Il y a quelques jours déjà j'avais été victime d'un léger accident de la route alors que conduisant ma BMW d'une main sur le volant, j'avais entrepris de répondre à un couriel sur mon iphone … contrevenant ainsi aux règles de sécurités élémentaire du code de la route … il faut en tout temps porter notre attention sur la route. J'avais été fortement remué, il est vrai que j'en avais pris plein la gueule. À mon réveil à l'hôpital je semblais d'avantage m'en faire pour ma bagnole et mon téléphone, ce qui avait semblé énerver mon entourage. J'avais finis par apprendre que je devais la vie à l'intervention d'une policière et je comptais bien la retrouver afin de lui témoigner ma gratitude. Bien entendu les gens de mon entourage ne semblaient pas être en accord avec le fait que je reprenne les affaires, à les écouter je devrais rester tranquillement à l’hôpital et leur faire confiance alors qu'ils s'occupent de l'entreprise. Je les connaissais mes petites canailles et je savais que je risquais gros si je les laissais faire je finis donc par me lever histoire de m'habiller et je finis par en congédier deux, ils avaient été trop en osant me tenir tête. Virer des incompétents et des chieurs étaient un de mes petits plaisirs coupables, je demandai donc à un de mes employés de me laisser au bureau afin que je puisse faire acte de présence histoire de leur montrer que le boss n'est pas mort.

Arrivé au bureau je m'installai directement derrière mon ordinateur, mes employés me regardaient étrangement … il est vrai qu'il n'était pas dans mes habitudes de me pointer en jeans et en t-shirt, étant d'avantage du style costard. Je finis par me lever et je quittai aussi rapidement que j'étais venu saluant mes employés au passage et les invitant à donner leur maximum, comme je le fais constamment. Arrivé au stationnement je me demandais bien ce que j'allais pouvoir bien faire, après tout je me sentais démuni sans ma BMW, je me refusais de prendre l'une des voitures de services … je n'étais pas trop porté sur les trucs beaux bons pas cher. Je décidai donc de marcher et de me diriger vers le centre-ville afin de m'arrêter à mon café préféré. Cette balade, qui me paru une éternité, ne me prit que 10 minutes et je finis par y entrer, me dirigeant vers le comptoir prenant place sur un des tabourets.

J'étais reconnu pour être une tête brûlée, je ne tolérais pas que les choses soient autrement qu'en fonction de mes désirs c'est surement pour cette raison que j'avais l'habitude de me comporter comme si rien ne pouvait m'atteindre. Les gens de mon entourage avait eu une frousse d'enfer lorsque j'avais passé à un cheveux d'y rester lors de cette accident de la route, personnellement je ne voyais pas la chose du même œil … il faut dire que j'ai toujours aimé vivre dangereusement. Sauter en bas d'un avion afin de planer en chute libre, mentir sur mon poids afin de m'éclater lors d'un saut en élastique, rien ne semble vouloir m'arrêter tellement je carbure à l'adrénaline … ce n'est pas un accident aussi bête qui allait m'inciter à calmer le jeu.

Je décidai donc de m'offrir une journée libre, après avoir passé par le bureau, et quittant le stationnement de mon entreprise je décidai de marcher plutôt que de m'abaisser à utiliser un de ces véhicules bas de gamme que je mettais pourtant à la disposition de mon personnel. J'étais tellement borné et j'accordais tellement d'importance à cette image que je véhiculais que je semblais préférer marcher que de profiter de ce genre de véhicule. Arrivé sur place je m'installai au comptoir afin de me commander un café latté ainsi qu'une pâtisserie, derrière mon petit côté snobinard j'étais comme tout le monde après tout. J'étais plongé dans mes pensés, des plus obscures, alors que j'entendis une voix s'adressant à moi je me tournai donc afin de pouvoir contempler le visage de mon interlocutrice et c'est alors que je vis une bien jolie blonde qui me tenait son petit monologue.

