Elissabeth & Julian

ALLOW HIMSELF TO LOVE IS TO TAKE THE RISK OF BEING TERRIBLY WRONG

Elissabeth était constamment en train de se demander si c’était une bonne chose d’être revenue dans cette ville. Huntington Beach. A chaque fois qu’elle passe dans une ruelle de la ville, elle a cette impression de se faire dévisager par toutes les personnes qu’elle peut croiser. Elle est un peu paranoïaque sur les bords, alors forcément elle pense directement qu’ils sont en train de parler sur elle, par rapport au fait qu’elle a laissée tomber son fiancé, après avoir eu une aventure avec le frère de ce dernier. Elissabeth culpabilise assez, et c’est d’ailleurs en partie à cause de ses remords qu’elle avait décidée de quitter la ville. Elle se revoyait en train de tourner en rond dans leur appartement, de faire les quatre cent pas, avant de se poser sur la table du salon, et de se mettre à écrire la lettre qu’elle lui avait finalement laissé sur la table, accompagnée de la bague de fiançailles qu’ils avaient achetés ensemble à la boutique, quelques jours auparavant. C’est parce qu’elle était rongée par la culpabilité qu’elle est partie, pas parce qu’elle se moquait de Julian. Elle était vraiment, sincèrement amoureuse de lui. Elle l’est encore d’ailleurs. Mais il y avait eu ses sentiments qu’elle pouvait avoir pour Adam, le petit frère de Julian. Alors de revenir ici, dans la ville où tout s’est passé. C’est dur. Lissa se doute bien que les personnes ont parlés de cette histoire. Elle connaissait tout de même du monde ici, et personne n’aurait pu croire un seul instant qu’elle aurait été infidèle à Julian. Avec son frère, en plus. La mauvaise fille. Dans tous les cas, elle ne se sentait pas forcément à l’aise en trainant dans les rues de Huntington Beach, mais il fallait qu’elle assume ce qu’elle a fait. Elissabeth ne se sentait peut-être pas capable d’affronter tout de suite Adam et Julian mais au moins, elle était ici, et techniquement on peut dire qu’elle n’était pas seule puisqu’elle était enceinte. De Julian ou de son frère, elle n’en avait strictement aucune idée, et pour le moment elle n’avait pas eu le courage d’aller faire sa prise de sang afin de vérifier qu’elle est belle et bien enceinte. Oui, bon elle devrait être certaine puisqu’elle a fait plusieurs tests mais on l’avait tout de même diagnostiqué comme étant stérile donc forcément elle se pose des questions.

Elle sembla hésitante quand elle arriva devant son ancien immeuble, là où elle avait emménagé avec Julian quelques mois plus tôt. Sa voiture n’était pas sur le parking, donc Elissabeth pouvait en profiter pour aller récupérer quelques unes de ses affaires dans leur appartement. Elle aurait pu attendre qu’il soit ici, mais elle doutait fortement qu’il veuille lui parler donc bon. Lissa monta les escaliers et tenta d’ouvrir la porte avec ses clés, qu’elle avait gardé, mais la porte ne voulait pas s’ouvrir. Il avait dû changer la serrure de la porte. La blonde s’apprêtait à repartir de l’immeuble quand elle croisa le concierge au rez-de-chaussée. « Excusez-moi. Bonjour. Est-ce que Julian McNeal vit encore ici ? » Ce qui est bien c’est que le concierge ne connaît pas tout le monde, et ils se voyaient rarement tous les deux donc il n’est peut-être pas au courant de l’histoire qu’il y a eu entre eux deux. Ce dernier lui assura qu’il vivait encore ici, c’était au moins une bonne chose. « J’ai oublié quelque chose dans l’appartement la dernière fois, et il me le faut absolument, vous croyez que vous pouvez m’ouvrir ? J’serais pas longue. » Elissabeth lui fit les yeux doux, et le concierge accepta. Bien sûr, il lui précisa qu’il ne devait pas faire ce genre de chose mais elle lui affirma qu’elle avait vécu ici, et pour preuve, elle montra que son nom apparaissait encore sur la boîte aux lettres. Elle lui avait montré sa carte d’identité pour prouver que c’était bien elle. Le concierge avait un double des clés de chaque appartement. Il la laissa tranquille un instant, et Elissabeth put en profiter d’un moment de tranquillité pour récupérer quelques unes de ses affaires qui restaient encore dans l’appartement. Du moins, elle essaya de les trouver parce que l’appartement ne ressemblait plus à rien. Julian avait retiré tous les effets personnels qu’ils pouvaient avoir pour tous les deux, et l’appartement était complètement dépersonnalisé. Un peu comme la maison dans laquelle elle vit actuellement où il n’y a pas grand chose après quelques meubles vite fait, et des draps par dessus car personne ne vivait ici depuis un moment. Elissabeth capitula rapidement, elle n’allait surement pas retrouver quelque chose ici, il faudra qu’elle attende le retour de Julian. Et cela n’allait pas tarder, car elle entendit quelqu’un mettre les clés dans la serrure. Elle se doutait bien que ce n’était pas le concierge puisqu’elle n’avait pas fermé la porte à clé derrière elle, ni lui. Cela ne pouvait être que Julian. Et merde ! Qu’est-ce qu’elle allait pouvoir lui dire ?

