Sujet: I used to think that I was better alone. Dim 8 Sep 2013 - 2:22
I used to think that I was better alone
Le malheur des uns faisait le bonheur des autres. Cette petite phrase était plus que réelle dans le cas d’Isobel. La jolie brune était plus qu’heureuse aux côtés d’un squelette qu’elle étudiait minutieusement pour comprendre son histoire. Pourtant derrière ce tas d’os se cachait un homme qui avait du vivre un véritable enfer avant de mourir. Cet homme d’environ trente, trente cinq ans avait été retrouvé dans un chantier la semaine dernière. Les enquêteurs avaient confié le squelette à l’unité de recherche à laquelle appartenait la jolie brune. Elle avait lâché un petit « bingo » lorsque le dossier lui avait été transmis. La mort de cet homme venait de faire le bonheur d’Isobel Weiss. La jeune femme passait des heures dans sa salle d’examen et dans son bureau, elle notait tout ce qu’elle découvrait, elle tapait des dossiers, elle réfléchissait et notait des hypothèses. Isobel avait besoin de place, elle était du genre à en mettre partout mais c’était son bordel et il était organisé. L’un des murs de son bureau servait de bloc note, elle y collait des post-it de couleurs, scotché des articles de presse etc… Elle était assise dans le fauteuil en cuir de son bureau, les pieds posés sur le bord de son bureau un crayon à papier dans sa bouche qu’elle mordillait ne quittant pas du regard le mur. Il y avait quelque chose qui clochait, quelque chose n’allait pas et elle le sentait. La jeune femme oubliait quelque chose mais quoi ? Se levant d’un coup elle sortit en courant de son bureau galopant dans le couloir principal avant d’entrer dans la salle d’examen où se trouvait ce pauvre squelette. Enfilant une paire de gants elle se rapprocha de la table d’examen, posant son regard sur la main gauche scrutant le moindre détail avant de soupirer. « Il est temps de me donner un coup de main monsieur x » Elle sourit, relâchant sa tête en arrière. Isobel devait être la seule à user de l’humour dans ce genre de circonstance. La jolie brune ne pouvait pas prendre le malheur des autres sur ses épaules, ce n’était pas dans son caractère et surtout elle refusait de faire une telle chose. C’était la vie et malheureusement la vie voulait que des gens comme elle soit là pour comprendre ce qui s’était passé. Qui était cet homme ? Aucune idée. Depuis combien de temps était-il ici ? Facilement soixante ans. Isobel ne bossait dessus que depuis une semaine, ça prenait du temps beaucoup de temps et malgré les séries que l’on pouvait regarder à la télévision non on ne trouvait pas le meurtrier en quarante cinq minutes et on ne comprenait pas l’histoire en une saison ! Son ventre gargouilla, posant son regard sur la pendule au dessus de la porte elle se rendit compte qu’il était près de quatorze heures. « Ne bougez pas, je reviens ! » C’était bel et bien au squelette qu’elle venait de s’adresser !
La jolie brune avait déjeuné en ville, elle avait posé ses fesses dans un petit restaurant prenant place sur la terrasse profitant de ce soleil dont elle ne se lasserait jamais. Le nez plongé dans un bouquin d’histoire, elle mangeait sa salade se coupant totalement du monde alors que la terrasse devait contenir facilement une trentaine de client. Après son déjeuner elle reprit la route, montant à bord de sa Chevrolet Impala modèle 67 lunette de soleil sur le nez elle se dirigea vers Orange Avenue, quartier qu’elle ne connaissait pas réellement et elle ne s’y rendait pas pour prendre des photos des jardins fleuris ni même pour enquêter. Ce qui amenait la jolie brune dans ce quartier était bien plus personnel. Isobel agissait sur des coups de tête, là ça en était un, elle ne savait pas pourquoi elle prenait ce chemin mais une chose était sûre elle était bien en train de le faire. La jeune femme se gara le long du trottoir, baissant ses lunettes de soleil elle scruta la maison avant de sortir de sa voiture pour se diriger vers la boîte aux lettres. Dorian, Dorian Wade. Elle ne l’avait croisé qu’une seule fois, ça avait duré quelques secondes, une minute ou deux peut être mais ça avait été suffisant. Isobel n’était pas une psychopathe ou quelque chose du genre, elle pensait juste que les choses n’arrivaient pas par hasard. Ce garçon, cet homme dégageait quelque chose, quelque chose qui l’attirait. S’il restait dans son esprit depuis leur rencontre ce n’était pas pour rien, elle devait en avoir le cœur net et bousculait elle-même son destin. Avançant vers la maison elle posa son regard sur la plaque indiquant la profession du jeune homme, voilà ce qu’elle avait complètement oublié de faire : préparer une approche. Isobel ne connaissait rien de lui, hormis une chose, un détail qu’il était préférable de ne pas citer, son frère ne parlait jamais de ses patients, il avait juré sur le serment de ce bon vieux Hippocrate. Une fois devant la porte d’entrée la jolie brune observa le jardin cherchant peut être quelque chose comme un ballon, une Barbie qui ferait de lui un père, un homme marié même… Isobel secoua la tête reportant son regard sur la porte, avant de sonner et patienter. La patience n’était pas son fort d’ailleurs.
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Lun 9 Sep 2013 - 20:41
- Isobel & Dorian -
I'M TALKIN' BOUT BLUE EYES, WHAT'S THE MATTER, BLUE EYES, WHAT'S THE MATTER, SO BLIND, WHAT'S THE MATTER, BLUE EYES, WHAT'S THE MATTER WITH YOU? YOUR HEART GOT BROKEN ON THE UNDERGROUND, GO FIND YOUR SPIRIT IN A LOST AND FOUND. OH I'VE BEEN WATCHING HOW YOU BEHAVE, NOT MUCH LIKE A LOVER, MORE LIKE A SLAVE
Les jours étaient devenus routiniers. Ca avait quelque chose d’intolérable. Mais depuis sa tentative de suicide, il s’était patiemment installé dans un quotidien confortable, qui avait l’aspect de la vie la plus banale, lui qui pourtant n’avait jamais été du genre à s’enfermer. Il travaillait, profiter de l’oubli que pouvais lui apporter une telle concentration. Parfois, il voyait quelques amis - ceux qui avaient daigné garder contact avec lui avec près d’un an de semi-absence et ce qui était de toute évidence une dépression. Il y avait les séances avec son psychiatre, aussi, où il s’acharnait à le faire tourner en bourrique histoire de ne pas lui dire que non, il n’allait pas bien. Les jours étaient devenus routiniers, presque. Mais c’était comme une anesthésie, histoire de ne plus jamais être fou de douleur.
