Le passé est parfois si présent,
qu'il nous empêche d'avancer vers l'avenir.

Penchée sur ses plans, Meeta soupire et pose son crayon. 2 lignes droites seulement, ornaient la feuille blanche devant elle. * C'est déjà bien non ? Deux pans de murs .... argggggh, je ne vais jamais y arriver. * Sa tête fusait d'idées mais elle n'arrivait à rien poser sur papier. Elle devait remettre ses dessins en fin de semaine et là, elle n'était vraiment pas sortie de l'auberge. Le projet en lui-même l'attirait énormément car pouvoir construire un hôpital pour tout enfant du monde était un merveilleux cadeaux à leur offrir. Un hôpital assez grand pour accueillir des enfants malades et blessé des quatre coins du monde. Elle voulait réaliser un endroit accueillant, chaleureux , coloré où tout ces petits bouts se sentiraient chez eux et surtout rassuré et en sécurité. Cette idée l'avait émue à un point où elle n'avait même pas hésité lorsque son collègue le lui avait proposé. Il connaissait son talent et Meeta était fière de pouvoir aider à réaliser ce projet. Malheureusement, le fait d'être loin de chez elle, loin de son bureau jouait sur son mental et l'empêchait de travailler. Il n'y avait que dans son petit cocon de bureau, qu'elle laissait libre court à toutes ses idées mais ici dans ce bureau, dans cette ville, tout faisait qu'elle n'arrivait pas à se concentrer. Elle avait détesté cette ville dès qu'elle était descendue de l'avion et qu'elle avait posé un pied sur le sol. Meeta ne se l'expliquait pas mais elle avait un mauvais ressenti, quelque chose l'empêchait d'être totalement à l'aise. Elle savait qu'elle serait plus en sécurité chez elle qu'ici où elle ne connaissait rien ni personne . Mais est - ce vraiment la ville qui la poussait à faire marche - arrière ou tout simplement la personne dont elle cherchait à tout prix, à ne jamais croiser le chemin ? Meeta secoue la tête ne voulant même pas répondre à la question que lui posait sa conscience car elle connaissait la réponse mais se refusait de l'avouer. Si elle restait ici, elle savait qu'elle serait amenée à le croiser et qu'il ferait de sa vie, un véritable enfer. Tout était de sa faute, elle le savait et elle ne pouvait pas se permettre de lui montrer qu'elle était présente en ville. Elle lui avait assez fait de mal comme ça pour en rajouter une couche et lui faire de nouveau subir sa présence. Plus vite, elle finirait ce projet et plus vite, elle s'en irait mais là avant de pouvoir attaquer de nouveau , il lui fallait une pause bien méritée. Cela faisait des heures qu'elle était assise devant cette feuille qui restait éternellement blanche. Un café la remettrait d'aplomb et l'aiderait à mieux réfléchir. Meeta se lève, attrapant sa veste de tailleur au passage. Elle sort de son bureau et fait un sourire à sa secrétaire : " Monica, je sors prendre un café, veux - tu que je te rapporte quelque chose ? " " Euh non Madame mais ne vous dérangez - pas . Je peux aller vous le chercher. " Meeta grimace légèrement, elle n'arrivait jamais à s'y faire qu'ici , le personnel se prend trop pour des toutous. Il croit qu'il doit satisfaire constamment et servir son patron. A New-York, malgré qu'elle avait une secrétaire, Meeta étant la patronne, faisait ce qu'elle voulait et personne ne surveillait ses moindres faits et gestes. De plus, elle n'aimait pas donner d'ordre et elle ne voyait pas pourquoi, Monica devrait aller chercher son café. Elle savait le faire elle-même. Il faudrait qu'elle lui fasse comprendre qu'elle n'a pas à réaliser tous les désirs de Meeta. Même si elle était la patronne, elle se considérait au même niveau que son personnel. Chez elle, tout le monde la connaissait comme ça et si elle devait passer du temps avec Monica, elle allait l'habituer à sa façon de faire. Il n'y avait que son personnel pour la connaître vraiment. Elle laissait tomber son masque de femme hautaine pour n'être qu'elle-même car une équipe pour elle, était une famille.  