HUNTINGTON BEACH ™
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 As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell

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MessageSujet: As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell    As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  EmptyDim 25 Sep 2016 - 1:41

As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  773089tumblrmjoe588O3x1s8r9gio3250As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  305292tumblrmjoe588O3x1s8r9gio4250
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« Fais-moi l’amour, fais-moi la guerre. Je serai ton océan de douceur et ton champ de bataille. Ton unique refuge, ta plus grande tentation. » - Dustin & Alexis


Dustin se tenait debout dans son atelier, au fond de sa galerie d’art. L’endroit avait abrité tout ses secrets, ses sentiments les plus profonds, ses colères, ses regrets, ses angoisses et toutes les autres émotions qui l’avaient traversé et l’avaient accompagné des années durant. C’était ici même qu’il avait trouvé refuge, dans cette pièce en bordel dont les murs et le sol étaient recouverts de peinture, de plâtre séché, de bouts de papier, de tableaux à moitié finis ou à peine commencés… Il avait aimé cet endroit à l’instant même où il y avait mis les pieds. Il y avait aussi passé plus de temps que nulle part ailleurs. Cet atelier était devenu sa maison, et quand tout déraillait dans sa vie c’était toujours ici qu’il venait pour sombrer, puis éventuellement se remettre debout. Il tenait à cette pièce comme à un membre de sa propre famille, peut-être même plus encore. Parfois il avait presque l’impression que les murs l’écoutaient, d’ailleurs il n’était pas rare de le trouver en train de parler tout seul au milieu des pinceaux et des toiles. Cette galerie était une partie à part entière de lui-même, et jamais il n’aurait pu se résoudre à la quitter. Et pourtant… Alors que ses doigts se baladaient sur la table devant lui, caressant des croquis et des crayons, il eut un léger sourire en sentant une paire de bras venir s’enrouler autour de sa taille. Des lèvres vinrent se déposer délicatement sur sa nuque, et il entr’ouvrit la bouche pour laisser échapper un léger souffle de plaisir. Il se laissa faire avant d’attraper les deux mains baladeuses sur son torse, et de se retourner pour faire face à Alex. À chaque fois que leurs yeux se croisaient il avait l’impression de rêver. Elle avait ce visage angélique qu’il aimait tant, et qui racontait une histoire qu’elle n’avait jamais besoin de dire à voix haute avec Dustin. Il savait exactement ce qu’elle avait vécu, toutes les choses qu’elle avait traversé, et il n’avait pas besoin de mots pour comprendre ni ses regards ni ses sourires, même les plus tristes. Ses jolies boucles blondes tombaient en cascades sur ses épaules dénudées, il y glissa ses doigts avant de l’attirer un peu plus vers lui et de lui voler un baiser. Il n’arrivait toujours pas à croire qu’il avait le droit de faire cela, n’importe où, n’importe quand. Chaque baiser lui semblait être le premier, brûlant et passionné. « My love, my love, my love. » murmura-t-il au creux de son oreille, pour que personne d’autre qu’elle ne puisse jamais entendre à quel point il l’aimait, pas même les murs inanimés de son atelier. Il avait cette manière de lui parler, comme si elle était la personne la plus importante du monde, et cette façon de la regarder qui devait lui donner l’impression d’être la première femme à être aimée. Chaque jour, il l’aimait un peu plus et chaque nuit il s’appliquait à le lui prouver avec tendresse. Dustin et Alexis n’étaient définitivement plus comme un frère et sa soeur, bien que Dustin ait conservé cette attitude protectrice dont il n’arrivait pas à se défaire. Il vint coller le bout de son nez contre celui d’Alexis. Un bisou esquimaux tout doux. Il aimait sentir son souffle sur sa peau, et il avait souvent l’impression que son rythme cardiaque se calait sur celui d’Alex à chaque fois qu’ils passaient un peu trop de temps dans les bras l’un de l’autre. C’était étrange à quel point tout semblait plus clair, plus facile, moins douloureux quand elle était à ses côtés. Elle lui donnait l’impression d’avoir le droit à une seconde chance dans ce monde, mais par dessus tout elle lui offrait la certitude de ne jamais plus être tout seul. Ils s’étaient retrouvés, un peu comme avant mais pas tout à fait non plus. Ils avaient retrouvé la complicité, mais y avaient ajouté les baisers et les caresses. Il n’était plus question de courir, de se fuir, et surtout pas de se résister. Elle avait toujours été une évidence. Depuis l’instant où ils s’étaient rencontrés pour la première fois jusqu’à ce moment précis, Alex et Dustin avaient été connectés au plus profond de leur âme. Elle était sa meilleure amie. Il n’avait aucun secret pour elle, elle connaissait tout de lui. Parfois, quand il repensait à toutes ces années gâchées à avoir eu peur de vivre pleinement leur histoire, toutes les choses qui s’étaient passées entre temps, toutes les souffrances et les peurs, il avait l’impression de porter le poids du monde sur son dos mais à chaque fois que cela arrivait elle n’était jamais loin. Il n’avait pas besoin de mettre des mots sur ses angoisses et ses regrets, en un regard elle comprenait et s’emparait de sa main et se refusait à la lâcher jusqu’à ce que la crise passe et qu’il soit calmé. En quelques minutes elle était capable d’apaiser des maux de toutes une vie. C’était sa magie à elle. Elle plongeait ses yeux dans les siens et la Terre cessait soudainnement de tourner. Elle était la lumière au coeur de l’obscurité, le calme au milieu du chaos.

« We got a love that is homeless. Why can't you hold me in the street? Why can't I kiss you on the dance floor? I wish that it could be like that. Why can't we be like that? 'Cause I'm yours. »

« Reste avec moi. » avait-il lancé, un sourire en coin. « Reste avec moi ce soir, Alex. » Il lui tendait la main, elle n’avait qu’à la prendre. C’était ainsi que tout avait commencé. Après s’être avoués leurs sentiments et avoir mis les choses au clair, après avoir partagé un premier baiser, Dustin et Alex avaient fini par succomber l’un à l’autre. Il n’avait pas pensé à l’autre homme qu’elle fréquentait toujours lorsqu’il se décida à lui demander de rester auprès de lui. Les choses s’étaient faites ainsi, sans réfléchir, et au point où il en était Dustin n’en avait pas grand chose à faire des dommages collatéraux. Voilà ce qu’était Nolan à ses yeux. Combien d’années avaient-ils déjà laissé filer entre leurs doigts, à se voiler la face? À quel point les choses auraient-elles pu être différentes s’ils avaient eu le courage de se dire la vérité en face dès le départ? Pourquoi avait-il été si difficile d’admettre à haute voix qu’il éprouvait pour elle des sentiments amoureux plus que fraternels? À présent que sa paume tenait dans la sienne, il avait du mal à trouver des réponses à ses questions. À chaque fois qu’elle le touchait, il sentait son corps se réchauffer à l’intérieur, et un sourire niais s’emparait de son visage de temps à autre. L’avoir à nouveau dans sa vie, auprès de lui, c’était comme retrouver un partie de lui-même. La meilleure partie. Il l’avait attiré vers lui, sans scrupule, et l’avait embrassé passionnément. Elle avait beau être avec un autre, à cet instant précis c’était avec lui qu’elle existait. Réunis, enfin, sur le pas de la porte de son appartement. Le reste du monde pouvait bien aller se faire foutre. Rien d’autre n’existait. Rien d’autre n’avait d’importance. Sur ces quelques lattes de parquet, devant cette fichue porte tachée de peinture et couverte de billets de concert, il l’implorait presque de ne plus jamais partir, de rester dans ses bras pour toujours. Il savait bien que le monde finirait par tourner à nouveau, que la vie reprendrait le dessus et qu’elle aurait à le quitter pour retrouver Nolan. Mais pour ce soir, juste ce soir, il la voulait pour lui tout seul. Il était égoïste, il le savait. C’était plus fort que lui. Il avait cette soif de revanche sur la vie, cette envie obstinée de rattraper le temps perdu, de recoller les morceaux et d’aller de l’avant. Il ne pouvait plus perdre Alexis, plus jamais. Ses doigts allèrent se perdre sous son t-shirt, tirant légèrement dessus, espérant pas-si-secrètement le faire disparaitre rapidement. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de couvrir son visage de baisers, d’entrelacer ses doigts avec les siens, de lui caresser les jambes en remontant tout doucement, de coller son nez dans sa nuque, de mélanger ses cheveux à ses boucles blondes, de la soulever du sol et de la faire tourner avec lui jusqu’à en tomber par terre. Il avait envie de l’entendre rire aux éclats et de l’écouter parler pendant des heures. Sa voix était une mélodie dont il ne se fatiguait pas, et ses regards, ses sourires, ses gestes tendres, des petits bouts d’un bonheur inespéré. Peu importe ce qui arriverait ce soir, il se donnait tout entier à elle, sans crainte et sans barrière. « I am yours, baby. »

« And I don't want a never ending life I just want to be alive while I'm here. And I don't want to see another night lost inside a lonely life while I'm here. »

Elle se tenait debout sur son lit, les jambes légèrement écartées, juste assez pour que Dustin tienne allongé au milieu de l’espace entre ses pieds. Elle avait un large sourire accroché aux lèvres et de temps en temps son rire éclatait en un million de petites notes qui venaient résonner à l’infini dans le coeur de son homme. À chaque fois qu’elle bondissait sur le matelas en lui criant « Attention! », menaçant de lui tomber dessus à n’importe quel instant, il fermait les yeux très fort et se mettait à rire à son tour. On aurait dit deux gamins insouciants. Trop libres pour avoir peur, trop amoureux pour être préoccupés. Alex sautillait sans s’arrêter, jusqu’à finalement atterrir sur le torse nu de Dustin qui s’empressa d’enrouler ses bras autour d’elle et de déposer un baiser sur sa joue. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait été aussi heureux, et au final il ne s’en souciait pas vraiment. Peu importe ce qui était arrivé avant, il ne voyait plus que l’avenir. Il la maintenu entortillée dans son étreinte encore un moment avant de sentir la langue de Dopey venir lui lécher les doigts de pied. « Mi-temps, Alex! Dopey est en manque d’attention. » Il lui indiqua le chien au bout du lit d’un coup de menton et elle se releva presque instantanément pour attraper l’animal et venir le serrer contre elle. « Doucement quand même, sinon c’est moi qui risque d’être jaloux. » Il lui fit un léger clin d’oeil et se mit à caresser son chien (anciennement celui de Joshua) à son tour. Il entreprit ensuite de se dégager des draps, malgré le désir certain de rester au lit toute la journée. Ceci dit, ils avaient déjà passé des jours entiers enroulés sous les couvertures, à se chuchoter leurs secrets et à s’aimer tendrement. Dustin avait lu dans un magazine de presse féminine qu’Alexis avait laissé trainer que ce genre de période dans la vie d’un couple équivalait à la phase « lune de miel ». Il avait trouvé ça très culcul et avait eu un léger rire moqueur sous-entendant plus ou moins la chose suivante: « Quelle connerie ce truc! Je ferais mieux de me torcher avec que de perdre mon temps à le lire. Tiens ça tombe bien, il n’y a plus de PQ. » Ouais, il était tellement fort qu’il arrivait à sous-entendre tout ça avec un seul petit rire. Finalement peu importe ce que c’était, il savait juste qu’ils avaient profité autant l’un que l’autre de ces moments d’amour et de douceur pour se remettre des derniers mois difficiles qu’ils avaient vécu. A vrai dire, c’était presque un ordre du médecin. Ce dernier avait bien dit à Dustin de se reposer, et il avait également demandé à Alex de veiller à ce que ledit repos soit observé avec rigueur. Ils avaient donc tous les deux mis un point d’honneur à exécuter les ordres du docteur, sans rechigner. Ils s’étaient beaucoup reposés à coup de câlins et de bisous, et le traitement s’était avéré d’une efficacité indéniable. Dustin parvenant justement à se tenir sur ses deux pieds, se frotta les yeux énergiquement avant de se rendre à la cuisine en caleçon. Au moins cette fois il en portait un. Il attrapa une petite bouteille de médicaments et glissa une gélule dans sa bouche qu’il descendit avec un grand verre d’eau. « Tu sais, je trouve toujours ça aussi drôle de devoir prendre des médocs pour arrêter d’être un pauv’ toxico. » lança-t-il à l’attention d’Alexis qui était toujours sur le lit à papouiller Dopey. Ses yeux tombèrent nez à nez avec la longue cicatrice qu’il avait sur son bras. La seule trace encore visible de ce qui lui été arrivé. Des overdoses, il en avait déjà faites. Mais jamais rien aussi sérieux que la dernière. Il ne se souvenait plus du tout des termes médicaux, il savait juste qu’à trop déconner, la vie l’avait rappelé à l’ordre. Son coeur s’était arrêté de battre pendant quatre vingt dix secondes selon son dossier médical. Quatre vingt dix secondes c’est très court quand t’es mort pour toujours, mais quand t’as la chance inouïe de revenir chez les vivants, ça te semble soudain très très long. Il ne se souvenait pas de grand chose de ce soir-là, juste qu’il avait éprouvé une grand détresse et une solitude trop pesante. Pour la première fois de sa vie, il avait eu envie d’en finir pour de vrai et au milieu de son atelier, il s’était simplement emparé d’un cutter pour s’entailler le bras après s’être injecté une large dose d’héroïne. La dernière. Le souvenir qui venait après c’était à son réveil, quand il avait vu le visage angoissé et les yeux rouges et bouffis d’avoir trop pleuré d’Alexis. Il n’avait pas été capable de prononcer un seul mot pendant quatre jours et quand enfin il pu à nouveau parler, la première chose qu’elle lui fit jurer fut d’arrêter ses conneries et de ne plus jamais lui refaire une peur pareille. À ce moment-là, Dustin décida qu’il était temps de grandir et d’essayer de devenir clean. Il avait encore du mal à croire à cette histoire, mais c’était sa vie à présent et si les premiers temps avaient été un véritable cauchemar, les choses allaient beaucoup mieux maintenant. Certaines substances lui manquaient encore, quelques unes plus que d’autres… Mais il avait toujours Alex à ses côtés pour l’aider à tenir. À ce qu’il parait, à deux, on est toujours plus fort. Même quand les deux sont des addicts écorchés vifs. La vie n’était certainement pas toute rose, mais il avait de l’espoir et de la volonté à revendre.