Allow himself to love is to take the risk of being terribly wrong • Elissabeth Davenport - Julian Mcneal

Il se releva, prenant en main trois manuscrit à traduire. Remercia sa patronne, avant de retourner dans sa voiture et de poser les trois blocs de papier à l'arrière de sa voiture. Depuis qu'il s'était fait viré du Los Angeles Times, il n'avait trouvé que ce poste de traducteur pour avoir un léger revenus et ne pas se retrouver à la rue. Il ne gagnait pas beaucoup et cela dépendait du nombre de livre traduit, des ventes de celui-ci... c'était compliqué. Mais au moins, il pouvait se nourrir, s'acheter des vêtements, payer son loyer et vivre sa petite vie sans que personne ne vienne gâcher quoi que ce soit. Il retira ses lunettes de vue qu'il laissa avec les livres avant d'aller à l'avant et de démarrer sa voiture. Ce n'était plus la même. Il avait tout simplement vendu celle que son père lui avait offerte pour une qui consommait moins. Toute cette histoire avec sa famille l'avait terriblement marqué. Aujourd'hui encore, il avait du mal à digérer ce qu'Adam avait vu quelques années plus tôt. Mais quelque part, ce n'était plus son problème. Julian continuait à rendre visite à sa mère de temps en temps et parfois même ses soeurs, mais la plupart du temps il restait chez lui, à travailler. Sa vie se limitait un peu à ça et à l'association où il travaillait. Une association qui permettait à des enfants d'avoir accès à l'éducation au Guatemala. Il y était même déjà aller plusieurs semaines avec la fondatrice qui était devenue une bonne amie. Parfois il se disait qu'il était prêt à tout plaquer ici juste pour vivre là-bas. Devenir professeur de langue et de littérature et se sentir pour une fois... important. Julian en avait besoin et plus il avançait dans la vie, plus il le sentait. C'était peut-être le moment où jamais de changer complètement de vie. Ici, il avait parfois l'impression d'être bloqué, coincé entre deux mondes qu'il ne voulait pas accepter.

Avant de rentrer chez lui, Julian passa au supermarché faire quelque course basique. Des pâtes, de l'huile, des légumes et des fruits, un paquet de cornflakes... Deux sacs en carton bien remplis se retrouvèrent dans son coffre. Dans sa musique, de la musique résonnait à fond. Des lunettes de soleil s'étaient faite une place sur son nez, alors qu'il abordait toujours des tenues assez simple et confortable. Un jogging gris et un tee-shirt rayé. Il se gara ensuite devant sa résidence avant de monter jusqu'à son appartement. Finalement, il n'avait pas déménagé. Tout simplement parce que son projet d'aller vivre à Los Angeles avait foiré avec son job qui lui avait filé entre les doigts. Et finalement, en retrouvant très vite du travail à Huntington, il n'avait pas eu la foi de faire une recherche d'appartement. Il avait de l'espace ici et malgré les souvenirs qui étaient une torture, l'endroit ne ressemblait en rien à ce qu'il avait été autre fois. En sortant de sa voiture, il posa les sacs au-dessus, profitant de quelques secondes pour aller une cigarette. Les deux sacs sur les bras ensuite, il monta à l'étage avant de se retrouver devant sa porte, de tirer une taffe, de poser ses sacs à terre et d'ouvrir sa porte... déjà ouverte. Fronça les sourcils, Julian poussa la porte pour voir en face de lui Lissa.

L'espace d'un instant son coeur manqua un battement. Avec ses lunettes de soleil sur le nez, Lissa ne remarquait sans doute pas ce qui se trouvait dans le regard de l'ancien journaliste. Mais avant de dire quoi que ce soit, Julian se pencha, cigarette en bouche, pour prendre ses deux sacs. Il posa rapidement ses affaires sur une petite table, avant de dire :

« - Qu'est-ce que tu fais là ? » Sans regarder Lissa, il alla fermer la porte tout en reprenant sa cigarette dans ses doigts. Il se retourna alors vers Lissa, décidant de retirer ses lunettes de soleil qui devaient lui donner un air ridicule. Il observa légèrement la jeune femme, comme pour essayer de remarquer les changements. Deux mois s'étaient écoulés depuis son départ. Deux longs mois. A quoi elle s'attendait en revenant ici ? « - Comment tu as fait pour rentrer ? J'ai changé la serrure. » Il retourna a ses courses pour commencer à déballer ce qu'il avait acheté. C'était simple, Julian était complètement... indifférent à ce qui se passait actuellement. Une partie de lui était à deux doigts d'être cruelle et d'attraper Lissa pour la foutre dehors, mais il avait dépassé ça. Il était dans une tout autre phase, deux mois après le départ qui l'avait complètement brisé. Quelque part, il savait que le meilleur moyen de ne pas souffrir, c'était d'éviter d'aborder les questions trop difficiles ou encore d'éviter d'écouter les battements de son coeur. Bien qu'il ne le montrait pas, revoir Lissa le retournait complètement. Des centaines de questions lui tombaient dessus sans qu'il ne puisse rien faire. Mais il n'avait pas la foi, ni le courage, de montrer à Lissa, qu'il l'aimait encore malgré tout. Il préférait même lui montrer l'inverse. Faire en sorte de se venger de ce qu'elle avait pu lui faire subir. Aller de l'avant aussi, car il savait qu'une partie de lui ne lui pardonnerait jamais ce qu'elle avait fait. Il l'avait rayé de sa vie, tout simplement.

