Le soir du gala était arrivé, Lou était complètement stressée et ne tenait absolument pas en place. Elle avait passé son après-midi à répéter la chorégraphie avec ses élèves. Elle savait qu'ils étaient plus que près cependant elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en faire. La jeune danseuse voulait prouver à Alexander qu'il avait eu raison de lui faire confiance et elle avait mis toutes ses chances de son côté. Elle avait même prévu de filmer le tableau pour pouvoir le montrer au groupe de la prison après tout il s'agissait aussi de leur travail. La jeune femme avait fermé son école avant de filer jusqu'à son loft pour pouvoir se préparer pour la soirée. Heureusement, Sam avait accepté d'être son cavalier et elle pourrait compter sur lui pour l'aider à souffler et ne pas finir par faire une crise d'angoisse. Lou ne se mettait pas dans des états pareils en général elle savait gérer son stress cependant aujourd'hui s'était loin d'être le cas. Elle avait fini de se coiffer et de se maquiller, il ne lui restait plus qu'à passer sa robe. Cependant, elle avait entendu frapper, un coup d’œil rapide à la pendule et en un rien de temps elle se retrouvait à ouvrir la porte en sous vêtement. En même temps, elle se doutait que ça devait être Samuel, enfin du moins elle l'espérait mais elle n'avait pas le temps de retourner dans sa chambre de passer quelque chose pour ensuite aller ouvrir la porte. La jeune femme avait tout de même marqué un temps d'arrêt en voyant Sam dans son costume. _ Toujours aussi efficace... Elle s'était légèrement hissée sur la pointe des pieds pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. _ Bonsoir, je suis loin d'être prête. Lou chouinait mais en même temps elle s'en moquait, elle avait fait demi tour avant de lever son bras en direction des verres. De toute façon, Samuel connaissait la maison. _ Sers-toi un verre, je fais au plus vite. Lou courait presque d'ailleurs elle avait failli louper une marche qui menait à sa mezzanine. Elle avait une légère grimace en sentant son genou se rappeler à elle avant de se reprendre, elle n'avait pas le temps de s'arrêter pour si peu. Une fois en haut, elle avait ralenti le mouvement alors que son regard se posait sur sa robe qui était pendant à la porte de son penderie. Heureusement, Janou avait été là pour elle quand il avait fallu aller l'acheter. Lou n'avait pas été sûr de son choix sur le moment mais sa meilleure amie, elle, n'avait pas hésité une seule seconde. Après tout, Jane était une extraordinaire blogueuse de mode alors Lou n'avait pas remis en doute une seule seconde le choix de son amie. Bref, elle avait fini de se préparer et enfiler sa robe avant de se regarder dans le miroir. Un léger soupir avait franchi ses lèvres, elle espérait que tout allait bien se passer. Lou avait l'impression de jouer sa vie ce soir, ce qui était totalement idiot mais elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine angoisse. Elle avait passé ses mains sur sa robe pour enlever le moindre pli avant de finalement se présenter devant les escaliers. Un léger sourire sur les lèvres, elle espérait que Samuel aimerait sa robe. C'était assez bizarre de porter une robe comme celle-ci du moins ce n'était pas dans les habitudes de la jeune femme. Elle s'était arrêtée à mi-chemin avant de faire une moue tout en regardant Sam. _ Alors ? Elle avait levé quelque peu les mains avant de les poser sur sa robe tout en relevant son regard sur Sam. _ C'est pas un peu trop ? Après tout, Samuel avait l'habitude de ce genre de mondanité, alors elle s'en remettait entièrement à lui ce soir. Enfin de toute façon, elle n'avait pas d'autre robe qui pourrait remplacer celle qu'elle portait déjà.

