Sujet: Mon tiroir, mes affaires, mon passé Ven 12 Juil 2013 - 15:05
Intoxicating Words
Un être parmi des milliards d’autres, je recherche une place, MA place à moi dans ce monde de fous. Des mots gribouillés sur un bout de papier froissé, décidément je prends aussi bien soin de mes affaires que de ma santé...
Je pense que j’avais 16 ans quand j’avais écrit ce bout de papier, je me rappelle que mes parents m’avaient demandé de choisir, comme si on savait à 16 ans si on voulait rester en Inde ou partir en Angleterre, comme si à 16 ans on savait si on pouvait savoir si on préférait son papa ou sa maman. Je n’ai jamais compris pourquoi le fait d’aimer un de mes parents devaient nécessairement engendrer de faire souffrir l’autre et malgré toutes ces années je ne le comprends toujours pas. Je l’avais vue ma mère, cette femme forte qui pouvait survivre à n’importe quelle catastrophe sans même trembler, je l’ai vue pleurer, la première fois de toute ma vie et pourtant je l’ai pris cet avion pour l’Angleterre et j’ai choisi mon père. Je n’avais que 16 ans et malgré la distance je me sentais plus proche de ma mère plus que jamais, mon père, ses paroles, il ne me parlait que d’elle, nuit et jour, il l’aimait tellement. Ma mère au contraire, restait silencieuse quand je lui demandai de décrire mon père, son silence m’effrayait mais malgré ceci je suis allée à sa rencontre. J’inondais ma mère de lettres, j’y notais le moindre de mes problèmes, tout y passait, de mon ongle qui s’était cassé parce que j’ai fait tombé un dictionnaire sur ma main jusqu’au méchant garçon qui se moquait de mon accent à l’école. Mais elle, elle me parlait très peu d’elle, elle décrivait surtout le voisinage, mes anciens amis, ceux qui se mariaient, y en a même qui ont des enfants je pense... Je sais très bien la question que cachaient ses heureuses nouvelles, elle me demandait implicitement si j’avais quelqu’un dans ma vie. C’est vrai que de partir à 16 ans n’était pas vraiment adéquat parce que je quittais la seule femme à laquelle je me confiais. J’évitais ce sujet dans mes lettres, avec mon père, dans la vie et ici aussi je pense... Je sais, je sais un journal intime c’est fait pour se confier mais je ne pense pas que papier et moi on se connaît assez bien pour parler de ce genre de sujet... Sorry, dear Diary !