« When there's madness, when there's poison in your head, when the sadness leaves you broken in your bed, I will hold you in the depths of your despair and it's all in the name of love. »

Dustin stoppa le véhicule le long de la plage. Le soleil était sur le point de se coucher et déjà se dessinait derrière eux la ville qui l’avait vu naitre, puis mourir, et renaitre enfin. Il coupa le moteur, et resta quelque secondes à fixer le vide.  La radio était en marche, mais le son était mis au plus bas, alors il l’augmenta jusqu’à ce que la voix de Tracy Chapman chantant Stand By Me commence à résonner à travers le long corbillard. Ce dernier, le tout nouveau jouet qu’il s’était offert tel un ultime pied de nez à la mort, était encombré par des dizaines de boites en carton remplies d’affaires leur appartenant à lui et à Alexis. Elle, justement, était assise à côté de lui, sur le siège passager. Elle le regardait avec ses deux grand yeux bleus, tandis qu’il allait déposer une main sur sa cuisse. Ils ne se quittèrent pas du regard alors que la musique retentissait et que celui de Dustin commençait à s’embuer. Il était heureux, mais une part de lui était profondément triste. Partir, c’était dire au revoir à toute une vie qu’il s’était construite ici. Partir, c’était refermer la porte sur des années à vagabonder de coeur en coeur, de lit en lit, et de détresse en détresse. C’était aussi accepter son passé, être enfin en paix avec toutes les épreuves qu’il avait traversé. C’était se pardonner à lui-même et s’autoriser à vivre à nouveau. Il avait changé, mais quitter Huntington Beach n’en demeurait pas moins un énorme pas à franchir. Le panneau annonçant la sortie de la ville se tenait quelques mètres plus loin devant eux, mais il n’était pas encore tout à fait prêt. Elle semblait le comprendre. Non. Elle le comprenait. Il en était persuadé. When the night has come and the land is dark and the moon is the only light we'll see, no I won't be afraid. Oh, I won't be afraid just as long as you stand, stand by me. Ils restèrent assis là en silence pendant encore quelques secondes, à s’observer l’un et l’autre avec la musique dans les oreilles, puis il se tourna finalement vers la portière et descendit de la voiture. Il fit le tour du véhicule et ouvrit la portière d’Alexis. Dustin lui tendit la main pour l’aider à sortir et en profita au passage pour augmenter encore un peu le son de la radio. Il n’y avait personne aux alentours, la plage était déserte, et seules venaient perturber la musique les vagues s’échouant sur le sable encore tiède. Il alla enrouler ses bras autour de la taille d’Alex et resta positionné derrière elle tandis qu’ils observaient leur dernier couché de soleil à Orange County. «  And darling, darling stand by me, oh stand by me. Oh stand now, stand by me. Stand by me. » chantonna-t-il au creux de ses oreilles. Il se balança doucement entrainant avec lui le corps de la jolie blonde au rythme de la musique. Le ciel leur offrait une palette de couleurs flamboyantes. Dustin sentait son coeur se resserrer. « Ça va tellement me manquer. » Mais ça, elle le savait déjà. « Tu sais, j’ai ce sentiment étrange d’excitation face à l’inconnu, l’aventure, le renouveau qui nous attend… et une trouille immense à l’idée de partir pour de bon. Et putain, je veux pas t’inquièter, ok? Mais bordel, j’ai tellement envie d’une clope.» Il marqua une courte pause avant d’ajouter: « J’ai peur Alex. Mais j’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie. Tu me crois, pas vrai? » Il caressa doucement les épaules de la jeune femme qu’il tenait toujours tout contre lui. If the sky that we look upon should tumble and fall or the mountain should crumble to the sea, I won't cry, I won't cry.  No, I won't shed a tear just as long as you stand, stand by me. Il ferma les yeux, refoulant tant bien que mal les émotions diverses qui étaient en train de le submerger. Il voulait rester dans le moment, cet instant très précis où il n’y avait qu’eux deux sur la plage face à l’immensité de l’océan et l’infini du ciel spectaculaire. Il était encore si fragile que même une simple cigarette représentait une tentation bien trop vicieuse pour se l’autoriser. S’il voulait tenir sur la longueur, il était obligé de refouler ses pulsions d’addict, de les combattre à l’intérieur de lui-même, de se faire violence. Même si c’était difficile et que ça lui semblait souvent insurmontable. « Danse avec moi. » finit-il par lui dire, légèrement tremblant. Il se détacha d’elle et l’attira dans un baiser. « S’il te plait? » Avec son regard de petit chiot et ses bouclettes en pagaille, elle ne pourrait pas résister à sa demande. And darling, darling stand by me, oh stand by me.
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MessageSujet: Re: As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell    As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  EmptyLun 26 Sep 2016 - 19:06

As long as we're together
Dustin & Alexis
Baby there's no need to fear, baby there's no need to cry. You fuse my broken bones back together and then lift the weight of the world from my shoulders again. There are tears in my eyes. Love replaces fear. You touch my face and god whispers in my ears. Every little piece in your life will add up to one. Every little piece in your life will mean something to someone. (EDITORS, THE WEIGHT OF THE WORLD)



The world turns too fast; feel love before it's gone.

« S'il-te-plaît... » Sa voix était faible, tremblante, maladive, à peine audible. Alexis avait laissé tomber son visage trempé de larmes sur le drap rêche de l'hôpital, accrochée désespéramment à la main inanimée de Dustin. Cela faisait plus de vingt heures qu'elle était là. Judy était passée lui apporter un thé, comme pour lui rappeler que le monde existait encore. Pourtant, Alexis était plongée dans le sien, dans le leur, où elle était seule, désespérément seule. Les larmes et la fatigue avaient creusé des cernes monstrueux sous ses yeux clairs constamment humides. Ce qui pouvait se passer à l'extérieur de cette chambre miteuse n'avait guère plus d'intérêt. Son téléphone avait sonné à plusieurs reprises dans son sac, mais Alex était restée pétrifiée devant le corps inconscient de son meilleur ami. Elle avait mis un moment pour oser le toucher, ne serait-ce que frôler cette peau qu'elle aimait tant. Son regard était resté hypnotisé de longues minutes par la bande de gaze blanche qui recouvrait son poignet. Il lui avait semblé qu'elle n'avait aucune légitimité à rentrer dans cette pièce, et puis elle avait oublié toutes ces interdictions qu'elle avait imposé à Dustin des mois auparavant. C'était de sa faute. C'était de sa faute s'il s'était mis dans un tel état, s'il se retrouvait contraint à cette inconscience morbide. « Vous avez besoin de quelque chose, mademoiselle ? Vous êtes blanche comme un linge. Quelque chose à manger, peut-être ? » Elle n'avait même pas entendu l'infirmière entrer dans leur bulle. « Qu'il se réveille... » Elle avait relevé la tête pour faire face à la lumière éclatante de cette fin d'été qui filtrait à travers les stores de la pièce exiguë. Tout lui semblait bien ironique, à présent. La lumière ne la réchauffait plus. Elle ricochait sur ses rétines fatiguées et brûlait sa peau frissonnante d'angoisse. Elle n'entendit pas plus l'infirmière quitter la pièce que lorsqu'elle y était entrée. Le visage de Dustin était impassible, figé dans un temps qu'il ne connaissait plus, qu'il ne connaîtrait peut-être plus. C'était de sa faute s'il s'était infligé de telles atrocités. Tremblante, elle laisser glisser une main froide sur la joue inerte de celui qu'elle aimait. Oh, comme la vie semblait déjà l'avoir quitté... Ses lèvres ne souriaient plus. Ses paupières s'étaient refermées sur les yeux azurs et rieurs qu'elle aimait tant. Sa peau ne réagissait plus à ses caresses et à toutes ses tentatives d'excuses et appels désespérés. Les horribles machines qui sonnaient ses constantes vitales semblaient la rappeler chaque instant à la gravité du moment. « S'il-te-plaît, me laisse pas... » Doucement, maladroitement, elle grimpa sur le lit pour s'allonger à côté de lui. Ses doigts gelés rencontrèrent à nouveau le visage de Dustin.  Elle observa son profil de longues minutes, tétanisée dans ses pleurs. Sans Dustin à l'intérieur, ce corps ne valait plus grand chose. Il était une carapace vide, sans vie, sans intérêt. Elle ferma les yeux à plusieurs reprises, rêvant presque qu'en les rouvrant, ils ne soient pas dans un vieux lit d'hôpital, mais dans le sien. Elle serait bercée par sa respiration calme, saccadée par les rêves dont elle espérerait faire partie. Elle le réveillerait avec un baiser et lui préparerait un café qu'il ne boirait jamais. « Je vais rompre avec Nolan. Me laisse pas ici sans toi. T'as pas le droit », souffla-t-elle en glissant son nez au creux du cou du brun. « Je suis désolée, c'est de ma faute... c'est de ma faute. » Ses paupières se faisaient lourdes. « Laisse-moi me faire pardonner... »



There's a devil at your side, but an angel in his way.

