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 Still don't need your help | Eric

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MessageSujet: Still don't need your help | Eric    Still don't need your help | Eric  EmptySam 26 Sep 2015 - 19:33


Encore un matin comme les autres. Ou presque. La ville d'Huntington était en plein réveil et les commerçants du centre-ville commençaient peu à peu à se préparer à ouvrir leur échoppes. La petite boutique de prêt-à-porter "Evasion to Fashion" ne faisait pas exception à la règle. Les grilles de fer avaient été repoussées avec force dans leurs rails rouillées, permettant ainsi aux badauds un point de vue complet sur la vitrine épurée et soigneusement présentée. Il n'y avait pas à dire, la boutique était chic, elle avait du goût. Derrière la porte vitrée, une blondinette ronde s'affairait. Il fallait ressortir les accessoires pour les remettre sur les présentoirs, remettre du stock dans les rayons au besoin, recompter la caisse pour s'assurer de la somme de départ. La porte n'était pas verrouillée bien que le petit panonceau fleuri annonçait le magasin toujours "Closed". La propriétaire ne s'inquiétait pas trop, après tout, elle prenait soin de profiter du deuxième amendement du célèbre Bill of Rights américain, le Beretta 92 précautionneusement dissimulé derrière le comptoir de la caisse, accessible rapidement à la jeune femme.

Elle s'arrêta devant la porte et regarda son magasin, les mains sur les hanches. Un long soupir filtra ses lèvres. Elle faisait beaucoup d'efforts et pourtant, derrière sa façade, elle n'en avait absolument rien à faire. Mais il fallait qu'elle le fasse, pour éviter d'éveiller les soupçons, pour que tout soit parfait dans les moindres détails. Elle se retourna pour faire apparaître le mot "Open" de l'autre côté de la vitre. Elle savait pourtant, à force d'habitude, que les premières clientes ne se montreraient pas avant une trentaine de minutes, parfois une heure. Il était en effet assez rare de voir quelqu'un franchir le pas de la porte dès l'ouverture. Mais on ne savait jamais.

Billie repartit dans la boutique. Elle vérifia que sa robe fleurie ne montrait pas les bords de son faux ventre de femme enceinte. Elle faisait les cents pas, faisant claquer ses talons sur le parquet que la technicienne de surface prenait soin de laver tous les soirs et cirer toutes les semaines. Elle passait ses doigts manucurés le long des porte-vêtements, faisant résonner dans le silence le bruit des cintres qui s'entrechoquent. Malgré ce travail qui n'était pas spécialement ce qu'elle aimait faire, elle devait avouer que les pièces qu'elle présentait étaient belles, très belles. Cela l'embêterait presque que certaines personnes puissent profiter de telles choses.

Son regard fixa l'horloge murale. Dans sa tête, elle continuait de monter son plan. La première phase était enclenchée, mais tout n'était pas encore joué. Elle était patiente, elle avait déjà attendu deux ans, elle pouvait encore attendre, bien que la tension montait et que son envie grandissait.

Soudain, un bruit la tira de sa pensée. Elle tourna son regard bleu dans cette direction et se retrouva nez à nez avec un homme. Il était costaud, des vêtements amples, le regard vague. Billie sentait bien que quelque chose n'allait pas mais elle se gardait bien de s'en prendre immédiatement à lui. A la place, elle lui adressa un grand sourire en le saluant. L'homme répondit rapidement avant de commencer son tour du magasin. Billie le laissait faire, elle le laissa s'approcher de son comptoir. C'est à ce moment qu'elle se rendit compte que le contenu de sa caisse n'était pas encore en sécurité dans l'enregistreuse, mais dans une boîte encore déposée sur le côté. L'homme se jeta sur la boîte, mais Billie était rapide elle aussi. Elle agrippa le bras de l'homme pour l'empêcher de partir comme ça. Elle planta son talon dans le pied de son adversaire qui étouffa un cri. Cependant, se battre avec un ventre de femme enceinte, même faux, ce n'était pas pratique et le voleur se reprit en cognant d'un coup de coude bien placé et sans vergogne la jeune femme qui s'écroula au sol.

