015 - 0:06 | |
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« - Soirée n°4. Jeudi 26 mars 2015. L’approche n’est pas encore faite. Trop risqué. » Il désactiva l’enregistrement de son baladeur audio, et le mit dans la poche dans un soupir.
Le diamond’s, tenue par Aleksey St James était la plus grande boîte de nuit de toute la ville. Le journaliste avait connu une boite plus grande que celle-ci, dans d’autres villes plus grandes aussi. Mais le Diamond’s était pas mal, bien assez fréquenté. Le propriétaire pouvait en être fier, il gagnait sûrement beaucoup d’argent. Alex ne savait pas à quoi il s’attendait de cette soirée. Il ne savait pas ce qu’il faisait ici, au milieu des gens de tout âge. Accoudé au balcon, il était à l’extérieur, avec une piscine à quelques mètres plus loin. Il fumait sa cigarette et observait la vue que donnait là où il était. Il pouvait entendre la musique de là, elle était trop forte pour lui. Il ne réussissait pas réellement à rester plus d’une heure d’affilé dans la même pièce avec la musique à fond. Alex savait pourquoi, il n’avait plus l’âge pour ceci. Il était pas le seul quarantenaire dans cette boite, mais il était le seul à être sorti dehors pour prendre l’air. Il la polluait avec la cigarette en réalité. Fletcher n’était pas autorisé à fumer à l’intérieur et il était déjà agacé par ce règlement. Il était au Diamond’s pour suivre un collègue, c’était surtout parce qu’il savait qu’il y avait une certaine Rita qu’il surveillait depuis longtemps. Une femme assez célèbre dans le coin pour réussir à refuser tout interview, à ne laisser filtrer aucune information. C’était Troie ! Un défi pour le journaliste de Boston, un défi à relever ! Mais il n’y arrivait pas. Il ne l’avait jamais approchée parce que le moindre erreur brisera tout. Il avait même changé son style vestimentaire pour ne pas paraître trop journaliste. Il s’était contenté d’un simple tee-shirt et une chemise ouverte, un jean, les cheveux un peu en bataille. Un vrai changement ! Quatre fois en un mois qu’il était là, au Diamond’s, le même jour par semaine: un jeudi. Il avait du mal à supporter la musique maintenant. Alex pensait abandonner cette idée et laisser les choses aller seuls. Prendre l’opportunité dès que l’occasion se présente. Il but sa bière de quelques gorgées, ne détourna pas le regard au paysage Huntingtonbeachiens. Il trouvait dommage de ne pas pouvoir entendre la mer à cause de la musique. Être là, c’est un bon coin pour parler, prendre l’air. Alex n’avait pas l’air de vouloir parler à quelqu’un, il attendait que son ami ait fini de s’amuser pour qu’il le raccompagne. En attendant, Fletcher restait là. Il ne pouvait pas passer une mauvaise soirée, où il le passait seul d’habitude chez lui ou dans un bar à crever d’ennui. À abuser l’alcool à la longueur. Ce soir-là, il faisait attention. Il avait mal au crâne parce qu’il avait trop bu hier. Il se retourna à demi vers la source du bruit. La porte qui venait de s’ouvrir. Le journaliste prit un air intrigué quand il vit la jeune brune. Son visage se tendit quand il la reconnut. « - Je ne t’ai pas pris en photo encore une fois si c'est ce que tu veux savoir. » fit-il à son intention, la montrant du doigt avec la cigarette coincée entre.
Il ne l’avait pas oubliée, quand Alex était dans la ville. Il prenait des photos tel un paparazzi et cette fille qui est avec lui, l’avait repéré et pensait qu’il la prenait en photo. Fletcher a perdu son temps à la persuader qu’il ne la prenait pas en photo et a perdu sa cible. Mais que faisait-elle ici ? Pourquoi s’approchait-elle avec une ferme intention à vouloir lui parler ? Que lui-voulait-elle ?
