NOM : McEwen PRÉNOMS : Lachlan Dugald. A ma naissance, nous étions deux. Nos parents ont donc décidé de se répartir la tâche qui consistait à nous donner un joli prénom à chacun. C'est notre père, écossais, qui a choisi le mien. Notre mère a choisi celui de mon frère. SURNOMS : Lake, Doug. Mais Lachlan ça ira très bien. AGE : 34 ans. DATE DE NAISSANCE : Le neuf avril 1981, à Manchester (Angleterre). NATIONALITÉ : Ecossais grâce à mon père, anglais à cause de ma mère. SEXUALITÉ : Hétérosexuel. SITUATION AMOUREUSE : AVERTISSEMENT! Nocif. Une véritable catastrophe. Ne pas s'attacher, sous aucun prétexte. EMPLOI/ETUDES : Ancien coureur automobile, aujourd'hui à la "retraite". NOM DU QUARTIER : Presidente Drive. ANIMAUX DE COMPAGNIE : J'aime pas les animaux de compagnie, mais une chatte persévérante et maline à tout de même trouvé le moyen de se taper l'incruste chez moi. (l'animal, bande de goujats). CHIFFRE PORTE BONHEUR : 13.

Je me réveille, essoufflé et transpirant, comme après une course de plus de vingt kilomètres. Ma tête me fait un mal de chien, surement les vestiges d'une nuit pas mal arrosée dont le souvenir m'est encore flou. Dans l'air, un agréable parfum fruité se mêle à celui du café. L'oreiller d'à côté porte encore la marque de mon seul souvenir de la veille. J'enfile un caleçon tout en cherchant mon t-shirt parmi les habits éparpillés sur le sol de la chambre, puis finalement j'abandonne, bien trop attiré par l'odeur qui émane de la cuisine. Prêt du fourneau, une silhouette se dessine et sur elle, j'y retrouve mon t-shirt. Un sourire se peint sur mes lèvres que je dépose dans son cou, en guise de bonjour, en enfouissant mon visage dans sa douce chevelure d'un roux inimitable. Je respire son parfum les yeux fermés, le même que celui qui a imprégné les draps, et laisse sa main se poser sur ma joue, dans une tendre caresse. "Tu vas bien? Tu semblais agité dans ton sommeil." Me demande-t-elle d'une voix qui se veut apaisante mais qui reflète aussi son inquiétude. En lui avouant que je me réveille tout juste d'un terrible cauchemar, je sens les pulsations de mon coeur s'accélérer. Mes bras, en premier lieu enroulés autour de sa taille, défont leur étreinte et je m'éloigne doucement. J'ai chaud et je me sens nauséeux, ma tête commence à tourner. Dans une grande tasse, je me sers un peu de ce breuvage ultra caféiné qui, je l'espère, me sortira de ma torpeur. Mais là, sa main, qui me paraît si froide tellement la température de mon corps est élevée, m'y replonge. Les images me reviennent dans des flashs, tandis qu'elle me demande, dans un murmure, si je veux lui en parler. Sa voix résonne dans ma tête, mais je ne vois que son corps sans vie, allongé sur le chaussée. Je cherche à m'en approcher mais mes jambes ne supportent plus mon poids. Tout me paraît si réel, l'odeur de l'essence émanant du réservoir et glissant sur le goudron, la chaleur provenant du moteur dont s'échappe une légère fumée, à chaque pas, le craquement des débris du tas de taule écrasé à quelques mètres... Je lutte autant que je peux, mais alors que que les sirènes des secours se rapprochent, je suis à bout de force et finalement, ma tête vient heurter le sol. "Lake! Chéri, qu'est-ce qui t'arrive?! Assieds-toi!" Ce n'est plus l'essence qui recouvre le sol, mais une tâche brunâtre à l'odeur de café. Les débris ne proviennent plus de la carcasse d'un véhicule, mais du mug que je viens de laisser s'écraser au sol. Son bras autour de ma taille, le mien sur ses épaules, elle veut s'assurer que j'arrive jusqu'à la salle à manger sans encombres. Mais du haut de ses un mètre soixante, et cinquante deux kilos, c'est plus le geste qui compte. Je prends lourdement place sur la chaise, ses mains sur mes jambes, elle s'agenouille devant moi, elle m'observe d'un œil inquiet et attend que les mots sortent de ma bouche. "C'est ce cauchemar..." Sa main se pose sur ma joue dans une caresse apaisante. Je ferme les yeux pour en profiter, lorsqu'une petite voix m'oblige à les ouvrir à nouveau. Sa petite tête rousse s'approche de nous, un ours en peluche dans les bras, et la main de ma femme quitte alors mon visage. Ses petits yeux ont encore du mal à s'ouvrir entièrement et il va gentiment se réfugier dans les bras de sa mère qui dépose un baiser sur sa tempe, signe que je l'ai surement réveillé. Il ne m'adresse pas un regard, mais je ne peux m'empêcher de passer ma main sur sa chevelure toute ébouriffée, ce qui fait doucement sourire Anna.

