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| “ Let's dream beyond the forest. ” | |
| Auteur | Message |
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Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: “ Let's dream beyond the forest. ” Dim 14 Juin 2015 - 21:17 | |
| « - Putain, Cohen ! »
Le silence. Dans la ruelle, plus personne ne parlait. Archie regardait la victime, plus loin. Ou plutôt l'espèce de père de famille tordue qui venait de violer sa voisine. Oui, oui. Elle avait réussi à se cacher dans la salle de bain après acte, composant le 911 avant que le coupable ne défonce la porte et l'étrangle. Ben et Archie se trouvaient en patrouille non loin du quartier familial d'orange Avenue quand ils avaient reçu l'ordre d'aller voir. Ben avait découvert le corps de la jeune femme au moment où le coupable s'était emparé d'un fusil pour essayer de s'enfuir. Les deux policiers s'étaient ensuite retrouvés dans une course-poursuite digne d'un film d'action. Trois voitures de policier suivaient en vitesse une jeep. Après une heure de poursuite en voiture, Ben avait réussi à forcer le meurtrier à s'arrêter. Les choses s'étaient un peu compliqué par la suite. Forcément, ce con avait un fusil. Il tira plusieurs fois sur les six policiers présents et alors qu'il comptait tirer une nouvelle fois, Ben avait visé sans attendre. C'était soit Archie, soit Mr Simons. Et Benjamin n'était pas du genre à réfléchir très longtemps. Il était du genre à savoir ce qu'il faisait, même dans des circonstances comme celle-ci. Une balle dans le pied mit le coupable à terre, qui voulut répliquer avant que Ben ne lui colle une nouvelle balle dans l'épaule, ce qui força Mr Simons à lâcher son arme. Gardant son arme pointée sur l'homme, Benjamin se rapprocha pour donner un coup sur le fusil.
« - T'es un grand malade toi ! Imagine il crève. Bordel… t'as pas vu les infos dernièrement petit ? Si on nous accuse de tuer des noirs par racismes, on est dans la merde jusqu'au cou ! » Benjamin lança un coup d'œil à Archie. Il était nouveau à Huntington Beach. C'était un ancien flic de Los Angeles qui avait encore une dizaine d'années avant la retraite et qui avait fait sa demande de transfert ici pour être « au calme ». Archie était plus âgé que Ben, il avait plus d'expérience. Benjamin le respectait assez d'ailleurs… mais là, à part vouloir lui coller un poing… « - Au lieu de faire dans ton froc, Papi, tu devais plutôt me remercier et m'offrir une bière. Je crois que je t'ai un peu sauvé la vie là, non ? » Archie se mit à râler. « - Faut que tu fasses attention Cohen, c'est pour toi que je dis ça. » Benjamin haussa les épaules. « - T'inquiète pas pour moi, va. Il survivra ce con. Et avec un peu de chance il finira par se pendre dans sa cellule. Allez, on se casse. » Archie semblait mal à l'aise. Un peu perturbée par les propos de Benjamin sans doute. Il en avait vécu des choses à Los Angeles, il s'attendait pas à vivre quelque chose de similaire à Huntington Beach. Aucune ville n'était à l'abri de psychopathe. Cette histoire était sans doute le premier gros truc de l'année. Les journaux locaux allaient en parler pendant des mois. De nouveau en voiture avec Archie, Ben retourna au commissariat. La routine l'obligeait à faire le rapport de tout ça, le plus vite possible. Il avait tiré après-tout. C'était donc obligatoire d'expliquer le pourquoi du comment. Une chose que Benjamin n'avait pas du tout envie de faire.
« - À demain. » Faisant un bref signe de la main, Benjamin alla se changer. Arrivé devant son casier, il retira son uniforme pour des vêtements plus confortables. Il s'installa 5 minutes sur son banc, lisant un papier qu'il avait gardé dans la poche de sa chemise. Bon. Il s'occuperait de ça plus tard. Il n'avait pas la tête à ça de toute façon. Ces dernières semaines étaient plutôt difficiles. Il n'avait beau rien dire, ne pas en parler, il savait que la maladie de son père allait changer pas mal de choses à l'avenir. Il ne supportait déjà pas de voir sa mère se plaindre tous les jours du terrible enfer qui allait leur tomber dessus. Il sortit son téléphone, regarda l'heure. Il devait rejoindre Ally et il était plutôt en avance. Maintenant que les choses étaient plutôt claires entre eux, Benjamin n'avait pas honte de dire qu'il avait quelqu'un. Qu'il était en couple. Qu'il était pris. Mais l'avenir restait tout de même incertain et Benjamin le savait. Il s'autorisait cependant un peu de bonheur. Un peu de tranquillité. Des journées paisibles auprès d'une personne qui avait trouvé un chemin vers son cœur.
Une fois dehors, il avait tout du parfait héritier. Il se dirigea vers sa voiture et s'aventura ensuite sur les routes en direction de l'hôpital. Des lunettes de soleil sur son nez, il jonglait entre les voitures comme un pro. En même temps, la vitesse, il adorait ça. Sans attendre, il se gara rapidement avant de se diriger vers l'entrée de l'hôpital. Benjamin était un habitué ici. Il avait déjà dragué la moitié du staff sans pour autant conclure avec toutes. C'était son genre, de filtrer. Tout le temps. Maintenant, il se rendait compte qu'il avait simplement un pass gratuit pour les coulisses. Ce qui en soi était pas mal. Avantageux même, si jamais il avait besoin de fouiner dans des dossiers et qu'il n'avait pas la permission. Bref, il n'était pas là pour ça de toute façon. Non loin de l'endroit où travailler Ally, Benjamin entendit une voix. Masculine. Il s'arrêta avant d'entrer, écoutant attentivement. Il essayait de comprendre qui c'était et surtout ce qu'il disait. Tout ce qu'il entendait, c'était que quelque chose était énorme.
« - Tiens, tiens, tiens… Si c'est pas un revenant ça. » Benjamin s'était accoudé à l'entrer, observant Tyler. Il ne l'avait vu qu'une fois ou peut-être deux. Il ne savait plus tôt. Par contre, il se souvenait de la première fois. Du lait. Ils avaient passé le reste de la soirée ensemble, à glander comme de vieux enfant. C'était quelqu'un de sympa. « - T'est pas en train de draguer ma copine j'espère. Parce que je partage pas. » Il haussa les épaules, l'air désolé, puis son regard vira sur une petite chose dégoutante dans un bocal. « - Passionnant. Bon, Ty', c'est cool de te revoir, mais le timing est pas chouette du tout. J'ai une petite surprise qui attend dans ma bagnole et plus les minutes passent, plus ça sera plus du tout une surprise, mais un pauvre déchet qui finira à la poubelle. » Son regard s'était posé sur Ally. Si elle voulait ouvrir une boîte et découvrir un muffin, c'était maintenant ou jamais. Avec son avance, Benjamin en avait profité pour aller faire une petite course. Maintenant, il avait préparé une soirée pour la jeune fille et avec Tyler en face, il sentait que tout allait être décalé. Et ça, c'était quelque chose qui ne lui plaisait pas des masses. Il posa son regard sur Tyler alors qu'Ally s'occupait à se préparer à sortir.
« - Je savais pas que tu bossais ici. On vient de t'embaucher où ? » Il croisa les bras, souriant. « - Non, laisse tomber, on en parlera autour d'une bière. C'est pas que j'aime pas cette pièce, mais j'y passe déjà bien assez de temps j'pense. » Puis, s'approchant légèrement de Tyler, il avoua : « - Et puis vaut mieux qu'on parle entre mecs sans cette princesse à côté. Tu vois ce que je veux dire. » Il offrit une légère tape à son ami avant de reporter son attention sur la jeune femme.
« - Tu viens ? Où j'te kidnappe ? » Ils avaient prévu d'aller à Orange, pour aller dans un des domaines que son père avait rachetés quand il était gamin.
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| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Lun 22 Juin 2015 - 2:39 | |
| ❝ Let's dream beyond the forest ❞ Whenever I'm alone with you, you make me feel like I am home again
Ally était bien contente de retrouver Tyler. Il lui avait manqué, mine de rien. Il avait disparu sans trop expliquer pourquoi, mais ils avaient su garder contact sans larmoyer sur ce départ bien soudain. La distance ne les avait pas particulièrement éloignés, mais il fallait dire que la communication n'était plus tout à fait la même non plus depuis qu'il était reparti sur la côte est. C'était sans doute pour cette raison qu'Ally n'avait pas été au courant avant qu'il était dans les parages; ou alors il avait voulu lui faire la surprise... peu importait. Aussi bizarre que les circonstances soient, le voir là, dans sa salle d'autopsie, avait quelque chose de rafraîchissant. Elle n'aurait sans doute pas du le laisser prélever cette tumeur, mais elle ne pouvait pas lui refuser grand chose à Tyler. Peu importait qu'il ait ou non encore l'autorisation d'exercer : un mort ne risquait plus grand chose d'autre. La salle dans laquelle elle découpait des corps à longueur de journées était sans doute truffée de caméras de sécurité, et même si elle en avait parfaitement conscience, elle se disait que la faute que représentait l'extraction d'une tumeur par un ancien médecin devrait être cherchée pour être trouvée. Et elle avait parfaitement confiance en les capacités de dissection de Tyler. Il n'avait jamais été chirurgien, mais tous ceux qui étaient passés par les études de médecine avaient déjà pratiqué des dissections sur des cadavres. Ce cas particulier n'était en rien différent de ce qu'il avait donc appris à la fac. Le plus normalement du monde, les deux amis se retrouvaient donc autour d'un cadavre, prélevant avec soin l'énorme tumeur pulmonaire qu'ils seraient ensuite chargés d'envoyer aux scientifiques, qui, eux, se chargeraient de la traiter pour la faire intégrer leur tumorothèque. Ally se demandait s'il avait déjà vu des tumeurs comme ça. Fraîches, réelles. Autant elle n'avait plus à faire aux maladies et à leurs effets directs sur les patients, autant elle occupait sans doute une des rares fonctions, avec celle de chirurgien, qui permettait de faire face sans détour à tout ce bordel interne. Elle aimait son boulot, Ally. Elle avait ses responsabilités, et elle les assumait, mais elle n'avait plus celle qu'elle n'aurait jamais plus réussi à gérer : celle de la vie d'autrui. Ici, elle ne risquait de tuer personne. Elle était tranquille au sous-sol, dans sa morgue un peu glauque. Et l'erreur la plus grave qu'elle pourrait commettre serait de donner le mauvais résultat d'autopsie à un flic. Mais elle ne le ferait pas; parce qu'elle n'en avait pas peur. Parce qu'elle avait pleinement confiance en ses capacités d'enquêtrice médicale, et qu'elle aimait son boulot plus que tout. Et en cet instant, avec Tyler en face d'elle et leur tumeur qui trouvait doucement sa place dans son bocal, elle réalisait qu'elle n'était peut-être pas la seule à trouver un attrait à tout ce monde glauque et incertain, et particulièrement à celui de la médecine légale.
Ally referma fièrement le bocal, qu'elle posa délicatement dans une glacière spéciale, avant d'entendre une voix connue derrière elle. Ce n'était pas celle de Tyler. Mais au-dessus des Prodigy qui traînaient encore en fond sonore, elle avait reconnu la voix de son amoureux. Elle ne put retenir un sourire réflexe un peu niais, mais, fort heureusement, elle faisait face à la tumeur et à la seule fenêtre de la pièce. La tumeur ne témoignerait pas, et la fenêtre, même si elle pouvait toujours refléter son image, allait probablement suivre la même voie. « Tiens, tiens, tiens… Si c'est pas un revenant ça. » Après avoir effacé son sourire de débile, bien consciente de son apparition, la blonde pivota et salua Cohen avec ses gens ensanglantés, tout sourire. « Non, t'inquiètes pas, je veille bien à ce qu'on traite pas de potentiels zombies par ici... » répondit-elle à la remarque du blond avant de comprendre qu'il connaissait déjà Tyler. Huntington Beach n'était peut-être pas si grand que ça, finalement. Se connaissaient-ils d'avant leur rencontre, ou après ? Cohen lui avait-il déjà parlé d'elle ? Qu'avait-il dit à son sujet ? Des choses biens, elle espérait. Elle demanderait à l'ancien médecin plus tard. « T'es pas en train de draguer ma copine j'espère. Parce que je partage pas. » Sa copine... Putain, ça faisait toujours un peu bizarre. Ils ne s'étaient que rarement appelés l'un et l'autre comme ça, en tout cas l'un en face de l'autre. Si elle s'était laissée aller, Ally aurait sans doute gloussé comme la débile qu'elle était à cet instant, mais elle n'en fit rien. Elle gérait la situation. « Ouais... tu te souviens quand je t'ai dit que j'écartais plus les jambes que pour un mec ? Bah c'est lui... Mais je vois que vous vous connaissez déjà. » Elle se trouvait pourtant dans une situation assez inconfortable, du coup. Elle avait un cadavre ouvert en face d'elle, et le collègue qui devait prendre son relais n'était toujours pas là. Pas moyen de lui refiler la corvée, alors. « Maintenant tu sais aussi la chance qu'il a. Jveux dire, vu que je suis sa copine, tout ça... » lança-t-elle, un brin évasive. « Je vais essayer de vite m'occuper du cancéreux, tu peux t'asseoir au bureau, beau blond », proposa-t-elle, malicieuse, à Cohen, avant de sourire à Tyler. « Si vous avez du temps à rattraper, c'est maintenant. » Mais Cohen semblait bien pressé. Et il y avait de quoi, visiblement... « Passionnant. Bon, Ty', c'est cool de te revoir, mais le timing est pas chouette du tout. J'ai une petite surprise qui attend dans ma bagnole et plus les minutes passent, plus ça sera plus du tout une surprise, mais un pauvre déchet qui finira à la poubelle. » Il avait à manger. A cette heure-ci, plutôt une sucrerie que des sushis. Les deux lui conviendrait parfaitement, ceci dit. Si ça se trouve, il avait prévu des sushis ET une sucrerie pour faire un goûter varié en saveurs. Le problème, c'était que ces petits mets allaient devoir patienter, et Cohen avec eux. Elle sourit, gênée, et posa son regard sur le pauvre cadavre, dont la cage thoracique était toujours ouverte. « Je peux pas le laisser comme ça... il risque de prendre froid... ou chaud, je sais pas. Enfin... pauvre monsieur, quoi. » Le laisser comme ça représenterait une grave faute professionnelle. Ceci dit, son interne n'était toujours pas là, et elle comptait bien lui remonter les bretelles la prochaine fois qu'elle le voyait. Ça aurait du être à lui de reprendre le travail là où elle l'avait laissé, mais dans ces conditions, elle n'avait pas d'autre choix que de s'en occuper elle-même. « Par contre, les gars, juste... enclenchez juste le chronomètre quand je vous le demanderai. Il est sur le bureau. Je veux voir si je peux battre mon record. » Quelques instants plus tard, elle donnait le top de départ de sa course à la suture. Elle se concentra de longues minutes, entendant les deux hommes discuter. Elle se mordait la lèvre, concentrée, relevant le défi qu'elle s'était lancé avec application et sérieux.
« STOOOOOP » hurla-t-elle subitement en faisant taire les deux hommes, se surprenant elle-même de l'effet que leur cri leur fit. « COMBIEN ? Moins de sept minutes, hein ? » demanda-t-elle à Ben et Tyler, survoltée, en glissant le cadavre dans son compartiment frigorifié. Elle s'approcha du bureau de la pièce, qui appartenait à quiconque travaillait ici à un instant t, et déposa un bref baiser sur les lèvres de son amoureux, manquant de le tartiner de sang avec ses gants dégueulasses, qu'elle retira aussitôt après pour les jeter dans la poubelle biologique. « Tu m'as parlé d'une surprise ?? » reprit-elle, excitée comme une puce. Elle se lava les mains, enleva sa blouse, et récupéra ses affaires, qu'elle avait laissées là malgré l'interdiction de le faire, juste pour être plus rapide lorsque Cohen pointerait le bout de son nez. Alors qu'elle vérifiait ses notifications sur son portable, Ally entendait quelques politesses échangées entre les hommes. « Oui, je suis une princesse !! » fut tout ce qu'elle trouva à répondre, alors qu'elle s'imaginait déjà son copain et son ami parler entre eux de ses capacités sexuelles. C'était un truc de mec aussi, ça, non ? Elle le faisait avec Jagger, mais ce n'était peut-être pas l'exemple même d'une amitié classique entre gonzesses... Et puis, au pire, elle était souple, c'était au moins un bon point, non ?
« Tu viens ? Ou j'te kidnappe ? » Cohen s'adressait à présent à elle, alors qu'elle éteignait les lampes de la salle. « Kidnappe-moi », demanda-t-elle en rallumant les lumières -comme si ça allait lui donner du fil à retordre. Elle sortit alors l'air de rien, prenant Tyler par l'épaule en passant à côté de Ben. Elle salua une infirmière de la main. « Vous savez si Altman est là ? Si vous le voyez, vous pourrez lui mettre une claque de ma part ? » Mais l'infirmière regardait bizarrement derrière elle, là où se trouvait Cohen. Peut-être qu'elle avait déjà fait des cochonneries avec lui, ou qu'elle était simplement choquée du fait qu'il regarde ses fesses -parce que s'il était derrière elle, il regardait forcément ses fesses, bien sûr. Elle finit par acquiescer et entrer dans l’ascenseur qui venait d'arriver à l'étage, comme pour la sauver. Elles les salua et déguerpit, les laissant seuls dans le couloir de la morgue. De son côté, le petit groupe se dirigeait vers la cage d'escalier qui leur permettait de rejoindre le rez-de-chaussé, qu'ils devraient traverser pour accéder pour rejoindre l'entrée principale de l'hôpital.
Quelques instants plus tard, devant les escaliers, Ally s'écartait de Tyler. « Bon, allez, ça m'a fait plaisir de te revoir, Tyler... Mais je dois laisser ce bel étalon me kidnapper. » Il lui sourit et lui répondit qu'il comprenait. De toute façon, il devait rentrer. Ils ne mirent pas beaucoup plus de temps à se séparer et bientôt, les deux blonds se retrouvaient ensemble, en face à face, juste entre eux. « Muffin double chocolat ? » demanda-t-elle avec l'air heureux d'une petite fille. « Allez, kidnappe-moi. »
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| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
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| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Jeu 16 Juil 2015 - 15:30 | |
| Tyler et Benjamin n'étaient pas réellement amis. Ils s'étaient simplement croisés à un moment donné et cela avait suffi. Au fond, qui avait besoin de plus pour avancer et considérer quelqu'un comme un proche ? Ils s'entendaient relativement bien et ils n'avaient besoin de rien de plus pour rire un bon coup. Cependant, Benjamin ne s'était pas attendu à le retrouver là, à ce moment précis, mais au fond ce n'était pas plus mal. C'était sympa de savoir que Tyler était toujours dans les parages. Ils devraient sortir à un moment donné, tous les deux. Une bonne bière ne pourrait leur faire du mal, au contraire. Cela serait même plutôt amusant en fait. Benjamin connaissait Tyler comme quelqu'un de bavard et dont l'humour n'était pas si éloignée du sien. La soirée serait donc garantie positive. Son regard se posa un instant sur Ally, dont le sourire était radieux. Sa réponse était comme toutes les autres, approprié. Il ne s'en lasserait sans doute jamais. Bien entendu, il parlait de Tyler et elle semblait le réaliser. Il ne savait pas qu'ils se connaissaient, mais Benjamin se disait qu'ils en parleraient à un autre moment. Il n'avait pas envie de mettre qui que ce soit mal à l'aise à cause d'une stupide question et pour l'instant, il était de bonne humeur. Mieux valait ne pas changer ça. Il en profita donc pour menacer Tyler s'il osait se rapprocher d'Ally. Il avait dit « copine » sans s'en rendre vraiment compte. C'était le cas, mais c'était encore nouveau. Il fallait croire que Benjamin s'y habituait de plus en plus. Au fond, il aimait ça. Dire qu'Ally était à lui et à personne d'autres. « - J'dois conclure que tu lui as déjà fait des avances ? » Benjamin lança un regard tueur à Tyler, avant de laisser couler. Encore une fois, il préférait laisser ça pour plus tard, comme si c'était plus intéressant de foutre un racler à Tyler loin du regard d'Ally.
