C'était infernal cette odeur. Ca la prenait jusqu'au fond de son être. Elle tousse, se bouche le nez, enfonce son visage au creux de son coude pour toussoter. Mais cette odeur ne la quitte pas, elle ne quitte pas la salle. Elle hait cette endroit, plus que tout au monde. Plus que son passé, plus que ce qu'elle a fait d'atroce plus jeune, plus que son ex. Il est dégouttant, triste et plein de mauvaises personnes. Durant ses deux semaines de séjours dans ce centre qui hébergeait les plus démunis mais surtout les sans abris elle avait reçu toutes sortes d'avances. Certaines gentilles sans arrières pensées, mais la plupart venaient d'hommes mauvais et pleins d'intentions douteuses. Elle enfile ses vans, ramasse son sac à dos rapidement et sors de la pièce à grand pas. On lui fait signer quelques papiers et on lui donne quelques conseils accompagnés de prospectus d'endroit qui l'aideront surement pour les prochains jours.
Son sac est léger, très léger. Elle s'est séparée de toutes ses affaires contre quelques billets pour pouvoir se nourrir. Toutes ses affaires personnelles, pouf parties dans l'air. Elle a gardé quelques vêtements pour ne pas se retrouver à moitié nue.
Laïla arrange ses cheveux et sors enfin de cet établissement dont elle se souviendra le restant de ses jours. 
Plusieurs choses traverses son esprit. Dont le future proche. Ou allait-elle donc loger cette nuit, la réponse était plutôt claire, même dans son esprit mais elle redoutait de faire à nouveau face à la rue, seule. Il faisait sombre et logé au fond de son lit on est loin de se douter de tout ce qui peut bien se passer durant seulement quelques heures. La plupart du temps le sommeil vous quitte et la peur prend le dessus. Vous devenez faible et Laïla est la définition même de la faiblesse. Ses pensées lui font perdre le sens de la réalité et elle bouscule quelques personnes sur son chemin. Quelques excuses s'échappent de ses lèvres et elle reprend petit à petit ses esprits. Son regard croise celui d'un jeune homme, qu'elle connait parfaitement. Croiser un visage familier lui arrache un sourire, chose qui n'était pas arrivé depuis plusieurs jours maintenant. Mais très vite, un autre sentiment l'empare. La honte, cet embarras qui lui monte jusqu'aux joues. Elle est honteuse de savoir qu'il la croise à la sortie de cet endroit, honteuse parce qu'elle ne lui en a pas parlé. Mais elle n'en a parlé à personne, même pas à sa cousine qui vit dans la même ville qu'elle. Elle appréhende alors sa réaction et la seule chose qui lui vient à l'esprit est, de tourner les talons et de courir le plus rapidement possible. Son regard quitte lentement les yeux d'Andrew pour se retrouver sur ses chaussures. Telle une enfant elle tire sur la ficelle de son sac à dos et tourne les talons. Elle fuis, oui. Elle s'en rend compte, elle est même très consciente de sa situation et de ce qu'elle est en train de faire. Mais comme chaque enfant, elle ne peut faire face aux choses et encore moins faire face à Andrew. Pas maintenant, pas tout de suite, pas comme ça.

Andrew avait fini sa journée, il était officiellement inspecteur de Police à la brigade des Mœurs depuis quelques semaines maintenant. Et ce boulot lui plaisait vraiment, il avait laissé tombé ses études de droit pour ça. Il y a 2 ans avant sa dernière crise cardiaque, il avait appris qu’il était pris dans une prestigieuse école d’avocat de Londres. Il avait envisagé de quitter Atlanta, parce que là bas plus rien ne le retenait. Et finalement le sors avait décidé pour lui, il avait fait sa crise cardiaque. Il avait du subir une greffe de cœur et finalement il avait débarqué à Huntington Beach il y a un an. Prêt à commencer une nouvelle vie, il avait décidé d’oublier son passé. D’oublier Eva parce qu’elle l’avait complètement détruit dans tout les sens du terme… Alors en venant ici, il avait voulu vivre pour lui tout simplement. Et c’est ce qu’il faisait depuis qu’il était là. IL s’était promis de ne plus jamais s’attacher à une personne comme il l’avait pu l’être d’Eva. Il avait été complètement dépendant d’elle, il n’y avait rien qu’il n’était pas capable de faire pour elle alors qu’elle ne l’aimait pas autant qu’il pouvait l’aimer. Bref Andrew avait tout de même fait de bonne rencontre ici, Ben déjà qui était son coéquipier mais aussi son grand cousin. Le fils du frère de sa mère qu’il n’avait jamais connu parce que leur parent était brouillé. Et puis il y avait Laïla, elle était une amie et il était attaché à elle. Ils leurs arrivaient de coucher ensemble de temps en temps. Mais ça ne changeait rien à la complicité qu’ils avaient et que le plus important pour lui était son amitié. Il ne l’avait pas vu depuis quelques semaines et elle lui manquait. Il avait essayé de la joindre mais il n’avait pas encore eu de nouvelle. Il espérait qu’elle lui rendrait prochainement visite.