Dans une telle situation, tout élément perturbateur prenait une double dimension. C’était d’une part un risque, un risque de quitter les cycles confortables de ses journées et de replonger dans ce qui l’avait amené à se jeter d’un toit. C’était aussi... un bonheur sourd, celui de toucher du doigt l’homme qu’il avait été, l’homme heureux de vivre et de quitter les sentiers battus. Dans le doute, il les fuyait. Au cas où. Il était presque heureux - le «presque» pesait lourd, mais voilà, c’était déjà mieux qu’avant. Et puis parfois, il n’avait pas le choix.
Il y pensait, cigarette à la bouche, assis sur le rebord de la terrasse de ce qui avait un jour été la maison de sa famille. Il y a quelques jours à peine, peut-être une semaine à tout casser, il avait rencontré quelqu’un. Enfin, techniquement, il n’avait rencontré personne. Il l’avait entr’aperçue dans le cabinet de son psychiatre, quelques secondes à peine, mais il avait été touché par quelque chose. Il croisait de nouvelles personnes tous les jours. C’était une chose normale. Cela ne troublait pas ses habitudes. Ils seraient dans la merde, sinon - il avait un travail, un travail qui le mettait jour après jour en contact avec de nouvelles familles. Mais là, il avait senti qu’il avait dévié de son quotidien. Par le simple fait, le très bête fait de croiser le regard de quelqu’un.
Il exhala un long ruban de fumée. Les yeux rivés sur la braise de sa cigarette, une vision tout à coup extraordinairement fascinante. La solution était simple. Faire comme si de rien n’était. Théoriquement, il ne devait plus la croiser. Ils étaient dans une petite ville, mais il ne fallait pas non plus exagérer sur le plan rencontres inopinées. Et puis elle n’allait sûrement plus reparaître dans ses consultations psychiatrique. Après tout, elle était la petite soeur du docteur Soren Weiss. Donc c’était très moyennement professionnel de faire apparaître des membres de sa famille de façon inopinée à chaque entretien avec un patient «critique» ex-suicidaire. Et s’il y avait une chose en laquelle il considérait que le docteur Weiss excellait, c’était le professionnalisme.
Non, vraiment, il n’avait rien à craindre. Il pouvait se rendormir sereinement.
Sauf que non.
Il fut coupé dans ses pensées par le bruit de la sonnette à l’entrée. Il haussa un sourcil. Il n’attendait personne aujourd’hui. L’avantage d’être thanatopracteur, ou «croque-mort» comme le pensaient avec grande imprécision les 3/4 de cette pauvre humanité, c’était qu’on le prenait d’emblée pour un mec sinistre et psycho-rigide qu’il n’était techniquement pas. Mais, au moins, les clients débarquaient rarement par surprise, sans avoir pris la peine d’un petit coup de fil - histoire de ne pas subir son «courroux». Soit. Ca l’arrangeait. Mais voilà. Il n’attendait personne aujourd’hui, et voilà qu’on venait le déranger dans ses pensées. Il se redressa, écrasa sa cigarette dans le cendrier - et remercia l’univers qu’il était quelqu’un d’assez soigné pour être toujours prêt à faire bonne figure devant une quelconque famille de défunt. Il passa la baie vitrée qui réunissait l’arrière du jardin au salon, puis traversa le dit salon jusqu’à la porte d’entrée. Ouvrit la porte. Poussa un «et merde» mental, mais mentalement sonore. Devinez qui était là? Et oui. La petite soeur du psychiatre en question.
Il eut un temps de stupeur. Ouvrit la bouche. La referma. Hésita à claquer la porte, se rappela qu’il avait été bien élevé et que cela serait très légèrement indélicat. Chercha mentalement une raison quelconque pour cette apparition là - parce que si c’était un coup du destin, ce n’était vraiment vraiment pas drôle - et puis finalement la trouva: «Je sais. J’ai séché la séance psy de ce matin. Mais entre nous, je trouve ça assez fourbe de la part du docteur Weiss d’envoyer sa petite soeur me ramener de force. Et c’est pas dit que ça soit efficace. Autant il ne brille ni par la taille ni par les muscles, autant vous êtes... et bien tout aussi mal qualifiée sur le plan force physique pour ça.» Temps d’arrêt. Et merde. Il avait potentiellement été vexant - pourtant, ce n’était pas son idée d’origine. Il était juste nerveux. Alors il ajouta, avec un léger sourire hérité de ses années de sociabilité et de conquêtes: «Cela dit, vous êtes beaucoup plus charmante que lui. Donc peut-être qu’avec un peu de manipulation ça pourra marcher. Vous avez vos propres atouts.». En tous cas, pour la fuite, c’était raté. Bien raté. Son sourire s’effaça, cependant. Il pencha légèrement la tête. «Sérieusement. Qu’est-ce que vous me voulez?»
