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 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)

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MessageSujet: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 0:11


DONOVAN ROBERT HALVEY
« Mieux vaut être belle et rebelle, que moche et remoche »


NOM : Halvey PRÉNOMS : Donovan Robert SURNOMS : Dono, Donono, bichon maltais des îles, tout ça, tout ça AGE : 30 ans DATE DE NAISSANCE : 21 novembre 1983 NATIONALITÉ : Américain SEXUALITÉ : Jaggersexuel SITUATION AMOUREUSE : A un chat avec Jagger M. Dickens (et passe son temps à lui faire des bébés (ou presque). À Jagger, pas au chat.) EMPLOI : dégommeur de poubelles, petit ami jaloux et quelques autres trucs par-ci, par-là. Bientôt à nouveau pompier. NOM DU QUARTIER : Pacific Lane ANIMAUX DE COMPAGNIE : Memphis (amour de sa vie), un chaton qu'il a offert à Jagger. Et O'Malley, un deuxième chaton qu'il a récemment trouvé dans la rue et décidé d'adopter. CHIFFRE PORTE BONHEUR : le 9


Donovan, Donovan, Donovan… Par où commencer? À bien le regarder, il donne l'air d'être un homme fort et solide, qui n'a peur de rien. Un tantinet jaloux (mais vraiment qu'un chouïa), légèrement possessif, et un poil colérique.  Difficile de dire le contraire. Il est également impulsif et immature. Et rien qu'avec ça, on serait en droit de se demander s'il n'est pas simplement la personne la plus insupportable de la Terre. Figurez-vous, que Donovan Halvey ne possède pas que des défauts. Non, non. C'est aussi un garçon au grand coeur, d'une sensibilité souvent insoupçonnée et parfois même d'une certaine fragilité. Il a beau avoir les épaules solides, Donovan n'est pas toujours le plus fort. Il aime bien se donner des allures de gros dur, mais c'est un coeur tout mou qui bat juste là, dans sa poitrine. Il a un sens de l'amitié et de la famille très développé et ferait tout pour les gens qu'il aime. Fidèle envers ceux qui lui sont chers, il déteste rompre un engagement ou briser une promesse. Il prend les choses très à coeur, et se sent facilement affecté quand ça tourne mal. Donovan réagit souvent sans réfléchir, mais ses intentions sont rarement foncièrement mauvaises. Il a un instinct de protection légèrement envahissant, mais se soigne (plus ou moins). Il essaye le plus possible de se montrer sincère et honnête, d'ailleurs il n'est pas un très bon menteur. Il s'énerve facilement mais il est aussi capable de reconnaitre ses erreurs et de demander pardon. Il n'a pas grand chose d'un saint, certes, mais ce n'est pas non plus une mauvaise personne. Rarement de mauvaise humeur sans raison (en dehors des jours où il a mal dormi, ou lorsqu'il est en manque de caféine), il possède un sourire ravageur. Donovan a toujours bien aimé séduire, mais à présent ce n'est plus vraiment son truc, même s'il a le contact humain très facile et qu'il adore se faire de nouvelles connaissances.  



Nous avons tous un passé, un présent et un futur.

Né à Chicago le 21 Novembre 1983 ◊ Sa mère est morte lorsqu'il était petit ◊ Son prénom lui vient de son grand père ◊ Il a une soeur, Milena, qui a huit ans de plus que lui ◊ Son père n'a jamais été très tendre avec lui, les deux hommes sont en conflit depuis l'enfance de Donovan ◊ Il adorait jouer au basket quand il était plus jeune, son premier tatouage est d'ailleurs le numéro 40 qui était son numéro de jersey au lycée… juste avant que son coach décide de lui attribuer un nouveau numéro ◊ Il possède quatre autres tatouages:  une fusée à l'avant bras droit parce qu'il trouvait ça rigolo, une fleur de lys en hommage à sa mère sur le poignet gauche, le sigle du Chicago Fire Department sur l'épaule droite, le prénom Angela (souvenir d'une aventure d'un soir avec une tatoueuse) sur les côtes côté gauche. Il réfléchit actuellement au prochain qui sera en hommage à Marley ◊ Il a joué Thomas O'Malley dans une adaptation des Aristochats à l'école et c'est après ce personnage qu'il a baptisé son nouveau chaton ◊ Il n'aime pas trop le chocolat ◊ Il est devenu pompier à la sortie du lycée ◊ Il est le parrain d'une fillette qui s'appelle Lucy ◊ Ses deux meilleurs amis et collègues sont décédés dans un incendie qui a beaucoup marqué Donovan ◊ Il s'en veut toujours de n'avoir pas pu sauver une mère et son enfant ◊ Il a choisi de quitter Chicago peu de temps après l'incendie dramatique ◊ Pendant plusieurs mois, il a traversé le pays en voiture, seul ◊ Il a rencontré Jagger à Memphis, au musée d'Elvis Presley ◊ Elle l'a abandonné sur le bord de la route *insert puppy eyes* ◊ Il l'a retrouvé à Huntington Beach ◊ Jagger était enceinte mais a perdu le bébé ◊ Ils ont maintenant un chat qui s'appelle Memphis (romantisme à son apogée) ◊ Il vit chez Naya, une fille qui l'a gentiment accueilli chez elle à son arrivée ◊ Il n'est pas passionné par les nouvelles technologies et ne maitrise pas tous les aspects d'internet ◊ Il adore le café, boit comme un trou et fume comme un pompier (Ah! Ça tombe bien!) ◊ Donovan adore chanter quand il est en voiture, en particulier du Bob Marley ◊ Depuis quelques temps, il voit un peu flou mais refuse d'aller chez un ophtalmologue. Les lunettes, c'est pour les cons ◊ Son père étant malade, il a accepté de retourner à Chicago ◊ Il adore le van de Jagger ◊ Il voudrait avoir assez d'enfants pour monter une équipe de foot ◊ Il aime beaucoup Ally mais a du mal à supporter Hendrix ◊ Il a décidé de faire un effort avec Julian ◊ Donovan veut redevenir pompier ◊ Entre temps, il a travaillé au Hometown ◊ Il peut réciter l'alphabet en rotant et est toujours ravi de faire des démonstrations ◊ Il n'aime pas lire et est persuadé d'être allergique à l'encre des livres ◊ Il n'a jamais eu la varicelle ◊ Il parle très souvent dans son sommeil


Derrière l'écran :

Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums je suis SPF, c'est à dire sans pseudo fixe, tandis que mon prénom est Léaaaaa (ouais, y'a vraiment tout ces "a"). Je suis âgée de 20 ans et je vis actuellement du côté de Paris et Reims. Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur PRD, ma première impression en le voyant a été  Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 397296971 . Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de 7j/7 et que mon niveau rp est de the limit does not exist (oui, je recycle, et alors? Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3121082355). Concernant mon personnage j'ai choisi James Franco bébééééé chaaaat comme célébrité, pas mal non ? Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi Enjoy Life comme groupe ! Au fait j'allais oublier le code du règlement Je le connais, il est troooop chou, et il a été validé par Heathou. Sous Jagger. Pour raisons évidentes. A bientôt sur le forum ♥️


Dernière édition par Donovan R. Halvey le Mer 27 Aoû 2014 - 16:49, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 0:12


Once upon a time...