Andrew sortait du commissariat, il devait aller faire quelques courses avant de rentrer chez lui et il décida d’y aller à pied parce que c’était à deux pas de son lieu de travail. Il marchait dans les rues d’HB quand il croisa le regard de Laïla, il ne manqua pas de remarquer qu’elle sortait d’un refuge pour sans abri. Elle lui adressa un sourire et avant même qu’il n’est eu le temps de traverser pour la rejoindre elle partait en courant. « Laïla attend ! » Il se lança à la poursuite de la jeune femme, pas question de la laisser partir comme ça. Il voulait des explications, elle avait un sac avec elle alors le résultat de l’équation n’était pas très compliqué. D’autant plus qu’il savait qu’elle avait des ennuis parce qu’elle lui en avait vaguement parler la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Andrew ne tarda pas à se retrouver derrière les talons de la jeune femme, quelques mètres encore et il pourrait la stopper. Une fois à sa hauteur il entoura son poignet de sa main et ralenti sa course obligeant la jeune femme à ralentir elle aussi et se stopper finalement. Il avait attrapé la jeune femme avec douceur il ne voulait pas lui faire mal loin de là. Il posa son regard avec douceur sur elle et lui adressa un petit sourire. « Tu veux bien m’expliquer ? » Il n’avait pas l’intention qu’elle s’échappe, il était trop tard pour elle à présent elle devait s’expliquer. Il voulait savoir ce qui lui arrivait et pourquoi elle sortait de ce refuge de sans abri même s’il en avait déjà une petite idée. Il avait le regard plongé dans celui de la jeune femme du moins il essayait parce qu’elle faisait de son mieux pour éviter son regard. Andrew ajouta sur le même ton doux qu’il avait déjà employé. « Je veux savoir ce qu’il t’arrive même si il ne faut pas être idiot pour comprendre… » Il n’avait pas l’intention de la laisser en galère, si la jeune femme ne savait pas où dormir lui savait exactement où elle dormirait ce soir et les prochaines nuits jusqu’à ce qu’elle trouve un nouvel appartement. Il ajouta : « Ca fait combien de temps ? Et pourquoi tu n’es pas venu me voir ? » Il avait toujours dit à la jeune femme qu’il serait là pour elle si un jour elle avait besoin. Sa porte était grande ouverte, il était comme ça Andrew quand il était attaché à une personne il était là simplement pour elle sans que ça le dérange. Il se forçait pas il était naturellement comme ça. Savoir que Laïla avait des soucis l’ennuyait vraiment, surtout qu’il savait qu’il pouvait lui venir en elle. Il vivait seul dans une villa où il y a 5 chambres alors autant dire qu’il avait de la place à revendre. Il lui dit finalement : « Laïla je suis là pour toi vraiment… » C’était pas des paroles en l’air et pas la première fois qu’il le lui disait. Il espérait que cette fois elle accepterait son aide même s’il était pour le coup bien décidé à ne pas lui laisser le choix.

Jamais son regard n’aurait du se poser sur celui d’Andrew. Si seulement. Et pourtant une partie d’elle était heureuse de le voir. De revoir un visage familier depuis tellement longtemps. A vrai dire elle s’était coupée du monde parce qu’elle ne voulait pas sentir la pitié des autres. Encore moins de ses proches. Elle se souvient même avoir mentit à ses parents quant à sa condition. Son frère faisait tellement de conneries qu’elle avait préférée garder ça pour elle. Comme pour leur éviter d’avoir d’autres soucis sur les épaules. Et puis eux même l’avait dit, elle était grande maintenant elle devait montrer l’exemple à son grand frère et prendre sa vie en main et se débrouiller. Peut être qu’il apprendra à son tour à se débrouiller seul sans papa et maman.
La voix du jeune homme retentissait au creux de ses oreilles comme une alarme, pourtant ce n’est pas pour autant qu’elle s’est arrêtée au contraire, elle accéléra le pas. Elle n’avait pas envie de faire face à ses problèmes, elle ne voulait pas paraître vulnérable en face de lui. Elle se devait d’être forte, souriante, la Laïla qu’elle ne sera jamais. Encore une fois, elle agissait comme une lâche, faible et peureuse de faire face à la réalité. Parce que jusque là, la seule personne au courant de sa situation c’était elle, et elle seule en dehors des services sociaux. Tout bougeait autour d’elle, cette chaleur pesante, ses cheveux qui collaient sur ses tempes. Tout bougeait et tout ce qu’elle comprit c’est que la seconde qui suivit Andrew était en face d’elle sa main entourant son poignet. « Je … » murmure l’indienne les yeux rivés au sol. Elle devait se faire à l’idée qu’au final, elle allait devoir rendre des comptes, bien qu’elle déteste ça. « C’est franchement pas ce que tu crois. » dit-elle en essayant de paraitre crédible. Elle essaye de retirer son poignet, en vain. Peut être essayait-il d’avoir toute son attention et il avait réussis. Elle décide enfin de le regarder dans les yeux, et tout ce qu’elle voit la rassure. Ca la rassure de savoir que quelqu’un cherchait son bien et souhaitait l’aider. Mais elle ne voulait pas s’imposer. Elle ne voulait pas devenir un fardeau, le boulet qu’on traine partout. Finalement d’un coup sec elle récupère son poignet et croise les bras. Essayant à nouveau de ne pas faillir à son mensonge. « J’étais là pour une amie Andrew. » lui dit-elle. Les mensonges c’était connu, ça ne menait à rien. Ce que Laïla ne saisissait pas, bien évidemment, puisqu’elle restait ferme sur son idée, simulant une toute autre situation. Une amie, ce n’était pas elle. Rien de plus banale pour servir Monsieur. Mais elle voyait bien qu’il ne la croyait pas, en entendant les questions qui suivirent. Combien de temps ? Il était ferme et semblait être décidé à avoir toutes les réponses à ses questions. « Andrew ! » souffle Laïla sans force. Elle laisse tomber son sac au sol, épuisée. Epuisée de devoir mentir, de devoir faire face à sa situation seule. Elle aimerait avoir quelqu’un à ses côtés pour l’épauler, pour lui assurer que demain sera meilleur. Pour se sentir moins seule.