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Ven 27 Mar 2015 - 22:27 | |
| Une fois de plus Katherina passait sa soirée au Diamond’s, c’était devenue une sorte d’habitude, une routine, presque un mécanisme en réalité. Elle était là, accoudée au bar, à fixer la paille qu’elle faisait tournée dans son verre, ce soir-là, elle était loin d’avoir envie de boire à outrance, alors elle se contentait de lever de temps en temps les yeux pour fixer son groupe d’amis hurler et danser au milieu de la piste, lui criant de les rejoindre, non, pas ce soir. « Allez Kath, ramène tes fesses ici !!! » Elle soupira légèrement, parce qu’ils commençaient à devenir un peu lourd, et que non, elle n’avait vraiment pas l’intention de venir les rejoindre, est-ce qu’ils pouvaient comprendre ça ? Haussant un peu les épaules, elle finit par laisser son verre traîner sur le bar et s’éloigner doucement, les mains dans les poches. La demoiselle errait dans la boite, se faufilant entre les personnes à coup de « excusez moi … pardon … pardon … Attention … » Mais comment pouvaient-ils l’entendre avec tout ce bruit ? Etrangement, ce soir-là, elle avait du mal à respirer au milieu de toute cette foule, elle avait du mal à se comporter comme elle le faisait d’habitude, peut-être qu’il était temps de rentrer … C’est en se dirigeant vers la sortie qu’elle croisa un visage familier, du moins, elle n’en était pas si certaine, après tout on tombait souvent des personnes qu’on pensait connaître, pour finalement se rendre compte qu’il ne s’agissait que d’une légère ressemblance. Haussant un peu les épaules, lorsqu’elle s’approcha, son doute s’envola, c’était bel et bien lui, devait-elle l’appeler « son dernier espoir ? » Non, ce n’était pas le moment de faire ce genre de chose, ce n’était pas le moment de lui mettre le grappin dessus … Serrant un peu les poings, elle l’observa sortir, hésitante, allait-elle le suivre ou s’en aller ? Devait-elle le suivre ou s’en aller ? Oh et puis merde … Katherina se décida finalement à faire demi-tour, parce qu’au fond d’elle, elle ressentait le besoin de savoir, savoir si c’était vrai, s’il était celui qui répondrait à la plupart de ses questions. « HEY ! » Lança-t-elle en tentant de le suivre, mais il y avait trop de bruit, et il était trop loin, bon sang, elle allait devoir lui courir après. Lorsqu’elle poussa enfin la porte, Kath retrouva le brun accoudé au balcon, fumant sa cigarette tranquillement … Elle soupira doucement, hésitante, parce qu’elle n’était plus si certaine, parce qu’elle ne savait pas si elle voulait réellement savoir la vérité … Mais quelle vérité ? « - Je ne t’ai pas pris en photo encore une fois si c’est ce que tu veux savoir. » Elle sursauta légèrement, parce qu’il venait de remarquer la présence et qu’à présent, elle n’avait plus le choix … La demoiselle s’approcha doucement de lui, jusqu’à s’accouder à son tour au balcon en haussant les épaules, un petit sourire en coin. « J’aimerai réellement ne plus jamais parler de ce malentendu. » Baissant légèrement les yeux, Kath se pinça les lèvres, une boule à l’estomac, oui, c’est ça, elle en avait mal au ventre. « C’est vrai ce qu’on raconte ? … » Tournant légèrement la tête vers lui, elle marqua une petite pause. « … Que tu aurais rencontré ma mère à Boston ? » Sa gorge se serra, elle avait eu du mal à prononcer cette phrase, parce que la réponse l’effrayait … |
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Sam 28 Mar 2015 - 0:12 | |
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Il n’avait pas aimé la jeune femme quand il l’avait rencontrée pour la première fois, parce 1) qu’elle l’avait dérangé dans son travail. 2) il avait perdu sa cible parfaite. 3) elle avait manqué d’abîmer son appareil photo à cause d’un malentendu. 4) Elle avait été mise mal à l’aise car elle ne s’attendait pas à un revirement de la situation. Dommage, Fletcher aurait pu lui demander son identité pour savoir qui elle était. Peut-être une célébrité ? Il n’avait jamais vu son visage, elle était peut-être une doublure dans un célèbre film… À voir s’il pouvait caser cette question idiote dans la discussion qui venait probablement. Il venait d’engager la conversation, par un souvenir assez houleux de leur rencontre. Alex avait cette particularité de reconnaître les gens grâce à son côté rancunier. Il n’oubliait jamais les moindres emmerdes qu’il avait eu. Jamais. Il la laissa s’approcher de lui, il l’ignorait quelques secondes le temps qu’il termine sa cigarette et qu’il la rejette quelque part dans le vide. Il ne daigna pas observer la jeune femme. Elle voulait oublier ce malentendu ? Al’ réprima son rire et baissa la tête, le verre de bière était dans sa main, à moitié entamée. « - Tu plaisantes ? T’as fait tout sauter mon travail, je ne peux pas vraiment oublier. » Il la regarda, avec ce sourire au coin. Il n’était sérieusement pas content. Car à chaque fois qu’il la regardait, il se rappelait de cette scène. Fletcher devait apprendre à tourner la page parce qu’il avait quand même réussi à rattraper le coup. Mais il ne pardonnait jamais ou rarement. Il détourna le regard et senti la gêne. Il préférait être seul, boire sa bière, fumer une autre cigarette, repartir chez lui en ramenant son crétin de collègue. Pourquoi était-elle encore là cette fille ? Il voulut poser cette question qu’il s’abstint quand elle avait toute son attention : elle sous-entendait une rumeur, qui le concernait. Le journaliste prit un air intéressé et abandonna pour l’instant son aspect désagréable. Il tourna la tête vers elle et insista du regard de continuer. Sa mère à Boston ? De qui parlait-elle ? Fletcher se redressa, les avants-bras ne prenaient plus appui sur le balcon. Il posa le verre et mit la main libre dessus. Il ne voyait pas de qui elle parlait, il plissa les yeux et prit une expression je m’en foutiste. « - T’es qui pour me demander ça ? » silence de quelques secondes, avant de comprendre la situation. Heureusement que la bière ne lui avait pas brouillé les esprits. « -Finalement, oublions cette histoire. » Il leva les yeux au ciel pour observer les étoiles. « - De photo. Enfin, tu sais de quoi je parle. » Il haussa les épaules un peu gêné. Une rumeur qui disait qu’il avait rencontré sa mère à Boston, avait un nom : Noah Wade. Alex avait entendu parler d’une jeune fille qui recherchait sa mère, à avoir de ses nouvelles et qu’elle avait engagé Noah. Ce dernier était venu voir Alex parce qu’il savait qu’il avait voyagé dans le Monde, qu’il avait énoncé le prénom de la femme avec le nom de famille. C’était il y avait quelques semaines plus tôt. Il pensait que le détective privé allait organiser la rencontre. « - T’es Katherina Sullivan. » il la pointa du doigt, avec le verre dans cette même main. « - Si je me plante, on va pas finalement oublier notre histoire. Mais si tu me demandes que je connais une certaine Amanda… » Il laissa la phrase en suspend, il lui fit signe de répondre. Le monde est petit et il pouvait penser que cette fille était très, très chanceuse.
