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 I never want to see you again | Hazel

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MessageSujet: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyJeu 26 Nov 2015 - 20:53

Louis était sur un coup ; un gros coup. Equipé de son attirail complet (appareil photo, jumelles, bloc-note et crayon dans un sac), le petit Stark arpentait les rues de la ville. Il n'était pas là comme simple visiteur, ou comme simple touriste. Il n'allait pas rendre visite à quelqu'un. Il n'allait pas en ville d'acheter quelque chose. Non. Louis suivait quelqu'un. Il gardait quelques dizaines de mètres d'écart entre son « client » et lui. Il n'avait aucune envie de se faire capter. Non pas qu'il ait peur de se faire attraper, ou de se faire gronder ; Louis n'était pas comme ça, et n'avait jamais peur de ça. S'il n'avait pas envie de se faire capter, c'était simplement parce qu'il voulait aller au bout de son enquête : il en était persuadé, Mme O'Neal avait un amant.

Quelques jours plus tôt, Louis avait surprit ces deux voisins, les O'Neal s'engueuler. Monsieur reprochait à Madame d'être aller voir ailleurs trois jours avant. Madame avait protesté, disant que non, elle avait juste été voir une amie. Monsieur n'était pas d'accord, et prétendait l'avoir suivi. Madame avait été offusqué, et avait tourné le dos à Monsieur. Louis avait écouté tout ça, en souriant. Il avait sa nouvelle enquête : savoir si oui ou non Amanda O'Neal avait un amant.

C'était pour découvrir la vérité qu'il s'était équipé de son attirail de détective privé, et qu'il suivait de loin la quadragénaire. Plus il l'observait, plus il se disait que James -son mari- avait raison. Avant de sortir de chez eux, elle s'était bien habillée, et bien maquillé. Il se demandait bien où elle allait là. Il était persuadé d'avoir la fin, persuadé qu'elle allait rendre visite à son amant. Alors, il la suivait, courant derrière elle, se cachant derrière un arbre, une poubelle, une voiture.. Il fut néanmoins surpris de la voir entrer, tranquillement dans le centre commercial. Peut-être voulait-elle s'acheter une nouvelle robe, afin de lui plaire.
Il pénétra donc à sa suite dans le centre, et la chercha du regard. La rouquine était là ; à dix mètres de lui en train d'observer la vitrine d'un magasin. Intérieurement, le petit Stark pria pour qu'elle ne rentre pas dans ce magasin, supplia le Dieu de l'univers de ne pas lui faire ça. Mais ce Dieu ne l'écouta pas ; Amanda O'Neal rentra dans la boutique, et Louis pesta.
Parce que le petit détective avait un gros handicap : sa jeunesse. Autant il pouvait suivre facilement quelqu'un, sans que cette personne se doute qu'il fouille dans sa vie, autant il lui était difficile d'aller dans tous les endroits possibles. Rentrer dans un magasin de lingerie, seul, quand on a que douze ans n'était pas discret, et donc par définition impossible à faire pour un détective. Il allait passer pour un petit pervers et tout les regards se tourneraient vers lui.

Il la maudissait. Ne sachant pas quoi faire, il fouilla dans son sac, sortit le téléphone portable qu'il avait piqué à son père (ne trouvant plus le sien, il avait pris celui de son père en sachant que ça risquait de servir). Se frayant un chemin parmi la foule de clients, Louis arriva rapidement à côté de la vitrine ; de là, il pourrait facilement guetter la dame. Il fit comme si il envoyait un sms à quelqu'un. Il essayait de passer pour un gamin qui usait de son téléphone – personne ne s'occuperait d'un ado qui faisait ça, non?-, attendant patiemment que sa voisine sorte.

Mais, perdu dans ses pensées, Louis ne fit pas attention à ce qu'il se passait à côté de lui.
Quelqu'un le percuta.
Son téléphone -ou plutôt celui de son père- virevolta.
Son sac tomba, et ses affaires s’éparpillèrent au sol.

Louis soupira, tout en relevant la tête vers la personne qui l'avait percuté. Là, il eut le bec cloué. Devant lui se trouvait Hazel. Cette femme qui était ravissante, mais qui avait le malheur de plaire à son père. Cette femme qui était très gentille, mais dont il ne voulait pas dans sa vie. Cette femme qui lui avait fait malheureusement connaître un comportement de son père dont il n'avait jusqu'alors jamais vu.
Il ne l'aimait pas. Il ne l'aimait vraiment pas. Et elle venait de foutre son plan en l'air. Jetant un rapide coup d'oeil au sol, il se rendit compte des dégâts. « Ah non ! Tu l'as cassé !!! » lui lâcha-t-il alors, sans même lui dire un simple bonjour.
Il se pencha, la laisser récupérer quelques affaires, et attrapa les deux morceaux de téléphone. Il remit la batterie en place, observa l'appareil, et tenta de le rallumer. Par miracle, l'appareil se remit en route. « C'est bon, ça va, il marche. » Il en était soulagé. Vraiment. Avec ce qui s'était passé, Louis avait peur de revoir son père en colère. Il n'avait pas peur de lui, il avait surtout peur de revoir son père malheureux, attristé par une connerie qu'il aurait faite.
Alors oui, il était heureux de pouvoir rendre discrètement son téléphone sans aucune égratignure.

Tandis qu'il allait dire encore quelques mots à Hazel, Louis aperçut Amanda O'Neal sortit du magasin, un sac en mains. Ainsi, elle avait acheté de la lingerie fine. Il fallait absolument qu'il la suive pour savoir si elle allait rentrer chez elle ou filer ailleurs.
Posant son regard sur l'ancienne amoureuse de son père, Louis se rendit compte qu'elle tenait dans ses mains quelques unes de ses affaires, dont son fameux calepin. « Rends moi vite mon carnet, il faut que je file. »
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MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyMar 1 Déc 2015 - 5:22



La vie était un peu particulière, depuis quelques jours. Hazel vivait dans une petite bulle qui, au passage, n'avait rien de très agréable. Les choses s'étaient apaisées depuis l'instant t, depuis l'instant fatidique où Louis avait lâché le secret qui avait pris l'envergure d'une bombe nucléaire dans l'esprit de la blonde. Elles s'étaient apaisées, mais elles étaient loin d'être revenues à la normale. Pacey faisait de son mieux pour essayer de réparer son erreur, et même si la jeune femme s'en rendait bien compte, elle n'arrivait plus à croire à aucune de ses promesses. Il lui faudrait du temps, sans doute. Il lui faudrait être persuadée que rien n'avait été un mensonge durant cette année, que l'avenir dont ils avaient parfois parlé ensemble n'était pas qu'un dessin imaginaire dressé pour la satisfaire. Il faudrait qu'elle croie à nouveau à cet amour qu'ils n'avaient cessé de se scander depuis que leur amitié avait laissé place à leur relation. Peu à peu, elle allait devoir se reconstruire, trouver une façon de lui refaire confiance, de croire en l'amitié qui le liait à Neela et au caractère révolu de leur romance. Tout cela serait sans doute un travail qu'elle aurait à faire sur elle-même, un défi qu'elle relèverait avec Pacey à ses côtés, qui, depuis le tour au parc avec Louis, n'avait cessé de lui prouver sa présence et son soutien. Elle ne pouvait pas le nier; il était loin d'être un salaud qui abandonne le navire à la première difficulté. Au contraire, il se montrait tenace et acharné, et la passion et le dévouement qu'il semblait mettre à tenter de réparer les choses tendaient à rassurer la blonde. Elle avait l'impression de retrouver celui qu'elle aimait, même si c'était sans doute ridicule de prétendre qu'elle l'avait jamais réellement perdu. C'était en elle que s'était brisé quelque chose; lui avait toujours été là, le même, constant et fidèle, à ses côtés. Peut-être qu'elle avait exagéré les choses. C'était d'ailleurs d'ailleurs ce qu'elle répétait chaque soir lorsqu'elle se couchait, jetant un coup d'oeil mélancolique à la place inoccupée du lit, qui avait été la sienne depuis plus d'un an. Sur sa table de nuit traînait encore un de ses livres. Tout chez Hazel lui rappelait constamment Pacey; il était omniprésent dans sa vie, quoiqu'elle fasse. La réalité était là, tranchante et irrémédiable : sa vie, maintenant, c'était Pacey et Louis. Même sa bijouterie avait été reléguée en seconde place. Le sens de sa vie, qu'elle avait cherché bien longtemps, avait été évident : c'était eux, c'était sa famille, c'était son homme et son garnement, et aussi ridicule que cela paraisse à ce moment précis, c'était aussi Neela. Ils étaient tous sa famille.