"Donovan?" La voix venait de la chambre au bout du couloir, il la reconnaitrait entre mille. C'était celle de sa mère. Faible, tremblante, mais toujours pleine de tendresse lorsqu'il s'agissait de prononcer son prénom. Assis sur le sol de sa chambre, Donovan Robert Halvey, environ six ans et des poussières, s'arrêta de jouer. En réalité, jouer était un bien grand mot. Ça faisait des mois qu'il avait appris à tout faire en silence, y compris ses jeux d'enfants. "Maman est malade Donovan, elle a besoin de se reposer. Pas de bruit, d'accord?" D'accord. Il acquiesçait à chaque fois que sa soeur le lui répétait. Les mots résonnaient en boucle dans sa tête. "Maman est malade. Maman est malade. Maman est malade." Il aurait bien voulu savoir ce qu'elle avait, quand même. Lui aussi il avait été malade le mois dernier mais ça n'avait pas duré, alors il se demandait pourquoi diable elle ne guérissait pas non plus. "Donovan?" Qu'il l'entendit répéter. Il avait lâché sa petite voiture mais il ne s'était pas encore levé. Son père n'était pas là, sa soeur non plus. Il n'y avait que lui et c'était justement lui qu'on appelait. Pourtant, il ne bougeait pas. "Maman est malade." Une boule s'était logée au creux de son ventre tandis que dans la chambre où maman se reposait, il l'entendait tousser. Elle crachait ses poumons, comme aurait dit Milena. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il avait peur. Il y avait quelque chose d'anormal, parce que maman prenait des médicaments, mais elle toussait toujours. Parfois elle semblait vraiment manquer d'air et dans ces moments là, lui se figeait sur place. Il attendait que la toux se calme pour s'approcher tout doucement de la chambre et écouter la respiration de sa mère redevenir normale. "Donovan, s'il te plait?" Il se leva et sortit de sa chambre sur la pointe des pieds. "Maman est malade, pas de bruit." Les yeux brillants, la démarche peu assurée, il se rapprocha doucement de la porte au bout du couloir, la boule toujours logée juste en dessous de son estomac. Elle toussa encore, il s'arrêta au milieu du couloir. Elle s'arrêta à son tour, et il avança à nouveau. Il y était presque, il pouvait apercevoir les pieds du lit et quelques rayons de soleil qui passaient à travers les volets de la fenêtre restée fermée ces derniers mois. "Donovan, mon chéri, viens." Elle savait bien qu'il était là, et peut-être aussi qu'elle savait qu'il avait peur. Elle lui avait déjà dit de ne pas avoir peur, que tout irait bien, qu'il ne devait pas s'inquiéter, mais c'était plus fort que lui. Il l'aimait pourtant et si ça ne tenait qu'à lui il irait se blottir contre elle chaque soir avant de s'endormir. Mais "Maman est malade." et Donovan ne peut pas se blottir contre elle, ni le soir, ni jamais. Toujours sur la pointe des pieds, il pénétra dans la chambre, les yeux plissés au point où il ne voyait presque rien. "Approche-toi, Donovan… Approche-toi, s'il te plait." Il ne bougea pas. Ses genoux tremblaient un peu. La voix de sa mère était si faible, il la reconnaissait toujours mais ce n'était plus la voix apaisante qui lui contait des histoires à l'heure du coucher. La peur ne l'avait pas quitté, mais lorsqu'il entendit sa mère bouger dans son lit, il ouvrit un oeil et il la vit tendre la main vers lui. Il observa cette main tendue, elle était squelettique et tremblante, comme ses genoux à lui. Peut-être que maman aussi avait peur. Cette idée le força à ouvrir un deuxième oeil et à lever la tête vers elle. Les joues creuses, le teint pâle, il n'aimait ni le tube qu'elle avait dans le nez, ni le bandeau qui cachait son crâne devenu chauve. "Maman est malade." Oui, maman était malade et ça se voyait. La main toujours tendue vers lui, elle le regardait sans rien dire, mais sur son visage triste se dessina un sourire pour son fils. "Donovan." Qu'elle répéta encore. Une seconde. Il hésita. Et puis, ne pouvant plus tenir, il saisit sa main et presque aussi vite, parvint à se hisser sur le lit pour enfuir sa tête tout contre elle. Ses deux bras passèrent autour du cou de sa mère, se frottant au pendentif qu'elle gardait accroché depuis toujours, une fleur de lys. Il avait envie de pleurer mais il savait qu'il n'en avait pas le droit. Papa lui avait dit plusieurs fois de ne pas pleurer devant elle, alors il se retint. "Maman?" Elle le serrait contre elle, elle n'avait déjà plus beaucoup de forces mais elle en avait toujours assez pour enlacer son enfant. C'est qu'il était encore si petit, et elle savait qu'il n'aurait bientôt plus de maman. Leurs regards se croisèrent, elle souriait toujours. Donovan s'approcha de son oreille et murmura: "Je t'aime fort, fort, fort, fort. Plus loin que la lune et les étoiles." Elle laissa sa tête reposer sur l'oreiller, et il se coucha avec elle. "Moi aussi, Donovan, je t'aime plus loin que la lune et les étoiles. Pour toujours et plus encore." Qu'elle répondit dans un souffle avant d'embrasser le haut de son front et de le serrer un peu plus. La boule dans son ventre se dissout et il ferma les yeux pour s'endormir.

Le réveil fut brutal. Son père l'attrapa avec force pour l'arracher à sa mère, cette dernière semblait s'étouffer tandis qu'un cri et des sanglots s'entremêlaient dans sa gorge. Saisi par la taille, il lutta pour rester dans le lit avec elle mais son père était plus grand et plus fort et il lui hurlait de sortir. Maman toussait, et il n'était pas encore dehors quand elle se mit à cracher du sang. Son père le posa au sol et claqua la porte de la chambre, un bras s'empara de lui. Milena, sa grande soeur, l'attira avec elle jusqu'au salon. Les larmes coulaient le long de ses joues, alors qu'il tendait les bras vers la poignée de la porte qui s'éloignait petit à petit. "Maman!" Il l'appelait en vain. Il tentait de se défaire de l'emprise de Milena mais sa soeur de huit ans son aînée, était aussi plus grande et plus forte. La lutte sembla durer des heures et quand enfin les cris et les larmes cessèrent, qu'il ne l'entendit plus ni tousser, ni vomir, que le silence retrouva sa place dans la maison, il était épuisé et ne se débattait plus. Donovan s'était à nouveau endormi, et au petit matin ce n'était pas une toux sans fin qui le réveilla mais la lumière du jour qui passait à travers les rideaux et qui vint lui chatouiller les paupières. Quittant son lit sur la pointe des pieds, il rejoignit la cuisine, comme toujours, et il vit son père assis à la table, la tête dans les mains. Milena, était assise dans le salon, par terre, la télé était éteinte, et elle fixait le mur sans un mot. Sans poser de question, comme porté par un mauvais pressentiment, il se dirigea vers la chambre au bout du couloir. "Maman est malade." Il pénétra dans la pièce et découvrit les draps vides. Vides. Complètement vides. Son regard se posa  immédiatement sur la fenêtre ouverte et les volets ouverts, eux aussi. La chambre était désespérément vide, comme les draps. "Maman est malade." Une main se posa sur son épaule, c'était Milena. "Maman est guérie."

"Donovan, t'es sûr que ça va?" Il ouvrit les yeux, tenta de se relever mais sa tête lui tournait un peu alors il se contenta de s'appuyer sur ses coudes pour se redresser. Plusieurs têtes étaient penchées au dessus de lui, une dizaine de paires d'yeux le fixaient avec une pointe d'anxiété. Il acquiesça. Ça va, ce n'était pas le premier ballon de basket qu'il se prenait dans la tête, même s'il fallait bien avouer qu'il ne l'avait vraiment pas vu venir celui-là. Le choc avait été brutal au point où il s'était écroulé par terre. Sa tête avait frappé le sol, même son coach s'était précipité sur lui pour être sûr que tout allait bien. "Tu peux te lever?" Il montra un pouce en l'air avant de prendre appuis sur ses mains pour retrouver l'équilibre de ses deux pieds. Il passa trois doigts sur l'arrière de son crâne juste pour être sûr qu'il n'était pas blessé. Rien à signaler. Sa main se balada un peu dans sa chevelure, elle revint sur le haut de son front où il sentit les points de sutures qu'on lui avait fait il y a quelques jours. Officiellement, il s'était cogné en tombant du lit après un rêve agité. La réalité était toute autre. C'était son père qui, dans un excès de colère, l'avait bousculé violemment sur son lit. Donovan n'était pas très gros, pas très grand non plus, même si tout le monde ne cessait de lui répéter qu'un jour il dépasserait tout ses copains. Il avait rebondi sur le matelas, un peu comme le ballon rebondissait sur le sol du terrain de basketball. Il s'était pris le coin de la table de chevet en plein sur le front. Ça lui avait valu un passage à l'hôpital, plusieurs points de suture, et un cran à vie. À force de le voir avec des égratignures aux genoux, des pansements autour des doigts et des bosses sur le visage, tout le monde pensait qu'il était juste un de ces gamins casse-cou avec la tête dure. La tête dure, il l'avait c'est certain, il n'avait pas eu le choix. Depuis la mort de sa mère, son père était devenu très ami avec la bouteille de whisky et quand il buvait, ses crises de colère et ses coups se faisaient plus intenses, plus nombreux aussi. Donovan n'avait pas dix ans, mais il avait déjà été malmené par la vie. Quand on le voyait marcher dans la rue en fixant ses pieds, on aurait pu croire qu'il était timide, en réalité c'était juste le poids pesant sur son dos qui l'empêchait de regarder bien droit. Pourtant, il restait un enfant et c'était presque souriant qu'il vint s'asseoir sur le banc pendant que le match reprenait. On lui tendit une bouteille d'eau qu'il attrapa avant de lâcher un petit "Merci." Quelques instants de silence passèrent avant qu'un autre garçon un peu bouboule glisse sur le banc pour se rapprocher de lui. "T'es tombé comme une merde." ricana-t-il. Donovan se recroquevilla un peu, il faisait la moue. "Je vais te dire un truc, quand t'es sur un terrain vaut quand même mieux regarder le ballon, ça évite de se retrouver par terre comme ça. Enfin moi je dis ça, je dis rien." Il ricanait toujours. Donovan lui mit un coup de coude dans les côtes, l'autre cessa de rire tout net. De l'autre côté du terrain, une femme leur fit signe de la main, ils lui répondirent presque instantanément. "J'espère qu'elle a rapporté mon goûter." Ce fut au tour de Donovan de rigoler. "Un jour, faudra vraiment que t'arrêtes de penser qu'à manger. Enfin moi je dis ça, je dis rien." Et il lui mit un nouveau coup de coude. S'en suivit un échange de petits coups dans les côtes et de rires étouffés. Le coach se tourna vers eux, leva les yeux au ciel et tendit le bras vers le gamin assis à côté de Donovan. "Bon, quand vous aurez fini vos chamailleries tous les deux, Graham tu pourras faire tes lacer et rentrer sur le terrain, ou c'est vraiment trop demander?" Ils échangèrent un regard complice, Graham se leva non sans oublier d'ébouriffer les cheveux bouclés de son meilleur ami. "Faut mériter son goûter!" Qu'il lança joyeusement en se passant une main sur le ventre.

