Je me demandais pourquoi le destin n'arrêtait pas de me repousser vers cette famille, vers lui. C'était une question que je me posais alors que je me retrouvais devant la porte de la villa Hamilton. J'avais posé mon doigt sur la sonnette alors que j'espérais presque que Sam ne soit pas là. Une grande première, seulement je ne savais pas comment lui dire que j'étais enceinte. Bon y avait pas bien des manières de lui annoncer, à moins que je ne sois pas décidée à lui en parler. Je savais très bien que je ne pouvais pas faire ça à Sam, seulement bien des choses étaient à prendre en considération. Le fait de passer à autre chose avec lui en était une, la danse et mon genou déjà fragilisé ou encore l'éducation d'un possible futur Hamilton. Tant de questions se bousculaient dans ma tête depuis que le médecin m'avait appelé pour me donner le résultat. Je me mordillais la lèvre alors qu'une domestique venait de m'ouvrir. J'avais précisé vouloir voir Samuel, seulement il n'était pas encore rentré. J'aurais surement dû faire demi tour, je viendrais le voir un autre jour seulement des rires avaient attiré mon attention. Je m'étais dirigée vers la cuisine pour y voir Connie et Zac qui étaient entrain de rire tout en mangeant une glace. _ Salut vous deux. J'avais serré Connie dans mes bras avant de déposer une bise sur la jour du jeune Hamilton. _ Il vous en reste encore ? J'avais attrapé un tabouret, alors que visiblement j'allais pouvoir me réconforter avec une glace avant d'avoir à affronter Sam. On avait discuté un moment avant que je les remercie pour la glace. J'avais fait une moue avant de m'excuser auprès d'eux, les laissant un peu tranquille. De toute façon, Sam saurait que j'étais là car j'avais posé près de l'escalier qui menait à la bâtisse. Je m'étais glissée hors de la maison près de la piscine. Remontant légèrement ma robe, je m'étais assise sur le rebord de la piscine pour glisser mes pieds dans l'eau. Je ne savais vraiment pas comment Sam allait réagir au fait de devenir père. En fait, je me demandais même si ce bébé allait finalement venir au monde. Je n'avais jamais réfléchi au fait de devenir mère auparavant, et ça allait changer bien des choses. Un soupir avait franchi mes lèvres alors que je me mordillais la lèvre inférieure. De toute façon, c'était Sam et j'avais toujours eu cette facilité à lui parler. Enfin, je ne lui avais encore jamais annoncé le fait qu'il allait être père. J'avais froncé quelque peu les sourcils, alors que je pensais à ma mère adoptive, j'étais persuadée qu'elle aurait été folle de joie à l'idée de devenir grand-mère. Pour le reste de mes parents, c'était bien plus compliqué car je ne les connaissais pas et je ne pouvais pas deviner leurs réactions s'ils avaient pu savoir. J'avais passé une main dans mes cheveux, alors que je bougeais lentement mes pieds dans l'eau. À vrai dire, c'était agréable et limite ça me donnait envie d'aller me baigner. Seulement, c'était vraiment pas le moment. J'étais perdue dans mes pensées quand j'avais entendu des pas derrière moi. Je m'étais retournée avant d'être légèrement déçue. _ Merci, ça va. On me demandait si j'avais besoin de rien, j'avais fait un sourire à la domestique avant de me dire que je ne l'avais encore jamais vu auparavant. Mon regard s'était perdu sur la vue, c'était surement le meilleur endroit de la villa. Bien sûr, ça n'avait rien à voir avec mon loft.