Laissant Ally retourner faire ce qu'elle avait à faire, Benjamin tenta de trouver une voie de sortie. Il n'avait pas envie de rester ici plus longtemps. Il connaissait déjà assez bien l'endroit, il n'y avait donc pas de raison de s'éterniser. Il irait sans doute dans le bureau de la demoiselle, mais il préférait rester un peu avec Tyler et kidnapper Ally par la suite. Il aurait pu être patient, mais Benjamin ne l'était pas souvent. Son regard se posa sur le corps allongé non loin, bien ouvert. Benjamin n'était pas du tout le genre de policier à se plaindre de ce genre de vue. Il n'avait jamais fait les crétins à dire que c'était immonde et qu'il avait envie de vomir. En réalité, ce genre de choses ne lui faisait ni chaud, ni froid et Ally l'avait compris lors de leur première rencontre. Les mains sur les hanches, Benjamin regardait Ally. Elle ne pouvait pas laisser ça comme ça et il savait. Mais où était la personne qui prenait tout ça en charge ? Elle avait fini non ? Benjamin haussa les épaules, attrapant une chaise pour s'asseoir alors que Tyler attrapa le chronomètre. Il croisa les bras et les jambes, observant Ally à la tâche. Benjamin en profita pour parler avec Tyler, savoir ce qu'il faisait ici etc.… Benjamin était en train de raconter sa journée quand Ally leur demanda de stopper le chronomètre. « - 7:18, tu y étais presque. La prochaine fois. » Il se releva de sa chaise, savourant un instant les lèvres d'Ally. Quand elle s'éloigna légèrement, il vérifia qu'il n'avait pas de tache de sang. On ne sait jamais. « - Je te laisse deviner. Je ne vais pas te dire ça comme ça. » Un léger sourire moqueur il regarda la jeune fille se laver les mains. Il la laissa ensuite aller chercher ses affaires. Il en profita pour quitter Tyler qui se prépara à partir aussi.
« - Je crois que tout le bâtiment le sait déjà. » Elle avait pris son temps, normal. Par contre, il commençait à en avoir marre d'attendre et ça, ça se voyait sans doute légèrement. Benjamin laissa Ally prendre Tyler par l'épaule et parler à une infirmière tout en les suivants. « - Fais-le, veux-tu. Une bonne claque. » Il joua avec ses sourcils, avant de suivre Ally et de regarder les portes de l'ascenseur se fermer. Les mains dans les poches, il attendait le bon moment pour défoncer Tyler et soulever Ally. Il savait qu'elle faisait ça pour le taquiner, alors il attendait qu'elle baisse les bras. Ce qu'elle fit lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée. « - Enfin. » Il souleva Ally pour l'éloigner de Tyler avant de dire au revoir à Tyler et de pousser Ally pour sortir d'ici.
« - Oui, oui, Muffin double chocolat. ça t'amuse d'être devin ? » Une fois dehors, il fit signe à Ally de le suivre vers sa voiture garée non loin. « - Tu connais Tyler comment ? » lança-t-il enfin alors qu'il ouvrit la portière du côté passager. Il en profita pour laisser Ally voire la petite boîte qu'il y avait sur son siège avant d'aller de son côté et de mettre des lunettes de soleil. « - Je tiens juste à préciser que je te tue si tu vomis. » Il se tourna vers elle, vérifiant qu'elle était bien installée avant de faire entendre le moteur. Quelques secondes plus tard, la voiture démarra comme s'ils étaient sur un terrain de karting et Benjamin riait comme l'enfant le plus heureux du monde.
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| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Sam 18 Juil 2015 - 3:45 | |
| Ally aimait vraiment son travail. Surtout depuis qu'elle était médecin diplômée, en réalité ; plus de pression, plus d'hésitation, de peur, elle était restée à l'hôpital qui l'avait récupérée dans son pire état et l'avait formée jusqu'à la récompenser de son diplôme. Elle n'avait même pas eu à chercher de travail : on lui avait offert de rester ici avant même qu'elle ne soit graduée, ce qui, à ses yeux, était l'une des belles preuves possibles qu'elle avait trouvé sa voie. Le service ne souhaitait pas la voir partir, c'est qu'elle faisait bien son boulot, non ? Et puis le plus important, c'est qu'elle s'éclatait. Elle rechignait parfois à quitter son lit pour aller travailler, mais elle était humaine, et n'avait pas encore le bonheur d'être relâchée par son lit sans résistance. Pourtant, lorsqu'elle installait ses affaires dans son bureau, Ally savait que pendant ses prochaines heures de garde, elle allait faire ce qu'elle aimait. Elle allait étudier des dossiers, ouvrir des corps, en sortir des tumeurs ou des balles, examiner des organes maintenus au frais artificiellement pour déterminer ce qui les avait fait flancher... et c'était tout ça qu'elle aimait. Et depuis quelques mois maintenant, elle savait qu'autre chose l'attendait après le travail : elle était en couple. Et ouais... Petite Ally Fleming s'était transformée en Dr Ally Fleming, puis en Princesse Dr Ally Fleming. Tiens, elle n'avait pas pensé à rajouter toutes ces spécificités sur facebook... Mais peu importait. Pour la première fois de sa vie, elle s'était résolue à se laisser aller auprès d'un homme. Il fallait dire qu'elle n'avait pas réellement pu émettre la moindre résistance : ils s'étaient tournés autour pendant un an, et la force des choses avait fini par les coller l'un à l'autre, sans doute elle-même lassée de les voir s'amuser de la situation sans que rien de concret ne se passe. A présent, les choses paraissaient évidentes à Ally, et si elle avait été autrefois paralysée à la simple idée de s'offrir tout entière à un seul homme, cette époque était bel et bien révolue. Elle repensait parfois à son arrivée à Huntington Beach, non sans un pincement au cœur d'ailleurs, et à Jagger. Elles avaient tellement changé, toutes les deux... Jagger était sur le point de devenir maman, et Ally, elle, acceptait enfin de se montrer totalement vulnérable face à un homme. Mais voilà l'histoire, voilà ce qui lui avait manqué pendant tout ce temps : Benjamin Cohen. Elle était à présent persuadée qu'il était le seul à pouvoir changer sa vision chose, et c'était maintenant chose faite. Il n'y avait plus de retour en arrière possible. Et de toute façon, elle n'avait pas envie de retourner en arrière. A présent, on quotidien était agréable et doux, à l'image de tous ces moments passés avec Cohen. Lorsque l'absence de Jagger lui provoquait des coups de blues, elle savait qu'elle pouvait se réfugier dans les bras de Cohen. Elle était maintenant convaincue qu'il la connaissait mieux que quiconque, et le fait qu'il sache tout de son incident à Boston n'y était d'ailleurs probablement pas pour rien. Mais dans leur quotidien, ce détail importait peu. Ils étaient toujours les mêmes l'un avec l'autre; la magie ne se dissipait pas avec le temps, et elle retrouvait toujours son amoureux avec le même bonheur. Ce jour-là, pourtant, les choses étaient un peu précipitées. Tyler avait débarqué à l'improviste, profitant de l'occasion pour tremper ses mains dans les poumons du cadavre dont elle avait déjà oublié le nom.
C'est donc concentrée sur sa jolie tumeur -enfin, pas la sienne, hein, celle du mort- qu'Ally accueillit Cohen. Il y avait plus romantique comme retrouvailles, je vous l'accorde, mais ils ne se formalisaient plus de ce genre de choses. C'était d'ailleurs dans une situation similaire qu'ils s'étaient rencontrés la première fois, et aucun des deux n'était dérangé par l'idée de partager quelques moments en amoureux avec une usine à sang congelé qui traînait dans le coin. Pourtant, c'était la première fois qu'Ally se sentait vraiment dépassée par son boulot en terme de timing. Lorsqu'elle n'avait pas tout à fait fini un job à temps et qu'on l'attendait quelque part, elle s'arrangeait pour passer la tâche et celui qui reprendrait son service à sa suite. Cette fois-ci, pourtant, cette solution semblait compromise... Et Ally n'avait d'autre choix que de s'occuper elle-même de recoudre monsieur. Elle se voyait mal laisser le cadavre ouvert sur sa table d'autopsie, voyez-vous -histoire d'éthique, mais croyez-le ou non, quelques règles d'hygiène rentraient aussi en ligne de compte. Elle avait donc laissé Tyler et Cohen entre eux, se demandant au passage d'où ils se connaissaient. Les minutes furent longues, d'autant plus qu'elle sentait l'impatience grandissante de Ben. Sept minutes plus tard, enfin, elle avait fini de rafistoler le cadavre. « 7:18, tu y étais presque. La prochaine fois », l'avertit son copain alors que, déçue, elle rangeait le corps dans son frigo. « C'est vous deux, vous me mettez la pression », tenta-t-elle de s'expliquer en se dirigeant vers eux pour embrasser rapidement Cohen. « Je te laisse deviner. Je ne vais pas te dire ça comme ça. » Challenge accepted, comme dirait l'autre. En s'afférant à ranger ses affaires et à mettre l'échantillon biologique qu'elle venait de préparer dans une glacière, Ally réfléchissait très sérieusement à ce qu'il pourrait lui avoir amené. Avec les indices qu'il lui avait proposés, elle avait bien une idée... « DES SUSHIS ? » hurla-t-elle au milieu du couloir avant de voir l'infirmière et de lui tendre la glacière en lui demandant de mettre une claque à son interne lorsqu'elle le croiserait. « Fais-le, veux-tu. Une bonne claque. » Pauvre interne... bien fait pour sa gueule !
Mais tout doucement, ils s'étaient dirigés vers la sortie. Ils avaient gravi les escaliers qui les menèrent au hall d'entrée de l'hôpital et avaient mis un pied dehors. Il était temps de se séparer de Tyler, et, même si ça lui avait fait plaisir de retrouver son ami, elle avait hâte de se retrouver en tête à tête avec Cohen. Elle avait attendu ce moment toute la journée... « Enfin », finit-il par lâcher alors qu'elle disait au revoir à son ami. Elle l'avait vraiment fait attendre... et, sans qu'elle comprenne réellement ce qui se passait, elle s'était retrouvé à quelques centimètres du sol, s'accrochant par réflexe à la musculature du blond pour éviter de se glisser et de se ratatiner sur le goudron comme une grosse merde de pigeon malade. « T'attendais vraiment mon aval pour me kidnapper ? Petit joueur ! » le taquina-t-elle alors qu'il la portait sur quelques mètres avant de la déposer pour lui désigner sa voiture, garée non loin de là. « Si un jour je prends du poids, tu m'aimeras encore ? Et tu me porteras encore ? C'est cool quand tu me portes, tu sais ! » Bah ouais, tu parles, flemmarde.
« Oui, oui, Muffin double chocolat. ça t'amuse d'être devin ? » capitula-t-il alors qu'elle criait victoire. De toute façon, à en suivre la description qu'il lui avait faite de sa surprise, il s'agissait de nourriture : et, à part les sushis, qu'aimait-elle donc... ? Bah ouais. « Ça m'amuse pas vraiment, non, mais tu sais, je suis née avec ce don... » Elle haussa les épaules, faussement modeste, et ajouta : « c'est comme la perfection, ça se commande pas... Je dois juste apprendre à vivre avec tout ça, tu sais. » Elle poussa un soupir, feignant d'être attristée par son sort, avant de s'arrêter devant la porte passager de la voiture de Cohen. Elle le voyait, le petit paquet, là, il l'attendait. « Tu connais Tyler comment ? » Il lui avait ouvert la porte, dévoilant nettement le sachet qui l'attendait. Elle n'allait pas s'asseoir dessus... pas sous cette forme, en tout cas. Parce qu'une fois qu'elle l'aurait ingurgité, le muffin allait se retrouver sur ses fesses, et lorsqu'Ally s'asseyait, c'était souvent sur ses fesses. « Sexfriend. C'est le seul mec avec qui j'ai jamais simulé », lança-t-elle sur ce ton neutre qui lui était propre, avant de récupérer le sachet et de sagement s'asseoir à sa place. De son côté, Ben mettait ses lunettes de soleil et se préparait à prendre la route, mais elle... oh, elle, elle avait doucement ouvert le sachet pour laisser s'en échapper le doux parfum du muffin double chocolat qui ne demande qu'à être mangé. Elle le sortit doucement et le fixa quelques secondes avant, très vivement, de se retourner vers son copain pour lui faire un baiser sonore sur la joue. « T'es le meilleur copain. Je vais te garder, toi, si ça continue. » Merci, quoi. « Je tiens juste à préciser que je te tue si tu vomis. » Ohhhh... « Tu t'inquiètes pour ma santé, ou pour ton intérieur cuir ? » demanda-t-elle, amusée, en se demandant pourquoi sa pâtisserie lui donnerait envie de vomir. Alors qu'il quittait sa place de parking, Ally mordit, presque timidement, dans son muffin. Elle s'était même mis un peu de chocolat fondu sur le nez, mais, eh, ce n'était pas le plus important. Alors qu'elle savourait cette première bouchée dans un soupir orgasmique, elle se tourna vers Cohen et lui dit : « Bon, d'accord, jte dis la vérité à propos de Tyler. Je sais pas ce qu'il vaut au lit. Mais je l'ai rencontré au resto il y a deux ans. Il est cool, comme mec. Et toi, tu le connais comment ? » Lorsque son regard se posa à nouveau sur la route, elle comprit pourquoi Ben lui avait donné ces recommandations. La route défilait vite... très vite. Depuis le temps, elle aurait du être habituée à sa conduite. Mais non... il semblait faire monter le niveau chaque fois un peu plus. « T'es dans un programme de la NASA pour piloter une fusée, ou quoi ? » Dans un réflexe stupide, elle s'était accrochée à sa poignée de porte de sa main droite, bien cramponnée à son pauvre et innocent muffin double chocolat de sa main gauche. Son pied droit s'était écrasé contre un frein fictif qui lui donnait sans doute un peu l'impression de maîtriser la vitesse alors qu'il n'en était rien. « On va où ? » demanda-t-elle en levant le muffin vers ses yeux pour se concentrer dessus. « Si tu veux nous tuer, essaie de le faire plus près de la morgue. Je veux que mon corps soit bien conservé si mes collègues doivent me voir à poil. HAN. Non. » Oui, oui, elle parlait très vite, et c'était juste pour se rassurer. « Si c'est l'interne... ahhh non il peut pas me voir à poil. Non, me tue, s'il te plaiiiit ! J'ai été sage, j'ai pas pris de dessert à midi, promis, je grossirai pas ! Pas trop. Mais le muffin là c'est ta faute ! C'était un guet-apens ! »
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| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Mer 12 Aoû 2015 - 17:27 | |
| Benjamin n'était pas parfait. Il ne l'avait jamais été. Pourtant, lorsqu'il était avec Ally, il essayait. Il tentait d'être la personne qu'elle méritait et ce n'était pas forcément une tâche facile. Pour quelqu'un qui avait passé sa vie à ne penser qu'à lui-même, ce changement n'avait rien de simple. Il faisait passer Ally avant tout alors qu'il s'était juré de ne plus faire ça avec personne. De ne plus aimer, du tout. Le problème avec les sentiments, c'était qu'ils étaient incontrôlables. Benjamin pouvait essayer de contrôler ce qu'il ressentait, mais c'était peine perdue et il s'en était rendu compte. Il avait perdu face à une petite blonde qui l'avait charmée aussi rapidement qu'une caisse métallique remplie d'argent. Il était en couple, comme un miracle de Noël impossible en plein été. Cela restait cependant une chose qu'il gardait pour lui. Il ne se vantait pas de sa relation à Ally. Il restait plus ou moins le même en dehors de leurs petits rendez-vous. Il avait un caractère, une façon d'être et une vie compliquée. Il n'était pas du genre à parler de sa vie privée au travail ou encore avec ses collèges. Benjamin était discret depuis l'humiliation qu'il avait subie après son mariage. Il ne voyait pas l'intérêt à hurler haut et fort qu'Ally était à lui. Pourtant, lorsque certaines occasions se présentaient, il n’hésitait pas à le faire comprendre à ceux qui étaient en face de lui et qui auraient le malheur de croire qu’elle n’était rien pour lui. Comme Tyler par exemple, bien que c’était encore trop tôt pour savoir qui il était pour elle et qui elle était pour lui. Sans doute qu’un jour, ils auraient tous les deux une discussion là-dessus, mais Benjamin n’était pas du genre à s’attarder sur les détails. Il était beaucoup plus direct dans son genre. Il fonçait droit au mur, sans casque sur la tête.
Depuis que Benjamin avait appris que son père était malade, beaucoup de choses avaient changé dans sa vie. Il ne savait pas encore quelle tournure aurait l'avenir, quel chemin il allait finir par prendre, mais pour l'instant il se contentait encore de digérer l'information au fil des mois. Samuel essayait par la même occasion de le convaincre de reprendre l'entreprise familiale. C'était ce que le père de Benjamin avait toujours voulu, mais celui-ci refusait toujours d'être à la tête des hôtels Cohen. Il n'en avait jamais eu envie et cela ne changeait rien. C'était pourtant le rêve de Samuel depuis qu'ils étaient gamins. Deux meilleurs amis, à la tête de leurs propres entreprises familiales. C'est certains qu'ils se retrouveraient plus souvent encore qu'ils ne le faisaient déjà, mais Benjamin restait encore sur sa position, usant de la carte : je n'ai pas fait les bonnes études, pour y échapper. Le policier savait aussi que son père était à deux doigts de le déshériter pour ne pas exaucer son souhait. Sa mère avait réussi ces dernières années à laisser cette idée de côté – parce qu'elle aimait bien piocher dans l'héritage de Benjamin pour ses petites virées personnelles – mais maintenant c'était assez difficile.
Le travail de Benjamin lui convenait parfaitement. Il avait réussi à y trouver tout ce qu'il désirait. Le respect pour certains, la peur pour d'autres. L'argent, parfois. Cela lui avait ouvert des portes qu'il n'aurait sans doute jamais eu l'occasion de voir en tant que simple héritier. Mais surtout, à force d'ambition, il avait découvert un pouvoir totalement différent. Si l'argent pouvait suffire à certains, son badge avait tout autant de pouvoir et cela sans gaspiller un centime. Vraiment, son travail lui plaisait et il le faisait aussi bien que mal. Il pouvait affronter le pire, parfaitement détaché sentimentalement. Il n'était pas du genre à vomir dans un coin à cause du sang ou des corps décomposer. Il pouvait aussi agir rapidement et ses réflexes étaient bons. Il était aussi assez doué au corps-à-corps, mixant à partir de ses entraînements de boxes et ayant fait il y a quelques années du Krav-maga. Il était sans doute un peu rouillé, n'ayant plus pratiqué depuis plus d'un an, mais cela ne l'empêchait pas de savoir ce qu'il devait faire lorsqu'on l'envoyait en patrouille.