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Dim 15 Sep 2013 - 3:48
I used to think that I was better alone
Relâchant sa main contre son corps alors qu’elle venait de sonner, la jolie brune arqua un sourcil se demandant ce qu’elle foutait là. Mordillant le coin de sa lèvre inférieure elle lâcha un « merde » se trouvant tout simplement ridicule. Se tournant dos à la porte, prête à partir elle refit le même mouvement dans le sens inverse ne pouvant pas partir comme une voleuse. Fermant les yeux quelques secondes priant pour qu’il ne soit pas là, elle se rendait compte qu’elle n’avait rien préparé. Passant une main dans ses cheveux elle posa son regard sur la maison voisine se demandant si elle avait le temps de courir jusqu’à sa haie pour s’y planquer… non c’était risqué ! Un bruit, celui de la porte qui allait s’ouvrir d’une seconde à l’autre. Posant son regard sur l’entrée, elle aperçut alors Dorian face à elle. La première chose qu’elle remarquait était sa taille, il était grand, il avait bien dix centimètres de plus qu’elle. Ok c’était un détail mais Isobel pensait à ce genre de chose tandis que d’autres s’attardaient sur des détails comme la grandeur des mains qui franchement ne signifiaient rien… légende urbaine ! Il semblait être étonné, normal elle aurait eu la même réaction si elle avait ouvert sa porte et l’avait trouvé derrière. Isobel n’était pas certaine qu’il soit du genre à faire une telle chose, il n’avait pas l’air d’être ainsi. La jolie brune sourit, amusée de le voir ouvrir sa bouche pour la refermer. Le laissait-elle donc sans voix ? Voilà qui devenait intéressant. Il prit la parole, elle découvrait pour la première fois sa voix et fut surprise par le frisson qui parcourut son corps. Sûrement une brise de vent, ou une connerie du genre… ça ne pouvait pas être autre chose, ça ne pouvait pas être lui ? Il avait donc sécher sa séance avec Soren, elle imaginait déjà l’agacement de son aîné qui prenait très au sérieux son travail et heureusement d’ailleurs car ça serait dommage pour ses patients si ce n’était pas le cas. Soren avait toujours été celui sur qui on pouvait se reposer, à qui on pouvait se confier facilement et Isobel aimait ce rôle qu’il tenait. Elle aimait son grand frère, il était un vrai pilier dans sa vie même si elle ne lui avait jamais réellement avoué. La jeune femme ignorait pourquoi Dorian voyait Soren, pourquoi il avait besoin de séance de psy et elle ne le serait jamais à moins que ce dernier lui avoue car son frère était très secret au sujet des ses patients, ce qui était normal. La jeune femme trouvait cela tout de même étrange, leur frère avait tué les parents de cet homme et il ne le savait pas. C’était horrible, de lui mentir de la sorte mais Isobel avait promis à son frère de ne rien dire à ce dernier et elle garderait donc le secret. Peut être que c’était le mieux à faire, pour eux et pour lui. Elle sourit, amusée par ces propos alors qu’il décrivait assez bien Soren. Arquant un sourcil, le regard interrogateur. Peut être qu’elle ne faisait pas le poids comparé à la grande perche face à elle, mais franchement elle était certaine d’être plus forte que Soren… c’était même sûr ! Isobel n’était pas vexé ou autre connerie du genre, il lui en fallait plus, beaucoup plus pour être le genre de femme à faire la gueule pour un oui et un non. A croire que certaines auraient du en faire leur métier ! Voyez vous ça… il était capable de charmer une femme ou plutôt de la complimenter pour effacer ses erreurs, ah ces hommes tous les mêmes. « J’ai bien cru un instant que vous n’alliez pas me trouver une seule qualité ! » Des atouts elle en avait, comme tout le monde, comme toutes les femmes et ce n’était pas que des atouts physiques ! La manipulation n’était pas son fort, à vrai dire elle n’avait jamais manipulé quelqu’un ou alors elle ne s’en souvenait plus. Écarquillant légèrement les yeux, Dorian venait de poser une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Merde, elle n’avait pas de raison d’être là, elle n’avait pas réfléchi à ce détail et se retrouver face à lui sans aucune réponse à lui fournir. « Moi ? Je… » Glissant une main dans ses cheveux elle ne savait absolument pas quoi lui dire. Elle ne venait pas là pour ses services et retenue une blague douteuse à propos de cela, ça ne serait sûrement pas passé alors elle resta muette cherchant toujours une réponse convenable à sa question. Elle ne pouvait pas lui avouer qu’elle était venue le voir lui, directement, parce qu’il y avait quelque chose qu’elle n’expliquait pas et qu’elle était du genre direct au point de débarquer là juste pour le voir. « Une chose est sûre je ne suis pas là par rapport à Soren, je ne m’intéresse pas vraiment à son métier enfin pas aussi directement. Si vous manquez un de vos rendez-vous ça vous regarde, vous lui faites perdre du temps, un temps précieux d’ailleurs parce qu’il y a des gens dans le besoin vous savez ? Bref. » Elle secoua la tête, elle s’éloignait de sa question mais en même temps ça lui permettait de gagner du temps même si à la base elle ne parlait pas pour cette raison. « D’ailleurs je tenais à m’excuser pour la dernière fois… j’aurais du frapper. » Elle tordit sa bouche, Soren n’avait pas été franchement heureux par sa visite surprise et elle en avait eu pour toute la soirée d’ailleurs. Glissant ses mains dans les poches de son jeans elle haussa les épaules, voilà elle n’avait plus rien à dire et il était réellement temps pour elle de lui expliquer la raison de sa venue ici. « Ma voiture » Oui voilà c’était ça, sa voiture était parfaite pour un alibi. « Elle est en panne… elle est capricieuse en faite, et j’attends un peu avant de pouvoir la redémarrer, du coup j’ai vu votre nom sur la plaque… et je me suis dis que c’était le moment où jamais de m’excuser. » Cette explication était débile, du début à la fin et elle venait de s’en rendre compte. Sa voiture était en panne mais finalement elle allait redémarrer, ce qui était possible mais franchement un peu gros fallait l’avouer puis comme par hasard ça arrivait devant chez Dorian et elle voulait s’excuser pour quelque chose qui ne demandait pas forcement des excuses.
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Lun 16 Sep 2013 - 0:50
- Isobel & Dorian -
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Dorian était, par nature, une personne méfiante. Rien d’anormal à cela. Il avait été témoin du meurtre froid de ses deux parents - alors oui, il était une personne méfiante. Une jeune femme débarquant chez lui, sans raison (professionnelle), niait formellement le seul prétexte qu’elle aurait légitimement pu avoir? Il fronça légèrement les sourcils. Il avait vaguement perdu la capacité à penser que les personnes pouvaient a priori avoir de bonnes intentions. Ou même que le hasard pouvait bien exister, et n’être pas forcément funeste.
Elle paraissait inoffensive, pourtant. Petite, à côté de lui. Jeune. Et, surtout, elle avait l’air d’être celle des deux qui savait le moins où se mettre - même si elle était bien celle des deux qui était venue taper à la porte de l’autre. Il n’avait aucune raison de se méfier. Il s’efforçait de se le répéter: ils se trouvaient dans une petite ville, avec tout compte fait peu d’habitants, il était normal de rencontrer des gens par hasard, il était normal de tomber devant chez les gens par hasard, il était même parfois normal de toquer chez les gens un peu par hasard. D’accord. Moyennement crédible. Mais il fit l’effort de rentrer dans son jeu, cependant. Histoire de ne pas avoir l’air d’un rustre. Il n’avait pas été éduqué à apparaître comme un parfait goujat. Alors il eut un sourire. Et il glissa un compliment, quand elle s’exclama avoir cru qu’il ne saurait lui trouver la moindre qualité: «Je suis borné, suspicieux, mais pas aveugle aux dernières nouvelles.» Voilà - il s’était montré galant. Maintenant, il était légitimement en droit d’attendre des réponses quant au fait de sa présence.