Se tenant debout, droit comme un piqué, Samuel observait la télévision et ses actions en bourse tandis qu’autour de lui deux hommes ne cessaient de tourner pour ajuster son costume. Il sourit en voyant une action d’une petite société augmenter. « Vous savez pourquoi vous serez toujours à mes pieds? Parce que pendant que vous mesurez bêtement des bouts de tissus moi je m’enrichis. » Il lâcha un rire, machiavélique comme toujours, entendant un soupire dans la pièce, il posa son regard sur son frère qui semblait navré du comportement de son aîné. « Quoi ? Ils sont bien payés ! » Samuel n’avait pas de pitié, pourquoi devrait-il en avoir ? Il était riche et eux avaient besoin de gagner leur vie, donc si il voulait toujours continuer à recevoir un joli chèque de la part de l’héritier ils subissaient et se taisaient. Ceux qui n’acceptaient pas cette loi pouvaient partir, ça ne dérangeait pas l’héritier. D’ailleurs son petit frère quitta la pièce, lâchant juste un « abruti » voilà qui n’était pas très gentil et Samuel se ferait un plaisir de lui rappeler qui commande dans cette maison. Oui parfois c’était tendu entre les sœurs et frères de cette famille, parce que parfois Samuel se prenait un peu trop pour le patron et ressemblait de plus en plus à leur père qu’ils avaient tous tellement détesté. Les crises de Samuel ils en avaient tous l’habitude, et bien souvent ils ne disaient rien, le laissant sur son trône. De toute façon quand il était ainsi personne ne pouvait rien faire. Une fois le costume fin prêt Samuel quitta son bureau, se dirigeant vers la sortie de la villa tandis que son téléphone sonnait.

Samuel était arrivé devant chez Lou, il venait de terminer sa conversation téléphonique qui s’était poursuivi à bord de sa voiture. Aujourd’hui il y avait un chauffeur, il ne souhaitait pas conduire et cela pour deux raisons. La première il comptait boire et on savait tous que l’alcool et le volant faisaient des ravages, suffit d’en parler avec Devon. La seconde était qu’il se rendait à un gala et quand on a son rang on se rend avec un chauffeur surtout lorsque l’on ait accompagné d’une aussi jolie femme que Lou. Après l’ouverture de sa porte il avança vers l’appartement de la jeune femme, le regard sur son Smartphone qu’il plaça dans sa veste après avoir sonné. « Cette tenue me va parfaitement. » Il sourit, penchant quelques peu la tête alors qu’il observait les fesses de la belle brune qui montait l’escalier. Oui il ne devait pas faire cela mais franchement il s’en moquait, il avait déjà oublié ses bonnes intentions et avait envie de monter la rejoindre. Cependant il y avait une soirée importante et il était hors de question d’être en retard. Il se servit un verre alors que son téléphone sonnait à nouveau, il répondit coupant rapidement la personne qui se trouvait de l’autre côté « Ecoutez-moi bien, je vous paie pour faire un travail précis et propre donc vous ne vous posez pas de question, vous le faite et les conséquences c’est moi qui vais les gérer. Virez-les ! » Il prononça les derniers mots en haussant le ton, il coupa le téléphone ne voulant plus être dérangé. Il avait demandé l’expulsion d’une famille qui ne payait plus leur loyer depuis trois mois. Trois mois c’était déjà trop pour l’homme d’affaire, il se moquait pourtant bien de cet argent mais c’était un principe. Il se moquait bien que l’homme ait perdu son emploi et que la femme soit obligée de garder leurs quatre enfants. Ils n’avaient qu’à les vendre ! Il se tourna vers la jeune femme, posant son verre, il eut un large sourire en découvrant la robe. « Tu es magnifique… c’est un crime d’être aussi belle. » Il reprit son verre le buvant rapidement, il ne fallait surtout pas être en retard.

Le chauffeur de Samuel les déposa au lieu indiqué, Samuel sortit de la voiture tandis que le chauffeur ouvrait à la jeune femme. Il prit sa main lui adressant un sourire « Le grand soir est arrivé. » il déposa un tendre baiser sur son front « Tout va bien se passer, ne t’en fais pas » Il voyait bien qu’elle était anxieuse.