« - J'te conseilles de partir tout de suite. Tu n'as plus rien à faire ici. »

Elissabeth & Julian

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En mettant les pieds dans son ancien appartement, Elissabeth ne se doutait pas une seule seconde qu’elle allait se retrouver en face de son ex-fiancé. Franchement, elle appréhendait le fait de se retrouver en face de Julian. Il ne faut tout de même pas oublier que Lissa avait écrit une lettre qu’elle avait laissé à Julian, lui expliquant ce qui s’était passé avec Adam. C’était très dur pour elle d’écrire cette lettre, et elle y a passé du temps. Maintenant qu’elle y pense, elle aurait peut-être préférée lui en parler en face à face, plutôt que de tout raconter dans une lettre et de foutre le camp du pays ensuite. Si elle est allée dans son ancien appartement, c’était pour récupérer des affaires personnelles. Elle avait prit que quelques affaires en partant donc bon, autant récupérer le reste, sachant que maintenant elle vit dans une petite maison sympathique sur Orange Avenue. Elle ne se voyait pas vraiment reprendre un appartement sur Pacific Lane et se retrouver sur le pallier en face de l’appartement où se trouve son ex-fiancé. Dans tous les cas, Elissabeth se trouvait en face de lui, à l’instant précis. Et franchement, elle ne savait plus où se mettre. C’est un peu comme si elle ne le reconnaissait plus d’ailleurs. Il avait des lunettes de soleil sur lui, ce qui était dommage car elle adorait ses yeux. Bon, après c’était peut-être mieux pour elle qu’elle ne trouve pas son regard. Et le pire dans tout ça, c’est que la blonde est incapable de décrocher un mot. Encore plus quand Julian se met à lui parler, lui poser une question. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui répondre. Elle ne savait vraiment pas comment se comporter face à Julian, lui qui a été si important à ses yeux, et qui l’est encore bien sûr. Il ne prêtait pas attention à elle, pas une seule seconde.

Julian alla ensuite fermer la porte d’entrée de son appartement, qu’il avait laissé ouvert, tout en reprenant sa clope. Puis, au bout de quelques instants, Julian se tourna vers son ex-fiancée tout en retirant ses lunettes de soleil. « Comment tu as fait pour rentrer ? J’ai changé la serrure. » Il ne lui prêtait pas non plus attention, tout en continuant de parler, en étant un peu sec envers elle. Elissabeth ne savait pas trop comment elle pouvait aborder la conversation avec lui. Il pourrait s’énerver et ce n’est pas ce qu’elle souhaite, même si est quand même froid et sec envers elle lorsqu’il s’adresse à elle. « Le concierge m’a ouvert. » Elle n’allait pas dire qu’elle avait fait les yeux doux au concierge sinon Julian aurait pu penser qu’elle a couché avec lui aussi. Une fois qu’on a trompé quelqu’un, on a l’étiquette qui reste collée un bon moment par la suite. J’te conseille de partir tout de suite. Tu n’as plus rien à faire ici. » Il n’a pas tord sur ce point, et elle le sait très bien. « J’suis simplement passer prendre le reste de mes affaires. Du moins… ce qu’il en reste. » Oui, parce que Julian avait dû faire du tri surement puisqu’elle ne retrouvait plus grand chose dans l’appartement où elle a vécue avec lui. « J’voulais voir comment allait Soho aussi… » Oui, le chien qu’elle avait adoptée lorsqu’il était dans le coma. Quand elle est partie, elle n’a pas réfléchie et la laissé à Julian, surement qu’il en aurait besoin quand il se serait rendue compte que sa fiancée à mit les voiles, après avoir couché avec son frère.

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Lissa était là. C'était irréel, après deux mois Julian ne s'attendait pas à revoir un jour Lissa ici, dans ce qui fut leur appartement. Depuis son départ il avait tout simplement rayé la jeune femme de sa vie et tout ce qui lui rappelait leur passé commun avait disparus dans une benne à ordure. Il avait rapporté la bague, vendu certaines choses... Il avait tout simplement décidé d'essayer d'oublier qui elle était. Ça avait été la seule solution possible pour aller de l'avant, la seule solution pour ignorer tout cette amour qui lui portait. Pile au moment où il commençait enfin à réussir à vivre sans elle, elle débarquait comme pour mieux enfoncer le couteau dans la plaie. Il ne savait pas à quoi s'attendre vraiment de cette confrontation, tout ce qu'il savait, c'était que plus vite elle serait dehors, mieux c'était pour lui. Il avait traversé la pire période de sa vie, la pire. Il n'avait même pas eu le temps de parler à Lissa de sa famille et de la façon dont les choses s'étaient produites avec Adam. Mais même lui, Julian ne voulait même plus en entendre parler. Soyons honnêtes trois secondes, comment Lissa pouvait-elle revenir ainsi, comment pouvait-elle rentrer chez lui sans le prévenir ? C'était une surprise ? Un moyen de lui rappeler douloureusement à quel point elle était importante dans sa vie ? Se rendait-elle compte à quel point Julian souffrait chaque seconde de l'aimer ? Tous ces sentiments, puissant, qui étaient en lui, le tuait de l'intérieur. Petit à petit, il se sentait faible et incapable de faire la bonne chose, car malgré tout ce qu'elle lui avait fait, une partie de lui avait simplement envie de la prendre dans ses bras et de lui dire à quel point il avait besoin d'elle. Mais non, il n'allait pas craquer. Il allait agir en Homme, il allait passer à autre chose et il ne retournerait pas en arrière.