Il faisait nuit noire dehors, il était essoufflé à force d'avoir couru trop vite, trop loin. Ça devait bien faire une heure qu'il s'était enfui de chez son père, il avait l'impression de toujours l'entendre en train de s'égosiller sur le pas de la porte. "Reviens ici tout de suite Donovan, sinon je te jure que tu vas regretter d'avoir franchi cette foutue porte. Reviens, tu m'entends?!" Mais son père pouvait toujours courir (après lui) pour qu'il l'écoute. Quelques années en arrière, il avait encore peur de lui, mais aujourd'hui c'était une époque révolue. Son paternel ne lui faisait plus peur pour un sou, il s'était endurci et avait appris à lui tenir tête. Il faut dire que la puberté était passée par là et Donovan faisait à présent la même taille que son père, peut-être même un ou deux centimètres de plus. Il n'avait plus grand chose du gamin maigrichon qui avait toujours l'air prêt à s'envoler au premier coup de vent. Son regard s'était noirci, il avait pris du muscle et avait laissé ses cheveux pousser. Les filles du lycée tombaient toutes comme des mouches, ou presque. Il faut dire qu'il avait un petit côté bad boy qui faisait toujours son effet. Il les faisait rire en répondant à ses professeurs, les impressionnait en improvisant des rencards sous les gradins du stade du foot, il donnait même des cours de français, enfin de French kiss, mais c'est pareil, non? Après les cours (qu'il avait probablement séché de toute façon) on pouvait facilement le trouver avec son meilleur ami de toujours, Graham, en train de dribbler sur le terrain de basket du quartier où ils avaient grandi. Il retardait toujours son retour chez lui, et il ne s'aventurait pas souvent à parler de sa famille, en dehors de sa soeur peut-être, parce qu'elle était un peu comme Wonder Woman à ses yeux et il en était super fier. C'était justement chez cette dernière qu'il allait chercher refuge ce soir. Il avait traversé la ville avec ses vielles basket blanches aux pieds et le bus de nuit, il n'avait presque pas eu peur. Après tout, Chicago n'était peut-être pas un endroit où un gamin de son âge aurait eu raison de se promener à cette heure, mais il était né ici et quelque part dans son esprit, il était persuadé de savoir dompter la ville. Il ne pouvait rien lui arriver dans cet endroit, parce que c'était chez lui et que chez lui, il était le roi. N'empêche qu'il accélérait toujours le pas quand il croisait des bandes de mecs plus âgés aux regards menaçants, Donovan ne faisait jamais trop le malin dans les quartiers mal fréquentés. Il était arrivé en bas de l'immeuble de Milena. Sa soeur avait quitté le domicile familiale quelques jours après son dix-huitième anniversaire, soit quatre ans après la mort de leur mère. Elle avait promis à Donovan qu'elle serait toujours là pour lui malgré tout, qu'elle continuerait de le protéger. Jusque là, elle avait su tenir sa parole. Elle l'accueillait régulièrement chez elle, pour une nuit ou plusieurs, elle tentait souvent de le raisonner, de le rabibocher avec leur père "pour le bien de tous", c'est ce qu'elle répétait toujours. Il n'en voyait pas trop l'intérêt. Montant les marches de l'immeuble quatre à quatre, Donovan arriva devant la porte de l'appartement en sueur. Il frappa un coup, puis un second et sa soeur ouvrit. "Je te réveille?" Elle secoua la tête et il força le passage pour rentrer. Milena s'était légèrement décalée avant de refermer puis de porter ses mains à son visage. "Tu t'es encore barré? Il va être fou de rage…" Elle secouait la tête. "Je m'en tape." Il avait déjà retiré ses chaussures pour aller s'avachir sur le canapé du salon. "Donovan…" Il attrapa la télécommande et alluma la télé. Ses pieds se posèrent naturellement sur la table basse et il se pencha un peu pour s'emparer d'un paquet de cigarettes qui trainait par-là. "Donovan, sérieusement?" Il jeta un oeil à sa soeur et haussa les épaules avec un sourire en coin, l'air innocent. "Bah quoi?" Il avait eu le temps de glisser une clope entre ses lèvres et de l'allumer quand Milena vint s'asseoir à côté de lui. Elle le regardait avec un air inquiet, il pouvait le sentir malgré son regard à lui qui scrutait l'écran de télévision. Il fit mine de rire à une blague qu'un présentateur venait de sortir, et sa soeur lui prit sa cigarette pour l'écraser dans un cendrier. "Je t'ai déjà dit que t'étais trop jeune pour fumer, merde Donovan." Elle éteignit la télé aussi vite qu'il l'avait allumé. Le silence se répandit alors rapidement dans l'appartement. Il se refusait toujours à regarder sa soeur dans les yeux, alors elle attrapa son menton et dit: "Parle-moi. Je te connais, je sais que ça ne va pas, t'es pas venu pour rien." Il regarda encore l'écran noir quelques secondes avant de se tourner vers Milena pour l'encercler de ses bras. "Je le déteste tellement si tu savais, je le déteste vraiment." Le menton appuyé sur l'épaule de sa soeur, il la laissa lui caresser les cheveux tendrement, puis il ferma les yeux. Sa mère était partie alors qu'il n'était qu'un enfant, sa soeur avait joué ce rôle-là depuis. Ils avaient toujours été très proches mais l'absence d'un parent aimant les avait d'autant plus soudé. Donovan et Milena, tous les deux contre le reste du monde, pour toujours et toujours.        

Il ferma son casier d'un coup de coude, attrapa son sac et le cala sur son épaule, un sourire franchement affiché. Donovan était heureux et ça faisait vraiment un bout de temps qu'il ne s'était pas senti ainsi. La journée avait été difficile pourtant, il avait dû courir, porter un tas de trucs lourds, grimper des marches et des échelles, se trainer par terre, affronter la fumée et même le feu, le tout vêtu d'une combinaison pas vraiment légère. Il avait la sensation d'avoir perdu dix kilos en quelques heures à peine. Pas très grave, va. Il se voyait déjà une part de pizza dans les mains ce soir, ce n'était pas le côté physique qui le dérangeait. En fait, il avait beau y penser, il n'arrivait pas à trouver un truc qui le dérangeait vraiment dans ce job. Un grand brun lui fit signe à l'autre bout du vestiaire, Donovan le salua en retour d'un signe de la main et d'un sourire. Il avait déjà la sensation d'avoir sa place ici. C'était un peu comme appartenir à une nouvelle famille, une famille qu'il avait choisi et dans laquelle il se sentait vraiment le bienvenu. Ça faisait un bien fou de se sentir utile et désiré, de savoir qu'il allait aider des gens et qu'il allait enfin trouver sa place dans le monde. Il était comme un gosse face à cette idée. Devenir pompier, c'était l'idée de Milena. Avec son diplôme tout juste obtenu, Donovan avait quitté le lycée sans aucun véritable plan pour le futur. Il avait bien songé à l'armée, mais franchement il se voyait mal aller faire mu-muse en Irak (ou ailleurs) pour zigouiller des gens qui, au fond, ne lui avaient absolument rien fait. L'idée de sa soeur avait  ainsi germé dans son esprit, et il s'était rapidement décidé à aller se renseigner. Il avait beau n'avoir jamais vraiment aimé l'école, Donovan n'était pas un feignant. Il était surtout conscient du fait que l'argent ne tomberait pas du ciel et que s'il voulait se barrer de chez son père rapidement pour se payer son propre appart', il allait devoir se bouger les fesses. "Hey, Donovan!" En sortant des vestiaires, il aperçut un autre grand type qui lui souriait. Il s'approcha pour aller le saluer d'une poignée de main chaleureuse. "Alors, comment se passe la formation? Toujours pas découragé?" Il eut un petit rire avant de répondre "Toujours pas." Au contraire même, plus les jours passaient et plus et il se sentait bien ici. Plus il tombait amoureux du job. "Je pourrais bien m'y faire, je crois." Jake, l'un des hommes qui l'avaient accueilli à la caserne et s'étaient, en quelque sorte, fait un devoir de le prendre sous son aile, le regarda un instant sans rien dire, puis il eut un sourire encore plus grand que le précédent et serra à nouveau la main de Donovan. "Bienvenue à bord, alors." Il lui donna une petite tape dans le dos avant de partir vers le vestiaire à son tour.