Depuis cette fameuse soirée, elle n'était pourtant pas seule. Elle avait gardé Saskia de longs moments au téléphone. Elles avaient parlé, elle lui avait expliqué sa situation, elles avaient raconté des conneries, mais elles étaient aussi restées silencieuses, l'une avec l'autre, vacant à leurs occupations avec l'idée rassurante de ne pas être seule. Car même si Hazel se rendait à peine compte de cette chance, elle n'était pas seule. Elle avait rencontré Sophia pour un projet inhérent à la bijouterie, aussi, et à cet instant, elle avait réalisé que continuer à travailler n'avait sans doute pas été la pire idée qu'elle ait prise. Plus que jamais, elle s'occupait. Elle ne voulait pas laisser son imagination seule un seul instant, alors elle feintait chacune de ses pensées avec quelque chose, n'importe quoi d'autre. Il n'y avait que le soir que la vérité arrivait à rattraper ses pensées; elle avait beaucoup de mal à trouver le sommeil, et lorsque celui-ci pointait le bout de son nez, il lui arrivait régulièrement qu'une idée lui traverse l'esprit et la fasse retourner au point de départ. Plus que jamais, elle se détestait de ces réactions qui, au-delà du psychologique, avaient atteint sa santé physique. Elle tentait de se persuader de l'inverse en journée, mais le soir, Hazel se rendait bien compte de l'anéantissement, sans doute exagéré, qu'avait provoqué cette simple phrase maladroite. Elle mettait ça sur le compte de son inexpérience dans ce vaste domaine qu'était celui des relations amoureuses, mais aussi de sa crédulité, qu'elle remettait sans cesse en cause pour la situation pathétique dans laquelle elle se trouvait maintenant. Deux jours auparavant, elle avait bugué de longues minutes, assise sur le rebord de sa baignoire, en sous-vêtements, à se demander si elle pourrait reprendre sa vie de businesswoman telle qu'elle l'avait laissée avant de s'impliquer dans sa relation avec Pacey. Elle en était venue à cette triste conclusion que non, qu'en lui elle avait trouvé tout ce qui lui avait manqué jusque-là, et que maintenant qu'elle avait goûté à ce bonheur-là, reprendre un rythme professionnel effréné pour tout oublier ne reviendrait qu'à essayer de tromper l'ennui de lui, l'ennui d'eux. Elle avait été tellement stupide de s'imaginer un jour vivre le cliché parfait de la famille heureuse auprès de Pacey et Louis. Rien qu'en repensant à ces quelques fois où elle avait regardé des magazines de mariage en s'imaginant dans une jolie robe blanche, elle avait envie de se cacher sous son lit. Elle avait honte de sa naïveté, mais peut-être encore plus honte de ne pas être capable de donner à Pacey le bénéfice du doute. La dure vérité était qu'elle ne lui faisait plus confiance. Malgré les explications qu'il lui avait données, Hazel n'arrivait plus à s'ôter de la tête des images qu'elle avait de lui et de Neela, cette Neela qui l'impressionnait tant. Car si elle était l'héroïne de sa propre vie, son rôle dans celle de Pacey n'était encore pas parfaitement défini, si ? Et si elle n'était que cette copine inutile, qui vous aide à passer le temps, le temps pour vous de reconquérir votre ex, que vous n'avez jamais cessé d'aimer ? Hazel connaissait Friends et How I Met Your Mother. Elle savait qui étaient Ross et Rachel, elle savait qui étaient Ted et Robin. Elle n'était peut-être qu'une Emily ou une Stella. Et à force de s'interdire de penser, Hazel en venait, dès que l'occasion lui en était donnée, à s'imaginer les pires scénarios. Et s'il l'avait trompée, tout ce temps ? Et s'il était le père de Maya, et si Imran n'était que le Barney de Neela ?

Il devait être seize heures, en pleine semaine. Hazel avait donc bien de quoi s'occuper. Elle avait récupéré le travail sur l'un des premiers clients de sa marque, le bijoutier du centre commercial de la ville. Il était le premier à lui avoir donné ses chances, et elle lui avait présenté ses pièces de la prochaine saison quelques semaines auparavant. Cet après-midi, ils avaient signé leur prochain contrat. Ce bijoutier avait été le tout premier à faire confiance à sa marque éponyme, et s'il avait commencé par lui acheter quelques rares pièces pour tâter le marché, il avait aujourd'hui tout un rayon qui lui était consacré. Il n'était clairement pas son plus grand client, bien loin des grandes chaînes de luxe qui distribuaient ses pièces sur le terrain national et international, mais elle tenait à toujours s'occuper personnellement de leurs réunions et de leurs signatures de contrat. Peut-être que sa vie en tant que simple businesswoman ne serait pas si mal, finalement. Peut-être que le seul homme qui lui serait à jamais fidèle serait ce bijoutier, qui avait été le premier à relever le potentiel de ses bijoux... C'est sur cette pensée, aussi réconfortante qu'attristante, qu'Hazel avait quitté la bijouterie. Par réflexe, elle avait aussitôt sorti son portable, passant sa pochette d'affaires sous son bras. Un collègue et un autre client l'avaient appelée, et Saskia lui avait envoyé deux messages, dont une photo de Petit Pois qui dormait sur le lit de sa colocataire. Cette image lui arracha un sourire. Isla ne serait très certainement pas ravie, mais Saskia avait bien du apprendre à s'occuper de sa colocataire, depuis un an. Elle écrivait une réponse amusée, bien décidée à montrer à sa sœur de cœur que ses messages lui faisaient du bien. A cette heure-ci, la population du centre commercial était plutôt dense, et lorsqu'elle reçut un coup de coude d'un passant bien pressé, son réflexe fut de se ruer sur le côté, contre la vitrine de ce qui s'avéra être un magasin de lingerie, pour protéger son portable, mais avant tout son dossier, dont elle ne souhaitait pas voir le contrat s'éclipser sous la forme de plusieurs feuilles volantes qui serviraient de paillasson aux shoppeurs. C'est cette manœuvre qui l'amena à percuter quelqu'un, qui s'avérait plus petit qu'elle. Elle qui avait espéré que ce coin serait libre de tout occupant s'était lourdement trompée. Son portable était tombé par terre, mais elle avait plaqué le dossier contre la vitrine, contre laquelle elle s'était écrasée avec un grand ridicule. « Merde... » pesta-t-elle en constatant avec soulagement que son dossier n'avait rien. Son portable, qui jonchait le sol, semblait encore en un seul morceau. Par contre, un autre portable avait l'air dans un bien pire état... et c'est à ce moment-là qu'elle leva la tête, paniquée, confuse. « Désolée », dit-elle avant de reconnaître... Louis. Elle resta bête, muette, au bord de l'hyperventilation. « Ah non ! Tu l'as cassé !!! » Fidèle à lui-même, Louis semblait à mille lieux de ce qui se passait dans la tête de la blonde à cet instant. « Non, non... » bafouilla-t-elle. Où était Pacey, était-il dans le coin ? Non, non, Louis n'avait pas de portable. C'était forcément celui de son père, donc ce dernier n'était pas là. Ou alors il était là, quelque part... dans ce magasin de lingerie, qu'il ne voulait pas infliger au garçon. Et il lui avait laissé son portable pour qu'il ait quelque chose à faire en l'attendant. Oh mon Dieu, non, ça y est : déjà, elle pensait oh mon Dieu, elle qui était athée, et ensuite, elle s'imaginait des scénarios de plus en plus alambiqués. C'était la fin de son esprit dans son état le plus sain. Mais cette théorie n'était pas totalement débile non plus... si ? Peut-être que Pacey et Neela comptaient fêter leur rupture, à tous les deux. Peut-être que... « C'est bon, ça va, il marche. » Avant qu'elle ait eu le temps de le remarquer, Louis avait ramassé les morceaux de son portable et les avait rassemblés. Elle fit de même, et ramassa son portable et un carnet, qui devait être à Louis. « Tant mieux. Désolée pour le choc, c'est... un peu violent, le centre commercial, à cette heure-ci. » Louis n'était pour rien là-dedans. Il ne pouvait pas payer pour les erreurs de son père et sa bêtise à elle. A cet instant précis, elle en était même à se demander si elle n'allait pas lui proposer une double glace pistache-chocolat. Mais le regard de l'adolescent s'était posé sur une femme qui sortait du magasin, un sac à la main. Hazel fronça les sourcils, se demandant bien ce qui était en train de se passer. Et si c'était elle, la nouvelle copine de son père ? Et si Louis était en train d'espionner la prochaine victime du couple Paceela ? « Rends moi vite mon carnet, il faut que je file. » Elle glissa son portable dans son sac, sans même s'assurer qu'il marche encore réellement. « Il se passe quoi, là, exactement ? » demanda-t-elle avant de se rendre compte qu'elle était peut-être bien inquisitrice, mais voir Louis seul au centre commercial à cette heure-ci ne lui inspirait pas confiance. Et soudain, elle eut des idées bien différentes : elle s'inquiétait pour Louis. Pacey et Neela étaient-ils bien au courant d'où il était ? Qu'est-ce qui le pressait à ce point ? Allait-bien, avait-elle loupé quelque chose ? « Ça va, Louis ? » dit-elle d'un ton affectueux dont elle ne se pensait pas capable dans un tel état. Elle lui tendit le carnet, inquiète. « Qu'est-ce que tu fais devant ce magasin ? » ajouta-t-elle, aussi curieuse que soucieuse. « Y'a un glacier en bas... Il est pas aussi bon que celui du parc, mais pistache chocolat, ça te dit ? » Ce n'était pas pour Pacey qu'elle faisait ça. Ce n'était pas pour elle non plus, à dire vrai. Elle voulait juste s'assurer que Louis allait bien et n'était pas livré à lui-même pour des raisons diverses, dont elle n'avait strictement rien à faire. Car même s'ils étaient amenés à ne plus jamais se voir, et même si c'était sans doute pathétique de l'admettre, Hazel s'était bien attachée à ce jeune garçon...
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I never want to see you again | Hazel Empty
MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyDim 24 Jan 2016 - 20:50