Lissa ne le méritait pas.

C'était ce qu'il se disait maintenant. Ce qu'elle avait fait était impardonnable et il le savait. Il devait oublier ses sentiments une seconde et penser avec objectivité. Lui laisser ne serait-ce qu'une nouvelle chance pouvait lui être fatale. Et il ne voulait pas revivre une telle douleur une seconde fois. Il n'avait plus confiance en elle et chaque partie de son corps était prêt à ne vouloir que la repousser pour éviter que son coeur ne souffre davantage. Chaque partie de son être n'était qu'indifférence pour Lissa, alors que seul le son de son coeur trahissait les sentiments qui lui restaient encore.

Ce qu'il voulait savoir, c'était ce que Lissa faisait ici. Et surtout comment elle avait fait pour entrer. Il n'avait pas changé la serrure pour rien. Il l'avait fait pour éviter ce genre de choses justement. Mais voilà le concierge lui avait ouvert. Il irait lui en toucher deux mots plus tard. C'était incroyable ça, c'était comme si n'importe qui pouvait venir chez lui ! Super ! Bon, il n'avait plus de temps à perdre. Lissa devait partir. Il ne voulait pas d'elle ici et il voulait encore moins lui parler. Il avait peur de ce que la conversation donnerait au final. Alors sans réfléchir une seule seconde il lui avoua qu'il était temps pour elle de partir et la façon dont il le disait n'avait rien d'amical. Julian ne le faisait pas exprès, il était tout simplement devenu ainsi. C'était elle qui l'avait changé. Elle et le reste du monde.

« - Il n'y a plus rien, j'ai tout jeté. » Et il ne bougeait pas. L'espace d'une seconde il se rappela simplement que la bague de fiançailles était toujours là, dans le tiroir de la commode de sa chambre et que c'était tout ce qui lui restait. Tout ce qui lui restait de son histoire. Même ce qu'il avait pu acheter ensemble pour cet appartement avait fini à la poubelle ou dans une association caritative. Puis il repris, continuant à déballer ses affaires pour finir par froisser en boulle les deux sacs en carton, alors que Lissa lui disait qu'elle aurait aimé voir Soho. Julian fixa la jeune femme un instant, alla jeter les sacs dans la poubelle - ainsi que sa cigarette - et s'accouda à l'entrée de la cuisine avant de dire : « - Il n'est pas là. » Soho, ce chien, Julian n'avait pas pu s'en débarrasser. Même s'il n'était pas le plus grand fan de ces bêtes-là, Julian avait juste décidé de faire quelques travaux dans l'appartement, alors il avait confié la bête à l'une de ses soeurs. Le chien avait rendu heureux la plupart de ses neveux. Mais ça, Lissa n'avait pas à le savoir. Elle l'avait abandonné lui aussi, en le laissant ici.

« - Ecoute, je me fiche pas mal de savoir ce que tu fais de retour ici. Alors, la porte est là et j'ai pas besoin de te rappeler de plus jamais remettre les pieds ici. D'accord ? » Qui aurait cru qu'un jour, l'homme qu'elle avait connu, en arriverait là. Que le Julian attentionné, doux et aimable était capable de se transformer en bloc de glace ?

Elissabeth & Julian

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Elissabeth était mal à l’aise. En venant dans l’appartement qu’elle occupait quelques mois auparavant, elle ne s’attendait pas du tout à tomber sur Julian. Elle l’avait peut-être espérer un peu, c’est normal puisqu’elle a encore de forts sentiments pour lui. Mais d’un côté, c’était peut-être mieux qu’il ne soit pas présent à l’appartement quand elle a décidée de se pointer. Voilà que maintenant elle se retrouvait en face de lui, et elle ne savait pas quoi lui dire. Elissabeth aurait pu s’excuser d’être partie en lui laissant une simple lettre, elle aurait pu lui avouer qu’elle était au courant qu’elle avait fait une énorme erreur avec Adam, et que cela n’arrivera plus. Tout comme elle aurait pu lui dire qu’elle pensait être enceinte de lui, qu’elle l’aime encore et que c’est pour cette raison qu’elle est là, devant lui, à cet instant précis. Mais non… Elle s’est contentée de dire qu’elle venait ici pour chercher quelques affaires personnelles lui appartenant et qu’elle n’a pas eu le temps de prendre avant de fuir le pays pour rentrer à Londres, une fois de plus. A croire qu’à chaque fois qu’il y avait eu un souci dans sa vie, la blonde préférait fuir et retourner au bercail, en Angleterre. Tout allait être différent maintenant, parce que si Elissabeth est vraiment enceinte, elle ne se voit pas retourner à Londres pour élever son bébé, sachant que c’est peut-être celui de Julian. Oui, bon d’accord, c’est possible aussi que ce soit celui de son frère, Adam mais la relation qu’elle a eue avec lui était une erreur. Elle était partie et seule quand Julian était dans le coma et elle n’aurait pas dû tomber dans les bras d’un autre homme, encore plus du frère de son ex-fiancé. Elle s’en voulait terriblement et elle était prête à faire des efforts pour récupérer son ancien petit ami, et retrouver la relation qu’ils pouvaient avoir auparavant tous les deux.

