Voilà quelques jours qu'il était revenu chez lui. Après quelques jours à l'hôpital, on l'avait enfin laissé sortir ce qui lui avait fait du bien. Il avait pris son temps, respirant de grande bouffé d'air une fois dehors. En se réveillant de son coma, Julian s'était rendu compte que son corps ne lui répondait plus aussi bien qu'avant. Si pour lui il ne s'était passé qu'une nuit entre l'accident et son réveil, en réalité, il s'était écoulé presque un mois. Son corps avait donc été au repos durant ce mois-là et Julian avait dû attendre un peu avant de pouvoir marcher correctement, se tenir debout correctement... bref même lever son bras pour tenir un verre était dur au départ. Par chance, il ne lui a pas fallu longtemps pour se remettre sur pied et une fois qu'il pouvait sortir de l'hôpital le voilà de nouveau ne plein... déménagement. Lissa avait raison, elle n'avait pas touché à grand-chose depuis l'accident. Il fallait donc tout remettre en place et avant tout il fallait s'habituer à son chien aussi. Ce petit labrador qui avait l'air tout content d'avoir un nouvel ami. Alors qu'il se prépara pour sortir courir il surprit Soho vers tomber un paquet. Celui où Julian avait rangé ses affaires de bureau. Il n'avait pas été viré, mais le contrat de son remplaçant n'était pas fini et il faut dire que son bosse était plutôt ravie de revoir Julian. Il avait eu peur de perdre l'un de ses meilleurs chroniqueurs ! C'était touchant, mais voilà que Julian devait attendre avant de pouvoir retourner au journal et retravailler comme avant.

« - Soho ! » Il se dirigea vers les affaires qu'il ramassa et qu'il rangea vite fait quand il tomba sur des photos. Vous savez les photos qu'on prend pour s'amuser dans un photomaton. Il s'était servie de celui-ci comme marque page durant des années. Lui et Eden jouant les cons. Personne ne pouvait comprendre l'amitié qui les liés. Julian laissa tomber la photo sur ses affaires dans la boite avant d'aller chercher Soho qui s'était réfugié dans la chambre. Julian attrapa la laisse poser sur l'un des seules meubles monté de la chambre et attrapa le tout mignon Soha puis l'attacha. Il avait sans doute besoin de sortir et il était trop petit pour qu'il le laisse sans laisse. Il sortit donc avec Soho avec lequel il se balada non-loin de l'appartement. Après une bonne heure, il laissa des croquettes et de l'eau dans sa gamelle alors que Julian ferma l'appartement et alla courir. De retour chez lui après plus de deux heures, il prit une douche et mangea. Il commença à ranger ses affaires de bureau dans un coin du salon. Il ne se rendit pas compte du temps qui défila alors qu'il rangea, musique en route et Soho qui fait toujours des bêtises. Le temps passait vite quand même. Soudain, il entendit la porte s'ouvrir et se refermer violemment. Julian se tourna pour voir Lyana. Qui semblait de très mauvaise humeur ! Etrangement, Julian ne pouvait s'empêcher de sourire en la voyant là. Il passa sa main dans ses cheveux, elle le rendait nerveux. Visiblement elle lui en voulait alors logiquement il ne devait pas sourire aussi bêtement.

« - Je suis désolé, j'ai une notion du temps horrible. J'ai juste... Avec l'appartement, le boulot, Lissa, mes parents... je savais plus où donner de la tête. » Julian s'approcha de Lyana avant de rajouter : « - Pardon. J'aurais dû t'appeler. » Soho accourut dans la pièce de l'entrée et aboya bêtement et ridiculement avant de courir un peu partout.