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Sam 28 Mar 2015 - 19:05 | |
| Elle avait fait sauter tout son travail … Il en faisait un peu toute une histoire, après tout c’était pas comme s’il traquait le président, une cible ça se retrouve facilement. Levant les yeux au ciel, elle lâcha un petit soupir en faisant comme si elle n’avait rien entendu, parce qu’elle ne se considérait pas comme responsable de sa perte. Katherina jouait avec ses doigts en attendant une réponse, pinçant légèrement la lèvre, elle avait envie de fuir, de lui dire de laisser tomber et de faire comme s’ils ne s’étaient jamais vu … Mais dès l’instant où elle avait passé la porte, elle avait su qu’elle ne pourrait plus faire marche arrière, et qu’elle allait apprendre des choses qui lui briserait certainement le cœur … Et dans le fond, c’était peut-être ce qu’elle cherchait, à ce qu’on lui brise le cœur une bonne fois pour toute, afin qu’elle puisse enfin passer à autre chose et faire sortir de sa vie cette femme qui ne voulait plus d’elle. Avait-elle refait sa vie avec quelqu’un d’autre ? Avait-elle des enfants ? Les aimait-elle ? La brune n’en savait rien, et elle n’était pas si sûre de vouloir savoir, savoir qu’elle l’avait remplacé sans aucun scrupule … Sa mère avait réussit à tourner la page, pourquoi pas elle ? « - T’es qui pour me demander ça ? » Katherina haussa le sourcil de surprise, ce n’était pas vraiment la réponse à laquelle elle s’attendait, pas du tout même. Mais il était un peu comme ça lui, non ? Un peu … Hargneux. « - Finalement, oublions cette histoire … De photo, Enfin, tu sais de quoi je parle. » Haussant à son tour les épaules, elle se contenta de hocher la tête, oublier cette histoire, c’était exactement ce qu’elle voulait faire. « Je pense qu’on est d’accord là-dessus. Disons que je suis désolée. » Puisqu’après tout, c’était peut-être la chose qu’il attendait, des excuses. Katherina ne s’était jamais excusée d’avoir foutu en l’air sa traque, elle n’avait d’ailleurs jamais songé à le faire, mais ce soir-là, tout était différent.
« - T’es Katherina Sullivan. » Son cœur s’arrêta, brusquement, son souffle venait de se couper, elle avait bien entendu ? Il connaissait son prénom, son nom … Il n’y avait plus aucun doute, c’était bel et bien l’homme qui avait rencontré sa mère. Ses yeux commençaient à briller d’une étrange lueur, la brunette tenta de se calmer, ses tremblements commençaient à être visibles. « Tu … » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, « Amanda. » Ce prénom, le prénom de sa mère, il ne cessait de résonner dans sa tête, encore et encore … Pourquoi était-elle si faible face à un simple prénom ? Katherina se pinça la lèvre, fixant la porte en se demandant s’il fallait qu’elle reste, si elle devait absolument connaître la douloureuse vérité. « Est-ce qu’elle t’a parlé de moi ? » Baissant légèrement les yeux, elle marqua une petite pause en serrant les poings. « Est-ce qu’au moins elle se souvient de sa fille ? » Parce que ces dernières années elle n’avait pensé qu’au beau-père de Katherina, persuadée de pouvoir le retrouver et le reconquérir … Persuader de pouvoir former à nouveau une famille, mais quelle famille ? « Est- …. Est-ce qu’elle va bien ? » Demanda-t-elle d’une toute petite voix, puisque malgré tout, elle restait sa mère.