Et au fur et à mesure qu’elle croisait le regard de Julian, Elissabeth se rendait compte que ce ne serait surement pas possible. D’une parce qu’il doit terriblement lui en vouloir, ce qui est tout à fat normal puisqu’elle l’a tout de même trompée avec son propre frère. Julian se montrait froid envers elle, et distant en plus. C’est tout à fait compréhensible, mais Elissabeth ne pouvait pas s’empêcher de vouloir réparer ses erreurs. Julian lui avait alors demandé ce qu’elle faisait ici, et elle lui avait répondu, avec beaucoup de mal, qu’elle voulait simplement récupérer des affaires qu’elle avait pu laisser avant de partir. « Il n’y a plus rien, j’ai tout jeté. » « Oh. » Oui, Elissabeth aurait dû s’en douter. Elle se rappelle même que lorsqu’ils ont emménagés dans cet appartement, ils ont eu leur accident de voiture pas longtemps après et pendant qu’il était dans le coma, Elissabeth était incapable de défaire les cartons pour pouvoir se projeter un peu plus dans l’appartement. Pas tant que Julian n’était pas auprès d’elle. C’était un peu la même chose depuis qu’elle se retrouvait dans la maison qu’elle occupe désormais sur Orange Avenue. Il y a beaucoup de cartons non défaits, de meubles couverts de plastiques. Elle n’avait même pas de lit, elle dormait simplement sur un petit sommier avec un vieux matelas, de quoi lui convenir pendant un certain temps mais cela ne durera pas longtemps, surtout si elle est enceinte. Il allait falloir qu’elle fasse attention à elle.

La blonde lui dit aussi qu’elle aurait aimé voir Soho, le bébé chien qu’elle avait adopté quand il était dans le coma. Soho avait surement bien grandit encore. « Il n’est pas là. » Dommage, elle aurait aimé le voir lui aussi. « Merci de t’en être occupé. » C’est vrai que Lissa avait prit ce chien pour ne pas se sentir seule lorsque Julian était dans le coma. Il n’a rien demandé et il s’est montré très compréhensif quand il l’a vu, et il l’a accepté. « Je… J’ai pris une maison sur Orange Avenue. Au cas où il aurait besoin de se divertir. Il y un peu d’herbe pour qu’il court. Ca ne doit pas être pratique dans l’appartement. Je n’avais pas pensé à ça, en l’adoptant. » Autant dire clairement qu’elle a pris une maison à Huntington Beach et qu’elle ne compte pas partir d’aussitôt. Dans tous les cas, Julian lui semblait vraiment en avoir fini avec elle. « Ecoute, je me fiche pas mal de savoir ce que tu fais de retour ici. Alors, la porte est là et j’ai pas besoin de te rappeler de plus jamais remettre les pieds ici. D’accord ? » Elissabeth était blessée, mais elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire d’autre. Du moins, pour l’instant… « Bien. Je ne viendrais plus t’importuner. »

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Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Le monde de Julian venait de s'arrêter. Lissa était là et ce n'était pas n'importe qui. C'était la femme qu'il avait aimée plus que n'importe quoi au monde. Elle aurait pu lui demander le monde que Julian aurait tout fait pour lui donner. Il l'avait aimé, trop sans doute et elle ne s'était pas rendu compte à quel point ce qu'elle avait fait l'avait détruit. En comparaison, le départ de Jagger n'était rien et pourtant, à l'époque, il s'était senti misérable. Cette fois, il s'était senti inexistant. Comme si ce qu'il pensait ou disait n'avait aucun impact sur celle pour qui il était prêt à tout sacrifier. C'était horrible comme sensation, n'avait-il donc pas eut d'importance pour elle ? Alors forcément, il agissait comme elle. Comme si Lissa n'était plus rien pour lui, ce qui était faux. Chaque centimètre de son corps ne désiraient que d'être à ses côtés, mais son coeur ne battait plus de la même façon. Et sa tête ne lui disait que de s'éloigner de cette tempête avant de perdre le contrôle de sa propre vie. Ils avaient vécu des choses ensemble avec Lissa. Des épreuves, douloureuses, qui les avaient rendus plus fort. C'était ce qu'il croyait. Mais il s'était voilé la face. Depuis son coma, il avait perdu le contrôle de sa vie et il le savait. Lissa n'avait qu'affirmé ses pires doutes. Elle avait perdu espoir quand lui, ne pouvait rien faire. Un mois, un seul et ça avait donné à Lissa un aperçu de ce que serait devenu sa vie si Julian ne s'était jamais réveillé. Il comprenait ce que ce sentiment avait dû réveiller en elle. Il comprenait et il savait que s'il était resté plus longtemps, il n'aurait rien dit. Lissa avait le droit d'être heureuse, c'était tout ce qu'il avait toujours voulu, mais là... Là il avait la sensation d'avoir été trahi et il avait la sensation d'avoir été une blague.

