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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Dim 3 Aoû 2014 - 21:20 | |
| Clairement, elle était tombé sur un mec aussi barré qu'elle, ce qui promettait de rendre les choses de plus en plus intéressantes. Et c'était bel et bien le cas : les choses étaient de plus en plus intéressantes. Ils se connaissaient à peine, voire pas du tout, au final, mais c'était comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ils s'étaient bien trouvés, pouvait-on dire. Voilà maintenant qu'elle jouait sur ce regard qu'il lui avait lancé quelques minutes plus tôt. Oui, Ally avait un potentiel de sexiness assez hors du commun, surtout lorsqu'il était amplifié par une chips innocente venue se loger dans son décolleté... « Mmmh, chais paaaas. Une fois, j'ai vu une chips en string dans une vidéo, et c'était pas mal aussi, dans le genre Sexy avec des chips. » Mmh, bon. La blondinette venait de déchanter, et son visage se ferma aussitôt. Il ne fallait jamais dire quelque chose comme ça à une fille qui se croyait au summum de son potentiel attractif. C'était presque pire que si on lui avait rit au nez. « Tant pis pour toi, c'est toi qui y perds au change. Je suis sûre que t'auras bavé devant mes seins. » L'air boudeur, elle avait détourné son regard, réellement vexée. Oui, Ally était toujours sexy, même lorsqu'elle mettait de la sauce soja partout en mangeant des sushis ou qu'elle faisait caca des paillettes de princesse. Ally Fleming était toujours sexy, c'était une règle métaphysique démontrée par Einstein, voilà tout. Et lui, cet inconnu, n'y connaissait rien, c'est tout. Lui rigolait, mais ce n'était vraiment pas marrant. Elle allait récupérer la garde complète du chat, si ça continuait comme ça.
Mais, au final, une Ally boudeuse, ça ne dure jamais bien longtemps. Elle avait passé l'éponge bien rapidement, et la voilà qui riait à nouveau. Elle récupérait les autres chips qui s'étaient cachées dans sa chevelure. Encore une vision assez sexy, avouez-le. Mais rien ne se perd, tout se transforme, ces conneries-là. Et là, des chips perdues dans ses cheveux se transformaient en aliment encore potable -et miam miam, des chips, elle n'en refusait jamais, un peu comme des sushis. Et la réflexion de l'inconnu la surprit autant qu'elle fut d'accord avec. Chips, le nom parfait pour ce chat. Par contre, ce serait vraiment bête qu'il ait un réel propriétaire et donc un réel nom -mais ça en ferait aussi un chat un brin parasite et sacrément opportuniste. Ceci dit, c'était tout à fait le genre de la bête, à laquelle Ally avait toujours trouvé un air vicieux. Il la fixait parfois sans raison, d'un regard presque menaçant, et elle l'avait déjà surpris à la regarder pendant qu'elle prenait sa douche. Chips était donc un chat vicieux ET pervers. Quoi de mieux que l'inconnu et elle pour s'occuper de l'animal... Ils s'étaient bien trouvés, tous les trois, en fin de compte. Mais avec ce que Günther venait de lui dire, lui n'était pas prêt de pouvoir l'admirer nue sous sa douche -avec la classe de quelqu'un qui s'est mis du shampooing dans les yeux et a respiré de la mousse. Bref, c'était donc Chips qui avait cette exclusivité. D'ailleurs, elle se demandait bien si c'était un mâle ou une femelle, mais le prénom collait pour les deux cas. Ally s'était donc levée précipitamment pour apprendre la nouvelle à l'animal qui, lui, semblait s'en foutre comme du prénom de la dernière souris qu'il avait mangée -pas Mickey, s'il vous plait, pas Mickey... Mais il fallait bien lui apprendre son nom, au chat, pour qu'il puisse se reconnaitre quand on l’appellerait ou qu'on l'engueulerait, non ? Chips avait pris la fuite, se réfugiant du côté de l'inconnu, pour lequel il semblait donc montrer une préférence. « Sur tous les habitants, il a fallu que tu tombes sur les deux personnes les plus timbrées d'Huntington Beach. T'es vraiment pas gâté mon gros loup ! On aurait dû t'appeler Murphy, en fait. » Et lui, il l'écoutait. Fronçant les sourcils, Ally grommela : « On peut toujours l'appeler Chips Murphy, ça fait un vrai nom, comme ça. » Mais en vrai, elle se sentait détestée des deux côtés. Chips Murphy, l'enfant qui détestait sa mère et partait se réfugier aux côtés de son père qui, lui, était en mauvais termes avec sa femme, qui était donc Ally. La famille bien brisée. Mouarf.
Elle retrouva cependant bien vite le sourire en surprenant l'air gaga de Günther. Elle n'allait pas rater cette occasion, ah, non, il n'en était pas question. « Ohhh, c'est mignon », commença-t-elle, l'air attendri, « le papa qui s'émeut devant son petiiiiit... Papa Murphy ! » Oui, elle était restée dans son trip, mais il n'était pas nécessaire de préciser que ça ferait d'elle maman Murphy. Quelle mère ne connaitrait même pas le sexe de son petit... Et puis, pour continuer dans le glauque, quel petit materait sa mère sous la douche... Aussi bien foutue soit-elle. L'air de rien, Ally était pourtant déjà passée à autre chose, puisque le mystère demeurait sur un point... Quel était le réel prénom de Günther ? Le regardant très sérieusement, elle s'était approchée de lui pour s'assoir sur l'accoudoir du canapé, juste à côté de lui. « Quoi, j'ai un chips sur le nez moi aussi ? Pas toi, Chips, hein » demanda-t-elle surpris, en jetant un coup d’œil à Chips. « Non, sinon j'en aurais déjà fait une bouchée. » Et elle embraya sur sa question. Pourtant, lui ne semblait pas le prendre sur le même ton. « On se moque pas des prénoms, c'est pas gentil. Du tout. C'est même très méchant. » Arquant un sourcil, Ally cria presque victoire. « Ah, j'ai touché un point sensible ! Choucroute, alors ? Tes parents ont pas été cools j'avoue... » Sa compassion s’éclipsa dès que Choucroute reprit la parole. « C'est booon, relaaaaax, j'm'en fous que tu sois une connasse qui dénigre les gens pour rien et perpétue les traditions cruelles des gamins des cours de récré. Mais compte pas sur moi pour cracher le morceau... Tu vas devoir deviner. » Mmh. « Tu m'as traitée de connasse ? Mais tu t'es vu, espèce de... de... choucroute périmée ? » Elle lui donna un coup dans l'épaule -un coup assez important pour qu'elle perde l'équilibre et manque de s'éjecter du canapé. Elle contrebalança du mieux qu'elle pouvait tandis que Choucroute continuait sur un ton de défi. « Ecoute bien : c'est en cinq lettres, et toutes les lettres qui le composent sont dans le mot "éthanol". Un indice : il y a deux fois la même. Tu as trois chance. Si tu trouves pas, tu me donnes ton prénom ET le nom de la personne qui t'a rendu aussi aigrie, parce que tu trompes personne avec tes grands airs, je suis sûr que dans ton histoire, y'a une méchante fille ou un méchant garçon qui te tirait les cheveux à la maternelle. Et si tu trouves... Et bien, je veux bien faire tout ce que tu veux. » Lourdement et malgré elle, Ally venait de glisser sur lui, et, l'air de rien, le poussa sur le côté, dans le genre -je maitrise totalement, c'est toi qui déranges. Pour autant, elle n'avait rien loupé du défi qu'il venait de lancer. « Ethanol, tu m'étonnes, hinhin, ça colle bien au personnage, t'as été bercé trop près du mur toi... » S'avachissant dans le canapé, Ally fit brièvement mine de s'intéresser à la série qui continuait son petit bonhomme de chemin sur l'écran de télé. « Tu me demandes de réfléchir, mais j'accepte. » L'air malicieux, voire coquin, Ally se pencha vers lui, et même sur lui... Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et elle le fixait avec une intensité qui lui fit presque oublier ce pour quoi elle jouait ce jeu. Elle avait plongé sa main dans la poche du jeune homme, pour en sortir son portefeuille. Elle se releva aussitôt et courut à une vitesse folle jusque... heu, visiblement, les toilettes, où elle s'enferma aussitôt à clés. Elle vida le portefeuille par terre et sa première réaction fut de hurler à travers la porte : « Wah, t'es aussi pauvre que moi, à se demander comment on arrive à garder Chips Murphy en vie ! » Et enfin, elle attaqua le plus intéressant. Les pièces d'identité... Avec un sourire ravi, elle ouvrir doucement la porte pour faire face au jeune homme et lui tendit son portefeuille et tout ce qu'elle en avait sorti. « Enchantée, Nolan Buckley... Et je te félicite de prévoir toutes les situations possibles. Enfin, cool, la capote, quoi. » Avec un clin d’œil, elle retourna à nouveau au salon, s'adossant négligemment contre un mur. « J'ai gagné quoiiii ? » Elle marqua une pause et ajouta : « A mon tour de te faire réfléchir, et au lieu de te donner ta punition si jamais tu perds, je te dis tout de suite ce que tu gagnes si tu trouves mon prénom, mais en deux fois. Parce que je vise l'excellence pour toi, Choucroute Buckley. Alors si jamais tu trouves mon prénom, je te montre mes seins. » Elle ne comptait pas lui donner d'indices, et, fort heureusement pour elle, elle n'avait pas lâché son sac, qu'elle tenait fermement contre elle.