Rompre avec Nolan n'avait pas été chose aisée. Elle l'avait trompée à plusieurs reprises, lui avait-elle annoncé. D'abord avec Naya et Henri, puis avec Dustin. Il était temps qu'ils se rendent service et acceptent les choses. Il n'était plus là; il allait probablement refaire sa vie avec une jolie canadienne. Elle l'aimait, sincèrement, mais... mais il y avait Dustin, et elle n'avait plus envie de se voiler la face. Elle avait failli le perdre, elle n'avait plus de se mentir et de lui mentir. C'était dans ses bras qu'elle se sentait vivre. Si elle n'avait pas pu lui résister une fois, elle savait qu'elle n'arriverait plus à lui résister longtemps. Elle rêvait à ses lèvres, ses rires et ses caresses. Elle rêvait à la douceur et à la candeur de leur monde, à la tendresse de leurs étreintes et à la chaleur de sa peau. Elle n'avait pas été faible face à Dustin; elle avait enfin accepté l'évidence. Effrayée, elle avait reculé de deux pas et refusé catégoriquement de le revoir, mais il était trop tard. Ils s'étaient caché les choses trop longtemps, et elle se souviendrait probablement toute sa vie de la sensation qui l'avait envahie lorsque Dustin avait repris connaissance sous ses draps d'hôpitaux. Elle ne voulait pas le perdre, jamais. Elle ne voulait plus jouer à ce jeu ridicule, elle ne voulait plus se voiler la face. Il l'aimait au moins autant qu'elle l'aimait; à quoi bon prétendre l'inverse ? A quoi bon s'interdire cette part de bonheur tant méritée ? Ils se connaissaient par cœur, se comprenaient mieux que quiconque. Ils avaient vécu le pire et le meilleur ensemble. Samuel les avait présentés, et, à sa façon, il les avait unis. C'était sans doute l'un des plus hommages qu'ils puissent lui faire que  d'accepter ce lien spécial qu'ils partageraient pour toujours. Elle trouvait tout le réconfort dont elle avait besoin dans cette bulle rien qu'à eux. Il lui arrivait encore parfois de se sentir coupable de tous les maux qui les avait frappés. Samuel n'était plus de ce monde et Dustin avait failli le rejoindre. Par sa faute... Lorsqu'elle posait son regard sur le bandage de son amoureux, Alex recevait aussitôt un baiser. Il savait. Il savait tout d'elle et de toutes ces questions et inquiétudes qui l'envahissaient. Dans ce grand appartement peint et repeint, la blonde se sentait protégée. Elle ne mettait presque plus les pieds chez elle, et peinait même à donner des nouvelles à sa cousine. Elle était heureuse, ici. Le temps ne défilait pas à la même vitesse, ici. Ils passaient leurs journées à faire des bêtises enfantines, sortaient de temps en temps profiter de l'air marin, puis rentraient se retrouver dans le secret de leurs draps, forteresse les protégeant du monde entier. Alexis aimait la lumière californienne qui filtrait à travers les carreaux sales de l'atelier de Dustin, et elle aimait encore plus les traits de son homme redessinés par les rayons solaires chauds de fin d'après-midi. Cachés sous leurs draps, elle aurait pu le regarder des heures sans se lasser. Magnifique vision qui pansait son cœur d'un bonheur indescriptible. Elle passait sa main dans ses boucles brunes sans finir, lui volait des baisers innocents jusqu'à ce que sa main se perde plus bas sous les draps. Il lui semblait parfois que leurs corps avaient été dessinés pour se rencontrer, eux aussi. Les soupirs de Dustin valaient le meilleur des aphrodisiaques. Sa peau redemandait toujours plus de caresses et une chaleur salvatrice l'envahissait presque instantanément. Elle aimait lorsque ses longs cheveux blonds se perdaient dans les boucles foncées de son homme. Elle aimait voir son regard brûler pour elle, elle aimait qu'il l'aime avec cette tendresse infinie. Elle aimait l'embêter et l'entendre en rire. Elle aimait qu'il la comprenne d'un regard, elle aimait se perdre dans toutes les peintures dont son atelier regorgeait. Elle aimait le regarder peindre, aussi, et elle aimait le faire choisir entre Netflix et elle, parce que c'était toujours elle qu'il choisissait. Elle aimait se réveiller en pleine nuit et le regarder dormir paisiblement jusqu'à retrouver, elle aussi, le sommeil. Elle aimait se coller à lui, laisser leurs peaux se rencontrer dans la douceur d'une affection simple et réconfortante, sentir battre son cœur sous ses doigts et entendre ses je t'aime amplifiés par sa cage thoracique. Elle aimait laisser ses mains se perdre sur son torse et le caresser avec tendresse, dans un silence apaisant qui valait toutes les substances du monde. Il était sa nouvelle cocaïne, et de l'ancienne, elle ne sentait presque plus l'appel. Cachés l'un avec l'autre, ils étaient tout ce dont ils avaient besoin. Ils n'avaient pas besoin du monde extérieur, ils n'en avaient jamais eu besoin. Lorsqu'elle allait travailler au Pim's, le visage d'Alex était illuminé d'un sourire qu'on ne lui avait jamais connu avant. Elle se moquait des remarques désobligeantes que pouvaient lui faire ses clients les plus pervers; elle ne s'accrochait qu'à l'idée de retrouver Dustin à la fin de son service. Elle vivait dans les t-shirts trop grands du brun, et elle rêvait souvent devant les hauts carreaux du vieux loft qu'occupait Dustin. Elle pouvait deviner l'océan non loin de là, et enfin, elle l'aimait. Elle découvrait les petits plaisirs de la vie pour ce qu'ils étaient. Elle aimait quand Dustin venait la rejoindre devant les couleurs chaudes de la fin de journée et la serrait contre lui. Comme l'infirmière qu'elle n'avait jamais été, Alex passait de longues minutes à panser la blessure qu'il s'était infligée et qui, peu à peu, devenait cicatrice. Ces moments étaient lourds pour chacun d'entre eux. De son regard, elle le suppliait à chaque fois de ne plus jamais chercher la mort. Elle avait besoin de lui. Elle riait parfois de ces crétins qui affirmaient qu'il ne servait à rien de trouver sa moitié tant qu'on ne s'était pas trouvé soi-même. C'était en trouvant Dustin, enfin, qu'Alex s'était trouvée. Sans lui, elle était incomplète. Sans lui, il manquait l'oxygène à l'air et les couleurs au monde. Ils n'étaient plus vraiment meilleurs amis ou frère et soeur, ils étaient un mélange de tout ce que deux personnes pouvaient devenir l'une pour l'autre. Ils se connaissaient par cœur, se protégeaient et se soignaient. Ils étaient amis, alliés, complices, amants. Il était tout ce qu'il lui manquait pour être l'Alexis qu'elle n'avait jamais été, l'Alexis qu'elle avait toujours aspiré à être. C'était dans son souffle qu'elle se perdait pour mieux se retrouver, dans ses bras qu'elle se découvrait vivante, aux creux de lui qu'elle se savait complète. « Tu m'abandonneras jamais, hein ? » demandait-elle parfois dans le silence de la nuit. Il répondait en l'étreignant tendrement, posant sa main chaude sur son cœur encore fragilisé et glissant ses lèvres contre son oreille pour lui murmurer : « jamais »...



There's life in us yet, love; these walls we will climb above.

Les adieux avec Judy avaient été déchirants. Elles se promirent des appels interminables et des visites régulières, et puis Alexis jeta un dernier coup d'oeil à l'appartement qu'elle avait partagé avec sa cousine. C'était un premier au revoir. Les larmes lui étaient montées aux yeux malgré elle lorsque Dustin avait démarré la voiture. Quitter ses parents avait été bien plus simples. Ils ne comprenaient pas sa décision, et elle ne comprenait pas qu'ils ne comprennent pas. Cette séparation s'était faite sans fioritures, sans trop d'émotions et surtout, sans regrets. Judy lui faisait reconsidérer les choses. Elle avait approuvé sa décision dès le moment où elle lui en avait parlé, pourtant. Reprendre des études, c'était génial. Quitter la ville, trouver un nouveau foyer avec celui qui la ferait toujours se sentir chez elle; elle n'avait rien à envier à personne. Portland, avait-on dit à Judy, était une très belle ville. L'Oregon regorgeait de trésors qu'elle ne connaissait pas encore. Elle aurait encore l'océan non loin de là. Elles s'étaient serrées très fort l'une et l'autre, et Alex avait fait ses adieux à JJ et Mouss, qui n'avaient pas du comprendre ce qui se passait. Ce fut la première fois qu'elle leur trouva quelque chose d'attachant.

« Heureusement que t'as pris ce corbillard, sinon tous mes magazines féminins seraient pas passés. » Elle s'était forcée à parler pour ne plus penser à sa cousine. Elle jouait nerveusement avec le vieil anneau en argent qu'on lui avait offert pour son dix-huitième anniversaire. Ils étaient partis pour deux jours de trajet. Deux jours de transition pendant lesquels ils ne seraient qu'eux deux. Et s'ils n'étaient qu'eux deux, rien de mauvais ne pourrait se passer. Eux deux contre le monde. Eux deux contre les peurs du nouveau et les angoisses du passé. Eux deux pour oublier le chagrin de laisser derrière eux la ville qui les avait vu naître et grandir, vivre et puis mourir, aussi, mourir tellement de fois. Ils laissaient derrière eux cet appartement qui les avait vus se retrouver pour ne plus se quitter. Dustin avait pris avec lui quelques unes de ses toiles auxquelles il semblait tenir plus qu'aux autres, mais Alex savait le sacrifice qu'il avait fait en quittant ce cocon qui avait été le sien pendant des années. Ils quittèrent le quartier, puis le centre ville. Ils longeaient à présent l'océan. Le cœur lourd et la gorge nouée, la blonde se revit un an plus tôt y retrouver Nolan, et, quelques années plus tôt encore, y retrouver toute cette bande d'amis dont ils faisaient autrefois tous partie. Le soleil couchant faisait briller les eaux de cette lueur mordorée qu'elle aimait tant. Elle ne fut qu'à peine surprise lorsque leur voiture s'arrêta, et se tourna vers Dustin, silencieuse. Seule la radio faisaient s'envoler quelques notes qui alourdirent encore un peu plus son cœur. Elle savait parfaitement ce qui l'avait fait s'arrêter, parce qu'elle était déchirée entre les mêmes sentiments. Elle prit dans la sienne la main qu'il avait posée sur sa cuisse nue. Ils se laissèrent bercer quelques instants par la musique et c'est Dustin qui, le premier, rompit le contact pour ouvrir sa portière et quitter la voiture. Cachée derrière sa longue chevelure claire, Alex essaya une larme et fut surprise par la portière qui s'ouvrit avant qu'elle ne l'ouvre elle-même. Elle attrapa la main de Dustin avec un petit sourire et s'éloigner un peu de la voiture pour admirer une dernière fois ce soleil californien et la façon dont il rencontrait l'océan encore chaud de la journée qu'il avait passée à son contact. Elle laissa basculer sa tête contre l'épaule de Dustin et serra ses mains dans les siennes. Elle ferma les yeux en l'entendant chanter doucement l'air qui s'échappait du corbillard derrière eux. Tous les souvenirs qu'elle s'était faits ici semblaient défiler sous ses yeux, preuve du temps qu'elle avait passé ici, des rencontres, bonnes ou mauvaises, qu'elle avait pu y faire, et de ce que sa vie avait été jusqu'à présent. Huntington Beach était sa maison, mais Dustin était son foyer. Ce n'était pas une ville qui pouvait la rendre heureuse; elle l'avait déjà essayé. Dustin en était le seul capable. Où qu'ils iraient, tant qu'ils étaient ensemble, elle serait chez elle. « Ça va tellement me manquer », lui souffla-t-il à l'oreille. « Tu sais, j’ai ce sentiment étrange d’excitation face à l’inconnu, l’aventure, le renouveau qui nous attend… et une trouille immense à l’idée de partir pour de bon. Et putain, je veux pas t’inquiéter, ok ? Mais bordel, j’ai tellement envie d’une clope. » Elle serra ses mains. « On prendra un milkshake sur la route », gloussa-t-elle. Ils se sevraient comme ils le pouvaient. Alex faisait tout pour lui changer les idées lorsqu'il en avait besoin. Souvent, ça se finissait entre ces draps qui les avait vus s'aimer, encore et encore. « J'ai peur aussi... » avoua-t-elle doucement alors qu'elle ne retenait plus les quelques larmes qui avaient embrumé son regard. « Tu sais, Judy m'a dit que Portland c'était joli... et l'océan est pas très loin non plus », tenta-t-elle de les rassurer. « Stand by me... » Il se détachait d'elle, l'invitant à danser sur la musique qui continuait de s'élever dans les embruns marins. « S’il te plait ? » Dans un sourire, elle passa ses mains derrière les épaules de Dustin et posa son visage sur sa poitrine. Ils dansèrent doucement pendant quelques instants, avant qu'Alex ne se mette sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser, puis se sépare de lui et descende les quelques marches qui la menèrent dans le sable. Le vent faisait voleter sa robe autour d'elle, mais elle et Dustin avaient oublié leur pudeur bien des mois auparavant. Glissant dans le sable, elle s'approcha du bord de l'eau et se retourna pour voir le brun, un peu plus haut, les mains liées devant sa taille, comme une petite fille. Elle finit par les séparer pour se désigner des pouces, mimer un cœur dans les airs, puis le montrer de ses index. Je t'aime. Et le corbillard, de toutes les émotions dont il était capable, cracha les premières notes de Nina Simone. It's a new dawn, it's a new day, and I'm feeling good... Elle attendit qu'il descente la rejoindre sur la plage pour se rapprocher doucement de lui, le serrer dans ses bras, et lui souffler à l'oreille. « Et si on se mariait ? » Un petit détour par Vegas leur rajouterait quelques heures au compteur tout au plus. Et puis, de toute façon, ils n'avaient même pas besoin d'officialiser les choses aux yeux des autres. Il n'y avait que leur promesse qui compterait. Doucement, elle retira l'anneau en argent de son majeur pour le lever sous le regard clair de Dustin. « Je veux faire de toi le plus heureux des hommes, monsieur Kennedy... » Elle gloussa en faisant danser l'anneau sous le regard du grand brun. « Il passera peut-être à ton petit doigt. J'espère que t'as plus envie de ta clope, mais juste de moi... »
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MessageSujet: Re: As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell    As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  EmptyVen 7 Oct 2016 - 21:32