Le crépuscule avait gagné l'horizon, ne laissant plus qu'une masse rougeoyante teinter le ciel. Aucun nuage ne venait troubler l'obscurité. Mais si la nuit avait étendu son voile sur Huntington Beach, il en était autrement au centre ville qui s'était déjà paré de ses éclairages urbains. Les projecteurs à led  diffusaient une lueur blanche et froide sur la façade de l’hôtel Paséa qui se tenait face au fronton de mer. Si la Californie ne connaissait pas la neige en décembre, c'était à se demander si les flocons n'allaient pas tomber sur l'établissement hôtelier.

Alexander Ballmer n'avait pas encore daigné montrer le bout de son nez alors que les invités commençaient à arriver pour le gala d'hiver. Têtes connues, manias et partenaires financiers, bénévoles de la Shark, une liste qui courrait sur plusieurs pages. Depuis les attentas en Europe, la sécurité avait été renforcé, tous les points d'entrée étaient surveiller, les gens étaient scrutés et les sacs fouillés pour s'assurer qu'aucun engin explosif ou détonateur ne s'y trouvait. Pas de quoi glacé pour autant la soirée qui s'annonçait l'une des plus attendues de cette fin d'année. Bien que la décoration laissait pressentir une ambiance des plus scandinaves, tranchant avec l'habituel manque de goût des américains qui étaient davantage axé sur un style assez dépassé. A force de voyages, Lex s'était rendu compte à quel point les États Unis avait dix à vingt ans de retard en matière de décoration, de mode et d'architecture. Aussi le choix du Paséa n'était pas anodin puis qu'il avait un style des plus européens en comparaison des autres hôtels du secteurs.

« Monsieur, les trois quarts des invités sont déjà arrivés. Souhaitez vous les rejoindre ou devons nous attendre encore un peu ? » Assis derrière un bureau, Alexander relisait le discours qu'il avait écris. D'un signe de main il fit comprendre que ce n'était pas encore l'heure. Après tout, il n'était pas besoin de courir après le temps. En face de lui, assis dans un fauteuil en feutre noir, se tenait un de ses collaborateurs. « Vous êtes sûr de vouloir maintenir un centre en Asie ? Les tensions politiques pourraient bien coûter cher à la fondation » disait l'homme avec une pointe d'hésitation dans la voix. Lex leva les yeux de son papier, observant longuement son interlocuteur. « Vous êtes déjà aller en Mongolie intérieur ? » - « Non, mais là n'est pas la question... » - « Là est toute la question. Chaque année les mongoles organisent des chasses pour éradiquer la population de loups. » - « Ils ont sans doute une très bonne raison de le faire. » Un tic nerveux fit esquisser un bref sourire aux coins des lèvres d'Alexander. « Pour quelle raison l'être humain se sent le droit de pouvoir exterminer une espèce ? Expliquez moi en quoi nous sommes supérieurs » lâcha le PDG qui continuait de poser sur son collaborateur un regard bleu électrique. « La question ne se pose pas, la Shark continuera de soutenir le projet Wolf Management en collaboration avec la JICA et le ministère de l'environnement mongol. » annonça finalement l'homme avant de prendre un livre sur son bureau et de le jeter sur les genoux de son interlocuteur. « Vous me lirez ça et le mois prochain vous vous envolez pour le Centre asiatique de la Fondation, passez un peu de temps dans la nature ne vous fera pas de mal. » L'homme tira sur sa cravate, mal à l'aise à l'idée de devoir quitter les USA pour l'autre bout du monde alors qu'en Mongolie l'hiver était à son apogée. Sans dire un mot, il embarqua avec lui le livre que lui avait donné Alexander, le Totem du loup.