« Que ce soit Marie-Antoinette ou Napoléon, ils ont tous les deux un destin tragique… » Un regard agacé apparu sur le visage de l’un de ses employés, regard qui disparut rapidement quand l’intéressé compris que son patron avait vu cela. Samuel était aussi tout agacé par la situation, voilà bientôt trois heures qu’il était dans cette salle de réunion à donner ses indications sur la future décoration de son hôtel qui verrait le jour dans quelques mois à Barcelone. « Disons Marie –Antoinette, et la prochaine fois nous laisserons Napoléon prendre possession de la suite royale ! » La vingtaine d’employé présent autour de la table, s’agita suite aux propos de l’héritier. La suite royale de l’hôtel de luxe aurait pour thème Marie Antoinette, les riches seraient contents et le compte en banque d’Hamilton également. Il observait cette fourmilière qui s’activait autour de lui, ils prenaient leurs dossiers, leurs bouts de tissus, leurs ordinateurs et filaient à une vitesse folle en direction de leur bureau pour préparer cette fameuse suite. Il se redressa de son fauteuil, sortit de la salle suivi par son assistante qui commença à lui énumérer les appels qu’il avait reçu, il écoutait les paroles de la jeune femme sans pour autant donner de l’importance à ce qu’elle disait. C’était une assistante. « Mademoiselle Constance a appelé, indiquant que vous étiez attendu par… » Elle marqua une pause, observant ces notes « une danseuse ? » Elle grimaça légèrement en comprenant qu’elle n’aurait pas de réponse à sa question et qu’elle avait été un peu trop indiscrète. Elle reprit son monologue alors que Samuel pressait le pas vers son bureau, Lou était chez lui et il ne comptait pas la faire attendre. Il posa ses fesses dans le fauteuil de son bureau, observant la pile de dossier. « Appelez Judy, dites-lui de prendre tous mes dossiers et me les déposer vers… » Il observa sa montre « disons vers vingt-deux heures et qu’elle n’oublie pas mon café ! » Sur ses mots la jeune femme quitta le bureau de son patron, fermant les portes derrière elle tandis que lui ne pensait plus qu’à une chose, retrouver Lou et savoir ce qui l’amenait.

Son chauffeur le déposa devant les portes de la villa, Samuel ne conduisait pas très souvent par manque de temps. Il profitait d’être en voiture pour lire ses mails, appeler ses collaborateurs, travailler tout simplement. Il remercia son chauffeur, passa la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir puisque l’un de ses employés était déjà présent pour lui annoncer la visite de Lou Turner mais aussi prendre les affaires de Samuel pour les poser dans son bureau. Ce dernier traversa la demeure tout en ouvrant sa chemise, se libérant de deux boutons, il n’était pas en tenue décontracte mais au retirant les deux boutons c’était comme l’annonce de la fin de sa journée. Il se rendit en direction de la piscine, où se trouvait Lou selon les paroles de l’employé. Samuel retira une enveloppe qui se trouvait dans sa poche, pour la glisser dans sa veste, mesure de sécurité. « Si tu le souhaites nous avons des maillots de bain à disposition. » il lança un grand sourire à la jeune femme, alors qu’il arrivait à son hauteur. Il lui déposa un tendre baiser sur le front, prit place sur le transat qui se trouvait non loin de là. Assis sur le rebord et non allongé, Samuel ne pouvait pas se décontracter si facilement. « Que me vaut le plaisir de ta visite ? » Il tourna sa tête vers les pas qu’il entendait, apercevant une employée de maison « Souhaitez-vous du thé glacé ? Nous venons de le terminer monsieur Hamilton. » Il fit un signe de tête, un signe d’approbation qu’elle comprit puisqu’elle fit demi-tour en direction de la cuisine. Pourquoi répondre par un simple oui et une formule de politesse ?