Bonjour, en effet je me porte à merveille, il est vrai que je n'étais pas des plus présentable la dernière fois ni des plus causant. D'ailleurs je tiens à t'offrir mes remerciements les plus sincères, j'ai une énorme dette envers toi et je ne peux que me montrer reconnaissant à ton endroit. C'était tout de même un modèle de collection . Lui dis-je avec mon humour tordu. Bien sur prend place.

Je ne pus que remarquer qu'elle prenait place , à peu près, au même moment que je lui répondis … bien sur je n'y voyais rien de mal, même que son attitude me paraissait pour le moins amusante. Je me permis de lui sourire, tout en laissant mon regard se fondre dans le sien alors que j'admirais le joli regard de la belle blonde et puis je portai mon café à mes lèvres avant de le poser sur le comptoir.

Vous permettez que je vous offre ce que vous comptez commander ? C'est la moindre des choses après ce que vous avez fait pour moi.


J'avais beau cultiver cette image de macho, rebelle, ne craignant rien j'étais aussi un mec qui savait vivre en accord avec les convenances et je savais qu'il aurait été fort inconvenant de ma part de ne pas poser un geste en témoignage de ma gratitude à son endroit.

Sa remarque m'amusa lorsqu'elle me raconta que son frère possédait le même modèle et qu'il ne voulait pas lui permettre d'y toucher. J'appréciais son humilité alors qu'elle disait n'avoir rien fait de particulier, qu'elle n'avait fait que de s’acquitter de son boulot … évidemment je comprenais qu'elle s'exprimait de la sorte au nom de son sens du devoir mais de mon côté je savais que ma vie valait pas mal plus que celle de ces quidams qui peinaient à gagner leur maigre pitance mais bon je n'allais pas lui lancer une telle boutade … je n'éprouvais que du mépris lorsque je voyais les autres riches balancer aux gens leur opulence, je préférais nettement que ma situation financière demeure anonyme.

C'est d'autant plus gentil à vous d'avoir tout fait afin que les pompiers n'abîment pas trop ma sale gueule , néanmoins je vais la regretter cette BMW.

Bien sur ma réponse se voulait teintée d'humour, au plus profond de mon être je ne me souciais que bien peu de ma BMW, le plus important était que je sois indemne et puis aucun bien matériel n'est irremplaçable. Afin de me faire pardonner de ne pas l'avoir remercier auparavant j'entrepris de lui proposer de lui offrir ce qu'elle comptait commander mais la jolie blonde refusa poliment en prétextant qu'elle ne voulait pas me ruiner … bien sur c'était mal me connaître que de penser qu'elle pouvait me ruiner, après tout si je le désirais je pouvais aisément me payer le restaurant mais je préférai ne pas jouer la carte du mec plein aux as … c'est d'un ridicule que de se définir par ses possessions. Sa réponse m'en avait appris beaucoup sur elle, je savais donc déjà qu'elle tenait à son indépendance … il ne servait donc à rien d'insister, un tel comportement n'aurait pu que me conduire directement à ma perte.

C'est gentil de bien vouloir épargner le contenu de mon porte-feuille, mon banquier ne vous en sera que plus reconnaissant. Néanmoins si jamais je peux faire quoi que ce soit pour vous témoigner ma gratitude n'hésitez pas.

J'écoutai la jeune femme placer sa commande, en effet c'était impressionnant, je me demandais bien comment elle allait faire pour avaler tout ça mais je préférai m'abstenir de tout commentaires, après tout il était vrai que son alimentation ne me concernait aucunement. La jeune femme n'hésita pas à me dire qu'elle avait une excuse afin de justifier ce qu'elle venait de commander … je dois avouer qu'elle avait réussi à me faire rire.

Dans un tel cas, très chère, il ne faut pas hésiter et lui tirer directement dans le mollet … c'est clair que le fuyard va interrompre sa course nette et puis dans un tel cas, je suis persuadé que ce n'est pas les prétextes qui manquent afin de trouver un article du code criminel afin de justifier le tout.