Aspirant une grande bouffée d’air, elle détourne le regard. « J’ai arrêté de compter. » Pourquoi donc ? Compter n’empirait que les choses. Et puis, son train train habituel était devenu tellement redondant qu’elle avait perdue les comptes. « Parce que je ne voulais pas. » Et c’était vrai. Dans ce genre de situation on a du mal à se dire, « c’est moi cette fois-ci, pas les autres. ». Devoir faire face à une situation dont on n’est habitué à voir seulement à la télévision ou au cinéma. Ca a été dur pour elle. Et ça l’est toujours. « Tu n’as pas besoin d’agir ainsi… je … je ne veux pas de ta pitié. » elle tapait dans la défensive pour qu’il la laisse tranquille, qu’il s’énerve et s’en va pour finalement se dire qu’elle n’en valait pas la peine. Du moins peut être qu’en utilisant cette méthode il finirait par s’avouer vaincu. « Arrêtes Andrew … » elle n’arrivait même pas à le regarder dans les yeux. Parce que ça lui faisait mal d’être ainsi avec Andrew, parce que tout ce qu’il cherchait, c’était l’aider à aller mieux, l’aider dans ses moments les plus difficiles. « On … on est pas aussi proche que ça après tout, ça ne sert à rien de vouloir s’accrocher à une relation qui n’existe pas. » Elle ramasse son sac alors que son cœur se brise en de petits morceaux. C'était mentir, parce qu'elle se sentait plus proche d'Andrew qu'elle ne l'était avec des membres de sa famille. Elle n’était pas digne de sa gentillesse, pas digne d’un homme comme Andrew. Pas digne de cette amitié qui lui offrait. « Bonne journée. » dit-elle dans un murmure presque inaudible.

Andrew avait rattrapé Laila, elle venait de sortir d’un refuge de sans-abris avec un gros sac sur le dos. Il n’était pas idiot et savait ce que ça voulait dire. C’était mal connaître de penser qu’Andrew allait faire comme si il ne l’avait pas vu. Il n’était pas question qu’il ne lui vienne pas en aide. Elle était son amie et Andrew était une personne sur laquelle on pouvait compter. Il avait une grande maison, elle semblait ne plus en avoir la solution était donc toute trouvé pour Andrew. Il n’y avait même pas matière à réflexion c’était juste logique pour lui. Il l’avait fait se stopper, histoire de discuter avec elle et de la convaincre de venir chez lui. Enfin il était clair qu’il ne lui laisserait pas vraiment le choix, il n’en dormirait plus s’il savait la jeune femme dehors alors qu’il pouvait faire quelques choses pour elle. « C’est franchement pas ce que tu crois. » dit-elle. Mais très honnêtement elle n’était pas crédible du tout. Et puis c’était typiquement le genre de phrase que quelqu’un sortait quand il était pris sur le fait. Elle ajouta alors : « J’étais là pour une amie Andrew. » Andrew leva les yeux aux ciels et secoua la tête de gauche à droite. Elle le prenait clairement pour une quiche là non ? Il lui répondit alors : « Sérieux le coup de l’amie ? Tu me crois si crétin que ça ? » Il devait bien lui faire comprendre que c’était pas la peine qu’elle continue sur cette lancée-là, que c’était peine perdu. Il avait compris à la seconde même où il l’avait vu sortir du refuge avec son sac ce qui se passait. Pas la peine de sortir de Saint Cyr pour additionner 2 et 2.