On est dimanche, il fait beau, on en profite donc pour aller se balader en famille. Mon fils, soutenu par moi-même, supplie sa mère pour que l’on aille manger un hamburger. Victoire! On a même le droit à une glace en dessert. Mais toutes ces calories n’ont donné d’énergie qu’à Neil. Anna et moi nous installons sur un banc aux abords d’une place jeu, tandis que lui s’aventure sur les différents jeux, source d’angoisse de ma femme que j’essaye de rassurer en la prenant dans mes bras. Je me sens mieux qu’au réveil et notre fils semble avoir oublié le sien, il a l’air et heureux et la douce caresse sur ma main, me laisse penser qu’Anna aussi. On est bien tous les trois et pourtant, je ne peux m’empêcher de repenser à ce cauchemar… Neil nous adresse un signe de la main et un large sourire, du haut du toboggan qu’il est fier d’avoir remonté à l’envers, contrairement à l’avis de sa mère. Elle me reproche souvent le côté casse cou de notre enfant qu’elle affirme venir de moi. Elle n’a surement pas tord, mais qu’est-ce que je suis fier de mon fils… Après quelques minutes, je me risque à poser la question qui me brûle les lèvres. "Est-ce que tu es amoureuse de mon frère, Anna?" Elle se dégage brusquement de mes bras et plante son regard dans le mien. La surprise laisse rapidement place à la contrariété et sa main qui claque violemment et bruyamment sur ma joue atteste de sa colère. "Je ne sais pas ce qui t’arrive aujourd’hui, mais ça ne te donne pas le droit de douter de moi comme ça!" Je frotte doucement ma peau rougie, les yeux tournés sur le sol. Ses sourcils froncés accentues la légère cicatrice qu’elle a entre eux. J’ai toujours été fasciné par ce petit détail qui, avec ses discrètes tâches de rousseur, lui donnent un charme incroyable. Mais là, je n’ose plus la regarder. J’ai honte. Qu’est-ce qui m’a pris de penser que ma femme pourrait être amoureuse d’un autre? Elle qui n’a de cesse de me prouver son amour, par des petites attentions, par sa tendresse, par ses mots, … Je ne peux même pas penser à de la comédie, Anna est une terriblement mauvaise menteuse. Et pourtant, je viens de la soupçonner d’avoir des sentiments pour mon frère. Ce cauchemar est en train de me rendre fou. Je l’entend soupirer doucement, tandis que sa main glisse lentement dans mes cheveux et que ses lèvres se posent sur mon épaule. Elle y pose ensuite son menton et me regarde d’un air désolé. "Raconte-moi." Me dit-elle doucement. Je ferme les yeux un instant, les imagines me reviennent...