Mais il y avait une chose qui lui posait problème. C’était presque une angoisse. Non seulement il avait réellement pensé cette remarque - il savait se montrer poli, mais se refusait à être hypocrite -, mais aussi une part de lui appréciait cette entorse à son quotidien, et cette même part de lui était heureuse de voir une nouvelle fois cette personne. Il ne connaissait toujours pas son nom. Mais, curieusement, leur première et unique rencontre, quoique rapide, lui avait laissé le souvenir d’un répit. Un instant de sérénité et de fascination - c’était cela, de la fascination -, dans un quotidien de remords et d’ennui. Elle n’était pas supposée réapparaître. Quelles que soient ses raisons, elle n’était pas supposée réapparaître dans sa vie. Elle était un élément de trop à l’équation déjà compliquée qu’était devenue sa vie. Il y pensait, alors qu’elle pointait justement du doigt le fait qu’il ferait peut-être mieux de suivre ses rendez-vous avec le docteur Weiss. Elle n’avait peut-être pas tord - il savait pertinemment qu’il n’était pas sorti du trou, mais pensait surtout qu’il n’en sortirait jamais. Il était résigné. Il eut un léger rire. Elle avait tout faux, quand elle présumait qu’il était celui qui faisait perdre du temps au psychiatre. La vérité était qu’il n’avait tout simplement pas eu le choix, et qu’il se serait bien passé de ces consultations. Mais bon... Il supposait que se jeter d’un toit n’était pas nécessairement le meilleur moyen d’échapper à un suivi psy. Il regarda la jeune femme droit dans les yeux, lui dit, d’un ton ferme et définitif: «Je me réserve le droit de prendre le choix de ne pas venir. Choix que je n’ai pas eu à l’origine. Pour toute information complémentaire, consultez le docteur Weiss. Votre frère a priori?» Seule information qu’il avait pu enregistrer sur elle, quand son psychiatre s’était excusé de sa présence. Tout à coup, il réalisa qu’il ne connaissait pas le prénom de son interlocutrice. Et ressentit quelque chose, comme le besoin urgent de le connaître. Besoin qu’il écarta du revers de la main. «Et vous n’avez pas dérangé grand chose. J’étais justement en pleine tentative d’écourter le rendez-vous. Vous m’avez rendu service à vrai dire.». C’était vrai! Son psychiatre avait été déstabilisé. Donc plus facilement manipulable pour obtenir la fin de la séance.
Et puis tout à coup vint enfin la justification. Oh. Voiture en panne. Comme par hasard. Mais il voulait bien lui laisser le bénéfice du doute - et puis ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de moyen évident de vérifier l’information. Il jeta un regard vers la voiture en question, un peu plus loin. Haussa un sourcil. Oui, il pouvait tout à fait s’assurer de la véracité des paroles de la jeune femme, ne serait-ce que pour s’ôter le doute d’être poursuivi par la petite soeur de son psychiatre dans un nouveau type de thérapie étrange. «Ca explique tout.» dit-il avec un léger sourire - même si ce n’était pas réellement le cas. «Je peux y jeter un oeil si vous voulez. Ce n’est vraiment pas un problème. Je ne suis pas seulement un thanatopracteur sinistre. Juste...» Il fit un geste vague, désignant la blancheur immaculée de sa chemise. «Juste laissez-moi le temps de changer ça, histoire de ne pas pourrir un instrument de travail.» Oui, sa chemise était réellement un instrument de travail - tout était dans l’impact psychologique et la mise en confiance. Et il avait réellement une certaine habitude des voitures en panne et des réparations improvisées. Il n’y avait pas si longtemps que ça, il avait retapé lui-même un corbillard après tout - même s’il avait renoncé peu après à le conduire dans la vie de tous les jours, il y avait plus discret. Et quelques années en vadrouille au Mexique, ça vous apprend au moins à vous démerder tout seul dans les situations d’urgence. Sans même attendre de réponse de la jeune femme, il fit un pas en arrière dans sa maison. Réfléchit un instant. «Vous pouvez rentrer. Pas de cadavre qui traîne, je vous jure.» Et puis, son interrogation d’il y a quelques minutes à peine lui revint en mémoire. Il tendit l’une de ses mains, avant qu’elle ne soit recouverte de cambouie. Tout du moins si elle avait dit vrai sur cette panne. «Au fait, je suis Dorian. Dorian Wade.»
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Dim 22 Sep 2013 - 22:57
I used to think that I was better alone
Borné et suspicieux, voilà deux traits de caractère qui auraient pu faire grimacer plus d’une femme mais ce n’était pas le cas d’Isobel. La jolie brune aimait les hommes compliqués, à croire qu’elle ne cherchait qu’une chose : se compliquer la vie. Elle n’aimait pas les hommes lisses qui du coup lui semblait ennuyeux. C’était le cas pour ses amis comme ses petits amis, qu’importe sa relation avec l’homme en question elle avait besoin d’un homme hors norme. Dorian était donc méfiant, c’était important à savoir car ça lui permettait de comprendre un peu mieux le jeune homme. Isobel ne pouvait pas le deviner, même si il semblait en effet méfiant mais c’était compréhensible et elle aurait eu la même réaction si elle avait ouvert sa porte d’entrée et l’avait découvert derrière celle-ci. En y repensant elle se rendait compte de sa folie passagère, elle aurait peut être du attendre, attendre un coup du destin ! Ils ne semblaient pas avoir beaucoup de points communs, elle n’était pas vraiment bornée à part de temps à autre comme n’importe quel humain sur terre et elle n’était pas du tout suspicieuse mais n’était pas non plus la fille la plus naïve au monde. Isobel ne se faisait pas souvent avoir, elle était du genre à se fier à son instinct et à marcher au feeling. Si ça ne passait pas avec une personne, elle ne cherchait pas plus loin et l’oublier rapidement.