« - J'ai eu une longue journée. » Il haussa les épaules, souriant à Ally qui semblait surprise de la politesse dont il avait preuve. Il avait attendu qu'elle quitte correctement Tyler avant de l'éloigner de lui et de partir. Il lui fit signe pour lui montrer où était la voiture afin qu'ils quittent enfin les lieux. « - Non, aucune chance. Alors abuses pas des sushis, ok ? » Il taquinait Ally, bien qu'au fond il ne savait pas vraiment. Benjamin était superficiel dans son genre. Il aimait parfaitement Ally tel qu'elle était maintenant. Il ne voulait pas qu'elle se transforme en deux mois pour ne plus ressembler à rien. Surtout que Benjamin était du genre à faire du sport et à garder son physique aussi puissant qu'attirant. « - Ou peut-être le jour où je déciderais que je peux devenir gros aussi. Tu sais, abus de donuts tout ça, tout ça… » Il tapota son ventre bien plat, comme s'il s'imaginait plus gros et avec un ventre arrondi. C'était ridicule comme idée, puisque Benjamin aimait l'effet qu'il avait sur les femmes. Il aimait particulièrement le regard qu'on lui lançait parfois. Il était beau, il avait du charme. Il voulait en profiter, jusqu'à la fin. Il savait qu'à l'avenir, il aurait pu de contrôler sur ses changements physiques, dû à l'âge, mais pour l'instant, il était assez fier de sa fougue et de son énergie.
« - Je peux que comprendre. Moi j'ai la perfection, alors que tu sois devin, c'était la moindre des choses. » Rien n'avait disparu. Il ne s'était pas transformé en petit ami gâteux. Certes, il lui offrait des choses, il aimait lui faire découvrir des choses parce qu'il appartenait à un monde de luxe et d'argent, mais cela ne changeait en rien la façon dont il avait d'agir avec Ally. Sa princesse resterait à jamais sa princesse. Elle aurait toujours les droits à ses remarques, à son humour. Il y avait des moments plus tendres, plus romantiques et lent, mais les taquineries et les blagues n'avaient pas disparu. Parce qu'ils étaient ainsi. Déjà vieux couples sans le savoir. Complice et amusé par ce qui les entourait. Ouvrant la porte, il posa enfin la question qui le torturait légèrement depuis qu'il avait vu Tyler. Il se dirigea vers sa place avant d'entendre Ally lui répondre. « - Il a une tête à être mauvais au lit, ça m'étonne pas. » Lunette sur le nez, il se prépara. Une voix dans sa tête voulait crier aux scandales. Mais il n'avait pas à le faire. Benjamin n'était pas du tout fidèle. Il aimait Ally, vraiment et quand il était avec elle il en oubliait ses défauts, mais la réalité c'était qu'il trompait la jeune femme avec un autre pour ses propres besoins personnels. La vérité, c'était aussi qu'il avait eu énormément de relation avant cette histoire et qu'Ally avait le droit d'avoir les siennes. Bien entendu, il savait qu'elle, elle était fidèle. Qu'elle n'allait pas voir ailleurs.
« - Mon intérieur cuir, Princesse. Mon intérieur cuir. » Il lui lança un bref regard amusé alors qu'elle croquait dans son muffin, se mettant légèrement du chocolat sur le nez. Un sourire idiot apparut sur son visage. Dans ses moments-là, il avait envie que le temps s'arrête. Il avait envie de lui dire qu'elle était parfaite, même comme ça. « - Au restaurant ? Rendez-vous à l'aveugle ? » Il leva ses sourcils, trouvant tout ça très drôle. « - On s'est battu pour une bouteille de lait un soir. » Il ria légèrement, ayant un parfait contrôle sur son engin et la route devant lui. « - On est simplement ami. Mais ça faisait un moment que je l'avais pas vu. » Il vira à droite, rapidement, avant de suivre un panneau les dirigeant vers l'autoroute.
« - Pas du tout. » Il vira de nouveau rapidement, profitant de cette action pour poser son regard sur Ally. « - T'aime pas ça ? » Il s'attarda légèrement trop longtemps sur elle, mais pas d'accident en vue. Il connaissait la ville par cœur. Il accéléra de plus belle, doublant certaines voitures. Ils étaient désormais sur l'autoroute.
« - On va à Orange. Mon père a un domaine privé au bord de l'océan. Je me suis dit que ça te plaira sans doute. » Il doubla une voiture devant lui, manquant de peu de prendre une autre en face. Pauvre Ally. Benjamin avait vu des accidents de la route. Il avait vu les corps, les voitures complètement défoncées. Il savait que tout ceci était dangereux, mais cela ne l'avait jamais arrêté. Sa passion pour la vitesse le poussait à ne pas prendre en compte les avertissements qu'on lui avait déjà faits. « - Respire, tu vas pas mourir ! » Tout en fixant la route, il se pencha vers droite pour ouvrir la boîte à gant et prendre une bouteille d'eau qu'il avait laissée là. Il y avait aussi son badge, un sachet avec une gaufre au sucre et de la paperasse. Dont les lettres du corbeau que Benjamin avait complètement oublié et ignoré.
« - On est plus très loin de toute façon. » Il ralentissa, stabilisant la voiture pour qu'Ally puisse manger son muffin tranquillement. « Tu vois… on ne va pas mourir. De toute façon, je suis trop beau pour finir dans le cul d'un camion. La perfection quand même ! »
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| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Mer 19 Aoû 2015 - 3:13 | |
| Qu'il était bon de retrouver Ben. Car oui, même si elle ne le disait jamais trop à voix haute, Ally s'était bien amourachée du policier. A dire vrai, elle n'imaginait plus sa vie sans lui. Peut-être que le départ de Jagger avait amplifié son besoin de lui, mais elle ne croyait pas vraiment à cette possibilité. Cela faisait depuis bien plus longtemps qu'il se passait quelque chose entre eux, depuis bien avant qu'ils ne s'avouent les choses, depuis avant qu'il ne débarque chez elle, en pleine nuit, sous l'emprise de produits plus ou moins recommandables. Un an à se tourner autour, ça avait été à la fois long et court, mais Ally n'arrivait aujourd'hui plus réellement à imaginer son quotidien sans Cohen. Sans forcément s'imaginer mariée et mère, elle arrivait maintenant à concevoir un avenir bien moins dégueulasse que ce qu'elle entrevoyait pour elle auparavant. Il lui avait redonné l'espoir d'un avenir convenable et le désir d'avancer. Depuis quelques temps, même, elle considérait retourner à Boston quelques jours, juste pour revoir ses parents. C'était Jagger et Cohen, les deux seuls au courant de son secret, qui, sans doute malgré eux, lui avaient fait réaliser que rien n'avait besoin d'être immuable, qu'elle n'était pas le monstre qu'elle croyait et surtout, qu'elle ne serait jamais seule. C'était sans doute tout ce qu'elle avait besoin de savoir pour trouver le courage nécessaire rien qu'à la pensée d'éventuelles retrouvailles. Oui, depuis qu'elle avait trouvé en Ben un confident et un ami, Ally était plus forte. C'était ridicule, cliché, niais et mièvre à souhait, mais c'était la stricte vérité.
Ce soir-là, quelle n'avait pas été sa surprise en retrouvant Tyler dans ses bureaux. Enfin, à la morgue, quoi. Ally préférerait encore mourir que de travailler dans des bureaux classiques; sa morgue, c'était sa vie. Mais Tyler n'y avait jamais mis les pieds -ou en tout cas, pas en sa présence. Et surtout... Tyler, elle ne l'avait pas vu depuis des mois. Ils se donnaient de vagues nouvelles de temps à autres, mais elle ne s'en offusquait pas une seconde, comprenant bien là l'amitié particulière qui les unissait. Ils étaient loin d'être meilleurs amis et inséparables, mais ils savaient l'un comme l'autre que chacun serait aux côtés de l'autre s'il en avait besoin. Ally ne savait pas s'il en avait besoin, d'ailleurs, mais ça lui avait fait grandement plaisir de le revoir. Elle avait l'impression qu'ils ne s'étaient pas vus depuis une éternité, mais c'était faux. Elle n'avait pas revu Jagger depuis plus longtemps encore. Mais ne nous aventurons pas sur ce terrain glissant, car les larmes risquent de couler... Sa meilleure amie lui manquait trop pour que les larmes ne lui montent pas aux yeux rien qu'en repensant aux bons vieux moments. Mais avec Ben, elle était bien. Enfin, d'une façon générale. Pas là, maintenant, tout de suite, dans sa voiture. Même avec son muffin et le sentiment d'être choyée par son amoureux, Ally, à ce moment précis, ne se sentait pas particulièrement en sécurité aux côtés du beau blond. Dans cette situation, savoir qu'il était flic ne la rassurait pas davantage. Peut-être se considérait-il au-dessus des lois fédérales, mais aussi des lois physiques. Or, ça avait été démontré par les plus grands scientifiques, de Einstein à Sheldon Cooper : à une vitesse pareille, un choc risquerait fortement de piquer. Et encore une fois, Ally ne souhaitait pas finir patiente dans son propre service. Elle aimait bien son interne, mais pas assez pour, même après sa mort, se montrer toute nue devant lui comme un vulgaire cadavre lambda. Elle était une princesse, après tout. Mais le problème, justement, c'est qu'elle était la princesse d'un fou furieux du volant. Mais lorsqu'elle avait installé son précieux popotin sur le fauteuil en cuir de la voiture de son homme, Ally ne s'était pas doutée qu'il atteindrait de tels pics de vitesse. En réalité, et c'était peut-être là le but du muffin, Ally avait été trop attendrie par le geste du trentenaire qu'elle en avait oublié l'angoisse qui pouvait parfois la saisir lorsqu'il conduisait. Elle préférait être au volant, ou, à la limite, se laisser promener par un chauffeur du blond. Dès que Cohen atteignait les grandes avenues ou, pire, l'autoroute, Ally avait des sueurs froides.
Mais avant qu'il n'appuie sur le champignon comme s'il était en pleine crise d'AVC, Cohen avait su cacher son objectif qui, très clairement, serait de faire décoller la voiture du sol californien pour rejoindre Mars. « J'ai eu une longue journée », avait-il répondu simplement, se concentrant sans doute déjà sur son décollage. Mais de toute façon, Ally avait eu une question beaucoup plus importante, se demandant soudainement s'il était de ces personnes qui répondent ça en fait plus à aimer lorsque son/sa partenaire prend du poids. Sauf que clairement, il ne l'était pas. Il fallait dire qu'il avait tout pour lui; une des raisons qui avait poussé Ally pendant longtemps à se demander en quoi elle faisait le poids face à toutes ces mannequins qui se battraient pour finir dans son lit. Elle-même n'avait jamais trop prêté d'attention à son apparence, mais à cet instant, elle ne ressentait que davantage la vigilance portée à l'allure générale. Peut-être même que sans le savoir, dans quelques années, Ben serait du genre à l'abandonner -puisque oui, elle ne pouvait que s'imaginer encore avec lui dans quelques années- pour une femme plus jeune, plus belle, plus mince, plus grande et moins ridée. « J'abuse des sushis si je veux », répliqua-t-elle, prête à mordre pour défendre son droit à consommer autant de sushis qu'elle le souhaitait. On ne rigolait pas avec les sushis. « Ou peut-être le jour où je déciderais que je peux devenir gros aussi. Tu sais, abus de donuts tout ça, tout ça… » Pour le taquiner, Ally baissa son regard sur ses abdos, qu'il tapait d'un air satisfait. Elle haussa un sourcil empreint de jugement. « Ah bah c'est bon, alors, je peux faire un coma sushiteux dès ce soir », se rassura-t-elle très sérieusement. « Tu vas bientôt ressembler au flic des Simpson. J'avoue que c'est pas mon genre, mais bon... ça en fait plus à aimer. » Ses yeux bleus se posèrent sur le visage de Cohen, attendant une réaction de sa part. Il ne l'épargnerait sans doute pas non plus. C'était bête, mais elle voulait juste entendre qu'il l'aimerait même avec quelques kilos en plus. Ou bien il attachait beaucoup trop d'importance aux apparences, et il l'abandonnerait effectivement très prochainement pour une mannequin qui dépasserait le mètre quatre-vingt et afficherait un bonnet qui représenterait le double du sien. Pas de quoi complexer pour Ally, quoi. Hrm. « T'es conscient que le seul sport que je pratique, c'est au lit, avec toi, hein ? Je risque de m'empâter, tu devrais déjà commencer à chercher une pimbêche au bonnet double D pour me remplacer. » Elle plaisantait... ou peut-être pas tant que ça. Mais vous n'ôtez pas un scalpel des mains d'un chirurgien en pleine intervention ou sa viande à un lion affamé, alors pourquoi voudriez-vous limiter la quantité de sushis ingurgités par une Ally Fleming ? Ce serait un coup dangereux. En papotant et en se taquinant comme à leur habitude, ils s'étaient rapprochés de la voiture de Ben, qui s'avérerait être un instrument de torture pour Ally lorsqu'il la ferait démarrer. « Je peux que comprendre. Moi j'ai la perfection, alors que tu sois devin, c'était la moindre des choses. » Ally grimaça, amusée. « La perfection moins l'humilité, alors. Tu dois te sentir serré dans tes chaussures, mon pauvre. » Si Cohen n'était pas loin de l'idée qu'elle avait de la perfection masculine, il ne fallait tout de même pas abuser. Plutôt mourir que de l'admettre. Ally le laissa lui ouvrir la porte, ne se lassant décidément pas de cette galanterie. Elle ne s'étonna pourtant guère de la question qu'il lui posa, même si elle répondit totalement à côté de la vérité. Comme à leur habitude, elle le ferait marcher. De toute façon, il devait bien se douter qu'elle l'avait jamais trompé et qu'elle ne le trompait jamais. Il connaissait parfaitement la triste vérité : il était le premier homme qu'elle avait jamais aimé, et même si ce genre de relations était tout nouveau pour elle, elle était pleinement consciente des règles. Ses jambes restaient scellées pour quiconque n'était pas Benjamin Cohen. Et même Tyler et elle avaient déjà couché ensemble... il l'aurait sans doute remarqué. Elle n'avait jamais pris le temps de sympathiser avec ses conquêtes, qu'elle ne considérait pas comme simples conquêtes d'une nuit pour rien. « Il a une tête à être mauvais au lit, ça m'étonne pas. » Il avait répliqué du tac-au-tac, faisant sourire la jeune femme par un vieux réflexe qu'elle aurait préféré éviter. Dans ce genre de suites de conneries, elle était toujours plus convaincante en affichant sa célèbre poker face. « Oh », s'étonna-t-elle donc simplement en perdant son sourire, « c'est quoi une tête à être bon au lit ? J'ai une tête à être bonne au lit ? Dis, tu devrais écrire un bouquin, le publier... ça épargnerait plein de déceptions ! Si tu savais le nombre de mecs que je me serais épargné... »
La menace qui suivit aurait du inquiéter la jeune femme, mais elle était trop obnubilée par son muffin double chocolat pour relever quoique ce soit. Vomir ? Pourquoi ? « Mon intérieur cuir, Princesse. Mon intérieur cuir », répondit-il à sa question mal dirigée. Elle aurait mieux fait de lui demander pour quelles raisons elle aurait envie de vomir, mais non... elle préférait tout faire tourner autour d'elle, comme à son habitude. « Une princesse vomit où elle veut, même dans ton intérieur cuir », répondit-elle très sérieusement, perdue sur sa lancée bien innocente. Mais parce qu'elle avait décrété qu'il était le meilleur copain, elle venait de décider qu'il était temps de lui avouer la vérité à propos de Tyler. Une vérité criant la banalité. « Au restaurant ? Rendez-vous à l'aveugle ? » Il n'avait toujours pas pris trop de vitesse, et Ally et son muffin se portaient toujours bien. « Non, personne aurait jamais osé me faire le coup d'un blind date. » Elle mordit dans la pâtisserie une nouvelle fois. « On s'est tous les deux fait poser un lapin le même soir, et le restau voulait pas nous garder si on consommait pas. Alors je suis allée m'asseoir à sa table et on a mangé ensemble. Je suis à peu près sûre que les serveurs ont craché dans nos plats. C'est le restau' français au centre ville, là, tu sais, c'est que des coincés de l'anus là-bas. » Et, à son tour, elle lui demanda d'où il connaissait l'ancien médecin. « On s'est battu pour une bouteille de lait un soir. » Ally arqua un sourcil, amusée. « Oh, bah t'avais besoin de ton bol de Nesquick chaud à ce point ? » Elle leva la main vers le visage du blond, caressant sa peau et passant ses doigts dans ses cheveux, protectrice. « Je te ferai un chocolat chaud, ce soir. Je te raconterai une histoire, aussi, je te chanterai une berceuse et je te borderai. » Et ouais, déception pour tous les deux, Benny Junior semblait donc destiné à rester cloîtré chez lui, ce soir.
Ce n'est qu'à ce moment qu'Ally réalisa que son copain ne comptait pas être un conducteur particulièrement prudent. Par réflexe à son virage brusque, elle avait attrapé la poignée de la porte, s'accrochant fermement à son muffin de sa main gauche. « On est simplement amis. Mais ça faisait un moment que je l'avais pas vu » continuait-il le plus simplement du monde, loin d'être démonté par son allure. Ally avait entrevu un panneau d'autoroute, laissant supposer qu'elle était loin d'avoir vécu le pire du voyage. « Je crois... qu'il n'habite plus à Huntington Beach. Il est sur la côte est, il y a des histoires avec son père », tentait-elle d'expliquer avant de finalement lui demander s'il était dans un programme de la NASA -question parfaitement sensée et logique. « Pas du tout. » Il prit un nouveau virage, suivant encore et toujours les panneaux qui menaient à l'autoroute. « Si t'es sous secret professionnel et que t'as pas pas le droit de me le dire, t'as qu'à continuer à appuyer sur l'accélérateur, le message sera clair » OK, maintenant, il la regardait. Elle était belle, adorable, plutôt sexy et incroyablement drôle, mais... la route, putain, la route ! « T'aimes pas ça ? » Il se moquait d'elle. Parfait. Par-fait. Pourtant, eux deux avaient pleinement conscience des dégâts que pouvaient provoquer les accidents de la route. Ben était flic, et ce genre de scènes faisait partie de son quotidien. Ally était médecin légiste, mais elle avait également perdu sa sœur parce qu'un crétin avait roulé beaucoup trop vite.