Un pied partit pour venir se loger dans l'épaule de Billie avant de s'enfuir avec son copain à travers la porte ouverte. Une flopée de jurons sortit de la bouche de la jeune Russe. Elle s'était fait avoir, bloquée par ce rôle qui lui était si cher. Heureusement, l'homme n'avait pas jugé bon de masquer son visage. Elle aurait sa revanche la prochaine fois. Elle passa sa langue sur ses lèvres. Un fort goût ferreux la dégoûta. Elle se releva tant bien que mal, mais une douleur fulgurante dans l'épaule la bloqua dans son action, lui tirant une grimace. Il fallait qu'elle attende un peu, à moitié relevée, que la douleur se tasse. Elle restait là sans bouger, espérant simplement que personne n'aurait la merveilleuse idée de passer par là.
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MessageSujet: Re: Still don't need your help | Eric    Still don't need your help | Eric  EmptyDim 25 Oct 2015 - 16:52


Dans la vie, il y certaines choses qui peuvent nous surprendre. Les gens, les choses, les incidents mais le pire, le néant. Voilà ce qui définissait en un mot la vie actuelle d’Eric. Le néant, le noir total. Depuis la perte de sa petite amie, Eric a déjanté, il a perdu la tête et s’est renfermé sur lui. Il a cru bon de revenir à Huntington Beach auprès de son frère pour essayer de raviver les vieux bons souvenirs, en pensant que ça l’aiderait à remonter la pente et à vivre une vie peut être moins douloureuse. C’était beau d’y croire. Parce qu’au fond, tout peut changer mais nos vieux démons sont parfois silencieux mais toujours présent. Et c’était le cas pour le jeune homme. Lorsqu’il se sentait trop seul, les choses se compliqués, il repensait au passé, à cet « accident » qui a tout changé. Et parfois il pensait au pire, s’enfuir et ne plus revenir, prendre un sac à dos et jouer aux aventuriers, partir pour ne plus revenir. A l’autre bout du monde, ou du moins un truc dans le genre. C’était étrange, mais se couper du monde l’aiderait selon lui à penser à autre chose, à vivre autre chose finalement. Bien qu’il ait un amour indescriptible pour sa famille, rien ne le retenait et il était prêt à partir s’il n’était pas aussi lâche parfois. Il soupire, sort de son lit aussi rapidement et passe une main sur son visage. Il pouvait donner l’air d’un dépressif parfois, le genre de mec au plus bas de leur vie qui ne pense qu’à une chose mettre une fin à leur existence. Eric, n’était pas aussi lâche que ça et mettre fin à ses jours n’était surement pas une idée du jour. Sous la douche il essaie de penser à autre chose et ses pensées virent vers Billie. Cette jeune femme, future maman célibataire l’inquiétait parfois. Elle était seule, semblait vulnérable et très insouciante concernant son enfant, ce qui d’ailleurs énervait énormément Eric qui s’inquiétait beaucoup pour elle. Vingt minutes plus tard, le jeune homme était sortit et comme chaque matin avait récupéré les paquets de journaux pour les distribuer partout dans la ville. Le soleil se levait lentement et tous les jours comme à son habitude il finissait avec la boutique de Billie, pour pouvoir rester un peu avec elle et vérifier finalement que tout allait bien. Il coince son vélo devant sa boutique et entre pour venir la saluer. Seulement, jamais il n’aurait cru la voir dans une situation pareille. Quelque chose venait de se passer, du moins la scène le laissait penser à ça.
Son regard se posa sur elle rapidement. Elle était au sol et elle se relevait lentement et il comprit qu'une douleur la limitait dans ses mouvements. D'un geste qu'il ne contrôla pas il jette le paquet de journaux qu'il avait entre les mains pour se diriger vers Billie assez perdu. « Ça va ? » il la regarde et sa main se pose sur le bras de la jeune femme. « Que s'est-il passé ? » il l'oblige à s’asseoir sur la chaise qui se trouvait derrière le comptoir. « Billie ? Parle-moi !! » il se retourne pour évaluer l'ampleur de la chose et avoir un avis sur la situation. Son flair d'ex profiler lui suggère que tout s'était rapidement passé et qu'elle avait essayé de se défendre. « Tu t'es défendue ? » lui demande Eric comme pour affirmer la chose bien qu'il n'avait pas besoin d'entendre sa réponse. « T'es une grande malade et s'il t’était arrivé quelque chose, et le bébé tu y as pensé ? » sa réaction n'était pas justifiée parce qu'ils n'étaient pas amis aux dernières nouvelles et il était encore moins aussi proche pour lui reprocher de ne pas avoir été assez prévenante. « Tu as mal où ? » finit-il par lui dire doucement. Il a peur pour elle mais aussi pour l'enfant qu'elle porte. « Ils étaient comment ? » il voulait en savoir plus pour en faire un profil et ensuite pouvoir le détailler aux flics. Alors qu'il attendait sa réponse il sort sa bouteille d'eau et la lui tend. « Je vais appeler les urgences il faut vérifier si tout va bien et que le bébé est hors de danger. » au fond il était énervé, contre ces connards qui ont réussis à la blesser mais aussi parce qu'il serait arrivé plutôt elle ne serait surement pas dans cet état. Il tourne sur lui même et essaie de se calmer pour canaliser sa colère et essayer d'attraper son portable qui avait atterrit au sol avec le paquet de journaux. Il le récupère rapidement et compose le numéro des urgences.
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MessageSujet: Re: Still don't need your help | Eric    Still don't need your help | Eric  EmptyJeu 29 Oct 2015 - 2:35