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Dim 29 Mar 2015 - 22:42 | |
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Il se rappelait de sa rencontre avec Amanda, une femme qui était fort agréable. Il ne l’avait pas appréciée dès qu’elle s’était mise à parler de sa fille, en la comparant à la sienne. Elle ne cessait pas de la rabaisser, de dire du mal d’elle. Il ne comprenait pas d’où venait cette haine. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’avait littéralement abandonnée. Fletcher avait abandonné ses enfants aussi, mais il était là pour eux jusqu’à qu’ils atteignent la majorité. Il avait fait son possible même s’il n’était pas très apprécié par son fils. Mais il n’avait jamais ressenti de la haine, il les avait toujours aimé à sa façon. En silence, Alexander hocha la tête. Il voyait cette expression, de jeune fille désemparé, un prénom pouvait faire tant de dégâts chez elle. Elle courrait après sa mère, elle voulait savoir. Elle avait tellement de questions, qu’elle ne trouvait pas de réponses. Katherina était oubliée par sa mère, elle n’était qu’une personne pour Amanda. Elle avait été très négative et ne mesurait pas l’impact de ses paroles quand elle parlait d’elle devant le journaliste. Il avait été très gêné et agacé, qu’il avait dû lui fermer le clapet à sa façon. « - Pourquoi tu te soucies d’elle ? »
Il ne comprenait pas, pourquoi Katherina se souciait de sa mère, qui elle ne se souciait pas de sa fille. Elle vivait sa vie à son rythme et sûrement, elle avait changé de pays. Alex ne comprenait pas, parce que sa fille ne se souciait plus de lui et ni son fils. Son regard et son comportement avait changé chez lui, il était moins désagréable, moins grognon parce qu’elle l’avait dérangé. Il savait ce qu’il allait lui dire, allait lui faire mal mais elle en avait besoin pour qu’elle stoppe toutes ses recherches de sa mère. « - Parce j’ai des enfants moi, je ne les ai plus vu depuis longtemps. Je sais pas exactement le nombre d’années. Mais ils ne se soucient plus de moi. Alors, je ne comprends pas pourquoi tu la cherches. Si elle ne s’est pas souciée de toi. » Il n’avait pas bu beaucoup d’alcool, mais il était fatigué ces derniers temps. Alex avait détruit la famille et détruisait les autres. Il ne s’était pas bien occupé de ses enfants, il ne savait pas ce qu’ils aimaient faire, les plats préférés. Ils n’existaient pas pour lui. Il était comme Amanda, mais à la différence près: il se souciait d’eux. Il se demandait à chaque matin, ce qu’ils allaient faire de leur journée. « - Tu devrais arrêter de la chercher. De te soucier d’elle. De t’accrocher comme si c’était ton radeau. » Il sortit une nouvelle cigarette, il tendit le paquet pour proposer à Katherina en silence. Il sortit le briquet, déposa le verre par terre et alluma sa cigarette. « - Elle a parlé de toi, mais en mal. »
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Mar 7 Avr 2015 - 0:21 | |
| « - Pourquoi tu te soucies d’elle ? » Katherina ouvrit la bouche, mais rien n’en sortit, elle resta plantée là, incapable de répondre à une question aussi simple. Elle n’était pas dupe, non loin de là, la demoiselle savait parfaitement que sa mère n’en avait plus rien à faire d’elle, qu’elle avait sans doute refait sa vie, peut-être même qu’elle avait eut d’autres enfants, avec un autre, ailleurs … Le saurait-elle un jour ? Finirait-elle par revenir un jour ? En réalité, elle ne saurait même pas comment réagir si elle décidait de revenir un jour, l’accepter à nouveau dans sa vie ? Prendre le risque d’être déçue à nouveau ? Ou l’envoyer balader après tout le mal qu’elle avait fait ? Soupirant légèrement, Katherina passa sa main dans ses cheveux en détournant le regard, les yeux humides. « Elle reste ma mère, peut importe le mal qu’elle m’a fait, qu’elle me fera … » Et, plus que tout, elle restait un des derniers membres de sa famille, de sa vraie famille … Bien sûr, elle avait Tom, du moins, plus depuis quelques temps, parce qu’elle ignorait où il se trouvait, qu’elle ignorait même s’il était encore en ville … En réalité, depuis qu’il n’était plus là, elle avait recommencé à penser à sa mère, à son ancienne vie, bien avant que tout ne déraille. Katherina avait soudainement perdu sa bouée, et elle était en train de sombrer à nouveau. « Tu n’as pas envie de savoir s’ils vont bien ? S’ils ont fait leur vie en faisant comme si tu n’avais jamais existé ? Ou bien s’ils ont encore, au fond d’eux, ne serait-ce qu’une toute petite pensée pour toi … » C’était plus fort qu’elle, elle avait envie de s’accrocher à quelque chose, même toute petite, elle voulait continuer de croire que sa mère pensait encore à elle, parfois. « C’est dur … de vivre sans eux ? » Est-ce que lui aussi ça lui faisait mal ? Autant qu’à elle ?