Il regardait la jeune femme alors que celle-ci s’obstinait à tenter d’éviter son regard. Elle lui répondit alors qu’il avait demandé depuis combien de temps ça durait. : « J’ai arrêté de compter. » Andrew soupira, il était un peu en colère contre lui-même de n’avoir rien remarqué. Il était plus fin psychologue d’habitude. « Parce que je ne voulais pas. » C’était pénible la fierté mal placé des gens, elle avait besoin d’aide elle s’en rendait quand même bien compte ? Alors pourquoi ne pas tout simplement demander de l’aide… Elle ajouta alors : « Tu n’as pas besoin d’agir ainsi… je … je ne veux pas de ta pitié. » Il leva les yeux aux ciels, ce n’était pas de la pitié juste un ami qui essaye de venir en aide à une amie. Ça n’allait pas plus loin que ça, il n’avait pas pitié. Il lui répondit : « Je n’ai pas pitié ! Je veux juste t’aider. » Son ton était sincère, il ne faisait pas ça par charité ou pour faire une bonne action. Non il le faisait parce que le bien être de la jeune femme lui tenait vraiment à cœur. Il tentait de capter son regard mais ce n’était pas chose facile parce qu’elle donnait toute son énergie pour l’éviter. Elle ajouta alors : « Arrêtes Andrew … On … on n’est pas aussi proche que ça après tout, ça ne sert à rien de vouloir s’accrocher à une relation qui n’existe pas. » C’était ça sa seule défense ? Encore une fois c’était mal connaître Andy, quand il avait une idée en tête il était difficile de lui enlever. Et si la jeune femme essayait de le blesser il en fallait beaucoup plus que ça, mais alors beaucoup plus que quelques mots dit pas une fille incapable de le regarder dans les yeux. Elle reprit son sac qu’elle avait laissé tomber par terre et ajouta : « Bonne journée. » c’était un murmure et si Andrew n’avait pas été si attentif à ce qu’elle allait dire probablement qu’il ne l’aurait pas entendu. Il posa une main sur les poignées du sac de Laila et lui pris des mains sans mal. Il posa son regard sur elle et lui dit : « Si tu cherches à me blesser pour m’éloigner c’est raté ! Tu apprendras qu’il en faut plus que ça. » Il marqua une pause puis repris : « Alors écoute moi bien, tu vas venir à la maison et t’installer dans une des chambres d’amis. Ce n’est pas une question mais une affirmation ! » IL avait au moins le mérite d’être clair, Laïla pouvait se résigner à le suivre maintenant parce qu’Andrew arrivait toujours à ses fins. Il ajouta : « On peut discuter ici encore des heures ou alors prendre le chemin de la maison. Mais tu vas venir de gré ou de force. » C’était dit au moins, il ne lui donnait pas un choix à faire. Elle venait point barre, il avait été ferme son ton de voix s’était montré plus dur que d’habitude. Il ajouta finalement sur un ton beaucoup plus doux, alors qu’il avait enfin réussit à capter le regard de la jeune femme : « Je te laisserais pas tomber Laïla… Je suis là… » Qu’elle se fasse à l’idée parce qu’avoir Andrew comme ami c’était l’avoir sur le dos, mais ça voulait aussi dire qu’on avait un ami fidèle sur qui on pouvait compter.

« Non, dis pas ça, je ne dis pas que tu es bête. » Elle était dépassée, ne savait pas quoi lui dire, comment lui expliquer sa situation. Sans même le vouloir elle avait envoyée les mauvais signaux et il avait compris plus rapidement qu’il ne l’aurait dû. Elle se détestait pour ça. Lui mentir, encore et encore. Comme si ça n’avait jamais été plus difficile. Elle se détestait de le regarder dans les yeux et de devoir lui déballer toujours plus de mensonges pour sauver sa peau et ne pas devoir lui expliquer toute l’histoire et surtout pour ne pas avoir à faire face à la pitié du jeune homme. Elle s’imaginait déjà ce qu’il devait penser d’elle. A cet âge, elle n’arrive pas à prendre soin d’elle, ni même être assez responsable pour mettre sur pieds sa vie. Ses problèmes débordent sans même qu’elle n’ait le contrôle de ce qui se passe. Finalement, elle baisse les bras. A quoi bon continuer à lui mentir alors qu’il a cerné très rapidement le jeu de l’indienne. Elle lui lance alors des piques, pour le blesser, pour l’éloigner d’elle, pour qu’il n’ait plus envie de la voir, de la croiser, de lui venir en aide. Mais elle sait que c’est peine perdue, elle le voit dans le regard du jeune homme et elle se souvient alors pourquoi elle lui porte une certaine affection. « Andrew ! » souffle l’indienne lorsque son sac lui échappe. Il y tenait, à vouloir l’emmener chez lui. Non elle ne voulait pas. Pas pour débattre, pas pour jouer la chieuse, elle ne voulait pas s’imposer, se présenter comme le fardeau qu’il devra désormais assumer. Qui allait payer à manger ? Andrew. Qui payera l’électricité ? Andrew. Ainsi de suite. Vivre aux crochets de quelqu’un c’était quelque chose qu’elle refusait, encore moins vivre aux crochets d’Andrew. Elle ne voulait pas profiter de lui, lui faire croire qu’elle restait à ses côtés pour sa richesse. En faite c’était surement ça, qui allait la déranger, laisser Andrew l’assumer. Elle s’en voulait, parce qu’il voyait clair dans son jeu. Il se doutait bien qu’elle essayait de jouer avec les mots et les sentiments du jeune homme pour l’éloigner au maximum. Ca n’avait pas l’air de fonctionner, bien au contraire. Il était même déterminée à rester et surtout à l’emmener chez lui, de force s’il le fallait. Elle s’avance vers lui pour lui faire face et tire à son tour sur les poignées de son sac. Parfois, même la plupart du temps Laïla avait un comportement d’enfant, mais au fond c’est ce qu’elle était. Un bébé, parce qu’elle a toujours été traité de la sorte. Elle a toujours vécue aux crochets des gens, de ses parents, puis de son ex violent et elle ne voulait pas répéter l’histoire avec Andrew. Il avait de magnifiques intentions, il était adorable et elle l’aimait énormément, mais pour son bien, elle refusait qu’il l’aide de la sorte. Elle voulait se battre et lui montrer qu’elle avait raison sur ce coup là et qu’elle n’avait besoin de personne. Sauf qu’elle le savait, elle n’arrivait pas à se l’avouer pour pouvoir laisser les autres le voir. Elle refusait d’avouer qu’elle était au plus bas de sa vie et qu’encore une fois elle avait besoin d’aide. Parce que Madame n’a pas réussis à vivre deux ans par ses propres moyens. « S’il te plait Andrew. » le supplie Laïla alors que son regard évite celui du jeune homme. Elle était épuisée, elle n’avait plus la force de se battre, contre lui, contre elle et sa conscience contre le monde entier. Ses mains quittent finalement les poignées de son sac -qu’elle n’avait finalement pas réussis à récupérer- comme pour baisser les bras. Elle croise les bras et lui montre qu’elle va le suivre. Elle s’échapperait durant la nuit, il ne la verrait pas faire. Mais sa dernière phrase lui fit changer d’avis. Il ne la laisserait pas tomber. Elle le savait, elle ne doutait pas de sa sincérité, elle doutait d’elle-même. Voilà tout.