Billie était en passe de se relever complètement. Elle avait réussi gérer la douleur non sans encombre et pouvait presque se convaincre que tout ceci n'avait été qu'un rêve et qu'elle allait pouvoir se réveiller d'un instant à l'autre. Pourtant, ce n'était pas le cas, elle le savait. Son corps tout entier l'avait senti en réagissant de manière excessive à cette agression. La pire humiliation serait qu'en plus de s'être fait voler sans qu'elle n'ait eu le temps de répliquer soit que quelqu'un s'en rende compte et tente de lui venir en aide. Par chance, le magasin n'était pas encore ouvert et personne ne rentrerait. Personne, sauf peut-être… Cela ne manqua pas. La seule personne que la blondinette n'aurait, pour une fois, voulu voir pour rien au monde, était la personne qui s'était précipitée pour lui porter assister, la dernière chose qu'elle souhaitait.

Immédiatement, il la submergeait de questions. Le genre de questions stupides qu'on posait aux gens quand il leur arrivait quelque chose pour vérifier leur état. Billie ne lui répondit pas, dans un premier temps. Elle n'en avait aucune envie, elle se disait qu'avec un peu de chance, il se lasserait de l'interroger. Pourtant, il continuait. La blondinette eut un mouvement de recul lorsque le contact entre la main d'Eric et son bras s'établit. Elle grimaça légèrement. Non, la douleur de son épaule n'était pas encore contrôlée. Elle se laissa entraîner vers la chaise, non sans jeter un coup d'oeil à l'endroit où elle cachait une de ses armes, pour se défendre, bien entendu. Jefferson continuait de beugler pour qu'elle daigne enfin lui adresser la parole, ce qu'elle finit par faire. « Roh ça va, arrête de t'exciter… », grommela-t-elle sans douceur. Elle s'appuya légèrement sur le dossier de la chaise, reprenant peu à peu ses esprits. Elle passa un doigt sur sa lèvre pour constater que du sang avait coulé. Rien de grave en soi, mais elle s'était laissé avoir. Pendant ce temps, Eric s'activait.

En bon petit toutou des fédéraux, il repérait les lieux pour tenter de comprendre, alors qu'il suffisait de poser des questions à Billie pour qu'elle lui donne des réponses – si elle était vraiment enclin à le faire. Il lui demandait si elle s'était défendue. La jeune femme haussa un sourcil blond. « Bien sûr que je me suis défendue. Tu ne crois quand même pas que j'allais les laisser faire sans rien dire non plus ! », répondit-elle avec le plus grand naturel du monde. Elle n'avait jamais été du genre à se laisser faire, et ce n'était pas parce qu'elle jouait le rôle d'une petite bonne femme naïve qu'elle ne pouvait pas conserver une partie d'elle-même. Elle avait son honneur et surtout son orgueil et le fait de se savoir fait battre par une bande de petits rigolos la rongeait. Elle brûlait d'impatience de pouvoir les retrouver et de leur faire payer ce qu'ils avaient fait. Avec un peu de chance, elle pourrait également remettre la main sur son argent. La réaction d'Eric l'étonna alors. Il l'engueulait. Exactement, comme si elle était une enfant. Pire, comme si elle avait des comptes à lui rendre, surtout pas à lui. « Ça va, je te dis ! Je suis une grande fille, je sais ce que je fais ! Et tout le monde va bien ! », s'emporta-t-elle. C'était quoi son problème ? Depuis qu'elle était arrivée, ils ne s'étaient jamais entendus – et elle s'en était toujours assurée – et maintenant, il se permettait de la juger ainsi ? On était dans un grand n'importe quoi où le monde ne tournait plus rond. Pourtant, dans un coin de sa tête, Billie souriait. Elle était contente, que Jefferson s'inquiète tant pour elle. Pas pour les bonnes raisons, malheureusement.