« I know your eyes in the morning sun, I feel you touch me in the pouring rain and the moment that you wander far from me I wanna feel you in my arms again. »

Assis dans un coin du Pim’s, Dustin ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se passait autour de lui. Il était trop occupé à penser. Cet endroit était rempli de tellement de souvenirs, des fantômes du passé, certains qui lui manquaient et d’autres non. Il se revoyait chauffer la piste de danse avec Joshua, descendre des shots à la pelle avec ses amis au bar, et bien entendu ses retrouvailles avec Alexis à l’arrière du club. Il avait l’impression que le Pim’s avait été le témoin de nombreuses de ses aventures nocturnes, en réalité ce n’était pas qu’une impression. Il avait passé tant de temps entre ces murs, y revenir après ce qui était arrivé avait un goût amer. Mais cette fois, il avait une bonne raison d’être là et elle n’incluait même pas un besoin incontrôlable de noyer son chagrin dans une flopée de verres trop nombreux pour les compter. Son seul intérêt ce soir était Alexis. Lorsqu’il releva la tête, il la repéra immédiatement au milieu de la foule de clients. Elle brillait toujours à ses yeux, c’était comme un sixième sens. Il aurait pu la retrouver au milieu de Time Square un soir du nouvel an sans problème. Ses yeux semblaient inlassablement se glisser sur elle avec une facilité déconcertante. Il ne paniquait jamais lorsqu’il la perdait de vue car il savait qu’il ne lui suffirait que d’une poignée de secondes pour la retrouver. Et Dieu sait que dernièrement il ne voulait pas la perdre de vue. Il avait besoin d’elle plus que jamais. Elle avait bien essayé de le convaincre de rester à l’appartement pour se reposer, en vain. En revanche sur la boisson c’était elle qui avait eu le dernier mot, et voilà pourquoi Dustin avait un verre de Sprite posé devant lui. Il n’y avait pas touché. Il avait même éclaté de rire en la voyant arriver avec ça sur son plateau. Forcément il avait pensé que c’était une blague, qu’elle avait glissé quelques gouttes de vodka au fond de son verre à n’en pas douter. Mais Alexis lui avait bel et bien servi un Sprite. Juste un Sprite. Elle avait ensuite eu l’audace de glisser sa main dans ses cheveux bouclés et de déposer un baiser sur sa joue avant de repartir vers le bar, sans un mot. Il était resté tellement con sur le coup qu’il n’avait pas eu la force de protester. Il ne se souvenait même pas de la dernière soirée qu’il avait passé ici, encore moins la dernière fois où il avait été sobre dans un bar. Ç’aurait pu être pire cela dit, elle aurait pu se foutre de lui jusqu’au bout et lui servir de l’eau plate ou un putain de green juice. Ouais, ç’aurait pu être dix fois pire. Il observa Alexis se déplacer de table en table pendant un moment, comme hypnotisé par sa silhouette, incapable de décrocher. Puis, finalement, il croisa son regard et durant un court instant il eut l’impression que la musique s’était arrêtée et que plus personne ne se trouvait dans la pièce en dehors d’eux deux. Quelques battements de cils. Un sourire. Un mouvement de tête. Il s’était levé, abandonnant son soda sans regret, et avait pris la direction de la sortie de secours. Celle qui menait à la ruelle derrière le Pim’s. Dustin avait longé un long couloir, passé la file de client devant les toilettes, et avait finalement poussé la porte pour se retrouver dehors. L’air était particulièrement frais ce soir-là, mais il n’avait pas froid. Il pleuvait légèrement, un fait rare à Huntington Beach. Instinctivement, il avait mis ses mains dans ses poches à la recherche d’un paquet de cigarettes et d’un briquet avant de se rappeler qu’il n’avait ni l’un ni l’autre. Il observa sa main droite qui tremblait et s’en empara de la gauche afin de stopper tout mouvement incontrôlé. Il sentit sa tête commencer à tourner et son coeur battre un peu plus rapidement dans sa poitrine. La pluie tombait de plus en plus fort, et pourtant il avait de plus en plus chaud. Il attrapa son visage avec ses deux mains, recouvrant ses oreilles et pressant sur ses tempes. La porte de secours s’ouvrit et Alexis apparut. Elle le trouva plié en deux, comme tétanisé par l’angoisse, presque à genoux sur le sol, et se précipita immédiatement sur lui pour l’embrasser d’une étreinte réconfortante. Son corps contracté se relaxa aussitôt qu’ils entrèrent en contact physique. Il enleva ses mains de sur sa tête et se redressa pour la regarder. « J’suis désolé. » souffla-t-il. Elle ne relâcha pas son étreinte, et ils collèrent leurs deux visages l’un contre l’autre. Le bout de son nez vint chatouiller celui d’Alexis, et il ne tarda pas à coller ses lèvres contre les siennes. Ses mains passèrent derrière sa nuque, remontant jusqu’à ses cheveux, glissèrent ensuite sur ses joues pour les caresser doucement. La fine pluie se transforma en déluge et leur baiser se poursuivit encore quelques secondes avant de se briser en un éclat de rire.

« Cause in this life you must find something to live for, cause when the darkness comes a callin' you'll go back to where you were before. Cause this life is as fragile as a dream, and nothing’s ever really as it seems... »

« Arrête de bouger. » lui dit-il avec un sourire amusé aux lèvres. Debout derrière son chevalet sur lequel était posé une toile, Dustin tenait plusieurs pinceaux entre ses doigts. Il en glissa un entre ses lèvres et utilisa l’autre pour dessiner les contours d’un visage déjà reconnaissable. Il l’avait peinte un milliard de fois auparavant, mais c’était la première fois qu’elle posait vraiment pour lui. Comme c’était le cas la plupart du temps avec des modèles non professionnels, Alex avait du mal à ne pas se tortiller dans tous les sens, à ne pas parler et à se contenter d’exister pendant quelques heures sous le regard unique du peintre. Elle ne faisait aucune différence entre Dustin son amant et Dustin l’artiste. Il la trouvait irrésistible, et ne pouvait s’empêcher de rire et de soupirer tout à la fois dès qu’elle se mettait à faire tourner le siège sur lequel elle était assise, ou qu’elle pointait vers l’un ou l’autre de ses tableaux pour lui en demander la signification. Il venait de gentiment la rappeler à l’ordre pour la huitième fois au moins et elle arborait à présent un air de pauvre petit chien battu. Dustin, concentré sur sa toile, ne le remarqua pas tout de suite. Ou du moins il ne fit aucun commentaire. Sa moue boudeuse de ne la quittant pas, il se retrouva à la fixer sans plus bouger à son tour. « Hé, fais pas la tête. C’est toi qui m’a proposé de poser pour moi je te rappelle. Je t’avais bien dit qu’il ne fallait pas bouger. » Il avait un sourire accroché au visage qui ne le quittait plus depuis qu’ils passaient tout leur temps ensemble. Même si l’incapacité d’Alexis à rester immobile plus de quelques minutes rendait son travail plus compliqué, il ne pouvait tout simplement pas lui en vouloir. Elle avait cet air si innocent et angélique qui le rendait fou. En plus, à chaque fois qu’elle oubliait qu’elle n’étais pas censée lui poser tout un tas de questions et qu’il lui répondait par un regard perçant, elle avait cette manière adorable de porter une main à sa bouche et de s’excuser. Il savait que c’était plus fort qu’elle. La musique qu’il avait mis en fond, de la guitare classique, résonnait dans tout l’atelier et s’accordait parfaitement aux émotions qui le saisissaient alors que son regard se promenait sur Alex et que ses mains s’exécutaient à reproduire l’élégance et l’harmonie de ses traits fins. En réalité, il n’avait même pas besoin qu’elle reste assise devant lui pour la peindre. Il avait, logé dans son cerveau, des dizaines et des dizaines de photos mentales de la fille qu’il aimait. Sous tous les angles, il était capable de l’immortaliser sur la toile. Elle avait toujours été une grande source d’inspiration pour lui, même à l’époque où ils n’étaient que des amis. La voyant à nouveau se tortiller, il reposa ses pinceaux et s’écarta du chevalet pour s’avancer vers elle. « Viens, je vais te montrer quelque chose. » Il lui tendit une main dont elle s’empara et il l’attira vers un recoin de l’atelier où étaient empilés plusieurs tableaux de tailles différentes. Il en tira quelques uns, fit mine de chercher quelque chose, puis se tourna à nouveau vers elle avec l’une de ses toiles entre les doigts. « Ça, c’était l’un des premiers. » Elle sembla surprise d’abord, puis son regard s’illumina et il se mit à chercher parmi les toiles à nouveau. Il lui montra plusieurs tableaux qu’il avait réalisé durant leurs premières années d’amitié jusqu’à aujourd’hui, et tous la représentaient. Certains étaient plus sombres que d’autres, en particulier ceux qui remontaient aux mois suivant le décès de Samuel ou du temps où elle avait disparu de sa vie, mais sur tous on la reconnaissait sans aucun problème. Alex sembla sincèrement touchée de découvrir les oeuvres qu’il ne lui avait encore jamais montré, qu’il avait gardé secrètement pendant tout ce temps. Finalement, il trouva un dernier tableau tout au fond de la pile, encore plus caché que les autres et il eut un instant d’hésitation avant de le lui montrer. Celui-là signifiait beaucoup de choses à ses yeux et il savait qu’il signifierait tout autant pour Alex. Il sentit son coeur se resserrer tandis qu’elle tenait la peinture entre ses mains. Il cru apercevoir une larme couler le long de sa joue et il ne pu s’empêcher d’attraper à nouveau sa main et de la presser doucement dans la sienne. « Ça, c’était nous trois. Avant. » Elle remua la tête. Elle avait compris. Et sous leurs yeux, une reproduction quasi parfaite d’une photographie qu’ils avaient prise au cours d’une autre vie, qu’il trimballait d’ailleurs toujours dans son porte-feuille. Dustin, Alexis, Samuel. Le trio infernal. Les inséparables.

