Sujet: Toucher les souvenirs du bout d'un talon aiguille Ven 25 Oct 2013 - 20:48
Clarisse avait pris son mal en patience, jugeant qu'il serait peu poli de réclamer de l'argent à sa nouvelle famille à peine arrivée. Mais cela faisait trois jours maintenant qu'elle avait posé ses maigres valises dans l'immense chambre qui lui était réservée chez les Carter, et ses placards faisaient peine à voir tant ils étaient vides. C'est donc d'une voix mielleuse et légèrement embarrassée qu'elle était allée demander quelques billets à Nicole. -Oh non, chérie, prends ma carte ça sera plus pratique. Clarisse avait du mal à croire à tant de générosité, mais une telle offre ne se refuse pas. Elle pouvait presque sentir brûler la carte de crédit en question, soigneusement rangée dans son sac. Et à présent qu'elle s'apprêtait à franchir les immenses doubles portes du centre commercial, elle en avait presque peur. Mais presque, seulement. Elle franchi d'un pas enthousiaste l'entrée de ce paradis du shopping, s'abreuvant de l'immensité toute américaine des lieux avant d'entrer dans une boutique au hasard. Devant elle, des rayons de chaussures plus superbes les unes que les autres, dignes des tapis rouges et des extravagances de n'importe quelle femme, si tant est qu'elle ai les moyens de se les acheter. Par réflexe, Clarisse fit presque demi-tour, sachant que baver devant des escarpins hors de prix pour devoir les laisser là finalement lui aurait brisé le cœur. Oui mais voilà. Elle pouvait se les payer, ceux là. Tous même, si elle osait. L'oeil vif et heureux, donnant à son visage légèrement anguleux un air tout enfantin, la jeune femme se tourna vers une vendeuse et désigna trois paires qu'elle souhait essayer. -Je vous en prie, installez-vous confortablement j'arrive tout de suite.
Posant délicatement son fessier sur l'un des fauteuils en velours, Clarisse réalisa deux choses. D'abord, que ses joues avaient rosi et chauffé face à l'excitation. Et puis ensuite, que l'une des vendeuses, occupée avec une vieille dame aux jambes incroyablement bien conservées pour son âge, lui jetait des regards dubitatifs, presque moqueurs. Peut-être que Clarisse détonnait un peu dans cet environnement si riche et impeccable. Ou peut-être qu'on pouvait déceler qu'elle n'était pas habituée à cette opulence matérielle. À moins... à moins que cette vendeuse prétentieuse doutait de la capacité de Clarisse à tenir sur de tels talons aiguilles ? Il faut avouer que l'une des paires qu'elle avait sélectionné en aurait effrayé plus d'une mais... -Madame ? Clarisse leva les yeux vers sa vendeuse, revenue avec les trois boites empilées, lui adressa un sourire discret et retira ses propres chaussures. C'étaient de vieilles bottines au cuir un peu usé, mais qui faisaient bien l'affaire jusqu'à ce qu'elles se retrouvent comparées aux nouvelles paires posées juste à côté. Il n'y avait pas photo, il était temps d'en changer. Glissant soigneusement les pieds dans des low boots à la semelle bordée de métal, la jeune femme soupira de contentement. -Comme un gant, murmura-t-elle. Tant qu'on n'a pas mis les pieds dans des Louboutin, on ne sait pas vraiment juger de la différence de qualité entre les chaussures communes et le haut de gamme. Maintenant, elle savait. Se redressant de toute sa hauteur, éprouvant la stabilité des talons, pas trop fins ceux-là, Clarisse fit quelques pas avec prudence, comme domptant un animal sauvage. Mais il fallait bien avouer que côté stabilité, il n'y avait rien à redire, et c'est presque triomphante qu'elle effectua un demi-tour sur elle même, jetant un regard satisfait aux vendeuses. Ces dernières n'avaient pu caché, durant une fraction de seconde, une certaine surprise face à tant d'aisance, et la plus aimable des deux osa demander, un sourire tout commercial aux lèvres : -Vous êtes une habituée ? On dirait que vous avez porté des talons toute votre vie. -Oh, un peu oui. Je suis danseuse... Elle avait ajouté cette dernière phrase comme si elle pouvait tout expliquer à elle seule. Les chorégraphies sur des échasses de 15cm, c'était le lot quotidien de ces quatre dernières années. Il fallait bien qu'à un moment où à un autre elle y trouve un avantage. Clarisse dégagea d'un geste souple une mèche blonde tombée devant son visage, et s'installa à nouveau dans le fauteuil pour essayer la paire suivante. Le plus dur, si cela continuait, serait de se décider sur quelle paire acheter.
