IT'S NOT A SECRET •• Sujet commun

HUNTINGTON BEACH

« it's time to tell the truth »

Il était nerveux. Il pouvait l'être. La sortie de son livre « sous les plumes obscures » avait explosé en quelques semaines. Les journaux avaient fait la promo sans se prendre la tête. ils avaient tout misé sur son arrestation quelques mois plus tôt. Julian avait ainsi tout vu dans la presse. ‘L'ex-complice du corbeau prend sa revanche.' ou encore ‘confession intime d'un criminel.' Personne n'avait vraiment compris sa position, ni même pourquoi il avait fait ce qu'il avait fait. Personne n'avait cherché à comprendre l'emprise que le corbeau avait eue dans sa vie. Pourtant, Julian était une victime de ce phénomène qui aujourd'hui était à son sommet. Tout le pays savait pour cet oiseau de malheur et si la plupart riaient de cette bestiole aux allures de Gossip Girl, personne ne réalise le mal qu'il imposait.

Mais à la sortie de son livre, beaucoup se sont demandé ce qu'il avait à dire. Les lecteurs ont ainsi découvert l'histoire de Julian Mcneal. Simple journaliste, fiancé à une belle femme du nom de Lisa Davenport, il avait la vie parfaite. La famille parfaite et grande et aimante. Que des sœurs ainées et un petit frère qui, malheureusement avait quittées la maison trop tôt. Finalement tout a été détruit à cause d'un instant, d'un moment. D'abord un accident de voiture, qui le met dans le coma pendant un mois. Conduisant lors des faits, il est responsable de la mort d'un homme et la paralysie partielle d'une femme. Sa fiancée le quitte à cause d'une relation avec son frère, Adam Mcneal. Le cœur en miettes, il apprend par la suite les raisons de la disparition de son frère à l'époque : son père est gay. Julian décide d'ouvrir les yeux de sa mère, les yeux de sa famille entière, il dit tout. Ses parents divorces, sa mère tente une tentative de suicide et ne se réveille plus. Elle est en vie, mais elle n'a plus la force de vivre. Mais rien n'est fini. Parce que le corbeau n'a jamais lâché Julian, dont le secret est toujours un mystère. Il s'est passé tellement de choses, tellement de surprise, de drame, Julian ne compte plus. Il retient une dernière chose pourtant. Son frère, qui survie, sa mère qui meurt. Un choix monstrueux, mais un choix qui devait être fait. Tout ça, c'est écrit dans son livre. C'est raconté comme une histoire, mais c'est son histoire. Sa vérité.

Aujourd'hui, c'est sa première séance de dédicaces. Après avoir signé des livres par centaines – à son étonnement le plus total – il doit faire une lecture. Lire un passage. Il s'attarda sur un morceau qui racontait comment il avait confronté son frère et découvert son secret à cause d'une lettre du corbeau. Il raconta le choque, la manière dont cela avait détruit l'image qu'il avait eue de son père, la manière dont il avait détesté Adam, son frère, qui avait disparu pendant 7 ans avec un tel secret. 7 ans qui auraient pu tout changer. Il s'arrêta sur cette volonté qu'il avait eue, quelques années plus tôt, de détruire le corbeau, puis leva les yeux vers son public.

« - Merci. » Il attendit un instant puis s'installa de nouveau dans son fauteuil, le livre posé sur ses genoux. « - Si vous avez des questions... »

La librairie, Jo's books, d'Huntington Beach accueille ce week-end tous les habitants pour la première séance de dédicace de Julian Mcneal, dernièrement affiché dans la presse comme ancien complice du Maître Corbeau.

Les règles sont globalement les mêmes que pour tous les sujets communs précédents.

- Pour que le sujet puisse avancer plus facilement, essayez de faire court et faites en sorte de ne pas dépasser les 500 mots dans vos réponses.
- Il n’y a pas un ordre de réponse particulier, si vous souhaitez en suivre un, arrangez-vous entre vous pour l’établir, mais sachez que le personnage de Julian Mcneal répondra à toutes les questions posées. Donc n'hésitez pas !