Il y avait quelque chose chez Lyana qui changeait tout. Elle était différente. Le lien qui existait entre eux, c'était fort. C'était pas de l'amour comme les sentiments qu'il porte pour Lissa, non, ce n'était pas non plus une histoire de cul ou autre. C'était de l'amitié. Dans son concept le plus pur. Julian se souviens encore quand il l'avait croisé pour la première fois dans un couloir du lycée. Il y avait sa copine de l'époque à son bras et pourtant il n'avait pas réussi à détacher ses yeux de cette fille qui marchait à grand enjambé. Elle dégageait quelque chose d'unique. En apprenant à la connaitre, il s'était rendu compte à quel point il l'appréciait. Au lycée, il avait déjà pensé à sortir avec elle, parce qu'elle avait un je-ne-sais-quoi, mais c'était un homme de principe. Même jeune. Et il aimait Jagger. Quand il doutait, sa copine de l'époque trouvait toujours un moyen de dissiper ça, sans qu'elle ne s'en rend compte. Une chose était sûre, après à la fac, il s'était passé quelque chose. Mais ce qui compte ce n'est pas ce qu'il s'est passé, au fond, c'est ce qui est resté. Ils étaient toujours là l'un pour l'autre. Toujours à rire, à faire les cons, à s'ouvrir mutuellement sans le moindre gêne. Avec Lyana, il n'y avait aucune limite. Il savait qu'il pouvait être à 100% Julian McNeal. Il y avait très peu de personnes avec qui il pouvait se permettre ça. Lissa en faisait partie et s'était sans doute pourquoi leur relation marchait si bien.

Il comprenait la réaction de Lyana. Il aurait dû y penser plus tôt, mais il avait tellement en tête qu'il était paumé. Il avait l'impression de constamment oublier quelque chose. Son cerveau ne devait pas être très fiable depuis l'accident. Il savait aussi que Lyana avait été là. Même lorsqu'il était dans le coma. Il savait qu'il pouvait compter sur elle, quoi qu'il arrive. Quoi qu'il se passe. Il avait une confiance aveugle en elle.


« - Non, c'est pas... » Il leva les yeux au ciel alors que Lyana venait de dire qu'elle ne manquait visiblement à personne. Il avait toujours eu du mal à expliquer ce qu'il ressentait, pensait. Cela avait toujours été assez dur pour lui, aujourd'hui et maintenant encore plus qu'avant. Julian décida de ne pas trop réfléchir et de s'excuser. Point barre. C'était le plus important, avouer ses fautes et aller de l'avant. Puis soudain, il lui avoua qu'il l'énervait. Julian se demandait si elle allait le frapper ou quelque chose dans le genre. On ne sait jamais. AU final, un beau sourire apparu, ce qui le fit sourire à son tour. Avant qu'il ne rajoute quoi que ce soit, Soho s'empressa de faire une entrée digne d'une star hollywoodienne. Lyana s'empressa de dire tout haut ce qu'elle pensait, ce qui fit rire Julian.

« - Lissa l'a adopté quand j'étais dans le coma. Il prend des amphet' en cachette, j'suis sûr. Sinon comment un chiot pourrait avoir autant d'énergie ? » Il alla ferma la porte de la chambre dans laquelle Soho était partie au final. L'apercevant en train de mordiller un ballon en caoutchouc, il s'était dit que tout irait bien pour lui.

« - Je sais qu'il y a encore des tas de cartons un peu partout, mais si tu regardes bien il y a un chouette canapé qui n'attend que tes jolies fesses ! » Il plaisantait. C'était plus fort que lui, Lyana était une source de bonne humeur pour lui. C'était automatique. « - Maintenant que tu es là, je ne vais pas te laisser partir avant un moment. J'veux tout savoir du mois sans Julian. Qu'est-ce que j'ai raté du super feuilleton « Hamilton & Co » ? » Il se dirigea vers le bar de la cuisine pour mettre cafetière en marche. Il avait l'impression de rien n'avoir manqué, mais il savait qu'un bon mois s'écouler entre la dernière fois et aujourd'hui. Il devait l'avouer, il avait peur de chaque nouvelle. Il avait l'impression que tout était si irréel. Loin de lui.