L’indienne ne voulait pas qu’il soit préoccupé par quelque chose, encore moins par elle. Il était suffisamment sous pression avec son boulot elle ne souhaitait pas en rajouter. « Je sais… » souffle Laïla. Elle savait qu’il était là pour elle, elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne la laisserait pas tomber. Sans contrôler son corps elle s’approche de lui et le serre dans ses bras. Laïla ne comprenait pas comment elle avait fait pour dénicher un ami pareil. Un ami prêt à tout pour lui venir en aide. « Je suis désolée. » lui avoue l’indienne en le serrant toujours plus fort contre elle.

Laïla avait bien essayé de lui faire croire qu’elle sortait de ce refuge parce qu’elle venait voir un ami. Et Andrew lui avait gentiment demandé si elle le croyait si crétin que cela. IL n’en croyait pas un mot et il espérait franchement que la jeune femme n’allait pas continuer sur cette lancée-là. Il n’aimait pas le mensonge, il comprenait qu’elle puisse avoir honte ou quelques choses comme ça et qu’elle tente de lui donner une autre explication. Mais maintenant qu’il lui avait dit clairement qu’il n’en croyait pas un mot il espérait qu’elle stop là cette excuse-là. « Non, dis pas ça, je ne dis pas que tu es bête. » Il lui fit un simple sourire réconfortant, bien sûr qu’il savait qu’elle ne disait pas qu’il était bête. Il ne voulait pas qu’elle se sente coupable par rapport à ça, elle avait essayé ça avait foiré et fin de l’histoire. Andrew ne lui en voulait absolument pas pour avoir essayé. Andrew n’avait pas l’intention de discuter 107 ans, elle allait venir chez lui et s’y installer le temps qu’elle retombe sur ses pattes comme on dit. Il avait attrapé son sac de voyage histoire de montrer qu’il était bien décidé à la faire venir. « Andrew ! » souffla-t-elle. Encore une fois il lui adressa un sourire réconfortant. Autant qu’elle capitule maintenant, il n’était pas lui du genre à lâcher l’affaire. Et de toute façon maintenant qu’il savait qu’elle était à la rue il serait incapable de ne rien faire pour elle et de la laisser là. Il avait une grande maison dans laquelle il vivait seul alors la jeune femme pouvait s’y installer, elle pouvait même noter ce qu’il dépensait pour elle et lui rembourser plus tard jusqu’aux derniers centimes. Il s’en contre fichait la seule chose qu’il voulait pour le moment c’était qu’elle dorme dans un endroit sur ce soir c’est tout. Il n’en avait que faire de comment, pourquoi elle en était arrivée là. Il était bien placé pour savoir que parfois on tombe très très bas, il ne portait absolument aucun jugement. Il voulait simplement être son ami ni plus ni moins. Encore une fois son regard évite le sien et elle le supplie : « S’il te plait Andrew. » Mais Andrew ne veut rien savoir, il ne lâche pas le sac pour autant. Il lui indiqua une nouvelle fois qu’il ne la laisserait pas tomber et qu’il était là pour elle. « Je sais… » Souffla-t-elle. Il lui sourit de nouveau, du moment qu’elle le savait c’est tout ce qui lui importait. Andrew était le genre d’ami sur qui on peut compter, s’il peut être là pour vous il le sera quoi que ça lui coûte. La jeune femme l’entoura de ses bras et Andrew laissa le sac tomber par terre pour la serrer contre lui. Il posa son menton sur le haut de sa tête la serrant un peu plus contre lui alors qu’elle reprenait la parole : « Je suis désolée. » Il vint poser une main sur la joue de la jeune femme pour cette fois l’obligé à le regarder dans les yeux. Il lui caressa doucement la joue du bout du pouce et vint déposer un baiser sur son front. Non Andrew n’était pas le genre à profiter de la situation. Il se comportait simplement comme un ami et le fait que parfois ils soient un peu plus que cela ne rendrait pas en ligne de compte aujourd’hui. Il lui répondit un sourire tendre sur les lèvres : « Ne le sois pas. » Elle n’avait pas à l’être de toute façon. Il reprit la parole passant un bras autour des épaules de Laïla, attrapant le sac de la jeune femme de son autre main. « Allez vient on rentre à la maison. » Voilà c’était la maison, parce qu’Andrew voyait les choses comme ça, chez lui c’était chez elle aussi. Elle était son amie et elle n’avait qu’à faire comme chez elle. Andrew prit le chemin de présidente Drive, ils n’étaient pas très loin et marcher un peu ne leur ferait pas de mal. Andy serra doucement la jeune femme contre lui tout en marchant et lui dit : « Je te poserais pas de question… Mais sache que si tu veux en parler tu peux… » Andrew regardait devant lui et ajouta : « Je sais ce que c’est que de tomber assez bas pour croire qu’on n’arrivera pas à se relever. » Il marqua une pause avant de reprendre : « Je ne porte pas jugement… je suis très mal placé pour porter un jugement croit moi. » Elle était libre de lui parler de ce qu’elle voulait, il voulait juste qu’elle sache qu’il n’était pas le genre à la juger ou à se dire qu’elle était nulle. Elle n’imaginait pas à quel point Andrew pouvait avoir honte de certaine chose qu’il avait fait.