On pourrait croire que la vie de Louis n'avait pas beaucoup changé depuis cette virée au parc, avec Hazel et son père. On pourrait penser que sa vie serait toujours la même. Il allait à l'école tous les jours, il écoutait plus ou moins tous les bavardages de ses professeurs, il faisait ses devoirs en rentrant ou le matin de bonne heure, il mangeait toujours son goûter que Neela avait eu la gentillesse de lui préparer, il jouait avec la petite Maya ; il faisait tout ce qu'il faisait d'habitude. Mais pourtant tout était si différent. A la maison, l'atmosphère était plus que présent. Son père n'était plus que l'ombre de lui-même. Pour la première fois de sa vie, le petit Louis avait eu peur de lui. Il s'était montré l'espace de quelques secondes violent. Cette violence n'était pas dans son habitude ; lui qui est si calme, si posé, si tranquille. Mais le temps de quelques secondes, il avait montré un trait de caractère insoupçonné. Cela avait duré peu de temps. Juste après le regret et le remord s'étaient imposés en lui. Et depuis cet instant, son père n'était que tristesse. Louis ne le voyait plus beaucoup sourire, malgré toutes les bêtises qu'il pouvait lui raconter. Son père semblait vivre dans son passé, s'imaginer quel serait sa vie si Louis s'était tu.
Louis n'était pas idiot. Il avait parfaitement compris que c'était à cause de lui que son père était malheureux. Si il s'était tu ce jour-là, si il n'avait pas ouvert la bouche, son père sourirait toujours. Il aurait dans son regard cette joie de vivre qu'il semblait avoir perdu aujourd'hui.

Mais c'était un mal pour un bien. Même si Louis avait le cœur fendu de voir son père si malheureux, même si le voir rire sans se soucier de quelque chose lui manquait, Louis savait que ce n'était qu'un mal pour un bien. Bientôt il sera de nouveau heureux. Bientôt il se rendra compte qu'ils sont plus heureux tous les deux, et juste tous les deux. Peut-être même finira-t-il par se rendre compte que Neela est la femme de sa vie. Avec un peu de chance -et Louis allait y travailler- cette dernière allait oublier cet enfoiré de copain qu'elle avait choisi (à savoir Imran..) et se rendre compte que son colocataire était l'homme idéal. Lui au moins ne râlait pas pour rien. Lui au moins était d'une gentillesse incroyable. Et lui au moins n'était pas aussi idiot. Et puis, il faut le dire, le couple Neela Pacey était un couple magnifique. Ils allaient bien ensemble.
Aux yeux de Louis, son père serait mieux seul, mais si par hasard il préférait trouver une femme, c'était Neela la mieux placée. Louis la connaissait depuis longtemps maintenant, et il savait qu'elle n'allait jamais lui piquer son père. Il n'était pas sûr qu'Hazel réagisse comme elle. Il avait peur qu'elle le lui pique, et que lui se retrouve, tout seul.
C'était pour ça qu'il ne voulait pas d'elle.

Et évidemment, c'était sur elle qu'il tombait dans sa petite virée de détective. Elle venait de lui rentrer dedans, faisant exploser au sol le téléphone de son père. Il se moquait complètement de tout ce qu'elle lui disait, il n'écoutait pas. Il voulait juste récupérer les morceaux du téléphone, le remettre en état. Heureusement pour lui -et pour elle- le portable semblait ne pas avoir souffert. Il soupira de soulagement. Voir son père malheureux le rendait malade, il n'avait pas envie de le voir en plus désespéré par son fils. Depuis quelques jours, il essayait d'être le gamin parfait (même si il l'était depuis toujours).
Son regard se posa sur Hazel. Il fut frappé par son visage. Elle avait les traits tirés. Elle aussi devait souffrir. Elle avait peut-être même beaucoup de mal à dormir. A cet instant précis, il eut un petit pincement au cœur. Il le savait, si son père et Hazel étaient si malheureux, c'était en partie à cause de lui. Ce n'était évidemment pas lui qui avait omis de dire la vérité, mais c'était lui qui avait aidé la vérité à éclater. C'était comme si c'était lui qui avait appuyé sur la détente. Il se sentait mal pour ça. Il n'avait jamais voulu les rendre malheureux. Ni son père. Ni elle. Mais il le fallait.

C'est alors qu'il vit du coin de l'oeil sa petite victime sortir du magasin, un sac en mains. Tiens, elle avait donc acheter de la lingerie fine. Il fallait qu'il le note sur son carnet,  et il fallait qu'il continue à la suivre, pour voir où elle allait. Allait-elle rejoindre son mari ? Ou allait-elle retrouver son amant ? Il penchait pour la deuxième solution. Mais pour le vérifier, il fallait qu'il s'en aille, qu'il se libère de l'emprise de Hazel. Ses yeux se posèrent sur l'ex-copine -yes!!- de son père qui tenait toujours dans ses mains son carnet. Il lui demanda alors de lui rendre, mais bizarrement, elle ne semblait pas pressée de le faire. D'un ton inquisiteur, elle lui demanda ce qui se passait. En l'écoutant, Louis fronça les sourcils. De quoi se mêlait-elle au juste?  Qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Elle gardait dans ses bras le carnet, et d'une voix plus douce lui demanda si ça allait. Là dessus, le jeune Louis répondit. «  Rien du tout. Je dois juste m'en aller, rends moi ça ! »
Ce n'était sûrement  ses mots qui lui firent entendre raison, mais en tout cas, Hazel finit par lui tendre son carnet. Louis l'attrapa aussitôt d'un geste vif. Il l'écouta vaguement, occupé à regarder où pouvait être passée madame O'Neal. Il n'écouta même pas la fin, n'entendit pas sa proposition, il l'avait déjà contourné et l'avait laissé là, en plan devant le magasin de lingerie. Il se mit à courir un peu dans la galerie commerciale, et s'arrêta au bout de dix mètres. Son regard se posait sur chaque chevelure, chaque dame au manteau gris. Il les observa une à une, mais ne vit pas celle qu'il cherchait.
Aucune de ces dames n'était Amanda O'Neal.
Il fallait qu'il se rende à l'évidence ; il avait perdu madame O'Neal. Sa mission s'arrêtait net, et il n'y avait qu'une seule responsable, Hazel. Si elle ne lui était pas rentrée dedans par inadvertance, si elle ne l'avait pas retenue comme elle l'avait fait, Louis serait toujours en train de la suivre à cette heure-ci. Mécontent, il se retourna, et divagua un peu.