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Ven 8 Aoû 2014 - 21:03 | |
| Loin de moi l'idée de lui dire ouvertement que je ne la trouvais pas sexy... Pourtant, c'était ce qui été sorti de ma bouche, et, sachez-le, c'était un mensonge éhonté. Mais c'était sa faute, aussi, avec son naturel déconcertant et ses phrases alambiquées parfois un brin vexante. Elle me poussait à dire des conneries, et celle là ne serait sûrement pas la plus grosse - comme ma b... HRM, bref. Sa présence avait la fâcheuse tendance de faire ressortir mes plus mauvais côtés. Mon ironie grinçante, mon caractère provocateur ainsi qu'un brin manipulateur, et aussi ce brin de machiavélisme qui parfois prenait le dessus sur mon comportement, comme en témoignait le lancer de chips sur sa ô combien si belle et soyeuse chevelure blonde. J'estimais cependant que c'était mérité. Après tout, elle me le rendait bien, et c'est ce qui rendait la chose intéressante.
Après avoir disserté longuement sur le prénom du chat - qui avait manifestement sa préférence pour moi, malgré mon oubli de le nourrir - voilà que nous en revenions à tenter de deviner nos identités respectives. J'ignorais pourquoi mais je n'étais pas forcément pressé qu'elle découvre la mienne, pas plus que je l'étais de dissiper le mystère autour de sa personne. Nous ne nous connaissions pas, mis à part une passion commune pour le rayon croquettes du supermarché du coin et des mots échangés par chat interposé, et c'était ce qui faisait que c'était si excitant. La magie. Le mystère. Ces idioties que l'on essaie de préserver le plus longtemps possible, et qui nous poussent à idéaliser l'autre. Que se passerait-il lorsque le masque tomberait ? Lorsqu'enfin, nous saurions avec précision à qui nous avions à faire ? Peut être que nous n'avions, au fond, rien en commun. Peut être que nous serions déçus. Ou peut être pas. C'était tout l'enjeu de la chose. Jusqu'à présent, mon avis était plutôt mitigé. Oui, c'était un fait, j'appréciais le fait qu'elle se soit dévouée pour venir sur mon canapé, qui plus est avec des bières - ce qui démontrait un esprit pratique, déjà -, et je n'avais rien non plus contre parler avec elle, échanger de vraies paroles - même si globalement, elle pouvait être aussi horripilante que drôle. En fait, je n'aurais su dire pourquoi, mais malgré tout, elle me plaisait. Je me sentais comme connecté avec elle, comme si malgré nos différences évidentes, nous étions supposés nous entendre. Peut être parce qu'elle était aussi folle que moi, ou pas loin. Ou simplement parce qu'elle semblait m'accepter comme j'étais, ce qui, soyons honnêtes, n'était pas forcément des plus évident. Beaucoup aurait fui devant la difficulté. Ils se seraient arrêtés au portail, et n'aurait pas fait l'effort de rentrer par la baie de mon salon tout ça parce que j'avais la flemme de descendre. Je ne comprenais d'ailleurs pas vraiment ce qui l'avait convaincue de le faire. Et c'était peut être cette curiosité qui me faisait vouloir percer sa carapace, et avoir un aperçu de l'âme qui se cachait sous sa plastique plutôt parfaite. Enfin, ouais, n'allez pas non plus croire que j'avais jamais vu une belle femme non plus, hein. Mais une belle femme avec un minimum de conversation et d'humour, ça peut devenir tout de suite plus rare, m'voyez. C'était sûrement ce qui provoquait ce malin plaisir que j'avais à tester ses limites, et à ne pas prendre de pincettes. De toute façon, ce n'était pas mon genre, mais il fallait avouer que depuis qu'elle était entrée, je m'étais pas mal lâché. Oui, même moi, je trouvais que mon attitude envers elle était un peu too much. J'aurais pu la jouer plus soft. Plus subtil. Mais, non. Peut être qu'elle allait finir par fuir, à force... Ou décider de rester. « Tu me demandes de réfléchir, mais j'accepte. » finit-elle par répondre après ma tirade/charade/whatever, et un grand sourire se peint sur mon visage d'ange. Et il aurait pu s'élargir encore si elle ne s'était pas soudain penchée sur moi avec un air des plus ... déloyal. Car OUI, c'était pas du jeu de sortir le regard de chaudasse pour piquer le portefeuille de quelqu'un ! Un peu de plus et j'aurais crié "POUCE", mais c'était déjà trop tard, j'avais buggé sur ses lèvres une seconde de trop, qui me fut fatale. Elle tenait mon portefeuille et s'était déjà éclipsée le temps que je comprenne ce qui venait d'arriver. Je me jetais tout de même à ses trousses, pour la forme... Histoire de sauver l'honneur. Avant de tambouriner sur la porte des chiottes. « Espèce de... de... » Garce. « Banane pourrie !!! » fut la première chose qui me vint à l'esprit alors que je fulminais. « Tu triches, et c'est moche ! TRES moche ! Au moins autant que les fesses flétries de Susan Boyle !! » Mais elle n'écoutait pas. Son larcin accompli, je pouvais bien dire ce que je voulais, elle s'en foutait complètement. « Wah, t'es aussi pauvre que moi, à se demander comment on arrive à garder Chips Murphy en vie ! » La preuve... Autant vous dire que je préférais encore m'adresser au chat, lui au moins, il m'écoutait et avait un minimum de considération pour m- Hum, peut être pas, en fait, puisqu'il était à présent parti chasser une mouche dans tout l'appartement. Bien. Bien bien bien. Elle finit toutefois par me rejoindre, triomphante, et je ne lui adressais d'abord pas un seul regard, adossé au mur, occupé à observer le chat faire des pirouettes. Si j'entendais sa mention de mon nom et de ma capote en réserve, je ne lui offris qu'un grognement en réponse, et ne daignais enfin la regarder que quand elle continua, sur le même ton enjoué - et énervant. Et, non, je n'étais pas mauvais perdant. « J'ai gagné quoiiii ? » s'enquit-elle sous mon regard blasé, assez éloquent pour qu'elle ne poursuive pas sur cette pente... Glissante, et poursuive : « A mon tour de te faire réfléchir, et au lieu de te donner ta punition si jamais tu perds, je te dis tout de suite ce que tu gagnes si tu trouves mon prénom, mais en deux fois. Parce que je vise l'excellence pour toi, Choucroute Buckley. Alors si jamais tu trouves mon prénom, je te montre mes seins. » Cela eut, au moins, le mérite de me faire sourire... Même si, évidemment, elle savait que je ne trouverais jamais. C'était tout bêtement une question de probabilité. Un bref éclair de génie passa alors dans mon regard, suivi d'un coup d'oeil plutôt lascif en direction son décoletté. « Tu n'as aucune idée de ce dans quoi tu viens de t'engager, ma petite... » Mon visage s'éclaira un peu plus alors que j'approchais doucement d'elle, bras croisés sur ma poitrine. Je m'arrêtais à deux pas, encadrais mon menton de mon pouce et mon index avant de poser l'index sur ma tempe et de lâcher soudain : « C'est un prénom court, qui commence par un A, je me trompe ? » Nouveau sourire, un peu plus grand encore, alors que j'avançais d'un pas de plus, le regard s'affinant, cherchant à voir la stupeur dans ses prunelles si claires. Je me mordis un instant le bord de la lèvre. « Tu te demandes comment je le sais, hein... Rassure toi, je n'ai pas enquêté sur toi. » commençai-je sur un ton qui se voulait rassurant, mais toutefois ferme et sûr de lui. Car, oui, j'étais sûr de moi. Ou presque. « Tu t'appelles... » continuais-je, laissant le suspense à son comble, pour prononcer dans un souffle, tout proche d'elle à présent, l'acculant contre le mur. « Anna ? » Mon regard se fit alors légèrement interrogateur, attendant avec impatience la réaction qui la trahirait à coup sûr, m'indiquant si j'avais raison ou tort. Et j'y croyais, dur comme fer.
Je savais que c'était un truc comme ça, car je l'avais lu sur son badge, lors de notre première rencontre... Ce dernier pendait négligemment de sa poche arrière, et je me rappelais avoir jeté un rapide coup d'oeil sur ses fesses lorsqu'elle s'était penchée pour voir un prix, dans le rayon. Je me targuais par ailleurs d'avoir plutôt une bonne mémoire. Enfin, il paraît. Tout dépendait de l'état de mes neurones à ce moment là. Et j'avais aussi été un peu distrait par la courbure très bien proportionnée de son royal fessier dans son jean, en fait, pour tout vous avouer...