"… C’était comme si toute ma vie défilait sous mes yeux, sauf qu’il ne s’agissait pas de cette vie-là. Et pourtant, tout semblait si réel. Les odeurs me reviennent encore, comme si tout ce que j’avais vu de ce rêve m’était effectivement arrivé et c’est… Cette idée me terrorise." Du coin de l’oeil, elle surveille Neil qui s’amuse toujours avec ses nouveaux copains. Son côté sociable, il le tient de sa mère. Pas que je sois un ermite, mais je n’ai jamais été très doué pour les relations avec autrui. J’ai quelques amis que je peux compter sur les doigts d’une seule main et ça me suffit. En temps normal, je suis plutôt un loup solitaire. Anna est l’une des rares personnes à qui je me confie, mais cela reste une épreuve pour moi. "… Nous devions avoir neuf ans, lorsque l’on assista à l’enterrement de notre père. -Je me souviens de ce bracelet que j'avais confectionné pour Sloan et moi, de couleurs différentes pour que l'on nous reconnaisse plus facilement.- En bonne actrice qu’était notre mère, elle pleura durant toute la cérémonie et s’attira la compassion d’amis et voisins venus présenter leurs condoléances à la veillée funèbre. Mais Sloan et moi connaissions la vérité. Notre père était un alcoolique, bon à rien, sauf à tromper sa femme. Notre mère en avait tout simplement eu marre et s’en était débarrassée avec quelques goutes d’un mélange mortel qu’elle avait dû se procurer auprès du dealer qui lui fournissait ses anti-dépresseurs ultra puissants avec lesquels elle se shootait… Elle grillait tout l’argent qu’elle gagnait en travaillant dans ce bar miteux pour ses petites pilules, et collectionnait les rappels de factures. Elle commença à devenir irritable, lorsqu’elle fut obligée de choisir entre sa drogue et la maison, et se mis à passer ses nerfs sur nous. Le plus souvent sur Sloan qui se mettait toujours entre elle et moi. -Il n’a que quelques minutes de plus que moi, mais il prend à chaque fois son rôle de grand frère très au sérieux. Sans cesse à veiller sur moi, toujours là pour me protéger, et Dieu sait qu’il avait de quoi faire, à la maison comme à l’école.- C’est là qu’en rentrant de l’un de ses entrainements de rugby, il m’a retrouvé recroquevillé dans l’armoire de notre chambre, la joue et la lèvre inférieure éclatées, l’oeil tuméfié, le corps marqués par les coups. Il ne lui en a pas fallu plus. Il a décroché le téléphone, appelé la police et quelques minutes plus tard, ils embarquaient notre mère. A l’hôpital, les services sociaux sont venus nous voir. Nous allions connaître l’enfer des centres d’adoption et l'instabilité des familles d’accueil, sans doute séparément. -Je serrais la main de mon frère si fort…- Finalement, il profita que tout le monde ait le dos tourné pour me tirer jusqu’à l’extérieur du bâtiment. En une heure seulement, nous avions rejoint notre maison, pris deux sacs à dos remplis de quelques affaires -le choix ne fut pas compliqué, nous n’avions pas grand chose-, et marché jusqu’à la gare routière où l’on prit le dernier bus pour Londres…" Elle est attentive au moindre mot qui sort de ma bouche. Silencieuse, mais la main qu’elle a posé sur la mienne, dès le début de mon récit, parle pour elle. Elle sert légèrement la mienne, pour me faire comprendre qu’elle est là, que je peux continuer. Sa présence me réconforte, lui raconter m’apaise... Ce n'est qu'un rêve, je ne comprends pas ce qui m'arrive, pourquoi je me sens si mal. "… On a passé quelques nuits à la rue. Mon frère volait de la nourriture dans des magasins, pendant que je faisais diversion, jusqu'à ce qu’une vieille dame nous approche un soir. Elle nous a offert un bon repas et un toit, en échange de quelques services. On pensait que ce serait l’histoire de quelques jours, mais elle nous a finalement proposé d’aménager le garage avec les vieux meubles et appareils qui y prenaient la poussière… Alors on a gentiment pu reprendre le lycée et cherché du travail pour nous faire un peu d’argent. Et puis, tu es entrée dans ma vie. Tu étais discrète, sauf quand il s'agissait d'étaler tes connaissances en cours, très studieuse, jamais sans tes bouquins, peu importe quand. Et évidemment, étant la même que dans cette vie, tu étais magnifique, mais je ne