Me mordillant légèrement la joue, j'étais perdue dans mes réflexions mais en même temps l'annonce que j'allais faire à Samuel allait forcément modifier nos vies. J'avais passé une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avant de laisser un nouveau soupir franchir mes lèvres. J'avais l'impression de ne faire que ça depuis 3 jours, depuis l'annonce du médecin. Y avait plus de doute, j'attendais l'enfant de Samuel. C'était plutôt ironique en y pensant, car on avait enfin décidé de mettre un terme sur une relation qui en y réfléchissant était plutôt malsaine. J'aimais vraiment Samuel seulement un autre homme était venu s’immiscer entre nous. Un homme avec qui je n'avais pas d'avenir, mais ça m'était égal. J'avais fermé quelques secondes les yeux alors que Le visage de Devon s'imposait à moi. Un léger sourire sur les lèvres, je savais cependant qu'enceinte, je n'étais pas sûr de pouvoir assumer mes cours jusqu'au bout. J'étais angoissée et je savais que je le serais jusqu'à ce qu'au moins j'ai avoué la vérité à Samuel. En parlant du loup, j'avais fait un sourire en entendant sa voix. _ Je pense que je vais passer pour aujourd'hui, mais j'ai eu le droit à une glace. Un sourire malicieux sur les lèvres, j'avais fermé quelque peu les yeux en sentant ses lèvres se poser sur mon front. J'avais ouvert la bouche quand j'avais entendu sa question avant de la refermer puis de l'ouvrir à nouveau avant d'être sauvée par la domestique. J'avais fait un sourire poli à la jeune femme avant de finalement reposer mon regard sur l'eau. Oui je savais qu'il attendait une réponse seulement j'essayais de mettre mes idées en place avant de me lancer. J'avais finalement sorti mes pieds de l'eau, pour me relever et aller m'asseoir sur le transat face à celui de Samuel. Posant mon regard dans le sien, je me mordillais légèrement la lèvre. Y avait pas trente six manières de le dire en même temps, seulement j'avais peur de sa réaction. Pour être franche, j'avais jamais parlé bébé avec Samuel car on avait pas ce genre de relation et à vrai dire, je ne savais pas ce qu'il pensait sur le fait d'avoir des enfants un jour. _ J'espère que ça ne te dérange pas que je sois venue comme ça sans te prévenir avant. Lou avait fait une nouvelle pause avant de pincer ses lèvres dans une moue indécise. _ J'ai quelque chose à t'avouer Sam. Cela fait trois jours que je le sais mais j'arrivais pas à me décider à te le dire, enfin je ne savais pas comment te le dire. J'avais pris une longue respiration avant de me lancer. _ Je suis... J'avais jeté un œil à la domestique qui revenait pour apporter le thé glacé. J'étais dépitée, seulement un léger rire nerveux avait franchi mes lèvres. J'avais reposé mon regard sur Samuel alors que je le suppliais de ne pas s'en prendre à la pauvre domestique qui n'avait fait que son travail. _ Merci. Un nouveau sourire à la jeune femme, je la regardais repartir vers la maison. J'avais attendu quelques secondes pour être sûr de ne pas être à nouveau dérangé avant de reposer mon regard dans celui de Samuel, qui je me doutais devait légèrement s'impatienter. _ Je suis enceinte. Voilà, la bombe était lâchée, j'avais fait une légère moue alors que dans ma tête un million de réaction possible de la part de Samuel se bousculait et m'angoissait au point que j'aurais pu prendre mes jambes à mon cou.

Il se passait quelque chose, il le savait parce qu’il la connaissait assez pour comprendre dans son regard que quelque chose la tracassait. Avait-elle eu des nouvelles pour son genou ? La dernière fois qu’il l’avait vu la jeune femme souffrait et refusait toutes consultations tandis que lui insistait. Peut-être avait-elle été chez son médecin ? Avait-elle réfléchit à leur avenir, voulait-elle faire marche arrière ? Il ne l’espérait pas et n’y croyait pas non plus car ils savaient tous les deux que ce n’était pas sain pour eux, mais serait-il en mesure de se refuser à elle ? Il le fallait. « Tu es ici chez toi. » lâcha-t-il, l’observant avec insistance car là il était plus qu’évident qu’elle avait quelque chose à dire. Il n’aimait pas cela, il n’était pas très patient de nature et se demandait toujours ce qui pouvait lui tomber sur la tête surtout avec la jolie brune. « Tu commences vraiment à m’inquiéter… que se passe-t-il ? » Il était calme, bienveillant, il ne voulait pas la brusquer et espérait savoir rapidement ce qui se passait. Que savait-elle depuis trois jours ? Il fut extrêmement