Dernière édition par Clarisse Delambre le Dim 27 Oct 2013 - 16:36, édité 1 fois
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Sujet: Re: Toucher les souvenirs du bout d'un talon aiguille Ven 25 Oct 2013 - 23:59
ABBY - CLARISSE
Quoi de mieux de faire un tour au centre commercial ? C'était le rêve absolu pour Abbygaëlle. C'était un des moments qu'elle appréciait. Un moment de détente totale ! Ça faisait longtemps pour la jeune femme... Après dix-sept ans... C'était... Dépaysant. Ça avait tellement changé que les magasins n'étaient plus les mêmes. Rares étaient ceux qui y étaient restés encore. Dix sept ans. S'il y avait des choses qu'elle devrait regretter suite à son départ, c'était la ville tout court. Les gens non, enfin quelques de ses amies. Mais rien de plus. Il y avait de nouveaux magasins qu'elle ne connaissait pas et d'autres qu'elle connaissait, qu'elle avait eu l'occasion d'y aller quand elle était en Angleterre ou ailleurs. Avec quelques sacs, qui provenaient sans nul doute des magasins de vêtements – dont l'un portait la marque Daniels – elle marchait tranquillement au milieu des gens. Elle aimait beaucoup y aller et proposait des jolis vêtements. Non, la jeune femme ne se lassait pas des shoppings. Son fiancé n'était pas très friand de ce genre de chose. Il laissait Abby faire les courses, pour à manger et pour son plaisir. Elle lui achetait des fois des livres pour lui. Elle faisait attention à ses dépenses, bien qu'elle ne manquait franchement pas d'argent du tout. La jeune femme ne voulait pas dépenser pour des choses qu'elle ne servira franchement pas. Elle achetait des choses pour se servir, pour qu'ils aient de l'utilité. Les vêtements, les chaussures et je ne sais quoi encore, ne servaient pas à décorer la maison. Ils ne servaient pas à faire transmettre le message oui je suis riche et alors ? Non, Abbygaëlle aimait bien être discrète là-dessus. C'était donc, en marchant tranquillement entre les gens, avec ses trois sacs qui contenaient des vêtements, un nouveau parfum et quelques CD de la musique classique. Qu'elle vit un magasin de chaussures. Hum... La responsable juridique de la cardiologie s'arrêta devant et semblait hésiter. Elle réfléchissait de ce qu'elle allait faire : entrer ? Ne pas entrer ? Entrer ? Ne pas entrer ? Elle avait quelques paires de chaussures à talons... Ha oui, elle en avait une avec une chaussure au talon qui commençait à lâcher. Hum, moment idéal de remplacer par une autre paire... Sans hésiter une seconde de plus, Abby entra dans ce magasin.
Quoi de mieux de se détendre en allant faire du shopping ? Ça lui changeait des journées au bureau et de la paperasse. Il fallait savoir se détendre un moment donné, il fallait savoir dire STOP un moment aussi. C'était sa journée de congé. Abby avait une journée de congé au moins. Ce qui était plutôt pas mal. Elle commençait à réussir à maintenir son rythme et commençait à voir l'ordre dans les papiers. Les choses commençaient à aller de mieux en mieux. Elle commençait à s'y faire ! Les premiers jours c'était l'horreur et elle ne voulait pas en parler ! De toute façon, les premiers jours étaient toujours l'horreur totale. Que ce soit en Angleterre, France, Australie, Inde et elle en passait. C'était la même chose, le même problème. Mais sauf que cette fois-ci, elle avait mit moins de temps que les autres premières fois à mettre l'ordre. Elle commençait à avoir de l'expérience et l'habitude. Abbygaëlle commençait à connaître les papiers, la finance, le matériel comme sa poche. Ce qui était bien. Elle commençait à parler avec ses collègues, elle commençait à faire connaissance et à manger des fois avec eux. Ce qui était encore mieux ! Elle réussissait à s'intégrer dans l'hôpital.