Elle sourit " J'ai des pieds aussi et de toute façon, j'ai besoin de souffler de l'air frais un petit peu. Merci quand même Monica et je sais que tu adores les muffins au chocolat donc je t'en rapporterai un. «  Meeta lui fait un signe de la main et sort dehors, tout en respirant l'air frais de l'extérieur. Comme ça faisait du bien de quitter un peu son bureau et de voir autre chose pendant quelques minutes. Avant de se mettre en route, elle jette vite un coup d’œil sur ses vêtements comme à son habitude. Elle avait toujours cette manie de remettre de l'ordre dans son allure . Meeta remet sa veste et balaye une poussière imaginaire sur son pantalon de tailleur qui tombait droit. Ses talons hauts la mettaient en valeur et l'affinait encore plus. Elle sourit à l'image que lui renvoyait la vitrine devant elle, même ses vêtements faisaient en sorte de renvoyer l'image de la femme sûr d'elle et sérieuse . Après cette petite vérification, Meeta se met enfin en route, direction le café le plus proche. Elle marche le long du trottoir et son regard se pose sur les magasins qui bordent les trottoirs, la rue remplie de voitures, les passants qui sourient ou qui râlent. Une sonnerie de téléphone la sort de sa contemplation et elle se rend compte que c'est le sien. Elle retient un soupir, en gonflant ses joues comme elle a toujours l'habitude de faire. Pourquoi, ne pouvait-elle jamais être tranquille ? Meeta cherche dans son sac et attrape son portable. Une expression moqueuse apparaît dans son regard lorsqu'elle voit le nom qui s'affiche. « Oui Alan ? Très bien et toi ? Bientôt ... Hum douterais-tu de mes compétences ? Vendredi, tu les auras sur ton bureau ne t'inquiète pas ... » Arrivée devant le café dans lequel elle a l'habitude de venir chercher sa commande, elle sourit à la personne qui lui tient la porte comme elle est au bout du fil. Elle pénètre à l'intérieur tout en faisant un signe de tête pour remercier celui qui lui avait tenu la porte. " Si tu continues de m'ennuyer, je te ferai des plans digne de la maternelle daccord ? Hahahah ah oui t'es sûr ? Ne me tente pas et arrête de m'harceler, je vais le dire à ta femme hahahahaah. Elle m'a dit que si tu m'ennuyais non-stop avec le travail, je pouvais venir me plaindre pour qu'elle te titre les oreilles hahaha ... " Il l'appelait toutes les deux minutes et c'était vraiment de l'abus. Elle voulait bien comprendre qu'il était anxieux en voyant qu'elle n'avait encore rien rendu mais il savait très bien que même la veille, Meeta pouvait lui fournir un excellent travail. Si elle connaissait très bien Alan qui était d'abord un ami avant d'être un collègue, elle connaissait aussi sa femme. D'ailleurs, ça rassurait Meeta d'avoir Alan et sa femme en ville. Cette dernière savait très bien que son mari pouvait être limite casse-pieds lorsque le stress le gagnait et elle n'hésitait pas à dire à la jeune fille de l'envoyer promener. Meeta continue de rire aux propos d'Alan mais elle ne sait pas pourquoi son instinct la force à tourner la tête, ce qu'elle n'aurait du jamais faire en voyant  la personne qui la jaugeait d'un regard dur. S'il avait eu des flingues à la place des yeux, il lui aurait déjà mis une balle dans la tête. Meeta ne s'attendait vraiment pas à le croiser et le sourire qu'elle avait aux lèvres, s'efface. Elle ne s'était même pas imaginer le rencontrer et n'était vraiment pas prête à l'affronter. Meeta n'écoutait plus ce qui se disait au bout du fil et Alan parlait un peu dans le vent. Si la stupeur a parcouru son regard et que différentes émotions sont passées sur son visage pendant une minute, elle avait su se maîtriser à la vitesse de l'éclair pour laisser de nouveau place à l'image qu'elle donnait habituellement. Elle serre les dents, essayant de maîtriser les battements de son cœur et détourne son regard vers la jeune fille qui se tient derrière le comptoir et qui attend qu'elle prenne commande. «  Un mokaccino et un muffin au chocolat svp. » Sa voix sûre ne laissait rien paraître car elle avait su s'entraîner pendant longtemps, à ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus. Elle ne devait en aucun cas montrer que ça lui faisait du mal et que ça la touchait, de le voir-là. Les année passent mais la douleur est toujours grande. 11 années d'amour, ça ne s'oublie pas et elle avait tout envoyé valser avec une simple lettre .  Elle s'en voulait énormément de s'être comportée comme une lâche, de l'avoir rendu malheureux, de l'avoir détruit. Si elle pouvait s'excuser, elle le ferait mais non Meeta avait décidé qu'il fasse tout pour qu'il la déteste. Si ça pouvait lui faire du bien, alors elle préférait qu'il se comporte de cette manière car c'est tout ce qu'elle méritait. Si sa voix est clair et sûre, elle peine a contrôler le tremblement de ses mains. " Alan, je te rappelle. " Elle range son téléphone dans son sac et glisse ses poings serrés dans ses poches

Le passé est parfois si présent,
qu'il nous empêche d'avancer vers l'avenir.