Plissant ses yeux elle observa cet homme qui venait de prendre la parole sur un ton qui se voulait ferme tandis qu’il ne quittait pas son regard. La suite était aussi intéressante, il était étrange, réellement étrange mais dans le bon sens, en tout cas pour la jolie brune. Il ne semblait pas être facile, en tant que patient. Il se réservait le droit de ne pas venir à un rendez-vous, c’était son choix contrairement au fait qu’il devait suivre les séances avec Soren. Il éveillait la curiosité de la jolie brune, pourquoi être obligé d’assister à ces séances ? Isobel ne comptait pas lui demander, elle n’était pas ainsi et surtout c’était très intime. S’il consultait Soren de façon obligatoire, il était clair que c’était pour quelque chose d’important voir de grave et elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’il avait vécu. Il avait du être marqué, c’était peut être ça la raison de ses séances. « Oui c’est mon frère, ça se voit… peut être pas au premier coup d'oeil ! » Elle haussa les épaules. « Je ne demanderais rien à Soren, ça ne regarde que vous et mon frère… et puis c’est une vraie tombe, il ne dirait rien même sous la torture. » Elle sourit, s’imaginant alors torturer son aîné. Pauvre Soren avec une sœur pareille il avait intérêt à avoir une bonne santé, elle était épuisante ! Son sourire s’allongea face aux paroles de Dorian, heureuse de savoir qu’au final elle lui avait rendu service. « C’est vrai ? Me voilà rassuré alors, une chance que ça soit tombé sur vous! J’imagine que d’autres n’auraient pas apprécié… ceux qui adorent raconter leur vie à un inconnu. » Elle leva les yeux au ciel, Isobel comprenait l’utilité d’un psy et tout ce que ça pouvait apporter aux gens mais elle s’imaginait assez mal allongée sur un canapé ou assise dans un fauteuil à raconter ses souvenirs d’enfance et son adolescence le tout en pleurant !
La voiture, pourquoi utiliser la voiture comme excuse ? Isobel sentait que cette excuse allait rapidement lui faire défaut, elle était toujours très nulle pour mentir et inventer des mensonges. Il y avait toujours quelque chose chez elle qui pouvait la trahir surtout pour ses proches qui la connaissaient très bien. Quand il haussa un sourcil elle l’observa, tournant la tête sur le côté pour poser son regard sur sa voiture s’en voulant déjà de la faire passer pour une vieille voiture capricieuse qui tombe en panne. Sa Chevrolet était un vrai petit bijou ! Reposant son regard sur Dorian, elle fut soulagée lorsqu’il affirma que ça expliquait tout. C’était parfait, ça lui convenait et elle avait l’air moins bête soudainement sauf que… ce n’était pas si parfait que cela puisqu’il reprit la parole et qu’elle du prendre sur elle pour ne pas écarquiller les yeux face à sa proposition. Il voulait y jeter un œil, ah non certainement pas ! Ca ne semblait pas le déranger ce qui n’était pas le cas d’Isobel, il allait rapidement constater que tout allait bien et elle allait passer pour une idiote. Voilà qu’il lui indiquait à présent qu’il allait se changer, elle était foutu c’était officiel. La situation n’y prêtait pas pourtant la jolie brune oubliait de lui répondre et parti dans ses pensées l’imaginant alors dans un tee-shirt tâché d’huile et cambouis… étrangement elle avait beaucoup de mal à l’imaginer ainsi, il semblait tellement impeccable au point qu’on aurait du mal à poser ses mains sur lui de peur de le salir ou froisser. Sortant de ses pensées alors qu’il faisait un pas en arrière elle prit conscience de son silence, merde il allait réellement se changer ! Il l’invitait à entrer et ça remarque fit sourire Isobel qui ne prit pas le temps de réfléchir à sa réponse. « J’aime les cadavres ça ne m’aurait pas dérangé ! » Elle passa une main dans ses cheveux se rendant compte que sa phrase était quelque peu étrange, elle reprit la parole. « J’en côtoie également tous les jours. » La jeune femme préférait préciser ce petit détail avant qu’il ne la prenne pour une meurtrière ou personne du même genre. Baissant son regard observant cette main tendue vers elle avant de s’en saisir pour la serrer et relever son regard tout en se présentant. « Enchanté Dorian… je suis Isobel… Weiss, évidemment. » Elle aurait pu être mariée mais ce n’était pas le cas et ça lui semblait bien plus évident d’être célibataire que mariée. Le mariage n’était pas dans ses priorités, elle n’y avait jamais réellement pensé à vrai dire. Isobel avait oublié tout ce qui était en train de se passer, elle avait zappé la voiture soit disant en panne qui ne l’était pas et Dorian prêt à se changer pour aller jeter un coup d’œil. « Laissez tomber pour ma voiture… elle a juste besoin de refroidir un peu, d’ici quelques minutes elle sera comme neuve. » Elle lui adressa un sourire, elle allait finir par se jeter à ses pieds et l’implorer de rester à sa place sans bouger.
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Lun 23 Sep 2013 - 21:44
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Pendant qu’elle parlait, il observait la jeune femme. Il aimait observer. Déceler chaque infime détail - comprendre tout ce qui pouvait être compris avant que le moindre mot ne soit prononcé. C’était une habitude qu’il avait prise, un moyen comme un autre de ne plus jamais, jamais être surpris. Il savait qu’il pouvait impressionner ainsi, à fixer les gens ainsi, avec des yeux beaucoup trop bleus et beaucoup trop perçants. Mais il en avait besoin. Et au moins cela lui permit d’avoir un léger rire, lorsque Isobel souligna que oui, elle était bien la soeur de son psychiatre et que non, cela ne se voyait pas nécessairement. Peut-être le regard. Pour le reste, non - elle semblait dégager une spontanéité, voire une impulsivité que l’aspect professionnel de son frère aîné ne lui avait pas laissé déceler. Peut-être qu’elle serait beaucoup plus drôle comme psychiatre. Elle répondrait à ses provocations, à ses tentatives constantes de pousser à bout. Mais voilà. Ce n’était pas le cas.