« Yesterday a child came out to wonder, caught a dragonfly inside a jar, fearful when the sky was full of thunder and tearful at the falling of a star. »

Main dans la main, ils franchirent les grilles du cimetière. La vieille porte en ferraille grinça bruyamment et Dustin sentit une boule se former dans sa gorge. Il détestait cet endroit plus que tout au monde, mais avant de partir il s’était senti obligé d’y venir une dernière fois. On ne pouvait pas dire qu’il avait souvent rendu visite à Samuel au cours des années passées. Ça lui était arrivé, mais les quelques fois où il était parvenu à retrouver la tombe de son ami il n’avait jamais été très sobre. Il sentait la paume d’Alex se resserrer sur la sienne tandis qu’ils se soutenaient autant l’un que l’autre. Sans elle, il tombait, et sans lui, elle aussi. Ensemble face à l’insurmontable, l’insoutenable, l’insupportable, tout devenait possible tant qu’ils étaient côte à côte. Il avait l’impression qu’on lui arrachait les entrailles à chacun de ses pas qui le rapprochait un peu plus du bout d’herbe où celui qui avait un jour été comme un frère se trouvait à présent dix pieds sous terre. Ça faisait mal comme rarement il avait eu mal. La seule chose qui surpassait vraiment cet instant était le moment même où il avait vu Samuel étendu inanimé sur le carrelage d’une salle de bain miteuse. Il se souvenait encore du regard vide, de son corps froid, de la mort qui s’était emparée de tout et qui avait dépouillé Samuel de la moindre trace de vie. Il se souvenait de l’odeur, de la sensation qu’il avait ressenti dans tout son corps, comme un choc électrique répété. Et puis le silence. Le silence lourd, écrasant, interminable. C’était comme tomber dans un trou noir, une chute sans fin vers les enfers. Il avait toujours mis un point d’honneur à oublier, à masquer cette douleur atroce que l’on ressent quand un être cher vous est arraché. Ç’avait été sa bataille personnelle. Perdre Samuel l’avait détruit au plus profond de lui-même et Dustin n’avait jamais pu se pardonner ce qui était arrivé à son meilleur ami. C’était la raison exacte pour laquelle accepter ses sentiments envers Alexis avait été si difficile. Il avait eu l’impression de trahir Samuel à nouveau, de manquer de respect à sa mémoire, de lui avoir tout volé jusqu’à sa soeur.  Il avait beau être mort, Samuel n’avait jamais quitté Dustin. Pas même un instant. Il lui manquait tous les jours, et de plus en plus à mesure que le temps s’écoulait et que les années continuaient à emporter les souvenirs de son existence. Dustin parlait très peu de Samuel, mais il avait envie de crever en pensant que quiconque ayant jamais croisé sa route puisse l’oublier. Sa peur ultime demeurait en la disparition du souvenir de celui qui n’avait jamais failli à son rôle, toujours là pour lui depuis l’enfance. Samuel avait été un refuge pour Dustin, et il lui avait fait sans le savoir le plus beau cadeau au monde. Dustin et Alexis se stoppèrent au début d’une allée. Ils échangèrent un regard qui hurlait de douleur, un cri du coeur qui se répétait en écho à l’infini mais qu’eux seuls pouvaient entendre. À ce stade, il ne pouvait même plus dire un mot. Rien que l’idée d’entr’ouvrir la bouche lui était impensable. Il savait que s’il décollait ses lèvres, ne serait-ce que pour respirer profondément, il risquait de se mettre à pleurer comme un gosse et de ne plus pouvoir s’arrêter. Alex avait besoin de lui. Elle avait besoin qu’il soit fort. Ils restèrent un petit moment immobiles, à se serrer l’un contre l’autre, puis d’un commun accord silencieux ils firent quelques pas jusqu’à la troisième tombe sur leur droite. Dustin eut le souffle coupé, comme à chaque fois qu’il lisait ce nom gravé sur le marbre. Ils ne dirent rien, ne bougèrent presque pas. C’était à peine s’ils s’autorisaient à cligner des yeux. Des années après, l’absence de leur frère à tous les deux était toujours aussi difficile et insupportable. Dustin passa finalement son bras autour de la taille d’Alexis, la rapprochant au plus près de lui. Il déposa un long baiser sur sa tempe et chuchota: « Je t’aime. ». Il fit à nouveau face à la tombe qui se trouvait devant eux, elle était abondamment fleurie mais malgré tout si triste. Ils restèrent encore un moment sans rien dire, à voyager dans leurs souvenirs avec Samuel, à lui parler avec le coeur pour lui dire toutes ces choses qu’ils n’avaient jamais pu prononcer. Au bout d’un moment, Dustin s’écarta d’Alexis, déposa un baiser sur la pointe de ses doigts et alla les coller sur la photo de Samuel. « Brothers forever. » laissa-t-il échapper dans un sanglot étranglé. Il se redressa et observa Alexis. Elle était si belle et si triste, elle lui déchirait le coeur. Les yeux brillants, il lui tendit la main pour l’attirer vers lui et la serrer au creux de ses bras.

« If you say run, I'll run with you. If you say hide, we'll hide because my love for you would break my heart in two. If you should fall
into my arms and tremble like a flower. Let's dance for fear your grace should fall. Let's dance for fear tonight is all. »

Ils étaient enfin heureux. Après tout ce qu’ils avaient traversé, c’était inespéré et pourtant c’était bien réel. Ils étaient réunis pour de bon, et ils s’apprêtaient à entamer un nouveau chapitre de leur vie. Elle avait décidé de suivre ses rêves et il avait choisi de la suivre car elle était le sien. Elle était tout ce qu’il avait toujours voulu et la voir heureuse était la plus belle des récompenses. Si rien ne pourrait jamais effacer les blessures, les souffrances, les regrets, ils avaient tout de même décidé de continuer à vivre. C’était une jolie victoire pour tous les deux, une revanche sur la vie qu’il avait si longtemps mené et qui s’annonçait révolue. « Si Judy le dit, c’est que ce doit être vrai. » répondit-il alors qu’Alexis se voulait rassurante. Il eut un petit rire car c’était toujours un peu bizarre de savoir que la soeur de son ex était aussi la cousine et coloc’ d’Alex. Elle n’aimait pas trop Dustin, du moins c’est ce qu’il s’était dit dès l’instant où ils s’étaient rencontrés. Il lui avait fait croire que son frère était mort après être venu s’enrouler dans les draps de Joshua en pleine nuit, quelques semaines suivant leur rupture. Elle n’avait pas trouvé ça drôle. Elle devait le tolérer, pour faire plaisir à Alexis, mais Judy était sans doute très loin d’être sa plus grande fan. Il s’en fichait. Tout ce qui importait à ses yeux était Alex et son avis à elle. Elle le connaissait par coeur alors Dustin n’avait rien à prouver à personne. D’ailleurs, il n’avait pas du tout envie de penser à quiconque en dehors de sa belle, celle-là même à qui il venait de proposer de danser sur la plage face au coucher du soleil. La garder près de lui, l’enlacer et recevoir ses baisers, voilà ce qu’il voulait faire jusqu’à la fin de ses jours. L’aimer. L’aimer encore et encore. Après quelques instants à se laisser bercer par la musique, il l’observa s’éloigner de lui. Elle donnait l’impression de flotter au dessus du sable, elle était toute en élégance et délicatesse alors que sa robe s’envolait dans tous les sens et il était en train de tomber amoureux d’elle encore un peu plus profondément. Dustin se retourna juste quelques secondes pour observer Dopey qui dormait au milieu des cartons dans la voiture. Son attention retomba bien vite sur Alex qui semblait prête à se jeter à l’eau. Il arqua un sourcil, se demandant ce qu’elle allait faire, puis il sourit en la voyant mimer « Je t’aime » vers lui. Une nouvelle chanson entama ses premières notes et il s’avança sur la plage sans lâcher Alex du regard. L’instant d’après il était dans ses bras et il ne fut même pas surpris quand elle balança une idée de mariage, le plus naturellement du monde. Il plongea ses yeux dans les siens, se demandant ce qui se passait à l’intérieur de sa jolie petite tête blonde. Il ne répondit rien tout de suite, mais la laissa s’emparer d’une bague qu’elle portait à l’un de ses doigts et la glisser sous son nez. Il n’était pas certain que ça passe, même à son petit doigt, mais c’était tellement spontané et honnête qu’il ne pu s’empêcher de sourire largement. « J’ai toujours… » Un baiser. « … envie de toi… » Encore un. « …plus que de n’importe quoi d’autre. » Et encore. Le dernier dura plus longtemps que les deux autres et lorsque leurs lèvres se séparent à nouveau il passa son pouce sur la joue d’Alexis, la caressa doucement, sans jamais rompre le contact de leurs yeux plongés les uns dans les autres. « Et si on se mariait? » demanda-t-il à son tour. Avec un sourire en coin, il entreprit de retirer la montre qu’il portait à son poignet. Elle avait appartenu à son grand père et il ne la retirait presque jamais. Il tendit la main pour qu’elle y fasse glisser l’anneau et il accrocha sa montre trop large autour de son bras. Il la serra contre lui et déposa un baiser sur son front. Elle faisait déjà de lui le plus heureux des hommes.  
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MessageSujet: Re: As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell    As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  EmptyMer 12 Oct 2016 - 1:20

With each year, our color fades. Slowly, our paint chips away.


Ces retrouvailles étaient douces et paraissaient idylliques, mais l'un comme l'autre savait les démons et les fantômes qui lui suivaient. Dustin se sevrait de toutes ces substances qui avaient autrefois su les faire s'évader. Même si elle ne l'avait que trop rarement avoué avec des mots, Alexis pensait encore souvent, beaucoup trop souvent sans doute, à Samuel. Elle repensait à ce frère toujours enjoué qui avait été le sien, celui qui l'avait délivrée de l'emprise de leurs parents, celui qui se moquait de ce qu'on pouvait penser de lui tant qu'il était heureux. Elle repensait avec nostalgie à toute l'innocence qui avait pu les guider. Elle avait rencontré le meilleur ami de son frère au détour d'une soirée qu'elle n'avait pas tout de suite comprise; c'était au détour d'un canapé qu'elle avait compris tous les enjeux de tels abandons. Dès qu'elle avait posé son regard sur Dustin, Alexis avait su que quelque chose venait de s'éveiller en elle. Cette libération avait été progressive et s'était faite sur des mois de soirées, de présentations, de rencontres et de découvertes, mais dès qu'elle avait croisé le regard de Dustin, quelque chose avait changé en elle. Ça aurait pu être imperceptible si elle ne s'était pas si bien connue à l'époque. Mais c'était les mois, Nolan et Samuel qui l'avaient changée. Elle n'avait plus envie d'être l'étudiante modèle dont ses parents rêvait. Elle voulait vivre. Elle ne trouvait plus aucun charme aux études ou à cette vite dont ses parents avaient décidé pour elle, sans doute encore frustrés à l'idée de ne pas avoir pu faire de Samuel ce qu'ils auraient aimé, un cardiologue émérite ou un avocat aux succès indiscutable. Elle ne voulait pas de ce genre de vies sans intérêt, sans rires, sans découvertes, sans libertés. Et, sans qu'elle s'en rende compte, c'était dans de drôles d'habitudes qu'elle était tombée. L'herbe d'abord, puis l'ecstasy et la cocaïne, un peu d'héroïne, aussi. Son corps s'était asphyxié de substances aux effets multiples, mais Alexis était heureuse. Elle n'avait pas encore vingt ans, mais la vie se présentait alors de la meilleure des façons possibles. Elle se moquait à présent de l'illégalité ou des risques qu'ils faisaient prendre à leur santé; elle vivait dans son monde, dans leur monde. Elle découvrait les plaisirs de la chair avec Nolan et, jour après jour, elle avait l'impression de connaître un peu plus la vie et de savoir ce qu'elle en attendait.