agacé en voyant la domestique revenir vers eux, il soupira et d’un geste rapide il ordonna qu’elle pose tout sur la table de jardin et à nouveau lui fit comprendre de déguerpir au plus vite. Samuel n’était pas tendre avec ses employés, il les traitait vraiment comme des personnes étant en dessous de lui. Le thé frais attendrait quelques minutes, il voulait la laisser terminer. Lou lâcha quelques mots qui mirent fin à toutes les questions de l’héritier mais surtout elle lâcha une bombe qui mit Hamilton dans un état proche de la crise cardiaque. Il était figé, il avait chaud, il ne comprenait plus rien. « Enceinte ? » La jeune femme était enceinte, une chose normale et qu’il comprenait, il n’avait pas besoin d’un dessin mais plutôt de connaître le père de cet enfant. Bien sûr Samuel ne pensait pas être ce dernier. « Je ne comprends pas. » il passa sa main sur sa nuque qui était raide, il n’était pas vraiment au meilleur de sa forme. Il retira sa veste, la gardant dans un premier temps entre ses mains, étant incapable de faire trop de mouvement pour la poser à ses côtés. Il était dans un état second. « Je sais que je n’ai rien à dire et que cela ne me regarde pas, nous étions très clair la dernière fois, je ne crois pas être prit de jalousie… pas pour le moment en tout cas, sûrement parce que c’est une sacré annonce mais… je ne comprends pas, enfin je ne pensais pas que votre relation était autant avancée. » Samuel avait accepté avec difficulté que la jeune femme en aimait un autre, Devon, l’un de ses meilleur ami mais accepter qu’elle soit enceinte de lui c’était autre chose. « Je ne sais pas si je dois te remercier de me l’annoncer… ça serait peut-être mieux qu’on en reparle… plus tard. » Il sentait que la colère allait bientôt l’envahir, qu’avait fait Devon pour mettre Lou si vite enceinte ? Il avait droit à un parloir conjugal ? Non impossible ils n’étaient pas officiellement unis. Ils avaient fait ça dans un cours de danse ? Ca le dégoutait et il était préférable qu’ils arrêtent la conversation pour le moment.

Je retenais ma respiration après avoir avoué à Samuel que j'étais enceinte. Pour être franche, je craignais sa réaction mais en même temps c'était pas tout les jours qu'on devait lui annoncer qu'il allait être papa. J'avais fait une moue alors qu'il semblait quelque peu choqué. D'ailleurs, j'avais froncé mes sourcils en l'entendant répéter, mais bon je ne pouvais pas lui en vouloir. Cependant, quelque chose n'allait pas, j'avais levé un sourcil intrigué en l'entendant me dire qu'il ne comprenait pas. Quand même, j'allais pas devoir lui faire un dessin, j'étais quelque peu perdue et le fait qu'il me dise que ça ne le regardait pas me vexait au plus haut point. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il saute de joie mais tout de même y avait des limites à ne pas franchir. Ok, je venais de rentrer dans la quatrième dimension car c'était à mon tour de ne pas comprendre. J'avais baissé légèrement le regard alors que je réfléchissais à ce qu'il venait de me dire. Relevant mon regard sur Samuel, je voyais son agacement grandir avant de comprendre enfin ce qu'il disait. Il pensait que Devon était le père de ce bébé, mais c'était tout bonnement impossible. Je me mordillais la lèvre avant qu'un sourire se dessine au coin de mes lèvres malgré moi. _ Mais non Bêta... Quoi ? Oui je me permettais de le traiter de bêta mais j'étais persuadée qu'il ne m'en voudrait pas de trop, du moins quand il aurait compris. _ Non j'ai envie d'en parler maintenant. J'avais pris un air plutôt déterminé avant de finalement me lever pour aller m’asseoir à ses côtés, déplaçant sa veste au passage. _ Je t'avouerais que je pensais avoir imaginer les différentes façons possible de réaction venant de ta part mais celle là... Un léger rire avait franchi mes lèvres avant de reprendre quelque peu mon sérieux. _ Je ne m'attendais pas à tomber enceinte, à vrai dire ce n'était pas dans mes projets. J'avais attrapé sa main dans la mienne alors qu'il semblait vouloir maîtriser sa colère. