Sujet: [2011] you were a light in the dark Mar 6 Oct 2015 - 22:17
Derek & Alvira
Février 2011, Paris
« Réveillez-vous. » Derek laissa échapper un grognement rauque lorsqu’une main vint agiter son épaule, réveillant ses blessures. Il ouvrit péniblement les yeux pour découvrir un homme en uniforme qui devait probablement être un agent travaillant pour la SNCF. « Vous êtes arrivé au terminus monsieur, il faut que vous quittiez le train. » L’importun continuer de lui parler dans une langue qu’il ne comprenait pas, certainement en français donc. « Sorry, I don’t understand. » Son anglais était habituellement très facile à comprendre puisqu’il avait une voix claire et agréable, mais il se sentait tellement fatigué qu’il ne faisait plus l’effort d’articuler correctement. C’est pourquoi, bien que les mots qu’il venait de prononcer étaient simples, le contrôleur fronça les sourcils et soupira bruyamment. C’était le dernier train de la journée et il n’avait qu’une envie, rentrer chez-lui. Il ne s’était pas attendu à tomber sur un british visiblement drogué qui ne semblait pas vouloir bouger son cul jusqu’à la sortie. « Please, leave. » L’accent franchouillard qu’il employa arracha un maigre sourire au jeune Vessalius, il ne faisait aucun doute qu’il était arrivé à destination. Rassemblant toutes ses forces, il se leva et se saisit de son sac pour se diriger péniblement vers la sortie. Il voulut faire un signe à l’homme qui l’avait réveillé pour lui dire au revoir, mais il était déjà parti en marmonnant qu’il détestait quand des crétins lui faisait perdre son temps. Il devait maintenant trouver un endroit où dormir et pour ça il lui fallait se déplacer dans la ville. Une petite balade à Paris représente le rêve pour beaucoup, mais ce n’était pas le cas pour lui, pas à ce moment-là. Un jour et demi plus tôt il était laissé pour mort dans une ruelle sombre et il ne s’était pas encore remis complètement de ses blessures. Il avait des côtes cassées, des blessures ouvertes à certains endroits et il avait l’impression que sa tête allait exploser. On pouvait ajouter à ça l’effet de manque dû au fait qu’il n’avait pas bu une goutte d’alcool ou touché à un gramme de cocaïne depuis plus de vingt-quatre heures. Bref, il était dans un sale état.
Derek erra pendant plus de deux heures sans réussir à y voir assez clair pour trouver un hôtel ouvert ou quelqu’un qui pourrait le renseigner. Les personnes le croisant préféraient faire un détour en le voyant. Qui pouvez les en blâmer ? Il avait des traces de sang sur ses vêtements, ses yeux étaient rouges sang et il avait des cernes si énormes qu’on aurait cru que cela faisait une semaine qu’il n’avait pas fermé l’œil. Chaque pas provoquait une secousse en lui qui manquait de lui arracher un cri de douleur tellement cela lui faisait mal aux côtes, mais aussi au crâne. Sa tête tournait affreusement et il avait la sensation qu’il allait vomir. Au loin il vu une silhouette qui marchait dans sa direction et il tendit la main, espérant dans un délire fiévreux l’atteindre. Quelques pas plus loin, il s’écroula de tout son long. Etendu au milieu d’une ruelle à près de vingt-deux heures il se demanda s’il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien. Qui était-il pour penser pouvoir changer ? Pour penser pouvoir s’évader de l’enfer qu’était devenu son existence ? Il mourrait ici comme le misérable qu’il était devenu et c’était tout. Une larme coula sur sa joue, alors qu’il se remémorait Hope. Ses cheveux blonds qui tombaient en douceur sur ses épaules, son sourire adorable, sa manière qu’elle avait de bouder quand il la taquinait de trop. Le monde était devenu flou et il passait de l’endormissement à l’éveil sans jamais vraiment sortir d’un état ou de l’autre. Ouvrant les yeux à nouveau il eut la sensation de la voir, il pouvait sentir une de ses mèches de cheveux caresser son visage. Il tendit alors la main pour toucher sa joue et lutta pour prononcer son nom. « Hope. » Il eut un maigre sourire et perdit connaissance pour de bon.