J'avais fait en sorte que rien ne m'échappe pour que cette journée soit parfaite. Je savais que je prenais un risque en accueillant Monsieur Mcneal dans ma librairie, mais je pensais qu'il avait le droit à la parole. Après tout, je comprenais que certains avaient des réticences à son encontre surtout après ce qu'il avait fait pour ce prénommé Corbeau. Comme tout le monde j'avais eu des doutes mais au final, j'avais juste pris le temps de lire son livre avant de prendre une décision. Aujourd'hui, il se trouvait dans ma librairie et j'espérais que tout se passe dans le calme. Je n'étais clairement pas taillée pour calmer le jeu si quelqu'un décidait de s'en prendre directement à lui. Passant une main dans mes cheveux, j'avais pris appui sur un des murs du fond de la librairie restant quelque peu en retrait. Julian McNeal était le premier auteur qui foulait le sol de la librairie depuis bien longtemps. Un pari risqué, certes, mais je devais avouer que j'aimais son style et j'étais persuadée que je ne serais pas la seule. Mon regard se promenait sur les personnes présentes dans la pièce alors que j'avais croisé mes bras sur mon ventre. Bien évidemment, des amis à moi étaient venus pour me soutenir et je les en remerciais. Je m'étais redressée avant de me diriger vers Julian. Posant ma main doucement sur son épaule, je m'étais légèrement penchée vers lui. _ Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas à me faire signe. Un sourire bienveillant sur le visage, je m'étais faufilée entre les personnes pour me diriger vers le comptoir. Jetant un coup d'oeil à mon portable, je l'avais rangé à nouveau dans la poche arrière de mon jeans. J'avais attrapé un des livres qui se trouvait sur le comptoir avant de jeter un œil à la dernière de couverture. Quelqu'un avait prit la parole, un sourire s'était dessiné sur mes lèvres alors que je n'avais même pas levé mon nez du livre. Il suffisait que quelqu'un donne le top départ, maintenant les choses sérieuses commençaient pour Julian McNeal.

Melville avait perdu bien des choses lors de son départ de Miami, mais peu d'entre elles l'avaient autant affecté que sa collection de comics. Il savait que ce n'était que des feuilles et de l'encre, un bien matériel parmi tant d'autres, mais il avait mis tellement de temps à la constituer, et tellement de temps à en apprécier le contenu, que ça avait été comme perdre un autre de ses plus proches amis. Il avait d'ailleurs conscience du ridicule de son raisonnement et s'était bien gardé d'en parler avec son frère, se contentant de prendre l'habitude de trainer sur internet pour racheter toutes les références qui lui manquaient désormais. Il les listait pendant des heures, comparant les prix sur différents sites pour finir par ne jamais rien acheter, son compte en banque ayant l'extrême amabilité de lui rappeler qu'il n'en avait pas les moyens pour l'instant. Par défaut, Melville se contentait d'une visite hebdomadaire dans l'une des librairies de la ville où il se retrouvait à ne devoir choisir qu'un seul et unique volume à chaque fois. Le choix lui était toujours aussi douloureux et lui demandait bien plus de temps que pour la plupart des autres clients, mais c'était là sa façon de panser ses plaies et retrouver un semblant de normalité. Comme le lui avait conseillé son psy, il essayait à chaque fois de trouver quelqu'un avec qui discuter, ne serait-ce que pour échanger quelques mots, et de s'ouvrir au monde.
Melville avait bien eu un mouvement de recul en découvrant l'animation qui régnait dans la librairie ce jour là, mais avait pris son courage à deux mains en entrant malgré tout et en se faufilant entre tous ces gens qu'il ne connaissait pas. Il prit note de la séance de dédicace qui aurait lieu, et de la lecture qui allait commencer. N'ayant pas grand chose de mieux à faire, il prit place dans l'assistance et écouta un jeune homme raconter les sombres agissement d'un Corbeau. Il connaissait vaguement cette histoire qui était un peu trop familière à son goût et dut se retenir de partir avant la fin. Quelque chose l'en empêcha pourtant et il se contenta de se tortiller sur son siège tout en baragouinant dans sa barbe. 'devrait avoir honte... Il était trop loin de l'auteur pour qu'il l'entende mais Melville croisa le regard de plusieurs des personnes assises autour de lui qui, elles, l'avaient bien entendu.

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