savais pas comment t'approcher. Je t'observais, jour après jour, sans que tu daignes me remarquer ou plutôt, tu m'ignorais. Sloan avait cette excellente réputation, auprès des profs, des autres élèves, de tout le monde, ce qui n'était pas mon cas. J'étais le fêtard, le coureur de jupon, le bagarreur. J'aimais ça, parce que pour la première fois de ma vie, je me sentais exister autrement qu'en étant l'autre jumeau. J'avais enfin confiance en moi. Sauf avec toi. Parce que toi, tout ce que tu voyais, c'était le mec infréquentable. Mais j'ai tout de même réussi à t'approcher. Je travaillais dans un garage, jusqu'à ce que j'apprenne que tu t'occupais d'animaux, durant ton temps libre. Alors j'ai tenté ma chance et on m'a donné un job pourri, qui payait mal et qui sentait la mort, mais j'en avais rien à faire, parce que tu étais là. Il nous a fallu quelques semaines, mais on a fini par s'entendre. On avait ces longues discussions, pendant et après le boulot, c'était des moments exceptionnels. Je t'ai raconté mon histoire, tu m'as parlé de la tienne. On a partagé nos passions, nos rêves et on s'est même trouvés des points communs. Et puis, je t'ai invité à manger chez moi. J'étais fou de toi et j'arrêtais pas de rabâcher les mêmes choses à Sloan, à ton sujet..." Je marque une pause. Un couteau vient se planter solidement dans mon coeur. Une vive douleur intérieur m'ôte mon sourire. Mon regard se perd sur la place de jeu. Sa main tire la mienne jusqu'à sa cuisse, puis ses deux mains enlacent la mienne. Ses doigts glissent dans mes cheveux, dans ma nuque. Je ferme les yeux sous ses douces caresses. "... Je... Je pensais avoir une chance, je pensais qu'après nos moments passés ensemble, tu commençais à ressentir la même chose que moi. Mais tu as bu ses paroles comme tu dévorais les pages de tes bouquins. Ses sourires, son regard, sa voix, tout semblait te faire chavirer. En une soirée, que je pensais être la nôtre, je t'ai en réalité regardé tomber amoureuse de mon frère. Quelques jours plus tard, vous étiez ensemble, mais il vous a fallu des semaines pour me l'avouer. J'ai repris mon job dans ce garage pour ne plus avoir à te voir en dehors des cours. J'ai enchaîné les sorties pour éviter de croiser mon frère trop souvent. Mes notes qui s'étaient nettement améliorées grâce à toi, on reprit leurs bonnes vieilles habitudes. Il m'a fallu du temps pour accepter que j'avais été trahi par les deux seules personnes que j'aimais, autant qu'il t'en avais fallu pour devenir une toute autre fille. Plus ouverte, plus sûre d'elle, plus belle encore. Et je suis finalement retombé dans le panneau... Les choses allaient à nouveau bien entre Sloan et moi, ce n'était plus pareil, mais j'avais su lui pardonner. Mais si une chose ne s'était pas tassée avec le temps, c'était mes sentiments pour toi. Et tu voulais qu'on sorte un soir, pour parler... Sauf qu'on a pas parlé. Et on a remis ça, plusieurs fois, d'abord toutes les deux, puis toutes les semaines, avant que ce soit deux fois par semaine. Moi je t'aimais, le problème c'est que c'était que du cul pour toi. Ca a duré un an..." Sa bouche appuyée contre la paume de sa main, sa tête soutenue par son bras posé sur sa cuisse, elle me regarde avec de gros yeux. Ce n'est qu'un rêve, pourtant elle réagit comme s'il s'agissait d'une histoire vraie, pourtant je la raconte avec autant d'amertume que l'aurait fait cet autre moi. "Oh chéri... Que s'est-il passé ensuite?" Je l'observe un instant, son regard et sa voix sont désolés, ses sourcils et sa lèvre inférieure sont inquiets. Le plus dur n'a toujours pas été dit. La raison de mon malaise dans la cuisine, de mes pensées absurdes, de ma nuit difficile, elle ne veut pas sortir. Elle est coincée dans ma gorge, le couteau qui m'a poignardé le coeur y est toujours. Il va falloir que j'avoue à ma femme que l'histoire se termine là, pour elle. J'en ai mal au ventre. Et si ça nous portait la poisse? Je sers sa main plus fort, en faisant bien attention de ne pas la lui briser. Son autre main glisse dans mon dos, ses lèvres se posent sur mon bras... "Je suis morte, c'est ça?!" Me demande-t-elle doucement, son menton sur mon épaule. Elle ne semble pas surprise, après tout, elle