Une fois le trouble paix parti, Lex rangea son discours dans une poche intérieur de sa veste de soirée. Il était à présent temps de rejoindre le reste des invités et penser à faire son discours de fin d'année. Ainsi se leva-t-il de sa chaise pour quitter le bureau que l’hôtel avait mis à sa disposition.

La rumeur des conversations tranchait avec le calme de la pièce qu'il avait quitté, l'homme devait à présent se soumettre au long moment des salutations à ses invités, prenant le temps de converser avec certains avant de passer aux suivant. Alexander restait d'un calme olympien face aux conventions sociales qu'il n'avait jamais porté dans son cœur. Il avait fini par se retrouver aux côtés d'une sculpture de bois flotté qui représentait un cervidé à l'allure fière. Il ne pu s'empêcher d'admirer l’œuvre qui évoquait à elle seule toute la beauté de la nature.

Le regard de Lou avait été perdu sur les lumières de la ville pendant tout le trajet qui les emmenait au gala de charité organisé par Alexander. Elle se mordillait la lèvre, en pensant à sa chorégraphie. Elle était confiante et savait que ses danseurs feraient leur maximum. Lou espérait juste qu'elle, et seulement elle, serait à la hauteur de l’événement. La danseuse avait passé une main sur sa robe alors qu'elle laissait un soupir franchir ses lèvres. Ils étaient déjà arrivés devant le Paséa et ce n'était vraiment pas pour la tranquilliser que de se rendre dans ce genre d'endroit. Samuel, lui devait avoir l'habitude. Lou avait remercier le chauffeur de lui avoir ouvert la portière avant de sentir la main de Sam attraper la sienne. La jeune femme avait légèrement fermé les yeux en sentant les lèvres de Sam se poser sur son front. Un léger sourire s'était dessiné sur ses lèvres, de toute façon elle ne pouvait plus reculer à présent. _ C'est une promesse ? Lou avait reposé son regard sur Sam avant de le détourner et de finalement se diriger vers la salle où se tenait la réception. Lou avait passé son bras autour de celui de Samuel alors qu'elle avait fait un sourire quand elle s'était aperçu que bien du monde saluait Samuel mais en même temps c'était parfaitement logique. Il était un Hamilton avant tout, la jeune femme souriait de temps à autre quand on daignait s'adresser à elle. Même si Samuel était un parfait gentleman et ne manquait pas de présenter sa cavalière. À vrai dire, la jeune femme cherchait du regard le maître de cérémonie. Lou avait reposé son regard sur Samuel avec un léger sourire sur les lèvres en l'entendant plaisanter. Il était visiblement parfaitement à l'aise en société. La jeune femme s'était mordillée légèrement la lèvre en pensant qu'il faudrait vraiment qu'elle le remercie de bien avoir voulu être son cavalier ce soir malgré ce qui s'était passé entre eux. La jeune femme avait de nouveau détourné le regard avant d’apercevoir enfin Mr Ballmer qui se trouvait à l'écart. Lou avait fait un léger sourire avant de s'excuser auprès des personnes discutant avec Samuel. _ Pardonnez-nous. Une fois seul, la jeune femme avait attrapé la main de Sam dans la sienne. _ J'aimerais te présenter l'homme sans qui je ne serais pas là ce soir. Celui qui m'a donné ma chance. Lou avait un sourire sur les lèvres alors qu'elle s'était retournée et se diriger vers un homme qui leur tournait le dos et qui visiblement contempler une sculpture en bois flotté. _ Bonsoir. La jeune femme avait attendu que l'homme se retourne avant de lui faire un léger signe de tête avec un sourire sur les lèvres. _ Mr Ballmer, je vous présente Samuel Hamilton. Sam, Mr Ballmer est le bienfaiteur de cette soirée. Lou avait jeté un coup d’œil à Sam avant de resserrer quelque peu sa main dans la sienne. La jeune femme savait que les deux hommes devaient se connaître du moins de nom, enfin pour Sam il n'y avait pas de doute à avoir car Lou et lui avait déjà abordé le sujet de ce Mr Ballmer ensemble. _ La décoration est magnifique même si je n'ai pas encore pu admirer toutes les œuvres exposées ce soir. Lou avait reposé son regard sur la sculpture se trouvant derrière Alexander. Le regard de la jeune femme avait été attiré par une tête connue, elle avait fait une moue avant de se mordiller de nouveau la lèvre. _ Je crois que je vais vous abandonner un cours instant pour aller m'assurer qu'il n'y a aucun problème avec mes danseurs. Lou s'était tournée vers Sam pour déposer un baiser sur sa joue et s'excuser avec le regard de devoir l'abandonner. _ Je fais vite promis. Lou avait reposé son regard sur Alexander. _ Veuillez m'excuser, le travail avant tout. Un sourire sur les lèvres, Lou avait posait son regard de nouveau sur Sam avant de s'éclipser vers ce qui semblait être les coulisses.