Effectivement, c'était une drôle de façon de compenser. Mais il ne pouvait pas en vouloir à Lissa d'être passé par une étape comme celle-ci. Il avait été plongé dans le coma, laissant la jeune fille seule. Elle s'était acharnée au travail d'après ce qu'il avait compris, c'était comme si elle avait peut-être perdu la conception de la vie en elle-même. Elle se contentait d'être là, sans l'être. Cela peinait Julian de savoir qu'il avait pu causer autant de souffrance à sa famille, a ses amis et à Lissa. Il ne savait plus trop quoi dire ou faire, où se mettre. Il se retrouvait dans des situations qui le mettaient d'un coup mal à l'aise, il n'arrivait plus à trouver les mots et à s'exprimaient convenablement. C'était frustrant, il espérait que le temps améliore ça. Que les choses pouvaient reprendre dans la normalité, comme avant. Comme si ce coma n'avait pas été une pause. Où un blanc dans sa tête.

Il voulait que les choses s'améliorent, pour les autres plus que pour lui-même.

Lyana avoua alors que c'était toujours mieux qu'un enfant. Julian ne pu s'empêcher de laisser passer un léger rire. « - Je ne vais rien rajouter sur cette réflexion des plus réfléchis. » il s'amusait un peu, mais c'est vrai que ça aurait pu être pire qu'un chien. Un enfant, c'était quand même... un peu poussé. Elle l'aurait eu de qui ? Parce que bon pas sûr que les médecins ont le droit de vous prélever du sperme pour que votre copine du moment se fasse un enfant dans votre dos. Ou alors l'adoption, mais fallait pas pousser. C'est bon, l'esprit de Julian était allé imaginer des scénarios plus farfelus les uns que les autres. Plus sérieusement, avec Lissa, les choses allaient doucement. Dans un rythme logique, continue. Ils étaient encore loin d'être dans la phase mariage et bébé. Ils devaient déjà passer au-dessus du coma du jeune homme. Ils devaient avancer et ensuite voir en conséquence. D'ailleurs, Julian était bien heureux que Lyana soit là, devant lui. Parce qu'il devait l'avouer, il avait besoin de parler. De parler à quelqu'un sans à avoir peur de se limiter et de dire une bêtise. Il avait besoin de parler à son amie.

Il lui demanda alors des nouvelles, à sa façon. Il voulait savoir ce qu'il avait pu rater durant le mois qui était passé. Il se rendait compte que des tas de choses auraient pu se passer en son absence. Des tas. Lyana aurait pu croiser un type et se marier, qui sait ? Bon, il ne fallait pas abuser. Mais un mois, c'était un mois. C'était 31 jours. Tout était possible. Elle lui donna alors des nouvelles. Décidément, ils se passaient des tas de choses.

« - Je vois. » Laissant la machine faire son boulot, il attrapa deux tasses à café ridicule et avoua : « - Et tu arrives à respirer sinon ? » Il affichait un sourire amusant avant de remplir les tasses de cafés et de se poser en face de la jeune demoiselle. « - Je suis sûr que les choses s'arrangeront et sache que pour moi tu ne seras jamais une gêne. » Il était sincère. Son grand-père pouvait parler, Lyana était extraordinaire.

On ne pouvait échapper à ce genre de moment. Un peu de café, une amie et que les mots en guise de musique de fond. Julian devait l'avouer, être avec Lyana lui faisait beaucoup de bien. Peut-être qu'au fond, son coma n'était pas une si grande gène que ça. Peut-être qu'il arriverait vite à se remettre de tout ça. Néanmoins, il savait qu'il avait besoin d'elle autant d'elle de lui. Alors l'entendre parler ainsi l'inquiétait. Il voulait que les choses s'arrangent pour elle, vraiment, parce qu'il tenait à elle. Parce qu'il voulait qu'elle ait une bonne vie, parce qu'au fond il était persuadé qu'elle méritait ça. Qu'elle méritait d'avoir ce qu'elle désirait dans la vie. Venant prendre place près d'elle, avouant ce qu'il pensait, la jeune femme lui répondit alors qu'elle n'en était pas certaine. Que les choses n'allaient pas s'améliorer. Elle pensait même que les choses allaient empirer. Julian avait alors pris un air beaucoup plus sérieux. Il fallait être réaliste, ce n'était plus vraiment le moment de plaisanter. Ni même de faire une blague à la con. Pourquoi les choses allient-elles empirer ? Julian avait du mal à comprendre, mais une chose était sûre, il ne voulait pas que cela arrive. Avant qu'il ne puisse lui demander pourquoi, elle rajouta ensuite beaucoup.