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il se mettait dans cet état là, enfin je me doutais que ça avait avoir avec le fait qu'il pensait que Devon était le père. _ Ce n'est pas Devon le père Samuel. J'avais levé mon regard sur lui, alors que je secouais légèrement la tête négativement. J'avais entremêlé mes doigts aux siens avant de me mordiller la lèvre inférieure. _ Comment veux-tu que ce soit lui en sachant qu'il se trouve en prison ? Je te l'ai déjà dit il ne s'est rien passé entre lui et moi. Bon c'était un petit mensonge car on s'était bien embrassé mais Sam n'avait pas besoin de connaître les détails. J'avais lâché sa main alors que je me relevais tout en m'approchant de la piscine. Croisant mes bras sur mon ventre, j'étais totalement perdue car je ne savais pas ce que je ferais si Sam ne voulait pas entendre parler de cet enfant. Enfin, je ne savais pas non plus comment gérer une grossesse dans ma vie, ça ne semblait pas compatible. _ C'est toi le père Samuel, je suis enceinte de toi. Je ne pouvais pas être plus clair. Y avait pas de doute possible car je n'avais eu de relation sexuel qu'avec l'aîné des Hamilton, et j’espérais vivement qu'il ne me demande pas si j'étais sûre de moi. Je m'étais retournée alors que je plongeais mon regard dans le sien. _ Surprise ! Je manquais réellement d'enthousiasme, en fait, j'étais nerveuse ce qui était tout de même assez déroutant car c'était pas les sentiments prédominant quand on annonçait une grossesse habituellement. 

Samuel était quelque peu choqué, retourné par cette nouvelle qui était bonne ou mauvaise ? Sûrement une bonne chose pour Lou mais pas pour lui qui voyait déjà assez mal sa relation avec Devon. Qui allait élever cet enfant ? Elle seule, avec son école de danse ça semblait assez difficile à envisager. Une once de jalousie était également palpable, il aurait aimé être le père de cet enfant, si leur vie avait été différente, si elle était encore sienne il aurait aimé qu’elle porte son enfant. Il prêtait peu d’attention à la jeune femme qui semblait amusée par sa réaction, lui était toujours sous le choc. Les sourcils fronçaient il posa son regard sur Lou qui semblait réellement amusée, il avait loupé quelque chose ? Elle lui expliqua que ce n’était pas dans ses projets d’être enceinte, dommage car maintenant elle portait l’enfant d’un prisonnier à perpétuité. Il se garda bien la remarque. Elle avait posé sa main sur celle de l’héritier, sûrement pour le canaliser ce qui n’était pas une mauvaise chose. Elle lui avoua que Devon n’était pas le père. Il était officiellement perdu et son expression reflétait à la perfection son état d’esprit. Devon n’était pas le père, ce qui était une bonne chose vu la situation dans lequel se trouvait l’homme et aussi parce que Samuel était jaloux mais si il n’était pas le père, qui était l’heureux élu ? Il y avait un troisième homme dans la vie de la danseuse ? Aucun mot ne sortait de la bouche de l’héritier, pourtant Lou continuait de parler mais il n’était pas apte à lui répondre. Il commençait à avoir un doute, un doute qu’il ne garda pas longtemps puisque la jeune femme confirma ce doute. Il était le père de cet enfant. Il eut du mal à avaler sa salive, il posa sa main sur le haut de la chemise se sentant serré, constatant qu’il avait déjà retiré les premiers boutons, ce n’était donc pas la chemise mais bien lui qui avait un soucis. Samuel n’était pas un homme silencieux, rare était les moments de silence avec lui et pourtant depuis plusieurs minutes aucuns sons ne sortaient de sa bouche, seule Lou ouvrait la bouche et était capable de prononcer des mots. Il se tourna vers le thé glacé, se servit un grand verre qu’il avala d’une traite. Par chance ce n’était pas de l’alcool car il l’aurait descendu de la même façon. « Désolé » il se doutait bien que son silence et sa ruait sur la boisson devait stresser la jeune femme mais il était vraiment bien plus stressé qu’elle à ce moment. Le grand Samuel Hamilton était perdu. Les coudes posaient sur ses cuisses il glissa sa tête dans le creux de ses mains, inspirant calmement. L’héritier finit par sortir de sa coquille au bout de quelques secondes, observant silencieusement la jeune femme « Je… je ne sais pas quoi dire. » Oh bien sûr il avait pas mal de chose à dire mais dans quel ordre mettre tout ceci et comment poser des mots sur ses sentiments. Il était à la fois heureux et angoissé, à la fois fier et apeuré. Il se leva passa une main sur sa nuque, avant de la relâcher contre son corps. Il ne tenait pas en place, fit quelques pas puis se tourna à nouveau vers la danseuse. « Il y a encore quelques mois j’aurai aimé que tu sois la mère de mes enfants… mais nous avons pris une décision, nous devions tout faire pour ne plus jamais nous faire souffrir, mais la venue de cet enfant… c’est. » il se stoppa, se rendant compte qu’il n’avait