OK, super. Maintenant, ils étaient sur l'autoroute. « J'a-dore ça. Mais j'aime bien être en vie, aussi. Je sais pas, t'en penses quoi ? » La jeune femme était un brin crispé, mais il fallait dire que Cohen ne faisait rien pour l'aider à se calmer. Cela faisait maintenant de longues minutes qu'elle n'avait plus touché à son muffin, qu'elle était d'ailleurs à deux doigts d'écraser sous la pression. Ally regardait les voitures qu'ils doublaient les unes après les autres. Soit elles roulaient toutes très lentement, soit ils allaient vraiment très vite. « C'est pas en vomissant que je vais flinguer ton intérieur cuir, c'est en pissant », dit-elle d'une petite voix. « J'aime bien être en vie, mais j'aime bien que tu le sois aussi... » Elle cessa subitement de regarder dehors et se concentra sur le pauvre muffin, encore à moitié vivant, qu'elle tenait sur ses genoux. Si elle ne regardait plus à l'extérieur, elle n'aurait aucun moyen de réaliser leur vitesse. Elle était à peu près constante et uniforme, maintenant. Et selon Einstein, sans point de repère, aucun moyen de savoir s'ils étaient immobiles ou s'ils avançaient. Oui, voilà, ils étaient immobiles, c'était sympa, ça. Sauf que voilà, Ally était faible. Ally, lorsqu'on lui parlait d'océan et de jolis paysages, on la laisser abandonner ses réflexes de survie. « On va à Orange. Mon père a un domaine privé au bord de l'océan. Je me suis dit que ça te plaira sans doute. » Elle avait donc posé ses yeux sur Ben, qui, lui, merci Dieu des sushis, regardait la route. « Je suis encore jamais allée à Orange ! Et puis la plage pour nous deux... », s'enthousiasma-t-elle avant d'écarquiller les yeux devant une voiture qu'ils doublaient. « Respire, tu vas pas mourir ! » Il riait toujours, sans doute bien inconscient de ce qui passait dans la tête du médecin. « Tu dis ça comme si tu parlais de l'arrivée d'une soucoupe volante devant ton commissariat. » Oui, sujet sensible. Les accidents de voiture n'arrivaient pas qu'aux autres. Plaquée contre le dossier de son fauteuil, elle le regarda ouvrir sa boîte à gants quelques instants avant de fermer les yeux et de prier tous les dieux des sushis de la laisser en vie. Il ne regardait plus la route et il n'avait plus qu'une main sur le volant. A ce stade, elle n'avait plus qu'à espérer que les autres automobilistes, ainsi que les barrières de sécurité, aient assez peur de lui pour s'éloigner de lui et lui laisser une zone de sécurité jusqu'à leur arrivée.
« On est plus très loin de toute façon. » Elle ouvrit doucement les yeux, sentant l'allure de la voiture ralentir progressivement. Il semblait s'être calmé. Au loin, elle pouvait deviner les côtes d'Orange et l'océan. Même s'il était loin d'être prudent et qu'elle risquait de lui faire savoir pendant un moment en le boudant, elle ne pouvait pas lui enlever ça : il ne se moquait pas d'elle. Là où d'autres hommes l'auraient sans doute emmené prendre un hamburger dans un fast-food peu fréquentable du coin, lui avait décidé de l'emmener découvrir les côtes d'Orange sur un terrain qui, le temps de leur présence, serait le leur. Elle posa son regard sur son muffin, qui était toujours loin d'être fini. Il agonisait dans ses mains, mais l'appétit lui avait été coupé. « Tu vois… on ne va pas mourir. De toute façon, je suis trop beau pour finir dans le cul d'un camion. La perfection quand même ! » Elle le fusilla du regard. Elle ne comptait pas perdre Ben comme elle avait perdu Emma, et le pauvre ne savait pas encore ce que sa conduite avait déclenché chez la jeune femme. « Je vois que tu t'inquiètes pas trop pour celle qui est à la place du mort ! » Elle soupira en tournant la tête vers la fenêtre, observant le paysage océanique qui se dessinait au loin. Sa main droite, qui jusque-là était fermement accrochée à la poignée de sa porte, relâchait doucement sa prise. Quelques instants plus tard, Ally se décida à reposer son muffin là où il ne craindrait rien, et le plus évident, sur le coup, lui parût être la boîte à gants, que Ben avait laissée ouverte. Installant confortablement sa pâtisserie, la plaçant à un endroit stratégique pour qu'elle ne risque ni l'écrasement ni le vol plané, la blonde repoussa de quelques centimètres le badge de policier, qui servit en même temps à caler le muffin entamé. « T'as du courrier là-dedans, j'espère que tu l'as ouvert... » Puis elle fronça les sourcils. L'allure des enveloppes et l'écriture à la plume lui rappelaient quelque chose, mais elle ne savait pas quoi...
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| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Mer 26 Aoû 2015 - 0:32 | |
| CE POST N'A ETE NU RELUS, NI CORIGEE
Sa journée avait été longue, vraiment. Il n’était pas le genre à se plaindre d’avoir un peu d’action, surtout que c’était bien le seul côté du métier qui lui plaisait vraiment. Seulement, comme tout être-humain, il lui arrivait de se sentir fatigué, épuisé par les évènements de sa journée. Pourtant, dès qu’il voyait Ally, il avait la sensation qu’elle lui donnait de l’énergie. Il se sentait d’attaque à poursuivre et à ne pas baisser les bras. Il aimait l’avoir pour lui tout seul ceci-dit et le plus tôt ils étaient loin de Tyler, le mieux Benjamin pourrait profiter de ce petit rayon de soleil qui égayait sa vie depuis quelques mois. En réalité, il avait l’impression qu’Ally avait toujours été là. Où que sa vie n’avait vraiment commencé que lorsqu’il l’avait rencontré. Plus il avançait dans la vie, plus il arrivait à laisser de côté tout ce qui jusqu’ici lui avait fait mal. Ally avait ce pouvoir sur lui. Pourquoi se préoccupait de ce qui était déjà arrivé ? Il avait déjà assez subi les conséquences, il devait maintenant profiter davantage de ce qu’il avait entre les mains. Des possibilités que lui offrait ses compétences. Benjamin n’était pas du genre à croquer la vie à pleine dents. Il était plus du genre à suivre son instinct sans se préoccuper des conséquences. Il avait depuis longtemps laissé tomber de croire aux contes de fées et son éducation d’enfant roi n’avait fait que renforcer une chose : Il pouvait tout avoir, rien qu’en claquant des doigts. Et il n’avait pas à s’en priver. Il pouvait avancer dans la vie, regarder les autres tomber et continuer à grimper cette pyramide qu’était la société sans se soucier de ceux qu’il écrasait. On pouvait sans doute s’en douter, lorsqu’on travaillait avec Benjamin, on se doutait, qu’il n’était guère la personne la plus clean du monde. Il faisait un bon travail, mais il profitait aussi de sa position pour contourner les règles et se faire plaisir. De toute façon, il avait appris que la vie n’avait pas le moindre intérêt s’il ne pouvait se faire plaisir. C’était ainsi et il n’allait pas changer ça.
Quelque chose pourtant était différent et ça, c’était parce qu’Ally était entré dans sa vie. Il s’accrochait à elle, parce que pour la première fois depuis longtemps, quelque chose de bien s’était produit et il n’avait pas eu à faire grand-chose pour ça, à part être lui-même. Maintenant, il profitait de ce qu’il vivait avec Ally avait que les choses ne se compliquent. Benjamin n’était pas dupe. Il avait saisi que rien ne durer. Que tout était éphémères. Ally arrivait cependant à lui faire oublier ce détail et saisissait son cœur avec tellement de tendresse que Benjamin se transformait à ses côtés. Il aurait pu haïr ça. Haïr d’être d’un seul coup attentionné , amoureux, heureux… Il aurait pu ne pas supporter se transformer en un prince charmant, mais il s’en fichait. Il voulait être tout ça pour elle. Il voulait lui donner ce qu’il y avait de meilleur en lui, peu importe si ce n’était pas son visage de tous les jours. Elle finirait par voir ses faces cachés, mais en attendant, chaque secondes semblaient être plus précieux les uns que les autres.
Il désirait d’ailleurs qu’elle en sache un peu plus sur lui, tout comme il voulait tout savoir d’elle. Alors il avait choisi un lieux particulier et il était pressé de voir les étoiles brillés dans les yeux d’Ally face à cette petite demeure en bord de plage. Bon, bien entendu, ce n’était pas modeste. Les Cohen ne faisaient pas dans la modestie, mais comparé à toutes les demeures que la famille possédait, celle-ci avait quelque chose de particulier. Peut-être parce que Benjamin s’y était souvent réfugié durant son adolescence. Peut-être qu’il voyait cette endroit comme le petit bout de paradis qui lui appartenait et qu’il voulait l’offrir à la seule personne qui le méritait.
C’était habituel chez lui. La vitesse était une passion qui le dévorait. Pourtant, il pouvait se méfier, car la mort avait déjà frapper plus d’une fois et pas que dans cette ville. Dans sa famille même, il avait vu son cousin affronter la mort à cause d’un stupide accident de voiture. Mais cela ne l’arrêter pas. Se retenir, ce n’était pas vivre. Et il appréciait sentir son volant vibrer alors qu’il accélérait. Il se sentait invincible. Il aurait pu penser à Ally aussi, à l’effet que cela aurait sur elle, mais Benjamin n’était pas doué pour penser aux autres dans des moments comme celui-ci. Il de focaliser sur la route, sur les battements de son cœur et parfois sur la voix envoutante d’Ally. Il était sérieux quand il disait qu’il y avait des chances qu’un changement physique transforme ses sentiments. Il n’était pas du genre à mentir et à faire croire à Ally qu’il serait tolérant quand il savait qu’il ne le saurait surement pas. Il était tout de même amusé par le sérieux de sa réponse alors qu’il reprit la parole pour lui dire qu’il pourrait l’être à la condition qu’il abandonne aussi. S’il se laissait aller aussi, il n’aurait aucune raison de lui en vouloir. Il aperçut le regard d’Ally se diriger vers son ventre, ce qui lui fit sourire. Il se tourna légèrement vers elle, soulevant un peu son tee-shirt. « - Tu trouves que j’ai grossi là ? » Clairement, l’apparition de ses abdos étaient la preuve que non. Il savait parfaitement qu’elle voulait entendre qu’il continuerait de l’aimer même si elle n’était plus totalement la même, mais visiblement, il était résolu à ne pas le dire. Il trouvait presque la discussion stupide, elle n’allait pas grossir avant des années et d’ici-là, elle aurait eu le temps de le détester. « - Exagère-pas. J’ai pas besoin d’un bonnet double D. Tu me suffit. Maintenant, tu sais que le sexe c’est très bon pour perdre du poids. Moi ça me dérangeait pas du tout de t’aider avec ça. » Il y avait un sourire coquin sur le visage, visiblement ravi à l’idée que les gens en arrivent là.
« - Aller, je suis beau. Où est le mal à s’en rendre compte et à le dire tout haut. Et, je sais que je suis pas loin de la perfection parce que même toi, tu n’as pas pu me résister. » Il taquinait Ally, d’ailleurs, dans sa course folle, il en profita pour se tourner une fraction de seconde vers elle. « - Mais tu me diras, tu dois pas être si loin de la perfection pour avoir réussi à m’avoir. » Ses paroles étaient sincère, lui-même étant étonné d’avoir ce côté mielleux.
Tyler. Il aurait sincèrement pu crier à l’idée de l’imaginer dans les bras d’Ally, mais non. Il essayait de prendre ça avec maturité, ce qui était étonnant. Ce n’était pas vraiment son genre, mais il se disait qu’il pourrait la reprendre plus tard. Pour l’instant, il se sentait bien et il ne voulait pas changer ça. « - hahaha ! Je te ferais une liste des détails pour distinguer les bons et les mauvais coups… » Il prit un virage assez rapidement, ce qui lui demanda de la concentration. « - Mais pas tout de suite. De toute façon, tu m’as moi. T’as pas besoin du manuel. » Autant dire qu’il ne savait pas du tout quel pouvait être sa réaction si jamais elle le trompait. Vraiment. En dehors d’une colère sans précédent, il ne savait pas ce dont il était capable si elle allait voir ailleurs. Une partie de lui-même voulait espérait qu’elle était fidèle, parce que lui, il ne pouvait pas l’être. Pas tant qu’il n’avait pas régler son problème numéro 1 et que coucher avec Naya permettait de garder sa couverture en ordre. De toute façon, Ally n’avait pas à savoir. Ce n’était qu’un détail. Il mettrait sans doute fin à sa relation avec Naya dès qu’il aurait obtenu ce qu’il désirait. Du moins, il le pensait. Il savait que rien n’était jamais facile avec Naya.
« - De toute façon, les princesses sa vomit des paillettes et des licornes, non ? » Il se tourna vers elle un moment avant de reprendre la parole et de regarder de nouveau la route. « - Je te préviens que je risque d’être dessus si c’est pas le cas. » Bien entendu, il savait que ce n’était pas réelle. Mais Ally restait sa princesse et il jouait toujours sur ça. Par contre, il était rassuré de savoir qu’il n’y avait rien eut entre elle et Tyler. Son imagination en profita pour établir des scénarios, tous plus drôles les uns que les autres. Il appréciait beaucoup Tyler, mais ce que lui disait Ally le faisait assez rire. Voilà des informations qu’il allait pour réutiliser. « - T’es jamais aller à un blind-test ? Peur de décevoir le type d’en face ? » Il était aussi assez content de son choix. Le muffin se faisait assez bien dévoré. C’était donc un win pour Benjamin qui finalement n’était pas si mauvais à offrir des cadeaux. « - J’y suis jamais aller. Par contre, ça m’étonnes pas qu’on lui ait posé un lapin. » Il marqua une pause, riant légèrement. « - Il a aussi une gueule à se faire poser des lapins. » Pauvre Tyler. C’était un chic type, mais c’était bon de pouvoir se moquer de lui. De toute façon, Tyler n’aurait pas hésité à faire de même avec Benjamin. Le policier en profita pour raconter comment il avait raconté le jeune homme, en restant bref et simple. Il fut assez surpris qu’Ally comprenne rapidement pourquoi il avait eu besoin de lait. Cela pouvait se lire sur son visage, il était clairement étonné alors qu’elle reprit la parole. « - Tu sais, je suis pas très branché MILF. » Il hausa les épaule, avant de reprendre. « - Mais pourquoi pas. Je veux un massage aussi. Tu crois que c’est possible ? »
Un léger sourire sur le visage, il conduisait toujours de façon complétement irresponsable et il ajouta qu’il n’avait pas vu Tyler depuis longtemps. Visiblement, rien ne pouvait l’arrêter. Il était à fond. Ally tenta de lui expliquer qu’il ne vivait plus ici, mais la conduite de son petit-ami venait de capter toute son attention. Il en profita pour se moquer, accélérer jusqu’à ce que ça soit clairement du suicide, sans pourtant perdre le contrôle de l’engin. Le sourire de Benjamin se faisait de plus en plus grand alors qu’ils étaient enfin sur l’autoroute. « - Tu as envie d’aller faire pipi ? Pourquoi tu y es pas aller avant ? Bon, tu peux te retenir je pense. On est pas loin. » Inutile de dire qu’il était pas rassurant, qu’il ne reprenait pas Ally sur le fait d’être en vie. Ca n’avait pas d’importance, il savait ce qu’il faisait. De toute façon, il allait bientôt ralentir. Il ne voulait pas l’embêter plus que ça et il comprenait qu’elle avait visiblement vraiment peur. « - C’est bon, regarde, je ralentis, je suis à la vitesse normal. » Elle était en colère, il pouvait le sentir. Mais il ne le prit pas mal, il pouvait comprendre. Sauf qu’il ne partageait pas du tout le même point de vue. De son côté, il trouvait qu’il n’y avait rien de mieux que d’affronter la mort en face. Et quand on est policier, c’est quelque chose d’assez courant. « - Aucune idée, y'a tout et n'importe quoi là-dedans. » Il prit une sortie en direction d’orange, avec une conduite plus prudente. Il but une gorgée d’eau avant de poser la bouteille dans une coin et de fouiner dans ses poches pour sortir une cigarette. « - Tiens, y’a pas mon briquet dedans ? » Clairement, Benjamin était le cliché du gars qui faisait tout pour se mettre en danger. La cigarette éteinte entre les dents, il attendit d’être sur une route droite pour allumer sa cigarette. Il ouvrit d’ailleurs légèrement sa fenêtre pour que la fumée trouve une direction. Quelques minutes plus tard, ils étaient le long de la plage, avant que Benjamin ne s’engage dans un quartier typique riche, où toutes les villas étaient espacés de plusieurs terrains. « - C’est la maison blanche, au fond, tu vois ? » Il jeta son mégot par la fenêtre, avant de se garer rapidement. L’endroit était camouflé par des arbres et un immense terrain sauvage. Le tout camouflé parfaitement le petit paradis qui se trouvait derrière. Pour l’instant, cela n’avait que d’une énième grande maison en bord de plage, légèrement laissé à l’abandon.
Pourtant, quand Ally allait faire le tour et descendre le petit escalier camouflé entre les plantes, elle allait se retrouvait devant un paysage magnifique. Une eau turquoise, un sable blanc, des plantes, des fleurs, une terrasse parfaitement clean, quelques galets blancs… La maison se situer au centre de deux falaises, l’espace était assez grand pour accueillir une cinquantaine de personne désirant bronzé dans la plus grande tranquillité. Naturellement, la bâtisse était en hauteur, il y avait donc u escalier – assez dangereux lorsqu’on est ivre – pour descendre vers la plage. Du balcon, il y avait une vue magnifique sur l’océan. « - Tu te sens mieux ? » Demanda Benjamin en se dirigeant vers Ally qui devait sans doute se demander ce qu’elle faisait ici. L’intérieur de la ville elle-même était chaleureuse et rustique, rien à avoir avec l’endroit où vivait Benjamin. C’était un lieu idéal pour passer l’été. C’était un lieu pour Ally. Benjamin savait qu’elle allait aimé cette endroit et une partie de lui était décidé à le lui offrir.
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| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Ven 11 Sep 2015 - 5:24 | |
| Lorsque Ben et Ally avaient réussi à se mettre sur un créneau pour ce soir-là, la blondinette s'était attendue à une soirée posée. Il fallait dire qu'aucun des deux ne chômait et que s'ils passaient finalement assez peu de temps ensemble pour un couple qui était ensemble depuis neuf mois, c'était bien parce que leurs horaires n'était pas des plus simples à gérer. Il était même assez courant que l'un soit de garde la nuit, alors que l'autre profitait de cette nuit complète pour rattraper sa dernière nuit de garde. Un espèce de jeu du chat et de la souris s'était installé entre leurs emplois du temps, mais ce n'était pas pour autant qu'ils ne se pliaient jamais aux demandes et aux besoins de leurs propriétaires respectifs. Il fallait dire que ces derniers savaient s'imposer et faire valoir leurs droits. S'ils devaient se voir à trois heures du matin, ils se pliaient volontiers à ces conditions. S'ils devaient se retrouver à six heures, entre les gardes de chacun d'eux, alors, pas de problème. Il fallait bien offrir au café une raison de vivre. Ce jour-là, pourtant, comme ça leur arrivait heureusement régulièrement, ils n'avaient pas eu besoin de défier les lois du sommeil. Ils se retrouvaient de jour, comme un couple normal, et si Ally était enchantée à l'idée de ne pas avoir à se presser pour profiter de son amoureux, elle en avait oublié de réfléchir au programme qui les attendaient. En réalité, ils allaient sans doute manger un bout ensemble, peut-être aller voir un film, puis rentrer chez l'un ou l'autre pour se retrouver sous les draps, comme ils savaient si bien le faire. Ally avait d'ailleurs pris un malin plaisir à choisir sa lingerie, ce matin. Elle avait choisi un ensemble dont elle avait fait l'acquisition la semaine précédente avec pour seul objectif ce sourire qui illuminerait le visage du propriétaire de celui qui allait devenir le héros du moment : Benny Junior. Malgré tous ces plans qu'elle s'était imaginée, elle avait à des années lumières de penser qu'il lui ferait découvrir encore un peu plus son univers. Elle se moquait bien de toutes ces propriétés et de cet argent qui semblait régir le monde de cette famille qu'elle ne connaissait qu'au travers des paroles de Cohen, mais il fallait dire qu'une petite évasion de temps en temps ne lui faisait pas de mal. Elle ne pouvait pas cracher sur les conforts que permettait l'argent. Elle ne serait pas contre privatiser Disneyworld pour son anniversaire, par exemple -six décembre, d'ailleurs, juste comme ça. Une petite escapade de temps en temps lui permettait d'échapper à son quotidien, et il fallait dire que pour cela, elle avait choisi le plus inventif des amoureux. Par contre, et elle s'en rendait compte régulièrement, elle n'avait pas choisi le meilleur des conducteurs...