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Dim 10 Aoû 2014 - 21:32 | |
| Décidément, des rencontres barrées, elle en avait fait depuis qu'elle avait mis les pieds à Huntington Beach. Ce n'était pas sur la côte est que ça lui avait été donné, ce genre de coups de folie. Peut-être que c'était l'air de l'océan Pacifique qui ramenait quelques vapeurs toxiques de Fukushima, ou un truc comme ça. En plus d'empoisonner les poissons qui trônaient sur ses sushis, voilà que la centrale lui faisait rencontrer des gens comme ce... Nolan, là. Mais bizarrement, ça ne lui déplaisait pas autant que l'idée de s'intoxiquer avec des saumons à trois yeux. Il y en avait en cet homme une touche d'originalité qui lui rappelait celle qu'elle était; et ce genre de personnes étaient toujours rassurantes à rencontrer. Parce qu'elles lui rappelaient qu'elle n'était pas la seule à voir la vie à sa façon, et que même en dehors de son cercle d'amis très fermé -Jaggy et Hendrix, quoi-, il y en avait d'autres. Tiens, ça lui rappelait un peu ces films de superhéros, où les protagonistes, un brin mutants, découvrent qu'ils ne sont pas les seuls à pouvoir péter des bombes nucléaires. Ainsi, elle n'était pas la seule capable de communiquer avec un inconnu par chat interposé, ou que rentrer par une baie vitrée chez quelqu'un qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam ne choquait pas. Au final, maintenant, c'était comme s'ils s'étaient toujours connus. Ally ne ressentait aucune gêne vis-à-vis de lui -pas qu'elle sache vraiment ce qu'est ressentir de la gêne, mais quand même-, et elle se comportait comme s'ils se connaissaient depuis des années. En réalité, elle avait l'impression de déjà le connaître par cœur, alors qu'elle ne savait rien de lui. Mais il ne semblait pas se formaliser de ses écarts de conduite, ce qui était déjà un très bon point. Et puis, au final, elle n'était même plus sûre d'être celle des deux qui adoptait le comportement le plus déplacé. Qui des deux venait de couvrir l'autre de chips ? Et bien voilà, pas elle. C'était lui qui avait commencé, tout ça, quoi. Et tout ça, finalement, ce n'était que le début. Il y avait... les présentations.
Ally n'était pas sûre de vouloir casser toute l'image qu'elle s'était faite de son mystérieux correspondant, mais ce qu'elle avait découvert depuis qu'elle avait mis les pieds dans son appartement lui plaisait plutôt pas mal, elle devait bien l'admettre. Aussi, quel mal y aurait-il à découvrir son identité ? C'était lui qui la défiait, et Ally n'était jamais du genre à reculer devant un défi. Même si, au premier abord, elle s'était bien demandée comment elle allait pouvoir s'en tirer -parce que malgré toute son envie que ce soit le cas, il ne pouvait clairement pas s'appeler Choucroute-, elle avait finalement eu un éclair de génie. Il ne fallait pas croire, elle pouvait encore en avoir quelques uns de temps à autre, des éclairs de génie. Son charme savait agir, et elle venait d'en apporter la preuve. Ah, il ne la trouvait pas sexy ? C'était sa vengeance. Tout était allé très vite, au final. Par contre, ça aurait été mentir que de prétendre que ses lèvres n'avaient pas été attirées par celles du jeune homme, mais juste, juste pendant un milliardième de seconde. Manquerait plus qu'elle ne cède à son propre jeu, hein. Sans formalités, elle avait donc fouillé ses poches -oui, bon, elle l'avait un peu tripoté du coup, mais passons ce détail, c'était pour le bien de la mission-, et récupéré son portefeuille. Aussitôt, elle avait pris la fuite pour se cacher dans la première pièce qui se présentait à elle : les chiottes. Fort heureusement, la porte se verrouillait. Avec sa carrure, elle n'aurait pas fait le poids très longtemps contre un ... Nolan Buckley, donc, qui chercherait à rentrer. « Espèce de... de... » l'entendait-elle d'ailleurs s'énerver de l'autre côté, tandis qu'il tambourinait à la porte -comme si ça allait l'engager à l'ouvrir, tiens. Elle ne tenait pas à se prendre un poing enragé dans la face. Elle tenait trop à son joli minois. De toute façon, avec cette porte qui les séparait, il pouvait la traiter de tous les noms, c'était tout ce qu'il pourrait faire. Il pouvait la traiter de connasse ou de salope, elle s'en foutait. Elle avait gagné. Par contre... « Banane pourrie !!! » Ça, elle n'y était pas attendue. Elle n'était pas une banane pourrie. Elle était une banane parfaitement en forme. Toute jaune, comme un smiley. Toute rigide et droite, comme... UNE BANANE. Comme une banane. En tout cas, maintenant qu'elle y réfléchissait, ce serait plutôt un homme qui pourrait vexé d'être associé à une banane pourrie. Elle, elle s'en foutait un peu. « Tu triches, et c'est moche ! TRES moche ! Au moins autant que les fesses flétries de Susan Boyle !! » Il continuait de parler, elle continuait de fouiller ses affaires. Au-delà des pièces d'identité, il y avait d'autres babioles intéressantes. Comme une capote, dont la découverte lui fit esquisser un sourire. Mais maintenant, méfaits accomplis, comme diraient les autres. Elle finit donc par tout ranger dans le portefeuille -enfin, tout refourrer dedans et le fermer comme elle pouvait, quoi-, sortir et lui rendre, l'air satisfait. « Qui a dit que je trichais ? On a pas établi de règles. Donc j'ai gagné », glissa-t-elle, l'air malicieux, avant d'aller s'adosser au mur sans se départir de son air satisfait. Ce qu'elle avait gagné ? Au regard de Nolan, Ally n'osa pas insister. Elle préférait ne pas découvrir que tout ce qu'elle avait gagné, c'était une magnifique claque. Elle tenait à son joli minois, vous dis-je. Et, on ne peut plus comblée par sa victoire, Ally lança à son tour un défi à Buckley... sauf qu'elle, pour le coup, promettait une récompense. De toute façon, il ne trouverait pas. A moins qu'il entame un corps à corps pour fouiller dans son sac. Mais autant vous prévenir tout de suite, elle savait se battre. Griffer, mordre, tirer les cheveux, tout ça. N'empêche que l'annonce de la récompense -oui, c'était la récompense plus que le défi en lui-même, tout de même, on ne parlait pas de n'importe quoi à la clé !- le fit retrouver le sourire. Ça l'inquiéta un brin, tout de même. Pourquoi souriait-il s'il savait, comme elle, qu'il n'avait aucune chance de gagner ? Le regard qu'il lança à sa poitrine aurait pu l'amuser, s'il s'était défait de ce sourire déjà vainqueur. Ouais, elle s'inquiétait vraiment, là. Mais elle ne se laissait pas démonter. Il n'avait aucun autre moyen de gagner que de jouer au même jeu qu'elle. Et elle s'accrochait à son sac à main comme l'odeur de la mort s'accrochait à ses patients. Il n'était pas prêt d'user de cette technique, donc. Il s'était rapproché d'elle et, elle, inquiète, continuait de sourire malicieusement sans montrer son inquiétude. Elle l'aimait bien, Nolan Buckley, mais elle n'était quand même pas très sûre de vouloir lui montrer sa poitrine comme ça. Pas au premier rendez-vous, voyons. Il fallait au moins qu'il lui paie un diner, d'abord. Avec cet air faussement songeur, il lui préparait forcément un mauvais coup. « C'est un prénom court, qui commence par un A, je me trompe ? » Hin. Hinhin. Pourquoi... comment ? Non, mais non. Qu'il était con. Et qu'elle était conne d'y avoir cru. « Tu te demandes comment je le sais, hein... Rassure toi, je n'ai pas enquêté sur toi. » Ouais, on se doute, ouais. Elle l'aurait remarqué, elle regardait beaucoup trop de séries policières pour ne pas remarquer qu'on pouvait enquêter sur elle. « Tu t'appelles... » Il s'était dangereusement rapproché, et Ally agrippait avec une force étonnante à son sac. Non, il n'aurait pas son sac. « Je sais que le jeu en vaut la chandelle, mais t'auras pas mon sac », répondit-elle, sûre d'elle, avant de ... « Anna ? » Merde. Merde merde merde. Comment pouvait-il ? Non... « Bon, j'ai compris, t'as commencé par le début de l'alphabet... et si je te dis que mon prénom commence par Z, tu feras tout l'alphabet en continuant à me chauffer comme ça ? » Parce que là, en fait, il l'inquiétait tellement qu'elle ferait à peu près n'importe quelle connerie pour le faire taire. Ouais, n'importe quelle connerie. Comme l'embrasser.
Brusquement, elle avait plaqué ses lèvres contre les siennes et l'avait furieusement embrassé. Parfaitement, ils se taisaient tous les deux, maintenant. Elle s'était plaquée contre lui, juste le temps de se défaire de son étreinte, de s'éloigner du mur et de se retrouver du côté du salon. Elle le lâcha tout aussi précipitamment que lorsqu'elle s'était emparée de ses lèvres et s'éloigna de quelques pas avec un regard mutin. « T'auras pas mon sac. T'auras pas mon sac et tu verras pas mes seins », roucoula-t-elle, à nouveau victorieuse, sans se douter une seule seconde qu'il n'avait pas balancé ce prénom au hasard. Il ne trouverait pas. Il allait passer au B... et elle serait tranquille.