Par malchance, il se retrouva encore une fois devant Hazel.
Hazel.. Il n'aimait même pas ce nom. Il ne l'aimait pas tout simplement. Elle avait rendu son père malheureux. Elle avait faillit lui piquer la seule personne qui comptait énormément à ses yeux ; son père. Et en plus de ça, elle lui avait fait perdre sa mission. Alors, forcément, quand il la vit, il ne put s'empêcher de lui dire haut et fort d'un ton désagréable. « Merci, j'ai raté la personne avec qui je voulais parler. Je devais voir une dame qui se trouvait dans le magasin mais à cause de toi, je l'ai perdu de vue... » En prononçant ses mots, il ne se rendait pas compte qu'il déversait toute sa rage sur elle, elle qui pourtant n'était pas une mauvaise femme. Ce n'est que lorsqu'il eut terminé qu'il comprit. Il se sentait un peu mal. Après tout, Hazel n'y était pour pas grand chose. Elle avait juste eu le malheur de lui rentrer dedans, c'était tout. Alors, il tenta de se rattraper comme il put en marmonnant quelques mots qu'il n'était pas sûr qu'elle entende « tantpisjeleverraiplustard. »
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MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyLun 25 Jan 2016 - 3:19



Beaucoup de choses étaient incertaines depuis ces quelques jours, mais l'une d'entre elles restait avérée et confirmée : Louis n'avait rien à voir dans cette histoire. Qu'il ait été le porteur d'un message aussi désagréable était loin d'en faire le responsable. Hazel ne pouvait pas croire un seul instant qu'il ait souhaité cette situation. Il ne la connaissait pas et ne lui devait rien, mais elle ne pouvait pas croire une seule seconde qu'il aurait souhaité briser le couple de son père. Du peu qu'elle l'avait côtoyé, Hazel s'était bâti une image très attendrie du jeune garçon. Il avait eu des parents affectueux et dédiés à leur fils, et cela se voyait. C'était un garçon éduqué, prévenant, attentionné. Elle ne pouvait pas le faire payer pour les erreurs de son père. Son histoire avec Pacey n'avait plus rien à voir avec Louis; elle n'avait plus rien à voir avec grand chose, d'ailleurs. Elle n'existait plus vraiment. Elle subsistait dans un espèce d'espoir brumeux, mais dans l'esprit d'Hazel, il était trop tard. Elle avait appris trop tard que ces menaces qu'elle s'imaginait ridicules ne l'étaient peut-être pas tant que ça. Que cette femme parfaite aux côtés de son homme n'avait pas toujours été une amie comme celle qu'elle était aujourd'hui. Qu'il lui avait sans doute soufflé les mêmes mots, offert les mêmes promesses, serré des mêmes étreintes. Ces images la malmenaient chaque minute de chaque heure, et les significations qu'elle leur attribuait n'avait rien de plus rassurant. Il n'avait jamais eu l'intention de le lui dire. Il n'avait jamais eu l'intention de lui révéler ses secrets, de se dévoiler à nu, de partager ce qui les aurait sans doute engagés vers une relation plus solide encore. Il avait beau lui répéter qu'elle se trompait, ces idées ne la quittaient pas. Il n'avait jamais voulu d'elle ce qu'elle avait voulu lui, il n'avait espéré de leur relation ce qu'elle en avait souhaité. Louis avait du connaître de nombreuses autres femmes avant elle, et il en connaîtrait sans doute bon nombre d'autres. Ces deux années de relation s'étaient effondrées en un clin d'oeil, comme si elles n'avaient jamais rien signifié. Car c'était la triste réalité, n'est-ce pas ? Il n'avait jamais voulu aller plus loin. C'était comme ça. Elle n'était pas la bonne, mais en attendant mieux -Neela, peut-être-, il s'en serait contenté. Elle ne pouvait pas le blâmer. Hazel n'était vraisemblablement pas bâtie pour ces histoires douces et agréables. Peut-être qu'elle était destinée à ces relations sans lendemains, les seules qu'elle avait réellement connues avant Pacey. Elle avait été suffisamment naïve pour être ridicule, piégée dans une situation qu'elle aurait du pouvoir anticiper. Pourtant, la vie continuait. Les journées se succédaient, cruelles, apportant chacune son lot d'idées moroses et de scénarios alambiqués. Elle s'était replongée dans le travail comme jamais; à deux doigts de rester dormir au bureau chaque nuit. Plus que jamais, elle redoutait une trêve, le moindre moment où elle serait à nouveau esclave de ses peurs. Elle courrait, constamment, ne s'accordait quelques heures de sommeil que lorsqu'elle les savait certaines. Elle essayait de dessiner pour la prochaine saison, mais rien ne venait. Alors, elle descendait à la boutique et faisait face à des couples heureux à la recherche du duo d'alliances parfait ou conseillait des hommes amoureux sur le choix d'une bague de fiançailles. Peu à peu, elle réalisait qu'il faudrait sans doute qu'elle fasse face à l'abandon de cette idée, de cette conception, de ce rêve. Le mariage n'était probablement pas pour elle. Pacey trouverait une autre femme qui saurait le rendre heureux, à laquelle il se confierait sans aucun détour.

Alors, Hazel courrait, encore, toujours, même à bout de souffle. Elle enchaînait rendez-vous professionnels et conseils en boutique, planifiait déjà ses prochaines promotions. Il n'y avait que de cette façon qu'elle arrivait à concevoir l'avenir et à oublier le présent. Pourtant, et malgré tous ces efforts, ce dernier ne semblait jamais réellement prêt à lui lâcher du lest. Elle venait de rentrer dans Louis de plein fouet. Contrats ou pas contrats, peu importait. Sa vie personnelle, celle qu'elle s'était interdite pendant tant d'années, lui revenait en plein visage. Pourtant, elle ne pouvait blâmer Louis pour les erreurs de son père. Et, étrangement, elle s'inquiétait de le voir seul. Après la première surprise des retrouvailles, Hazel demanda donc, le plus logiquement du monde, ce qu'il faisait ici. «  Rien du tout. Je dois juste m'en aller, rends moi ça ! » Le garçon semblait pressé, ce qui ne réconfortait pas réellement Hazel dans son inquiétude. Il ne manquerait plus qu'elle l'ait surpris à quelques minutes d'un vol à l'étalage, ou une bêtise du genre. Elle s'imaginait déjà devoir faire face à Pacey et lui expliquer la situation. Elle finit par lui rendre son carnet, étonnée de sa réaction, et s'embourba dans une série de questions qu'il ne semblait même pas écouter. Il regardait derrière elle, à l'affût de... de quoi, exactement ? C'est donc au vide qu'elle proposa une glace à la pistache chocolat, se retournant, surprise, vers Louis, qui l'avait laissée, bête, pour courir dans son dos. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, et se sentait complètement dépassée par la situation. « Louis ? » cria-t-elle en le regardant s'immobiliser, un peu plus loin. Elle s'apprêtait à le rejoindre alors qu'il faisait demi-tour et ils se retrouvèrent à mi-chemin, devant un petit salon de thé à la française. « Merci, j'ai raté la personne avec qui je voulais parler. Je devais voir une dame qui se trouvait dans le magasin mais à cause de toi, je l'ai perdu de vue... » lui asséna-t-elle sèchement alors qu'elle serrait ses dossiers contre elle, troublée par la situation. « Une dame, mais pourquoi ? » Les sourcils froncés, Hazel la regardait, subitement moins ouverte. Elle ne revenait pas de la tournure que prenaient les choses. Elle resta silencieuse quelques secondes, interloquée, et Louis finir par marmonner un semblant d'excuse. « tantpisjeleverraiplustard. » Elle ne savait plus quoi dire. Ce n'était pas son rôle de le réprimander et de s'imposer là où elle ne voudrait pas de lui. Elle n'était pas sa mère, n'avait jamais prétendu l'être, et ne prétendrait jamais l'être. « Si la glace pistache chocolat te tente pas, il paraît qu'ils font de très bons chocolats chauds ici... » tenta-t-elle une dernière fois en jetant un regard au petit salon de thé à sa droite. Il la haïssait. D'avoir laissé Pacey dans l'état où elle l'avait laissé, sans doute. Elle ne l'avait jamais connu aussi preste et amer, et elle ne pouvait pas l'en blâmer. Pourtant, et peu importe ce qui pouvait se passer avec Pacey, Louis resterait le premier jeune garçon qui l'avait acceptée malgré sa peur bleue d'échouer dans ce nouveau rôle.
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MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyDim 14 Fév 2016 - 20:41