Et puis, maintenant, avec effroi, il lui arrivait encore bien souvent de rêver au corps inanimé de Samuel. La blessure ne s'était jamais réellement refermée. Il lui semblait maintenant que son frère appartenait à une autre vie, son enfance peut-être, une période où innocence rimait avec naïveté. Elle ne pleurait plus vraiment. Elle restait tétanisée et cherchait du réconfort dans la chaleur des étreintes endormies de Dustin. Depuis que Samuel les avait quittés, il lui semblait que sa vie n'avait été qu'un enchaînement d'instant fades, une espèce de parenthèse sans saveur qui ne voulait pas faire place à autre chose. Mais ils s'étaient trouvés, tous les deux. C'était un souvenir que leur laissait Samuel : leur rencontre. Il les avaient réunis, tous les deux. Sa disparition était aussi une peine qu'ils partageaient, l'une de leurs souffrances communes, un fantôme qu'ils partageaient, des angoisses sur lesquelles ils n'avaient plus besoin de mettre des mots. Samuel était sans aucun doute l'une des raisons qui avaient poussé Alexis à nier et refuser, tout ce temps, l'amour qu'elle portait à Dustin. Dès le premier instant, pourtant, dès qu'elle avait croisé ce regard clair, elle avait su que quelque chose s'était mis en marche. Elle était à peine majeure, à l'époque, et pourtant... Quelque chose de grand se produisait alors qu'elle répondait timidement à son sourire. Il lui avait fallu des années pour admettre ce simple fait, et peut-être même encore plus pour embrasser ce désir constant d'être à ses côtés. Prononcer ces trois mots à quelqu'un d'autre qu'à Nolan lui avait paru insurmontable, et puis tellement évident. Lorsqu'elle repensait à ces quelques mois qu'elle avait passé hors de la ville, en désintoxication, Alex ne pouvait s'empêcher de se rappeler de ce manque qu'elle avait ressenti de cette même personne, celle qu'elle serrait à présent dans ces bras. « Tu fais partie de moi » lui avait-elle avoué un jour dans les secrets et l'intimité d'une nuit sombre. Elle le réalisait à présent, elle n'avait peut-être jamais ressenti autant de manque que lorsqu'il n'avait pas été dans sa vie. Elle avait eu besoin de lui dès le début, et elle aurait besoin de lui jusqu'à la fin. A eux deux, il semblait que rien n'était insurmontable. Samuel ne faisait plus partie de ce monde qui les entourait, mais il faisait encore partie du leur. Alex se demandait parfois ce qu'il aurait pensé de leur relation, à tous les deux, et puis elle imaginait son rire et ses blagues graveleuses. Oh, qu'est-ce qu'elle aurait donné pour l'entendre demander à Dustin ce qu'ils faisaient à l'abri des regards... Dustin aurait été outré, elle l'aurait frappé et boudé, mais Samuel n'aurait jamais désapprouvé quelque chose qui pouvait les rendre heureux, et grands dieux, comme ils étaient heureux, tous les deux. Comme ils s'étaient trouvés. Comme ils s'aimaient...



A little broken, a little new, we are the impact and the glue.


« Non non, dis pas de bêtises » lui soufflait-il alors que, tétanisée et crispée, elle tenait fermement une feuille entre ses doigts. « Je suis désolée, j'aurais du t'en parler avant, mais je pensais pas être prise, c'est Judy qui m'a fait remplir un dossier, je... » Elle, assistante sociale ? Ce n'était même pas l'idée qui l'effarait le plus. Ce qui la paralysait, c'était de partir loin d'ici, loin de sa vie, et surtout, loin de Dustin. Elle se moquait de ce qu'elle pouvait faire pour gagner sa croûte. Elle se contentait de ce qu'on voulait bien lui donner. Sa place au Pim's n'avait rien de glorieux et elle avait eu des envies de meurtre plusieurs fois, mais rien qu'elle n'avait pu surmonter jusque-là. Le Pim's était devenu une part de sa vie au même titre que ses ongles rongés. Elle ne l'aimait pas vraiment, mais elle avait appris à composer avec. Il arrivait même souvent à Dustin de lui rendre visite, et son regard bienveillant la rassurait toujours. Non, elle ne pouvait pas tout plaquer pour quelques cours et la promesse d'une carrière traditionnelle. Et surtout, elle ne pouvait laisser Dustin derrière elle pour aucune raison et sous aucun prétexte. « Je viens avec toi... » Elle leva son regard médusé vers lui. Quelles conneries. Elle n'aurait jamais du ouvrir cette lettre. Elle préférait poser pour lui ou jouer avec le robinet de l'évier de la cuisine pour l'entendre hurler sous la douche. Les décisions du genre n'étaient pas faites pour elle. Elle préférait vivre dans la médiocrité, tant qu'elle aimait sa médiocrité. Et maintenant, cette médiocrité avait le privilège de faire chambre commune avec son amour. Elle ne voulait pas le contraindre à quitter son foyer, son loft, son atelier, et tout ce qu'il avait construit ici.

Il avait fallu plusieurs jours de négociations pour qu'elle finisse par accepter ne serait-ce que l'idée de réfléchir à quitter la ville. Elle avait tout ici, il avait tout ici. Et puis, quelque part, en y réfléchissant... qu'y avaient-il encore vraiment ? En regardant Dustin qui essayait de la peindre, Alexis réalisait quelque chose qui allait sans aucun doute faire basculer sa décision. Il était tout ce qu'elle avait... Il était la seule chose précieuse qu'elle avait en ce bas monde. Tant qu'elle était avec lui, elle pourrait tout endurer. Elle pourrait reprendre ses études, et peut-être qu'à eux deux, dans le haut du pays, ils pourraient se reconstruire. Ensemble. Peut-être qu'ils pourraient créer quelque chose de nouveau tous les deux, peut-être qu'ils pourraient laisser le passé au passé et accorder à l'avenir la décence qu'il méritait. Sous le regard de Dustin, elle découvrait les choses bien différemment, et ses peurs s'apaisaient, laissant place à ce soupçon d'espoir qui lui avait tant manqué pendant si longtemps. Dès qu'il posait son regard sur elle, Alexis se sentait aimée comme jamais elle ne l'avait été. Elle avait l'impression d'être le centre d'un monde qu'elle pouvait presque palper à travers l'éclat du sourire de son homme, et sans doute pour la toute première fois de sa vie, elle savait avec une certitude indiscutable que cet amour qu'ils éprouvaient était si réel qu'il semblait se refléter à l'infini dans chacun de leurs regards. Dans chacun de ses mots, Alexis percevait quelque chose de nouveau, une promesse d'espérance, les bribes d'une vie douce à venir. Elle ne pouvait pas croire une seule seconde que cette idylle qu'ils vivaient puisse prendre fin un jour. Elle n'avait probablement jamais été plus sûre de quelque chose que de l'amour qu'elle portait à Dustin, et c'était là probablement le seul frein qui l'avait retenue loin de l'idée de quitter leur ville natale. Mais il avait raison... et elle s'en était vite laissée convaincre : peut-être qu'ils avaient besoin de ce nouveau départ, peut-être qu'il était tombé à pic, au meilleur des moments, alors qu'ils aspiraient à quelque chose de différent et à laisser leur passé sombre derrière eux une bonne fois pour toutes. Tout laisser derrière eux... tant qu'ils étaient ensemble.



Smaller than dust on this map lies the greatest thing we have : the dirt in which our roots may grow and the right to call it home.


Elle n'avait jamais cru à cette institution étrange et officielle qu'était le mariage. Le seul exemple qu'elle en avait était celui de ses parents, indétrônables dans la médisance. Elle se surprenait parfois à se rêver fille d'une mariage brisé par le divorce, mais elle savait bel et bien qu'elle ne serait jamais. Ses parents avaient cette force-là, celle de ne se laisser démonter par aucun doute, y compris ceux qui pouvaient assaillir le couple qu'ils formaient. Le mariage était une chose étrange, un engagement pris à la légère, sans doute, l'idée utopique d'une vie passée à deux. Même lorsqu'elle avait été avec Nolan, elle n'avait jamais cru à ces choses-là. Elle croyait au présent, à l'amour ancré dans l'instant, mais elle n'était sûre que d'une chose : elle n'aurait jamais la certitude d'aimer quelqu'un suffisamment pour lui faire de telles promesses. C'était impossible d'aimer quelqu'un à ce point-là. Pourtant, alors que le ciel brûlant s'étendait sous son regard, Alexis réalisait une chose. C'était avec Dustin qu'elle partait. Sans lui, elle ne l'aurait jamais fait, et s'il ne l'en avait pas convaincue, elle n'aurait jamais osé espérer vivre ce genre de vie. Il l'avait ranimé et la comblait d'espoirs. Elle n'avait jamais eu besoin autant de quelque chose ou de quelqu'un qu'elle avait besoin de Dustin. Il était devenu sa plus grande force, la preuve ultime que la vie pouvait lui sourire. En quittant Orange, ils allaient quitter leurs souvenirs de jeunesse, les fous rires et les nuits planantes, les baignades interdites et les cris nocturnes qu'ils avaient fait raisonner en plein centre ville. Ils allaient aussi quitter les foyers que les années que leur avaient maladroitement offerts, et, sans doute par-dessus tout, ils allaient quitter Samuel. Ici, avait-elle décidé face à la mer, ils allaient laisser tout ce qui les avait détruits. La mort de Samuel ferait éternellement partie d'eux. Ils s'étaient construits autour d'elle, autour de ce manque constant que pouvait laisser un frère dans une vie en pleine ébullition. Elle laisserait ici cette peur angoissante de voir Dustin partir, de le voir sombrer à nouveau dans ce qui avait failli lui coûter la vie. Il était grand temps pour eux de partir et de laisser derrière eux tout ce qui les avait retenu à tort si longtemps. Ils avaient le droit de vivre, eux aussi. Ils avaient le droit d'être heureux, ils avaient le droit de s'aimer sans se sentir constamment rattrapés par les souvenirs douloureux d'un passé qui s'agrippait à eux. Le soleil couchant lui donnait cette impression étrange que tout était devenu possible. L'immensité d'un monde inconnu s'étendait devant elle, sous la forme de cet océan aux proportions infinies qui se dessinait sous ses yeux, mais aussi de cette nouvelle vie qui les attendait, quelques milliers de kilomètres plus haut sur cette même côte. Cet infini, elle voulait le vivre avec Dustin. Cette liberté qu'elle ressentait maintenant, elle lui appartenait. Elle lui offrait la personne entière qu'elle était. Son âme et son cœur, son avenir et son corps. Tout.

En se retournant vers Dustin, qui se révélait sous la chaleur des rayons solaires de fin d'après-midi, sa plus grande certitude s'imposait à elle. Elle comprenait tout, maintenant. Elle comprenait ce qui pouvait pousser deux personnes à s'unir de cet engagement solennel. Cette promesse n'avait plus rien d'étrange à ses yeux. Elle voulait s'offrir à lui comme jamais on ne s'était offert à lui. Elle voulait, tous les jours de toute cette vie qui les attendait, être sienne. Elle voulait rire avec lui, elle voulait rêver avec lui. Elle voulait continuer à tomber amoureuse de lui comme si c'était la première fois, jour après jour, lorsqu'elle ouvrait ses paupières. Elle voulait se réveiller à ses côtés, rire des mêmes bêtises, jouer avec ses bouclettes jusqu'à devoir les démêler sous les lamentations de douleur de Dustin. Elle voulait pleurer dans ses bras et le serrer dans les siens lorsqu'il n'irait pas bien. Elle voulait être sa force comme il était la sienne. « J'ai toujours... envie de toi... plus que de n'importe quoi d'autre » souffla-t-il en la criblant de baisers. Doucement, elle laissa ses mains glisser derrière la nuque de Dustin. Il lui semblait qu'elle redécouvrait le goût de ses lèvres à chaque fois que les siennes les frôlaient. Elle se perdit un long instant dans son regard. Si elle n'arrivait pas si bien à le lire, elle aurait sans doute paniqué. Sa demande était-elle déplacée ? Non. Elle était persuadée que non. Elle pouvait lire dans ce regard bleu tout l'amour qui semblait s'y refléter. Dans la caresse de sa main, elle décelait une tendresse infinie. Elle passa son index dans la bouclette qui valsait entre leurs deux visages. Elle se dressa sur la pointe des pieds pour, sur le ton malicieux du secret, glisser à l'oreille du jeune homme : « alors prouve-le... » Elle n'avait pas besoin d'un public ou d'un buffet sans intérêt. Elle n'avait pas besoin d'une mairie ou d'une robe à des milliers de dollars. L'essence même de cette idée, de cette promesse, elle était déjà devant elle. Il était la raison et l'aspiration. « Et si on se mariait ? » La demande faisait parfaitement écho à la sienne. Comme une réponse elle-même, elle comblait son cœur de joie. « Oh, tu sais, je vais pas dire non... » répondit-elle, malicieuse, en feignant une semi-indifférence alors que son visage entier criait son bonheur. Silencieuse et avec un immense sourire aux lèvres, elle le regarda enlever sa montre et passa son anneau en argent autour de l'auriculaire de celui qui était son tout. Elle tendit alors le bras pour qu'il y glisse sa montre, puis savourer leur tendre étreinte de jeunes mariés. Le moment était étrange. Il semblait hors du temps. La plage était toujours déserte et les lueurs du crépuscule enflammaient les vagues qui mourraient un peu plus bas dans le sable. Elle savoura le moment, déposa quelques baisers dans son cou, sur ses joues et ses lèvres, et se jeta à son cou. « Je suis madame Dustin Kennedy et tu es monsieur Alexis Fackrell... et en plus maintenant j'aurai plus besoin de te demander l'heure. » Elle s'éloigna légèrement de lui pour, malicieuse, ajouter : « Ce soir, c'est notre lune de miel, alors... » Elle avait glissé ses mains dans les siennes, alors que la lourde montre de Dustin glissait sur son poignet, témoin presque unique de cette promesse qu'ils venaient de se faire. « Je promets que je t'aimerai toute ma vie. Pour le meilleur et le pire. Mais on a déjà connu pire. Maintenant, y'a que le meilleur qui nous attend. »
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MessageSujet: Re: As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell    As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  EmptyDim 1 Jan 2017 - 2:37