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Sujet: Re: [2011] you were a light in the dark Jeu 17 Déc 2015 - 21:51
« Monsieur, vous allez bien… ?» S’enquit Alvira avec son français approximatif. Elle n’était même pas sûre d’avoir bien prononcé ces mots, ou que ce qu’elle avait en tête avait finalement réussi à se formuler correctement, mais elle s’en fichait. Elle s’approcha de la personne qu’elle avait vue au loin, en train de tituber, sans pour autant violer son espace vitale, ne préférant prendre aucun risque. Elle hésita un moment à faire demi-tour, se disant que c’était sûrement un jeune qui était de sorti et qui avait poussé un peu trop fort sur la bouteille et que par conséquent, qu’elle devrait se mêler de ses affaires. Mais sans qu’elle ne sache pourquoi, ses pieds étaient comme enfoncés dans le sol, empêchant la belle de s’en aller ou même de faire un geste. Curiosité ou devoir moral, elle-même ne saurait le dire, mais une petite voix au fond d’elle lui interdisait de tourner les talons à quelqu’un qui avait clairement besoin d’aide. Lorsqu’il s’avança un peu plus sous l’un des lampadaires qui éclairait la ruelle, la Raichand pu apercevoir des tâches de sang sur ses habits qui l’interpella d’avantage. Elle porta une main à sa bouche devant la vision d’horreur devant elle (pardon Derek mais bon). « Est-ce… » Elle commença une phrase en hindi avant de se rappeler que la personne ne comprendrait probablement pas ce qu’elle lui disait, mais la panique mêlée au stress faisait qu’elle en avait presque oublié comment construire une phrase correcte. Le temps qu’elle puisse trouver comment agencer ses mots dans une langue à peu près compréhensible, le jeune homme avait eut le temps de s’écrouler sur le bitume, provoquant un petit cri de terreur chez Alvira. Mais qui eut pour effet de la réveiller. Elle courut à toute vitesse vers la personne avant de s’agenouilla à côté de lui et de relever sa tête tout doucement. Est-ce qu’il était mort ? Vu la tête qu’il avait ça ne l’aurait même pas étonné de savoir qu’il était passé de l’autre côté à la minute où sa tête avait touché le sol, mais lorsqu’elle vit sa poitrine se soulever doucement sous sa respiration, elle fut rassurée de voir qu’il était encore vivant. Pour l’instant. « Je vais appeler une ambulance, restez avec moi. » Dit-elle dans un anglais correct d’une voix rapide mais distincte pour qu’il comprenne. Elle sorti son téléphone à toute vitesse en renversant par la même occasion tout ce qu’elle avait dans son sac sur le sol, n’ayant pas de temps à perdre. Elle composa le numéro d’urgence qu’elle avait appris par cœur avant de sortir de l’hôtel au cas où il lui arriverait quelque chose, tout en parlant au jeune brun pour qu’il ne perde pas connaissance. Elle n’attendait pas spécialement à ce qu’il lui réponde quelque chose de cohérent, lui posant des questions simple comme son nom, ou d’où est-ce qu’il venait mais elle n’obtint aucune réponse de toute façon. Il arriva tout de même à prononcer un prénom avant de perdre connaissance, laissant Alvira dans la panique la plus totale. « Hé ! Héé ! Hééééé ! » Hurlait-elle presque en donnant des claques au jeune homme, pendant qu’elle parlait à l’ambulancier au téléphone. Elle eut du mal à lui indiquer l’endroit exact où elle se trouvait, devant se lever quelques secondes pour trouver au moins une enseigne qui indiquerait où elle était, et au bout de cinq longues minutes y arriva enfin.
Ils ne mirent pas longtemps à arriver et c’est tout naturellement que l’Indienne alla jusque l’hôpital avec l’inconnu, où elle décida de prendre en charge toute la partie administrative que ce soit les papiers d’assurance à remplir ou la chambre. A cause de certaines difficultés qu’elle avait rencontré lors de sa prise en charge – qu’elle avait pu régler de justesse – et qui lui avait pris une bonne partie de la nuit et de la matinée à cause des bureaux qu’elle devait contacter à leur ouverture, les médecins avaient eut le temps de prendre en charge le John Doe. Fatiguée mais contente d’avoir pu aider, elle alla se chercher un café avant de rejoindre l’inconnu dans sa chambre, qui était encore en train de dormir. En faisant le moins de bruit possible, elle prit une chaise qu’elle approcha lit du jeune homme avant de s’asseoir et de le regarder dormir comme pour s’assurer qu’il était réellement sain et sauf. Elle ne connaissait pas la personne et ne savait même pas si il allait être content qu’elle l’ait sauvé, mais au moins la prochaine fois qu’il serait au bout de sa vie il saura qu’il ne fallait jamais croiser celle d’Alvira.