Un détective privé se devait d'être le plus discret possible. Il pouvait engendrer tous les rôles qu'il le désirait sans se faire pincer. Il pouvait passer de longues minutes, voire même des heures planqué sans se faire chopper. Il pouvait facilement prendre des photos de quelqu'un sans que les autres personnes autour le trouvent étrange. Un détective pouvait faire tout ça, et Louis aimait jouer à ce rôle-là. Mais il venait d'échouer. Depuis tout ce temps où il jouait au discret-man, Louis ne se souvenait pas avoir autant raté son coup qu'à ce moment précis. Il bouillonnait de l'intérieur, persuadé de ne pas pouvoir savoir rapidement la suite des événements. Il détestait l'échec. Ce n'était pas vraiment l'échec qui l'ennuyait, c'était surtout le fait de ne pas savoir.
D'un naturel curieux, Louis aimait aller se coucher en ayant toutes les réponses à ses questions. Les ragots ne l’intéressaient pas ; c'était le ragot sur lequel il travaillait qui l’intéressait. Quand il avait en tête quelque chose à vérifier -par exemple si cette dame trompait son mari-, il se moquait du reste. En fait, le ragot en lui-même ne l’intéressait pas ; c'était la façon de trouver la réponse qui lui plaisait. Il aimait jouer au détective tout simplement parce qu'il aimait trouver la solution, tout comme il aimait savoir comment les astronautes pouvaient prouver qu'il y avait eu de la vie sur Mars, ou comment les scientifiques ont trouvé que telle molécule avait une activité anticancéreuse. Ce qui amusait le plus Louis, hormis trouver, c'était chercher.
Il faisait parti de ces gens qui aimerait un jour crier « Eureka ! »

En tout cas, ce n'était pas à cet instant précis qu'il allait hurler ce mot grec. Au contraire.. Face à Hazel, l'ex-copine de son père, il avait la tête de ces mauvais jours. Pestant intérieurement après elle, parce que pour lui, c'était elle la fautive. Il lui balança quelques mots désagréables. Il vit de suite que Hazel s'inquiétait. En entendant ses mots, elle fronça des sourcils, se demandant qui était cette femme. Il ne lui répondit pas. Son regard s'était posé sur elle, et il y vit toute sa tristesse. Louis se sentit complètement dépassé. Ok, il lui en voulait. Ok, elle lui avait fait raté son coup. Ok, elle était l'une des causes du malheur de son père. Mais elle semblait elle aussi très malheureuse. Les traits de son visage étaient tirés, ses yeux étaient pochés. Alors, Louis marmonna quelques mots pour se faire pardonner, pour lui dire qu'il se rattraperait plus tard, que ce n'était pas si grave. Il n'avait aucune idée si la jeune femme l'avait entendu, et compris -tellement il avait parlé bas-, mais il s'en moquait. Il voulait juste lui montrer qu'il ne lui en voulait pas tant que ça..

Sa bouche s'ouvrit de nouveau. Cette fois, sa voix était plus douce. Elle lui proposa, puisque la glace pistache chocolat ne le tentait pas, d'aller goûter les très bons chocolats chauds. Il hocha la tête, positivement. Il n'avait aucune envie d'une glace. La dernière glace pistache chocolat qu'il avait mangé lui était resté un long moment sur l'estomac ; l'état et le comportement de son père l'avaient estomaqué. « On peut goûter oui » lâcha-t-il alors, afin de confirmer son geste. D'un pas détaché, il se dirigea vers le salon de thé que la demoiselle avait désigné d'un regard. Il pénétra à l'intérieur, tenant toujours dans ses mains tout son attirail de détective -portable, petit carnet et etc...-, et alla s'installer sur une petite table. De là où ils étaient, à côté de la fenêtre, ils pouvaient voir l'extérieur du salon ; les gens déambulaient dans le centre commercial, pressés de faire leurs courses. Une autre dame heurta un monsieur, rappelant à Louis qu'ils s'étaient retrouvés exactement comme ça Hazel et lui quelques dizaines de minutes plus tôt.
Assis face à Hazel, il posa son regard sur elle. Il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit qu'une serveuse s'approcha d'eux. Comme dit précédemment, il commanda « Un chocolat, bien chaud et bien cacaoté ! » Puis, il tourna la tête de nouveau vers Hazel, comme pour lui dire qu'elle pouvait commander, alors que la serveuse, un peu excédée, rêvait sûrement d'entendre un s'il vous plait de la bouche de Louis -mais il faut l'avouer, le gamin n'était pas la personne la plus polie de l'univers-..

Une fois qu'Hazel commanda, et que la serveuse fila, Louis et Hazel se retrouvèrent seuls. Ils étaient bien entourés par toutes ces autres personnes, mais le gamin ressentit une gêne. Il avait l'impression que personne d'autre n'était avec eux ; et les quelques secondes de silence qui s'installèrent lui parurent sembler une éternité. Louis ne portait pas vraiment Hazel dans son cœur. Enfin si, il l'aimait bien malgré tout. Elle était une femme très sympathique, d'habitude souriant, et toujours très gentille. Il n'avait rien à lui reprocher là-dessus. Mais elle s'était amourachée de son père, et c'était ça son principal défaut. Il l'aurait aimé si elle n'était pas amoureuse de son père.
Le gamin posa alors son attirail de détective sur la chaise à côté de lui, loin d'Hazel au cas où la demoiselle aurait l'idée de fouiller dedans, et prit la parole. « Tu faisais quoi là ? Tu ne travaillais pas ? » Il avait presque envie de lui demander si elle voulait rentrer dans le magasin de lingerie -et demander par la même occasion si elle y allait pour faire plaisir à son nouveau mec-, mais par bonheur pour elle, il eut la décence de se taire. Sa tristesse se lisait ; même si il ne la portait pas trop dans son cœur, il n'avait pas envie d'en remettre une couche. Pourtant, ça le démangeait. Après tout, si elle avait retrouvé un mec -et si ça pouvait être un dénomme Imran ce serait parfait-, il pourrait le dire à Pacey. Ce dernier pourrait alors refaire sa vie -et si par hasard Neela serait libre, ça tomberait bien-. Il adorait déjà ce scénario.
Comme la question le démangeait, et parce qu'il ne voulait pas la rendre triste, il trouva une manière détournée de poser sa question qui le brulait tant « Tu voulais acheter un cadeau pour quelqu'un ? ». Après tout, si il l'avait percuté devant un magasin de lingerie, il y avait une raison non? Le hasard, il n'y croyait pas.
 
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MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyDim 14 Fév 2016 - 23:37



Non, Hazel n'avait pas bonne mine. Elle continuait à vivre parce qu'elle n'avait pas le choix, parce qu'il fallait qu'elle s'accroche à quelque chose pour passer outre cette déception. Elle s'était laissée berner pendant plus de deux ans. Jamais plus elle n'aimerait comme elle avait aimé Pacey, c'était impossible. Elle ne se faisait pas d'illusions : elle n'avait jamais aimé personne comme elle l'aimait lui, et c'était pour une raison. Il était son âme sœur. Il était celui qui la comprenait, celui qui la complétait, celui qui pouvait lui faire voir toutes les merveilles du monde à travers son regard bleuté. A ses côtés, elle avait oublié cette peur de vieillir. Elle se l'était accordé, ce droit. Elle pouvait vieillir, prendre quelques rides et voir ses cheveux se décolorer, elle s'en moquait. Avec Pacey à ses côtés, sa vie était ce qu'elle avait été destinée à être tout ce temps. Et maintenant qu'il n'était plus là... qu'est-ce que cette vie était censée devenir ? Celle qu'elle s'était imaginée avec Pacey n'avait plus lieu d'être, alors, que lui restait-il ? La même chose qu'avant ce premier baiser : il lui restait le travail.