Katherina s’appuya sur le rebord, baissant un peu les yeux en se pinçant la lèvre. « - Tu devrais arrêter de la chercher … » Il n’avait pas tord, après tout, cette histoire lui faisait plus de mal que de bien, cette histoire la rendait malade, un peu plus chaque jour. « Et si j’étais incapable d’arrêter ? » C’était devenue une drogue, sa mère était devenue une drogue, lui écrire ces lettres chaque jour, harceler les gens pour connaître ses nouvelles adresses … Elle avait laissé quelques amies en ville, quelques amies à qui elle écrivait très certainement, quelques amies qui refusaient catégoriquement d’adresser la parole à Katherina, des milliers de signes se présentaient à elle, ils étaient là pour lui dire « Stop, ta mère n’en a plus rien à faire de toi », mais la demoiselle était tellement têtue qu’elle refusait de voir ces signes, elle refusait même de les envisager. « - Elle a parlé de toi, mais en mal » Crack, vous avez entendu ça ? Le bruit de son cœur soudainement brisé par ce tout petit mot … « mal » … Observant le paquet qu’il lui tendait, elle tendit la main pour en tirer une cigarette, hésitante … Cette cigarette, elle allait en avoir besoin, peut-être même qu’elle aurait besoin de deux-trois verres. Serrant doucement le poing, elle prit une profonde inspiration avant d’annoncer d’une petite voix : « Dis moi … S’il te plait. »
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Ven 10 Avr 2015 - 22:19 | |
| Alex trouvait que la raison de Katherina est justifiée, elle s’accrochait toujours à cette personne parce que c’était sa mère. Cela ne voulait rien dire quand cette personne n’avait jamais été là pour elle, qu’est-ce qu’elle attendait d’elle ? Cette femme n’allait que décevoir jusqu’au bout. Dans un soupir lassé, le journaliste regardait devant lui le paysage, il partait dans ses songes. Rapidement, le temps qu’il repense à ses parents qui avaient toujours été là pour lui et pour Joan quand elle en avait besoin. Il n’avait pas vraiment été la victime de l’abandon, il en avait été le responsable. « - Vrai. Tu t’attaches à ce lien. Ce lien te détruira de toute façon, il faut que t’apprennes à t’en détacher. » C’était ce qu’avaient fait ses enfants. Pour avancer, ils avaient rompus tout attache avec Fletcher, ils avaient continué à vivre sans père. C’était de sa faute d’avoir préféré son travail à ses enfants et en aucun cas, il ne le regrettait. Katherina lui posa la question, elle voulait savoir ce que ça lui faisait. À lui. Si c’était douloureux. Si c’était au contraire, facile de vivre sans eux. D’être libéré de toute obligation ? Alex haussa les épaules, il n’a pas l’air de vraiment savoir… « - J’ai toujours vécu sans eux… Je ne vis que pour mon métier. J’ai fais un choix et je ne regrette qu’à moitié, parce que je n’ai pas saisi l’occasion de vivre une expérience nouvelle. Je ne sais pas s’ils pensent à moi ou s’ils vivent la vie comme si je n’ai jamais existé. » Il regarde Katherina, les yeux dans les yeux. « - Je ne suis pas comme ta mère qui s’en fout de ce que deviennent ses enfants. Je surveille de près ce qu’ils font et je leur laisse toujours mes coordonnées si jamais un jour, ils veulent me rencontrer pour de bon. » Il doutait pour son fils qui l’avait toujours trouvé égoïste, qui ne pensait qu’à son travail et qui ne faisait jamais attention à eux. Sa fille en revanche pensait différemment, elle l’avait toujours chaleureusement accueilli et aimait l’écouter parler. Fletcher avait senti qu’elle voulait passer du temps avec lui et il ne l’a pas vraiment fait. Il a attendu sa majorité pour pouvoir divorcer et vivre comme il l’entendait. Si mère Sullivan n’avait jamais laissé ses coordonnées à sa fille, le message était clair : elle ne voulait pas d’elle. Elle ne voulait pas qu’elle la retrouve et Alex l’avait compris. « - Il faut trouver un moyen pour que tu arrêtes. C’est comme une drogue, ça te détruit et il faut que tu arrêtes à temps et que tu te trouves quelqu’un d’autre, un copain par exemple. Quelqu’un qui te fait oublier l’existence de ta mère. »
Alex pour oublier des fois l’existence de ses enfants, c’était son travail et cela se voyait. Il passait son travail avant la famille et il n’avait cessé de la fuir par tout les moyens. Il avait préféré les risques, d’être près de la mort que d’être près de la vie. Katherina insistait, elle voulait le savoir. Alex fumait, il tendit le briquet et rangea le paquet dans sa poche. « - Ta mère, je l’ai vue chez mes parents, à Boston, il y a quelques mois. J’ai parlé avec elle parce qu’elle a pensé que je suis comme elle. Du genre à vouloir vivre la vie sans avoir des obligations, elle m’a mal compris. Elle m’a parlé de toi, disant que tu l’empêchais d’être ce qu’elle est vraiment. Tu voulais toujours qu’on t’occupes d’elle et tu n’as fais que de la décevoir. Tu n’a jamais été à la hauteur de ses attentes. Elle dit d’avoir bien fait de quitter Huntington Beach et de pouvoir vivre en toute liberté. » Il jeta les cendres sans faire attention où, il s’en fichait. Il regarda Katherina à nouveau sans avoir un air désolé à son visage. « - Bien d’autres choses, comme : tu aurais été une erreur. Je l’ai arrêtée là. » Il s’arrêta là, avec cet air impassible. Il lui faisait comprendre que cela ne servait à rien de la rechercher et de la considérer comme mère si ça ne marchait pas des deux côtés.
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Lun 20 Avr 2015 - 21:07 | |
| Son cœur était sur le point d’exploser, elle s’était rarement senti aussi mal … Mais pourtant, il avait raison, oui ce lien risquait probablement de la détruire, aujourd’hui, demain … Dans dix ans ? Katherina n’en savait rien, mais ce qu’elle savait en revanche, c’est que malgré tout le mal que ça lui faisait, elle n’arriverait certainement pas à s’en détacher, après tout, cette femme qui, au fil du temps était devenue une inconnu, restait tout de même sa mère. « M’en détacher … comme ça paraît si simple. » Mais ça ne l’était pas, non loin de là. « Tu penses que je n’ai pas déjà essayé de m’en détacher ? Tenter de me rendre à l’évidence, de comprendre qu’elle ne reviendrait jamais. Je sais qu’elle a fait ça de son plein grès, qu’elle a fait ça en pensant le retrouver … Retrouver un homme qui a fait tant de mal à sa fille … Je sais qu’elle me tient encore responsable de sa disparition, et que c’est probablement pour ça qu’elle ne veut plus me revoir … » Ces mots lui brisaient le cœur, parce qu’elle l’avait préféré lui … Lui à sa propre fille. Elle aurait tellement voulu lui dire la vérité, cette vérité qui la rongeait depuis déjà un moment, mais ne l’aurait-elle pas encore plus détesté ? Katherina n’avait pas la capacité de retourner en arrière, elle n’avait que ses remords et rien d’autre.