Il lui adressa un sourire en guise de sa promesse, il comprenait son anxiété même si c’était quelque chose que lui ne connaissait que très rarement. Ils avancèrent ensemble, Samuel salua quelques personnes qui venaient vers lui, une habitude qui ne le dérangeait pas car ça lui donnait de l’importance cependant ce soir il voulait que ça soit la soirée de Lou et refusait de gâcher cela en lui volant la vedette. Il prenait le temps à chaque fois de la présenter, rappelant pourquoi ils étaient tous là ce soir mais il n’était pas certain que cela soit assez pour la rendre moins nerveuse. Samuel était à l’aise, il baignait dans les soirées mondaines depuis qu’il ne portait plus de couches, autant dire que cela faisait un paquet d’années ! C’était son monde, il aimait ça, il s’abreuvait de tout ce système. Samuel s’apprêtait à raconter sa meilleure blague sur une partie de golf qui datait de plusieurs années, mais les bonnes blagues ça se gardaient bien au chaud, quand Lou s’excusa auprès de leurs interlocuteurs. Samuel suivit le mouvement, après tout il n’était pas là pour parler de lui. L’héritier  avait également hâte de voir ce bienfaiteur, qui avait eu cette idée que lui n’avait pas eu, oui il était jaloux. Ils arrivèrent vers un homme de dos, Samuel observa son costume et d’un coup d’œil voyait à quel type d’homme il avait à faire, très important dans le monde des affaires. Samuel ne put cacher un sourire au coin de sa bouche en découvrant l’homme que lui présentait la danseuse, il connaissait Alexander Ballmer, ils avaient parfois eu des connaissances et des affaires communes. « Alexander, quelle bonne surprise ! » il lui serra la main, Samuel avait complètement oublié ce que Lou lui avait dit à propos d’Alexander, de son aide etc… en fait il avait dû sauter ce passage très important et découvrait l’identité de ce dernier. Finalement il fallait écouter tout ce que disaient les femmes, ça pouvait être intéressant… parfois. Samuel s’effaça légèrement laissant la jeune femme lancer une discussion, il observa l’œuvre qui se trouvait derrière Alexander avant de poser son regard sur la jeune femme qui devait filer quelques instants. « Je t’en prie » Samuel pouvait bien se retrouver seul avec Alexander et bien d’autres, il était à l’aise dans cet endroit et comprenait bien la situation, Lou devait tout gérer, elle misait gros ce soir. Une fois la danseuse éloignée, il posa son regard sur Alexander. « Lou a raison les œuvres sont magnifiques… cependant il y a quelque chose qui m’empêche de me plonger dans cette exposition. » Un serveur approcha avec un plateau de coupe de champagne, Samuel fit un signe négatif de tête, le champagne très peu pour lui. A nouveau tous les deux il reprit la parole. « Quel intérêt de donner une chance à une danseuse qui n’a plus de carrière professionnel ? Nous ne sommes pas le genre d’homme à apprécier les soldes ! » Samuel gardait un ton calme et posé, il n’était pas agressif et ne voulait pas que la conversation se termine mal, il était surtout très curieux et pensait forcement au bien de la jeune femme, elle comptait tellement sur cette soirée, il ne voulait pas qu’elle soit déçue et préférait vérifier pourquoi Alexander donnait un coup de pouce à une danseuse dont la carrière professionnel avait pris fin accidentellement. Il est vrai que Samuel était sûrement direct, et pas forcément tendre dans ses paroles, une chance que Lou n’entende pas comment il parlait d’elle parce qu’elle ne prendrait sûrement pas bien le fait d’être une danseuse en solde.  