« Looked into your eyes and my dark heart lit up the skies »

Lorsqu’elle était à ses côtés il avait souvent l’impression que le monde ne tournait plus qu’autour d’eux. Il suffisait d’une caresse, d’un regard, d’un sourire même furtif, d’une étreinte, d’un baiser et la Terre n’existait plus que pour eux deux. Il l’aimait tellement que ça faisait mal, mais il n’y avait rien qui le rendait plus heureux que de se réveiller chaque jour dans ses bras. Dustin ne voulait plus jamais vivre sans Alex, il ne voulait plus jamais la voir avec un autre, et il n’éprouvait plus aucun intérêt pour qui que ce soit en dehors d’elle. Il avait l’impression que son coeur avait déjà assez aimé, beaucoup beaucoup trop même, et que tout l’amour qu’il lui restait ne pouvait être dédié qu’à celle qui avait toujours eu son coeur. Cette fois il y avait quelque chose de différent. Cette fois, il éprouvait un sentiment d’accomplissement et de certitude au plus profond de lui-même. Il était sûr qu’il avait enfin trouvé la seule et unique personne avec qui il aurait dû être depuis longtemps déjà. Ils avaient mis du temps avant de trouver le chemin menant l’un à l’autre, ils avaient même tenté d’esquiver ce chemin à plusieurs reprises, mais ils s’y étaient enfin engagés et il n’y avait plus de retour en arrière possible désormais. Parfois, il devait encore se pincer pour être sûr que tout ceci était bien réel, qu’elle était bien à lui et qu’il était bien à elle. Il se demandait ce que Samuel aurait pensé de leur relation… Aurait-il approuvé? Les aurait-il détesté? Aurait-il trouvé ça bizarre? Il avait beau être mort, son avis importait encore à Dustin. Ça lui arrivait de temps en temps de se réveiller en pleine nuit à la limite de la crise de panique. Transpirant, le souffle court, et tétanisé par la peur de faire du mal ou de décevoir ceux qui lui avaient toujours été les plus chers. Il lui suffisait alors de se tourner vers Alex, qui même endormie parvenait à l’apaiser. En la regardant, il avait l’illusion de revoir Samuel également et c’était le genre de chose qui était à la fois réconfortant et dévastateur pour Dustin.
Il se souvenait de toutes ces nuits d’angoisse, de solitude, du néant absolu qui lui avait souvent crevé le coeur. Il se souvenait des jours entiers qu’il avait passé allongé sur le sol d’une salle de bain, de son atelier ou de n’importe quel autre endroit qui avait bien voulu l’accueillir. Immobile, à moitié mort et pourtant si désespérément vivant. Il se souvenait de la douleur physique et mentale qui avait saisi son être tout entier à de si nombreuses reprises. C’était comme être aspiré par un vortex jusqu’à la dernière goutte de son âme. Combien de fois s’était-il rendu malade, sans savoir comment faire taire les voix dans sa tête qui lui disaient d’en finir, qu’il ne serait jamais heureux, jamais aimé, jamais assez? Combien de fois sa seule issue pour calmer ses inquiétudes avait été de s’injecter des merdes dans les veines? Combien de fois avait-il prié pour que cette dose soit la dernière, l’ultime qui allait l’emporter pour toujours?  C’était plus facile de survivre sous anesthésie. Trompé par les délires et les hallucinations, abusé par l’alcool et la drogue, abîmé par la vie, cabossé par l’amour. À l’époque, c’était plus facile d’être misérable et de le rester.
Un jour on l’avait trouvé au sol dans les toilettes d’un bar, il convulsait incontrôlablement, et un idiot bienveillant avait eu la brillante idée, au lieu de le laisser crever, d’appeler les secours. Dustin s’était retrouvé à l’hôpital où on lui avait annoncé sa première surdose d’héroïne. Il avait failli y passer et d’après les médecins il avait eu beaucoup de chance d’avoir repris connaissance. C’était quelques mois après la mort de Samuel, quand Alexis était partie et qu’il n’avait plus eu personne avec qui partager ses journées. Il s’était réveillé dans un lit à l’hosto’ et il avait pleuré comme en gosse en réalisant qu’il avait frôlé les retrouvailles avec son meilleur ami. Il aurait voulu convulser sur le sol du bar jusqu’à ce que tous ses neurones soient cramés. Il aurait voulu qu’on le laisse partir dans l’indifférence la plus totale. Au lieu de cela, il avait eu droit aux leçons de morale, aux mises en garde des médecins, au défilé du psychologue et d’experts en addiction. Personne n’avait compris qu’il avait si mal de vivre que la peur de mourir n’existait plus. Non, personne n’avait compris qu’il était si profondément détruit que rien ne pourrait jamais recoller les morceaux. C’était le sentiment le plus indescriptible qu’il n'ait jamais ressenti. Du moins, ç’avait été le cas jusqu’à ce qu’Alexis et lui osent s’avouer leurs sentiments mutuels, leur amour si profond qu’ils avaient partagé en silence et en retenue pendant si longtemps. Le bonheur qu’elle lui procurait était encore plus vif que toute la douleur additionnée qu’il avait connue au cours de sa vie. C’était intense, passionnel, et complètement fou. Ils représentaient chacun les deux extrêmes de son existence. Pourtant, même au summum de leur bonheur il était parfois incapable d’oublier le reste, et il lui arrivait encore de se laisser rattraper par ses vieux démons. Elle l’aidait. Elle l’aidait tellement. Il espérait qu’un jour ce ne serait plus que des mauvais souvenirs, qu’il n’aurait plus besoin de s’enfermer dans le noir en attendant que ses angoisses lui passent, qu’il pourrait la regarder droit dans les yeux et lui dire enfin que tout va bien, sans une once d’hésitation, sans la moindre trace d’un doute sur son visage. Toutes ces années qu’il avait passées à vouloir remplir le vide avec du vent avaient été une perte de temps incroyable, mais c’était aussi ces expériences-là qui faisaient de lui ce qu’il était à présent. Il avait vu le fond du trou et il savait qu’il ne voulait plus jamais y retomber. Elle était la glue qui avait su malgré tout rassembler les bouts de lui-même les plus déchirés, pour tout recoller, tout reconstruire. Avec Alex à ses côtés, il ne cherchait plus que la lumière au bout du tunnel, il avançait très doucement, et il sentait s’alléger le poids qu’il avait porté sur sa conscience tel un boulet de forçat.
Il n’était plus question de brûler la vie par les deux bouts, il n’était plus question de flirter avec la mort quotidiennement. Il avait envie de vivre et plus particulièrement de vivre heureux. C’était comme si on avait retiré un film protecteur qui s’était trouvé sur lui tout ce temps, un film invisible qui l’avait empêché si souvent de respirer et qui avait noirci sa vision du monde. Dustin était un autre homme. C’était une sorte de version améliorée, sans l’attirance inlassable et répétée de la mort et de l’auto-destruction. Sa seule passion désormais résidait en la jolie blonde, celle qui portait dans son coeur son âme tout entière. Il éprouvait un réel désir de faire mieux, de ne plus décevoir, d’être quelqu’un de bien au moins pour elle.

« I can feel everything you do, hear everything you say, even when you're miles away. »

Sur la plage, il la couvrait de baiser, se laissant bercer par la musique qui s’échappait des enceintes du corbillard et par le bruit de vagues s’échouant sur le sable. Il avait conscience du chemin parcouru pour en arriver à cet instant précis. Il avait envie de savourer chaque seconde qui s’écoulait. Dustin photographiait dans sa mémoire le visage de sa belle, la grâce de son sourire, la délicatesse de ses formes, son regard espiègle, ses cheveux blonds et ses vêtements balayés par le vent et lui donnant presque l’illusion qu’elle était sur le point de s’envoler. Il voulait garder cette image-là intacte pour toujours. Elle avait l’air si heureuse alors qu’il venait de passer autour de son poignet sa montre et qu’elle avait glissé un anneau sur son doigt. Il ne se souvenait pas l’avoir déjà vu rayonnante à ce point, elle brillait au moins autant que le soleil qui était en train de se coucher sur eux, peut-être même plus. Il avait les joues en feu et endolories par un sourire qui avait trop duré et qu’il ne savait plus contenir. « Enchanté, madame Kennedy. » Monsieur Fackrell était comblé. C’était peut-être ridicule, un peu trop guimauve et dégoulinant de romantisme pour certains, mais c’était le moment le plus parfait pour eux deux. Cela signifiait tellement, après tout ce qu’ils avaient traversé. Ils avaient bien le droit de vomir des paillettes si ça leur chantait. Tout ce qu’il voulait à présent c’était la voir ainsi, libre et pleine de rêves. Ils avaient le droit à un avenir. Un futur ensemble. Cela valait bien toutes les niaiseries du monde. « Merci pour tout. » s’entendit-il lui répondre alors qu’elle lui promettait de l’amour à profusion. « Je te promets l’éternité, mon amour. » Ni plus, ni moins. Il laissa son regard se perdre dans celui d’Alex, sans lâcher ses mains, et il déposa un énième baiser sur sa bouche. Ils restèrent quelques instants l’un contre l’autre, sans dire un mot, à savourer leur moment. Puis, Dustin détacha son corps de celui d’Alex, et il garda seulement l’une de ses mains dans la sienne. Il la baisa, tel le gentleman qu’il n’était pas, et il eut un petit rire. « Il faut fêter ça. » Sans attendre, il ôta son t-shirt, dévoilant son torse nu et quelques cicatrices qui racontaient son histoire. Il lui fit un grand sourire. « Homme libre, toujours tu chériras la mer! » cria-t-il théâtralement alors qu’il commençait à s’éloigner d’elle pour rejoindre les vagues. Il se retourna pour observer l’océan. Lui qui n’avait jamais aimé son immensité, il n’avait plus peur tout à coup. Il fit encore quelques pas vers l’eau, et puis il se tourna à nouveau vers Alex. « You jump, I jump, right? » Il eut un léger haussement d’épaules. « Ouais, je cite Titanic. Je suis un mec comme ça, moi. Tu viens? » Il tendit la main vers elle. Il voulait sauter dans les vagues de Californie une dernière fois avant de prendre la route et de ne plus regarder en arrière. Un dernier plongeon ensemble, dans cette ville qui les avait vus grandir mais qui n’était plus leur chez-eux à présent. Ils n’auraient qu’à laisser dans les vagues tout ce qu’ils ne voulaient pas emporter avec eux à Portland. Un chapitre était sur le point de s’achever, mais il leur restait un livre entier à écrire. Un nouveau départ leur tendait les bras. Ils n’étaient plus les enfants terribles aux cheveux salés, aux yeux fatigués et aux coeurs cabossés. Ils étaient Dustin Fackrell et Alexis Kennedy, vivants, libres et amoureux.