Le monde autour d'elle était à des kilomètres loin devant. Elle était effrayée, effrayée que les choses ne changent pas. Que les choses s'aggravent et qu'elle ne puisse pas se relever des épreuves qui allaient s'offrir à elle. Julian comprenait parfaitement pourquoi elle avait aussi peur pour Liam. Depuis la mort de leur père, il avait repris les commandes. Ça avait changé pas mal de choses dans la vie de Lyana, Julian le savait. Elle avait aussi sans doute peur, qu'avec le temps, il ne soit plus capable de lui pardonner. Peut-être.

« - Lyana... »Julian posa sa tasse se rapprochant un peu plus de Lyana. Ça n'allait pas, les choses n'allaient pas bien et plus que jamais elle avait besoin que Julian soit là pour elle. Il n'allait pas courir et la laisser seule. Pas comme ça. Il la prit légèrement dans ses bras tout en rajoutant. « - Ne dit pas ça, tu ne vas pas perdre Liam. C'est ton frère. Il sera toujours là, comme je serais toujours là. » Il devait l'avouer, son coeur avait subitement accélérait. Il n'aimait pas voir Lyana dans cet état. Ça l'effrayait. Il comprenait parfaitement pourquoi elle disait ça, pourquoi elle avait si peur. Il voulait être capable de l'aider à s'en sortir, à prendre son courage à deux mains, à suivre une direction. Il voulait être là pour Lyana plus que jamais. Elle était sa meilleure amie, pire encore, il la considérait comme un membre à part de sa famille. Les Hamilton avaient ce lien très fort de la famille, chose que qu'on retrouvait chez Les Mcneal. Il se détacha légèrement d'elle pour lui faire face.

« - Chacun avance à son rythme dans la vie. Et tu sais ce que je dis toujours. Ne te fis pas aux autres. Ne te fis pas à demain. J'ai peut-être un appart et une petite-amie formidable, mais personne ne sait ce que demain nous réserve. Je sais que ça ira mieux pour toi, j'en suis persuadé. » Il tenta de lui sourire. Il pouvait lui promettre que tout irait mieux. Il mettrait sa vie en jeu s'il pouvait et si c'était nécessaire.

C'est alors qu'elle lui avoua quelque chose auquel il ne s'attendait pas. Elle était tombée amoureuse. Julian connaissait Lyana par coeur. Il savait que ce n'était pas habituel. Surtout pas en ce moment. Surtout pas après ce qu'elle avait vécu il y a quelques années. Elle était hésitante en parlant de ça, elle n'avait jamais été du genre à parler de ses sentiments. Elle était mal à l'aise, mais il savait qu'elle en parlait parce qu'elle avait besoin d'en parler. Ce n'était pas n'importe quoi.

« - Q... Qui est-ce ? Comment... depuis quand ? » Julian était perplexe. Il avait peur que Lyana souffre, mais l'éternelle romantique qu'il était ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était peut-être ce dont elle avait besoin. Elle avait besoin de rencontrer quelqu'un qui change son monde, qui le rende meilleure. « - Pardon, j'ai parfois tendance à croire qu'au lieu d'un mois, c'est plus un an qui s'est écoulé. Ça me fait parfois paniquer. »