Alors, acharnée, elle se pointait aux aurores au bureau, se planquant dans l'atelier, victime du syndrome du croquis blanc -dérivé de la page blanche. Elle ne pouvait plus créer, elle n'était plus inspirée. Cette situation ne pourrait pas durer éternellement, elle avait une marque à faire tourner. Mais en attendant, elle faisait avec. Elle restait de longues minutes devant ses anciennes créations, et de longues heures devant cette photo qu'elle avait posée sur son bureau. Au fil des jours, les larmes s'étaient asséchées pour laisser place à un chagrin silencieux. Sur cette photo, Pacey la serrait dans ses bras, taquin, alors qu'elle lui jetait un regard débordant de tout cet amour dont elle ne savait aujourd'hui plus quoi faire. Elle ne connaîtrait sans doute plus la chaleur de ses étreintes et la douceur de ses caresses. Le goût de ses lèvres s'évanouirait dans ses souvenirs avec tout ce qu'ils avaient vécu. Et elle devrait s'en accommoder; elle n'avait pas le choix. Elle devrait continuer à travailler, à créer, à représenter sa marque, à la vendre, à contenter ses clients, des collectionneurs à ceux qui choisissaient l'anneau qui représentait tout ce qu'elle n'aurait pas. Plus que jamais, elle repensait à la première fois qu'elle avait rencontré Pacey. Une bague de fiançailles pour Haylay, voilà ce qu'il était venu chercher ici. Ils étaient tellement heureux, tous les deux. Comment avait-elle pu croire égaler ce bonheur-là ? Il lui fallait une femme spéciale, une femme capable de lui faire ressentir tout ce qu'Haylay avait représenté pour lui. Et Neela était sans doute cette femme-là. Elle était sa meilleure amie et sa confidente; comment avait-elle pu penser un instant pouvoir entrer en compétition avec une telle femme ? Elle avait une famille, comme Pacey. Elle connaissait tout de ces valeurs là et d'un avenir qui restait encore flou pour elle. Ils vivaient à quatre dans une grande villa; quelle autre définition de la famille pouvait concurrencer celle-là ? Hazel ne pouvait même pas se comparer à eux. Elle n'était qu'une vieille aigrie, solitaire, qui n'avait rien connu d'autre que des plans foireux et un travail auquel elle s'accrochait comme à une bouée de sauvetage. Sa bijouterie, elle, serait toujours là pour elle. A un moment où elle avait commencé à déléguer ses responsabilités pour se consacrer à ceux qu'elle avait cru être sa famille, elle revenait, peu fière, dans son antre de toujours. C'était là qu'était sa vraie place. Au milieu d'objets aux valeurs inestimables et aux cœurs de pierre. Ils étaient beaux, elle les aimait. Mais ils n'étaient rien comparé à toutes ces choses que lui avait fait découvrir Pacey. Pourtant, elle devrait s'en contenter pour s'occuper.

A l'image de ce jour-là, d'ailleurs. Voguer partout où on pouvait avoir besoin d'elle, même si elle n'était pas nécessaire. Signer les contrats ne faisait plus partie de son rôle depuis des années, mais ce client-là faisait exception à cette règle. C'était pour lui qu'elle était venue dans cette galerie marchande à une heure d'affluence comme celle-là. Elle lui devait énormément, et elle aurait aimé lui offrir le sourire qu'il méritait, mais ce jour-là, ça n'avait pas été possible. Il s'était inquiété de sa petite mine, mais, fidèle à elle-même, elle avait prétendu que tout allait bien. Que pouvait-elle lui dire ? Que cet homme dont elle lui avait parlé avec tant de fierté l'année précédente n'était pas celui qu'elle croyait, qu'elle avait sans doute été naïve au point de se laisser embobiner pendant plus de deux ans ? Non, elle n'était pas encore prête à partager ça. Saskia était la seule qui connaissait son état, mais même le partager avec elle avait relevé de la séance de torture. Cela était revenu à admettre que tout était vrai, qu'il avait réellement eu une relation avec Neela, et que Neela était réellement la femme avec laquelle il finirait sa vie d'homme parfait. Croiser Louis à présent n'aidait pas les choses. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de quoi que ce soit. Elle l'aimait, Louis. Elle l'aimait probablement comme on aime son propre enfant, même si elle n'avait aucune façon d'en être certaine. Elle lui souhaitait le meilleur, même si elle n'avait plus rien à faire dans sa vie. Elle lui souhaitait de connaître les petits bonheurs de la vie et les grandes joies qu'elle pouvait apporter. Elle lui souhaitait de connaître l'amour, un jour, de celui qu'elle avait connu avec son père. Elle lui souhaitait de faire les études dont il rêvait, de travailler avec passion, de réussir ce qu'il entreprendrait. Elle lui souhaitait une belle vie, longue et prospère. Elle ne serait pas là pour la voir, mais en attendant, elle pouvait toujours lui offrir un dernier au revoir. Ou plutôt, se l'offrir, cet au revoir. Car, elle ne se voilait pas la face, Louis avait déjà du se faire à son départ... « Un chocolat, bien chaud et bien cacaoté ! » Il avait accepté cette ultime invitation à prendre un goûter. Ils ne prendraient probablement plus jamais de glace ensemble. Avec un sourire, Hazel releva son regard bleuté vers la serveuse : « je voudrais un Earl Grey, s'il-vous-plaît. » Elle regarda Louis, un brin malicieuse, avant de lui glisser, alors que la serveuse attendait à leurs côtés. « et tu veux quelque chose à manger ? Il paraît que les meilleurs doughnut de la ville sont ici... » Elle l'encouragea d'un mouvement de sourcils; la serveuse n'attendrait pas une éternité. Elle semblait assez mal lunée, mais étrangement, cela amusait la blonde.

Lorsque l'employée quitta leur table, le silence s'installa. Hazel ne savait pas quoi dire à Louis, et la réciproque semblait vraie. Le garçon finit par retirer ses affaires de la table, sans doute pour faire un peu de place pour les mets qui ne tarderaient pas à venir. « Tu faisais quoi là ? Tu ne travaillais pas ? » demanda-t-il finalement.  « Si, j'étais là pour le travail », expliqua-t-elle en désignant son dossier qu'elle avait posé sur la chaise à côté d'elle. Mais là, elle mettait de côté le travail. Elle passerait ses coups de fil plus tard, rien n'urgeait. « Je renouvelais mon contrat avec mon tout premier client », ajouta-t-elle avec un petit sourire nostalgique. « C'est l'un des premiers bijoutiers qui avait été intéressé par ce que je faisais. » Elle jeta un coup d'oeil à la serveuse qui s'afférait derrière la vitrine. « Tu voulais acheter un cadeau pour quelqu'un ? » demanda le jeune garçon, arrachant un sourire triste à la blonde. « Non... » Elle avait envie de lui expliquer qu'elle n'avait plus personne à qui offrir quelque chose, qu'il s'agisse de n'importe quoi. Elle n'avait plus envie de faire plaisir à personne. Oui, en ce moment, elle était égoïste. On aimait ne pas l'aimer, alors elle aimerait ne pas aimer les autres. Saskia était vaguement la seule à échapper à cette dure règle. Mais elle n'avait plus l'esprit au plaisir des autres... seule sa propre survie lui importait. « Et toi, alors, pourquoi tu voulais voir cette dame ? Ton père est au courant que tu es ici ? » Ton père... voilà qui il était, dorénavant. Le père de Louis. Il n'était plus Pacey, son Pacey, son copain, son ami, son compagnon, son homme, son amour. Il était un homme comme un autre, ou, en tout cas, il devait l'être. Pourtant, une question lui brûlait les lèvres : comment allait-il, ce père ? Était-il déjà retombé dans les bras de Neela, face aux hésitations d'une Hazel blessée ? « Et ça va comment, toi ? » demanda-t-elle finalement alors que la serveuse arrivait avec chocolat chaud, Earl Grey, et doughnuts. Car après tout, dans cette histoire, Louis subissait sans doute la situation tout autant qu'elle... ou même que Pacey, qui sait.
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MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyLun 22 Fév 2016 - 12:51

Se retrouver assis face à Hazel, dans un endroit totalement inconnu, rendait Louis quelque peu nerveux. Enfin nerveux était un bien grand mot. Il n'était pas stressé, n'était pas au point de se ronger les ongles. Disons juste que Louis ressentait une petite boule à l'estomac. La dernière fois qu'il s'était retrouvé en tête à tête avec Hazel, il avait fait en sorte que tout se passe mal. Son petit plan malicieux avait fonctionné. Par mégarde, Louis avait dit tout haut tout ce que son père s'efforçait de cacher jusque-là. Évidemment, le jeune adolescent ne savait pas que Pacey n'avait jamais osé révéler le véritable lien qui l'unissait lui et Neela, et Louis avait sauté dedans les pieds joints sans se douter de l'effet que ça aurait. Au moins son soucis principal semblait s'être résolu : Hazel ne faisait plus partie de la vie de son père.
Pour ça, l'adolescent devait être le jeune le plus heureux d'Huntington Beach. Dans sa petite vie, il ne restait plus que Pacey son père et lui. C'était ce qu'il avait toujours voulu, et c'était dorénavant ce qui restait dans son monde. Il avait son père pour lui tout seul. Il n'avait plus cette crainte angoissante de voir son père l'abandonner petit à petit pour faire sa vie avec une autre femme. Il n'avait plus cette peur effrayante de voir son père s'éloigner de lui et lui tourner le dos pour faire enfin sa propre famille et avoir ses propres enfants.
Pourtant, Louis n'était pas si heureux que ça.
Son père, ce père qui n'avait même pas le même sang que lui, était malheureux et le rendait par la même occasion malheureux. Il ne souriait plus.