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Sam 6 Sep 2014 - 18:58 | |
| J'avais toujours eu un cerveau un peu étrange. Ma manière de penser n'était pas conventionnelle. Sobre, s'entend. J'avais toujours eu une sorte de soucis cognitif, comme si ma mémoire, qu'elle soit sémantique, épisodique ou procédurale, n'empruntait pas les mêmes chemins d'accès que tout le monde. C'était sûrement la raison qui faisait que je me sentais plus moi-même que jamais sous drogue, parce que cela élevait mon niveau de conscience, et me permettait d'utiliser ce potentiel inexploré grâce à l'ouverture d'esprit que cela me conférait. J'avais surtout remarqué cet effet avec le LSD, qui avait la fâcheuse tendance de fluidifier le fil de mes réflexions et d'amener à des résultats inattendus. En général, toutefois, je m'en tenais à l'ecstasy, accompagnée d'un petit joint roulé avec soin. Un cocktail parfait mariant l'excitant et le calmant, qui me mettait toujours dans un état que je jugeais parfait pour me sentir en communion avec mon moi intérieur, et aussi avec les autres. Ainsi, je me sentais moins hors norme, moins dépassé. Mais avec la jeune femme, il semblait que je n'en ai pas vraiment besoin, puisqu'elle parvenait à suivre mes raisonnements même incongrus et, pire, à les comprendre. Autant vous dire que peu de personnes pouvaient s'en vanter, les gens se contentant généralement de me trouver bizarre, et de ne pas s'attarder sur ce que je débitais. Pas elle. Elle, elle jouait le jeu. Et si elle pensait gagner, en revanche, elle se trompait... Déjà, parce que j'étais sûrement la personne à ne pas défier, n'ayant pas peur de la prise de risque et n'hésitant pas à tout donner pour réussir, en tant que mauvais perdant de son état. Ensuite, parce qu'elle ignorait complètement sur qui elle était tombée, et à quel point j'adorais ça, et qu'il n'y avait sûrement pas plus enclin que moi à jouer à n'importe quel jeu, dangereux ou non. « Qui a dit que je trichais ? On a pas établi de règles. Donc j'ai gagné. » Et par cette simple affirmation innocente, elle venait de déclencher l'apocalypse. Maintenant, j'étais vraiment dans la partie... Et elle allait avoir un aperçu de ce que cela donnait quand je m'y mettais réellement. Maintenant que j'avais eu un avant-goût des méthodes de mon adversaire - peu orthodoxes, si vous vouliez mon avis, et même si vous le vouliez pas - je pouvais mettre en pratique les miennes... Et elle n'avait encore rien vu. « Que tu crois. » avais-je simplement susurré, avant d’enclencher le Berserker Mode, autrement dit, guerrier sans peur, sans reproche, et sans limite.
Le déclic s'était imposé de lui-même dans mon esprit. Partir du général pour arriver au détail. C'est ainsi que je lui avais lancé, non sans une très grande confiance, ma première théorie, le tout sans jouer complètement carte sur table pour savourer l'effet de ce que je venais de prononcer. Elle sembla un instant déstabilisé et je m'en réjouissais d'avance. J'étais sur la bonne voie. Tel un épagneul breton lancé sur la piste d'un cerf, je flairais ma proie, et sentait que j'approchais du but... Et elle devait aussi sentir l'étau se refermer car elle n'en menait plus vraiment très large, malgré qu'elle essayait de maintenir les apparences. « Bon, j'ai compris, t'as commencé par le début de l'alphabet... et si je te dis que mon prénom commence par Z, tu feras tout l'alphabet en continuant à me chauffer comme ça ? » Mon regard se fit plus acéré, semblant dire, je te tiens, ma petite, et tu n'y peux plus rien... Mais c'était bien connu que l'animal acculé tentait souvent un geste désespéré pour s'en sortir, instinct de survie oblige, pour sauver sa peau. Et c'est ce qu'elle fit lorsque, soudain, elle fut sur moi. J'eus à peine le temps de comprendre ce qui se passait que je sentis soudain ses lèvres se presser contre les miennes, dans un baiser passionné auquel, par réflexe, je répondis. C'était aussi inattendu qu'agréable, même si, évidemment, j'étais tout à fait conscient qu'il s'agissait là d'une tentative d'esquive, et lorsqu'elle s'éloigna de nouveau pour s'échapper afin de m'affronter, j'étais prêt, bien qu'un peu surpris, même si, là encore, assez agréablement. Clignant des yeux un peu bêtement pour reprendre la main, je me tournais, sourire aux lèvres, pour la regarder avec son air triomphal. « T'auras pas mon sac. T'auras pas mon sac et tu verras pas mes seins » Elle en semblait tellement convaincu que c'était touchant. L'adrénaline se propageait encore dans mes veines tandis que je tâchais de reprendre là où je l'avais laissé le fil de ma réflexion, non sans quelques difficultés. Mais j'en avais vu d'autres... Et j'étais persévérant. A tel point que, cette fois, lorsque je refis de nouveau défiler la scène dans ma tête, je sus.
Mon sourire se fit plus large alors qu'un air de satisfaction se peignait sur mon visage angélique. Oui, j'avais bel et bien gagné. Et sur toute la ligne. Quoi qu'elle en dise, j'étais vainqueur, même si elle n'en avait pas encore conscience. « Et si je te disais que je sais comment tu t'appelles... » Commençai-je alors en restant à distance, plaquant les mains sur mes hanches. Telle était prise qui croyait prendre... Et sans tricher, en plus. Pourtant, j'eus un revirement insoupçonné, et c'est d'un ton doux que je repris pour ajouter : « ...mais que, comme je suis beau joueur, et un vrai gentleman, je choisis de déclarer le jeu nul. Au fond, j'ai eu un baiser. Ça vaut tous les seins du monde. Donc, je considère que j'ai déjà gagné. » Décidément, aujourd'hui, mes réactions m'échappaient complètement. Jamais je n'avais eu le triomphe modeste jusqu'ici. Ce n'était pas mon genre. C'était tellement jouissif d'écraser son adversaire de sa supériorité. Pourtant, je n'en ferais rien. Aujourd'hui, j'avais décidé d'avoir des principes. Enfin, disons un peu plus que d'habitude, en tous cas. Une chance... Hein, Ally ?
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Dim 21 Sep 2014 - 17:33 | |
| Il n'y avait aucune raison qu'il connaisse son prénom, n'est-ce pas ? Elle n'était qu'une blonde anonyme qui se faisait exploiter par un chat qui menait une double vie, rien de plus. La satisfaction qu'elle avait éprouvé en trouvant le prénom de son nouvel ami avait pourtant très vite disparu. Le ton menaçant qu'avait pris Nolan n'avait, il fallait bien l'avouer, rien de très rassurant. Son « Que tu crois » était sorti comme une réelle menace. Et Ally s'était forcée à faire bonne figure, mais elle se demandait bien ce qu'il pouvait lui préparer. Parce qu'avec une réplique pareille, il lui réservait bien quelque chose. Et, effectivement, son prénom, il n'en était vraiment pas loin. Et Ally avait aussi regretté le défi qu'elle lui avait lancé et la contrepartie qu'elle lui avait proposée si jamais il le réussissait. Pourtant, la blondinette s'efforça de ne pas paraître troublée par l'hypothèse du beau brun. Malgré tout, elle était restée figée quelques instants, comme dépassée par les événements. Elle appréciait bien ce Nolan, mais il y avait deux raisons pour lesquelles elle ne voulait pas qu'il trouve son prénom. Déjà, par fierté -parce qu'elle lui avait lancé un défi qu'elle avait pensé assez difficile pour lui affirmer qu'il ne devinerait pas. Et ensuite, parce qu'elle ne tenait pas particulièrement à lui montrer sa poitrine. Elle ne se gênait d'habitude pas particulièrement avec ces hommes qu'elle pêchait dans les bars de temps à autres, mais elle n'avait finalement jamais montré ses seins dans le simple but de le faire. Plaquée par Nolan contre le mur, sans réel échappatoire, Ally avait donc essayé de faire diversion en lui montrant qu'elle avait bien compris son petit jeu. Il y allait à tâtons en observant la moindre de ses réactions, juste histoire de savoir s'il chauffait ou s'il refroidissait. Mais en réalité, il ne savait pas trop il allait. Voilà ce dont elle persuadée. Du moins, jusqu'à ce qu'il réponde par un regard des plus perçants. Merde. Y'avait un truc, là. Et elle ne voulait pas savoir quoi. Elle ne voulait pas attendre le moment fatal où il lui annoncerait qu'il connaissait bel et bien son prénom et qu'elle devait s'exhiber. Geste désespéré, peut-être, et plus ou moins contrôlé. Elle s'était jetée sur lui dans un geste brusque, s'emparant de ses lèvres pour retarder le moment fatal. L'instant ne fut cependant pas désagréable, elle devait bien l'admettre. Ce petit jeu avait sans doute un côté électrisant, et ça se ressentait dans l'instant qu'ils partageaient. Pourtant, Ally n'avait pas perdu le nord, et lorsqu'elle s'était détaché du brun, elle avait esquivé toute étreinte en fuyant la zone restreinte où il l'avait piégée quelques instants auparavant. Fini le moment de doute. Elle avait paré au pire, et il ne connaissait pas son prénom. Comment le pourrait-il, après tout ? Triomphante, Ally ne se doutait pas un instant que le jeu n'était pas encore fini. Enfin, elle finit tout de même