| Sujet: Jimmy ☆ Liens Lun 10 Oct 2016 - 21:31 | |
| Le Jim en quelques points Son beau père battait sa mère, Jim assistait souvent à ses coups de sang et se prenait de temps en temps des tannés mémorables. + Sa mère, c'est la prunelle de ses yeux. + Jimmy parle beaucoup, mais Jimmy parle mal, il est vulgaire, très vulgaire. + Il écoute la musique fort et se fout de ce que peuvent bien lui dire les autres. + Sa mère, c'est un peu toute sa vie, et sa mort aussi sans doute. + Il bouge beaucoup Jimmy, son temps il aime le passer chez les autres, en douce. + Ouais, il rentre chez les gens, les riches de préférence, quand y'a personne bien entendu, il profite du luxe, des canapés quinze places en cuir, des tables en marbre, du lit baldaquin couvert de draps de soie et la bouffe, p'tin qu'elle est bonne la bouffe des riches. + Avant sa mère lui payait ses clopes, maintenant qu'il a stoppé l'école, il doit s'démerder, ça l'saoule. + Il chante faux, mais persiste, c'est touchant, mais quelque peu ridicule à la longue. + Qu'est-ce qu'il peut être susceptible, il part constamment au quart de tour. + Très très, mais alors très loin d'être mature, parfois pire qu'un gamin d'cinq ans. + Il s'énerve vite Jimmy, il pète des câbles, on comprend pas toujours pourquoi, sa mère n'en peut plus. + D'ailleurs en parlant d'la daronne, elle boit p't'être un peu plus qu'la moyenne, mais elle est partageuse, n'hésitez pas à passer boire un coup à l'appart, elle s'ra ravi d'vous r'cevoir. + Ses accès de colère semblent souvent infondés, et dépassent parfois ses possibilités de contrôle, en particulier quand il est frustré, quand on lui refuse quelque chose, ou quand il ne peut pas satisfaire ses impulsions pour diverses raisons. D'ailleurs il oublie souvent le motif de sa colère quand elle est retombée. + Il a ce rire qui fait rire la planète entière + Jim il a du mal à comprendre l'art, surtout l'abstrait. Des putains d'taches à des millions de dollars, et va pas lui dire que ceux qu'achètent ça sont pas des abrutis. + il a redoublé ce qui correspond au CP en France + Jimmy a besoin d'être entouré et de savoir qu'il est aimé, c'en est presque maladif. Il peut avoir des réactions très excessives lorsqu'il se sent trahi, abandonné ou tout simplement pris pour un con. + en plus des effractions fréquentes dans des demeures luxueuses, le blond est un adepte de conneries en tous genres. Jetée de merde sur les professeurs, feu de boîte aux lettres, dessins artistiques sur maison de stars... Et tout un tas de trucs drôles à ses yeux. + Jimmy est un électron libre bien difficile à canaliser.
- Et si tu veux en savoir plus:
Relation viscérale, fusionnelle. L'amour de cette mère est presque malsain. Elle l'aime son gamin, genre vraiment. P't'être même trop. Beaucoup trop. Elle causera sa perte. Elle l'tuera, foutra même sa vie en l'air, mais toujours avec l'amour profond d’une maman pour son enfant. Parce que l'enfermer seul dans sa chambre pendant des heures, le jeter à la rue pendant six jours, l'frapper dans l'cœur à coup d'poings et d'mots, puis pleurer de rage, hurler son mal-être à la face du monde, lui crier je t'aime en pleine poire et lui faire comprendre qu'elle n'est rien sans lui. Pour elle c'est ça l'amour. C'est se déchirer, frapper, l'embrasser, l'enlacer, mais surtout, le garder pour elle, et elle seule. Car son môme c'est sa vie, sans lui, elle n'serait rien, elle crèverait, six pieds sous terre. Jimmy elle l'aime bien plus que quiconque ne pourra jamais l'aimer. Il est sa chair, son sang, l'amour de sa vie. Il est tout. Absolument tout. - tranche de passé:
Assise par terre, elle pleurait à chaudes larmes. Épuisée, respirant difficilement elle essaya de se relever, mais n'y parvint pas. Sa jambe était sans doute cassée à cause de ce dernier coup, plus violent et plus puissant que les cinq autres. Mary se trouvait dans sa propre chambre, son visage, son si beau visage, d'habitude si fin, presque enfantin était boursouflé à force de coups. Ses cheveux d'un blond si clair se retrouvaient parsemés de taches rouge sombre. Son instinct lui disait qu'il n'était pas loin, mais elle n'entendait rien. Pas le moindre bruit. Cinq minutes, puis dix, puis quinze, ce n'était pas normal. Le silence était pesant, elle n'entendait aucun bruit de pas, aucun craquement, rien, seulement sa respiration, faible et rauque. Que pouvait-il bien foutre ? Prise de panique, elle essaya de se lever, cette simple pensée lui avait totalement fait oublier sa douleur et sa peur. Il ne pouvait pas. Il n'en avait pas le droit. S'il s'en prenait à son fils, à sa chair, son bébé, s'il le touchait, elle n'aurait d'autres choix, il faudrait qu'elle le tue. C'est donc en rampant qu'elle s'approcha de leur lit, à Jack et elle. Elle s'y appuya pour se relever et c'est en titubant de mur en mur qu'elle arriva à l'encadrement de la porte de la salle à manger.