Il avait peur. Il avait très peur qu’à cause de ce mois dans le coma, ses souvenirs et sa façon de voir les choses soient trop en décalage par rapport à la réalité. Il avait peur que le coma change sa vie, bouscule tout alors qu’il avait atteint la perfection. Oui, au fond, c’était ça. Il avait une copine, un travail, une grande et belle famille. L’accident était apparu comme une remise en place. Comme un moyen de montrer à Julian qu’il ne fallait pas croire que sa vie continuerait aussi bien, que des imprévus finirons toujours par pointer leurs bouts du nez. C’était la vie, après tout. Elle n’était pas tout le temps stable et tranquille. Il y avait parfois de gros orages à l’horizon qu’il fallait affronter. Julian n’avait pas été prêt à ça. Il n’avait pas cru qu’un jour, il serait responsable d’un accident de voiture. Il n’avait pas crus qu’un jour, il serait celui qui mettrait en danger celle qu’il aimait. En se réveillant ça avait été sa plus grande crainte. Que Lissa ne soit plus de ce monde, à cause de lui. Mais en réalité, tout allait bien. Le problème, c’était juste lui. Lui qui avait fini dans un coma durant un mois.

Julian se disait parfois que c'était mieux que ça ne soit qu'un mois et pas 30 ans. Pire, des personnes parfois ne se réveillait jamais d'un coma. Mais était-ce vraiment une chance de se réveiller après un moment de découvrir que sa vie n'était plus tant la même ? Voir Lyana le rassurait. Ça lui faisait penser que les choses n'étaient pas si différentes. Qu'il y avait des choses qui ne changeaient pas, même avec le temps. Julian aimait la voir, il aimait lire ses messages, entendre sa voix. Il avait besoin d'elle, autant qu'elle de lui. C'était une amitié forte et réciproque. Ce n'était pas pour rien qu'à une époque, ils avaient tenté de sortir ensemble. Au fond, Lyana et lui s'entendait si bien que Julian se disait, pourquoi pas ? Il se disait qu'elle était peut-être celle qui lui fallait, mais leur relation n'avait duré que deux semaines pour revenir à ce lien qu'il maintenait encore aujourd'hui. C'était mieux ainsi. Maintenant, Julian avait Lissa et il ne pouvait pas rêver mieux.

« - Promis. Je ne disparaîtrais plus. » Depuis l'accident, Julian n'arrivait plus à monter dans une voiture. Son permis prenait la poussière dans un tiroir et sa voiture était un cube de ferraille dans un entrepôt. Avec l'argent de l'assurance, il pouvait se payer une nouvelle voiture, mais il n'en avait pas envie. Pour le moment, il préférait marcher, prendre le bus ou encore laisser Lissa conduire. Il avait trop de mal à avoir confiance en lui-même pour pouvoir reprendre les commandes d'un tel engin. Il savait comment la vie pouvait être imprévisible, il voulait croire que les choses s'arrangeraient pour elle, parce qu'elle méritait un peu de répit avec tout ce qu'elle traversait. En entendant Lyana, Julian était légèrement paumé. Il avait confiance en elle, en ces choix, mais il n'avait pas confiance envers les gens qui se rapprochaient d'elle. Il avait tendance à croire que c'était des cas sociaux. C'était aussi son côté protecteur. Il voulait le meilleur pour Lyana, c'était tout. Il était rassuré de savoir que ce sentiment d'avoir raté comme une année avec ses proches étaient similaires. Au fond, ça voulait dire qu'il comptait pour Lyana autant qu'elle comptait pour lui. Il n'arrêtait pas de se dire à quel point cela avait dû être difficile pour Lissa. Elle travaillait à l'hôpital et, dans ce même lieu, son copain était là. Dans le coma. Ça avait dû être terrible pour elle.

Lyana se mit à se confier sur le fameux garçon. Julian se montra alors très attentif. Julian tenta d'imaginer le fameux Simon sans vraiment se rappeler de qui il était. A tous les coups, il devait être plus grand. Elle parlait d'une toute autre manière. Julian lui offrit un sourire. Elle était mignonne.