Elle avait pourtant été bien amadouée. Il savait s'y prendre pour la faire taire : un muffin ou des sushis pour lui couper l'envie de parler, et le tour était joué. Et c'était encore plus efficace en la faisant crouler sous ces déclarations d'amour qui leur étaient propres. « Tu trouves que j’ai grossi là ? » Il n'attendait pas vraiment de réponse, de toute façon, il était tellement convaincu de la négative qu'elle aurait pu lui prouver qu'il avait pris trente kilos, il lui aurait ri au nez. « Pose pas les questions dont t'as peur des réponses... » Bien sûr que non, il n'avait pas grossi. A force de courir pour éviter les œufs sur les trottoirs de Pacific Lane, il ne pouvait que gagner du muscle, de toute façon. Ah, tiens... rien que de penser aux muscles qui se dessinaient sous son tshirt, elle se sentait toute chose... « Exagère-pas. J’ai pas besoin d’un bonnet double D. Tu me suffis », avait-il repris avec amour, douceur et attention. « Ohh, tout ce qu'une femme aime entendre... », dit-elle en prenant un air rêveur, non sans complexer quelques instants sur sa plastique qui, il fallait bien le dire, manquait cruellement de reliefs. « Maintenant, tu sais que le sexe c’est très bon pour perdre du poids. Moi ça me dérangeait pas du tout de t’aider avec ça. » Ils échangèrent un regard malicieux avant qu'elle ne s'offusque. « Quoi ? Maintenant ? » Puis elle marqua une pause avant de répliquer, avec un peu de retard. « Eh mais tu me trouves déjà grosse ? Tu sais que si je perds du poids, là, les jumelles vont être les premières à passer à la trappe ? » Elle jeta un coup d'oeil effaré à sa poitrine, qu'elle cacha d'un geste du bras. Mais la bataille ne s'arrêtait pas là. « Allez, je suis beau. Où est le mal à s’en rendre compte et à le dire tout haut. Et, je sais que je suis pas loin de la perfection parce que même toi, tu n’as pas pu me résister. » Mordant dans son muffin, elle articula un difficile « même moi ? » Ouais, même elle. Dit comme ça, c'était plutôt bon signe pour elle. Et lui aussi semblait avoir remarqué qu'il avait lâché un semblant de compliment à son égard. « Mais tu me diras, tu dois pas être si loin de la perfection pour avoir réussi à m’avoir. » Elle laissa son crâne se poser sur l'appuie-tête du siège alors qu'elle lui jetait un regard aussi attendri qu'amusé. « Essaie "la perfection". Je suis la perfection, c'est tout, pas la peine de tourner autour du pot. T'es tombé devant moi comme comme un diabétique devant un stock d'insuline. » Et ouais, moment de faiblesse pour Cohen, moment de victoire pour Ally. Autant le savourer, d'ailleurs, parce qu'elle ne tarderait pas à subir les aléas de la conduite de Benjamin. « Hahaha ! Je te ferais une liste des détails pour distinguer les bons et les mauvais coups… » reprenait-il alors qu'ils parlaient de Tyler. Elle arqua un sourcil, se demandant de son côté si elle avait établi des critères de bons ou de mauvais coups de son côté, inconsciemment. Elle avait toujours du avoir un faible pour le même genre d'hommes, bien sûr, mais est-ce que c'était lié à ce qu'elle en espérait au lit ? « Mais pas tout de suite. De toute façon, tu m’as moi. T’as pas besoin du manuel. » Bien sûr. Bien tenté. « AH ! C'est ça, ouais ! » Elle se redressa légèrement. « Jsuis sûre que t'en sais rien, en fait tu t'es tapé des filles qui faisaient l'étoile de mer et t'as aucun sens de l'évaluation des capacités sexuelles à l’œil nu ! » Elle marqua une pause avant d'ajouter : « t'as pas répondu à la question... t'avais deviné au premier coup d'oeil que j'étais une bombe sexuelle ? » Elle lui lança un sourire coquin, se rappelant quelques instants plus tard que leur première rencontre s'était faite autour d'un cadavre suspect, à la morgue. Ouais, bon, s'il avait ce genre de pensées dans des situations pareilles... et bien c'était qu'il était son âme sœur.
Mais les plaisanteries n'allaient plus durer très longtemps. Ben venait d'annoncer la couleur en lui interdisant de vomir, mais elle n'y voyait toujours aucun signe d'alarme. « De toute façon, les princesses ça vomit des paillettes et des licornes, non ? » Elle tourna la tête brusquement vers lui pour lui répondre, très sérieuse. « Il y a différentes catégories de vomis chez les princesses. C'est pas parce que je suis une princesse que j'ai pas un estomac sensible, moi aussi. Et il connait parfaitement le chemin de retour quand quelque chose lui plait pas. » L'air de rien, son regard se porta à nouveau sur la route, alors que lui posait à son tour un regard étrange sur elle. « Je te préviens que je risque d’être dessus si c’est pas le cas. » Ally sourit, malicieuse, sans quitter la route du regard. « Sur quoi ? La princesse ? » Et, très satisfaite de sa réponse, elle mordit une nouvelle fois dans son muffin double chocolat, fidèle compagnon de l'instant qui était témoin de toutes ces répliques dont ils étaient devenus les spécialistes. Mais, encore une fois, les choses n'allaient pas en rester là. Cohen reprenait déjà. « T’es jamais allée à un blind-test ? Peur de décevoir le type d’en face ? » Gloups. Il ne méritait pas la lingerie qu'elle s'était achetée. « J'étais célibataire, pas désespérée, merci bien. T'es déjà allé à un blind date, toi ? Oh, remarque... Avant que ta princesse -MOI- vienne te sauver, t'aurais bien eu le profil... » En réalité, si Ally en savait très peu sur les conquêtes qu'il avait du enchaîner depuis son divorce, c'était peut-être bien parce qu'elle n'avait pas cherché à en savoir plus. Il avait du être un nid à MST, son Cohen. Benny Junior avait du en voir de toutes les couleurs -et c'était le cas de le dire, d'ailleurs. Mais elle ne voulait pas en savoir plus. Rien que de l'imaginer avec une autre femme, même si ce qui s'était passé entre eux était bref et spontané, la rendait malade. L'idée de le savoir marié quelques années dans le passé ne lui faisait pas le même effet : cette femme-là, aussi connasse ait-elle pu être, il l'avait aimée. C'était elle, Ally, la suivante, et, elle l'espérait, la dernière qu'il voudrait à ses côtés de cette façon-là. Pas forcément avec un contrat qui lierait la richesse des Cohen à la pauvreté d'une Ally sans famille et avec des alliances qui leur coûterait la peau du cul, mais juste... juste entre eux. Oui, étrangement, parfois, elle repensait à ce qu'il lui avait dit au sujet des enfants. Et, aussi idiot que ça puisse paraître, et sans doute avec l'idée de devenir marraine qui ne traînait jamais loin d'elle, elle espérait que maintenant, au moins de temps à autres, lorsqu'il pensait à un avenir et à son envie de devenir père, il la considérait dans l'équation. Et ouais, c'était ridicule, hein ? « J’y suis jamais allé. Par contre, ça m’étonne pas qu’on lui ait posé un lapin. Il a aussi une gueule à se faire poser des lapins. » Ally rit en écho. « Sérieux, t'es jamais allé à ce restau de coincés du cul ? Tu m'étonnes, là... » le taquina-t-elle avant de continuer, « et moi, ça t'étonne pas non plus qu'on m'ait posé un lapin ? » Elle ne savait même plus avec qui elle aurait bien pu avoir rendez-vous. Un mec, sans doute, avec qui elle avait du coucher quelques jours plus tôt et de qui elle avait du accepter une invitation pour se donner bonne conscience, un truc de ce genre-là. Ou peut-être devait-il lui annoncer qu'il était porteur du VIH et était-il mort avant d'en avoir eu l'occasion. Han, et si elle était porteuse du VIH ? Coucou, Cohen...
Ce qui se passa ensuite la surprit au plus haut point. Alors qu'une fois de plus elle le vannait, elle lut sur son visage une réaction bien différente de toutes celles qu'elle lui avait connues jusque-là dans ce genre de situations. Elle explosa de rire, ravie d'avoir touché dans le mille. « Tu sais, je suis pas très branché MILF. » Il prenait un air décontracté qui ne la trompait pas. Elle s'était accoudée, se rapprochant de Cohen, l'air de rien, en lui jetant de petits coups d’œils entendus. « Mais pourquoi pas. Je veux un massage aussi. Tu crois que c’est possible ? » A nouveau, elle le regardait. Elle avait porté son index à sa bouche, et le laissa voguer sur sa lèvre, non sans jeter un regard brûlant au blond. « Je serai tout ce que tu veux et je te ferai tout ce que tu veux, Benjamin Cohen. » Sa main cessa de jouer avec sa lèvre pour doucement se poser sur le levier de vitesses, avec lequel elle s'amusa quelques instants. « Tout ce que tu veux. Chocolat chaud ou non. »
Mais ce moment fut de courte durée. Il ne fallut que quelques instants supplémentaire à Ally pour réaliser la vitesse à laquelle ils roulaient à présent, et à la tête qu'elle faisait à présent, on pouvait facilement deviner que ça ne lui plaisait pas vraiment. Elle ne comprenait pas le besoin que Cohen avait de rouler si vite, et surtout, pourquoi il la forçait à subir une telle torture. Il connaissait sa peur de la route, pourtant, et les souvenirs qui y étaient liés. Elle paniquait, lui souriait, satisfait de l'effet que la vitesse semblait faire ressentir à la blonde. « Tu as envie d’aller faire pipi ? Pourquoi tu y es pas allée avant ? Bon, tu peux te retenir je pense. On est pas loin. » Elle le fusilla du regard. La situation ne la faisait plus rire. Et comme d'habitude, il allait ignorer ses remontrances, mais comme d'habitude, aussitôt sortie de la voiture, elle lui aurait -presque- pardonné. « C'est aux risques et périls de ton intérieur cuir », lâcha-t-elle faiblement, accrochée à son reste de muffin comme une huître à son rocher. Au bout de longues minutes qui parurent interminables au médecin, il finit par quitter l'autoroute et de fait, par ralentir. « C’est bon, regarde, je ralentis, je suis à la vitesse normale » la rassura-t-il alors qu'elle reprenait son souffle, se rendant seulement compte qu'elle avait été dans un drôle d'état d'apnée pendant un moment. « Merci », dit-elle froidement avant d'ajouter : « La prochaine fois, je préférerai encore traverser le comté en trottinette ». Ils partageaient bon nombre de points communs, d'irresponsabilités et de coups de folie, mais ne seraient jamais d'accord sur cette folie-là. Il lui fallut pourtant quelques instants pour son attention soit reportée sur autre chose. Quelque chose qui, pour le coup, n'avait rien à voir avec ce qui venait de se passer. « Aucune idée, y'a tout et n'importe quoi là-dedans. » Super, maintenant il fouillait ses poches en conduisant. « Tiens, y’a pas mon briquet dedans ? » Levant les yeux au ciel, la jeune femme se pencha vers la boîte à gants. Le muffin était bien installé dans son coin, en sécurité, et elle fouillait pour trouver un briquet, qu'elle brandit fièrement dans la direction de Cohen sans oublier pour autant les enveloppes qui avaient attiré son attention. Elle le laissa tirer quelques lattes, puis attrapa la clope pour la porter à ses lèvres. « Toute façon à ce rythme-là on est partis pour mourir aujourd'hui, alors onze minutes en moins à vivre... » s'expliqua-t-elle, s'adossant à nouveau à son fauteuil, sans quitter des yeux la boîte à gants encore ouverte. Il lui fallut une introduction de Benjamin aux environs pour qu'elle se rende que d'une part, il avait récupéré sa cigarette, et que, d'autre part, ils se rapprochaient encore des côtes océaniques. « C’est la maison blanche, au fond, tu vois ? » Ally fronça les sourcils, se concentrant sur la jolie maison qui se dressait à l'horizon, oubliant au passage les fameuses lettres qui étaient pourtant prêtes à l'accueillir. Quelques instants plus tard, il avait garé sa voiture devant la villa, et Ally réalisait à peine où il l'avait emmenée.
Fébrilement, elle ouvrit la porte de la voiture, attrapa son muffin, et lança un dernier regard furtif aux lettres. Elle aurait tout loisir d'y réfléchir au retour, car, malgré ses menaces, elle savait d'ores et déjà qu'elle ne rentrerait pas à Huntington Beach en trottinette -ne serait-ce que parce qu'elle n'en avait pas dans son sac. Elle claqua la porte et s'adossa quelques instants à la voiture, admirant l'immense villa qui se dressait devant eux. La nature semblait avoir repris ses droits sur les lieux, ce qui leur donnait un charme qu'aucun don d'architecte ne saurait imiter. Elle resta ainsi quelques instants, terminant patiemment son muffin en reprenant ses esprits, puis laissa glisser le papier gras qui entourait le muffin dans son sac à main, qui, le pauvre, ne faisait que regorger de déchets du genre. Elle avait repéré un petit escalier, à gauche de la maison. Elle lança un regard malicieux et très bref à Cohen, puis se dirigea vers l'escalier de pierre, perdu au milieu de la végétation. Elle le descendit prudemment, admirant au passage la verdure qui semblait avoir repris le contrôle des lieux. Une dizaine de mètres plus bas, le paysage qui s'offrait à elle était idyllique. Elle ne s'était jamais imaginée qu'une telle plage pouvait exister en Californie. C'était calme, c'était beau, c'était parfait. A droite, au-dessus d'eux, la villa s'étendait sur plusieurs étages, imposant sa splendeur au terrain qui, de son côté, regorgeait de richesses plus belles encore. Timidement, elle s'avança sur la pierre, puis posa un pied dans le sable, puis l'autre. Ses baskets hurlaient au scandale, mais elle s'en moquait. Elle regardait l'Océan, et, ici, il avait quelque chose de beaucoup plus mystique que le long de ses plages étouffées par les touristes et les habitants en mal de bronzage. « Tu te sens mieux ? » Elle se rendit subitement compte qu'elle n'avait pas vraiment fait attention jusque-là : l'avait-il suivie depuis la voiture ? Bon, visiblement, oui. « Un peu », dit-elle simplement. « Mais si tu me refais le même coup pour le retour, c'est ceinture pendant une semaine. » Elle laissa tomber son sac sur le sable, puis, dans un équilibre précaire, enleva ses chaussures l'une après l'autre, remonta son jean jusqu'aux genoux et noua son tshirt sous sa poitrine. Elle courra vers l'eau et s'arrêta brusquement devant pour y tremper un premier orteil. « Alors, bébé Cohen, t'as peur ? » lança-t-elle à l'attention de son copain. Elle avança doucement dans l'eau, et, rassurée par la température, s'apprêta presque à plonger entièrement avant de se rappeler que sa lingerie ne supporterait probablement pas d'être transformée en maillot de bain. Et puis, son copain n'en avait pas encore profité, quel gâchis ce serait... car après tout, il la méritait, sa vue imprenable sur une Ally en lingerie rouge et coquine. Il venait de lui faire l'un des plus beaux cadeaux qu'on lui avait jamais fait, et elle avait oublié ses excès de vitesse, ses mystérieuses lettres et le fait qu'elle ne faisait pas un double D.
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| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Lun 28 Sep 2015 - 20:07 | |
| Finalement, il connaissait assez bien Ally pour savoir comment évitez-les discussions pénibles. Mais de toute façon, les conversations avec la jeune femme ne l'étaient jamais et le plus souvent les heures défilées sans que Benjamin ne s'en rend réellement compte. Il n'avait pas besoin de s'inquiéter de comment ses journées allaient se passer. Il n'avait clairement jamais d'appréhension lorsqu'il allait à sa rencontre. Par automatisme, il se doutait qu'il y trouverait un bonheur qu'on lui avait souvent refusé. C'est vrai, il pouvait être quelqu'un de bien avec elle. Pour Ally il était capable de se transformer en véritable prince charmant. Elle lui donnait la force de rester du bon côté, d'être à la hauteur de ce qu'elle méritait. Lorsqu'elle n'était plus à ses côtés, il se sentait comme vide. De nouveau a la case départ. Il n'était pas encore prêt à être totalement ce dont elle avait besoin. Le moment venue, il savait qu'elle finirait par le trouver faible. Qu'elle le haïrait pour le mal qu'il causait, pour la peine qu'il allait lui infliger. D'une façon ou d'une autre, ils avaient leur propre façon de se dire qu'ils s'aimaient. Bien que la discussion tournaient autour du poids et de la possibilité que Ben n'aime plus Ally si elle prenait 36 kilos, il arrivait à garder en tête qu'il se dirigeait vers un lieu paradisiaque. Un endroit dont beaucoup rêverait. C'était ça, leur rendez-vous pour la soirée. Le but de cette rencontre. Ils avaient beau avoir beaucoup de choses à faire avec leur métier respectif, Benjamin savait profité des moments qui n'appartenaient qu'à eux. Quelque part, il essayait de rendre ces instants inoubliables. Comme si c'était important pour lui qu'Ally puisse se raccrocher à des souvenirs à la limite de la perfection. Ou alors c'était des souvenirs qu'il voulait se garder à lui-même. Un moyen comme un autre de ne pas oublier ce qu'il avait eu un jour.
« - Non, pas maintenant. » Il riait, de bon cœur, tout en continuant de fixer la route et de ne pas trop se perdre dans le regard d'Ally. Il ne la trouvait pas grosse. Loin de là. Il n'avait pas besoin de plus pour être bien avec elle, puisqu'à ses yeux, elle était parfaite. Certes, comme la plupart des autres hommes, il aimait un bon décolleter et des fesses bien rondes, mais cela ne changeait rien au fait qu'il aimait Ally. De plus, il n'avait pas envie qu'elle change pour lui, qu'elle se transforme en bimbo simplement pour lui faire plaisir. Ce n'était pas son genre. Par contre, il était du genre à se vanter. À admettre facilement qu'il était beau et qu'il plaisait. Il en profita pour complimenter Ally et essayait de lui dire qu'elle devait surement être parfaite pour l'avoir fait craquer à son tour. Les femmes qui lui couraient autour, ce n'était pas nouveau. Il y en avait énormément ! Mais personne ne l'avait attiré comme elle l'avait fait. « - Ouh, j'en connais une qui va pas s'arrêter avant un bon moment. Je suis dans la merde. » Ally avait saisi une opportunité et elle s'en était emparé avec brio. Mais Benjamin allait répliquer, d'une façon ou d'une autre. Que ça soit par la parole ou par le geste, il trouverait un moyen de gagner la partie. Comme toujours.