Petit Jimmy avait six ans, il était cloîtré dans sa chambre, enfermé à double tour pendant qu'il entendait sa mère se faire cogner d'sus.. Son beau-père était nerveux, il était en colère et maman pour ne rien arranger, faisait tout de travers. La télé était trop forte, la vaisselle traînait, en somme, il fallait lui donner une bonne leçon et lui apprendre les bonnes manières. Dompter les femmes disait son beau-père, les corriger, sinon elles n'en font qu'à leur tête, elles te rendent la vie impossible et laissent traîner tes affaires et foutent le bordel. Jim n'était pas vraiment d'accord avec ça. Sa maman se donnait du mal et travaillait dur, elle ne l'avait jamais oublié à l'école et était toujours là pour lui, ou presque. Son beau-père quant à lui c'était bien différent... Il sentait les larmes montées, tandis que sa mère étouffait un nouveau cri. Jimmy était toujours assis dans son lit, les pieds ramenés contre son torse, les mains compressant ses petites oreilles. Prenant son courage à deux mains, il se rapprocha doucement de la porte, déverrouilla le verrou et sortit de sa chambre.
Mary continuait d'avancer, s'appuyant difficilement aux murs et aux meubles. Pitié qu'il ne soit pas là, pitié qu'il soit n'importe où, mais pas ici, pensait-elle et au plus profond d'elle-même. Elle se mit à prier à implorer ce Dieu, en qui elle ne croyait pourtant plus. Pitié qu'il ne soit pas allé voir Jimmy, pas dans cet état. Un claquement se fit entendre et sans qu'elle ne puise rien faire elle se retrouva à terre.
Jimmy avança doucement dans le couloir. Le calme était revenu et il s'assit quelques minutes, puis se releva en direction de la salle à manger. Le calme n'était plus. Son beau-père tenait sa mère par les cheveux, la balançait comme une simple poupée de chiffon de droite à gauche, de gauche à droite. Il hurlait un charabia que le petit garçon ne comprenait pas. Seul dans le couloir, face à la fureur. Face à cette odeur, celle de l'alcool et de la pourriture. Petit gosse de six ans, haut comme trois pommes dans un couloir abominablement vide. Il serrait les poings. Que faire ? Crier, hurler du plus fort qu'il le pouvait ? Il le fit. Plus fort que son beau-père ? Il en était incapable. Sa mère essaya de se relever mais n'y parvint pas. Sa jambe était sans doute cassée. Jimmy la regardait impuissant, essayant de ramper, pour finalement se résigner et se laisser faire, épuisée. Son beau père ne partit qu'une heure plus tard. Le petit blond se glissa alors dans les bras de sa maman, s'endormant au rythme de la respiration rauque de celle-ci.
(Papa, il est comme le Père Noël, une pure invention, hein maman ?)Quand elle ferme les yeux elle n’voit qu’lui. Il est son trésor, le véritable amour de sa vie. Sa fierté, ses craintes et ses peurs aussi parfois. Souvent même. La plupart du temps dorénavant. Elle le voit grandir, devenir cet homme qu’elle voudrait garder pour elle. Serrer dans ses bras pour l’éternité. Mais lui aspire à de nouvelles choses. Jimmy rêve d’pleins d’trucs. Sa tête est remplie d’rêves. De liberté. Et de questions aussi parfois. Des interrogations qui viennent lui titiller l'esprit, chatouiller sa petite tranquillité, comme des aiguilles qu'on viendrait gentiment vous planter sous l'nez. (Oui mon amour, une belle invention.)- l'mari crève, l'fils l'achève:
Beau papa a foutu l'camps, personne sait où, et tout l'monde s'en fout. Sayonara mon salaud aurait dit mamie ! Ouais, bon débarras mes chers enfants, après trois ans de bons et loyaux services la maman Denbrough méritait bien une p'tite pause. Ou du moins... Haha si seulement hein ? Mais c'était sans compter sur Jimmy pour commencer à faire des siennes. Le petit gamin déjà surexcité à l'école devint peu à peu l'adolescent ingérable et imprévisible qu'il était aujourd'hui. Des colères à n'en plus finir, des renvois à répétition, et une maman à bout de souffle. Une maman perdue entre l'amour foudroyant qu'elle pouvait porter à son fils, et le dégoût que celui-ci avait le don de créer au creux de son estomac.
Petit prince aux yeux de ce bleu puissant, ombre d'une mère au passé funeste, tu avances toi aussi. Maladroitement et violemment tu te crées ta place, tu n'sais pas dans quel but, tu n'en vois pas la fin, mais le principal, c'est qu'tu sois là, et qu'elle le soit aussi.
Dernière édition par Jimmy Denbrough le Mer 12 Oct 2016 - 13:09, édité 1 fois |
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