L'avait-elle encore aimé, après son réveil ? Pourquoi lui cacher la vérité, si elle était allée voir ailleurs ? Pourquoi n'avait-elle pas eut la force de lui dire la vérité, tout simplement. Julian s'en voulait, pour beaucoup de choses actuellement, mais il s'en voulait aussi d'avoir gâcher sa relation avec Lissa, même après ce qu'elle lui avait fait. Parce qu'il l'aimait, encore. Et cachée derrière cette haine apparente, il y avait toute cet amour qu'il avait un jour ressenti pour Lissa. Il ne voulait simplement pas qu'elle sache, parce qu'il savait qu'il pouvait craquer si elle savait. Alors il devait se montrer fort. Il devait lui tenir tête et ne rien laisser passer. Il lui en voulait tellement d'être partie. Il lui en voulait tellement. Elle l'avait traité comme un inconnu, comme quelqu'un qui n'avait pas la moindre valeur à ses yeux. La trahisons, la déception, c'était ce qu'il ressentait. C'était le pire. Sans attendre une seule seconde, Julian avoua d'un air très direct qu'il avait jeté les affaires de Lissa. Il n'avait pas attendu, il était persuadé qu'elle ne reviendrait plus jamais. Il pensait que Lissa ne ferait plus jamais partie de sa vie, mais désormais, elle était là et une fois encore, elle chamboulait tout dans l'univers de l'ancien journaliste.

« - Lui aussi, tu l'as abandonné. C'était la moindre des choses. » Il n'avait aucun scrupule. A la base, il avait pensé à donner Soho aussi. Parce que ce n'était pas son chien, mais celui de Lissa. Au final, il n'avait pas réussi à se débarrasser de la bête. Il s'était attaché à lui, alors il l'avait gardé. Mais là tout de suite, il avait besoin de finir quelques travaux dans l'appartement et il ne voulait pas que Soho le dérange, alors il l'avait laissé chez l'une de ses soeurs. Lissa rajouta qu'elle s'était offerte une petite maison sur Orange Avenue, mais Julian leva les yeux aux ciels.

« - Si tu le veux le récupérer, suffit de me le dire. » C'était comme si Julian n'avait pas de temps à perdre. Comme si plus vite il en avait fini avec Lissa, plus ça irait pour lui. Et franchement, il avait bien envie que Lissa s'en aille, maintenant. Il n'était pas prêt pour ce genre de confrontation. Il était surtout fatigué de tous ces rebondissements. De toutes ces choses qui chamboulaient sa vie d'une journée à une autre. Ne pouvait-il pas avoir une vie plus normal ? Plus simple ? Le fait de savoir que Lissa était de retour ici, fatigué d'avance Julian. Il allait la revoir, il le savait. Qu'elle parte maintenant ou plus tard, ça reviendrait au même. Il allait devoir vivre avec elle dans sa ville, il allait devoir vivre avec son image. Tout ce que Lissa avait à savoir, c'était qu'il ne voulait pas d'elle ici. Il ne voulait d'elle dans sa vie tout simplement.

« - Bien. » Il se mordit la lèvre, laissant Lissa se diriger vers la porte. Mais cette image, celle de la jeune femme qui s'en allait, lui rappelait ce sentiment qu'il avait éprouvé en lisant sa lettre. Alors Julian décida de parler, de ne pas la laisser partir comme ça. « - Qu'est-ce que tu crois pouvoir faire en revenant ici Lissa ? Tu crois que je vais t'accepter et te parler comme si c'était normal ? Ce que tu m'as fait... Lissa, as-tu la moindre idée de la douleur que ressens, chaque jour, depuis ton départ ? As-tu la moindre idée du mal que tu m'as fait ? Alors pitié, ne me regarde pas comme si ce que je te demande c'est mal, parce que la vérité, c'est que tu ne mériterais même pas d'exister pour moi. »

Il avait mal, tout en parlant. Il ressentait quelque chose serrait dans sa poitrine. Il ne voulait pas être si cruel, mais il n'y pouvait rien. Les mots s'échappaient de lui, comme si c'était tout ce qu'il lui restait.