« - Essaye plutôt – tu t'es tapés la moitié des bombes de la ville et donc, tu connais à ceci près 99% des positions au lit qui garantisse un plaisir maximum. » Il se tourna vers Ally. « - Crois-moi, personne ne résiste à l'uniforme. Je suis certain que je peux t'apprendre deux ou trois trucs, Princesse. » Ce n'était pas forcément une bonne idée de dire qu'il avait eu une vie sexuelle très active. Il ne déconnait pas en plus, il avait vraiment l'impression d'être passé sur la plupart des jolies femmes de la ville. Il fallait voir les choses en face, il avait été célibataire pendant un bon moment depuis l'annulation de son mariage. « - T'étais pas vierge ? » Il prit une mine offusquée avant de rire légèrement. Il l'avait tout de suite trouvé attirante dans sa blouse blanche. Il faut dire qu'Ally était jolie. Même en tenue de travail, des gants pleins de sang et les cheveux attachés en arrière pour éviter de les avoir dans la gueule. Elle restait belle, c'était assez naturel chez elle et c'était ce qui plaisait à Benjamin.
« - Non, mais j'ai déjà accompagné un ami à un blind-test. Magique. » Le genre de soirée drôle que Benjamin n'avait pas voulu rater. Il n'avait fait qu'accompagner un collègue, s'installant à la table juste à côté pour intervenir si tout se passer mal. La première fille qui arriva était trop ronde pour son ami qui cherchait une femme du type basique. Elle avait d'ailleurs commandé trois plats, ce qui valut une intervention de la part de Benjamin. Il était donc apparu en gros lourd du coin. Le ridicule ne tuer pas, comme on disait ! Il s'était donc fait passer pour un ex ce qui avait fait fuir l'inconnue. La deuxième fille était incroyable ! Belle, grande, intelligente. C'était donc un win. Au début. Facilement irritable, elle s'était emportée quand – selon elle – sa crème brûlée n'était pas assez brûlée. Finalement, le troisième rendez-vous s'était avéré être le meilleur. Une fille assez simple, prof dans un lycée, qui avait simplement décidé de se lancer pour changer sa façon de faire. Aujourd'hui encore, ils étaient en couple. D'ailleurs, n'était-elle pas tombé enceinte ? Benjamin fronça les sourcils en pensant à tout ça. « - Tu me crois si je te dis que mon pote est toujours avec la meuf qu'il avait rencontrée ? Les princesses ça aime bien ce genre d'histoire non ? » Il haussa les épaules. À une époque, il était presque devenu romantique lui-même. Il s'était imaginé que ce qu'il avait vécu et ressenti était la preuve que le grand amour existé. Depuis son mariage, il avait arrêté d'y croire. Il ne s'était pas attendu à croiser le chemin d'Ally, ce qui l'avait conduit à ressentir de nouveau des sentiments qu'il ne pouvait contrôler. Au fond ce n'était pas plus mal. Peut-être que ce qu'il avait vécu avant était nécessaire pour pouvoir en arriver là aujourd'hui, mais ce n'était plus pareil. Il aimait Ally, énormément, mais une partie de lui-même envisagerait toujours la fin avant qu'elle soit là. « - Heureusement qu'on t'a posé un lapin. » Il resta concentré sur la route, sans regarder la jeune femme. « - Ce que je veux dire, c'est que c'est mieux comme ça. Pas besoin de retourner le passé à chercher des explications. Puis voit le côté positif. Tu t'es fait un ami. »
Elle était en train de le chauffer là ! En plein milieu de la route. Et il se faisait avoir comme un novice. En même temps, elle savait s'y faire quand même. Elle y allait à fond. « - Stop, stop… » Il essaya de se concentrer sur la route plutôt que de regarder Ally qui était incroyablement sexy d'un coup. « - Arrête ça ou on va direct faire un accident et là je te garantis que je dirais que c'est ta faute. » Un sourire sur le visage, il glissa le regard vers Ally une fraction de seconde avant de se focaliser de nouveau vers la route. « - Dans tous les cas, chocolat chaud. » Il s'amusait d'avance de ce que pourrait être une vie entière à ses côtés. S'il y avait bien quelqu'un avec qui Benjamin espérait finir ses jours, c'était elle. Pourtant il savait qu'à part aujourd'hui, ils n'auraient pas réellement l'occasion de se retrouver à vieillir ensemble. Benjamin n'était pas du genre à prévoir ce genre de choses, à imaginer l'avenir. Il avait la sensation qu'il faisait partie de ceux qui mouraient jeunes et cela ne le dérangeait pas plus que ça. Il ne voulait pas vivre vieux. Il avait du mal à se visualiser sur une chaise roulante, à regarder le temps passer. C'était mieux de mourir et d'en finir avant d'arriver à ce stade-là. L'idée d'être assis à 90 ans avec Ally dans un jardin n'avait rien de déplaisant par contre. Un peu comme dans les films, où deux âmes-sœurs se remémoraient le passé dans une séquence nostalgie à vous faire pleurer. À une époque, Benjamin aurait tout donné pour vivre ce moment. Pour vivre jusqu'à cet instant précis. Aujourd'hui il savait que cela ne servait à rien de croire à ce genre de choses.
Il était égoïste il le savait. L'impact que la vitesse et la route avaient sur Ally passait inaperçu dans l'esprit de Benjamin trop occupé à se faire plaisir avant toute chose. Il ne le faisait pas exprès, il avait grandi et appris à être ainsi. Mais Benjamin n'était pas idiot et son rôle n'était pas de faire du mal à Ally, par conséquent il profita d'une sortie pour ralentir et prendre un rythme normal. « - Pas certain que tu t'en sortes vivante sur l'autoroute en trottinette. » Et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Avec Matthew, ils en avaient fait des bêtises dans le genre. Il senti que c'était le moment idéal pour une cigarette et profita de la lenteur de sa voiture.
« - Mais non, on ne va pas mourir aujourd'hui, dit pas de bêtise. » Une main au volant, l'autre avec la cigarette, Benjamin conduisait comme si la route lui appartenait. Ils n'étaient vraiment plus très loin de la maison de vacances dans laquelle il avait grandi. Il y avait là tellement de souvenir et d'émotion que Benjamin avait hâte que la jeune femme découvre l'endroit. Une fois garé, il sortit rapidement laissant à Ally le temps d'admirer l'endroit. Amusé, il lui laissa le temps de descendre et d'admirer la vue puis de gouter au sable blanc. Il connaissait par cœur cet endroit. Il connaissait les cachettes les plus absurdes au grenier qui contenait des objets datant d'avant sa naissance. Il retira d'ailleurs ses chaussures avant de descendre l'escalier, sachant parfaitement où cela l'emmènerait. Tout d'un coup lui semblait futile en comparaison à l'endroit où il se trouvait. C'était magique et l'effet que cela produisait en lui donnait à l'endroit un visage tout à fait unique. Il laissa ses chaussures sur une des chaises longues avant de rejoindre Ally qui était encore silencieuse. « - Promis, je conduirais comme un vieux papi. » Les mains dans les poches, il affichait son sourire le plus sincère. Celui qui prouvait que plus aucun masque ne le camouflé du monde. Très vite, son regard se reporta sur l'horizon et le bruit des vagues alors qu'Ally se préparer à aller dans l'eau. Du moins à découvrir que la température était agréable.
« - Jamais. » Il laissa tomber ses vêtements, ne gardant que son boxer de marque. Il fonça ensuite sur Ally, l'attrapant par la taille pour la soulever avant de la jeter dans l'eau tout entière. Il sauta ensuite à son tour, nageant quelques mètres avant de ressortir de l'eau et de plaquer ses cheveux en arrière. Il repéra ensuite Ally et se dirigea vers elle. « - Alors, tu aimes ? Dis-moi que tu aimes. » Il était sérieux, mais son sourire aurait pu porter à confusion. Il faut dire qu'il savourait à la fois le fait d'être dans l'eau, d'être loin du boulot et d'être aussi près d'une femme aussi extraordinaire. Comme il avait pied, il toucha le sol sans peine, se relevant légèrement pour sortir de l'eau. La moitié de son buste restait tout de même dans l'eau salée, mais il faisait beau et Benjamin n'avait pas froid. « - Tu sais, j'ai grandi ici. » Il se laissa tomber en arrière tout en agitant légèrement les bras pour flotter. « - Tu vois l'olivier là-bas. Je me suis cassé le bras en montant dessus. » Il se souvenait encore de la crise qu'avait faite sa mère en le voyant par terre. Il en riait presque. « - C'est l'endroit que je préfère dans le monde. Vraiment. Et pour pas me vanter, j'trouve que ça se ferait un chouette château pour une certaine princesse, non ? »
Il se tourna vers Ally, un léger sourire sur les lèvres. « - Je suis sérieux tu sais. Tu es ici chez toi. Cette villa t'appartient autant qu'elle m'appartient. C'est ça, la vraie surprise. » Il fit signe, en pointant du doigt la table qui était dehors. Il y avait sur celle-ci un petit paquet violet, posé en hauteur sur une boîte en carton. Si la boîte en carton était vide, le petit paquet violet contenait un double des clefs, de la porte d'entrée au coffre qui se trouvait dans la chambre principale. Elle ne manquerait jamais de rien ici, il le savait, mais surtout, elle pourrait venir à sa guise et quand bon lui semble. Ce n'était pas une proposition de cohabitation. Il ne demandait pas à Ally de venir vivre chez lui, c'était autre chose et quelque part ça avait une plus grande signification pour Benjamin. C'était peut-être même beaucoup plus important à ses yeux que faire des omelettes tous les matins chez elle. Il s'était complètement tourné vers Ally désormais, la fixant droit dans les yeux, se rapprochant avec lenteur. Il profita du silence pour se pencher vers elle et l'embrasser, son visage dans ses mains tièdes. Un long baiser, lui donnant presque envie de rester là jusqu'au coucher du soleil. Il s'écarta pourtant, un sourire malin sur les lèvres, reculant doucement. « - Tu viens, Princesse ? Il y a des sushis dans le frigo. » Il ria tout en courant vers les chaises longues d'où il tira une serviette. Il se sécha rapidement les cheveux et le reste du corps avant de regarder Ally.
« - Je vais te chercher de quoi te changer, sinon tu vas attraper froid comme ça. » Il posa la serviette tout en se dirigeant vers l'intérieur. « - Même si la vue me déplaît pas du tout… » Il lança un coup d'œil derrière lui, ajoutant un clin d'œil à la jeune femme. Mauvaise démarche, il manqua de tomber, mais se rattrapa rapidement. Il eut alors un fou rire provoquer par sa soudaine maladresse. « - Tu n'as rien vu ! » Il traversa la grande cuisine avant de monter à l'étage et de fouiner à la recherche d'un vêtement qui aurait trainé là. Ally n'avait pas vraiment le choix, elle allait devoir porter quelque chose appartenant à sa mère. L'idée lui donna des frisons, mais mieux valait ne pas y penser. Il préféra finalement opter pour un peignoir blanc. Sortant par la fenêtre de la chambre du dessus, il regarda Ally en bas. « - ça te va, ça ? » Il sortit le peignoir par la fenêtre, tout en regardant Ally. Il laissa tomber l'objet en tissu avant d'aller dans son ancienne chambre et d'attraper un tee-shirt. Soudain, il se rappela de quelque chose. Il descendit rapidement, retrouvant Ally dehors. Il s'arrêta au pas de la porte, demandant : « - Dis, j'ai pris deux bouteilles de vin, je les ai laissés dans le coffre. ça te dérange d'aller les chercher ? Je m'occupe de sortir la bouffe en attendant. » Son sourire se fit plus grand et il rajouta : « - J'ai de la sauce soja. C'est ça qu'il faut, non ? » Benjamin n'était pas suicidaire. Il avait prévu autre chose pour lui. Pas certain que des sushis comblent son estomac.
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| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Lun 5 Oct 2015 - 4:05 | |
| « Non, pas maintenant » refusa Cohen en riant. Pas de sexe dans la voiture, donc. Sûrement qu'il avait peur d’abîmer les fauteuils -en tout cas, ce n'était sûrement pas de l'accident dont il pouvait avoir peur. Mais ils étaient bientôt arrivés à se vanter de leurs anciennes conquêtes -une tradition qui se faisait rare dans beaucoup de couples, il fallait bien l'avouer. A croire qu'il n'y avait qu'eux deux pour trouver un attrait certain à l'établissement d'un tableau de chasse, sachant pertinemment qu'ils représentaient chacun la dernière tête ajoutée au palmarès de l'autre. « Essaye plutôt – tu t'es tapé la moitié des bombes de la ville et donc, tu connais à ceci près 99% des positions au lit qui garantisse un plaisir maximum. » Bon, d'accord, pour tout dire, peut-être qu'Ally commençait à ressembler à toutes ces personnes en couples, qui, classiquement, s'imaginent et espèrent être les seules à avoir jamais réellement compté aux yeux de leur partenaire. Ally avait toujours su qui était son copain. Elle savait pertinemment qu'il avait du donner son nom à des maladies sexuellement transmissibles, et qu'il devait encore avoir le numéro de toutes les filles les plus canons du coin enregistrés dans son portable. Mais elle n'avait pas le choix; elle s'était faite avoir, elle s'était laissée berner. Elle était amoureuse de lui, envers et contre tout. Et elle était tombée sous son charme en connaissant ses travers; peut-être même qu'elle avait eu ce drôle de syndrome du sauveur dont elle avait tant entendu parler sans jamais y croire. Elle qui s'était jetée à corps perdu dans cette relation n'osait pas s'imaginer l'image de Benjamin avec une autre femme, même si leurs relations avaient été physiques et ponctuelles. La seule autre femme qu'elle tolérait dans la vie de Cohen était son ex-femme; parce qu'elle n'avait pas été digne de confiance, et qu'elle avait des tas de choses à lui reprocher. Par contres, toutes ces bimbos qu'il avait enchaînées lui faisait peur. Cependant, elle n'avait pas son mot à dire. D'une part, parce qu'elle connaissait cette part de lui depuis le début, et d'autre part parce qu'elle avait été aussi séductrice que lui. Ce qu'ils vivaient là, ensemble, tous les deux, sortait des relations consensuelles, habituelles, traditionnelles, usuelles. Ally entrait dans quelque chose de sérieux, de tout nouveau, auquel elle ne voulait pas ôter le charme de cette spontanéité qui les avait liés dès le rencontre, dans les sous-sols lugubres de l'hôpital consacrés à la vie après la mort. Et avec le bonheur que cette euphorie amoureuse apportait, elle amenait également cette drôle de chose qu'était la jalousie, l'envie de savoir son compagnon tout à soi. Ally n'était pas de nature très jalouse et possessive ; en réalité, elle n'avait jamais eu à faire à ce genre de cas de figure auparavant. La relation la plus sérieuse qu'elle avait eue avec Benjamin était celle, ambiguë, qu'elle avait partagée avec Cooper. Les choses avaient fini d'une drôle de façon entre eux, mais la jalousie n'était jamais entrée en jeu, parce qu'à aucun moment il n'avait été de question de quelque chose de sérieux. Lui avait sa copine, et elle avait... et bien, elle avait son pénis, de temps à autres, dans la salle de garde, et ça lui allait très bien comme ça. Elle se moquait de le savoir avec une autre, comme elle s'était moqué de ces hommes qu'elle avait ramené chez elle pendant toutes ces années. Elle s'assurait juste que leur profil psychologie semblait loin de correspondre à celui d'un sociopathe, et c'était tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Là... là, les choses étaient différentes. Là, s'imaginer Cohen avec une blondasse d'un mètre soixante-quinze aux mensurations et à la plastique parfaites lui faisait froid dans le dos. Mais elle ne l'avouerait jamais, oh non... parce qu'ils étaient ensemble, et que le passé ne comptait plus. C'était ce qu'ils s'étaient promis : qu'ils s'épauleraient, qu'ils se répareraient, qu'ils tiendraient debout ensemble. Alors, le passé n'avait plus guère d'importance, en réalité. « Tous les femmes sont différentes, tu sais, et rien que de penser l'inverse te fait perdre pas mal de points. Mais bon, t'as compris que j'étais clitoridienne, et tu sais y faire avec mon mini-Ally, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir. » Et merde, dans tout ça, elle avait laissé échapper un compliment. Et puis, un compliment du type sexuel, en plus. Il n'allait pas s'en remettre. Ou si ça se trouve, pire, il allait reposer sur ses lauriers, et son clitoris allait s'ennuyer pendant un moment. Non, n'y pensons pas. « T'étais pas vierge ? », finit-il par répondre, choqué. « C'est pas parce que t'as deviné mes capacités sexuelles en un coup d'oeil que j'étais pas vierge à ce moment-là. Tu m'as pris ma fleur... » Elle le regarda de son petit minois, faisant une grimace délicate qu'elle espérait attendrissante. Elle ne se souvenait pas s'être trahie dans les derniers instants, et elle espérait qu'il en serait de même pour lui. Car même s'il savait qu'elle ne s'était pas privée de s'amuser avant lui, ils aimaient toujours jouer sur cette référence, qui les ramenait au début de leur relation. Mais puisqu'ils parlaient de sexe, il n'était absolument pas déplacé de mentionner les blind-date, et ce même si c'était évident que chacun d'eux avait beaucoup plus d'expérience dans le premier domaine. « Non, mais j'ai déjà accompagné un ami à un blind-test. Magique. » Elle arqua un sourcil et pencha la tête, signe qu'elle s'imaginait Cohen dans une telle situation. « Hmm... » Benjamin Cohen à un blind-date. Même en tant que simple spectateur, ça paraissait assez étrange. Hors de propos. Et maintenant, elle se l'imaginait même en face d'une blondasse peroxydée au bonnet extravagant, aux talons vertigineux, et à la couche de maquillage comparable à celle d'un clown prostitué. « Et alors ? T'as dragué ? » demanda-t-elle finalement sans arriver à s'ôter l'image de la tête. « Tu me crois si je te dis que mon pote est toujours avec la meuf qu'il avait rencontrée ? Les princesses ça aime bien ce genre d'histoire non ? » Elle se tourna vers lui, le voyant hausser des épaules. Il avait l'air plutôt convaincu de ce qu'il annonçait. « EHHH, je suis une princesse, mais je crois pas aux licornes roses et aux télé-réalités intelligentes », s'offusqua-t-elle, les sourcils froncés. « Donc, non, j'y crois pas. Il la trompe, et elle est lesbienne, je suis sûre. » Rencontrer quelqu'un à un blind-date... juger sur un sourire, une salutation... dans un temps imparti, un peu stressant, et au milieu de dizaines de concurrents et de potentiels futurs partenaires. C'était un peu glauque, quand même. Elle préférait largement avoir rencontré Benjamin à la morgue, en face du corps d'une prostituée, les gants encore ensanglanté. Ça, au moins, c'était romantique.