Avant de quitter la caserne et de rentrer chez lui, il prit le temps de s'arrêter devant les différents camions stationnés dans le grand hangard. Il avait des étoiles dans les yeux à chaque fois qu'il les regardait. Planté au milieu du chemin, il sentit une main venir se poser sur son épaule. "La réponse est 'jamais'." Donovan se tourna, c'était Ryan, l'acolyte de Jake. Lui aussi, il l'avait un peu (beaucoup) pris sous son aile. "Pardon?" Ryan fixait les camions à son tour, il avait la même lueur dans le regard que Donovan. "Ce que tu ressens en les regardant, ça ne s'arrêtera jamais. Pas quand t'as la passion du métier en tout cas." La passion du métier. Ce n'était pas encore tout à fait son métier, mais la passion il l'avait. Cette espèce de force que le poussait tous les jours à venir jusqu'ici avec un grand sourire cloué sur son visage, un peu comme un imbécile heureux qui sourit pour pas grand chose.  Qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre ce dont il avait l'air? Il était content et fier. Pour une fois dans sa vie, quelque chose semblait fonctionner. Il allait devenir pompier, et il allait sauver des vies. C'était exactement ce pour quoi il était né, il le sentait. "À demain?" Il hocha la tête. "À demain." C'était le début d'une nouvelle vie, d'une nouvelle aire, d'un nouveau Donovan. Déjà, en quittant la caserne, il se sentait différent. Il n'était plus tout à fait le même garçon. Pourtant,  le gosse qui avait toujours rêvé de devenir un super-héros et de rendre ses proches fiers de lui, était bel et bien présent. Ce gamin-là aussi, était fier de l'homme qu'il était en train de devenir.


Des éclats de rire se firent entendre dans la pièce d'à côté. Donovan était assis sur un rocking chair, plongé dans l'obscurité. Dans ses bras, Lucy, sa filleule. Il avait beau avoir l'habitude de la tenir, il était toujours surpris de la voir si minuscule, si fragile. Avant que Jess et Ryan aient leur fille, Donovan n'avait jamais vraiment été un expert en bébé. Il ne l'était d'ailleurs toujours pas, mais il avait appris à gérer les pleurs et les biberons. Il était un peu maladroit, c'est vrai, mais il faisait des efforts. À chaque fois qu'il posait ses yeux sur la petite et qu'elle se mettait à gigoter dans ses bras, à gazouiller et à lui faire des grands sourires, il fondait littéralement sur place. Il était prêt à tout pour elle (sauf à changer ses couches, pour des raisons évidentes), Donovan se sentait investi d'une mission, celle de protéger la fille de ses amis, quoi qu'il arrive. Ils l'avaient choisi comme parrain, il l'avait vu naitre (ou presque), et elle était la seule fille au monde à laquelle il ne pouvait dire non. Lucy possédait donc une place très spéciale dans le coeur de son parrain. Ce soir, alors que Jess et Ryan avait invité Jake, sa femme, leurs enfants et Donovan à venir manger, ce dernier s'était rapidement éclipsé pour venir bercer le bébé. Elle n'avait pas encore sept mois, et était adorable dans son petit pyjama rayé rose et blanc qu'il lui avait d'ailleurs offert. Quatre de ses petits doigts entouraient l'index de Donovan avec fermeté. Il avait bien essayé de la reposer dans son berceau mais à chaque fois qu'il la lâchait, elle se mettait à pleurer et il était obligé de la reprendre. À force, il se disait qu'elle était déjà très maligne pour son âge. Elle avait visiblement compris que son parrain était fou d'elle, et c'est ainsi que Donovan se retrouva mené par le bout du nez par un nourrisson.

La porte de la chambre s'entrouvrit. La tête de Jess passa dans l'entrebâillement et un peu de lumière pénétra dans la pièce. "Elle s'est endormie?" Donovan secoua la tête avant de regarder la petite à nouveau. Elle avait les yeux grands ouverts et elle le fixait avec son air le plus innocent. Ughhhh. Il était fou d'elle. Complètement et indéniablement fou d'elle. Jess s'approcha doucement, l'air sincèrement attendrie par ce tableau. "Lucy et Donovan, une sacré histoire d'amour, hein?" Elle rigola silencieusement avant d'allumer une veilleuse et de venir près du jeune pompier et de sa fille. "Fais gaffe, je risque bien de te la voler un de ces quatre." Il l'avait dit ça sur un ton tout à fait sérieux, parce qu'il l'était. Il se leva avec précaution et tendit l'enfant à sa mère. Même s'il n'en avait pas vraiment envie, il fallait bien qu'il retourne à table à un moment. Il observa Jess mettre Lucy dans son lit, et attendit qu'elle ait terminé pour l'embrasser sur la joue. "Merci." Elle le regarda hébétée quelques secondes avant de demander: "Pourquoi est-ce que tu me remercis?" Il l'attrapa par le bras pour la guider jusqu'à la porte et rejoindre la pièce à vivre. Il porta un doigt à sa bouche, comme pour dire "chut", et attendit d'avoir refermé la porte pour ajouter: "Merci d'avoir mis au monde le plus parfait des bébés." Et il lui fit un grand sourire avant de la laisser le serrer dans ses bras. "Hé, vous deux, vous venez manger du dessert? Ça va être froid!" Jess relâcha son étreinte et haussa un sourcil. "Mais… On mange de la glace." Jake hocha la tête. "Ouais, c'est bien ce que je dis, ça va être froid." Elle éclata de rire avant de le suivre jusqu'à la table. En revenant s'asseoir, Ryan ne quitta pas Donovan des yeux. "C'est moi ou t'as de la bave de bébé sur la joue?" Tout le monde se mit à nouveau à rire tandis qu'il s'essuyait le visage avec sa manche. Il sentit ensuite une paire de mains s'agripper à son pantalon. C'était le fils de Jake. Donovan lui ébouriffa les cheveux avant de le faire grimper sur ses genoux. Six ans déjà qu'il était devenu pompier, six ans qu'il avait rencontré ces gens qu'il considérait aujourd'hui comme sa famille. C'était tellement étrange d'y penser et de réaliser à quel point les choses avaient pu changer dans sa vie. En six ans, Donovan avait eu le temps de grandir et de devenir un homme. Il n'avait plus grand chose d'un gamin, physiquement surtout, parce que mentalement rien n'était moins sûr, mais c'est une autre histoire. Il portait désormais l'uniforme avec fierté, il regardait toujours les camions avec les petites étincelles dans le regard, et il continuait de ressentir l'adrénaline du début que le job lui procurait encore. La passion, il l'avait définitivement et il n'avait aucune envie de changer quoi que ce soit à sa vie. Il y avait bien des choses qu'il regrettait, par exemple d'avoir perdu le contact avec Milena, ou de n'avoir jamais réparé son amitié avec Graham, mais malgré tout, il était heureux. À dix neuf ans, il avait pris la meilleure décision de sa vie, et désormais à vingt cinq ans, il se sentait enfin apaisé. Donovan n'avait pas revu son père depuis longtemps, et il s'en portait à merveille. Il ne lui manquait plus grand chose, en dehors peut-être de l'amour. L'amour… Il regarda tous les gens présents autour de lui à cet instant. Non, il ne manquait pas d'amour. Son regard se posa sur Jess et Ryan, ils avaient toujours l'air aussi amoureux qu'il y a six ans. Lui, était encore au stade du papillonnage. Malgré les encouragements de ses amis à se caser, il prenait son temps. Il n'avait pas encore rencontré la bonne personne, alors à défaut de partager sa vie avec une seule femme, il les enchainait plus ou moins. Sa plus longue relation n'avait pas duré plus de trois mois. Malgré la vie plutôt stable qu'il possédait, Donovan était incapable de se contenter d'une seule fille, et l'idée d'en garder une pour toujours lui foutait carrément la trouille. Il adorait Lucy et tous les gamins de manière générale, mais il ne se voyait pas en avoir un avant quelques années encore. Se caser? Nope. Ce n'était pas sur sa liste actuelle. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il enfournait dans sa bouche une énorme cuillère remplie de crème glacée. Ouais, quand même, il était drôlement bien ici, avec sa famille.