Assis autour de la table, Louis commanda un chocolat chaud, bien cacaoté. Il adorait ça, presque autant que la glace pistache chocolat. Hazel commanda un thé, et avec un regard malicieux glissa à Louis. « et tu veux quelque chose à manger ? Il paraît que les meilleurs doughnut de la ville sont ici... » D'un mouvement de tête, elle l'encouragea à en prendre. Le gamin reposa son regard sur la serveuse un brin désagréable et hocha la tête ; oui, il en voulait bien.

Lorsque la dame partit, le silence s'installa, rendant Louis quelque peu nerveux. Il ne savait pas quoi lui dire. Jusqu'à maintenant, Louis avait su toujours quoi raconter à Hazel. Même si il n'avait qu'une envie -qu'elle décide de quitter son père-, il trouvait facile de lui parler. Hazel s’intéressait à tout. Elle l'écoutait toujours quand il parlait de sa magie. Elle trouvait toujours des réponses quand il lui posait des questions sur l'univers. Elle lui apprenait des petites recettes de cuisine. En réalité, Hazel était vraiment une femme géniale. Il s'entendait bien avec elle, il aimait bien sa gentillesse et son sourire incessant. Il adorait la voir se soucier de ses bijoux. Louis aurait pu vraiment l'aimer dans d'autres circonstances. Mais elle était amoureuse de son père et elle risquait de faire écrouler son monde ; c'était pour ça qu'il ne l'appréciait pas tant que ça. Juste pour ça.

Il trouva finalement de quoi lui parler, lui demandant si c'était par plaisir qu'elle était là, dans ce centre commercial. « Si, j'étais là pour le travail » lui dit-elle en montrant le dossier posé sur sa chaise à côté d'elle. « Je renouvelais mon contrat avec mon tout premier client » Les yeux bleus de Louis était rivé sur celle qu'il aurait pu appelé belle-maman. « C'est l'un des premiers bijoutiers qui avait été intéressé par ce que je faisais. » Du haut de ses douze ans (presque treize), le gamin pouvait un peu comprendre ce que c'était ; monter une entreprise devait être stressant, et signer son premier contrat devait sûrement être le souvenir le plus marquant. « Et il est encore intéressé, c'est cool.. »
Puis, le petit lui demanda si elle voulait acheter un cadeau pour quelqu'un. Il le regretta aussitôt. Hazel eut un petit sourire, bien triste. Parfois Louis se maudissait ; il aurait du tourner sa langue sept fois dans sa bouche, et aurait du poser une toute autre question. Il remuait clairement le couteau dans la plaie béante de sa séparation.  « Non... » Il s'en serait douté.

Alors, Louis n'osa plus rien dire. Il se contenta de détourner le regard et d'observer ce qui se passait à l'intérieur du centre commercial. Il vit une mamie et un papy collés l'un à l'autre faire leurs courses. Il aperçut un gamin de quatre / cinq ans piquer une colère. Il observa un couple serrer l'un contre l'autre. Il regardait tout ces moments de vie sans vraiment les voir quand Hazel reprit la parole.  « Et toi, alors, pourquoi tu voulais voir cette dame ? Ton père est au courant que tu es ici ? » Ton père... Ca lui faisait tout étrange d'entendre ces mots de sa bouche. D'habitude quand elle voulait lui parler de son père, elle l'appelait Pacey. Pas ton père.
Il posa de nouveau ses yeux vers elle, et déclara «Ce n'est rien. C'était juste la mère d'un copain. » Il ne voulait pas lui raconter qu'il était en mission, qu'il jouait au détective privé, alors Louis avait trouvé la première excuse qui lui venait. Il ajouta alors « oui bien sûr qu'il sait. Je l'ai appelé pour lui dire tout à l'heure, pour pas qu'il s'inquiète quand il rentrera. »

Si Louis W. Stark était fait de bois et si son deuxième prénom était Pinocchio, son nez mesurerait presque un mètre de long. Il était un menteur. Il mentait pour ne pas avouer qu'il jouait au détective privé -du moins, l'avouer n'était pas risqué, c'était surtout qu'il n'avait aucune envie de devoir répondre à mille questions que Hazel pourrait posés-. Il mentait en disant que son père savait. En réalité, Pacey était au travail. Il était fourré à l'hôpital, et Louis faisait ce qu'il voulait de son temps libre ; il n'avait aucune limite. Il ne disait jamais où il allait. Il se contentait d'y aller, et de rentrer rapidement. Et puis, au pire, il avait son téléphone avec lui -téléphone que son père avait oublié avant de partir au boulot-..

Après quoi, Hazel demanda alors. « Et ça va comment, toi ? » Il n'eut pas le temps de répondre que la serveuse arrivait. Elle déposa son chocolat devant lui, le thé devant Hazel et les doughnuts entre eux deux. Un petit sourire naquit sur le visage de Louis ; ça avait l'air délicieux ! « Ca semble super bon ! » Il attrapa un doughnuts et croqua dedans, avant même que la serveuse n'ait eu le temps de leur tourner le dos. Aussitôt il ouvrit de grands yeux. « Hummmt'avaisraisonHazilssontchoupersbons ! » marmonna-t-il la bouche pleine. C'était un vrai délice ! Il mangea sa bouchée, et prit son chocolat chaud pour en boire un coup. Ca lui faisait du bien de manger. A croire que jouer au détective affamait.
Peut-être était-ce parce que l'esprit de Louis était tout aussi occupé que son estomac, peut-être était-ce parce qu'il aimait quand même bien un peu Hazel, Louis répondit alors. « Moi ça va ! » Il lui fit un petit sourire avant de croquer de nouveau dans son gâteau. « J'ai eu un A à l'école ! C'était facile, c'était un travail sur l'espace ! » Hazel savait qu'il adorait tout ce qui touchait la galaxie, l'espace et etc.., tout comme elle savait que Louis n'était pas un as à l'école. Néanmoins le gamin fronça les sourcils. « Madame O'Neil a cru que j'avais triché et me l'a bien fait remarqué. Mais comme elle n'avait pas de preuve -elle ne pouvait pas en trouver, je n'ai pas triché- elle n'a rien pu faire, et m'a mis un A. Cool hein ? » lâcha-t-il alors. Il croqua encore dans le gâteau.
Lui parler de ce petit détail de sa vie lui semblait le mieux à faire. Il préférait lui parler de ses soucis à l'école, plutôt que de ses soucis à la maison. Il n'avait pas envie de de lui avouer que non, ce n'était pas la forme. Qu'il était malheureux de voir son père comme ça. Qu'il avait mal de le voir avec des cernes autour des yeux. Qu'il avait mal de l'avoir vu péter les plombs. Il ne pouvait pas lui avouer ça ; parce qu'après tout, c'était lui qui avait voulu ça.
Il avala son bout de gâteau et demanda alors. « Et toi, ça va ? »
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MessageSujet: Re: I never want to see you again | Hazel   I never want to see you again | Hazel EmptyJeu 25 Fév 2016 - 3:36



Louis n'avait rien à voir avec cette situation dans laquelle Pacey et elle se trouvaient à présent. Il n'avait été qu'un messager, la parole innocente qui avait déclaré une guerre des sentiments. A aucun moment Hazel ne l'avait blâmé; au contraire, si elle avait du lui dire quelque chose, elle l'aurait probablement remercié de sa sincérité. Ni Pacey ni Neela n'avait eu la franchise de lui dire les choses simplement. Louis, lui, avait été assez innocent, peut-être même naïf, pour croire les cartes avaient été mises sur table depuis longtemps. Le fait était pourtant que non; les secrets semblaient encore dominer cette relation qu'Hazel avait pourtant pensée idyllique. Et si un seul d'entre eux venait d'être dévoilé, l'esprit de la blonde semblait s'être emporté dans des élucubrations bien diverses. Elle ne pouvait pas revenir en arrière et ignorer ce mensonge, cette omission. Elle ne pouvait pas prétendre ne pas être touchée, elle ne pouvait pas prétendre que tout allait bien. Rien n'allait. Pacey lui avait menti, et c'était son fils qui lui avait dévoilé cette triste réalité. Elle n'avait probablement jamais appartenu à cette famille. Pacey était probablement toujours amoureux de Neela, et ce serait inéluctablement à elle qu'il reviendrait. Elle ne serait que la femme de passage dans sa vie d'homme fou amoureux, là où lui serait le seul homme à qui elle aurait osé donné son cœur et sa personne entière. De toute cela, Hazel ne pouvait pas ressortir indemne.