Quand elle entra dans la boutique. Cheveux attaché, portant une robe blanche, avec un gilet assez assorti de la couleur. Les lunettes de soleil furent redressés. Oui, aujourd'hui il faisait particulièrement beau et il faisait assez chaud. Abby avait l'habitude de ce climat, elle avait même pu aller dans les pays du Nord où il faisait froid, où il pleuvait, où il neigeait... « Bonjour mademoiselle » « bonjour ! » répondit Abbygaëlle en souriant à la vendeuse. Elle se mit à regarder quelques paires de chaussures, espérant de trouver son bonheur. La vendeuse lui avait elle aussi sourit, mais c'était commercial. C'était que commercial. Tenant toujours ses sacs, elle marchait tranquillement observant les chaussures. N'ayant pas une main libre pour les prendre. Puis elle se retourna pour parler à une vendeuse. Elle vit qu'elles étaient en train d'observer une personne marcher. L'autre était occupée avec une personne âgée... Bon Abby se dirigea vers l'une des vendeuse et vit la personne qui marchait avec une aisance assez particulière. Assez spéciale, mademoiselle Spencer fut intriguée, elle fronça les sourcils mais ce ne fut qu’éphémère. « -Vous êtes une habituée ? On dirait que vous avez porté des talons toute votre vie. »« -Oh, un peu oui. Je suis danseuse... » Elle écouta la conversation et hocha légèrement la tête. Elle était danseuse, ah oui... D'accord. Ça expliquait tout, sa démarche... Elle avait rêvée petite d'être danseuse, comme toutes les autres filles d'ailleurs. Mais elle, elle n'avait jamais pu pratiquer la danse. Jamais, même pas une fois. Bon, elle se mit à s'adresser à l'une des vendeuses : « excusez-moi de vous déranger. Je voudrais essayer deux paires de chaussures... » « Oui madame. Veuillez me suivre. Je vous prie, installez-vous. » Abby déposa les sac à côté de sa place, et prit les deux paires de chaussures qu'elle voulait essayer. La vendeuse fut partie les chercher. Abbygaëlle observait l'autre cliente, quand elle croisa son regard. Elle sourit. Sans savoir qu'en réalité, au fond d'elle, cette cliente... Elle lui disait quelque chose. Comme tout les gens qu'elle croisait non ?
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Sujet: Re: Toucher les souvenirs du bout d'un talon aiguille Dim 27 Oct 2013 - 17:03
Clarisse déambulait, perchée sur une paire de talons, puis une autre. Petit à petit elle prenait ses aises et se détendait, tout comme les vendeuses. L'arrivée d'une nouvelle cliente détourna d'ailleurs l'attention d'elle, lui laissait le loisir de tenter certaines figures presque acrobatiques : elle devait être certaine, en achetant de nouvelles chaussures, qu'elle les porterait bel et bien. Si le sentiment de pouvoir acheter ce qu'elle voulait était grisant pour l'instant, Clarisse n'oubliait pas pour autant que dépenser du fric bêtement lui retomberait sur le coin de la figure un jour. Et puis, dans le fond, elle n'était pas tant que ça amatrice des fringues de luxe, ça ne lui ressemblait pas. Elle ne voulait pas imiter sa mère et lui emboîter le pas sur ce chemin périlleux qu'est celui de la convoitise. -Celles-ci vous vont particulièrement bien, glissa sa vendeuse. Clarisse hocha la tête distraitement, car effectivement cette paire de bottines, quoi que garnies d'un talon de douze centimètres, était particulièrement confortable et stables. Effectuant un dernier et bref aller-retour, la blonde perchée sur ses talons croisa le regard de la cliente entrée depuis peu dans le