me connait par coeur. Elle dépose un baiser sur mon cou. "Mon amour, rien de tout ça n'est réel. Ce n'était qu'un cauchemar. Ca va aller." J'aimerais tellement y croire, mais j'ai ce mauvais pressentiment depuis ce matin, celui qui laisse une infime différence entre le rêve et la réalité. Et cette culpabilité qui me ronge, alors qu'Anna est là, à côté de moi, son souffle chatouillant ma nuque. Je n'y comprends rien. "... Tu me disais que tu ne le quitterais pas, que tu l'aimais et qu'entre nous, il n'y aurait jamais plus, que tu n'avais jamais désiré plus. Alors je t'ai répondu que t'étais une belle salope et que tu m'avais bien eu. Tu étais assise côté passager, je conduisais. J'avais trop bu, je roulais trop vite. Je te regardais, on se criait dessus et puis... Les derniers mots que je t'ai adressé étaient monstrueux, alors qu'au fond j'aurais juste voulu te crier que je t'aimais, dans l'espoir que tu changes d'avis, que tu me choisisses. Mais je n'en ai pas eu le temps... On m'a emmené à l'hôpital, alors que ton corps restait allongé, sans vie, sous un drap, sur la chaussée. A l'hôpital, personne n'est venu, et quand je suis rentré, mon frère chargeait la voiture de ses quelques affaires. Il n'allait pas m'adresser le moindre mot, alors j'ai pris la parole. Mais il m'a vite fait comprendre que peu importe ce que je dirais, ça n'y changerait rien. J'avais couché avec sa petite-amie et elle venait de mourir par ma faute. Il n'a pas levé la main sur moi, comme j'aurais pensé qu'il le ferait, comme je l'aurais moi-même fait, mais je sais que ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il m'aurait surement voulu mort à ta place. Il a serré les points et il est parti. Il y avait tant de haine dans son regard, jamais je n'ai vu ça. Le lendemain, la veille de ton enterrement, la police est venue et m'a passé les menottes. Ta famille avait engagé des poursuites contre moi... J'ai fini en taule. J'y ai passé quatre ans, bien que je suis d'avis que j'en méritais davantage. J'allais pouvoir retrouver ma liberté après seulement quatre misérables années, alors que je t'avais enlevé la tienne pour toujours... Ma culpabilité m'a carrément poussé de l'autre sur les bords d'une falaise. J'y suis resté des heures, à regarder dans le vide, à me demander combien de temps il me faudrait avant de m'écraser sur les roches en contre-bas. J'avais juste envie de te rejoindre, pour te dire tout ce que je n'avais pu te dire de ton vivant. Je ne méritais pas cette liberté, et pourtant, je n'ai pas trouvé le courage de sauter le pas..." Un sourire triste se dessine sur ses lèvres, elle caresse ma joue, dépose un baiser au coin de ma bouche et prend la parole calmement. "Si je venais à mourir avant toi, je t'en prie, ne fais pas de bêtises. Peu importe quels auraient été tes derniers mots, tes derniers gestes, je t'aime et t'aimerais toujours. Alors, ne me rejoins pas tant que ton heure n'est pas venue." Avant qu'elle me demande de lui raconter la suite des évènements, je la prends dans mes bras. J'enfouie ma tête au creux de son cou et y pose mes lèvres. Je respire son parfum quelques minutes. Les yeux fermés, je savoure cet instant comme s'il s'agissait du dernier, avant qu'elle m'oblige gentiment à la regarder et à lui narrer la suite de mon histoire. Qu'est-ce que j'ai fait ensuite? "... J'ai voyagé un peu, comme tu m'avais tant de fois avoué vouloir le faire, comme tu m'as avoué rêver de le faire. L'Asie, l'Afrique, l'Amérique du latine, ... C'était magnifique, j'aimerais tant que tu vois tout ça, ça te plairait. Je me suis rendu utile, j'ai essayé d'aider les autres, j'crois que c'est ce que tu aurais voulu. Et puis, j'ai atterri en Nouvelle-Zélande, une île splendide. Je m'y suis installé quelques temps, avant de découvrir les Samoa et d'y entreprendre la construction d'une maison. Je ne sais trop pourquoi, pour qui, mais il s'avère qu'achever sa construction était important à mes yeux..." Le sourire triste qui avait pris possession de ses lèvres, quelques minutes plus tôt, a totalement disparu. Elle me regarde avec cette lueur dans les yeux, de la fierté, du bonheur, ... de l'amour. "Et qu'est-ce que tu faisais dans la vie?" Me