Il se demanda brièvement quelle serait sa réaction si elle apprenait pourquoi il était contraint et forcé de suivre des séances avec le docteur Weiss. Elle partirait probablement en courant. Ou alors elle prendrait pitié de lui et le traiterait comme un marmot en mal d’amour - oh, pitié, non. Mais il ne cracherait pas le morceau de sitôt. Non, on n’annonçait pas aux gens que l’on était plus ou moins responsable de la mort de ses deux parents et que l’on s’était jeté d’un toit, entre une remarque sur le temps qu’il faisait et deux, trois questions sur le menu de ce soir. Et Soren Weiss, en bon psychiatre, ne romprait jamais son secret professionnel. Une partie de lui était soulagée. D’abord parce qu’il n’aimait pas en parler. Ensuite parce qu’elle lui donnait l’occasion d’être une personne normale, en ignorant son secret. Non. Il n’était pas de ceux qui adorent raconter leur vie à des inconnus. «Bien. Vous venez de décrire tout ce que je ne suis pas. Maintenant, si vous pouviez me faire le plaisir de transmettre l’information à votre frère, je vous devrais une reconnaissance éternelle.» Traduction: libérez-moi, libérez-moi, ou je risque de faire manger son canapé en cuir à mon psy prochainement. Quoique non. C’était sensiblement trop violent pour lui. Et puis à bien y réfléchir, il savait que ça serait stérile. S’il se débarrassait du grand frère de la jeune femme... il serait tout simplement contraint de poursuive sa thérapie avec quelqu’un d’autre. Et mine de rien,
Apparemment, sa tentative de vérifier l’alibi de la jeune femme était en train de tomber à l’eau. Ou peut-être qu’elle n’avait même plus lieu d’être, à en juger l’air de stupéfaction qui s’était dessiné sur son visage quand il lui avait proposé son aide. Oh. La situation devenait de plus en plus louche, et donc de plus en plus intéressante. Mais elle ne l’avait pas traqué sur son passé, ni chercher à savoir si oui ou non il souffrait d’un quelconque complexe du martyr ou avait par le passé vécu un traumatisme par rapport à sa mère, son père, son chien ou son furet - donc il pouvait au moins en déduire qu’elle n’était pas un sbire à la solde du grand méchant Docteur Weiss. C’était ce qu’il craignait principalement. Ca, et qu’elle tente de le tuer - pas d’arme en vue a priori. Alors il rentra dans le jeu. Il eut un léger sourire, et porta sa main à un premier bouton de sa chemise pour le défaire tout en continuant avec l’air le plus naturel du monde: «Sûre de ça? J’ai retapé des voitures plus jeune. Enfin pas des voitures. Un corbillard. C’est pas tout à fait normal de tomber en panne à chaque surchauffe non plus.» La pauvre. Elle avait l’air sur le point de craquer. Elle s’était rattrapée habilement - mais il sentait quelque part qu’elle ne lui avait pas dit toute la vérité. Et comme il aimait pousser les gens à bout, son psychiatre en étant témoin... Il continua sur sa lancée de déboutonnage de chemise, tout en tournant les talons pour aller rapidement s’emparer d’un t-shirt dans sa chambre. De l’autre pièce, il continuait: «Vous côtoyez des cadavres? En morgue? Ou vous faites le même boulot que moi et vous êtes ici pour faire de l’espionnage industriel?» Ca expliquerait tout cela dit. Mais il y croyait moyennement. Il l’aurait su, après tout.
Il reparut dans la pièce quelques secondes plus tard, chemise troquée contre un simple t-shirt hérité de sa virée mexicaine. Elle n’avait pas bougé du centre de la pièce. Il s’appuya contre le mur du couloir, négligemment, et planta à nouveau son regard dans celui de la jeune femme. Une part de lui, qu’il avait presque oublié, ne put s’empêcher de noter qu’elle aussi avait les yeux bleus et d’apprécier cette donnée - il la chassa du revers de la main, pour reprendre sereinement: «Maintenant, vous pouvez vous installer et je peux vous offrir quelque chose à boire en attendant que je jette un oeil à votre voiture et éventuellement que je vous répare ça.» Il y eut un temps de silence, pendant lequel il passa une main dans ses lourdes boucles brunes. Il scrutait toujours la moindre expression du visage de Isobel Weiss. Et puis, avec un très léger sourire, peut-être un peu sarcastique, il ajouta: «Ou alors vous pouvez me dire la vraie raison pour laquelle vous êtes ici, et vous pourrez quand même vous installer, je vous offrirai quand même quelque chose à boire, et selon on pourra éventuellement discuter. Non?» Il pencha un peu la tête, jusqu’à ce que elle aussi se retrouve appuyée contre le mur. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Peut-être qu’il espérait, quelque part, qu’elle ait eu le même sentiment de familiarité et de lien immédiat qu’il avait eu lorsqu’ils s’étaient croisés dans le cabinet du psychiatre. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Il ne savait pas trop pourquoi il pensait à tout cela. Mais le fait était qu’elle était là. Et qu’elle le changeait du cocon de solitude qu’il s’était construit.
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Ven 27 Sep 2013 - 22:30
I used to think that I was better alone
Les trois enfants de la famille Weiss ne se ressemblaient pas des masses, c’était à se demander si ils n’avaient pas été adopté où que leur mère n’avait pas été infidèle. Soren, le premier de la fratrie était le plus petit des trois au niveau de la taille. Il était le plus sérieux, le plus posé. Toujours présent pour les deux derniers, il avait été un pilier dans cette famille surtout lorsqu’ils avaient perdu leurs deux parents. Quand les parents Weiss étaient décédés il avait pris ce rôle, ou peut être bien que Devon et Isobel lui avaient imposé ce choix. Le second de la famille, Devon, était un vrai playboy, il aurait pu être mannequin. Instable, touche à tout et impulsif. C’était ce qui le caractérisait le plus. Isobel était donc la dernière, comme le second ce qui était le plus frappant chez elle était sa beauté, bien souvent les gens s’arrêtaient d’ailleurs à son physique ne pensant pas que derrière ses courbes, son beau regard et son grand sourire se cachait une fille intelligente ! Isobel était indépendante, elle avait toujours eu ce besoin de voyager, de rencontrer des gens et pourtant elle était attachée à sa famille, à ses deux frères et elle avait besoin de savoir qu’ils seraient toujours là pour elle. Aujourd’hui elle ne pouvait que compter sur Soren, il devait donc la supporter parce qu’elle refusait de lui laisser ne serait-ce qu’une journée de répit. La jolie brune n’était pas très sentiment, déclaration et autre connerie du genre, son frère le savait et cette présence ou étouffement quotidien était sa façon à elle de lui faire comprendre qu’elle avait besoin de l’avoir à ses côtés, qu’aujourd’hui il n’était plus que tous les deux. Ça ne l’étonnait donc pas qu’il ne soit pas sûr qu’elle soit la sœur de Soren, elle aurait pu être n’importe qui !