"Pourquoi est-ce que tu es là, Donovan?" Les yeux rivés sur le sol, il n'arrivait pas à regarder la jeune femme en face. Il était assis dans le fauteuil à l'opposé du sien et depuis vingt minutes elle essayait tant bien que mal de lui tirer quelques mots. C'était en vain, puisqu'il était resté muet jusqu'à présent. Elle insistait malgré tout et répéta: "Pourquoi est-ce que tu es là, Donovan?" Il n'était pas sourd, il l'entendait. Bien sûr qu'il l'entendait. Le silence s'installa. La jeune femme ne répéta pas sa question une troisième fois mais se contenta d'observer l'homme assis, le regard dans le vide. Il avait des égratignures et des hématomes visibles sur diverses parties du corps: le visage et les bras, principalement. Ce n'était pas ce qui l'inquiétait pourtant. Elle se préoccupait surtout de l'expression absolument fermée de son visage, de son regard éteint et absent, mais aussi de ses mains qui tremblaient parfois. "Je ne peux pas t'aider si tu ne me parles pas, tu sais?" Il releva la tête, posa ses yeux sur la jeune femme, puis presque aussitôt contempla la fenêtre qui se trouvait sur sa droite. "Tu ne pourras pas retourner au travail sans mon accord. Il va falloir te montrer coopératif si tu veux pouvoir reprendre le cours de ta vie." Sans quitter la fenêtre du regard, il installa ses deux mains sur les accoudoirs du fauteuil. Là au moins, elles ne trembleraient plus. "Je ne veux pas reprendre le cours de ma vie." S'entendit-il répondre avec beaucoup d'indifférence dans la voix. Le cours de sa vie? Qu'est-ce qu'elle croyait? Sa vie s'était arrêtée brutalement il y avait déjà presque deux mois de ça. Il s'en souvenait comme si c'était hier, les souvenirs de cette terrible journée se rejouaient sans cesse dans son esprit. Il n'attendait pas grand chose de ces séances, c'était principalement pour cette raison qu'il avait jusqu'à présent refusé de dire un seul mot. Sarah, la psychologue qui l'avait pris en charge, le connaissait bien. Elle lui avait fait passer des tests et l'avait suivi depuis son entrée dans la profession. La première fois qu'il avait eu affaire à la mort lors d'un incendie, la première fois qu'il avait été blessé, et toutes les autres fois où il avait eu besoin de parler, elle avait été là. Avant, ça avait toujours semblé facile de lui parler. Elle avait toujours su le mettre en confiance, le mettre à l'aise, mais cette fois c'était différent. Donovan n'arrivait pas à discuter de ce qui s'était passé. Il n'arrivait ni à mettre de mots sur ses sentiments, ni à raconter ce qu'il avait vécu. Son seul moyen d'expression restait encore de s'en prendre aux meubles et aux murs. Il avait déjà brisé plusieurs piles d'assiettes, abimé sa table basse et déplumé quelques coussins du canapé à force de taper dedans. Il avait aussi manqué de peu de se briser les os de la main droite en frappant contre un mur en brique. Ça n'allait pas. Il était en colère. Fou de rage, même. Mais Donovan ne savait pas comment le dire, alors il le montrait à sa manière et cette manière-là était on ne peut plus claire. "Donovan, dis-le." Il eut comme un flash. Les flammes. La chaleur écrasante. La peur aussi. "Donovan?" Il revoyait cette mère tenant son enfant dans ses bras. Une femme qui le suppliait de l'aider. Il était sur le sol de l'appartement, incapable de bouger. Il l'a vu à travers les flammes, jusqu'au moment où ses paupières se sont fermées pour ne s'ouvrir à nouveau que quelques heures plus tard, allongé dans un lit d'hôpital. "Donovan?" Il attrapa son visage et passa ses doigts sur ses yeux. Il ne voulait plus voir tout ça. Il ne voulait plus l'entendre. Il se boucha les oreilles quelques secondes. Sarah prononça son prénom une énième fois et un bruyant "Quoi, putain?!" lui échappa. Il n'avait pas voulu être agressif. Il n'avait pas voulu s'énerver. L'air perdu, il trouva le chemin jusqu'au visage de son interlocutrice. "Pourquoi est-ce que tu es là?" Il secoua doucement la tête. Il ne voulait pas le dire. "Dis-le." Il la secoua un peu plus vigoureusement. Non. Toujours pas. "Donovan…" Il avait l'impression d'avoir tout le poids du monde sur les épaules. Ça pesait de plus en plus lourd et il se sentait de plus en plus faible. "Ils sont morts." qu'il s'entendit répondre à nouveau. "Ils sont morts et je suis en vie." Voilà. Il l'avait dit. Elle pouvait se réjouir, elle avait réussi à lui faire prononcer l'imprononçable. L'envie de se recroqueviller en position foetale ne lui manquait pas, mais il serra les dents pour tenir le coup. Pour ne pas craquer. Cette séance ne durerait pas éternellement, ça allait prendre fin et il allait pouvoir claquer la porte et oublier qu'il avait même jamais mis les pieds ici. Il allait partir et ne plus jamais penser à tout ça. Il n'aurait plus à l'admettre à personne d'autre. Il n'aurait plus jamais à le dire, qu'il était lâche, qu'il n'était pas un héros, qu'il aurait dû mourir lui aussi, qu'il ne méritait pas de vivre, qu'il n'en avait même plus envie, qu'il n'y avait plus aucun sens aux choses, que la douleur était au delà du supportable et que malgré tout, ça ne cessait d'empirer chaque jour. Comment pourrait-il dire ces choses-là? Il venait de passer les pires semaines de sa vie et il avait l'impression d'être pris au piège dans une lutte sans fin. Il n'y avait plus rien pour le forcer à se lever le matin, les choses semblaient toutes êtres fades, sans saveur, sans couleur, sans fantaisie. Il se sentait terriblement seul et désemparé. Il ne s'était pas préparé à vivre un tel drame. Perdre ses meilleurs amis, ses frères de coeur, ça avait été une douleur fulgurante et déchirante. Il n'y avait aucun répit. Pas un instant où il se sentait mieux qu'un autre. Devenir soldat du feu, c'était un choix qu'il avait fait en connaissance de cause. Jake et Ryan, aussi. Mais il n'avait pas été préparé. Il n'aurait jamais pu imaginer ce qui l'attendait. C'était trop dur. Trop injuste. "Je sais que ça a l'air insurmontable, mais tu dois faire ton deuil. Petit à petit, à ton rythme." Qu'est-ce qu'elle lui dirait ensuite? Qu'après une averse, vient toujours le soleil? Mais ce n'était pas une averse à laquelle il faisait face, c'était une tornade, un ouragan! C'était l'apocalypse. La fin du monde. La fin de SON monde. "Donovan, tu es un pompier fantastique. Tu as ta place ici. Tu peux encore sauver des vies et trouver un sens à ce que tu fais." Il laissa un rire plein d'amertume lui échapper. Les seules vies qu'il voulait vraiment sauver avaient été perdues deux mois auparavant. "Je vais partir, Sarah." Il se redressa dans son fauteuil, posa à nouveau ses mains sur les accoudoirs et regarda la psychologue droit dans les yeux. Il avait déjà pris sa décision. Quitter Chicago et claquer la porte au nez de cette vie qui avait été la sienne semblait être l'unique échappatoire. De toute façon, il avait toujours été très bon pour fuir. Partir en courant, sans regarder derrière, enterrer ses sentiments et tenter d'oublier, c'était tout ce qui lui restait. Quelques semaines plus tard, en déposant son casque sur le bureau de son chef, c'était ce à quoi il se raccrocherait, l'espoir d'oublier.


Dernière édition par Donovan R. Halvey le Mer 27 Aoû 2014 - 16:16, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 0:12


… I was falling in love.