par s'en apercevoir à l'air de Nolan. Soit il était juste niais et leur baiser lui avait fait un effet des plus inattendus, soit elle était dans la merde... « Et si je te disais que je sais comment tu t'appelles... » reprit-il. Effectivement, elle ne s'en était pas encore sortie. Et si le baiser exalté qu'ils venaient d'échanger ne l'avait pas arrêté dans son élan, alors peut-être devrait-elle lui accorder un strip-tease complet. Mais bizarrement, Ally était totalement refroidie. Il ne pouvait pas... il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas connaître son prénom. « Tu mens », se contenta-t-elle de répondre, dans le déni. Pourtant, il avait l'air tellement convaincu et satisfait qu'Ally ne pouvait que redouter ce qui allait suivre... et elle n'avait qu'une envie : repartir en passant par la fenêtre par laquelle elle était entrée. Bon, ok, pas tout à fait non plus. Malgré elle, elle aimait bien la scène qui était en train de se jouer. Elle ne comptait juste pas perdre. « ...mais que, comme je suis beau joueur, et un vrai gentleman, je choisis de déclarer le jeu nul. Au fond, j'ai eu un baiser. Ça vaut tous les seins du monde. Donc, je considère que j'ai déjà gagné. » Interloquée, Ally le fixait bêtement, presque bouche bée. Wait... what ? Elle s'était auto-sauvée avec le baiser qu'elle lui avait volé ? Non mais... il ne savait réellement pas son prénom, voilà tout. Parce que s'il le savait, il sauterait sur l'occasion de voir ses seins. Baiser ou non. Il était -à priori- un homme, et elle était -très certainement- une jeune femme aux qualités physiques sûres. Comme un réflexe bizarre, Ally passa sa langue sur ses lèvres rien qu'à l'énoncé de ce fameux baiser, mais elle ne perdait pas le nord. Il ne connaissait pas son prénom, c'était la seule explication possible à ce revirement de situation. Sauf qu'elle ne voulait pas prendre le risque de lui en faire la remarque... parce qu'on ne savait jamais. Au cas-où, quoi. Déstabilisée, Ally ne savait pas quoi répondre à ça. Elle préférait ne pas insister. Parce que même si elle était persuadée de la mauvaise foi de Nolan sur ce coup-là, il avait l'air tellement convaincu de ce qu'il avançait qu'elle préférait ne pas chercher davantage la merde. « Ouais », commença-t-elle, pas réellement convaincue de ce qu'elle allait dire, « mais si j'ai réussi à te faire taire en t'embrassant, c'est que quelque part, c'est aussi ma perfection qui a gagné. » Parce qu'au final, Ally n'avait pas l'air prête à laisser la victoire à Nolan... même si elle ne s'aventurerait pas sur le terrain glissant que représentait son prénom. Et pour mettre fin à l'angoissante pression qui continuait de peser sur elle, la blonde déclara brusquement : « Ally. Mon pauvre Nolan Buckley, je vais pas te laisser galérer plus longtemps. » Là, il était coincé. Soit il prétendait avoir trouvé son nom bien avant, et il n'y aurait rien pour le prouver, soit il avouait ne le découvrir que maintenant. Dans tous les cas, c'était sa victoire à elle. Et avec un énième sourire victorieux, Ally le fixait à nouveau. « Dommage, t'es passé à côté de ma plastique parfaite. Peut-être une autre fois, Nolan le gentleman. » Et elle clôtura son discours de victoire d'un clin d’œil malicieux avant de retourner s'avachir dans le canapé, encore couvert de chips, histoire de se planter devant... les pubs.
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Mer 26 Nov 2014 - 21:18 | |
| La présence de la blonde dans mon appartement avait modifié la dynamique habituelle des lieux. Car, non, je n'étais pas tellement habitué à recevoir que ça, en réalité, au contraire. Mon loft était un peu mon sanctuaire, l'endroit où j'aimais être en contrôle. Cela ne m'arrivait pas souvent, pourtant, de l'être, en réalité. Un des effets secondaires de ma maladie, dont je ne pouvais prévoir les crises. Pourtant, je ne m'inquiétais pas plus que ça... Peut-être que j'aurais dû prendre mes médocs, en réalité... Peut être pas. Jusqu'à présent, j'étais plutôt maître de moi-même. J'avais, certes, eu quelques comportements bizarres, mais rien ne semblait trop étrange pour la blonde, absolument pas dérangée par mes lubies passagères. Au contraire, même, elle semblait les apprécier. Et les trouver drôle. Voir même, à l'occasion, vouloir rivaliser avec... D'ailleurs, à ce niveau là, elle s'en sortait plutôt bien, chose qui, soyons sérieux, était plutôt rare chez quelqu'un de sensé. Cela dit, rivaliser avec un bipolaire en matière d'humeur changeante et de réactions inappropriées n'était pas forcément un compliment... A moins d'avoir également un problème psychologique, chose que je n'excluais absolument pas à propos de Rayon croquettes, alias Ally, dont le prénom venait juste de me revenir, ce qui m'éviterait de l'appeler "BKE" (ou Best Kiss Ever, ouais rien que ça... oui je suis un peu en manque, so what ?). « Ouais, mais si j'ai réussi à te faire taire en t'embrassant, c'est que quelque part, c'est aussi ma perfection qui a gagné. » surenchérit-elle, plus par dépit que par conviction profonde suite à ma victoire inattendue. Mon sourire satisfait ne m'avait pas quitté alors que je me contentais de la fixer. « Si tu préfères t'en convaincre... » la titillai-je en croisant les bras derrière ma nuque, haussant les épaules. Je n'avais pas cherché à la détromper. A quoi bon ? Elle savait aussi bien que moi que j'avais gagné... Même si elle ne voulait pas l'admettre. « Ally. Mon pauvre Nolan Buckley, je vais pas te laisser galérer plus longtemps. » Mon expression ne changea pas d'un poil. Si elle voulait la jouer comme ça... Ok. Pas de problème. Mon regard ne cilla pas, et ce fut elle qui rompit le contact visuel par un majestueux clin d'oeil avant de faire volte-face sur ces mots pour rejoindre mon canapé : « Dommage, t'es passé à côté de ma plastique parfaite. Peut-être une autre fois, Nolan le gentleman. » Un instant, je restai là, les yeux posés sur sa nuque. Puis, me décollant enfin du mur, je vins me poster juste derrière elle, posant mes deux mains de chaque côté de sa tête sur le dossier. « C'est une invitation... » Répondis-je simplement d'un ton mutin. Et, non, ce n'était pas une question. En plus, comme elle le savait, j'étais paré à toutes les situations... Bah ouais. Elle avait vu la capote, quoi. Ahah. Hrm. Bref.
J'enjambai lestement le dossier du canapé pour me laisser tomber à ses côtés, écrasant plusieurs chips au passage. C'est Liwliwa qui allait être contente demain, quand elle allait venir nettoyer... A tous les coups elle allait croire que j'avais fait exprès et me maudire sur cinq générations. Diantre. Une chance que j'étais déjà rodé en terme de malédiction et mauvais karma. Écartant cette réflexion, je me concentrai de nouveau sur le moment présent. Épaule contre celle d'Ally, je la dévisageai un instant sans gêne aucune. Elle était vraiment jolie... Encore plus qu'Angelina. A sa façon. En plus blonde, et moins bien gaulée... Mais avec le charme bizarroïde de nana excentrique en plus - étrangement plus excitant à mes yeux qu'une plastique "parfaite", comme elle disait. « Pour ta gouverne, j'ai jamais été intéressé par les nanas parfaites. » finis-je par exposer calmement, prenant le fil de ma réflexion en plein milieu pour sortir ça presque de nulle part. Mon regard continuait de détailler ses traits, s'arrêtant un instant ses lèvres. Puis, je poussai un soupir. « La perfection, c'est ennuyeux. Alors que quelqu'un pétri de défaut, dysfonctionnel à souhait... C'est aller de surprise en surprise. Ça, c'est le pied. » Je laissais ma tête choir contre le dossier, sans la quitter des yeux, même si mon regard changea un instant de focale pour se perdre dans une dimension inconnue de tout autre que moi. « Et puis, au moins, c'est vrai ; et la vérité, en vérité, tout le monde le sait : c'est très moche. » Je laissais un temps d'arrêt pour me focaliser de nouveau sur elle, et m'empêcher de divaguer. Puis, j'eus un léger rire avant de conclure, sans trop d'emphase malgré la gravité et la profondeur de mon propos qui allait suivre. « L'une d'entre elles, d'ailleurs, c'est que la perfection... ça n'existe pas, très chère. » Sur cette phrase, une de mes mains fila pour venir replacer une mèche de cheveux ayant glissé devant le regard de la blonde. Puis, j'avançai mon visage pour venir parler tout prêt de son oreille, sur un ton qui se voulait incroyablement provocateur. « Ça va, je t'ai pas trop pété tes illusions, Ms. Princesse Parfaite ? » raillai-je - javais hésité un instant avec Barbie avant de me raviser, sûr qu'elle l'aurait mal pris... Ma main s'échoua quelque part derrière elle, contre le dossier. Si elle avait tourné la tête à cet instant, nos nez se seraient touchés à coup sûr. Ouais, en gros, j'envahissais carrément son espace vital... Et après ? Elle l'avait bien cherché. Notamment tout à l'heure, en envahissant le mien au point de m'acculer contre le mur de mon salon... Ouais ouais. Donnant donnant, quoi.