La courbure du bois façonné par des années de vie dans la nature et l'océan qui avait fait son œuvre pour permettre un rendu bluffant. A observer la créature végétale, on pouvait s'attendre à la voir bouger la tête d'un moment à l'autre. Pourtant elle restait désespérément immobile dans la grande salle de réception de l'hôtel. Mais un simple mot vint à sortir le milliardaire de sa contemplation. Une voix qu'il connaissait depuis peu mais qu'il était déjà capable de reconnaître entre milles. Arborant la neutralité qui lui était connu, l'homme se retourna lentement pour faire face à ces invités. Là il découvrait la danseuse qu'il avait engagé pour la soirée, cette dernière lui adressa un sourire pour le saluer, chose qu'il rendit par un hochement de tête tout ce qu'il y avait de plus bienveillant. A ces côtés une personnalité que Lex n'était pas sans connaître. Voyant ce dernier étirer un sourire en coin, le PDG resta de marbre. Néanmoins, les règles de civilités l'imposant, ils se serrèrent la main sans plus de cérémonie.

Là, Lou enchaîna dans un semblant de conversation qu'Alexander écouta sans pour autant répondre, il n'en éprouvait pas spécialement le besoin et n'y voyait pas d'utilité. L'homme n'aimait pas parler pour ne rien dire, encore moins ce soir. Bien qu'il sache que ce comportement pouvait ne pas toujours mettre à l'aise l'interlocuteur. Mais la jeune femme avait, dès leur première rencontre, compris à qui elle avait affaire. Sur ces mots, elle pris congée des deux personnages pour aller à son travaille. Sans dire un mot, Lex inclina la tête pour la laisser partir. Jusqu'à présent, l'animal n'avait pas décrocher la moindre phrase ni même cherché à faire entendre le son de sa voix. Alors, il observait la jeune femme s'éloigner, c'était comme observer une biche disparaître dans les bois sans plus pouvoir la retenir. Samuel vint le tirer de sa contemplation passive. Pourtant, sans porter son attention sur lui, le regard toujours dans le lointaine, Alexander écoutant l'homme qui s'adressait à lui d'une façon bien moins charmante qu'à leur rencontre.

« L'espoir » répondit simplement le personnage à la tête de la Squale Corp. Mains dans le dos, Lex balayait la salle du regard, ne s'attardant pas sur les convives présents ce soir. Oui l'espoir, celui qui permettait à quiconque de garder la tête hors de l'eau quand le monde entier voulait vous voir vous noyer. « Sauf si c'est une notion inconnue pour un Hamilton » rajouta l'homme en posant son regard sur l'héritier. Sur ces mots, il resta de marbre, inflexible face à un jeune chien qui semblait éprouver le besoin de prouver qui il était. A l'inverse de Lex qui n'avait rien à prouver. L'ambiance était douce, rythmée par l'orchestre qui jouait la suite de violoncelles de Bach. Cela créait un décalage entre la tournure de la conversation et la soirée elle-même. La neutralité désarmante de l'organisateur du gala n'était plus à démontrer depuis hélas bien longtemps. La moindre micro expression était passée sous silence pour ne pas donner à son interlocuteur de quoi interpréter les paroles qu'il venait de prononcer.