Il avait roulé plusieurs mois avant de la trouver. Il avait eu le temps de vivre mille aventures, déjà, mais aucune ne semblait aussi intéressante que celle qu'il vivait maintenant. Les choses n'avaient pas été simples pour Donovan. Il avait quitté Chicago n'étant plus que l'ombre de lui-même. Il n'avait pas eu la force de continuer à vivre là-bas. Chaque respiration lui semblait impossible, le moindre obstacle était insurmontable. Cette ville avait été témoin de toutes ses blessures, de tout ses démons, de chacune de ses angoisses. Cette ville l'avait vu grandir et changer, passer d'un enfant à un homme, d'un gamin à un héros, puis d'un héros à un zéro. Désormais, il ne supportait pas d'être devenu un lâche, pire même, une victime. Partir avait été la seule et unique solution pour ne pas devenir fou. Il avait roulé et roulé. Les premières semaines, son seul but avait été de s'éloigner de Chicago le plus possible. Il avait l'impression qu'à mesure que les miles défilaient, il pouvait peu à peu bouger et respirer avec plus d'aisance. Comme s'il se libérait véritablement d'un poids, comme s'il laissait véritablement derrière lui, toutes les choses qu'il avait bien pu vivre. Il se berçait d'illusions, noyait son chagrin dans des litres d'alcool, et cherchait du réconfort dans les bras des filles. Ça n'allait pas, mais à force de faire semblant il avait réussi à se convaincre lui-même. Même si le soir il avait encore l'impression d'agoniser une fois la lumière éteinte, Donovan remontait peu à peu la pente. Et puis un jour, sans qu'il s'y attende, ses yeux s'étaient posés sur cette fille. Une énième à son tableau de chasse, mais la première à compter vraiment. Jagger Dickens. Accoudé au bar, il la regardait à l'autre bout de la pièce, en pleine discussion avec un groupe de Californiens qu'ils avaient rencontré la veille. Elle parlait un peu trop fort, ses sourires se transformait quelques fois en éclats de rire, et à chaque fois qu'il croisait son regard il sentait quelque chose se tordre dans son ventre. Alors, il buvait un coup en espérant faire passer la sensation, mais il n'arrivait pas à la lâcher des yeux. Il ne la connaissait pas depuis très longtemps et il n'avait pas encore osé se l'avouer à voix haute, mais il sentait son attachement pour elle grandir peu à peu. C'était tout nouveau. Il avait accepté de la suivre, de prendre la route avec elle, envoyant bouler son désir d'être seul et de ne plus jamais s'attacher à qui que ce soit. Donovan se sentait heureux. Elle n'était pas tout à fait sa copine, mais elle n'était plus tout à fait une étrangère non plus. Ils étaient compagnons de route, d'un commun accord avaient décidé de faire un bout de chemin ensemble et jusqu'à aujourd'hui il n'avait pas encore eu l'occasion de regretter sa décision. Il avait cherché à vivre l'aventure, sa quête l'avait mené à l'autre bout du pays, mais c'était finalement à Memphis qu'il avait trouvé la seule chose dont il avait vraiment besoin: une personne qui le comprenait, fonctionnait à peu près comme lui et acceptait de le prendre tel quel. Jagger n'avait jamais cherché à le faire changer, elle n'avait jamais été du genre à poser dix mille questions pour fouiller dans son passé, ils avaient simplement appris à se connaitre avec ce que l'un et l'autre acceptait de partager. Il se sentait libre, peut-être même plus encore que lorsqu'il était seul derrière le volant de sa vieille voiture. Elle n'était pas de ces filles envahissantes, mais il aimait sa différence et il aimait sa personnalité, au moins autant qu'il adorait se plonger dans ses deux grands yeux ou mater son joli derrière. Dès l'instant où ils avaient échangé leurs premiers mots, il avait su qu'elle n'avait rien à voir avec le reste du monde. Il avait trouvé avec elle, une forme d'apaisement et après ces mois de calvaire, ça faisait un bien fou. Pourtant, ils étaient loin d'être parfaits. Des disputes, il y en avaient eu. Des cris à se casser la voix, des insultes même (parce qu'ils n'étaient pas franchement du genre à faire dans la dentelle, ni dans la demi-mesure), des envies répétitives d'envoyer chier l'autre, quelques objets dégommés, aussi. Mais malgré tout, un besoin constant de revenir l'un vers l'autre à chaque fois. Se déchirer pour mieux être ensemble. Il était jaloux et colérique, et elle était farouchement indépendante et têtue. Ils formaient un duo explosif qui n'était pas de tout repos. Étrangement, c'était exactement ce dont il avait besoin. Il criait plus fort qu'elle, la traitait d'emmerdeuse, mais il était toujours le premier à venir ramper jusqu'à son van le soir pour se faire pardonner sur l'oreiller. Au fond, quand elle le traitait de connard, il avait l'impression d'entendre des mots doux et même s'ils n'avaient jamais mis de mots sur leur relation, une part de lui ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était à lui et qu'il était à elle. Ce soir, il n'était pas jaloux. Elle semblait apprécier de passer du temps avec ses nouveaux amis, ça lui rappelait sans doute son chez elle. Lui, il avait peur de chopper de l'urticaire en trainant avec autant de Californiens d'un seul coup. Un sourire au coin des lèvres, Donovan se tourna pour commander un autre verre. Quelques minutes plus tard, alors qu'il était en pleine discussion avec le barman, il sentit une main venir s'accrocher à son t-shirt, presque le soulever, puis le relâcher. Il n'avait pas besoin de se tourner pour reconnaitre ce geste, ni la chaleur de ce corps qu'il sentait dans son dos. Elle était montée sur la pointe des pieds pour lui chuchoter un truc à l'oreille. Il termina son verre, lâcha un billet de vingt dollars et attrapa la main de Jagger pour la tirer vers la sortie. Ils n'avaient pas sommeil, mais c'était l'heure de retrouver le van.

"Quarante ans de mariage. Quarante ans qu'elle m'emmerde. Quarante ans qu'on s'aime quand même." Donovan, le regard un peu triste, écoutait attentivement Charles, son nouvel ami qu'il avait rencontré sur la route. Ils étaient assis autour d'un feu de camp, la nuit était tombée depuis longtemps déjà sur cette petite ville de l'Oregon. Il avait rencontré ce couple de vieux quelques jours auparavant et ils lui avaient gentiment proposé de faire un bout de chemin ensemble. Quelques semaines seulement après que Jagger ait décidé de continuer sa route toute seule, voilà qu'on lui donnait à nouveau l'occasion de voyager groupé. De manière générale, Donovan avait pour habitude de côtoyer des gens légèrement moins âgés, mais Charles et Marta étaient loin d'être des vieux ordinaires et ça, il l'avait très vite compris. Ils avaient vendu leur maison l'an passé pour s'acheter un camping car et partir à l'aventure. Au diable les enfants et les petits enfants, ils avaient décidé de profiter de la vie malgré leurs âges bien avancés, prouvant ainsi que ce n'est pas parce qu'on est vieux qu'on ne peut plus s'amuser et découvrir des choses. Ils avaient déjà raconté à Donovan les mois entiers qu'ils avaient passé en Amérique du Sud et il avait été fasciné. De retour aux Etats-Unis, ils voulaient prendre le temps de découvrir et redécouvrir leur pays natal. Charles avait été professeur et Marta, infirmière. À plus de soixante ans, ils avaient sans cesse de nouvelles anecdotes à raconter, de nouvelles histoires à partager, de nouveaux souvenirs à se remémorer et plus les jours passaient, plus Donovan en redemandait. Ce soir, Charles avait décidé de lui parler de leur histoire d'amour. Sans savoir qu'il s'agissait d'un sujet tabou pour le natif de Chi-Town, le vieil homme avait passé les dernières minutes à lui raconter comment il était tombé amoureux de Marta. Cette dernière, assise un peu plus loin, haussait la tête de temps à autre pour lever les yeux au ciel et sourire aux dires de son mari. Elle semblait concentrée sur son tricot, Donovan supposait qu'elle était en train de faire une écharpe pour l'un de ses petits enfants, mais en réalité elle ne ratait pas une miette de leur conversation. Il avait d'ailleurs jeté un oeil à la vieille dame en entendant son époux dire qu'elle l'emmerdait depuis quarante ans. Ça n'avait pas semblé la blesser, au contraire même elle avait rétorqué sur le même ton qu'il l'emmerdait tout autant. Charles s'était levé pour aller chercher quelque chose dans le camping car et Donovan était resté assis-là, devant le feu. Les semaines qui venaient de passer avaient été rudes. Le départ de Jagger avait été comme une énorme claque, et il ne l'avait pas vu venir. En la voyant s'éloigner, abandonné sur le bord de la route, il avait eu l'impression qu'on lui arrachait une part de lui-même. Ça n'avait fait que le replonger dans ce qu'il avait vécu juste avant de quitter Chicago. À force, il aurait dû être habitué à voir les gens partir et l'abandonner, sauf que Donovan ne semblait jamais apprendre du passé. Chaque adieu semblait aussi douloureux que le précédent. Celui de Jagger lui avait tout bonnement déchiré le coeur et il n'en était toujours pas remis. Tourner la page n'avait rien de facile, une part de lui espérait encore la retrouver. Il avait bien essayé de reprendre ses mauvaises habitudes, de noyer son chagrin dans l'alcool et les filles, mais les choses n'avaient plus grand intérêt sans elle à ses côtés. Suivre Marta et Charles, c'était un moyen pour lui de s'offrir un peu de répit. Il en avait cruellement besoin. Jusqu'à présent, il avait tout fait pour oublier cette fille, la seule fille qu'il avait aimé. Il s'en était rendu compte à l'instant très précis où elle lui avait demandé de lâcher sa main et de la laisser partir. Quelque chose s'était brisé en lui. Il aurait aimé ne jamais la lâcher, mais Donovan connaissait Jagger, du moins il avait appris à la connaitre, et il savait que tenter de la faire rester était peine perdue. Il avait vu dans son regard que déjà, elle n'était plus vraiment là. Elle devait s'en aller. Et il devait la laisser faire.  