pas montré pour le moment le bonheur qu’il ressentait, elle devait se sentir mal à l’aise à l’idée qu’il ne veuille pas de cet enfant, il avança rapidement vers la jeune femme, se posa à genou au sol lui prenant ses mains « Excuse moi je n’aurais pas dû commencer ainsi… Lou je suis heureux et fier que tu portes notre enfant, je suis juste un peu paumé parce que ça ne devrait pas se passer ainsi, tu devrais être ma femme, nous devrions élever cet enfant sous le même toit, envisager d’en avoir un deuxième voir même un troisième mais… » Il déposa un baiser sur l’une des mains de la jeune femme « Tu aimes Devon… et je sais que nous ne pourrons pas être une véritable famille pour cet enfant, je n’aurais pas imaginé une telle situation… mais je veux que cet enfant soit le nôtre, qu’on puisse l’élever ensemble, je ne veux pas être juste un père le temps d’un week-end. »

Je l'avais regardé se servir un verre de thé glacée pour le boire d'une traite, j'avais haussé un sourcil dans une moue un peu décontenancée. Je ne savais pas du tout comment prendre son geste mais quelque part, je me doutais qu'il n'aurait pas sauté de joie. À vrai dire, moi-même je n'avais pas sauté de joie en apprenant la nouvelle. Pour être franche, je n'avais jamais réfléchit réellement sur le fait de devenir mère un jour. J'adorais les enfants, mais devenir mère était tout de même une grande responsabilité et j'avais des doutes sur le fait de pouvoir assurer dans ce rôle. J'avais pincé mes lèvres tout en laissant mon regard posé sur Samuel qui se levait à présent. J'hésitais entre le fait de rester planter là devant lui ou de toute simplement fuir. Bien évidemment, ce n'était pas réellement envisageable et puis y avait peu de chance qu'il me croit si je lui faisait le coup de la blague, il connaissait trop bien mes réactions pour que ce soit crédible. Passant une main dans mes cheveux, j'avais froncé les sourcils en l'entendant prendre la parole. Il était évident que ce bébé ne ferait que compliqué les choses, et je me demandais s'il n'était pas entrain de prendre une décision pour nous deux. Me mordillant l’intérieur de la joue, je n'arrivais pas à déterminer réellement ce qu'il ressentait à l'idée de devenir père. Cependant, il laissa sa phrase en suspend pour se stopper net. J'étais restée debout devant lui, alors que je le laissais digérer l'annonce, enfin si c'était possible. Seulement, il s'était avancé vers moi alors qu'il attrapait ma main. Mon cœur avait fait un bond dans ma poitrîne alors que je laissais mon regard se perdre dans le sien. Je l'écoutais en silence alors que je priais secrètement pour qu'il trouve les mots qui arriveraient à me convaincre qu'on pourrait gérer un bébé. Notre relation avait toujours eu quelque chose de différent, elle avait été la plus belle chose qui m'était arrivée dans ma vie mais aussi la plus douloureuse. Seulement, il fallait que je me montre honnête avec Samuel. J'étais réellement heureuse d'entendre Sam me dire qu'il voulait faire partie intégrante de la vie du futur bébé. Je lui avais fait un léger sourire avant de presser ma main dans la sienne pour lui faire comprendre de se relever. _ Sam... Je m'étais mordillée légèrement la lèvre avant de finalement laisser un léger soupir franchir mes lèvres. J'avais fait quelques pas avant de finalement reposer mon regard sur lui. _ Je le sais depuis deux jours... J'avais passé une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avant de finalement aller me rasseoir sur un des transat. _ Ce bébé va changer tellement de chose que je ne suis pas sûr d'être prête pour ça. Tout s'emmêle dans ma tête, les sentiments que j'ai pour toi, ce pour un homme qui finira sa vie en prison et puis j'ai l'école de danse. J'avais froncé les sourcils alors que j'évitais le regard de Samuel. _ C'est un peu confus pour le moment, je suis désolée. J'avais fait une moue avant de relever mon regard sur Samuel. _ On va devenir parent ce n'est pas rien, en fait, je suis morte de trouille. J'avais fait une légère grimace avant de lever quelque peu les épaules. _ La question qu'il faut se poser c'est est-ce qu'on pourrait être de bons parents pour ce bébé ? Je n'avais pas de réponse à cette question, je me mordillais légèrement la lèvre alors que j'avais gardé mon regard posé sur Samuel. Je n'avais pas ouvertement parlé d'interruption de grossesse, car pour moi ça n'avait jamais été envisageable mais aujourd'hui tout était remis en question.