« - Il t'attire, il te plait. Pourquoi tu dois avoir peur de ça ? » Posant ses yeux sur sa chère amie, Julian rajouta : « - Tu sais comment j'étais après que Jagger m'ait laissé. Je croyais que aimer signifiait qu'on finirait toujours pas être blessé. Qu'on se montrait vulnérable et que la personne en face en profiter. Mais Lyana, il n'y a rien de plus beau que d'être attiré par quelqu'un et que d'avoir l'impression que les choses sont différentes. N'ai pas peur de foncer vers lui, parce qu'il y a peut-être une chance que cette fois tout ce passe bien. Je ne sais pas qui il est, mais si ce que tu ressens est vrai, suis ton instinct. »

Devant chaque histoire d'amour, il y avait un mur de peur à franchir. C'était trop tôt pour savoir si Lyana l'aimait, mais ce n'était pas trop tôt pour s'avoir qu'il lui plaisait. Plus que les autres gars avec qui elle passait simplement la nuit. Et ça c'était un changement à prendre en compte. C'était peut-être le signe qu'il fallait tourner la page vis-à-vis du passé. Qu'il fallait que Lyana commence à reprendre sa vie sentimentale en main.

LYANA AND JULIAN

Tu te rappelles que je suis ta meilleure amie non ?

Avoir peur de l'amour c'était étrange car l'amour faisait parti de la vie, de la vie de milliards de personne. L'amour était un sentiment fort, peut être même le plus fort quoi que la haine était un sentiment qui pouvait être fort également mais revenons plutôt sur l'amour. Lyana n'était pas quelqu'un qui était habitué à parler sentiment, à ouvrir son coeur si facilement. Les déclarations ce n'était pas pour elle, elle n'était pas doué avec les mots, trop maladroite. C'était assez drôle quand on y pensait d'ailleurs, car Lyana avait besoin constamment qu'on la rassure, elle avait besoin de savoir qu'on tenait à elle, qu'elle était importante et à contrario elle ne disait jamais rien. Sous ses airs de princesse elle n'était qu'une fille peu sûre d'elle qui avançait à pas reculé. Avec Julian c'était plus simple, tout était toujours plus simple avec lui. Lyana pouvait se confier à lui, librement, il aurait toujours les bons mots et surtout il la connaissait depuis assez longtemps pour lui dire ce qu'il pensait de tout ceci. Il prit un exemple, le sien, revenant sur l'époque où il était en couple avec Jagger, la mythique Jagger ! Avanlant quelques gorgées de café elle resta silencieuse quelques secondes avant de prendre la parole. «  C'est diffèrent, nous sommes diffèrents. Tu es un sentimental, tu es obligé d'être amoureux c'est inévitable pour toi. Je pense qu'on va se revoir mais aucun de nous deux n'est prêt pour une relation sérieuse, et puis je ne vois pas pourquo je devrais lui faire confiance... c'est un coureur de jupon! » Lyana savait qu'il s'était passé quelque chose, une chose qu'aucun de eux deux ne pouvaient expliquer mais Simon était comme elle, pas prêt pour une histoire, pour parler sentiment ou autre. Il était perdu. «  De plus c'est un militaire, t'imagines si je tombe amoureuse qu'il part et qu'il meurt... je crois que j'ai déjà assez de cadavre derrière moi. »

Lyana n'était pas prête, elle le sentait, ça ne la rassurait pas. Cette situation l'angoissait légèrement. Coincée entre son envie de revoir ce fameux Simon et sa peur d'avance, l'angoisse de l'attachement, de la dépendance. Elle ne pourrait pas rester indéfinitivement ainsi, elle allait devoir grandir et faire face à la réalité. Prendre sa vie en main, choisir une voix. En repensant aux propos de son meilleur ami au sujet de Jagger elle reprit la parole « Tu as revu Jagger depuis son retour ? » Lyana avait déjà revu son amie, comment ne pas revoir cette fille totalement décalée avec qui elle pouvait faire la fête non stop ?