Elissabeth & Julian

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L’anglaise se doutait bien que son ex-fiancé n’allait pas l’accueillir en ouvrant grand les bras pour qu’elle puisse venir s’y blottir. Non. Il serait plus du genre à lui fermer la porte au nez, et Elissabeth ne pourrait pas lui en vouloir s’il le faisait. Il ne faut tout de même pas oublier qu’elle l’a abandonnée, lâchement. La blonde n’a même pas pris la peine de lui dire en face les raisons de son départ, elle lui a simplement écrit une lettre dans lequel elle lui disait avoir couché avec Adam. Puis, elle avait laissée la bague de fiançailles sur la lettre, avant de remplir une valise rapidement et de fuir, une fois de plus. Il faut croire qu’Elissabeth était très douée pour fuir. A croire qu’elle ne faisait que fuir dès que la situation ne lui convenait pas. Mais en vue de la situation dans laquelle elle se retrouve désormais, Lissa ne peut plus fuir. Il fallait qu’elle revienne à Huntington Beach. Elle se doute bien que cela n’allait pas être une partie de plaisir, que beaucoup de monde risquerait de lui tourner le dos sachant qu’elle est partie sans rien dire, et puis peut-être même qu’ils prendront la défense de Julian dans leur histoire, ce qui ne sera pas une mauvaise chose puisqu’elle a tout de même trompée son fiancé avec le frère de ce dernier, et que la blonde n’a fait que fuir ses responsabilités. Elle n’a pas été courageuse puisqu’elle a préférée laisser une lettre, et peut-être même qu’elle s’est bien éclatée avec les deux frères, sachant qu’en plus ils n’étaient pas en bons termes tous les deux. Beaucoup de personnes doivent se dire que c’est plutôt une bonne chose qu’elle ait quittée la ville, et quand ils vont voir qu’elle est de retour, elle se doute bien que l’accueil sera loin d’être chaleureux. Elle a tellement à se faire pardonner, et quand elle y pense, Elissabeth cache encore de nombreuses choses à son entourage. Il faut néanmoins qu’elle arrête de fuir, elle ne pourra pas le faire éternellement. Surtout pas si elle est enceinte, que le bébé soit de Julian ou de son frère, Adam.

En tout cas, Elissabeth fit comprendre à Julian qu’elle voulait aussi prendre des nouvelles de Soho, le labrador qu’elle a adopté lorsque son ex-petit ami était dans le coma. Elle l’avait prit pour ne pas être seule. « Lui aussi, tu l’as abandonné. C’était la moindre des choses. » La blonde baissa la tête, honteuse. Elle ne trouvait pas forcément ses mots, et cherchait bien ce qu’elle pouvait lui répondre, avant de relever la tête vers lui, et d’ouvrir enfin la bouche. « Je sais. » L’anglaise lui expliqua alors qu’elle avait pris une maison sur Orange Avenue, aussi un peu pour lui faire comprendre qu’elle ne comptait plus partir. En même temps, si elle était effectivement enceinte, elle ne pouvait plus partir. C’est vrai, imaginez si Julian, ou Adam, avait appris qu’elle était enceinte alors qu’elle était restée en Angleterre, qu’est-ce qui se serait passée ? Pour le moment, elle n’était pas sure et certaine puisqu’elle n’a pas fait la prise de sang pour confirmer ou non sa grossesse, mais tout de même. « Si tu veux le récupérer, suffit de me le dire. » « Je… » Il était vraiment blessant dans ses propos. A croire qu’il faisait en sorte que la conversation se termine le plus rapidement possible pour qu’il n’ait pas besoin de la revoir. « Ce n’est pas… » Elle ne veut pas en arriver là, mais est-ce qu’elle a vraiment le choix ? « J’veux pas te le retirer non plus. » Oui, parce que même si c’est elle qui l’a adoptée, Julian a quand même pu en profiter alors bon, elle se sentirait mal si elle lui retirait directement dès son retour à la ville. Elle verra bien ce qu’il aura à répondre, à lui proposer par rapport à la situation délicate dans laquelle ils se retrouvent, par sa faute.

Il voulait qu’elle parte. Très bien. Elle a compris le message. Et apparemment lui aussi, vu sa remarque. « Bien. » Le dialogue semblait bel et bien terminé. De toute évidence, Elissabeth était là pour récupérer ses affaires et puisqu’il n’y a pas d’affaires à elle ici, autant qu’elle rentre chez elle. Lissa se tourna alors et se dirigea vers la porte de son ancien appartement pour le quitter quand Julian reprit la parole. Elle s’arrêta de marcher, sans pour autant se retourner et croiser son regard. « Qu’est-ce que tu crois pouvoir faire en revenant ici Lissa ? Tu crois que je vais t’accepter et te parler comme si c’était normal ? Ce que tu m’as fait… Lissa, as-tu la moindre idée de la douleur que je ressens, chaque jour, depuis ton départ ? As-tu la moindre idée du mal que tu m’as fait ? Alors pitié, ne me regarde pas comme si ce que je te demande c’est mal, parce que la vérité, c’est que tu ne mériterais même pas d’exister pour moi. » C’était un coup dur, et elle peinait à tourner la tête vers lui pour lui répondre. Elle soupira un instant, avant de croiser de nouveau le regard de Julian. « Qu’est-ce que tu veux que j’te dise Julian ? Que j’suis désolée pour tout ? » Elle marqua une pause, avant de reprendre. « Alors, oui. J’suis désolée d’avoir tout fait foirer, d’avoir tout gâché entre nous. Tu n’sais pas non plus ce qui s’est passé quand tu étais dans le coma. Ca m’a changée. Littéralement. » Et elle a aussi fait des découvertes comme le fait qu’elle soit stérile mais elle ne va peut-être pas lui en parler, parce que si elle lui dit qu’elle est enceinte ensuite, il va vraiment penser qu’elle se moque de lui. « Je ne demande pas à ce qu’on se parle, mais on va forcément se croiser. Alors oui, je n’aurais peut-être pas dû revenir ici, mais j’ai mes raisons. Je sais que c’est un peu comme demander l’impossible, mais fais-moi confiance, un jour tu sauras tout. »