Il lui souriait, il n’était pas en colère et c’était assez déstabilisant. C’était comme s’il la comprenait, comme s’il la soutenait et ce bien qu’elle lui ait mentit pour pouvoir se sortir de cette sale histoire. Pour qu’il la laisse tranquille, parce qu’elle ne voulait pas encore dépendre de quelqu’un ; A la longue ça en devenait humiliant. Et c’est ce qu’elle avait ressentit lorsqu’il avait croisé son regard à la sortie du foyer, de l’humiliation, en voilà un sentiment gênant et qui vous fait sentir comme la personne la plus nulle qu’il puisse exister. Elle lui en voulait d’être aussi bon envers elle, c’était du gâchis, il y mettait de son temps et de sa patience en elle et ça l’énervait parce qu’elle n’en valait pas la peine.
Elle lui en voulait et se détestait aussi avec. Son sourire la réconfortait et elle désirait le voir tous les jours pour lui rappeler qu’elle n’était pas seule, bien au contraire qu’il y avait encore quelques personnes qui croyaient en elle et qui la supportait. Son envie de fuir disparaissait petit à petit alors que la tendresse d’Andrew prenait le dessus. « Bien sûr que je le suis. Je suis vraiment désolée d’être aussi froide avec toi, tu ne le mérite pas. »  lui dit-elle en tripotant son gilet. Elle avait du mal à le lui dire tout en le regardant dans les yeux, parce que finalement avouer ses tords c’était parfois difficile. Et Andrew faisait partit des rare personnes à qui elle avouait ses hontes et ses tords. Avec Suraj c’était différent, il était tellement plus renfermé sur lui qu’elle n’a jamais voulu l’empoisonner avec ses problèmes. Au contraire elle s’était donné comme objectif de l’aider à remonter la pente, et c’était un cercle vicieux parce qu’au fond elle avait besoin d’aide aussi et le seul qui réussissait à lui venir en aide c’était Andrew qui s’était présenté à elle comme son petit super-héros qui était prêt à tout pour elle, et même à la supporter jusqu’à qu’elle réussisse à retomber sur ses pates.
Et c’était comme un sentiment qu’elle ressentait à ses côtés, ce sentiment qui lui confirmait que tout irait bien un jour, qu’elle n’avait pas à s’en faire parce qu’il était là pour l’aider, pour qu’elle aille mieux. Parfois c’était la seule personne qu’elle réussissait à voir comme étant proche d’elle. Parfois même elle ne voulait voir personne d’autre que lui et elle se rendait petit à petit compte qu’elle tenait réellement à lui, plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Et c’était étrange parce qu’elle ne l’avait jamais vu sous cet angle là, comme celui qui réussissait à lui redonner l’envie de sourire. Elle le laisse passer son bras autour de ses épaules et finalement lasse de se battre contre elle-même, elle pose sa tête contre le torse d’Andrew et laisse quelques larmes couler le long de ses joues. Elle devait de se libérer de tout ce qui la tracassait, de tout ce qui la pesait depuis quelques temps maintenant. Andrew était le seul devant qui elle pouvait se montrer totalement faible et pour une fois ça lui faisait du bien dans le bon sens. Parce qu’Aaron son ex violent l’a déjà vu faible, à ses pieds sanglante et anéantie par ses coups. Avec Andrew c’était différent, mais différent dans le bon sens et pour une fois depuis plusieurs semaines dans ses bras elle se sentait en sécurité, elle n’avait plus besoin de regarder au dessus de ses épaules. « Tu as le droit de poser des questions, tu as tous les droits de m’en poser Andrew. »  elle pose doucement sa main sur le torse du jeune homme et lui murmure quelques mots inaudibles avant de lever son visage vers le sien. « Je sais que tu ne me jugeras pas Andrew … je … je te fais confiance. »  c’était vrai, parce qu’au final la seule personne qui la jugeait c’était elle-même et personne d’autre. C’était dur à avouer, mais elle lui faisait assez confiance pour savoir qu’il n’allait pas la jugeait, elle avait prit la fâcheuse tendance à lui prouver et avouer le contraire juste pour qu’il la lâche un peu et qu’il arrête de s’inquiéter d’elle mais il avait prouvé qu’elle pouvait lui faire confiance et se laisser guider par lui les yeux fermés. Timidement elle pose ses lèvres au creux du cou du jeune homme et se resserre contre lui comme pour ne pas qu’il la lâche. Plus jamais. « Je veux en parler … mais j’ai faim et j’adorerai prendre une douche. »  lui souffle doucement l’indienne en baissant son visage déjà gênée de lui demander de la nourrir et de l’entretenir.