FICHE ET CODES PAR RIVENDELL

Spoiler:

« C'est diffèrent, nous sommes différents. Tu es un sentimental, tu es obligé d'être amoureux c'est inévitable pour toi. Je pense qu'on va se revoir mais aucun de nous deux n'est prêt pour une relation sérieuse, et puis je ne vois pas pourquoi je devrais lui faire confiance... c'est un coureur de jupon! »

Il baissa la tête. Elle n'avait pas tort. Il avait toujours été un grand romantique dans l'âme. Son côté sentimental faisait partie de lui, depuis toujours et Lyana l'avait toujours su. Même durant cette courte période où ils étaient ensemble, mais là encore c'était autre chose. Ils avaient vite réalisé qu'ils étaient faits pour être amis et pas autrement. Enfin bref, il comprenait que la façon dont il voyait les choses n'étaient pas forcément la meilleure. Mais Julian ne pouvait s'empêcher de croire que Lyana n'avait pas besoin d'une relation sans attachement. Parce qu'il l'a connaissait. Il savait qu'elle développerait plus envers le gars en question. Coureur de jupon ou pas. Il s'inquiétait des décisions qu'elle allait prendre. Vraiment. Et c'était plus fort que lui. Elle rajouta alors que le gars en question était un militaire. Elle n'avait pas envie de s'attacher à quelqu'un si la personne n'allait plus jamais revenir. Il comprenait parfaitement ce sentiment, mais si Julian avait appris quelque chose, c'était qu'on ne pouvait prévoir ce genre de choses.

« - Je ne sais pas. Je trouve ça un peu bête, tu vas trop loin et tu t'imagines trop de choses. Tu sais déjà que tu ressens quelque chose quand il est là ? N'est-ce pas suffisant ? »

Il avait raison. Pourquoi se dire que plus tard, il allait mourir en partant ? C'était trop vouloir se protéger de choses qui n'allait pas forcément arriver. Bon d'accord, c'était un militaire, mais alors ? Il était persuadé que Lyana regretterais. Il ne savait pas encore qu'elle était l'étendu de sa relation avec la personne en question, mais il le ressentait. Il savait que quelque clochait et que Lyana avait trop peur et que cette peur l'empêcher d'aller de l'avant. Où était l'époque ou Lyana fonçait tête baissée, sans avoir peur de quoi que ce soit ? Il avait tellement aimé ce trait de caractère chez elle. Il se rendait compte à quel point elle avait dû encaisser dernièrement.

« - Jagger ? Non. » Il n'avait pas revu Jagger depuis que celle-ci était partie, sans un mot. Une nuit ils sont ensemble et le lendemain, plus rien. Il avait vraiment souffert du départ de la demoiselle, plus qu'elle ne saurait jamais l'imaginer. Il avait fait des choses qu'il regrettait. Il n'avait pas la moindre idée d'où elle se trouvait maintenant. Ce qu'elle pouvait faire, avec qui elle était. Il devait l'avouer, penser à elle lui faisait du mal. Ça ravivait une flamme jadis éteinte et ça le brulait. Mais aujourd'hui, il avait avancé. Il était avec Lissa et il savait que c'était une bonne chose. Du moins il le pensait... Il l'espérait.

« - Je me fou un peu de son existence... » Il releva la tête vers Lyana, troublé. « - Lyana, dit moi, durant mon coma... Comment était Lissa ? » Il ravala sa salive avant de reprendre. « - Puis je rattrape mon retard, plus j'ai l'impression que quelque chose à changer...»