Devenir père, ce n’est pas une chose qu’envisageait Samuel pour le moment. Pourtant il était en âge d’être père, de construire sa famille mais ses affaires étaient si importantes à ses yeux qu’il ne souhaitait pas faire une telle chose. Il devait trouver une épouse dans un premier temps, seul petit problème pour monsieur Hamilton il voulait une femme parfaite à ses côtés et la perfection n’existait pas ! Il était prêt à épouser une femme qu’il n’aimait pas d’un véritable amour juste pour être sûr qu’à ses côtés elle ferait bien, une sorte de pot de fleur ou de voiture de luxe comme vous préférez ! Il n’avait aimé qu’une seule femme, celle qui portait aujourd’hui leur enfant. Saloperie de destin. L’ironie voulait que ces deux-là avaient enfin mis un terme à leur histoire pour leur bien. Samuel ressentait même des nouveaux sentiments à l’égard d’une autre jeune femme, c’était un miracle pour cet égocentrique sans cœur qui n’avait à ce jour ressenti de l’amour que pour la danseuse. A croire qu’il n’était pas une cause perdue ! Quoi qu’il en soit il n’aurait pas pensé avoir un enfant cette année, et cette nouvelle faisait l’effet d’une bombe mais il était prêt à assumer, cet enfant n’était pas une erreur ou le résumé d’un coup d’un soir, ces deux-là s’aimaient réellement. Lou était-elle prête ? Son comportement et les quelques mots prononçaient, indiquaient le contraire. Samuel fronça les sourcils, bien sûr ce n’était pas lui qui portait cet enfant et qui devrait le mettre au monde mais c’était son enfant aussi et il était hors de question qu’un Hamilton ne voit pas le jour ! Samuel l’impulsif ferma sa bouche pour éviter de dire une bêtise et de voir Lou partir fâchée. Oui l’héritier faisait quelques progrès et heureusement car la jeune femme lui avoua avoir peur et il comprit qu’il ne s’agissait pas d’un refus de grossesse mais d’une peur qu’il avait aussi. Devenir parent c’était une responsabilité, trop de personne n’en avait pas conscience, les parents de Samuel en était la preuve, avoir autant d’enfants sans s’en occuper, quelle facilité ! Samuel voulait voir son fils grandir (oui ça serait forcément un fils !), il voulait voir ses premiers pas, l’entendre prononcer « papa », l’emmener à son premier jour d’école etc… mais était-il capable de ne pas pousser son enfant à devenir un homme trop tôt, à en faire un héritier plutôt qu’un homme. Ne lèverait-il pas la main sur cet enfant un jour ? Ne le priverait-il pas de bonheur pour en faire un homme dur, sans cœur ? « Tu seras une mère parfaite, d’une douceur incroyable, tu seras toujours à son écoute, à ses petits soins, tu seras toujours quoi dire et quoi faire… oui tu seras une bonne maman, j’en suis convaincu. » Et lui alors ? Sera-t-il un bon père ? « Ce n’est pas avec Devon ou moi à ses côtés que cet enfant sera heureux, en fait il aurait mieux fallu que tu tombes enceinte d’un homme bien, ça t’aurait enlevé tout tes doutes. La vérité Lou c’est que tu seras une bonne mère et tu le sais mais tu ne sais pas, tu ne peux pas être certaine que je serai un bon père, au fond de toi tu sais ce qui attend cet enfant à mes côtés et ça te terrifie. Je devrais pour son bien et pour ton bien ne pas le reconnaître et te forcer à partir loin de moi et de Devon. Mais je suis égoïste, et je ne peux pas m’imaginer loin de toi et encore moins loin de mon enfant, cet égoïsme est la preuve que je ne pense pas à son avenir. »