Andrew souhaitait simplement aider son amie, il n’y avait rien de plus à voir dans la main qu’il tendait à Laïla. Il ne portait pas de jugement, il était très mal placé pour juger la jeune femme. Tout le monde avait le droit de tomber mais l’important c’était de se relever. Lui y était parvenue parce que ses grands-parents l’avaient aidé à le faire. Probablement qu’il ne serait plus là pour en parler si ça n’avait pas été le cas. Aujourd’hui il voulait être cette personne pour Laïla celle qui l’aide à remonter à la surface. A se remettre sur pied et reprendre sa vie en main. Parfois on avait besoin de l’aide de ses proches pour s’en sortir et Andrew pensait sincèrement que Laïla en était arrivé là. Il lui fallait absolument l’aide de quelqu’un pour qu’elle puisse reprendre sa vie en main. Elle n’aurait plus la question de savoir où dormir le soir et pourrait se concentrer sur un autre problème à régler dans sa vie. Andrew n’attendait pas d’excuse de la jeune femme, lui aussi avait essayé de repousser l’aide qu’on lui offrait par fierté. Puis il était passé près de la mort et avait compris que sa vie valait quelques choses… La jeune femme lui répondit : « Bien sûr que je le suis. Je suis vraiment désolée d’être aussi froide avec toi, tu ne le mérite pas. » Andrew lui adressa un sourire alors que la jeune femme s’excusait encore. Il plongea sont regard dans le sien et lui répondit simplement : « C’est oublié d’accord. » Plus la peine d’en parler, il avait oublié qu’elle avait été froide. Elle l’avait fait pour se protéger, par fierté parce qu’il était jamais simple de se montrer faible. Andrew comprenait ça il était quelqu’un de fier en règle général. Et la seule personne qui pouvait se vanter de l’avoir vu faible à plusieurs reprises c’était Eva, son ex petite/ex meilleure amie. Il ne referait jamais l’erreur d’être aussi proche d’une personne, Eva l’avait littéralement détruit et Andrew ne voulait jamais avoir à revivre ça. Il était attaché à Laïla, il l’aimait bien mais comme une amie. Il n’était pas question de tomber amoureux, et dans le fond pour pouvoir tomber amoureux d’une personne il ne faut pas l’être d’une autre… Andrew bien qu’il se refusait catégoriquement à l’avouer avait encore Eva dans la tête… Il n’était pas sur de toute façon de pouvoir totalement l’oublier un jour… Bref Andrew adressa un sourire à la jeune femme alors qu’elle se blottissait dans ses bras. Elle lui répondit : « Tu as le droit de poser des questions, tu as tous les droits de m’en poser Andrew. » Il plongea alors son regard dans le sien alors qu’elle murmurait : « Je sais que tu ne me jugeras pas Andrew … je … je te fais confiance. » Il lui sourit tendrement et la serra simplement contre lui. Elle pouvait avoir confiance en lui parce qu’il était un homme de confiance. Andrew était un ami loyal, il avait beaucoup de défaut, rancunier, impulsif mais pas celui de trahir ses amis. La jeune femme déposa un baiser au creux de son cou et Andrew sourit laissant échapper un léger frisson. Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme, toujours avec le même sourire tendre sur les lèvres. IL n’était pas question qu’elle pense qu’il voulait profiter de la situation. Il est vrai qu’ils leur étaient arrivés à plusieurs reprises de coucher ensemble mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui il voulait simplement être son amis parce que c’était de ça qu’elle avait besoin pas d’un amant d’une nuit. Elle lui dit alors : « Je veux en parler … mais j’ai faim et j’adorerai prendre une douche. » Andy sourit et répondit : « Alors rentrons ! » Ils prirent la direction de la villa et après quelques minutes de marche, ils pénétrèrent sur la propriété d’Andrew. Il avait une villa bien trop grande pour lui tout seul, un cadeau de ses grands-parents qu’il n’avait pas pu refuser pas après tout ce qu’ils avaient fait pour lui. Et ici son univers était regroupé, il avait ses cheveux, ses chiens… En parlant de chien ils arrivèrent droit sur eux pour leur faire la fête. Andy savait que Laïla n’était pas très à l’aise avec les chiens alors il leur demanda de faire doucement. Tic et Tac s’exécutèrent et finalement Andy et Laïla pénétrèrent dans la villa. Andrew se tourna vers Laïla et lui dit : « T’es ici chez toi d’accord… » Il était sérieux, peu importe le temps qu’elle resterait ici. Il s’en fichait, simplement elle devait faire comme si elle était chez elle. Il ajouta : « Je te montre ta chambre puis pendant que tu prends ta douche je nous prépare un truc à manger ça te va ? » Andrew lui fit signe de le suivre, c’était une grande villa de plein pied. Il y avait 4 chambres enfin 5 en théorie en plus de la sienne. Il avait utilisé une chambre pour entreposer un piano. Bref il se dirigea dans la partie des chambres, elles avaient toutes leur propre salle de bain. Une fois dans la chambre qui allait être celle de Laïla pendant une durée indéterminé il lui dit : « Je te laisse t’installer, prendre ta douche et tu me rejoins quand tes prêtes. » Il lui sourit posa une main tendrement sur sa nuque et déposa un baiser sur son front. Puis il la laissa s’installer tranquillement, il rejoignit la cuisine pour préparer quelques choses à manger en attendant la jeune femme.