« Personne ne devrait abandonner ses enfants, jamais, ils ne se rendent pas comptent du mal qu’ils font … Elle ne s’en rendra probablement jamais compte, égoïste comme elle est … Et moi, stupide comme je suis, je continue de la harceler, de croire qu’elle finira par toquer à ma porte un jour. C’est con, mais t’sais, l’espoir c’est tout ce qu’il me reste. Est-ce que c’est si mal que ça ? » Probablement, un espoir destructeur, voilà ce que c’était. Lui, c’était un bon gars, parce qu’il était encore là pour ses gosses, mais est-ce que laisser des coordonnées suffisait réellement ? Est-ce qu’il valait mieux être là à moitié ou être absent ? « Je ne pense pas que laisser des coordonnées suffisent réellement, on a tous besoin d’un … D’un soutien, et c’est ça qu’apporte un parent, du soutien. » Mais où est-ce qu’elle pouvait le trouver ce soutien elle ? Haussant un peu les épaules, Katherina sentait son cœur se briser un peu plus, elle était venue chercher des réponses, et ces réponses venaient de la détruire. Il fallait qu’elle laisse s’en aller cette femme qui ne reviendrait jamais, qu’elle la laisse refaire sa vie, ailleurs, loin d’elle, qu’elle arrête de s’accrocher à un rêve … Il le fallait oui. « C’est comme une drogue, ça te détruit », belle comparaison, oui, sa mère agissait comme une drogue sur elle, Katherina en était dépendante, et sa mère ne cessait de la détruire de jour en jour, de la rendre folle, elle savait que c’était dangereux pour sa santé, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de continuer, encore et encore. « Un copain, vraiment ? » Soudainement, elle se mit à rire, comme s’il venait de dire quelque chose de drôle … « J’ai jamais entendu quelque chose d’aussi bête. L’attache c’est pas vraiment mon truc, non, pas vraiment. » Et puis quoi ? Elle allait passer des mois merveilleux et se réveiller un jour, en larme, ne sachant pas qui elle devait pleurer le plus, sa mère ou son ancien compagnon, non jamais. Katherina avait appris à vivre sans personne, bien sûr il lui arrivait d’avoir besoin d’attention, de la trouver à droite et à gauche et de repartir, faire comme si de rien n’était. La demoiselle recrachait la fumée, un petit sourire en coin, parce que l’idée de se trouver un substitue la faisait rire. « Peut-être qu’un jour je trouverai quelqu’un qui me fera penser à autre chose, mais pas maintenant. »
La suite lui fit perdre son sourire, elle n’était rien d’autre qu’une déception, une erreur … Elle qui avait pourtant tout fait pour être une petite fille modèle, elle qui avait tout fait pour plaire à sa mère. Peut-être que dans le fond, elle n’avait pas tord, qu’elle avait gâché sa vie, fait fuir tout son entourage, car c’est clairement ce qu’elle faisait, faire fuir les gens … Lorsqu’elle croisa son regard, Katherina vit son air désolé … Secouant un peu la tête, elle haussa finalement les épaules en jetant sa cigarette, buvant une gorgée de son cocktail. « Jt’en prie, me regarde pas comme ça. » Elle ne voulait pas de pitié, pas d’air désolé, rien. « Dans le fond, peut-être que je lui ai gâché la vie. Après tout, si mon père est parti, c’est parce qu’il ne me supportait pas, j’avais 5 ans la première fois que je lui ai brisé le cœur, elle a prit sur elle pendant des années, on a vécu une belle histoire toutes les deux, jusqu’à … C’est moi le monstre ? Le monstre qui lui a empêchait de vivre de grandes histoires ? Tout ce que je voulais, c’est qu’il me laisse tranquille, qu’il arrête de …. Et j’ai perdu ma mère. » Katherina le regardait, se pinçant légèrement la lèvre, le fixant de ses grands yeux humides, la responsable c’était pas elle, non, c’était son beau-père … C’est pas à cause d’elle que les deux jeunes femmes se sont séparées, c’est à cause de lui, lui et sa monstruosité. « J’suis désolée. »
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Dim 14 Juin 2015 - 1:36 | |
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Alex fit quelques soupirs, trahissant son intention de vouloir rire face à l’ironie de la situation qui se présentait devant lui. Pendant des années d’expériences, de ce qu’il avait pu voir… Tout pouvait être pire que cette situation-là. Ça pouvait sembler simple de devoir tourner la page et de vivre sa vie sans autant penser à la femme qui n’en a strictement rien à faire de sa famille. Il commença à douter dans le fond pour ses enfants : souffraient-ils du mal que Katherina ? Non, pas moyen. Son fils ne le supportait pas et l’avait ignoré pendant la plupart du temps. S’en détacher, ça paraissait si simple à dire qu’à faire. Le journaliste n’est pas d’accord avec elle, il n’avait pas réellement du mal à se détacher de sa famille et ça ne l’avait pas détruit. Il avait vécu sa vie