« Heureusement qu'on t'a posé un lapin », répondit finalement le blond. Comme ça, au moins, il feintait sa question, mais elle retenait ; il n'était pas étonné qu'on puisse lui poser un lapin. Imaginez, en plus, si elle était végétarienne ! Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Peut-être qu'il s'imaginait qu'elle avait manqué un rendez-vous galant et donc un potentiel concurrent. Peut-être, donc, qu'il était au moins un peu jaloux à l'idée de ce dîner qui avait été remplacé par un autre. Cette idée lui plaisait bien, à Ally, tiens. Sauf que Cohen semblait à mille lieues d'avoir sous-entendu de telles inepties. « Ce que je veux dire, c'est que c'est mieux comme ça. Pas besoin de retourner le passé à chercher des explications. Puis voit le côté positif. Tu t'es fait un ami. » Et Ally se sentait incroyablement ridicule. Pff, la jalousie, c'était surfait, de toute façon. Et puis, eux deux n'avaient rien à voir avec ces conneries, de toute façon. « Ouais, c'est vrai. Même s'il est pas très bon au lit... » reprit-elle, un sourire au coin des lèvres. Ces choses-là, c'était ce qui marchait entre eux. Un peu comme ce geste un peu déplacé qu'elle avait à présent. C'était innocent, léger, mais plein de sous-entendus. Elle ne s'arrêta pas tout de suite, bien décidée à faire valoir son point à Cohen, qui ne cessait de poser son regard sur le malheureux levier de vitesse, que son imagination devait transformer en son fidèle Benny Junior. « Stop, stop… » tentait-il, mal à l'aise. Fière de son effet, Ally, elle, ne se démonta pas. « Qu'est-ce qui a, t'as ton entrejambe qui te gratte ? » Elle aimait définitivement l'effet qu'elle arrivait à avoir sur lui. Et, encore pire, elle se retrouvait maintenant dans une drôle de posture où elle se retrouvait piégée à son propre jeu. Cohen, elle commençait bien à le connaître. A le connaître lui, mais aussi à déchiffrer les expressions de son visage. Et elle savait que si elle insistait encore un peu, il quitterait l'autoroute de lui-même pour mettre fin au débat. Et puis, la façon la plus efficace de mettre fin à une tentation, c'était encore d'y céder -Oscar Wilde rpz. Mais, pour deux raisons, Ally retira ses doigts du levier de vitesse. Déjà, il venait de marquer un point : elle les mettait en danger. L'attraction sexuelle qu'il devait à présent avoir à son égard était tout sauf adaptée à la route. Et puis, ensuite, ce soir, ils allaient faire les choses bien. Elle ne rêvait pas de faire l'amour sur la plage ou d'un lit recouvert de pétales de roses fraîches, non. Mais elle avait quand même investi dans de la lingerie fine qu'elle avait porté et enduré pendant son service, et elle comptait bien les mettre à profit. S'il avait fait assez froid, elle aurait sans doute été jusqu'à s'offrir son premier porte-jarretelles, mais il devrait s’accommoder de la parure simple. Dentelle fine et rouge, détails inconfortables... et en plus, épilation parfaite. Donc non, ils n'allaient pas faire leur affaire sur une aire d'autoroute, à une sortie de leur destination, comme deux animaux qui ne répondaient qu'à leur instinct animal. « Dans tous les cas, chocolat chaud. » Changer de sujet, bonne idée. Ça l'arrangeait aussi, finalement. Elle commençait à se sentir toute drôle dans son string en dentelle, il fallait bien mettre fin à ça. Et il leur prouvait qu'ils étaient assez fort pour surmonter ça à deux. Surtout qu'au final, ils le savaient l'un comme l'autre, ils ne faisaient que reporter cette aventure...
Mais les fous-rires, les blagues salaces, les remarques déplacées et la sexualisation des accessoires de la voiture prirent fin peu de temps après. Ally finit par paniquer à la vue de la vitesse que Ben avait prise. C'était tout sauf une vitesse de croisière correcte. D'ailleurs, ce n'était pas avec sa voiture à elle qu'elle pourrait arriver à une telle allure, mais ce n'était même pas le problème à ce moment précis. La blonde était devenue aussi pâle qu'un fantôme albinos. Après un débat assez désagréable pour les deux partis, Cohen finit par prendre une sortie, et en profita pour ralentir un peu son allure. Il ne se rendait probablement pas compte de l'impact que sa vitesse avait sur la jeune femme, mais cette dernière s'imaginait qu'un tel manque de délicatesse n'aurait même pas du exister. Ce qu'il lui avait fait revenait à tendre un pot de Nutella à un diabétique, c'était cruel et inconscient. « Pas certain que tu t'en sortes vivante sur l'autoroute en trottinette. » Ouais, ouais, il plaisantait. Mais Ally reprenait seulement son souffle, et ce n'était pas forcément le meilleur moment pour rire. « Entre la trottinette et le siège du mort quand tu conduis sur l'autoroute, tu peux me laisser le bénéfice du doute, hein », lâcha-t-elle sèchement en s'efforçant de se calmer, le regard se perdant sur les majestueuses demeures qui s'étendaient au bord de la plage. Ici, c'était un peu le coin des séries clichées. Les habitants, ici, devaient tous être des Barbie et des Ken. Les chiens étaient en plastique, ne faisaient jamais caca, et les enfants avaient déjà deux diplômes d'Harvard à la naissance : ils étaient juges, médecins, avocats et businessmen, mais beaucoup étaient destinées à avoir un Oscar en plus de leur prix Nobel. Ah, le calme de la simplicité de la vie à Orange...
Sauf que, même avec son imagination débordante, Ally n'arrivait pas pleinement à se calmer. « Mais non, on ne va pas mourir aujourd'hui, dit pas de bêtise. » Maintenant, Cohen voulait fumer. Elle n'allait rien dire, elle allait se taire, tout allait bien se passer. Sûrement que dans le comté d'Orange, les accidents de voiture finissaient tous dans une bulle de marshmallow qui sauvait tout le monde. Elle ne broncha pas et lui tendit un briquet, lui piqua sa clope quelques instants, mais son regard restait posé sur les enveloppes, posées dans la boîte en gants en face d'elle. Elle en avait oublié la posture de Cohen, peu rassurante, dans laquelle il tenait son volant d'un seule main, l'autre étant trop occupée à porter la cigarette à ses lèvres.
Mais heureusement, cette séance de torture avait une fin. Et quelle fin... La ville qui se dressait à présent sous les yeux d'Ally était immense, d'une architecture moderne et travaillée. Elle resplendissait sous le soleil de fin de journée, qui, brûlant, accentuait les traits du pavillon. De hautes colonnes encadraient avec majesté d'immenses fenêtres qui laissaient entrevoir l'intérieur de la villa. Pourtant, à l'immense bâtiment qui se dressait devant elle, Ally préféra le petit escalier, qui, beaucoup plus discret, caché par une végétation attrayante, longeait le côté gauche de la battisse. Quelques instants plus tard, Ally, suivie de Cohen, arrivait sur une grande plage, claire et paisible. Une plage privée. C'était sans doute la toute première plage privée sur laquelle elle mettait les pieds de toute sa vie, d'ailleurs. Elle était jolie, cette plage; tellement qu'Ally en avait presque oublié l'immense villa qui se dressait dans son dos, surélevée au-dessus de la plage. Elle ne remarqua la terrasse, plus haut, et les chaises longues que quelques instants plus tard. « Promis, je conduirais comme un vieux papi. » Cohen devait bien rire de sa réaction : elle avait un côté Cendrillon qui arrivait au palais royal -mais ça lui collait bien, elle restait une princesse, après tout. Mais en levant son regard vers lui, Ally comprit bien rapidement quel était l'enjeu pour lui à cet instant. Il lui présentait son cocon, son refuge. Il lui offrait cette la paisibilité de l'endroit, le confort secret et rassurant qu'il abritait. « Merci... » dit-elle d'abord avec une sincérité très sérieuse, avant d'ajouter, fidèle à leur répartie habituelle : « en plus ça t'ira beaucoup mieux au teint. » Ce qui, même si elle ne s'en rendit pas compte, releva du ridicule quelques instants plus tard, lorsque papi Cohen devint bébé Cohen. « Jamais », répliqua-t-il, le ton emprunt de défi. Elle lui rendit son regard, mais se rendit compte bien trop tard de ce qui était sur le point de se passer. Avant qu'elle ait eu le temps de dire sushi, elle se retrouvait quelques mètres plus loin, submergée par l'eau de l'océan. Elle qui tâtait la température d'un bout d'orteil quelques instants plus tôt était passé d'un extrême à l'autre, mais ce n'était pour le coup absolument pas de son fait. Durant la manœuvre, elle s'était débattue, mais n'avait pas émis un bruit. Ses gestes n'avaient pas eu un réel impact sur l'issue des choses, de toute façon... Résignée, elle avait donc fini par bloquer sa respiration et serrer les yeux très fort, attendant le choc glacé de l'eau, qui ne vint jamais. A la place, la douceur agréable d'un océan réchauffé par le soleil d'une journée estivale. Et les cheveux en pleine face lorsqu'elle émergea. Ne voyant pas Cohen dans les environs, l'imaginant nager sous la surface, elle replongea un bref instant et tenta une sortie de sirène, la tête en arrière, juste que ses cheveux se plaquent en arrière. Ce qui était beaucoup moins agréable, par contre, c'était le jean trempé qui avait triplé de poids. Il commençait même à glisser de sa taille, mais une chose était sûre : elle ne le perdrait pas, avec tous ces replis qui le retenait au niveau des genoux. Qu'est-ce que ses genoux étaient engourdis, d'ailleurs... Elle flottait maintenant bêtement en faisant quelques gestes des bras pour repérer Cohen, se demandant un instant s'il pouvait y avoir des requins sur la côte. Car ce n'était pas parce qu'elle vivait en Californie depuis quelques années qu'elle était une férue des baignades : le traumatisme de l'eau glacé de l'océan Atlantique sur les côtes du Massachusetts et de New York, sans doute. Ici, il fallait bien l'avouer, c'était quand même bien plus cool. Et puis, maintenant qu'elle était dans l'eau, elle pouvait apprécier la villa d'un peu plus loin. Elle lui faisait face, et recula un peu plus pour l'observer, silencieuse. « Diiis, t'as un plan de la villa, j'espère ? Tu m'as amené une boussole, aussi ? » Ouais, so old school, pas de GPS. Et elle criait sans même savoir si Cohen était ressorti de l'eau et pouvait l'entendre. Elle fixait l'imposante demeure, presque intimidée par sa majesté. Est-ce qu'elle profitait de Cohen, là ? Elle qui surveillait ses dépenses de sushis encore dix mois auparavant se retrouvait maintenant beaucoup plus flexible sur pas mal de choses. Ila la couvrait d'attentions, et cette villa en était sans doute la plus massive démonstration. C'était bien confortable, mais elle n'avait pas besoin de tout ça. Est-ce que lui pensait qu'elle avait besoin de tout ça ? Qu'elle l'avait choisi parce qu'il avait de l'argent de côté, des propriétés, comme celles-là, à vous couper le souffle ? « Alors, tu aimes ? Dis-moi que tu aimes. » Elle fit volte-face pour trouver la provenance de cette voix qu'elle connaissait temps. Il s'approchait d'elle en nageant, et elle le regardait avec un petit sourire, les bras écartés à la surface de l'eau pour s'accorder une marge de mouvements. « Mmmh, mouais, c'est pas mal », dit-elle en haussant les épaules. Et, sans développer, elle ramena ses bras devant elle pour faire des vagues dans la direction de Cohen. « T'as abusé de tes muscles pour me mettre dans l'eau. » Elle fronça les yeux, détournant la tête pour échapper à l'effet boomerang de ses attaques, puis abandonna pour s'éloigner d'un petit mètre de lui, dans la direction opposée à celle d'où il venait. Elle le regarda reprendre pied et quitter l'eau. Putain, on aurait vraiment dit la scène d'une série, là. Le beau gosse qui sort de l'eau, alors que le soleil s'apprête peu à peu à se coucher. Et ce beau gosse là, putain, il était à elle. Alors oui, Ally souriait bêtement. Elle l'aimait, ce con. Et elle restait immobile, à le regarder, comme ça, cachant partiellement son visage dans l'eau en s'imaginant qu'il ne la verrait pas le regarder. Sa bouche était immergée, elle respirait par le nez. C'était marrant, ça faisait de petites vagues qui se transformaient en bulles à la surface de l'eau. Elle gloussa, mais pas trop, sinon elle allait boire la tasse. « Tu sais, j'ai grandi ici » Ally posa sur lui un regard malicieux qu'elle ne contrôla absolument pas, partagée entre deux constatations : ce qu'elle ressentait pour le crétin qui lui faisait face, et ces petites bulles trop rigolotes qui dansaient devant son nez. Hihi. « Tu vois l'olivier là-bas. Je me suis cassé le bras en montant dessus. ». Elle suivit le bras de Cohen pour voir un arbre qui, de loin, ressemblait bien à un olivier. Elle finit par abandonner ces dernières et fit quelques mouvement de brasse pour rejoindre un endroit où, la pauvre, plus petite que Benjamin, elle aurait pied. « C'est un bel endroit pour grandir. C'est un bel endroit pour pas mal de choses, en fait... » dit-elle, d'abord rêveuse et bien innocente, avant de lui lancer un regard beaucoup plus lascif. Elle finit par le rejoindre pour de bon, sur la plage. Sortir de l'eau fut encore plus désagréable du côté du jean. C'était ça, avoir les jambes lourdes ? « C'est l'endroit que je préfère dans le monde. Vraiment. Et pour pas me vanter, j'trouve que ça se ferait un chouette château pour une certaine princesse, non ? » Ally sourit, amusée par sa remarque. « A toute princesse son joli château, t'as bien raison », dit-elle d'un ton plaisantin. Ce soir, la princesse Ally de Boston aurait son château. Et demain, la princesse Ally redeviendrait Cendrillon, mais c'était aussi ce qui donnait tant de charme à tous ces moments-là. Et puis, la princesse Ally aurait toujours son crétin de prince Cohen, et c'était tout ce qui comptait.
Ally s'apprêtait à présent à râler et se plaindre de ses vêtements, alourdis par l'eau dont ils étaient imbibés, mais Cohen la devança alors qu'elle tentait de déplier son jean au niveau des genoux. « Je suis sérieux tu sais. Tu es ici chez toi. Cette villa t'appartient autant qu'elle m'appartient. C'est ça, la vraie surprise. » Brusquement, elle releva la tête vers lui. Il avait dit quoi, là ? Il avait dit quoi ? Houston, il a dit quoi ? Replay, replay ! Ses mains s'étaient paralysée dans leur geste, posées sur son genou droit, accroché au jean tenace. Elle suivait du regard le doigt de son copain, qui, maintenant, ne pointait plus vers cet olivier où bébé Cohen s'était cassé son petit bras, mais vers un petit paquet violet, posé en hauteur, sur un carton, lui-même posé sur la table de la terrasse. Attendez, il se passait quoi, là ? Elle fuit la vision, reportant son attention sur son putain de jean, qui l'emmerdait putain de trop, bordel de merde. Résignée, elle finit par le déboutonner à la taille et forcer le passage au niveau des genoux. OK, elle était en petite string sur la plage, mais tout allait bien se passer. Putain, elle... SA LINGERIE. Sa lingerie, et une petite boîte violette qui l'attendait sur la table de la terrasse. Si on devait classifier les éléments de panique, là, on en était où ? OK, sa lingerie fine qui avait subi l'eau salée de l'océan, ce n'était peut-être qu'un détail finalement. Surtout si la boîte contenait une bague. Genre de fiançailles, quoi, un truc du genre.
Sans se démonter, les fesses à l'air, Ally trotta jusqu'à la table et attrapa le petit paquet. Bon, l'écrin ressemblait à celui d'un bijoutier, mais pas de panique. Pas de panique. Pas de paaaaaa --une cléééé ! Elle sourit, à la fois rassurée et déçue. Mais surtout rassurée, en fait. Pour se venger, un jour, elle lui ferait croire qu'elle serait enceinte, et il ne l'aurait pas volé. Alors que son cœur reprenait un rythme normal, Ally se retourna vers Benjamin en tenant, d'une main, le trousseau de clés, et de l'autre, le petit écrin violet, qu'elle n'avait pas encore lâché. « T'as quelques courses à faire tout à l'heure et tu veux que je t'ouvre, c'est ça ? » demanda-t-elle, d'un air badin, pour chercher à comprendre ce qui était en train de se passer -car après tout, à ce stade, il pourrait très bien être en train de lui proposer de s'installer.
Mais lui était calme, serein. C'était rassurant, d'ailleurs. Putain, qu'elle l'aimait, ce con. Et s'il l'avait demandée en mariage, elle lui aurait sûrement dit oui. Quel con. Quelle conne. Mais quel con, surtout. Elle ne comptait pas abandonner cette idée du bébé inventé de toute pièce.
Ses mains étaient douces, chaudes. Encore mouillées, mais drôlement agréables. Ce baiser, tout pareil. Doux, chaud, rassurant, et ses lèves étaient encore salées par l'eau. Elle avait oublié qu'elle était en string, qu'il allait probablement, comme son soutien-gorge, être irrécupérable. Cette drôle de sensation entre ses cuisses était revenue, comme dans la voiture, avec ce tiers parti qu'avait été le levier de vitesse. Quel con.
Lorsque leurs lèves se séparèrent, doucement, il reprit la parole, bien décidé à ne pas laisser les choses se passer aussi simplement. Tu m'étonnes, cliché de l'amour sur la plage, ils n'étaient pas comme ça... « Tu viens, Princesse ? Il y a des sushis dans le frigo. » Elle le regardait se sécher avec une serviette, déposant le trousseau de clés sur la table, où ils allaient probablement dîner ce soir. « Je vais te chercher de quoi te changer, sinon tu vas attraper froid comme ça. Même si la vue me déplaît pas du tout… » Il était bienveillant, mais elle n'en avait pas oublié un de ses problèmes. « T'as remarqué, ou pas, au moins ? » demanda-t-elle d'un air de défi. Sans attendre, elle lui donna un indice supplémentaire. Ce t-shirt était trop lourd, lui aussi, de toute façon; et il tomba à terre une seconde plus tard, alors qu'elle le regardait, les mains sur les hanches, un sourcil arqué. « Je sais pas comment ça réagit, les trucs haut de gamme, comme ça, mais l'eau de mer... » Elle secoua la tête en regardant au sol d'un air dépité. « Je voulais juste te faire plaisir... » Elle lui tourna le dos qu'il rentrait à l'intérieur de la villa. Il n'avait pas totalement tort, d'ailleurs. On était en début de soirée, et la température n'était plus la même qu'en journée. Elle entendit un drôle de bruit derrière elle et se retourna brusquement, se demandant si un raton-laveur était rentré derrière Cohen, avant de se rendre compte qu'aucun raton-laveur n'était impliqué -ses excuses à la communauté des ratons-laveurs. C'était juste la maladresse de Cohen. « Tu n'as rien vu » éluda-t-il alors qu'elle gloussait comme une gamine. « En vrai, j'ai surtout entendu ! J'ai failli incriminer la faune locale, mais en fait, c'est la faune d'Huntington ! » Elle mit quelques instants à se calmer; Ben était déjà dans les étages de la villa. Elle observa l'océan, quelques instants, avant d'entendre la voix de Cohen, qui venait d'au-dessus. « Ça te va, ça ? » Elle acquiesça avant de se prendre le peignoir dessus. Elle s'y réfugia dans l'instant, un brin frissonnante. Il était tout doux, bien confortable. Celui de Cohen, sûrement. Si elle était Chips, elle se serait sans doute mise à ronronner. Enfin, non... Chips est jamais content. Si elle était un chat normal, quoi. Elle fut interrompue dans ses pensées philosophiques et intellectuelles par un Cohen bien pressé, qui, du bas de la porte, lui demanda : « Dis, j'ai pris deux bouteilles de vin, je les ai laissés dans le coffre. ça te dérange d'aller les chercher ? Je m'occupe de sortir la bouffe en attendant. J'ai de la sauce soja. C'est ça qu'il faut, non ? » Elle accepta avec un sourire, bien décidée à se montrer utile. « J'espère que c'est de la sauce salée », dit-elle pour s'amuser, sachant pertinemment qu'elle s’accommoderait parfaitement des deux. Il avait fourni le muffin en entrée et le plat de sushis... si elle commençait à faire sa difficile sur la sauce, c'est que, pire que de devenir une star de série de fiction, elle était en passe de devenir une concurrente de télé-réalité. Après avoir attrapé les clés de la voiture dans une poche du pantalon qu'il avait laissé sur la plage, et son propre portable dans son sac à main, elle remonta vers la voiture. Ces escaliers avaient tout de même un drôle de charme. Il y avait divers rosiers sur les bas-côtés, et des plantes grimpantes qui semblaient vouloir faire de la façade de la villa leur territoire. Une fois en haut, bien organisée, elle prit une photo de la vue de l'escalier. On pouvait voir un petit coin de plage en contrebas. Photo envoyée à Jagger immédiatement.