Il ne se rendit pas compte tout de suite que Marta l'observait. Il passa une main sur sa joue pour ôter toute trace de larmes qui aurait pu trahir son attitude de garçon solide et sans attache. Donovan força un sourire et se leva pour rejoindre la vieille dame. "Qu'est-ce tu fais Marta? Une écharpe? Des chaussettes?" Elle ne fit aucune remarque sur ce qu'elle avait vu mais lui indiqua que non, ce n'était ni une écharpe, ni des chaussettes. Le regard malicieux, elle commença à lui en apprendre un peu plus sur sa passion. Quelques instants plus tard, Charles était de retour avec une boite métallique et un air triomphant. "J'ai trouvé!" qu'il s'exclama. Il extirpa plusieurs photographies et quelques autre babioles de la boite et fit signe à Donovan de le rejoindre. "Ça, c'était le jour de notre mariage." L'ex pompier s'empara de la photo et détailla les visages rajeunis de ses deux amis. "Bah dis donc, t'étais franchement pas mal à l'époque!" Il donna une petite tape dans le dos de Charles avant d'ajouter: "Marta, t'as vraiment pas changé!". Cependant, ce qui attira vraiment son attention fut une autre photo du couple. Ils s'embrassaient devant une petite maison avec une clôture blanche et dans le fond du jardin on pouvait apercevoir des enfants jouer avec un chien. Donovan ressentit un immense pincement au coeur qui le força à lâcher la photographie. C'était le portrait parfait de la famille parfaite et là, tout de suite, il était en train de crever d'envie. Quand il était gamin et qu'il rêvait d'avoir une famille heureuse et unie, c'était à peu de chose près exactement ce qu'il imaginait. Ils avaient l'air tellement heureux. Il sentit une main venir sur poser dans son dos et se tourna pour faire face à Marta qui s'était levée de son siège. "Quarante ans qu'il m'emmerde." qu'elle répéta avant d'aller se coller à son mari pour l'embrasser.  Plus de soixante piges et toujours chauds comme la braise. Et en cet instant, il avait beau avoir tout fait pour essayer de l'oublier, un seul visage se dessinait dans son esprit, celui-là même qui hantait déjà ses nuits. Jagger Dickens ne l'avait jamais vraiment quitté. Elle était toujours là, dans un coin de sa tête. S'il avait dû choisir une fille pour l'emmerder pendant les prochaines quarante années, aucun doute que c'était elle qu'il aurait choisi.

"Chuuuuut, fais pas de bruit, faut qu'on parle toi et moi mais je veux pas réveiller Jagger." Donovan referma la porte de la chambre doucement avant d'attraper le chaton et de le soulever pour le porter devant son visage. "Dis-moi, t'as pas grossi depuis hier? J'espère que t'as pas encore bouffé les lacets des baskets d'Hendrix, il va péter un plomb…" Mais au fond, lui, il n'en avait pas grand chose à foutre des lacets d'Hendrix. Ce dernier avait la gentillesse d'héberger Jagger et d'accepter la présence récurrente de Donovan dans les parages, certes, mais ce n'était toujours pas l'amour fou entre les deux hommes. Comme souvent, il avait passé la nuit ici. Techniquement, Donovan vivait toujours avec Naya, l'étudiante mignonne qui avait accepté de lui louer sa chambre d'amis. Mais il préférait quand même finir dans le lit de Jagger que dans son lit à lui, tout seul. C'était beaucoup moins amusant. En plus, il était frileux alors dormir seul n'était vraiment pas sa tasse de thé. S'il avait voulu agir en grand garçon mature et indépendant, il aurait pris son propre appartement, sauf que Donovan n'avait pas grand chose d'un adulte responsable qui paye ses factures tous les mois et ferme toujours sa porte à clé. Fut une époque où il faisait ces choses-là, et encore il oubliait souvent de régler le chauffage ou le téléphone, mais désormais il avait du mal à s'imaginer vivre dans son propre chez lui. Ça faisait un bout de temps qu'il n'avait pas eu de véritable endroit qu'il pouvait désigner comme étant le sien. Il préférait largement crasher chez les uns et chez les autres, voire dormir dans sa voiture si nécessaire. En arrivant à Huntington Beach, il pensait ne rester que quelques jours. Deux ou trois semaines au plus. Il était fauché et il avait simplement voulu se faire un peu d'argent histoire de reprendre la route sans avoir l'angoisse du prochain plein. Cette ville ne l'inspirait pas particulièrement, mais il avait été assez chanceux pour trouver un job dans un café du coin. La patronne était sympathique et plutôt mignonne, le genre d'offre à laquelle on ne peut pas dire non. S'il avait su ce qui l'attendait, il aurait mis un peu plus d'enthousiasme à frotter les tables et servir des cafés. Un matin, il avait vu débarquer au Hometown la seule personne au monde qu'il n'aurait jamais pensé croiser ici.  Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait que déjà Jagger s'était mise à lui balancer des brownies à la gueule en le traitant de psychopathe, jolie façon de lui souhaiter la bienvenue. Mais il avait été bien trop surpris et heureux pour protester. Un miracle s'était enfin produit dans sa vie. Lui qui n'avait fait qu'enchainer les merdes et les situations dramatiques, lui qui n'avait connu que des adieux et jamais de retrouvailles, le destin lui offrait le plus beau des cadeaux. Évidement, il avait encore fallu se battre un peu pour lui faire baisser les armes, mais éventuellement il était parvenu à retrouver Jagger et à ne pas rater sa chance cette fois. Il lui avait enfin avoué qu'il l'aimait, d'ailleurs il avait bien du mal à la fermer à ce sujet désormais, et il s'était juré de ne plus jamais la laisser filer. L'étape dans son voyage s'était transformée en arrêt complet. Ça faisait des mois et des mois qu'il n'avait pas pris la route et qu'il ne l'envisageait plus vraiment. Tout ce qu'il voulait, c'était être là où elle était, et Jagger voulait apparemment rester à Huntington Beach. "T'as remarqué son sourire, toi aussi?" qu'il demanda au chaton, le tenant toujours face à lui. Ça faisait du bien de voir Jagger comme ça, même si ce n'était que dans son sommeil. Après tout ce qu'elle avait traversé… Il y avait un paquet de choses qu'ils avaient eu à se dire en se retrouvant. La mort de ses parents, d'abord. La raison pour laquelle elle était brusquement partie en le laissant sur le bas-côté. Puis la perte de son bébé, ensuite. Leur bébé. Il ne l'avait appris que récemment mais sur les dernières semaines de leur périple à deux, ils avaient en réalité été trois. Donovan, Jagger et Marley. C'était ce prénom-là qu'elle avait choisi de donner à la fille qu'ils auraient pu avoir et c'était ce prénom-là que Donovan donnait désormais à l'enfant qui aurait pu être le sien. Non, l'enfant qui avait été le sien et qui le serait pour toujours. Si Marley n'avait pas eu la chance de vivre, elle aurait toujours sa place dans son coeur. Il avait pris la nouvelle avec beaucoup de mal, bien sûr, mais avec Jagger à ses côtés les choses lui avaient semblé être un peu plus simples à gérer. Il n'était plus seul à affronter la vie, il n'était plus seul à affronter la mort. "Memphis, mon pote, parlons peu, parlons bien. On va bientôt partir, tu sais, mais t'inquiète pas parce tu viens avec nous." Partir? Ouais. Ils allaient partir. Temporairement, parce qu'ils reviendraient forcément, mais ils allaient bel et bien reprendre le volant, histoire de quelques jours. Chicago lui tendait à nouveau les bras, pour des raisons encore terribles, lui prouvant au passage qu'il avait bien fait de partir en courant. Son père, l'homme qu'il s'était juré de ne plus jamais voir, demandait à lui parler. Malade en phase terminale, il voulait que son fils se rende à son chevet . La décision n'avait pas été mince à prendre mais Donovan avait fini par se laisser convaincre. Jagger s'était proposée de venir avec lui, et même s'il était terrifié à l'idée de revoir sa famille, il y avait une part de lui qui réclamait ces retrouvailles avec la ville qui l'avait vu naitre. "Faut que tu te prépares mentalement à te les geler, ok? Je sais que t'es un chat californien mais dans mon pays à moi, qui est en fait le même pays que le tien mais juste un peu plus au Nord et un peu plus à l'Est aussi, bah il fait vachement plus froid." Donovan caressa doucement le haut de la tête du chaton avant de le lever un peu plus haut. "Ça va être ton baptême du van, c'est un grand moment." L'animal fixait Donovan avec un air intéressé. "Je voulais te demander un truc, si jamais je suis pas capable de remonter le moral de Jagger, tu t'occuperas bien d'elle, hein? C'est toi qui va devoir la faire sourire et tout et tout. Ok, mon pote?" Il laissa quelques secondes passer avant de reposer Memphis sur le sol et de répéter: "Ok". Le chaton, lui, grattait déjà à la porte de la chambre pour retrouver le lit qu'on l'avait forcé à quitter et la fille qui lui donnait, semble-t-il, les meilleures caresses.