par la suite. Il but sa bière, le paysage de la ville s’offrait devant lui, il n’en détourna pas ses yeux mais écoutait. « - Elle pense que tu peux faire ta vie toute seule, tu as tout un avenir devant toi. Elle a préféré de le retrouver parce qu’elle veut au moins passer le reste de sa vie avec lui qu’avec toi. Tu l’empêchais d’avoir son propre avenir force de s’occuper du tien. » Il n’avait pas de problèmes à se détacher des personnes, mais il avait eu des problèmes pour le contraire : S’attacher à des personnes c’était la douleur assurée pour Alex. Il n’avait pas appris à s’attacher aux personnes qu’il voulait, dans ce sens-là il s’attachait à des personnes, là où l’attachement n’avait pas lieu d’être. Il y a des gens qui s’attachaient à lui qui n’ont jamais eu un retour de sa part ou très peu. Il fuyait les attachements parce que il connait la douleur de s’attacher une personne : ça se transforme en obsession. Ça faisait mal de voir quand la personne qu’il éprouve de l’attachement ne s’en rende pas compte et il faisait mal à ceux auquel il était censé d’être attaché. Il n’avait jamais su montrer qu’il tenait à ses enfants, à sa femme. Il n’était pas doué pour montrer son affection et de leur faire comprendre jusqu’où il irait pour les protéger. Fletcher avait sacrifié son amitié avec Anthony pour laisser sa famille en dehors de l’histoire du scoop qui aurait pu les propulser à une carrière prometteuse. L’espoir faisait vivre. Il l’avait souvent entendu cette phrase et peu importait la situation. Elle ressortait tout le temps. Il se sentit un peu mal sous le faible effet de l’alcool (il a l’alcool triste) quand Katherina annonça que les parents ne devaient jamais abandonner ses enfants. Il ne se rendait pas compte que son absence pouvait causer un manque chez ses enfants et il en était loin. Il rit à la question de l’étudiante en médecine, ce n’était pas son intention de la vexer. « - C’est con. L’espoir ce n’est rien du tout. Ça ne te protègera pas de la destruction qui t’attend. Arrête de l’attendre, elle ne viendra jamais à toi. Arrête de t’y accrocher sérieusement, vis ta vie. Le monde ne pas se mettre sur pause parce que tu as perdu ta mère. » Il était un père assez nul, il ne méritait pas d’être dans les mémoires du bon père. Il avait laissé ses coordonnées à ses enfants et Katherina disait que ce n’était pas suffisant. Il se mit à rire, le menton incliné alors qu’il mettait la bière sur le rebord. « - Tu ne connais pas ma vie et tu ne sais pas quel est le problème avec ma famille. Il n’y a pas tout les parents qui remplissent le rôle à perfection, moi y comprit. J’essaye de rattraper mon retard mais c’est trop tard : ils ont atteint l’âge de vivre leur vie de leur côté et n’ont pas besoin d’aide. » Il ne connaissait pas précisément la vie de la compagne du soir, mais il en savait assez parce qu’il avait rencontré sa mère assez pipelette sur les bords quand il s’agissait de sa fille. Fletcher proposa sans réellement réfléchir qu’elle pouvait se trouver un copain, faire les choses des jeunes de son âge. Ça la faisait rire et elle annonça que ce n’était pas son truc. Le journaliste rit et c’était dans un soupir qu’il annonça avec regrets« - Oh putain. On est deux. J’ai quarante-cinq ans et j’ai presque toujours pas compris la définition de ce mot. » Il se calma quelques minutes, Katherina reprit la parole. Essayant l’optimisme. « - Juste, n’y pense pas. Ça viendra tout seul… Peut-être comme une claque.» Il avait eu une belle claque, sa copine était tombée enceinte et ils n’avaient pas eu le choix de se marier : Alex avait perdu le contrôle de la situation et si sa famille n’avait pas réagi. Il aurait détruit deux vies. Il détourna le regard dès que l’interne lui demanda de ne pas la regarder ainsi. Il finit sa bière et commença à jouer avec pendant qu’elle parlait. Quand elle lui dit qu’elle était désolée, il lui donna un gentil coup d’épaule pour .. En réalité il ne savait pas pourquoi il lui avait donné un coup d’épaule ! « - T’as fait ton choix, t’as du mal à l’assumer et elle, elle a du mal à l’accepter. Sans nul doute, elle ne l’acceptera jamais. Tu as perdu ta mère, mais tu n’as pas perdu ton avenir pour autant. » Il haussa un sourcil, assez curieux grâce à son côté journaliste. Fletcher lui demanda « - Tu culpabilises à un point que tu te traites de monstre ? Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Tu as juste … voulu qu’il te laisse tranquille. C’est humain, pas monstrueux. » C’est dans un soupir qu’Alex chercha de sa main libre dans la poche un paquet de mouchoir qu’il tendit à Katherina. Il voyait la menace que les femmes appelait : le maquillage qui allait couler grâce aux larmes. La générosité, ça le tuait.