Julian était franc, elle aimait ce trait de sa personnalité parce que peu de monde était franc avec elle. Lyana pouvait citer ses véritables amis, ils n’étaient que deux et seules ces deux personnes étaient franches avec elle. La jeune héritière n’avait jamais douté, pas une seule fois. C’était ça l’amitié après tout. Julian était également l’un des rare a pouvoir dire ce qu’il pensait à la jeune femme sans avoir un regard glacial ou une parole désagréable. Il avait raison, c’était bête. Lyana imaginait trop de choses, elle pensait trop au futur et prévoyait des choses qui n’allaient peut être pas arrivé. Elle n’était pas madame Irma et n’avait pas sa boule à cristal pour y voir l’avenir.  La jeune femme avait peur, l’amour était quelque chose qui la terrifiait constamment, une angoisse permanente, cette peur de l’attachement. « Je ne sais pas… j’imagine que ça devrait l’être… je devrais me contenter de ça. » La belle blonde expira lentement, baissant quelques instants le regard avant de s’adosser au canapé croisant ses jambes. « Tu sais, parfois… il m’arrive de penser que » Elle s’arrêta, riant quelque peu en sachant ce qu’elle allait lui dire. « Tu vas me prendre pour une folle mais… quand nous étions ensemble, c’était bien, c’était suffisant. » Elle haussa les épaules. « Je sais qu’on ne s’aime pas, pas ainsi en tout cas mais parfois ma vie me semble tellement compliquée, tout me semble impossible et il m’arrive de penser que je préférais être en couple avec mon meilleur ami qui ne me fera jamais de mal plutôt qu’un inconnu qui me fera souffrir. » La vie n’était pas ainsi, l’amour n’était pas ainsi. On ne restait pas en couple avec quelqu’un juste parce qu’on était bien, certain le faisait et au final ils n’avaient rien d’un couple ou finissaient par s’entretuer un de ces jours. Avec Julian tout avait toujours été simple mais ils étaient amis, il était son meilleur ami ce qui expliquait pourquoi ça avait été si simple entre eux. On pouvait apprendre à aimer quelqu’un, essayer de l’aimer autrement quand ami mais ce n’était pas sein pour aucun des deux et c’était pourquoi ils étaient resté amis, mettant fin au couple qu’ils avaient été quelque temps.

Lyana leva les yeux alors que le jeune homme indiquait se moquer de l’existence de Jagger. Les revoilà revenus des années en arrière, à l’époque du lycée. « C’est Jagger quand même. » Elle tenta un sourire, c’était Jagger ce n’était pas n’importe qui en tout cas pas pour la jeune femme qui appréciait ce petit bout de femme et qui pouvait dire fièrement qu’elle était son amie, une vraie amie. Malheureusement le passé était parfois douloureux, c’était le cas pour Julian qui devait toujours voir Jagger comme la fille qu’il avait aimé, qui avait disparu et qui lui avait brisé le cœur. Lyana ne voyait pas les choses sous cet angle, mais elle savait combien ça avait été difficile pour lui cette période alors elle n’insistait pas. L’heure n’était pas venue pour eux trois de se retrouver devant une pizza.

« Euh… » Elle n’avait pas encore réellement réfléchit à sa réponse que Julian reprenait la parole, elle arqua un sourcil. « Pourquoi tu penses une telle chose ? Elle n’est plus comme avant avec toi ? » Lyana connaissait Lissa, enfin connaître était plus qu’un grand mot car la jolie blonde ne la connaissait qu’à travers Julian, elle ne cherchait pas réellement à la connaître, elle ne l’intéressait pas. Lyana était jalouse, possessive et ça l’emmerdait que son meilleur ami soit amoureux de cette fille. La peur de le perdre tout simplement. Elle restait polie et correcte avec la jeune femme, elle n’était pas méchante après tout donc Lyana restait à sa place, elles n’étaient pas amies en tout cas. « Tu sais généralement quand j’étais dans ta chambre elle n’y était pas, si c’était le cas je repartais… on a déjà l’air très con quand on te parle alors que tu as les yeux fermés, si on le fait à deux je t’explique pas le fou rire. » Elle but une gorgée de son café, reprenant plus sérieusement. « Elle était triste, très triste. Je la croisais de temps à autre et ça se voyait que tu lui manquais, elle avait peur pour toi… peur de te perdre. Peut être qu’aujourd’hui elle doit juste apprendre à ne plus avoir cette peur. »