Les gens avaient du bol que je ne sois pas flic, le climat serait tellement violent qu'ils se tiendraient à carreau de crainte de se prendre une balle perdue … à la réflexion valait mieux pour tout le monde que je ne sois qu'un dirigeant d'entreprise.

On ne va pas se formaliser pour si peu, je suis ravi de faire ta connaissance Lisabella … je m'appelle Dylan.

D'entrée jeu ce que je remarquai en premier chez elle était son sens de l'humour, elle avait une façon de s'exprimer qui la rendait unique et sa remarque sur le travail des pompiers ne pouvait qu'en être un exemple des plus probants. Parvenir à me faire sourire n'était pas un mince exploit, après tout dans le cadre de mon travail j'étais appelé à travailler avec des spécialistes de l'humour afin de peaufiner les campagnes publicitaires sur lesquelles j'étais appelé à travailler et tout au plus ils m'arrachait un sourire forcée … mais avec la jeune femme ce rire, aussi léger soit-il, se voulait des plus naturels.

Bien sur je n'étais pas sans éprouver une certaine déception lorsqu'elle déclina ma proposition de lui offrir son repas, évidemment je ne voulais pas la brimer dans son sentiment d'indépendance c'est pourquoi je préférai ne pas insister, après tout si elle désirait ne pas profiter de ma générosité qui étais-je pour l'y contraindre. Non valait mieux ne pas tenter de l'offenser, je me devais de respecter ses valeurs et puis – tôt ou tard – j'allais bien finir par trouver un moyen de régler cette dette que j'avais envers elle.

Mais de rien c'est tout naturel et puis comme a déjà dit un grand sage ''On ne sait jamais de ce dont demain sera fait'', alors je crois que  tout est possible.

Je savais que cette forte propension à faire usage de philosophie dans ma façon de m'exprimer pouvait être de nature à agacer plus d'une personne mais par moment il m'était difficile d'y résister et puis il faut dire que le moment se prêtait bien à ce que j'avance ce genre de propos. J'aimais bien faire preuve d'esprit, ça me permettait de me distinguer de ces mecs qui étaient trop stupide pour exprimer clairement une idée claire et précise.

Il est vrai que je ne connaissais la belle que très peu, j'ignorais donc qu'elle faisait partie d'une famille influente, rapidement nous nous mirent à rigoler de ma connerie lorsque je lui dis – sans la moindre hésitation – qu'elle devrait apprendre à tirer dans les jambes des prévenus … que de cette façon elle n'aurait plus à s’essouffler afin de leur passer les menottes.  Bien évidemment je n'étais pas sérieux, le tout était un pur délire, quoi que … me connaissant peut-être l'aurais-je fait si j'étais un représentant de l'ordre.

J'ai toujours pleins de bonnes idées dans ce genre.

Le courant semblait bien passer entre nous et je finis par me présenter à la jeune femme, le moment me semblait opportun après tout, J'entendis la belle blonde se présenter à son tour tout en me précisant qu'elle ne m'en tiendrait pas rigueur si jamais je désirais utiliser un diminutif afin de m'adresser à elle.  Et puis , alors que je croyais qu'elle ne voulait pas trop s'étendre sur les trucs personnels, elle finit par me demander ce que je faisais dans la vie, si l'on fait exception de mes conseils sur la façon de mettre la racaille hors course.

Enchanté Lisabella, je crois que je vais t'appeler Bella … après tout c'est un diminutif qui te vas à merveille. Pour ma part je suis dans le domaine de la publicité et de la gestion d'image, c'est à moi que les entreprises et les politiciens font appels afin de gérer les crises qu'ils ont causés … faut bien bosser pour payer les factures.

J'avais fini par trouver une façon marrante de passer mon message alors que dans les faits il n'y avait rien de marrant à toujours réparer les pots cassés.