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Jeu 27 Nov 2014 - 3:45 | |
| Ally n'était pas folle, juste un peu à côté de la plaque. Elle avait toujours eu ce grain de folie, mais ce besoin d'un côté décalé sur lequel se reposer s'était largement amplifié depuis l'incident de Boston. Et elle semblait avoir trouvé un adversaire à son niveau. En général, il fallait bien l'avouer, on lui lançait des regards bizarres. Peut-être que voir une fille parler à son portable ou à son gobelet de café n'était pas très rassurant, mais Ally n'avait jamais blessé personne. Enfin... BREF. Elle engueulait à son compte instagram lorsqu'elle aimait une photo par accident, et s'attendrissait dans des files d'attente lorsqu'elle trouvait une photo de chat roux -le côté Memphis, sans doute. Mais tout ça, elle le vivait parfaitement bien. Surtout quand elle tombait sur quelqu'un d'aussi ouvert d'esprit que le dénommé Nolan. C'était la seconde fois qu'ils se croisaient, mais, au final, c'était comme s'ils étaient copains depuis la primaire. Et que leur niveau mental était resté coincé en primaire, aussi. Mais elle préférait ce genre de conversations et de provocations plutôt que des débats sans fin sur les théories bancales en astrophysique proposées par Aristote -parce qu'il était sympa, Aristote, mais en sciences, c'était pas trop ça, on va pas se le cacher. Et avec son ego surdimensionné, monsieur était persuadé d'avoir raison. Le monde était donc constitué des quatre éléments, et de l'éther qui remplissait l'espace -oui, c'est la minute c'est pas sorcier. De la même façon, à l'instant présent, Ally tentait de se persuader, mais surtout de persuader Nolan, qu'elle avait gagné. Assez mauvaise perdante, la demoiselle préférait prouver que son sex appeal était le réel vainqueur de ce duel. Sauf que lui ne semblait pas l'entendre de cette oreille... « Si tu préfères t'en convaincre... » Il avait toujours son sourire agaçant qui lui donnait enfin de le frapper, juste pour qu'il finisse par prendre l'air de perdant qu'il méritait tellement. Mais ce n'était pas l'attitude d'une gagnante. Il était mauvais perdant, voilà tout. « C'est juste que t'es trop borné pour t'en rendre compte ! » En fait, c'était plutôt lui qu'il fallait associer à Aristote et ses conneries scientifiques. Tout à fait, ce même Aristote qui avait restreint les animaux à sang aux vertébrés, et les animaux sans sang aux invertébrés. Alors, Nolan, heureux de cette comparaison ? Oui, Ally et son baiser de rêve avait remporté haut la main cette victoire. Et pour fêter ça, elle avait décidé de retourner s'installer sur le canapé encrassé du co-propriétaire de Chips. Tout simplement parce qu'en fin de compte, il avait fanfaronné et ne connaissait absolument pas son nom -bon, ce putain d'air satisfait dont il ne se départait pas semblait indiquer le contraire, mais, au final, et juste parce qu'elle s'était présentée avant qu'il ne joue de son nom contre elle, Ally avait gagné. Et elle le sentait maintenant dans son dos. Ses mains s'était posées de part et d'autre de ses épaules, sur le dossier du canapé. C'était sans doute là la meilleure configuration pour étrangler quelqu'un. « C'est une invitation... » avait-il glissé, malicieux, sans doute pour reprendre la main. Cette façon de toujours vouloir avoir raison ? Aristote, mec, Aristote... Il avait quand même déclaré que les objets plus lourds tombaient plus vite... Oui, en fait, ce mec était du genre à réfléchir cinq minutes, trouver une idée de théorie, et déclarer « c'est vraiiii » -bon, c'est bon, je pense que vous avez saisi l'idée, je vais arrêter avec le pauvre monsieur. « T'aimerais... » répondit-elle en haussant les épaules, cassant l'ambiance avec une habileté sans nom. « Et puis t'es trop gentleman pour profiter d'une jeune fille que tu mérites pas. » Ouais, rien que ça. Mais après tout, on venait bien de voir ce que donnait un duel entre eux deux. Ally, la gagnante; Nolan, le perdant. Rien de plus simple. Mais à ce rythme-là, personne ne serait assez bien pour elle. La perfection, vous dis-je -sous la contraire... Et elle, dans cette histoire, avait même oublié qu'il était dans une posture idéale pour l'étrangler. Après tout, au final, elle ne le connaissait pas. Il aurait pu la tuer sans aucun soucis... Elle était parfaite, mais pas immortelle. Et personne ne savait qu'elle était là. A part Chips, qui, malheureusement, ne serait pas d'une grande aide face aux policiers qui seraient chargés d'enquêter sur sa disparition. Mais, bizarrement, même s'il était un peu bizarre -au moins autant qu'elle-, Ally savait qu'il ne l'étranglerait pas. Pas maintenant, en tout cas. Il la violerait d'abord -les aléats de la perfection. A moins qu'il ait des goûts sexuels étranges eux aussi... Du genre nécrophile. Mais ce serait sa perte. Ally simulait très bien. Elle aurait pu être une très grande actrice si elle l'avait voulu. Bon, de film porno, d'accord. C'était comme ça qu'avaient commencé les plus grandes stars américaines. Comme Kim Kardashian. Qui avait demandé l'approbation de sa mère sur sa sex tape, d'ailleurs. Et même que madame lui avait conseillé d'en retourner une autre. Bref, là n'était pas la question. Et d'ailleurs, pourquoi Ally savait-elle tout ça ? Heu, culture générale.
Finalement, Ally fut surprise par une dégringolade à côté d'elle. Nolan venait d'atterrir sur le canapé, faisant croustiller quelques chips sous ses fesses. Ally eut un petit regard triste à l'idée de ces quelques chips gâchées, mais se concentra à nouveau sur la dernière pub pour l'éponge miracle. Elle se demanda un instant à quoi servait le côté vert, avant d'abandonner l'idée d'aborder des questions métaphysiques et existentielles du genre. Et puis, elle sentait le regard Nolan posé sur elle. Enfin, ancré sur elle. Il était fixe, et un peu flippant. Peut-être faisait-il un AVC. Mais sûrement pas, c'était juste son côté psychopathe. Elle fit mine de l'ignora et se concentra à nouveau sur les publicités... Oh putain, une pub pour des capotes. Elle préférait largement l'éponge, mais se concentra sur les images plutôt que de se retourner vers le brun. « Pour ta gouverne, j'ai jamais été intéressé par les nanas parfaites » lâcha-t-il finalement, non sans surprendre la blonde qui sursauta. « Merde, on est pas faits pour être ensemble, alors... » Pour un plaisir partagé et protégé... Putain, mais c'était un film, cette pub, ou quoi ? Il n'y avait pas de télécommande ? Elle préférait encore voir un reportage sur la reproduction des limaces dans les forêts européennes. A nouveau, on entendait plus que cette pub de merde. Et lui la regardait toujours. Sans bouger la tête, elle lui jeta un petit coup d’œil gêné. Et le voilà qui reprenait... « La perfection, c'est ennuyeux. Alors que quelqu'un pétri de défaut, dysfonctionnel à souhait... C'est aller de surprise en surprise. Ça, c'est le pied. » Ah, il avait vraiment pris cette histoire de perfection au sérieux. « Merde, tu dois vraiment te faire chier avec moi, alors. Je vais peut-être te laisser en tête à tête avec Chips... » Et elle, elle insistait toujours. Entre ces deux-là, on était vraiment pas sorti de l'auberge. Quand Ally en vint à se demander si Chips ne pourrait pas les sauver de l’embrassement. Si ça se trouve, cette histoire de viol était effectivement envisagée par Nolan. Elle espérait qu'il avait bien rentenu le slogan de la pub de capotes ! Viol protégé. En tous les cas, elle se demandait pourquoi il la fixait comme ça. Elle avait peut-être trop insisté sur la carte perfection, après tout. Elle n'avait pas épilé ses sourcils depuis un moment, peut-être l'avait-il remarqué. Mais, finalement, lorsqu'il reprit la parole, ce n'est pour rien de tout cela. « Et puis, au moins, c'est vrai ; et la vérité, en vérité, tout le monde le sait : c'est très moche. » Fronçant les sourcils, Ally essayait de comprendre là où il essayait d'en venir. Mais ce qu'elle comprenait avant tout, c'était qu'il était devenu incroyablement sérieux, d'un coup. « T'es en train de dire que t'aimes le moche ? » lâcha-t-elle finalement, pas vraiment sûre de bien avoir compris. « Je veux vraiment pas savoir quel est ton type de femmes... » Après un petit silence, elle ajouta, « ou d'hommes, après tout, j'en sais rien. » Mais lui reprenait déjà, sur un ton d'un coup plus léger -décidément, il passait du coq à l'âne sans aucun soucis. Un expert de la basse-cour ! « L'une d'entre elles, d'ailleurs, c'est que la perfection... ça n'existe pas, très chère. » Heu, ouais... Prête à réagir, Ally fut cependant stoppée par un doigt qui vint se glisser derrière une de ses mèches blondes rebelles. En réalité, il ne fallait pas se voiler la face, il était celui des deux qui contrôlait la situation. Provocateur, il lui glissa à l'oreille la conclusion ultime. « Ça va, je t'ai pas trop pété tes illusions, Ms. Princesse Parfaite ? » Ally ne bougeait toujours pas, les yeux rivés sur l'écran. Un sourire avait étiré ses lèvres, alors qu'une pub démontrait tout le bien que pouvait faire un mascara. « Si, la perfection existe, et je crois bien que t'es en train d'y succomber... » Elle tourna lentement son visage pour lui faire face, alors que leurs souffles se mêlaient. Ils portaient tous les deux ce même sourire provocateur dont ils ne semblaient plus se séparer depuis qu'ils s'étaient rencontrés. « Tu vois, là, ma perfection pourrait te faire craquer si je... » Elle se replaça pour lui faire face, rabattant une jambe sous ses fesses, avant de redescendre son visage face à celui du brun. « la faisais passer à l'attaque... » Elle glissa brièvement une main sur le visage du jeune homme, et celle-ci descendit dans son cou, jusqu'à s'accrocher à l'encolure de son t-shirt. « Je peux être sensuelle... » Elle colla son front contre le sien pour argumenter un peu plus, puis s'éloigna en le lâchant. Elle eut un petit sourire et ajouta : « je peux aussi être mignonne... » Elle fit une petite moue et s'écarta de lui pour lourdement se laisser tomber sur le dos, dans le canapé. « ... ou juste tentante. Si c'est pas la perfection, alors, donne-lui le nom que tu veux... » ... efficacité prouvée contre les mycoses vaginales ! Ne vous cachez plus, soignez-vous, libérez-vous ! Bon, ok. Même l'éponge aurait été plus sexy.