Tout en passant commande, Meeta essaye de garder l'assurance qu'elle a toujours quand une situation ne lui convient pas ou la met mal à  l'aise ce qui est le cas en ce moment même sauf qu'ici son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et ses mains tremblaient dans ses poches. Elle essayait de tout faire pour ne pas croiser l'objet de ses souvenirs et il fallait qu'aujourd'hui, ils aillent se désaltérer  dans le même café. Peut-être que lui penserait qu'elle l'avait fait exprès mais justement non, elle faisait tout pour l'éviter,  pour éviter de lui faire mal de nouveau ou lui remémorer de mauvais souvenirs. De plus, elle ne savait rien de sa vie ou de ses faits et gestes dans cette ville. Elle n'était pas psychopathe à  ce point pour surveiller ce que son ex faisait. Elle assumait totalement sa décision même si elle en avait souffert mais à partir du moment où elle avait fait un choix, elle s'y tenait quitte à encore souffrir. Elle lui avait fait du mal une fois, elle n'était pas à  ce point monstrueuse pour le toucher de nouveau en lui imposant sa vue,  sachant qu'elle savait très bien qu'elle s'était comportée de manière lâche avec lui. Meeta résiste à l'envie de tourner la tête de nouveau pour l'apercevoir car ça faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Déjà que c'était un beau garçon à  l'époque mais il avait embelli de plus en plus avec le temps. Aujourd'hui, c'était un homme avec plein de charisme. Elle avait été heureuse avec ce garçon, ils avaient grandi ensemble et s'amusaient comme des gosses, ils s'aimaient comme des malades et elle avait tout gâché. S'il savait le pourquoi, il comprendrait peut-être mais elle ne pouvait pas. Meeta sourit à la serveuse qui lui tend le petit carton avec les deux mugs de café. " Merci. " Le fait de le revoir, ravivait la douleur. Elle s'en voulait énormément et aurait voulu aller le trouver pour mettre des mots sur cette lettre. Elle secoue la tête pour se reprendre. Elle attrape aussi le petit sachet contenant le muffin et donne l'argent à la serveuse tout en lui disant de garder la monnaie. Meeta en se retournant, jeté un regard vers la table et s'aperçoit qu'il a disparu. L'indienne respire un peu mieux car elle n'était vraiment pas prête à l'affronter. Elle  redoutait le jour où  elle lui devrait des explications mais bon, étant donné le temps passé,  elle s est dit qu' il avait préféré ne pas savoir et la rayer de sa vie. Elle avait donc laissé tomber à réfléchir à une éventuelle version à lui donner. La jeune fille sort du café et Se bloque direct lorsqu'elle voit Sameer se redresser du mur où  il se tenait et lui parler. Meeta serre la mâchoire,  oh non elle ne lui montrerait en aucun cas que ça la touchait de le voir ou qu'elle s'en voulait de ce qui s'était passé. Si ça ne tenait qu'à elle, jamais elle n'aurait mis les pieds ici mais ce projet lui tenait vraiment à  cœur et elle n'avait pas eu le choix. Meeta pose Ses yeux sur lui, sur le visage qu'elle avait tant aimé. Elle voit bien par ses gestes qu'il se retient de calmer ses nerfs sur elle. En même temps, elle ne méritait que ça, elle le savait.  Le regard de dégoût et plein de colère qu'il pose sur elle, lui fait mal mais elle se retient de flancher. Elle retient un soupir et lâche d'une voix qui se veut sèche. " Si tu penses que je l'ai fait exprès, n'espère pas trop. Je suis la dernière à vouloir me trouver ici mais je travaille sur un projet assez important. Oh et puis, je vois pas pourquoi je te réponds,  je fais encore ce que je veux. Ce n'est pas SameerLand ICI. " Meeta fait mine de regarder sa montre.  Elle devait s'en aller le plus vite possible avant qu'il n'insiste avec ses questions. Elle ne saurait pas quoi lui répondre et de toute manière,  il ne devait pas savoir. La meilleure façon était de se comporter comme une grosse conasse pour qu'elle le dégoûte encore plus et qu'il lâche l'affaire. " Depuis le temps, tu devrais avoir oublier non ? T'as fait ta vie, j'ai fait la mienne donc ça devrait t'importer peu que je sois ici. Sur ce, j'ai du travail. " Meeta se détourne de lui et se met à  marcher. Elle savait que son comportement était inadmissible, qu'il ne méritait pas qu'elle lui parle avec dédain mais c'était le seul moyen pour qu'il lâche l'affaire.