Pourtant, qu'elle l'accepte ou non, la vie continuait. Les journées continuaient à succéder à ces nuits interminables où le sommeil l'abandonnait. Elle s'activait, continuellement, pour oublier ces longues nuits de solitude et ses bras qu'elle ne retrouvait plus le soir.Elle s'efforçait d'aller de l'avant, de continuer, de prétendre. Les contrats devaient être signés, renouvelés; les collections devaient être créées, promues. La boutique devait tourner, les clients être satisfaits de leurs services et de leurs bijoux, qu'ils soient de sa marque ou non. Elle devait contenter ses couples fous amoureux qui projetaient leur vie ensemble autour d'anneaux forgés pour ces promesses-là, celles qu'elle n'avait plus envie de faire. Cet avenir qu'elle s'imaginait encore si éclatant quelques jours plus tôt ne s'était pas seulement obscurci; il avait disparu. Elle n'avait plus d'avenir. Sa boutique et sa marque étaient tout ce qui lui restait, tout ce qu'elle avait eu avant Pacey et tout ce qui lui restait après. Pourtant, en voyant Louis, quelque chose avait semblé revivre en elle. Cette vie passée n'était pas tellement loin d'elle, et elle ne serait probablement jamais. Louis continuait à vivre, tout comme son père devait continuer à vivre -avec Neela, peut-être. Les choses étaient comma ça. Et elle ne savait pas si elle devait lui dire au revoir ou prétendre que tout allait bien, mais Hazel ne voulait pas le laisser le jeune garçon, pas maintenant que le hasard l'avait fait croiser son chemin.

Une fois que les boissons et les doughnuts furent commandés, le silence s'installa entre eux deux. Il suffisait sans doute pour eux de se lancer; c'est ce que disait Hazel pour se rassurer. Le fait était qu'elle n'était toujours pas particulièrement à l'aise avec Louis, et ce même avec toute l'affection qu'elle lui portait... mais elle l'était tout de même à présent plus qu'avec son père. Louis ne lui avait pas menti. Louis avait même été celui qui avait eu la maladresse et la bonté d'esprit de lui dévoiler la vérité. « Et il est encore intéressé, c'est cool... » Il faisait sans doute semblant d'être intéressé, mais Hazel s'en contentait. Il devait probablement être, même inconsciemment, du côté de Pacey. C'était forcément à son père, même s'il ne l'était pas de sang, qu'il donnait raison. « C'est grâce à lui que ma marque a décollé » expliqua-t-elle avec un petit sourire nostalgique. A l'époque, Hazel avait eu l'impression d'atteindre les étoiles, que plus rien n'aurait maintenant la beauté qu'avaient ce succès et cette satisfaction. Elle avait eu tort. Ils avaient l'air bien terne, maintenant qu'elle avait connu les étreintes et les sourires de Pacey. « Et je pense que le bénéfice a été réciproque. C'est un homme bien, ce bijoutier. » Un homme qui aurait pu être son père, d'ailleurs. Elle lui devait son succès professionnel. Il avait été le seul à croire en elle et en son travail, à l'époque, là où tous les autres lui suggéraient de se contenter de cette bijouterie revendeuse dont elle avait été hérité de ses parents. C'était un empire qu'elle avait été étendu... et maintenant, dans un frisson, Hazel réalisait qu'elle n'aurait personne à qui léguer les fruits de ce dur labeur. Louis aurait sans doute pu en profiter, peut-être même avec un petit frère ou une petite sœur qu'elle aurait porté. Maintenant, elle était seule au monde, et le sens qu'elle avait trouvé à son acharnement professionnel avait disparu avec les deux hommes qui auraient pu être sa famille. Ses bijoux n'avaient plus vraiment de sens. Elle n'avait même plus envie de les créer ou de les voir portés par ces femmes dont elle n'arriverait jamais à la cheville. Elle n'était qu'une boule d'échecs, de regrets et de solitude. Et la question que posa Louis ensuite rendit probablement ces états d'âme perceptibles. Elle n'avait pas de cadeaux à acheter, car elle n'avait plus personne. Pourtant, la bijoutière ne voulait pas s'étendre sur le sujet. Elle était avec Louis, pas avec son notaire. Et Louis méritait mieux que cette tête d'enterrement qu'elle était probablement en train d'afficher. « Ce n'est rien. C'était juste la mère d'un copain. Oui bien sûr qu'il sait. » Hazel acquiesça d'un hochement de tête. « Tu voulais parler à la mère d'un copain ? » demanda-t-elle, malicieuse, attendant déjà une grande histoire passionnée et passionnante. Ce copain devait avoir quelque chose de spécial pour qu'il veuille parler à sa mère. Peut-être une préparation de fête d'anniversaire surprise ? « Je l'ai appelé pour lui dire tout à l'heure, pour pas qu'il s'inquiète quand il rentrera. » Pacey... il avait entendu la voix de Pacey. Pacey était là, accessible d'un coup de fil, alors qu'elle paraissait à des années-lumière de lui et de tout ce qu'ils avaient été. « Et Neela, tu as prévenu Neela ? » demanda-t-elle, bien plus amère qu'elle ne l'aurait souhaité. Neela était une femme bien, Hazel était loin de le nier. C'était sans doute pour ça qu'elle en voulait tant à Pacey, d'ailleurs. Elle ne faisait pas le poids face à l'Indienne. Mais elle ne pouvait décemment pas la laisser s'inquiéter pour Louis...

Il n'était pas question qu'ils restent dans cette morosité plus longtemps. Prenant un ton enjoué, Hazel demanda à Louis si ça allait. Elle avait peut-être accompagné cette question de plus de sous-entendus qu'elle l'aurait souhaité. Et Pacey, comment allait-il ? Comment ça allait, à la maison ? Est-ce que Neela savait qu'elle savait, est-ce qu'elle avait plaqué Imran pour rejoindre le lit de Pacey, qu'elle avait à peine quitté ? La serveuse les interrompit pour leur servir leur commande, et Hazel ne put s'empêcher de... sourire. Pour la première depuis longtemps, un sourire éclata sur son visage. Elle aimait voir Louis heureux et gourmand, se débectant d'un met qu'elle lui avait conseillé. « Je te l'avais bien dit » dit-elle en arquant un sourcil malicieux alors que la serveuse quittait la table pour aller s'enquérir de nouveaux clients. C'était peut-être le sucre, mais Louis semblait parti pour de bon. Sous le regard pétillant et intéressé de la blonde, il lui racontait sa journée. Elle ne saurait rien au sujet de Pacey et de Neela et de leur vie à la maison, mais elle découvrait encore un peu plus Louis, et c'était une sensation toute douce. « C'était quoi sur l'espace ? » demanda-t-elle en infusant son thé. Elle finit par mordre dans sa propre pâtisserie et leva les yeux au ciel, comblée par la douceur sucrée du met. « Madame O'Neil te connait pas comme je te connais, c'est pour ça. Maintenant, elle a pas d'autre choix que de te croire » dit-elle avec un clin d'oeil en essuyant le sucre du coin de ses lèvres. « Et félicitations pour ton A, je suis fière de toi » lâcha-t-elle malgré elle, sincèrement fière que son Louis se prouve à lui-même être capable d'être dans les meilleurs. Son père, aussi, devait être fier de lui. Mais elle ne voulait pas y penser. « T'as appris de nouveaux tours de magie ? »

Pour répondre à la question suivante, Hazel marqua une pause de quelques longues secondes. Une gorgée de thé, une bouchée de doughnut. Elle falait qu'elle se donne un peu de contenance. « Ça va... » Sa voix était tremblante, trahissant les pensées qui l'habitaient à nouveau. « Tu regardes des trucs sur Netflix, toi ? J'ai redécouvert depuis que... » depuis que... « J'ai redécouvert. Ils ont vachement étendu leurs programmes ! »
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