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Lun 26 Jan 2015 - 20:56 | |
| Clairement, non, en réclamant des croquettes à cette jeune inconnue plus si inconnue, je n'aurais pas pensé que cela se passerait ainsi. Car, non, les hommes n'ont pas toujours des arrières-pensées lorsqu'une fille est jolie, c'est faux - et cela n'a rien à voir avec le fait qu'ils se déguisent en Madonna. Elle l'avait dit elle-même : j'étais "trop gentleman pour profiter d'une fille", voilà tout. Que je la mérite ou pas, cette fille, ça, en revanche, c'était une autre question, et qui n'avait rien à voir dans l'équation. « Même les filles que je mérite j'en profite pas, sauf avec leur consentement bien sûr. » répliquai-je avec un bref sourire. Elle me prenait pour un gentleman pervers, ou bien ? Toute une contradiction. Dans d'autres circonstances, cela ne m'aurait pas déplu, mais... « Attends, tu insinues que je suis pas assez bien pour toi ? C'est parce que j'ai oublié les croquettes, c'est ça ? J'en étais sûr... » répondis-je de façon totalement rhétorique en secouant la tête. Clairement, je surjouais, laissant ressortir mon petit côté macho avec un plaisir non dissimulé, avant de venir m'échouer sur le canapé à ses côtés... Mais quelque part, pas totalement, car, oui, au fond de moi, j'avais envie qu'elle croit que je valais la peine d'être connu... Même si, soyons sérieux deux minutes : une fille comme elle valait clairement mieux que moi. Ça, je ne le contestais pas une seule seconde. Déjà, parce qu'elle n'oublierait certainement pas de nourrir son chat pour acheter de la drogue. Et pour tous un tas d'autres raisons multiples qu'il est inutile de nommer.
Ainsi avachis l'un contre l'autre, devant la coupure pub entre deux parties d'épisodes de Stargate, nous avions sûrement l'air de deux potes de longues dates, ou deux sex friends qui ont skippé la première partie des opérations (ou se reposent après, mais bref). En réalité, il n'en était rien (pour le moment). C'était sûrement ce qui rendait bizarre cette situation où nous nous parlions comme si nous nous étions toujours côtoyés, sans nous poser la moindre question sur ce que l'autre pouvait bien penser. En tous cas, de mon côté, je ne m'en posais que très peu. Je n'étais pas le genre à tergiverser mille ans, elle devait l'avoir compris. Et, oui, son histoire de perfection, je la prenais au sérieux, parce que c'était le genre de concept que je trouvais plus intéressant qu'une pub sur les capotes. Par exemple. Ally, elle, semblait absorbée par cette dernière - tiens tiens ... -, tandis que, de mon côté, je continuais de la dévisager sans vergogne en débitant ma philosophie de canapé ( ah ah ah ).
Jusqu'à ce que, soudain, mes réflexions semblent toucher sa corde sensible, la faisant enfin réagir, et me regarder dans les yeux. « Si, la perfection existe, et je crois bien que t'es en train d'y succomber... » l'entendis-je me soumettre sous mon regard bleuté qui se fit rieur. « J'aimerais bien voir ça. » glissai-je alors qu'à présent, ses yeux ne me quittaient plus, assortis d'un sourire où se lisait de nouveau un air de défi, comme un peu plus tôt. « Tu vois, là, ma perfection pourrait te faire craquer si je... la faisais passer à l'attaque... » Son corps s'était tourné vers le mien presque entièrement, et ses doigts avaient trouvé ma joue avant de finir contre mon sternum, sous le tissu de mon tee-shirt, à ma plus grande surprise. Je n'avais pu réprimer un frisson. Non, en effet, je ne m'étais pas attendu à ça, comme le démontrait mes sourcils relevés, mes pupilles légèrement écarquillées et ma bouche restée bêtement entrouverte. Mais elle n'avait pas terminé, et je ne comptais pas la couper. Son front vint se poser contre le mien, et mes yeux glissèrent contre ces lèvres dont le goût était encore présent sur les miennes, avant de les voir s'éloigner sans cesser de remuer, pour finalement, presque se soustraire à ma vue alors qu'elle se laissait tomber toute entière sur le dos, sous mon regard ébahi. Pour ma part, je n'avais pas bougé d'un poil alors qu'elle terminait sa tirade : « Je peux être sensuelle... je peux aussi être mignonne... ou juste tentante. Si c'est pas la perfection, alors, donne-lui le nom que tu veux... » Il y eut un temps d'arrêt, durant lequel je méditais ce qui venait de se produire, sûrement avec l'air d'un abruti congénital (le temps de me remettre de mes émotions). Puis, après avoir froncé les sourcils un court instant, puis haussé les épaules, et, enfin, m'être laissé tombé exactement de la même manière qu'elle (heureusement que j'avais un grand canapé), je prononçai simplement : « La femme parfaite est donc une chaudasse... Ça explique beaucoup de choses. » Je laissais un silence, avant de chercher son regard, dont l'expression me fit pouffer. Décidément, rester sérieux n'était pas mon fort... Ni le sien, visiblement. Derrière nous, la pub sur les mycoses se terminait, mais je l'entendais sans vraiment l'écouter, c'est pourquoi, sans transition et sans jeu de mot voulu aucun (ndlr : la joueuse décline toute responsabilité sur ce qui va suivre), j'enchaînais : « Ça te dirait pas qu'on se fasse un chinois ? J'ai trop envie d'une omelette aux shiitake*. » Ce à quoi s'ajouta un grondement de mon estomac pour étoffer mes dires. Ben ouais, penser à nourrir le chat, c'était bien, mais se nourrir soi, c'était important, aussi. Et pour ça, éviter de foutre la nourriture par terre pouvait être un plus, mais passons...
*champignons noirs
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs Mer 28 Jan 2015 - 22:49 | |
| Les choses ici avaient pris un tout drôle de tournant, et elles devenaient légèrement hors de contrôle, mais aucun des deux protagonistes ne semblait s'en plaindre. En réalité, cette soirée ressemblait à une aventure toute entière, avec toutes ses surprises et ses virées inattendues. Ils ne se connaissaient que depuis ce soir, mais ils parlaient avec une telle aisance qu'Ally commençait se demander plutôt sérieusement si elle n'avait pas respiré une substance étrange au travail par erreur. « Même les filles que je mérite j'en profite pas, sauf avec leur consentement bien sûr. » Bien sûr. Monsieur était un gentleman, et il ne couchait qu'avec les femmes dont il était éperdument amoureux. Comment ça, ce n'était pas tout à fait ce qu'il venait de dire ? « Yeah, right, you're such an instigator, you wanna play the game ! » Elle marqua une pause en se demandant quel était réellement le jeu de séduction auquel pouvait bien jouer Buckley en temps normal -car là, il n'était pas vraiment en train d'essayer de la séduire, si ... ? Il était aussi doué qu'elle, alors. Si c'était bel et bien le cas, c'était qu'il comptait lui aussi sur son charme naturel pour opérer. Mais Ally comptait bien l'aider. Il ne croyait pas en lui -oui, parce qu'elle en était arrivée à cette conclusion... il n'y avait que ce genre de personnes qui précisaient qu'ils étaient respectueux de la gent féminine, non ? Et, s'il ne croyait pas en lui, alors elle y croirait à sa place. « Baby, you're a firework, come on, show 'em what you're worth ». Il n'avait rien à voir avec un sac plastique.