demande-t-elle, comme une enfant impatiente de connaître la suite des aventures. "Ca ne te plairait surement pas... J'étais coureur automobile. Un grand coureur automobile. J'ai gagné pas mal de courses." Elle lâche un petit rire amusé, et tapote ma cuisse. "Et mis pas mal de filles dans ton lit, à mon avis." On rit tous les deux, j'ai toujours été fidèle à ma femme, mais la tentation n'est pas ce qui manque et elle le sait bien. C'est ce que j'aime chez elle, elle me fait confiance et plutôt que d'être jalouse, elle m'envoie ce genre de petites piques. "C'est beau de rêver, hein?!" Elle détourne le regard sur notre fils durant quelques secondes. Il a encore trouvé le moyen de tourmenter sa mère, pendu par les pieds, à plusieurs mettre du sol. Elle me sert la main et à mon tour, je pose les yeux sur Neil. J'étouffe un petit rire qu'Anna n'aurait guère appréciée, et lui demande de descendre. Bien qu'il aime sa mère plus que tout, l'autorité d'Anna n'était jamais très efficace avec notre fils, mais il suffisait que je m'emmêle, pour qu'il s'exécute. Le pouvoir d'un père sur son fils, ça rendait ma tendre femme totalement folle. Elle respire à nouveau et se tourne vers moi. "Et ton frère? Il t'a pardonné?" Sa question me glace le sang, mon regard se perd dans le parc et je déglutis difficilement, tout en laissant un court silence entre ses mots et les miens. "Il a emporté son pardon dans la tombe... Je ne l'ai pas revu après son départ, et on ne s'est pas reparlé non plus. Il m'a totalement rayé de sa vie et moi j'ai fait la mienne de mon côté."

Ses doigts glacés, sur mon torse, me surprennent, mais n'ôtent rien au moment. Mes mains continuent de remonter jusqu'à ses hanches, glissent lentement sur sa peau jusqu'à ses seins que mes lèvres ne tardent pas à rejoindre, elles aussi. Je l'enlace, je sers son corps gelé contre le mien, et la fait basculer sur le lit. Ma bouche cherche la sienne dont la couleur me fait soudainement pâlir. "Mon coeur?! Qu'est-ce qu'il y a?!" Sur ses lèvres bleutées, s'affiche un tendre sourire qui me fait déglutir. Sa main blafarde vient alors rejoindre ma joue, me faisant frissonner. Et d'une douce voix, elle me murmure quelques mots. "Je t'aime, Sloan." Je me relève brusquement, faisant voler le chat, jusque là allongé sur mon torse, en bas du lit. Les rayons du soleil viennent m'éblouir violemment. Mon coeur tente de retrouver un rythme normal, tout comme ma tête essaye de retrouver ses esprits. Instinctivement, je pose mes yeux sur l'oreiller d'à côté, toujours intact. J'expire doucement, regarde l'heure... Un rêve, tout ça n'était qu'un rêve. Je m'attarde sur le rebord du lit, ma tête entre mes mains, je ferme les yeux quelques secondes. Ma tête me fait souffrir, mais pas comme quand on a une migraine, elle me tourmente. A la cuisine, je cherche du réconfort dans un bol de céréale, mais l'appétit me manque. Je le pousse alors, vers cet animal de malheur qui a encore trouvé le moyen de pénétrer chez moi dans la nuit. Elle se régale, tandis que mon regard est attiré par la photo qu'elle garde sous sa patte. "Maudit rêve." Je la tire brusquement, sans pour autant détacher l'animal de son festin et me dirige vers la poubelle. Un instant d'hésitation, je me rétracte, la regarde un instant, regarde ces trois visages et finalement, la glisse dans mon porte-monnaie comme chaque année, à cette même date, depuis quatorze ans. Je les déteste autant que je les ai aimé, autant qu'ils me manquent, Sloan et Anna.

Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums mon pseudo est b.boop, tandis que mon prénom est Déborah. Je suis âgé(e) de 24 ans et je vis actuellement du côté de la Suisse. Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur Skype, via Mila   , ma première impression en le voyant a été de noyer mon clavier sous une coulée de bave   . Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de 5j/7 environ et que mon niveau rp est de 700 à 1200 mots. Concernant mon personnage j'ai choisi Clive Standen comme célébrité, pas mal non ?  Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi MEN WITH STYLE comme groupe ! Au fait j'allais oublier le code du règlement Vu et validé par Adamou . A bientôt sur le forum