Elle ouvrit rapidement la voiture, bien décidée à vite redescendre dans ce paradis perdu, avec son prince Cohen le crétin. Les deux bouteilles étaient bien là. Elle les attrapa; une sous le bras, l'autre à la main, on referme le coffre, et... tiens, la curiosité semblait la guider vers autre chose. Les sourcils froncés, Ally venait d'avoir une idée. Une idée qui n'augurait rien de bon, y compris pour elle. Ces enveloppes la tourmentaient toujours. Elle ne les avait pas oubliées. Elle posa les bouteilles sur un sol stable, le bois de la première marche d'escalier, et s'assit à sa place classique de passagère. La boîte à gants était mal fermée. Et, un instant plus tard, elle était ouverte. Hésitant un instant, bien consciente qu'elle fouillait dans les affaires de l'être qu'elle aimait sans doute le plus au monde, elle finit par se décider et attrapa la première lettre. Puis la deuxième, et enfin, la troisième. Cette écriture, elle l'avait reconnue. C'était celle de ce putain d'oiseau qui avait flingué sa soutenance de thèse. Elle n'était plus sûre de tout comprendre. Il ne s'en était pas pris qu'à elle, alors ? Il les visait tous les deux ? C'était leur couple qui posait problème comme ça ? Elle les ouvrit, les posa sur ses genoux, et les lut rapidement. Elle ne comprenait pas. C'était le même charabia que les lettres qu'elle avait reçues elle-même avant que son secret ne lui soit dévoilé. Sauf qu'elle, personne d'autre qu'elle n'avait rien reçu. Ici, le corbeau semblait impliquer une troisième personne. Est-ce que c'était elle ? Lui cachait-il quelque chose ?
Sans attendre plus longtemps, elle sortit à nouveau son portable et prit une photo de chaque lettre avant de les remettre dans leur enveloppe et de remettre ces enveloppes dans la boîte à gants, qu'elle ferma comme une boîte de Pandore. Sauf que les dommages étaient faits; sa curiosité était bel et bien aiguisée. Il lui cachait quelque chose. Quel que soit ce secret que semblait vouloir mettre en avant le corbeau, Benjamin lui cachait le fait qu'il était, comme il savait qu'elle l'avait été, harcelé par un manipulateur.
Un peu moins euphorique qu'auparavant, Ally claqua la porte de la voiture, verrouilla cette dernière, récupéra les bouteilles de vin et descendit rejoindre Cohen. Il avait déjà installé le repas sur la table de la terrasse. Le soleil, peu à peu, se couchait au-dessus de l'océan, éveillant un drôle de sentiment de nostalgie chez Ally. C'était sans doute plus les lettres qui la travaillaient que ce pauvre soleil innocent, mais la soirée n'avait plus tout à fait la même saveur. Elle posa les bouteilles de vin, s'assit en face de ses sushis et tenta de reprendre un peu de contenance. « Dis donc, je suis gâtée avec tous ces sushis » lâcha-t-elle en le regardant ouvrir la première bouteille et les servir en vin.
Un verre plus loin, ça allait déjà un peu mieux. Le soleil était joli, l'océan aussi, et puis les clés, posés à côté d'elle, lui rappelaient tout ce qui se passait ce soir. La villa, l'olivier, les bulles, sa lingerie flinguée, et ces multiples moments où elle s'était surprise à penser qu'elle l'aimait, ce con. Il lui parlerait de tout cela en temps et en heure. C'était ce qu'elle avait fait, après tout. Elle avait attendu de trouver la force. Mais que pouvait-il bien lui cacher ? Quelque chose qui durait depuis avant elle, vraisemblablement. Un rapport avec... oh, peu importe. Les sushis étaient délicieux, la conversation parfaite, piquante, à leur image. Le soleil couchant donnait à la scène un air poétique, digne d'une série pour adolescentes, et les deux bouteilles de vin n'étaient pas de trop. Lorsqu'elle eut finit ses sushis, encouragée par l'alcool, Ally se leva, maladroite, fit le tour de la table pour poser son pied sur le fauteuil de Cohen, dévoilant sa cuisse nue. Elle était pompette, mais parfaitement lucide. « On est d'accord que tu m'as pas payée avec un trousseau de clé, un peignoir, des sushis et un peu de vin. Je suis pas une prostituée, je suis une princesse. Mais ça veut pas dire qu'une princesse doit être sage avec son prince... » Oui, son prince. Pas de crétin, pas de con. Elle lui prit la main et la posa à l'intérieur de sa cuisse, alors que son regard ne quittait pas le visage de ce crétin. Elle se pencha pour encadrer son visage de ses mains fraîches et déposa un baiser au drôle de goût de sauce soja sur les lèvres de Benjamin. Quelques instants plus tard, elle était assise sur les cuisses de monsieur. « T'avais fini de manger, dis-moi ? »
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| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: “ Let's dream beyond the forest. ” Lun 21 Déc 2015 - 15:42 | |
| Tout l'intérêt de ce moment résidait dans le partage. C'était ce que Benjamin voulait, partagé des morceaux de lui-même avec quelqu'un qui en valait la peine. Quelqu'un qui pourrait comprendre qui il était. Il n'aurait jamais cru qu'il trouverait en Ally cette personne parce qu'il avait depuis longtemps décidé de fermer les yeux. Pour lui, les sentiments se résumaient à une faiblesse exploitée par d'autres. Il avait subi ça toute sa vie et avait fini par croire qu'il ne serait jamais témoin de l'inverse. Aujourd'hui il pouvait affirmer qu'il avait tort. Qu'Ally était tout ce qu'il avait toujours rêvé de trouver, même plus encore. Alors avant de tous foutres en l'air – car Benjamin ne doutait pas de sa capacité à tout détruire – il voulait rendre chaque petit instant magique. Égoïstement, il voulait s'accrocher à tout ce qu'il y avait eu de bon dans cette histoire, oubliant par avance tous le mal qu'il allait sans doute lui faire. Pour l'instant, il conduisait la jeune femme dans un endroit particulier, dans un monde qui avait autant valeur à ses yeux que son existence même. Il n'était pas très subtil et très emphatique et sa conduite allait sans doute tout gâcher, mais il termina par ralentir d'une certaine façon, conscient de ce qu'Ally avait subi auparavant et de ce que tout cela lui rappelait. C’était encore nouveau pour lui. Il avait souvent du mal à savoir quand quelque chose touchait douloureusement l’autre. À force d’agir sur l’instant, il en oubliait les détails qui avaient de l’importance. Par chance la conversation entre les deux amants avait parfois tendance à effacer le négatif de toutes situations. Par exemple, il était étonnant de savoir que Benjamin ne voulait pas de sexe dans la voiture, mais cette raison était surtout l’écho d’une envie plus profonde. Il avait prévu quelque chose qui allait bien plus loin qu’une simple partie de jambe en l’air au beau milieu de l’autoroute – bien qu’il trouvait l’idée tentatrice.
Benjamin était un homme à femmes. Depuis son mariage raté, il n'avait connu aucune relation, se limitant à des histoires sans suite. C'était différent avec Ally, mais sans doute qu'il ne le disait pas assez souvent. Il restait fidèle à lui-même, se vantant de la façon dont il avait réussie à attirer un nombre incalculable de femmes. Il était conscient que ce n'était pas des choses à dire, même s'il disait ça sur le ton de la plaisanterie. Il avait simplement passé ses dernières années à faire le deuil d'un amour sans retour en se jetant sur des femmes qui risquaient de ne jamais le blesser. C'est là que les choses étaient différentes avec Ally. C'est là que tout changé. Parce qu'elle, elle pourrait lui faire du mal. Elle avait atteint une partie de lui-même qu'il s'était donné un point d'honneur à camoufler. Maintenant, elle pouvait arracher son cœur et le réduire en morceaux, mais Benjamin s'était mis à lui offrir une confiance quasi aveugle qui l'empêchait de voir plus loin que le sourire qu'elle lui offrait. Ally était différente, elle ne ressemblait en rien à son ex-femme. Alors il n'avait rien à craindre, il savait que si quelque chose arrivait, ce n'était pas sa faute à lui et uniquement à lui. Ally était sienne, tout entière. Il l’avait compris et en profitait à chaque seconde. Il ne doutait pas de ses paroles, lui faisant confiance dans cette relation qui était si spéciale à ses yeux. Il y avait quelque chose d’incroyablement sérieux là-dedans, d’incroyablement lourd et précieux. Après tous ce qu’ils avaient connu, les voilà à s’enfermer dans un monde visible que par eux. Benjamin se savait jaloux et possessif, mais il savait qu’il n’avait pas à l’être pour l’instant. Qu’il n’y avait aucune raison d’en arriver là, maintenant. Et si le plus souvent il manquait de subtilité, c’était simplement parce qu’il voulait être sincère avec Ally, restait lui-même et ne pas changer.
« - Je sais bien que tu es unique en ton genre, c'est bien ce qui me plaît. » Logiquement il aurait rebondi sur son compliment, mais il avait l'impression qu'elle avait besoin d'entendre qu'elle était la seule qui comptait à ses yeux. Que malgré toutes les autres femmes qui étaient apparues dans la vie du policier, aucune n'avait trouvé une place comme celle qu'Ally avait actuellement. Rian face à la petite moue d'Ally, Benjamin savait qu'elle n'était pas vierge et que c'était juste un moyen de la taquinait et d'avoir ce côté « exclusif ». C'était à la base une blague entre eux, une référence directe à leur passé et à leur rencontre. À cette capacité de rire de tout, mais surtout de n'importe quoi. Il savait qu'elle avait eu d'homme dans sa vie, mais cela ne l'avait pas empêché de prétendre qu'elle avait besoin de lui pour réellement savoir ce qu'était le sexe. Peut-être était-ce un brin ridicule, mais Ally avait joué le jeu et c'était resté depuis. « - Non, je n'aime pas les femmes désespérées. C'est trop facile. » Son regard était toujours posé sur la route alors qu'il disait le plus naturellement possible. Il disait vrai, mais surtout il n'y avait pas eu de femme assez jolie pour lui faire changer d'avis. Il était, à côté, trop habitué à un monde de fortune, ce qui avait tendance à faire monter ses standards à un niveau auquel Ally n'aurait jamais pu répondre. À l'époque, il était juste en colère contre tout le monde, en colère contre toutes les femmes du monde parce qu'une d'entre-elles avait tout gâché.
« - Je te jure que je ne suis pas en train de te faire avaler des salades. Ils ont même eu deux gosses. Martin et… Molly je crois. J'ai une photo d'eux dans mon téléphone si tu ne me crois pas ! » C'était la preuve que Benjamin était le genre à aimer ce genre d'histoire, à aimer les contes de fées, les récits où tout allait bien à la fin. Et son ami en avait été la preuve, mais à cette époque il avait cru comprendre que ce n'était pas le genre de choses qui pouvait lui arriver à lui. Que dans sa vie, il n'aurait pas le droit à ce genre de choses, jusqu'à maintenant.
L'importance, c'était ce qui allait arriver ce soir. C'était ce qu'il allait planifier. Et il abusait sans doute un peu sur la vitesse rien que pour arriver le plus rapidement possible. Ayant par la suite remarqué la couleur de peau de sa bien-aimée, Benjamin se décida à ralentir en sortant de l'autoroute. Il venait de réaliser ce qu'il faisait, de l'impact que cela avait sur elle et de la peine que cela devait lui causer. Ralentir était le moins qu'il puisse faire. Il avait tendance à négliger les détails, à ne pas faire attention aux autres. Il faisait de son mieux pour changer avec Ally. Pour faire attention. Voilà pourquoi il ne reprit pas la jeune femme qui lui avait répondu sèchement. Il avait compris et se taire était la meilleure option pour ne pas gâcher la situation. Ils n'étaient plus très loin et Benjamin se disait qu'une fois sur place, elle finirait par oublier ce petit moment fort peu délicat. Il rajouta à Ally qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, que la mort n'était pas prévue aujourd'hui. Il savait ce qu'il disait, sachant qu'il contrôlait parfaitement la voiture dans laquelle ils étaient. Quelque part, il espérait que cela serait rassurant pour Ally, qu'elle serait plus calme sachant qu'il n'était pas si irresponsable que ça.
Il ne l'avait pas conduit n'importe où. Il lui avait ouvert les portes vers un tout autre univers. Vers un endroit qui représentait énormément pour lui. Un parfum doux et paisible apaisât immédiatement Benjamin qui se sentait par avance heureux d'être ici. Il ne savait pas si Ally ressentait la même chose, si elle pouvait sentir à quel point cet endroit avait de l'importance, mais elle finirait par le comprendre. Rien n'était aussi beau, aussi puissant que le refuge que représentait cette villa. Benjamin y avait grandi, il y avait évolué et il y avait trouvé un havre de paix. Il savait qu'Ally serait la seule à pouvoir comprendre, à pouvoir saisir le côté grandiose de l'endroit. Tout n'était pas question de richesse, tout était question de sérénité. Et pour l'occasion, ils devaient fêter ça. Ils devaient fêter cet engagement, fort et puissant. « - Tu n'auras pas besoin de boussole, crois-moi. » Là dans l'eau, il savait la certitude que ce moment serait gravé dans son esprit. Le plus sincèrement possible, il lui demanda. Aimait-elle ce qu'elle voyait ? Était-elle heureuse de ce que Benjamin lui offrait ? Finalement, elle ne garda son sérieux que très peu de temps avant de lui balancer des vagues à la figure, chose que Benjamin retourna contre elle. « - J'abuse de rien, c'est naturel. » Ils auraient tout le temps du monde de profiter de l'eau, de profiter de l'endroit, mais Benjamin n'avait pas fini. Il ne lui avait pas encore donné tout ce qu'il devait lui donner, que ça soit la clef de l'endroit où les souvenirs qu'il avait conservés.
Son regard se posa un instant sur Ally, qui avait finalement délaissé l'océan pour le rejoindre. Il aurait rougi, comme un enfant, tant il aimait l'image qu'il avait sous les yeux. Il n'avait besoin de personne d'autre dans la vie, parce qu'il l'avait-elle. Et malgré toutes ses combines, tous ses plans, tout ce qu'il y avait de plus mauvais en lui, il ne cessait de croire qu'il n'était pas tout ça avec elle. Un sourire marqua son visage à la vue de la lingerie de madame, mais il ne fit aucune remarque. Il attendait de voir ce qu'Ally pensait en ouvrant la petite boîte. Il attendait de savoir si elle était prête à continuer à écrire leur histoire. Son sourire se transforma en un fou rire quand il s'approcha d'Ally. « - Exactement. » Ses mains glissèrent le long des bras d'Ally alors qu'il avait plongé son regard dans le sien. Cette clef avait plus de valeur qu'elle ne pourrait l'imaginer. Ses mains saisirent par la suite son visage, déposant un long baiser. Cette soirée était la sienne, uniquement la sienne. Plus rien d'autre ne comptait.
Une fois qu'il se sépara d'elle, il prit en main la situation. D'une part, il était hors de question qu'Ally tombe malade à cause d'un truc aussi con. D'une autre, il avait fait l'effort de commander des sushis pour la soirée. Son regard observa alors la jeune femme qui lui dévoila toute sa lingerie. Benjamin ne rajouta rien. Il se contenta d'observer, son regard exprimant parfaitement tout ce qu'il pensait. Elle était incroyable, surprenante et tellement belle. Il se demandait si elle avait conscience de la beauté qu'elle possédait. De ce charme qui avait réussi à le faire craquer. Aucune femme n'avait le pouvoir qu'Ally avait sur lui. Mais trêve d'observation, il se dirigea vers l'intérieur manquant de peu de tomber comme un abruti – ce qu'Ally remarqua forcément. N'étant pas du genre à se morfondre pour une broutille, il se mit à rire de lui-même avant d'aller chercher quelque chose pour Ally.
« - Sauce salée, je note… » Se dirigeant vers la cuisine, il observa les boîtes de sushi qu'il avait commandées chez le traiteur. Il ouvrit toutes les boîtes et laissant tomber les morceaux de plastique dans un coin pour tout disposer sur un plat géant. Il y avait plusieurs sauces, mais aucune idée de ce que c'était. Il déposa le tout sur la table, comme un véritable professionnel. Il déposa même des baguettes qui valaient sans doute plus que tout le menu acheté. Ally ne tarda pas à revenir alors qu'il rajouta quelques raviolis japonais pour lui-même. « - Je voulais que tu aies le choix. » dit-il en attrapant une des bouteilles pour l'ouvrir, là encore, comme si cela avait été un jour son métier. Il déversa le contenu dans le verre d'Ally puis dans le sien avant de s'installer. La soirée pouvait commencer. Tout était parfait et c'était ce que Benjamin avait désiré. Il voulait que le temps passe sans qu'il ne s'arrête. Il voulait entendre le rire d'Ally se mêler au sien, plongé son regard sans se limiter. « - Je ne t'aie rien payé, tout ceci t'appartenait déjà. » Il laissa sa main glissait le long des jambes toutes douces d'Ally, son regard sérieusement envahi par un désir profond. « - J'ai fini. » De sa main libre il plaqua le reste du corps d'Ally au sien, reprenant ses lèvres avec passion.
La soirée ne rencontra aucune ombre aux tableaux, mais c’était simplement parce que Benjamin ne savait pas ce qu’Ally avait découvert dans sa voiture. Il était tellement bien à ses côtés, qu’il en oubliait les erreurs évidentes commissent dans la réalité. Il n’était pas parfait. Ce n’était pas un prince. Et leur histoire allait tôt ou tard subir les conséquences de ses actes.
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