Le passé est parfois si présent,
qu'il nous empêche d'avancer vers l'avenir.

Il est vrai que là Meeta avait été trop loin. Elle venait de le retrouver et préférait se réfugier dans la méchanceté, préférant qu'il ait la haine contre elle, haine tout méritée. Elle se dégoûtait de son comportement  mais n'avait pas le choix alors que normalement c'est lui qui devrait être en colère et méchant, vu comment elle l'avait fait souffrir. D'ailleurs, être méchant, il ne tarde pas à  l'être et fait même pire en étant insultant. Meeta s'arrête net par les insultes qui fusent de sa bouche. Il ne peut pas la voir car elle lui tourne le dos mais ces insultes et la violence de ses paroles lui font l'effet de coup de poignards dans le dos. La jeune femme ferme les yeux et essaye d'arrêter le tremblement de sa main qui tient le carton contenant les deux cafés.  A cet instant , elle avait mal de le faire souffrir de nouveau mais elle avait surtout mal de voir tout ce qu'il pensait d'elle. Elle tente tant bien que mal de laisser échapper les larmes qui lui montent aux yeux. Oui, elle admettait que c'était de sa faute mais s'il savait la vérité,  jamais elle ne mériterait toutes ces paroles blessantes. Et puis même en ayant fait ce qu'elle avait fait, c'était vraiment bas de sa part de l'insulter. Les gens qui n'avait aucuns arguments, préféraient se réfugier dans les insultes que de donner des arguments logiques. Meeta l'entend applaudir et finit par se retourner lentement vers l'objet de son passé, tout en prenant soin avant d'effacer les traces des larmes qui étaient apparues dans ses yeux .  Elle n'arrive pas à enlever la douleur qui s'était installée dans ses yeux en ce moment mais elle essaye quand même de se montrer forte et dure comme elle a toujours l'habitude de faire. Elle aurait tant voulu baisser les armes et tout lui expliquer, espérant retrouver le Sameer de ses souvenirs qui comprendrait enfin pourquoi elle avait fait ça. Malheureusement, plus jamais rien ne serait comme avant. Pourtant, la connaissant très bien et pour l'avoir côtoyé pendant 11 ans, il aurait du savoir que les écrits de cette lettre n'étaient qu'excuses  pour partir loin car il savait très bien que Meeta était une fille simple qui s'en foutait de l'argent. Elle était toujours là à vivre au jour le jour, aimant les choses simples de la vie, préférant un bon hamburger à un restaurant. De l'argent, elle en avait de par ses parents qui étaient très riches et pourtant jamais, elle n'avait dépendu  d'eux préférant gagner son pain en travaillant comme tout le monde. Alors jamais, elle n'aurait pu fuir pour se marier avec un type qui avait des milliards et des milliards . Elle comprenait qu'avec la douleur, il n'ait pas pu faire attention à ce détail mais avec le temps, il aurait du réfléchir. " Tu peux continuer de m'insulter,  sérieusement  vas-y si ça te soulage  et si ça peut te faire plaisir Sameer ..  " Elle préférait jouer à celle qui s'en fou, que rien n'atteint car si elle venait à répliquer, elle savait qu'ils allaient se prendre la tête jusqu'à se diriger vers le sujet qu'elle n'assumerait pas. Sameer continue de lui infliger sa méchanceté gratuite et Meeta fait une moue du genre Bravo, tu m'impressionnes. " Je vois que pour ce qui est d'en jeter des bien placées, tu réussis bien autant que moi. " S'il voulait penser ça d'elle qu'elle collectionnait les gars et qu'elle avait encore fui, libre à lui. De toute façon,  même si elle lui disait le contraire, jamais il ne la croirait. A quoi bon vouloir se justifier de toute façon avec tout ce qu'il lui reprochait. C'est bien les hommes ça de cataloguer les filles limite de pute pour se venger de leur fierté perdue. Pourtant, il avait été le seul gars qu elle avait aimé et qu'elle aimerait à jamais. Les années avaient passé et comme toutes les filles,  elle attirait les hommes mais elle ne voulait rien savoir, préférant rester seule avec cette douleur que personne n'arriverait à enlever ou à faire oublier. Meeta essaye d'afficher un petit sourire même si elle avait qu'une envie, celle de pleurer. " Pense ce que tu veux Sameer et ce que je fais ici ne te regarde en rien. Je sais très bien que je débarque dans ta ville et que tu aurais voulu me voir loin d'ici mais je n'ai pas choisi d'être là. J'ai essayé de me tenir là plus éloignée possible mais je ne pouvais pas prévoir le coup de te croiser car si j'avais su que tu serais dans ce café,  jamais j'y aurais mis les pieds crois-moi. "

Le passé est parfois si présent,
qu'il nous empêche d'avancer vers l'avenir.

Etant deux caractères assez forts, Sameer ne mâchait pas non plus ses mots la concernant et elle s'en retrouva touchée et blessée. Elle savait qu'elle lui avait fait énormément de mal et qu'il ne devait pas penser moins d'elle mais de là à l'insulter de garce et limite de pute, vu ses insinuations, ça lui faisait mal. Elle pouvait être méchante lorsqu'elle parlait à quelqu'un mais jamais elle n'inventerait ou dirait des choses pour panser son amour-propre comme lui était entrain de le faire. C'était bien bas de sa part de l'attaquer de la sorte mais à quoi bon lui en vouloir, lorsque sa souffrance à lui était d'autant plus grande que la sienne. Il avait beau lui dire qu'il avait appris d'elle mais il était comme ça lui aussi. Il aurait beau le nier, ils étaient les mêmes et c'est ce qui avait attiré Meeta dès le premier jour. Ce côté rebelle, franc, un peu grande gueule qu'il avait. Lorsqu'il était blessé comme il devait l'être en ce moment, il ne tournait pas autour du pot et assénait directement le coup, sans se rendre compte de l'effet que cela pouvait avoir. Meeta se passe une main tremblante sur son front qui commence à lui faire mal. Elle aurait voulu revenir en arrière et ne jamais sortir de son bureau car elle n'avait vraiment pas été préparé à cette confrontation. Elle ne savait pas quoi lui dire. Elle voulait lui crier toute la vérité mais ne le pouvait pas. Elle regrettait d'être partie, de l'avoir blessé et rien ne pourrait réparer ce qu'elle avait fait alors à quoi bon lui dire toute la vérité. Elle préférait se taire et tourner la discussion en faisant en sorte qu'il la déteste encore plus. Au point où ils en étaient de toute façon, même si elle venait à tout lui expliquer, plus rien ne serait pareil. Elle ne retrouverait sûrement pas le Sameer qu'elle avait connu, qu'elle avait aimé. Il avait changé et avait fait sa vie ici.