L’odeur d’Andrew était rependue partout chez lui. Partout où elle mettait les pieds, son air y était imbibée. Et c’était en quelques sortes réconfortant. Elle aurait l’impression d’être à ses côtés tout le temps. La chaleur humaine n’a été qu’un semblant de souvenir ces derniers temps.  Une fois entrée dans la salle de bain, nue comme un verre elle laisse l’eau chaude l’inonder. Et d’une curiosité étrange elle se retrouve à balayer la pièce de son regard, aspectant tout objet l’entourant. Le parfum du shampoing qu’elle venait de s’appliquer était une agréable surprise. Ce sont surement des petits détails qui ne tapent pas à l’œil dans la vie de tous les jours mais pour Laïla c’est différent. Elle avait l’impression d’avoir été mise à l’écart du monde pendant trop longtemps. Et elle se rend compte que les choses ont réellement dégénérées, elle n’a pas su s’y prendre et elle ne sait toujours pas comment est-ce qu’elle le fera. L’indienne se rendait compte à cette heure-ci de l’ampleur des choses. Elle était passé de la jeune étudiante venue d’Inde à celle qui survie dorénavant dans cette ville inconnue même après deux longues années. Sans s’en rendre compte elle se mit à sangloter sous le jet d’eau chaude depuis un an elle s’était interdite de pleurer. Pendant un an, elle avait prit sur elle pour ne pas paraitre faible pour ne passer pour celle qui se plaignait à longueur de journée. Pour une fois depuis un an, elle lâche tout et n’a pas peur de laisser sa tristesse prendre le dessus. Un sentiment d’humiliation et de honte avait réussi à s’emparer de tout son être, sa famille était riche pleine aux as et la voilà à dépendre d’Andrew. Elle les avait appelé plusieurs fois et jamais elle ne réussie à leur expliquer sa situation. De peur de les décevoir, parce qu’Aditya son grand frère était déjà un fardeau pour ses parents. Il n’arrêtait pas d’enchainer les conneries et il était hors de question d’en rajouter sur les épaules de ses parents. De plus la tradition des Raichand veut qu’une fois les enfants devenu adulte prennent leur responsabilité et s’envolent. Ils ont presque pour ne pas dire tous étudiés loin du foyer et Laïla a suivie la tradition mais à cause d’Aaron qui l’avait poussé à emménagé loin de lui pour ne plus devoir supporter son manque de sang froid.
Un petit pot de savon tombe sur son pied et elle se rend compte qu’elle s’était assise dans la douche continuant à sangloter la tête enfouie dans ses genoux et ses bras autour de ses mollets. Quant à l’eau, elle faisait assez de bruit pour ne pas laisser Andrew entendre Laïla laisser ses émotions prendre le dessus. Puis sa demeure était tellement immense qu’il y avait peu de chance qu’il l’entende. Pendant presque dix minutes elle était restée ainsi et ses paupières s’étaient refermées. Pleurer avait réussie à lui piquer le peu d’énergie qu’elle avait. Se relevant lentement, les jambes en coton elle éteint l’eau après s’être rincée. En sortant elle s’enroule dans le peignoir qu’elle avait trouvé dans l’armoire de la salle de bain et sèche ses cheveux avec une serviette. Il faisait bon chez Andrew. Ni trop froid, ni trop chaud. Cela changeait des jours où elle avait dû dormir à la belle étoile.
En quelques minutes elle s’était séchée le corps et avait enfilé un vieux jogging noir et un débardeur de la même couleur. Il ne lui restait plus tellement d’affaires personnelles depuis son « déménagement », mais avec un peu de courage elle trouverait du boulot et le courage de tout avouer à ses parents. Pour le moment elle devait faire face aux yeux d’Andrew et c’était déjà beaucoup à encaisser. Après avoir enfilé des chaussettes elle descend doucement les escaliers. Dans un premier temps, honteuse. Parce qu’elle n’était pas présentable, parce qu’elle avait réussie à dormir seulement huit heures pour deux jours. Qu’elle avait des journées irrégulières et qu’elle ne mangeait pas bien. Quelques instants plutôt en croisant son reflet d’elle-même nue devant le miroir elle a eu un geste de recul. Elle avait perdue énormément de poids et elle s’en rendait compte que maintenant. Parce que tout ce temps elle avait essayé de se voiler la face. D’essayer de croire que tout ça n’était pas réel, ou simplement éphémère. Ses doigts passent lentement sur son avant bras, signe qui voulait tout simplement dire qu’elle était gênée, et ce bien qu’elle soit chez Andrew. Arrivée à sa hauteur elle lui sourit et pose sa tête sur son épaule en regardant ce qu’il était en train de préparer. Elle avait faim, et à la vue de la nourriture elle n’avait qu’une hâte tout engloutir. « On mange quand ? » souffle Laïla finissant sa phrase en rigolant légèrement la tête baissée. Elle était impatiente elle le savait, et quand elle l’était, elle redevenait l’enfant qu’elle a été il y a deux ans, souriante et timide. « Tu vis toujours avec tes animaux ? » lui demande Laïla curieuse. Mais aussi pour ne pas avoir de surprise lorsque qu’elle sera entourée par l’un d’entre eux. Après quelques instants auprès de lui son corps décide de se mouvoir, dans son plus grand regret de quitter la peau chaude et accueillante du jeune homme, pour aller s’assoir pas très loin, posant à plat ses mains. Ses ongles étaient une catastrophe, elle rangea rapidement ses mains sous la table.