Il ne savait pas comment aborder les choses. C'était plutôt compliqué, parce que Julian et son frère n'avait pas beaucoup parlé depuis son réveil du coma. Il en fallait pas croire que du jour au lendemain tout allait s'arranger, ce n'était pas si simple. En réalité, depuis le réveil de Julian, celui-ci avait vu Adam seulement deux ou trois fois, rien de plus. Les conversations se limitaient à de simples informations. Ils n'arrivaient pas vraiment à s'ouvrir l'un à l'autre, tout simplement parce qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. Depuis tout petit, Julian était le fils modèle quand Adam était le fils à problème. Et leur relation fraternelle n'avait pas été facile, parce que Julian prenait tout le temps le parti de son père, voulant au fond le meilleur pour Adam. C'était étrange, mais jamais ils n'avaient été proches. Ils n'avaient jamais joué ensemble ou rient ensemble parce que l'un comme l'autre avait un âge trop éloigné. Mais Julian avait toujours ressenti ce besoin de protection que ses grands-soeur lui avaient montré. Il voulait qu'Adam réussisse, qu'Adam soit heureux. Au final, ce n'était pas du tout ce qui s'était produit. Le monde était étrange, le monde était compliqué et la vie de Julian avait continué sans son frère dans les parages. Et il en était de même pour celui qui avait réussi sa vie sans l'aide de personne. Quelle fierté pour ses parents si ils le savaient ! Julian voulait le dire, voulait parler d'Adam, mais se disait que ce n'était pas à lui de le faire. Qu'Adam était assez grand pour prendre ses propres décisions et pour agir de lui-même.

Impatient, c'était le mot. Il était parti de chez lui, impatient. Il avait pris son vélo, roulait jusqu'à chez Adam et avait fait quelques pas de long en large avant de monter jusqu'à l'appartement de son frère. Comment c'était chez lui ? Est-ce qu'il allait y voir des tas d'ustensile de cuisine rependue partout, accompagné de test ? Et des photos ? Ça serait tellement cool de voir des photos. Voir ce qu'Adam avait vécu toutes ses années. Il toqua, parce qu'il était trop impatient pour contrôler son doigt et sonner tranquillement. Ce qu'il allait faire était urgent, important. C'était très important même. Julian aimait Adam, c'était son petit-frère et sa volonté d'arranger les choses absolument le pousser à être très indulgent et surtout à tendre la main à Adam de façon à ne louper aucune opportunité. Il avait l'impression que ce qu'il allait faire était la clef à cette distance entre eux. Que pour une fois, ils allaient être proches. Enfin.

La porte s'ouvrit alors et sans attendre, Julian entra. Souriant.

« - Désolé, je sais, je t'ai pas prévenu, mais il fallait absolument que je te parle. C'est très important. » On pouvait sentir à sa voix qu'il était là, heureux, prêt à annoncer une bonne nouvelle. Il était presque surexcité. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était entré chez Adam. Il ne faisait pas attention à ce qui l'entourait bien qu'au fond il mourrait de curiosité d'entendre son frère parler de lui. Son sang bouillonnait en lui tant il voulait parler, vite et bien pour entendre la réponse de son frère. « - Voilà, euh... J'aimerais que tu sois mon témoin. » C'était sorti, comme ça. D'un trait. Il ne pouvait rien n'y faire, il avait besoin d'une réponse. Il avait besoin d'en parler à quelqu'un là tout de suite. Hendrix était déjà au courant, mais demander à Adam d'être le témoin était un choix personnel. Un choix crucial pour réunir sa famille. Depuis son coma et depuis qu'il avait vu Adam c'était devenu une priorité chez lui.

« - Tu sais, Lissa, ça fait un moment que j'y pense et je vais la demander en mariage. Bientôt. J'ai déjà tout prévu et il n'y aucune raison qu'elle dise non. Mais plus j'y pense, plus je me dis que tu serais le parfait témoin. J'ai besoin de toi, Adam. Vraiment. »

Il s'était calmé légèrement vers la fin, comprenant que ce qu'il demandait n'était pas facile. Le témoin, c'était un rôle très énorme à encaisser. Julian se rendait compte que ce qu'il demandait, ce n'était pas rien, mais il espérait qu'Adam comprenne pourquoi il l'avait choisi lui. Pourquoi il voulait son frère à ses côtés.

Adam en ce moment ne sortait de son appartement que pour aller travailler, il faisait même des heures supplémentaires. Il n’était pas franchement au mieux de sa forme. Déjà parce qu’il avait couché avec la fiancé de son frère et ça il ne se le pardonnerait jamais. Ensuite parce qu’Hendrix était aux courant et qu’il flippait que celui-ci craque et balance tout à Julian. Et la dernière chose qu’Adam voulait c’était que Ju’ souffre, il n’avait pas voulu tombé amoureux de la copine de son frère. Et il était résigné à ne plus la revoir. Comme il l’avait dit à Hendrix, Ju’ et Lissa allaient se marier comme c’était prévu, ils seraient heureux tous les deux et puis voilà. Et puis il y avait ces histoires de lettres anonymes qu’il recevait depuis quelques temps. Lettre dans lequel on le poussait à avouer les raisons de son départ. Sauf qu’Adam l’avait toujours caché, et il n’avait absolument pas l’intention de tout dévoiler maintenant. Il est clair que ça démolirait sa mère et ça il n’en était pas question. Il n’avait d’ailleurs même pas ouvert la dernière lettre, elle trainait sur un coin de la table du salon. Il savait déjà ce qu’il allait trouver dedans alors c’était inutile de l’ouvrir. Il restait campé sur ses positions il ne dirait rien point.