Malheureusement, elle se rendit compte qu'elle n'était pas aussi forte que cela car rien que les attaques de Sameer suffirent à la faire chanceler. Elle pose le carton avec les deux cafés sur le bord de la fenêtre du café car dans ses mains tremblantes, il ne ferait que se renverser. Elle pose une main sur sa poitrine pour tenter de calmer les battements de son cœur et de se calmer elle-même car elle sentait les larmes montées à ses yeux. Il ne voulait pas comprendre qu'elle était là simplement pour le boulot et non pour lui pourrir la vie. Ça ne tiendrait qu'à elle, elle aurait préféré être à l'autre bout du monde qu'ici, dans la même ville que lui. Cependant, elle n'avait pas le choix et était obligé d'accepter ce projet car sa vie en dépendait. " Si ça peut te rassurer, je ne compte pas faire ma vie ici, c'est juste .. temporaire. Ce projet me tenait à cœur et je n'avais pas le choix que de l'accepter. Dès qu'il sera terminé, je m'en vais et pas pour simplement te faire plaisir mais parce que moi-même je ne veux pas m'attarder plus longtemps ici ... " Elle le regarde calmer ses nerfs sur une canette jetée par terre et elle sait très bien qu'il l'imagine à sa place, qu'il a envie de lui faire mal. Meeta ne supporte plus cette rencontre, elle a envie de fuir loin de lui, de peur de craquer. Mais le beau brun continue de lui asséner des coups là où ça fait mal. Elle méritait sa rancœur mais de là à être aussi méchant et de limite regretter les onze années passées avec elle, ça faisait mal. Alors comme ça, elle n'en valait pas la peine .. C'est tout ce qu'il pensait d'elle. Comment peut-on aimer quelqu'un autant d'années et par vengeance, envoyer tout balader en une simple phrase méchante. " Tu étais tout pour moi Sameer toi même tu le sas .. " Elle murmure ses paroles plus pour elle-même que pour lui. Il arrive de faire des erreurs comme elle en avait faite lorsqu'elle lui avait écrit cette lettre mais jamais elle ne dirait qu'elle avait perdu son temps avec lui. Elle avait vécu les onze plus belles années de sa vie grâce à lui. Il avait été sa force toutes les fois où elle se laissait aller. Lui seul arrivait à la faire rire, à lui donner le sourire. Il avait su la relever lorsqu'elle avait frôlé la dépression après la mort de Hope et le départ de Derek. Ce garçon était son bonheur au quotidien. Meeta serre la mâchoire et essaye plus que tout de retenir la larme qui finit par s'échapper et qui glisse tout le long de sa joue. Elle l'essuie assez vite car elle ne devait pas montrer que ça la touchait, qu'elle était faible mais c'était plus fort qu'elle, ses paroles l'avaient touché et elle essuie les autres larmes qui continuent de couler. Elle détourne son regard et mord sa lèvre pour l'empêcher elle aussi de trembler. Elle n'avait même plus la force de se battre, d'essayer de lui faire comprendre car même en ne lui disant pas la vérité, elle aurait pu faire l'effort de lui faire comprendre son acte mais là, avec ces paroles blessantes, elle n'avait plus qu'une envie, c'était celle de lui donner raison et de partir. " Je suis désolé de t'avoir fait perdre onze années de ta vie Sameer .. Si j'avais su ce qu'il allait arriver dans ma vie, jamais je ne serai entrée dans la tienne pour te faire souffrir comme je l'ai fait ... Mais tu as sûrement raison, c'est que tu ne comptais pas assez pour avoir envoyer valser 11 ans de relation comme ça .. " Elle préférait lui laisser croire ce qu'il pensait. De toute façon, elle aurait beau lui dire quoi que ce soit, c'est elle la connasse dans l'histoire. il était buté, borné et trop fier pour essayer d'accepter quoi que ce soit. Meeta attrape les cafés, à présent froids, et les jettent dans une poubelle qui ne se trouvait pas loin. Elle lui dit avant de se détourner : " Je ne vais pas plus longtemps gâcher ta vie .. Sur ce bonne journée et prend soin de toi Sameer. "

Le passé est parfois si présent,
qu'il nous empêche d'avancer vers l'avenir.