Me mordillant la lèvre, j'écoutais Samuel qui semblait tellement sûr que je serais une bonne mère que j'avais pu retenir mes larmes. Je m'étais ça sur le compte des hormones, alors que j'essuyais mes joues en soufflant pour essayer de me calmer. J'avais reniflé légèrement, avant de poser mon regard sur Samuel. En réalité, le stress de la nouvelle, l'angoisse du futur et le fait que jamais je ne pourrais offrir une véritable famille à cet enfant me terrifiait littéralement. D'ailleurs, Samuel disait tout haut ce que je pensais tout bas. Je n'avais même plus besoin de lui parler pour qu'il arrive à comprendre mes doutes, c'était déstabilisant mais en même temps, ça ne me faisait que l'aimer un peu plus. J'avais baissé le regard alors que le me mordiller l'intérieur de la joue en mettant des mots sur mes angoisses. Passant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, j'avais fini par me lever avant d'aller tout simplement me réfugier dans ses bras. J'en avais besoin là tout de suite, et je savais qu'il ne me le refuserait pas. Posant ma tête sur son épaule, j'avais froncé les sourcils avant de laisser un soupir franchir mes lèvres. _ Malgré ce que tu peux en dire, tu es un homme bien Samuel. Cependant, tu as raison je m'inquiète, et je ne pensais pas tomber enceinte dans de telle circonstance... J'avais fini par me redresser alors que je posais mon regard dans le sien et gardant mes mains dans les siennes. _ Jamais je n'aurais la famille dont je rêvais, et je pensais avoir tiré un trait là dessus quand ton père m'avait fait comprendre que jamais un Hamilton n'épouserait une femme comme moi. Ce n'était pas un problème pour autant, car je t'avais gardé dans ma vie. J'avais fait un sourire tendre avant de lever un sourcil dans une mimique amusée. _ Mais c'était tellement bon de désobéir à ton père. Ok, c'était très certainement pas le moment de plaisanter mais moi ça m'aidait à me déstresser. J'avais fait une moue désolée à Sam avant de finalement reprendre mon sérieux. _ Puis y a eu mon école de danse, et Devon... J'avais lâché son prénom dans un souffle, car depuis l'annonce de ma grossesse, j'avais peur de finir par le perdre. Enceinte d'un autre homme, lui derrière les barreaux, je me sentais tellement déboussolée par tout ça. _ Mais attendre un enfant... J'avais froncé légèrement les sourcils avant de lâcher les mains de Samuel en me reculant légèrement. _ Comment on va gérer ça ? Je vais devoir déménager et comment je vais faire pour les cours ? J'avais reposé mon regard dans celui de Samuel, autant de questions pour lesquelles je n'avais pas de réponse. _ Je ne sais même pas si mon genou pourra supporter la grossesse. Posant mes mains sur mon visage, j'avais fermé les yeux quelques secondes avant de finalement aller me rasseoir sur le transat. _ J'aimerais que ma mère soit là. Fronçant les sourcils, j'avais fait une moue en regardant à nouveau Sam alors qu'un léger rire avait franchi mes lèvres. _ Elle serait venue te donner une leçon pour avoir osé mettre enceinte sa fille unique sans l'avoir épousé au préalable. J'avais fait un sourire à Sam avant de détourner mon regard sur la piscine. _ C'est ton bébé, tu es son père et jamais je t'empêcherais de faire parti de sa vie. C'est une promesse Sam. J'avais reposé mon regard sur lui avant de lui sourire tendrement.