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. Sam 11 Juil 2015 - 23:40 | |
| C’était dur à entendre, dur de se faire à l’idée qu’on empêchait sa mère de vivre la vie qu’elle souhaitait mener … alors Katherina commença à se demander si sa naissance elle-même ne lui avait pas gâché sa vie, si durant toutes ces années elle n’avait pas fait que mentir, faire semblant de l’aimer. Elle commençait même à se demander si ce n’était pas mieux comme ça, s’il ne valait pas mieux la laisser s’envoler, s’enfuir, après tout, la situation ne serait-elle pas pire si sa mère était encore là ? Ne ferait-elle pas vivre un enfer à sa fille ? Haussant doucement les épaules, elle prit une petite respiration, reportant à nouveau son attention sur Alex. « Faire ma vie toute seule … Elle m’a pas laissé le choix, j’ai du apprendre à me démerder toute seule. Ce qu’elle comprend pas, c’est qu’il reviendra jamais, elle restera toute seule toute sa vie, à courir après un homme disparu. » Et dans ce cas là, ne valait-il pas mieux revenir ici et s’assurer un avenir en bonne compagnie ? La brune soupira doucement en tirant une cigarette de son paquet, « Je l’ai jamais empêché d’avoir un avenir, j’ai simplement voulu sauver ma peau. » Elle ne s’était jamais rendu compte de ce que l’homme qu’elle aimait tant faisait à sa fille, et ça même lorsque Katherina s’était enfin décidé à lui avouer.
Et dans le fond, il n’avait pas tord, il n’y avait rien de plus con que l’espoir … du moins l’espoir vain. Katherina y croyait dur comme fer, elle pensait qu’elle se réveillerait un matin et que sa mère l’attendrait dans le salon avec une montagne d’excuses. Le plus dur c’était de se rendre à l’évidence, de descendre les escaliers chaque matin et prendre conscience du vide dans lequel baignait la maison, c’était douloureux. « Arrête de l’attendre […] Arrête de t’y accrocher » Le monde ne s’était pas mis sur pause non, son monde a elle oui. Alors elle se mit à rire doucement en recrachant la fumée de sa cigarette, c’était ironique comme phrase, tellement simple à dire mais si difficile à réaliser … C’était un peu comme lui demander d’arrêter la cigarette : impossible. « J’ai pas arrêté de vivre le soir où elle est partie, en fait … Vu l’état de ma vie actuelle, j’aurai peut-être mieux fait de tout arrêter. » Son regard se posa finalement sur la boite de nuit, cette boite qu’elle connaissait si bien, c’était un peu comme se prendre une claque en pleine gueule, se rendre compte qu’on connaissait plus une boite de nuit que sa propre maison. « J’ai tout foiré depuis qu’elle est partie. » Katherina reporta son attention sur lui lorsqu’il se mit à parler de sa famille, du fait qu’il essaie de rattraper son retard, elle se mit à sourire doucement parce que, malgré le fait qu’il soit partie, elle pouvait sentir à quel point il aimait ses gosses mais à quel point il était devenu impuissant. « C’est bête ce que tu dis, un enfant aura toujours besoin de l’aide d’un père, toujours. »
« J’ai quarante-cinq ans et j’ai presque toujours pas compris la définition de ce mot. » La brune se mit à rire doucement, ils n’étaient pas bien différents sur ce point là. « Ça nous fait un point commun alors. » Elle n’avait jamais été très douée pour ce genre de choses, en réalité, elle préférait toujours éviter l’attachement, surtout pas peur de souffrir, alors elle avait prit l’habitude de s’enfuir rapidement, de ne jamais laisser le temps à la personne d’apprendre à la connaître, ni l’occasion de la revoir. « Mhm, mhm. On verra bien si un jour je suis prête à recevoir cette claque. » Son coup d’épaule la fit revenir sur terre, elle lui lança alors un petit sourire, léger, c’était … Gentil, étrange mais gentil. Ce n’était pas elle le monstre dans l’histoire, mais au fur et à mesure, elle commençait à se demander si elle n’en était pas un elle aussi, petit à petit, elle avait fait fuir toutes les personnes qui comptaient à ses yeux, toutes, ce qui faisait peut-être d’elle un monstre ? Katherina haussa doucement les épaules en attrapant le paquet de mouchoir qu’il lui tendait, elle se sentait faible, ridicule. « Mon avenir tournait autour d’elle, ce que je suis aujourd’hui, je le suis devenue parce qu’elle le voulait. J’ai fais médecine pour elle, je suis restée à Huntington Beach pour elle … Moi ce que je voulais faire, c’est danser, pas charcuter des cerveaux. » Secoua doucement la tête, elle enchaîna « J’aurai tellement voulu que cette histoire se finisse différemment … » Elle soupira doucement, baissant la tête un instant avant de finalement lâcher entre deux sanglots « Dis moi .... est-ce qu'elle est heureuse là-bas ? » Il fallait qu'elle le sache, qu'elle soit sûre de ça avant de la laisser derrière elle ...
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| Sujet: Re: I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. | |
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| | | | I need to know, but if you'll tell nothing. I'll not simply just kick your ass, but more worse than that. | |
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