magasin. Assise sur son propre fauteuil en attendant qu'on lui apporte les chaussures de son choix, elle affichait un sourire de circonstances. Mais surtout, elle donnait l'impression d'observer Clarisse. Pas avec dédain, ni avec cette pointe de jugement qu'on pouvait voir dans les yeux de certaines personnes. Non elle l'observait dans toute la plus simple signification du mot. Comme si... comme si elle cherchait à se souvenir de quelque chose. Est-ce qu'elles se connaissaient ? Clarisse, qui s'était déjà détournée, un peu embarrassée de ce regard posé sur elle, était convaincue que non. Après tout elle n'était arrivée en ville que depuis trois jours, et n'avait jamais mis les pieds aux États-Unis avant cela. Et pourtant. Reprenant place dans son fauteuil Clarisse retira ses chaussures, et l'on pouvait lire dans ses yeux verts une pointe de doute. Cette femme, blonde, âgée d'un peu plus de 35 ans à première vue, n'avait rien de familier, hormis peut-être ce sourire qu'on aurait pu qualifier de chaleureux. Réconfortant même. D'où Clarisse tirait-elle ce sentiment sans connaître ni d'Eve ni d'Adam cette dame, elle n'aurait su le dire. Quoi qu'il en soit, remettant ses propres chaussures et récupérant le sac à main qu'elle avait posé au sol, la jeune française décida de prendre le taureau par les cornes et, se redressant, adressa à son tour un sourire franc à l'inconnue. Voilà, c'était fait. Un sourire pour un sourire, elle pouvait maintenant passer à autre chose, et advienne que pourra. Si l'autre la connaissait vraiment, elle viendrait la voir. Sinon, elle se contenterait d'acheter ses chaussures sans lui adresser un mot et chacune pourrait continuer sa journée tranquillement. -Comment souhaitez-vous régler Madame ? Tirée de ses pensées par la voix de la vendeuse, et après avoir passé quelques minutes à essayer de comprendre ce qu'elle venait de lui demander (son anglais était loin d'être mauvais mais les californiens avaient un accent perturbant), Clarisse s'empressa de fouiller son sac pour lui tendre un peu maladroitement une carte bancaire. -Désirez-vous une carte de fidélité Madame -Heu... oh oui, allons-y pourquoi pas ! De nouveau Clarisse avait 8 ans. C'était comme passer commande au Père Noël. On se dit que l'on peut tout oser, tout demander, comme si n'importe quel jouet, même le plus extravagant, n'était plus qu'à portée de main. Bien sûr, les Noëls de Clarisse n'avaient jamais été aussi magiques que ce qu'elle avait pu espérer. Sa mère n'avait pas tant d'argent que ça à consacrer à des cadeaux futiles pour sa fille, et bien souvent dans les paquets la petite Clarisse ne trouvait rien de ce qu'elle avait demandé. À nouveau la vendeuse la tira de ses pensées en lui demandant son nom et son adresse. -Clarisse Delambre, 35 rue Méc... Elle s'interrompit, prenant conscience qu'elle donnait son ancienne adresse, celle de Paris. Et évidemment, plus moyen de se remémorer le nom de la rue où vivaient les Carter, et encore moins le numéro. -Oh vous savez quoi laissez tomber en fait. Je ferais ça la prochaine fois. Elle afficha un air légèrement impatient, comme si soudainement elle avait autre chose à faire que de s'occuper de ça. Les vendeuses devaient en voir passer tous les jours, des clientes pressées, alors il n'y avait pas à culpabiliser de changer d'avis au dernier moment. Surtout pour une carte de fidélité qu'elle n'aurait jamais utilisée. Fichue mémoire. Et puis tous les noms de rue se ressemblaient ici.