Pourquoi était-il suivi par Soren ? Pourquoi avait-il besoin de séance ? Elle s’en moquait. Ce n’était pas que ça ne l’intéressait pas, c’était plutôt que ça ne la regardait pas surtout qu’ils ne se connaissaient pas. Et même si ça avait été le cas, même si c’était un ami de longue date elle ne se montrerait pas curieuse. S’il était un ami, ou quelqu’un qui comptait pour elle Isobel lui aurait juste rappelé qu’elle était là, n’importe quand et que sa porte serait toujours ouverte. Peut être qu’elle finirait par lui dire une telle chose, si leur relation évoluait. « Rien que cela ? Ca devient intéressant… je lui glisserais quelques mots à ce sujet ! » Isobel ne plaisantait pas, elle était tout à fait capable de dire à son aîné qu’il serait bon d’arrêter les séances avec Dorian. Bien sûr ça ne changerait pas grand-chose, elle n’avait pas de poids face à ce métier qu’il vénérait plus que tout mais au moins ça serait dit. Une chose était sûre il ne semblait pas être très heureux à l’idée de devoir suivre des séances avec docteur Weiss. Il n’était donc pas là de son plein gré ! Comme tout être humain qui se respecte, la jolie brune se demandait ce qui avait bien pu se passer pour qu’il atterrisse dans ce canapé.
Portant son regard sur la main du jeune homme qui se posait sur le haut de sa chemise, il déboutonna un premier bouton. Elle allait avoir le droit à un strip-tease pour leur seconde rencontre, et bah dis donc ! Arquant un sourcil alors qu’elle reposait son regard dans le sien, elle resta très bête. Ce garçon avait réponse à tout et elle se retrouvait dans une situation délicate. Comment lui avouer à présent qu’elle avait menti, que sa voiture allait parfaitement bien et qu’il n’était pas nécessaire de retirer cette chemise… « Elle n'est pas récente. » Essayant de trouver une excuse comme une autre à cette surchauffe. Observant Dorian quitter la pièce pour aller ailleurs, sûrement se changer en toute intimité. Elle posa son regard sur la pièce, la décoration, les objets tentant de comprendre qui il était. Les cadavres, une passion comme une autre ! Isobel faisait fuir beaucoup de monde lorsqu’elle entamait ce sujet, à vrai dire la plupart des gens avaient peur de la mort et donc des cadavres. Ils étaient gênés par ce genre de discussion, comme ci c’était interdit ou mal de parler de ces choses là. Isobel ne voyait pas où était le mal, après tout, tout le monde finissait un jour où l’autre entre quatre planches où au dessus d’une cheminée. « De l’espionnage industriel sur des cadavres ? Vous êtes pire que moi ! » On disait souvent d’Isobel qu’elle avait des idées assez étranges mais alors lui n’était vraiment pas mieux. « Je suis Antropologue… oh je sais ce que vous vous dites, elle a pas du tout le physique pour ça ! » Elle savait ce que pensaient les gens généralement, alors autant le dire de suite. Il réapparut, un tee-shirt sur le corps ce qui le changeait, ça ne lui donnait pas la même allure pourtant il avait toujours ce charisme assez unique. Il prit appui contre un mur, elle glissa ses mains à nouveau dans ses poches sentant que quelque chose n’allait pas, si il voulait vraiment vérifier la voiture il serait déjà vers la porte non ? Il prit la parole, lui indiquant qu’elle pouvait s’installer et qu’il pouvait lui offrir un verre pendant qu’il allait tenter de réparer sa voiture. Il allait réellement s’occuper de sa voiture ce qui était finalement bien pire que ce qu’elle venait d’imaginer, au final elle le préférait contre le mur que dehors ! Si il disait vrai, qu’il s’y connaissait réellement dés l’ouverture du capot il comprendrait que tout allait bien. Il bidouillerait peut être un peu voulant chercher une raison à cette soit disant panne avant de comprendre qu’elle s’était moqué de lui ouvertement. Il l’observait, chose qu’elle n’appréciait pas vraiment surtout de la part d’un inconnu. De plus Isobel sentait bien qu’il était bien plus intelligent qu’on ne pouvait le croire, il l’observait depuis le début et elle aussi était capable de remarquer ce genre de détail. Puis vint le sourire, un sourire qui l’inquiétait même si elle ne le connaissait pas elle comprit que la situation allait vite changer pour elle. Et merde. Ce fut la pensée qui la traversa alors qu’il venait de prendre la parole. C’était officiel, il était vraiment intelligent et il n’était pas du tout du genre à prendre quatre chemins. Dorian l’avait joué fine et franchement rien que pour cela elle voulait bien l’applaudir. Observant le thanatopracteur pencher sa tête jusqu’au mur elle ne put s’empêcher de penser qu’il était beau garçon… ce n’était pourtant pas le moment pour cela, et elle passa une main dans ses cheveux tentant de revenir à la réalité. « J’avoue… ma voiture va très bien et je ne suis pas arrivé devant chez vous par hasard. » Isobel n’était pas quelqu’un qui avait du mal en général avec la franchise, elle était capable de dire les choses qui à passer pour une idiote ce qui serait d’ailleurs le cas après sa révélation. « Je… je ne sais pas comment vous dire ce que j’ai à dire sans que vous ne preniez peur… depuis notre première rencontre, qui fut très courte, je pense à vous… ne croyez pas que je suis une psychopathe surtout ! » La jolie brune avait l’impression de s’emmêler les pinceaux, en tout cas elle en était pas loin. « Je marche au feeling, je suis mon intuition et je ne crois pas que les choses arrivent par hasard… Depuis que je vous aie vu, je pense à vous… je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas la réponse à tout ceci mais je voulais en avoir le cœur net alors je suis venue vous voir… Mais encore une fois, n’ayez pas peur, je ne suis pas folle ! »
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Sujet: Re: I used to think that I was better alone. Lun 30 Sep 2013 - 0:14
- Isobel & Dorian -
I'M TALKIN' BOUT BLUE EYES, WHAT'S THE MATTER, BLUE EYES, WHAT'S THE MATTER, SO BLIND, WHAT'S THE MATTER, BLUE EYES, WHAT'S THE MATTER WITH YOU? YOUR HEART GOT BROKEN ON THE UNDERGROUND, GO FIND YOUR SPIRIT IN A LOST AND FOUND. OH I'VE BEEN WATCHING HOW YOU BEHAVE, NOT MUCH LIKE A LOVER, MORE LIKE A SLAVE