"Bonjour. Je peux vous aider?" Il dévisagea un peu le grand type qui se tenait face à lui avant d'observer le gros camion rouge et blanc qui se trouvait juste derrière. Il n'était pas rentré dans une caserne depuis longtemps. Ça faisait quelques jours déjà qu'il s'amusait à passer devant celle-ci sans jamais oser entrer. Donovan et Jagger étaient revenus de Chicago depuis quelques semaines. Le voyage n'avait pas été de tout repos, loin de là. Donovan avait eu le droit aux montagnes russes de sensations et de sentiments, ça n'avait pas eu grand chose d'agréable. Revoir son père avait semé en lui un vent de panique avant de finalement l'apaiser. Ce dernier lui avait demandé pardon et lui avait rendu un trésor plus précieux que n'importe quoi d'autre, des souvenirs de sa mère. Aujourd'hui, il avait la sensation d'avoir trouvé un semblant de paix. Ce matin, Milena avait appelé. Leur père était décédé dans la nuit, emportant avec lui toute la colère et la rancoeur que son fils avait pu avoir. C'était fini. Donovan n'avait plus à craindre cet homme, ni même à lui en vouloir. Il pouvait enfin se libérer totalement de ce poids, et tourner la page une bonne fois pour toute. Il avait promis à Milena de lui donner des nouvelles de temps en temps. Il n'était pas encore très sûr de savoir comment renouer avec sa soeur, ni même s'il en serait capable un jour, mais il avait envie d'essayer. S'il avait appris quelques choses ces derniers mois, c'était bien que tout le monde avait le droit à une seconde chance. Après avoir raccroché, Donovan était resté assis sur les marches menant à l'appartement de Naya, et il avait réfléchi à la chose qu'il voulait le plus faire aujourd'hui. Ça lui avait bien pris quelques minutes mais il avait fini par décider que cette journée serait le début d'un nouveau chapitre. Il était prêt à reprendre le cours de sa vie, prêt à redevenir la seule chose qu'il avait toujours eu envie d'être. "Je voudrais devenir pompier." Il avait fixé l'homme droit dans les yeux. "Redevenir, en fait." Un léger sourire se glissa sur ses lèvres. Après avoir quitté l'appartement, il s'était rendu chez Hendrix et avait déposé un milky way dans la boite aux lettres avec un mot pour Jagger qui disait "J'attends toujours mon badge de scout. Fais un bisou à Memphis pour moi. Je t'aime.". C'était devenu une habitude de lui laisser des barres chocolatées par-ci, par-là. C'était aussi devenu une habitude de lui dire je t'aime. Tant pis si elle ne lui avait pas encore dit en retour, tant pis s'il le disait trop. Il avait du temps à rattraper, des années entières durant lesquelles il n'avaient eu personne à qui le dire. Désormais, il n'avait plus peur des mots. La vie était trop courte pour s'empêcher de vivre pleinement les choses, pour s'empêcher d'aimer pleinement, aussi. Il avait besoin de le dire et  il avait besoin qu'elle l'entende et comprenne. "Vous avez déjà bossé comme pompier?" Le grand type avait l'air intéressé, il ne pouvait pas faire plus plaisir à Donovan dont le sourire s'intensifia. "Ouais. À Chicago. J'ai quelques années d'expérience" Tout comme Jake et Ryan l'avaient fait lorsqu'il s'était présenté à eux pour la toute première fois devant la caserne, l'homme l'observa de haut en bas. Il hocha la tête avant de sourire à son tour et de dire "Vous tombez bien, on cherche justement à recruter!" Il lui fit signe de le suivre. En traversant le hangar où étaient stationnés les véhicules, il ne put s'empêcher de revoir son ancienne caserne au sein du Chicago Fire Department. Il portait d'ailleurs un tatouage en l'honneur de son ancien job. En passant à côté des camions et en voyant des hommes porter fièrement l'uniforme, Donovan ne ressentit aucune tristesse. Un peu de nostalgie, oui, mais surtout beaucoup de force et d'envie. Il était prêt. Il l'était vraiment. Sa nouvelle vie pouvait enfin commencer à Huntington Beach. Il y avait trouvé des nouveaux amis, il y avait retrouvé Jagger surtout, et maintenant il s'apprêtait à reprendre le travail et à sauver des vies. Les choses semblaient enfin se stabiliser pour de bon et il ne pouvait pas être plus heureux. Il avait survécu à la tempête, à présent il ne voulait qu'une seule chose, profiter du soleil. Le monde ne s'était pas arrêté de tourner, le ciel ne lui était pas tombé sur la tête. Il avait souffert, avait été trainé dans la boue plus d'une fois, mais il avait enfin droit au bonheur et il ne comptait certainement plus laisser passer sa chance.


Dernière édition par Donovan R. Halvey le Mer 27 Aoû 2014 - 16:38, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 0:15

Spoiler:


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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 0:27

Spoiler:

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Jooootèèèèèèèmeeee Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 978866803
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 0:43

J'sais ce que c'est de rédiger une histoire à la longueur de deux post entier Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138
J'ne peux que te souhaiter: BON COURAGE ! Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1174080840
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 1:16

Merci! Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1070104314 Le plus gros du travail est déjà fait Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 411855516 mais ouais, c'est lonnnng Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119 Quand on aime, on ne compte pas, et j'aime Donovan très très très fort. Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 4244696355
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 17:54

Reeee :#21: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 2574002215
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 18:31

Je comprends Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138 ! Ce fut le cas pour moi sous Sergei Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 2176976696 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3771473192
Hâte de lire ton histoire Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 2317965747 !
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyLun 25 Aoû 2014 - 23:07

Bon je suppose que le rebienvenue est pas forcément approprié mais good luck pour le renouveau de ta fiche !! Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 831357446 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 4043561038 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3581977478 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 2054474852
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyMer 27 Aoû 2014 - 12:42

Bienvenue parmi nous Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3622819031
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyMer 27 Aoû 2014 - 16:27

DONOVAN IL EST TROP COOOOOOOL Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119 Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119

Je suis Jagger Dickens, j'ai un chat avec cet homme, c'est le meilleur, et je plussoie cette fiche Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 411855516
(Genre j'allais m'y opposer alors que Lea joue le personnage depuis à peu près un an Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 4244696355 )

Lea? Jotem (Et c'est pas Jagger qui parle à Donovan, là, ok? Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 2587401431 ). Merci encore d'avoir pris mon bébé, merci encore de t'être réconciliée avec James Franco pour moi, merci encore d'en avoir fait ce que tu as fait Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138 J'aurais jamais osé espérer que mon scéna soit joué comme ça, là c'est au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer et... et longue vie au DONOGGER Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119 C'est le meilleur ship du monde et vous êtes pas au bout de vos surprises Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3492310208
Keurkeur sur toi Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138 En espérant qu'on se balancera des RPs de 5000 mots dans la gueule encore longtemps, Donono et JagJag c'est nos bébés d'amour, et toi t'es un fabuleux coup de coeur RPgique Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyMer 27 Aoû 2014 - 16:44

Merci, vous êtes trop adorables Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3581977478


AONNN Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3581977478 Jeanne, tu vas me rendre niaise Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 831357446 (pour changer, parce que je ne le suis jamais, voyons Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 4028286634). Le donogger c'est la vie Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3581977478 je les aime d'amour et plus encore et c'est moi qui devrais te dire merci d'avoir créé ce scéna et de me laisser le jouer Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3827031138 Longue vie à nos bébés Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 1557144119 KEUUUUUUUUR sur toi aussi Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 2833161931


Après une (longuuuuueeeeeeee) relecture, ma fiche est terminée.
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyMer 27 Aoû 2014 - 17:00

Donovan(ne) c'est une légende.

*sort*
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyMer 27 Aoû 2014 - 17:03

J'ai pas oublié de mentionner ton Julian Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 411855516 Tellement je suis gentille et tout et tout Cool
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Neela Meyers
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MessageSujet: Re: Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0)   Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) EmptyVen 29 Aoû 2014 - 23:44

j'ai pas encore tout lu, mais, je déplace quand même Forget about the anal •• (donovanroberthalvey 2.0) 3771473192
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