Le jeune homme se radoucit alors. Il redevenait comme il avait été lorsqu'il avait débarqué en trombe, à la preux chevalier venant secourir la princesse en détresse. Il reprenait cette voix qui faisait lever les yeux de Billie au ciel dans sa tête, là où il ne pouvait pas voir qui elle était vraiment. « Nulle part. », annonça-t-elle. La vérité n'était jamais bien loin. On pouvait parfaitement voir la rougeur sur son épaule uniquement recouverte par la bretelle fine de sa robe, au niveau de sa clavicule, qui ne tarderait pas à devenir bleue, ou noire, ou violette avec un peu de jaune. On pouvait également voir le sang qui s'était échappé de sa lèvre lorsque son agresseur l'avait frappée au visage avec son coude. Par chance, il n'avait pas touché son œil. Billie se tenait toujours droite sur sa chaise, suivant du regard le Jefferson en cage. Il se la jouait interrogatoire de police à présent. « Il… enfin il puis ils et je ne vois pas en quoi ça t'aiderait, tu ne comptes pas leur courir après pour leur faire payer, si ? C'est plutôt la police ou les fédéraux qui font ce genre de choses… dans les séries en tout cas. » La Billie de Huntington ne savait pas qui était réellement Eric Jefferson. La Billie qui se cachait derrière elle par contre connaissait beaucoup plus de choses sur le jeune homme qu'il ne voulait bien dévoiler au grand public. Elle prit la bouteille d'eau qu'il lui tendait sans faire le moindre geste pour l'ouvrir. Elle n'en avait pas besoin. Elle l'appuya sur sa jambe tandis que son autre main se posait machinalement sur ce qui lui servait de ventre. Pensive, elle s'imaginait mille et un plans de vengeance.

Soudain, les mots d'Eric l'alertèrent. Appeler les urgences. Vérifier que le bébé est hors de danger. La réaction de Billie fut quasi instantanée. « Non, non, non !! » Elle sauta de sa chaise, comme si de rien n'était – enfin presque, parce qu'essayez de vous déplacer correctement avec un truc sur le bide. Elle rejoignit le jeune homme avec une vitesse rare et se planta devant lui pour attraper son téléphone et raccrocher. « Eric, laisse tomber, ok ? Je vais bien, tout le monde va bien. Il n'y a pas besoin d'appeler les urgences pour une broutille pareille. Un peu d'eau et de glace et ça ira mieux. » Elle conservait le téléphone dans sa main, pour éviter qu'il n'essaye de s'enfuir pour appeler les secours. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Surtout pas devant lui. Elle avait déjà toutes les peines du monde a conservé sa couverture avec toutes les emmerdes qui lui arrivaient, si en plus c'était sa propre cible qui parvenait à la démasquer en premier, ce serait catastrophique. Le cerveau de la blondinette tournait à plein régime. Il fallait qu'elle argumente pour convaincre Eric de ne pas faire ce qu'il comptait faire. « Il n'a pas frappé mon ventre. Juste mon visage et mon épaule. » Pour illustrer son propos, elle pointa tour à tour ses blessures visibles. Mais ce n'était pas suffisant. « J'ai toujours réglé mes problèmes toute seule, ce n'est pas un vulgaire voleur à deux balles qui va changer ça, d'accord ? » Sa voix s'était adoucie, à sa plus grande surprise. Son regard parcourut un instant les alentours, s'attardant sur la ville qui s'éveillait lentement. Bientôt, quelques badauds feraient leur apparition. Hors de question d'être le centre de l'attention. Lentement, elle plongea ses yeux océan dans ceux du jeune homme. « Si tu veux rester, rentre mais ne restons pas planter là comme deux andouilles. On va finir par croire que c'est toi qui m'as frappée. » Elle esquissa un sourire, comme pour prouver qu'elle allait bien. Elle était redevenue Billie la douce. Billie l'adorable. À l'intérieur, la véritable Billie bouillait. Sa main aurait frappé son visage, exaspérée. Mais ce n'était pas cela qu'elle affichait au monde.
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