La jeune fille n'arrive plus à gérer les sentiments qui affluent en le voyant là devant elle après autant de temps , en l'écoutant l'insulter et elle finit par craquer. Elle qui voulait se montrer forte, hautaine comme elle savait si bien le faire, c'était raté. Les larmes coulent sur son visage et elle ne fait plus rien pour les arrêter. Elle avait mal de l'entendre lui en vouloir, de lui jeter des insultes à la figure. Elle savait très bien qu'elle était fautive, elle souffrait déjà énormément du mal qu'elle lui avait fait pour l'entendre encore en rajouter. En même temps qu'aurait pu t-il faire d'autre mis à part la descendre plus bas que terre pour soulager la blessure qu'elle-même lui avait faite. Si elle avait pu lui expliquer, mettre des mots sur ce qu'elle lui avait fait endurer, peut-être qu'ils n'en seraient pas là à se détester mais elle ne pouvait pas. De toute façon, au point où ils en étaient, rien ne serait plus jamais pareil et il continuerait de la détester jusqu'à la fin de sa vie. Le pire, c'est qu'il aurait du s'en douter qu'il se passait quelque chose, qu'au fond, elle avait été obligée de faire ça car il la connaissait assez bien pour savoir qu'il n'y avait que lui qui la faisait tenir. La jeune fille ne voyait que par lui et en était follement amoureuse. Elle avait sombré elle aussi après le départ d'Hope et de Derek. Lui seul était resté à ses côtés et avait su la relever. Elle lui devait énormément car ils avaient su se reconstruire ensemble. Alors comment aurait-elle pu le laisser, sans y avoir le choix ? Le jeune homme est sans pitié et ne veut pas lâcher l'affaire. Maintenant qu'il l'a devant lui, qu'esperait-elle ? qu'il soit plus conciliant, qu'il ait oublié ? Faut pas rêver, il en profite pour lui asséner coups après coups. Meeta pose une main sur sa tempe, elle commence à avoir mal la tête. Toujours d'une voix qui se voulait que murmure, elle dit : " J'aurais voulu tout t'expliquer mais je ne pouvais pas ... Il m'y a obligé ... " Elle se mord la lèvre et s'interrompit aussi vite, elle en avait déjà trop dit. Elle reprend : " Je ne peux pas .. " Elle lève les bras, comme impuissante, en ne sachant pas comment lui dire que ce n'était pas à cause de lui. Meeta a un mouvement de recul lorsqu'il s'approche mais s'arrête. Non pas qu'elle avait peur de lui mais il était tellement enervé. Pour la première fois de sa vie, elle pouvait y lire de la haine et du dégoût à son égard. Elle baisse la tête et fixe le sol, l'écoutant lui en vouloir comme depuis le début de la conversation. Elle se rapellait les larmes qu'elle avait versé en écrivant cette lettre, sentir son coeur se déchirer en posant ces mots qui faisaient si mal. Si elle avait écouté son coeur, jamais elle ne l'aurait écrite mais sa raison en avait décidé autrement. A présent, elle ne pleurait plus mais se sentait vidée. Elle voulait partir pour ne plus jamais revenir. Pourquoi avait-elle accepter ce projet ? " Je m'en veux énormément Sameer sache-le même si tu ne me crois pas mais je n'ai jamais espérer à ce que je revienne dans ta vie ou le contraire . Je t'ai assez fait de mal comme ça pour en rajouter. " Elle ne voulait plus rien entendre et avait qu'une envie, c'était de partir. La jeune fille se détourne, jamais elle n'aurait voulu le recroiser. Pourquoi ? Que lui aurait-elle dit ? Et en plus, pour avoir ce genre d’accueil, elle aurait préféré éviter. Même en ayant le dos tourné, l'indien s'acharne et chaque mot est un coup au cœur de Meeta. Il était bien plus pire qu'elle en vérité et pouvait s'avérer être un monstre. Son mal de tête s'empire et elle chancelle. La jeune femme finit par s'arrêter pour s'appuyer contre l'appui de fenêtre d'une maison. Le fait qu'elle n'ai rien mangé de la journée et que cette rencontre la chamboulait complètement, jouait sur son état. Elle ferme les yeux et essaye de respirer normalement. Son cœur lui fait mal, Il lui fait mal. Elle ne savait même plus quoi répondre, à part fuir, elle ne pouvait rien faire. La vérité, jamais elle ne lui dirait. Elle finit par se retourner : " désolée si j'avais su que je t'aurais croisé dans ce café, jamais je n'y aurais mis les pieds. Tu crois que ça m'enchante de raviver d'anciennes blessures ? Je suis pas à ce point sadique car tu n'es pas le seul à souffrir dans cette histoire. Je suis une lâche , pense ce que tu veux mais si j'avais pu t'expliquer je l'aurai fait et tu le sais très bien Sam ... " Ca faisait longtemps qu'elle ne l'avait plus appeler par ce petit nom et elle se mord de nouveau la lèvre. C'était sortit tout seul, il était tellement consumé par la rage qu'il ne se rendait pas compte que le comportement qu'elle avait eu, n'était pas le sien.