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Sujet: Re: Toucher les souvenirs du bout d'un talon aiguille Sam 16 Nov 2013 - 15:04
Choices have been done
Abby & Clarisse
" Excusez-moi Mademoiselle ! Mademoiselle ! " fit Abbygaëlle en forçant un peu le ton de sa voix. Elle s'adressait à la jeune danseuse qui était sortie du magasin et qui était déjà assez loin. À cette distance et avec ses talons, Abby n'avait aucune chance de la rattraper. Elle était une piètre coureuse avec ses talons...! Ah, c'était sans doute la première fois qu'elle disait vive les baskets. Elle était sortie du magasin aussi dans le but de rattraper la dénommée Clarisse. C'était important, il fallait qu'Abby le sache, que la jeune danseuse était bien la personne qu'elle pensait ! Il suffisait que la jeune blonde lui sourit, veuille une carte de fidélité. Elle ne semblait pas être habituée à faire des achats, Abby pouvait le voir à ses chaussures qui étaient loin d'être de la bonne marque hors de prix. Elle pouvait le voir parce que la jeune femme doutait dans ces gestes, dans son regard et semblait être gênée qu'elle soit sujet d'attention. Quand la jeune femme prononça son prénom. Clarisse Delambre... Non là Abbygaëlle était vraiment sûre qu'elle la connaissait. Ce n'était pas une fausse alerte comme elle le faisait souvent. Le monde était petit, elle était bien la placée pour le savoir. Elle avait rencontré Arthur en Allemagne, en lui donnant un sacré coup de sac et n'aurait jamais cru le recroiser quelques années plus tard en Australie. Son grand-frère avait fait une fugue et n'était jamais revenu, ne lui avait jamais envoyé une lettre... Mais elle l'avait à peine aperçu quand elle était au Danemark. Elle ne savait pas ce qu'il faisait là-bas, mais elle ne s'était pas trompée et avait pu être sûre que c'était lui. Il avait physiquement changé, mais c'était lui. Et cette Clarisse, elle avait déjà entendu ce prénom.. Déjà.. Mais où ? " voilà madame." fit la vendeuse qui arriva avec deux boites. Abby l'avait à peine entendue. Vraiment, elle était dans ses pensées après avoir vu Clarisse partir. Trente-cinq rue Méc.. Elle n'avait pas pu terminer non plus sa phrase, si elle avait dit tout le nom de la rue elle aurait pu s'en souvenir. Mais à entendre l'accent et comment son prénom se prononçait.. C'était Français. Elle était française. Enfin, peut-être pas.
Ah.
Elle s'en souvenait. Enfin, elle croyait s'en souvenir ! Elle pensait savoir qui c'était. Clarisse ! Enfin, c'était vrai en même temps Abby ne s'étonnait pas de ne pas l'avoir reconnue. Elle l'avait connue quand Clarisse n'était qu'une enfant. Elle se rappelait d'elle. Oui enfin. C'était pour ça que tout d'un coup, se rendant compte que la jeune danseuse était partie de la boutique et qu'Abby allait perdre sa trace. Elle regarda la vendeuse et soupira. Elle se leva: " je suis désolée, je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon porte-feuille dans un magasin. Je reviens tout de suite." fit-elle simplement avec un ton légèrement paniqué. En réalité, c'était juste qu'une fausse excuse. Abby avait toujours son porte-feuille et ne l'oubliait jamais. Mais voilà quoi, elle prit son sac et ses sacs de courses pour partir ensuite de la boutique. Elle regarda de droite à gauche, et vit Clarisse qui était là-bas au loin. Impossible de courir vers elle avec ses talons et ses sacs. C'était pour ça qu'elle avait tenté de l'appeler " Mademoiselle ! " enfin bon, toutes les demoiselles se seraient tournées et elle aurait probablement pas la bonne. Et puis l'appeler par son nom en public, ce n'était pas le genre d'Abbygaëlle. Elle avait arrêté de l'appeler quand elle vit que celle-ci s'était arrêtée et s'était retournée. La responsable juridique força un peu la marche, avec les talons ce n'était franchement pas facile. Quand elle fut devant la danseuse, Abby souffla un coup et posa les sacs par terre. Elle remit sa mèche en place et lui dit avec un sourire: " Excusez-moi de vous déranger. Mais.. Vous venez de France non ? Paris ? " Elle l'observa. " Vous avez été à l'hôpital de Paris, pour votre mère qui avait eu un problème cardiaque. "
En fait. Abby pensait qu'elle s'en souvenait. Maintenant qu'elle venait de lui dire ceci, elle n'était plus trop sûre d'elle-même. En plus elle avait un peu peur d'avoir gêné la jeune demoiselle. Surtout quand il s'agissait d'une erreur. Pourtant une autre part lui disait qu'elle ne s'était pas trompée...! Pourtant elle se trompait assez rarement, Abbygaëlle se souvenait très bien des personnes qui l'avaient marquée, qu'elle avait pu être amie ou quelque chose qui tournait autour de ça.