Mais, de toute façon et parce qu'il revenait à la charge, Ally ne comptait pas se laisser faire. Sa logique était imparable : elle était la perfection, quiconque n'était pas son alter-ego masculin ne valait pas le coup qu'elle s'attarde sur son cas. « Attends, tu insinues que je suis pas assez bien pour toi ? C'est parce que j'ai oublié les croquettes, c'est ça ? J'en étais sûr... » Ah oui, c'était simple de reporter la faute sur ces pauvres croquettes innocentes... Non, au lieu d'expliquer que la bouffe de Chips n'y était pour rien, Ally se contenta de justifier son raisonnement par un superbe : « you may be good looking, but you're not a piece of art. I'm too hot, make a dragon wanna retire, man. » Elle s'éventa brièvement avec sa main pour illustrer ses propos. Ally et la modestie, une grande histoire d'amour qui, à mesure du temps, se transformait en mélodramatique. La modestie ne voulait plus rien à voir à faire avec elle, il fallait bien se l'avouer. Surtout dans des moments comme ça, d'ailleurs. Et si la légende avait été vraie, les chevilles d'Ally auraient déjà atteindre trois fois le diamètre de sa tête. Mais fort heureusement pour sa circulation et ses éventuelles varices, le mythe n'était pas vrai. Elle sentit un tremblement de canapé localisé lorsque le brun s'écroula à côté d'elle pour regarder la télé. « You're amazing just the way you are », ajouta-t-elle, les lèvres pincées par la moquerie. Ah, une pub pour des tampons, génial. Tiens, où en était son cycle ? Ah, oui, voilà. Quelque part entre ses deux périodes rouges. Pas besoin de tampons, donc. Heureusement, d'ailleurs, car elle n'avait pas de contact à qui en demander via un intermédiaire félin, canin ou utérin -avouez que c'est bien trouvé, hein ? Mais elle devait admettre que la technique qu'avait adoptée Buckley en l'appelant en SOS pour des croquettes était plus pas mal. Elle avait enfin la connaissance du père adoptif de Chips, qu'ils venaient de baptiser ensemble. Quelque part, Nolan Buckley était devenu son compagnon, la papa de ce petit chat dont elle était la maman. Hrm, histoire bizarre, tout de même. On aurait dit qu'elle avait été inventée par un gamin de cinq ans, détruite et rafistolée dans un sens anti-logique avec un scotch bon marché qui ne tenait pas la route. Oui, la voilà leur histoire, mais elle un peu jolie, quand même. C'était la leur.
A présent, aucun des deux ne bougeait, obnubilés par les pubs continues qui défilaient devant eux. Si l'un des deux avait pété, Ally ne s'en serait même pas émue plus que ça. C'était sympa, comme moment. Au moins, elle n'était pas toute seule chez elle à se morfondre devant son frigo vide -parce que si elle avait de quoi nourrir le chat, elle ne pouvait pas en dire autant d'elle-même... On ne nourrissait pas une Ally avec un yaourt périmé et un vieux pot de ketchup vide replacé à l'envers dans l'espoir d'en récupérer encore un peu. Tout ce qui lui restait était en réalité les chips qu'elle avait ramenées, et au lieu de faire une heureuse qui se morfondait devant la télé, elles faisaient deux heureux qui regardaient la télé avec autant de conviction que si Einstein était en train de leur expliquer sa théorie de la relativité restreinte. Enfin, lui s'était remis à parler et elle sentait son regard posé sur elle, mais elle n'arrivait pas à détacher du sien de la télé. Capotes, maintenant. Elle ne comprenait pas réellement comment ces publicités pouvaient potentiellement et spécialement cibler les téléspectateurs qui se vautraient devant Stargate, mais passons. Teal'c et ses « indeed » allaient bientôt réapparaître à l'écran, hein ?
Mais, Teal'c ou pas, Ally n'eut pas le loisir d'en profiter. Il attaquait à nouveau sa perfection, et il n'était pas question qu'elle se laisse faire; Sa meilleure arme pour ça ? La séduction. Bah ouais, c'était tout ce qu'elle connaissait -même si elle n'y était pas très douée. Pourtant, cet instant lui fit un drôle d'effet. Encore une fois, elle était prise à son propre piège. Il fallait dire que malgré tout ce qu'elle affirmait depuis un moment déjà, elle ne faisait pas face au premier clampin croisé dans la rue. Car oui, c'était même évident : Nolan Buckley avait ce quelque chose qui devait faire fondre pas mal de filles, et elle n'avait en réalité aucun soucis à se faire pour lui. Que ce soit ce haussement de sourcil, ce regard étonné ou ce sourire charmeur, tout chez lui portait à croire qu'il était fait pour ravir la gent féminine dans son entièreté. Ally, elle, tentait de ne pas se laisser avoir une nouvelle fois : c'était elle qui jouait avec lui et pas l'inverse. Pourtant, si elle avait écouté l'appel de sa petite culotte, elle ne se serait pas à nouveau laissée tomber à côté de lui en lui expliquant une nouvelle fois à quel point elle était parfaite. Lui, par contre, après un bref instant où la blonde se considérait comme victorieuse de cette bataille qu'elle avait finalement plus menée contre elle-même que contre lui, ne manqua pas de toucher la corde sensible : « La femme parfaite est donc une chaudasse... Ça explique beaucoup de choses. » Elle tourna la tête brusquement, lui lançant un regard noir. Oui, c'était tout ce qui pouvait faire d'elle une femme parfaite, voilà tout. Elle ne savait pas cuisiner, s'était brûlée la seule fois où elle avait essayé de repasser quelque chose, et maniait les armes de maquillage et de coiffure comme si elle était face à des instruments de torture -les recourbe-cils, quoi, sérieusement ? Non, Ally n'avait vraiment rien de la femme parfaite, si ce n'était cette capacité à faire réagir l'entrejambe de la plupart des hommes qui lui plaisaient -il y avait toujours quelques récalcitrants, comme Joey, qui s'était marié quelques années auparavant à Frank, qui était en train de leur commander du vin à ce moment-là. « I'm criticized, but all your bullets ricochet. You shoot me down but I won't fall, I am titanium. » Il n'eut pas la réaction escomptée, puisqu'il rit à ce qui venait de se passer. Mais... mais mais, il n'était vraiment pas prêt à accepter son argumentation ? Et si elle lui montrait vraiment ses seins, il l'accepterait, son argumentation ? Les jumeaux seraient une argumentation en eux-mêmes. « What if I say I'm not like the others ? What if I say I'm not just another one of your plays ? » s'échauffa-t-elle pendant quelques instants avant de laisser échapper un sourire de faiblesse. Non, Ally n'était décidément pas n'importe qui, et surtout pas n'importe quelle pimbêche qui devait se pavaner devant lui à chaque fois qu'il mettait les pieds dans un lieu public. Les chevilles ? Le mythe ne se vérifie toujours pas présentement, désolée. « The haters gonna hate, I'm just gonna shake it off » lâcha-t-elle finalement en haussant les épaules avant de réaliser que Teal'c n'était toujours pas réapparu. Au lieu de ça, une publicité de traitement contre les mycoses faisait son petit bonhomme de chemin, et Ally fit mine de ne pas s'en rendre compte pour éviter toute remarque déplacée -genre ça l'aurait choquée, vous voyez- et se concentra sur ses ongles dégueulasses. Tiens, il lui restait un peu de viande humaine sous l'ongle ; elle avait sans doute été trop pressée de quitter le boulot pour bien se brosser les ongles et en évacuer les restes d'organes qui auraient pu s'y loger. Hmmm, des protéines ! Dire que j'avais plus de viande dans le frigo ! se surprit-elle à penser avant de relever la tête vers un Nolan qui avait repris la parole. « Ça te dirait pas qu'on se fasse un chinois ? J'ai trop envie d'une omelette aux shiitake », avait-il proposé, l'air de rien, alors que le visage d'Ally se transformait silencieusement pour laisser apparaître une expression de dégoût profond. Le ventre de Nolan laissa retentir un gargouillis. Plusieurs idées se présentaient à elle à ce moment précis : soit il proposait un plan à trois avec un chinois, chose qui n'était pas particulièrement dans ses objectifs, soit il avait une façon détournée de mettre sur le tapis une nouvelle drogue ou une pratique sexuelle étrange. Bon, en vrai, elle n'avait rien à dire. Bêtement, pour une fois, elle savait de quoi il s'agissait. Et elle était juste parfaitement dégoûtée de la transition que venait de faire Nolan juste sous son nez. Elle ne répondit pas et se contenta de se tirer avec difficulté du canapé, avant de se diriger vers la cuisine, d'ouvrir le frigo et de fouiller parmi le peu de choses qu'il avait -décidémment, à se demander comment ils avaient réussi à se croiser dans une supérette. Elle restait de glace, se remettant difficilement de ce que venait de lui balancer Nolan. Peu importait ce qu'ils pouvaient vraiment manger ou la réaction qu'il avait eue face à sa retraite dans la cuisine, Ally se cachait là où aucune comparaison douteuse ne serait faite. « The cold never bothered me anyway » pressa-t-elle Nolan en criant à travers l'appartement, attendant tout de même qu'il lève ses fesses pour préparer cette fameuse omelette dont il semblait vanter les mérites. « And I'll keep on waiting for you to come around ! » impatientait-elle en sortant la tête du frigo pour en fermer la porte. Elle sursauta en sentant quelque chose frotter ses jambes : c'était Chips, qui était réapparue auprès des humains qu'ils étaient. Avec un sourire idiot, Ally se pencha pour le/la prendre dans ses bras et tendit le félidé au-dessus de sa tête. « Au matin de ta vie sur la planète, ébloui par le dieu soleil, à l'infini tu t'éveilles aux merveilles de la terre qui t'attendent et t'appellent ! » Elle rapprocha la boule de poils de son visage et la papouilla avec tendresse avant de se prendre un coup de patte violent. Mais la blonde n'en démordait pas. Tant qu'elle n'avait pas autre chose à manger que la dernière chips qui s'était calée entre ses seins, elle allait emmerder Nolan. « I got a pocket, got a pocket full of sunshine, I've got a love and I know that it's all mine, ohohoh ! » commença-t-elle à se dandiner en écho à une voiture qui semblait s'être garée non loin de là avec le meilleur choix musical qui soit. Chips, toujours coincé(e) par on ne sait quel miracle entre ses mains, n'osait plus bouger. L'animal était rentré dans un état semi-larvaire, attendant tout bonnement sa libération de l'emprise machiavélique de la blonde qui lui cassait les oreilles.
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| Sujet: Re: Rockin in the Suburbs | |
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