Depuis le premier instant, ils n’avaient eu de cesse de parler du Docteur Weiss. C’était logique après tout - il était le seul lien qu’ils avaient a priori, la seule chose en commun entre leurs deux vies. A part les cadavres. Mais il doutait véritablement que son psychiatre soit au courant de cette visite. Il savait peu de choses sur lui - mais il semblait un homme intelligent, assez intelligent pour ne pas laisser sa petite soeur rencontrer quelqu’un qu’il jugeait probablement dangereux. Un homme qui avait tout perdu, et en avait suffisamment conscience pour attenter à sa propre vie - et ce d’une façon qui était loin d’être délicate. Non, le docteur Weiss n’avait probablement aucune idée de cette visite. Et peut-être même qu’il serait furieux. Mais, ma foi, ce n’était pas le seul évènement de sa vie qu’il tiendrait secret - il serait discret. Il eut un léger sourire. «Non, je ne pense pas que vous lui glisserez quelques mots à ce sujet. Monsieur est un professionnel. Il ne vous aurait pas laissé venir me voir.» Il passa à nouveau une main dans ses cheveux, comme un tic nerveux, alors qu’il l’écoutait toujours parler. Répondre à sa question, à sa remarque sur l’espionnage industriel. Une anthropologue? Il ne put s’empêcher de la jauger du regard, de haut en bas, de bas en haut. Il avait fait des travaux d’anthropologie, en espèce de semi-amateur, quand il était encore au Mexique. En simple passionné. Alors il en avait rencontré, des anthropologues. Il eut un rire, inopiné, lui qui riait peu. «Vraiment? Effectivement, vous n’avez rien à voir avec ceux que j’ai pu croiser. Ou alors vous cachez très bien vos rides, vos cheveux blancs, vos vêtements poussiéreux.» Et puis, presque immédiatement, il se renfrogna. Il ne savait toujours pas ce qu’elle faisait ici. Ce qu’elle lui voulait. Toutes ses tentatives de deviner la vérité s’étaient avérées infructueuses - il détestait ça. Et pourtant, elle trouvait des moyens de l’atteindre. Des remarques qui lui faisaient malgré lui baisser sa garde, oublier son habituelle armure de méfiance, jusqu’à le faire rire. Ce n’était pas normal. Ca l’avait été - mais ce n’était plus normal. Plus aujourd’hui qu’il avait tout perdu, et vivait dans un méandre de remords.
Il avait pris cette décision absurde, quand il s’était réveillé vivant dans son lit d’hôpital. Celle de rester seul. Comme pour purger une peine, comme pour se punir d’avoir été incapable d’éviter le pire. Il avait simplement décidé de rester en retrait, puisque de toutes façons tout lui paraissait un peu absurde, un peu fou, terriblement dangereux depuis le jour où tout avait changé. Mais cette femme, elle n’avait pas le droit de venir le sortir ainsi, de force, de cette espèce de vie d’ermite. Il s’y était fait. Il n’était pas heureux, mais il avait tout ce dont il avait besoin pour attendre simplement que le temps passe.
Il avait oublié ce que c’était, de rire. Il ne savait plus s’il devait s’en réjouir ou pas. Quelque part il y avait ce besoin humain, terriblement humain et normal de se réchauffer le coeur, un peu, parfois. De l’autre il y avait les restes de l’angoisse. Le deuil qui se prolonge. Alors il détourna simplement le regard. Attendit de savoir pourquoi elle était là. Il avait ce besoin profond de rationalité, de raisons. Un moyen comme un autre de ne plus avoir peur.
Mais voilà, il n’y avait pas de raison. Pas de raison valable en tous cas. Il la regardait, un peu incrédule, la tête toujours appuyée sur le mur. Elle avait un petit peu l’air d’une psychopathe, oui. Mais ce qu’il retenait surtout, c’était que la plupart des gens auraient continué à mentir après sa question. Ils auraient cherché d’autres excuses, un moyen quelconque de se défiler, voire même auraient pris la porte directement pour ne pas avoir à avouer qu’il n’y avait simplement... aucune raison valable. Il poussa un long soupir. Mais il souriait, toujours, très légèrement. Il ne savait pas quoi dire. Simplement, il ne savait pas quoi répondre. Elle semblait inoffensive. Il était à peu près certain qu’elle ne portait aucune arme sur lui. Il ne pouvait plus nier, pas après cette accumulation de tourments intérieurs, qu’il se trouvait un peu dans la même position par rapport à elle. Mais il ne savait pas quoi dire. Alors il se redressa brutalement, et traversa, muet, la pièce pour atteindre la cuisine ouverte.
Il en ressortit quelques secondes plus tard avec deux verres calés entre de longs doigts, une bouteille de vin, un tire bouchon, qu’il posa sur la table basse. Puis il se laissa tomber dans l’un des grands fauteuils, et la regarda, a priori un peu perplexe, toujours là où il l’avait abandonnée. Il soupira. Eut à nouveau ce rire, très léger, qu’il ne se connaissait même plus. Il releva les yeux vers elle, les mains jointes sous son menton, les coudes appuyés sur les genoux. «J’avais dit que si vous me donniez la vraie raison pour laquelle vous êtes ici, je vous offrirai quand même quelque chose à boire. Eventuellement.» Il défit ses mains, et entreprit de retirer le bouchon de la bouteille de vin. Sur le même ton égal, il continuait cependant à parler en remplissant les deux verres: «Vous me faites vaguement peur, mais au moins vous êtes sincère. Et même si je me suis changé pour rien... Je suis pas rancunier.» Et puis il ne pouvait pas juger. Il était en théorie celui des deux qui se rapprochait le plus de la définition du dangereux psychopathe - enfin, il était celui des deux qui était en thérapie forcé avec un psychiatre. Et il n’avait pas envie de la voir partir. C’était stupide. Il n’avait pas envie qu’elle le laisse seul. Tout à coup, il capta l’ironie de la situation, et détourna un instant la tête. Le Docteur Weiss aurait très probablement être furieusement jaloux de sa soeur en cet instant, lui qui luttait depuis des semaines et des semaines pour lui donner suffisamment conscience pour entrer un tant soit peu dans son intimité. Tant pis pour lui. Il n’avait qu’à être une jolie femme. «Et je vous jure que le vin n’est pas empoisonné, ce n’est pas pour des pulsions meurtrières que je suis suivi par votre frère.»
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I used to think that I was better alone.
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