« Cause I am me, the universe and you »
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MessageSujet: Re: As long as we're together •• (Goodbye) ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell    As long as we're together •• (Goodbye)  ›› dustin w. kennedy & alexis fackrell  EmptyLun 9 Jan 2017 - 1:50

Our blood is cold and we're alone, but I'm alone with you.
Help me to carry the fire, we will keep it alight together.
Help me to carry the fire, it will light our way forever.
If I say shut your eyes, if I say look away
Bury your face in my shoulder.

(Editors - No Sound But the Wind)


Il semblait à Alexis que tous les démons qui les avaient hantés appartenaient à un passé bien lointain, presque inexistant, appartenant à une chimère à laquelle ils n'auraient plus jamais à faire face. Et puis, il leur arrivait encore, à l'un comme à l'autre, de se voir assailli de tout ce qu'ils avaient réussi à enfouir sous toute cette tendresse et tout cet amour qu'ils avaient trouvés l'un en l'autre. Il ne suffisait pas de grand chose à la blonde pour être terrassée, à nouveau, par tout ce qui l'avait accablée si longtemps. Une image, un geste, un lieu, une odeur, un souvenir, un rêve... et elle se laissait à nouveau abandonner à l'angoisse. Mais rien n'était plus réellement comme avant. A ses côtés, toujours, il y avait Dustin. Son homme la serrait contre lui aussi longtemps qu'elle pouvait en avoir besoin. Elle s'endormait parfois dans ses bras, bercée par les battements de ce cœur qu'elle aimait tant, quelques larmes encore humides sur ses joues claires. Il lui semblait qu'il était le seul capable de réellement comprendre cette drôle de maladie qui la rongeait de l'intérieur, ce manque constant, ce remord, cette impression soudaine de revivre un cauchemar teinté d'un réalisme accablant. Samuel n'était plus. Il n'était plus depuis quelques années déjà maintenant, mais il arrivait parfois encore à Alexis de se réveiller en pleine nuit d'un rêve où elle l'avait touché, où elle avait entendu son rire s'unir à celui de son meilleur ami, où elle avait attrapé la dernière part de pizza sous le nez son frère et à son mec. Soudainement, pendant les quelques secondes réelles durant lesquelles durait ce rêve, Alexis était comblée de bonheur. Le soleil brillait à travers les hautes vitres de l'appartement de Dustin où ils s'étaient retrouvés pour cette belle soirée d'été. Ils regardaient des conneries à la télé, et Samuel posait un regard tendre sur eux dès qu'ils se montraient leur affection. Dans ces rêves, Dustin et Alex avaient la bénédiction de celui qui n'était plus. Et lorsqu'elle les quittait, elle restait tétanisée quelques instants, bercée par ces vapeurs oniriques dans lesquelles elle était encore perdue, avant de réaliser subitement que rien de tout cela n'était réel. Elle trouvait à ses côtés son beau brun endormi, et elle se collait à lui pour se rappeler cette beauté rare et précieuse que lui avaient offert la vie et le monde. Car maintenant, elle n'était plus seule pour faire face à ces rêves aux allures de cauchemars. Elle l'avait à ses côtés. Et ils n'auraient peut-être jamais l'approbation de Samuel, mais Alex aimait parfois à croire, dans ses moments les plus euphoriques, qu'il les regardait de là où il était et qu'il souriait de ce bonheur qu'ils avaient su retrouver. Il était assis à côté d'eux sur le canapé lorsqu'ils regardaient Netflix, ils regardaient par-dessus leurs épaules lorsqu'ils choisissaient les pizzas qu'ils allaient commander pour la soirée, et il se cachait dans le couloir lorsqu'ils se retrouvaient sous les draps. Ces moments-là n'appartenaient qu'à eux, rien qu'à eux, et elle n'appartenait qu'à lui. Samuel faisait partie de leur bulle, mais ce qui rendait leur propre monde si beau était qu'ils avaient réussi à se reconstruire à deux et sans l'intervention de quiconque. Ils n'avaient plus besoin de leurs parents, mais à chaque instant, pourtant, ils avaient encore un peu besoin de Samuel. Ils étaient marqués à vie par leur disparition, et la blessure qu'elle leur avait laissé était indélébile. Mais maintenant, enfin, ils pouvaient se reconstruire. Et maintenant, enfin, ils se reconstruisaient.

Ils n'avaient besoin que l'un de l'autre. Mais peut-être aussi d'un vrai nouveau départ, d'une vraie nouvelle vie. Peut-être que cette opportunité d'études pour Alexis était enfin une occasion pour eux deux de renaître pleinement aux côtés l'un de l'autre. Peut-être que de quitter cette ville et ses vices leur apporterait cette dernière bouffée d'oxygène dont ils avaient tant besoin. Cette décision n'avait pas été prise à la légère, et pourtant... pourtant il semblait aujourd'hui qu'elle avait toujours été évidente pour la blonde. Face à ce coucher de soleil qui éclairait leur plage d'une lueur toute particulière, presque magique, Alexis ne pouvait empêcher son cœur de se pincer. Ils abandonnaient tout ce qu'ils avaient toujours connu. Ils abandonnaient leurs familles pour ce qu'elles avaient de meilleur comme de pire, ils abandonnaient chacun de ces lieux qui les avaient vu grandir, ils abandonnaient le rire de Samuel qui raisonnait encore dans les bars, les ruelles et en pleine nuit, sur cette même plage, à côté d'un feu qui brûlait presque trop fort. Ils abandonnaient les espoirs qui étaient nés ici, mais aussi leurs plus grands échecs. Ils abandonnaient leurs dealers, leurs anciens amis, ils abandonnaient les clients du Pim's qui avaient un peu trop reluqué la blonde pendant ses nombreux services, ils abandonnaient les bureaux de tabac qui leur avaient vendu beaucoup trop de clopes, et puis ils abandonnaient cet appartement dans lequel ils avaient posé leur regard l'un sur l'autre pour la première fois. Ils abandonnaient la ruelle décrépie qui avait été témoin de leur premier baiser, ils abandonnaient l'hôpital qui avait sauvé Dustin, ils abandonnaient cette chambre qui les avait vu s'unir pour la toute première fois, se chercher et enfin, se trouver. Ils laissaient derrière eux tous leurs repères, mais Alexis en était persuadée... ils étaient leurs propres repères. Dustin était son oxygène, son moteur. Il était son plus grand et son plus bel espoir, et l'unique personne dont elle avait besoin. A eux deux, elle le savait, ils étaient invincibles.

Ils avaient tout ce dont ils avaient besoin. Ils n'avaient plus qu'à faire leurs adieux à cette ville à la fois terrifiante et merveilleuse. Elle ferma les yeux quelques instants, comme pour savourer une dernière fois les embruns de l'océan et le vent, encore chaud de la journée, qui glissait dans ses cheveux blonds. Les baisers de Dustin la faisaient sourire malgré elle. Elle savourait chacun d'entre eux comme s'ils étaient les premiers. Elle aimait la sensation de sa main qu'il avait posée sur sa taille, comme pour montrer au monde entier qu'ils n'étaient plus deux entités différentes mais qu'ils étaient ensemble et que rien ni personne ne pourrait plus les atteindre. Dustin était sa plus grande fierté. Elle se demandait encore parfois ce qu'il pouvait lui trouver, mais elle était la femme la plus chanceuse au monde s'il ressentait à son égard la moitié de ce qu'elle ressentait pour lui. Et ils venaient à présent de se faire une ultime promesse, de s'engager une fois de plus l'un à l'autre, comme s'ils n'avaient de cesse de se prouver à quel point ils comptaient l'un pour l'autre et à quel point ils dépendaient l'un de l'autre. D'aucun pourraient trouver toutes ces preuves d'amour inutiles, mais Alex ne considérait plus ces choses comme superficielles depuis qu'elle avait perdu Samuel. Ces choses devaient être dites et exprimées; pas exposées sur les réseaux sociaux comme une fierté ultime, mais gardées précieusement comme un trésor à chérir chaque instant. Voilà ce que Dustin était pour elle : un trésor, une richesse incommensurable. Et avec lui à ses côtés, elle pouvait tout reconstruire. Il était son pilier, son roc, son plus grand soutien; le reste n'était que superficialités, et, ensemble, ils pourraient se bâtir une vie qui leur ressemblait vraiment, enfin. « Merci pour tout. Je te promets l’éternité, mon amour » lui souffla-t-il alors qu'elle posait sur lui son regard clair, empreint d'amour, de tendresse et de bienveillance. Un sourire affectueux se dessina sur ses lèvres alors qu'il embrassait sa main. Il la faisait se sentir comme la femme la plus exceptionnelle et chanceuse du monde. Elle était sa princesse, sa reine, tout comme elle espérait lui faire ressentir toute cette estime et cet amour qu'elle avait pour lui. « Il faut fêter ça » lâcha-t-il subitement avant de s'évader de leur étreinte pour ôter son t-shirt. La musique raisonnait toujours sur la plage, qui restait, à une heure pareille, totalement déserte. Ses deux se lièrent devant elle alors qu'elle le regardait avec une tendresse infinie. Il  courra pour rejoindre la mer, cet océan qu'ils retrouveraient bien des kilomètres au nord et qui n'aurait probablement plus rien à voir avec celui qu'ils avaient connu jusque là. « You jump, I jump, right? » lança-t-il au loin avant de l'inviter. Elle hésita une seconde puis attrapa la jupe de sa robe pour la faire passer par-dessus sa tête et la laisser tomber dans le sable. Il n'y avait qu'eux deux et aucune place pour la pudeur. Elle courra vers lui sans attendre une seconde de plus et, avec tout son élan, se jeta dans ses bras, ses jambes claires repliées contre ses flancs. Dustin perdit son équilibre quelques instants mais ne tomba pas. Elle en profita pour l'étouffer sous ses baisers. L'eau montait à présent  jusqu'aux hanches de son homme, et s'empara de ses lèvres une bonne fois pour toutes et à en perdre haleine. Il se laissa doucement glisser sous l'eau et leurs visages se séparèrent enfin. Elle passa son bras entre leurs visages pour éloigner ses longs cheveux qui étaient venus les séparer, et gloussa en laissant échapper une flopée de bulles d'air qui remontèrent bruyamment retrouver la surface de l'océan. « Je t'aime », mimèrent ses lèvres avant de se clore en un sourire radieux.

Le début d'une vie à deux. Le début d'une vie, enfin, d'une vie désirée, d'une vie brillante, d'une vie partagée, construire de succès et d'échecs, mais surtout de partages. Une nouvelle ville à explorer, de nouveaux bars à dénicher, de vrais hivers à vivre. De la neige à foison pour des hivers à venir, de nouvelles traditions à inventer, une nouvelle pizzeria favorite à choisir pour remplir une carte de fidélité, un nouveau cocon à créer à deux. Et puis les mois qui défileraient, l'hiver qui laisserait sa place à un été plus doux que ceux qu'ils avaient connus en Californie, de nouvelles peintures de Dustin, inspiré par son nouvel environnement, des rencontres auxquels ils ne s'étaient pas attendus, un nouveau cercle d'amis qui n'avait plus rien de nocif. Quelques nuits difficiles, encore, des fantômes qui ne cesseraient jamais réellement de les hanter, des regrets et des remords, mais surtout et avant tout, à travers les mois et les années, à travers les rudes hivers de Portland et les étés passés au bord des plages et au cœur des forêts de l'Oregon, ce serait de l'amour à en crever.

RP terminé,
fin de Dustin Fackrell et d'Alexis Kennedy.

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