Allow himself to love is to take the risk of being terribly wrong • Elissabeth Davenport - Julian Mcneal

Il fixait Lissa comme jamais il n'aurait osé le faire auparavant. Il y avait un brin de dégout, provoqué par la sensation amer de la trahison. Il ne voyait plus Lissa telle qu'il l'avait connue. Il ne voyait qu'une ombre, un pâle reflet de la splendeur qu'elle était avant. Et cette sensation le torturait parce que quoi qu'il fasse, il ne pouvait ignorer les sentiments forts qu'il avait éprouvés pour elle. Il l'avait aimé, tellement qu'aujourd'hui il avait l'impression qu'elle lui avait prit une partie de lui-même. Elle était partie, laissant un monde qu'elle n'avait pas construit seule. Il avait trouvé son geste tellement égoïste, tellement lâche. Il était incapable de lui pardonner pour l'instant, incapable de lui parler autrement que mal. Il ne comprenait pas pourquoi ce genre de choses lui tombaient dessus, comme si tout l'univers se retournait contre lui. Maintenant il n'avait pas le choix, il devait vivre avec pas mal de choses, comme son coeur, tellement brisé par le temps et les histoires qu'il paraissait aujourd'hui inexistant. Sa vie aujourd'hui était complétement différente de ce que Lissa avait connu à ses côtés, elle devait surement s'en rendre compte. Mais ce qui était différent, c'était aussi Julian. Il n'était plus le même. Il n'était plus du tout le même. Il avait besoin de temps, de moment avec lui-même pour se reconstruire, pour savoir qui il était. Lissa, ainsi que mal de choses, avait remis toute sa vie en question, toute son existence. Il ne pouvait pas redevenir le fiancé aimant en une fraction de seconde. En fait, Julian était persuadé qu'il n'aimerait plus jamais, plus comme il avait aimé Lissa. Et pour lui, qui croyait en l'amour avant toute chose, c'était la fin tout simplement. Même le modèle qui avait façonné sa vie n'était qu'une belle illusion. Il aurait dû s'en douter, en voyant ce qui arrivait à sa famille, que le bonheur d'un amour partagé ne ferait pas partie de sa vie, jamais.

Il eut un rire amer. Elle ne voulait pas non-plus lui retirer ça. Quelle blague ! Lissa était partie en laissant son chien, oui, Soho était avant tout le sien. Elle l'avait acquise pendant que Julian était inconscient sur son lit d'hôpital et même si Julian n'avait jamais envisagé adopter un chien, il s'était retrouvé propriétaire de la bête. Soho était un ange, ce chien était extraordinaire. Il avait eu beaucoup de chance. Fixant Lissa, ravalant son sourire, il avoua :

« - Pitié... ce n'est qu'un chien. Et c'est ton chien par-dessus le marché. Ne me prend pas la tête, tu veux. Si tu veux le récupérer, va s'y. Ce n'est pas un problème. » Elle ne pouvait pas lui faire pire que ce qu'elle avait fait avant. Bien entendu, Julian s'était attaché à Soho. Ce chien avait beaucoup compté pour lui, surtout aujourd'hui. Mais c'était légalement le chien de Lissa, alors il ne pouvait pas le retenir contre son gré et surtout, il n'aimait pas la façon dont Lissa disait les choses. Avait-elle pitié de lui ? Croyait-elle qu'il s'était rattaché à Soho parce qu'il n'avait plus rien d'autre ? Mais quelque part, il y voyait aussi de l'inquiétude et ça le dérangeait. Il allait très bien. Il voulait simplement qu'elle s'en aille maintenant. Qu'elle parte ! Mais, sans doute qu'avec le temps, il avait gardé au fond de lui des choses qu'il aurait aimés lui dire. Alors qu'il croisa son regard, il écouta ce qu'elle rajouta, sans grande conviction. Surtout, qu'elle ne commence pas à jouer avec lui, à faire semblant surtout. Des excuses, ça aurait été la moindre des choses ! Non, la moindre des choses, ça aurait été qu'elle lui dise les choses en face. C'était aussi simple que ça.

« - La vérité, c'est que je m'en fiche. » Il ne disait pas ça sur le ton de la colère, mais plus sur le ton de la fatigue. Mais sa colère, elle résonna par la suite. « - Tu m'as traité comme un vulgaire inconnu en partant, alors tu ne seras désormais plus personne pour moi. Que tu restes ou que tu partes, ça n'a pas d'importance ! Je me fiche bien de ce qui peut t'arriver... Alors, va-t-en... Va-t-en ! » Et il resta, là, à la regarder, pensant absolument chaque mot qu'il disait. Il se retourna alors, prenant un cousin qu'il balança en sa direction, puis un second. Mais elle était déjà partie, elle avait déjà quitté la pièce et alors qu'il s'avança, il se prit le pied dans le tapis de son salon, trébuchant à genoux. En tentant de s'accrochait, il fit renverser la petite table basse à côté et une feuille particulière vola sous ses yeux. Et son coeur s'arrêta de battre à la vue de l'écriture d'Elizabeth.

C'était la lettre qui avait mis fin à tout.