Quand Adam ne travaillait pas, il était donc enfermé chez lui, principalement dans sa cuisine où il testait de nouvelle recette. Aujourd’hui il testait différente recette d’éclair. Cuisiner l’avait toujours détendu. Comme toujours sa cuisine était remplie d’ustensile, de farine, bref une cuisine de pâtissier. Son appartement était ce qu’il y a de plus simple, une chambre, une salle de bain, une grande cuisine et un petit salon. Il n’y avait pas beaucoup de meuble mais tout était bien rangé. Il avait une place pour tout, du genre un peu maniaque de la propreté. Sur son meuble dans le salon il y avait quelques photos de sa vie à NY, il y avait aussi une photo de famille sur laquelle il avait fait disparaitre son père. Des photos avec Lauren et Thao. Et puis les deux prix qu’il avait reçus, il avait été élu à 18 ans plus jeune pâtissier de l’année. Et l’année suivante il avait gagné les championnats du monde de Pâtisserie. Ce prix lui avait d’ailleurs ouvert les portes sur tous les grands hôtels restaurant du pays. Bref il y avait sa vie dessus. Il était donc dans la cuisine en train de préparer une ganache chocolat zeste d’orange quand on frappa à la porte. Il se demandait bien qui venait lui rendre visite. Il coupa le feu sous sa ganache et alla ouvrir la porte. Autant dire qu’une boule se créa dans son ventre quand il vit son frère derrière la porte. Est-ce qu’il savait tout ? « - Désolé, je sais, je t'ai pas prévenu, mais il fallait absolument que je te parle. C'est très important. » Lui dit Julian en entrant dans l’appartement. Adam fut soulagé au son de la voix de son frère. Il avait l’air heureux et surexcité et pas en colère et haineux. Il referma la porte derrière lui et se tourna vers lui. Son frère ne lui laissa pas le temps d’en placer une et lui dit : « - Voilà, euh... J'aimerais que tu sois mon témoin. » Adam le regarda avec des grands yeux étonnés. Il ne s’était pas attendu une seule seconde à ce que Julian puisse le choisir comme témoin à son mariage. Et autant dire que ça venait encore plus compliquer la situation. Dans le fond ça lui faisait plaisir d’être le témoin de son frère mais il se sentait encore plus coupable par rapport à ce qu’il lui avait fait. Il s’était vu faire éventuellement son gâteau de mariage, faire une brève apparition et repartir. Parce qu’il y aurait son père là, sa mère, ses sœurs tant de personnes qu’il n’avait aucune envie d’affronter… Être témoin ça voulait dire être sous le feu des projecteurs, être là du début à la fin… Il était complètement abasourdi par la demande de son frère, si bien qu’il ne savait pas vraiment quoi lui dire. Refuser n’était pas une option… Il n’avait pas envie de refuser c’était une occasion de se rapprocher de son frère. Ju repris la parole : « - Tu sais, Lissa, ça fait un moment que j'y pense et je vais la demander en mariage. Bientôt. J'ai déjà tout prévu et il n'y aucune raison qu'elle dise non. Mais plus j'y pense, plus je me dis que tu serais le parfait témoin. J'ai besoin de toi, Adam. Vraiment. » Aucune raison qu’elle dise non ? Adam pourrait potentiellement être la raison qu’elle dise non. Et égoïstement il y avait une partie de lui qui l’espérait. Et une autre qui espérait le contraire parce qu’il savait que si elle refusait ça briserait le cœur de son frère. Adam repris finalement ses esprits après avoir analysé toute la situation. Il n’y avait qu’un mot pour la résumer : BORDEL ! Et sa réponse allait sans doute l’enfoncer un peu plus mais tant pis : « Oui… » Dit-il simplement avant de se rendre compte que ce n’était pas suffisant : « Enfin je veux dire je veux bien être ton témoin c’est d’accord. » Adam tendit maladroitement une main à son frère, il ne savait pas vraiment quoi faire. On ne peut pas dire que les deux frères avaient pour habitude de se montrer leur affection. Il accorda un sourire et il ajouta : « Félicitation… Je suis content pour toi. » Il était sincère c’est ça le pire. C’est qu’il souhaitait vraiment que son frère soit heureux.

C'était le moment où Julian avait besoin de son frère. Il était tellement excité à l'idée de se marier, d'épouser Lissa et ce qu'il s'apprêtait à demander à son frère était tout aussi énorme pour lui. C'était un grand pas qu'il allait faire vers son frère. Rien n'avait jamais été facile entre eux. Aujourd'hui plus qu'autrefois. Mais Julian ne voulais pas passer à côté de cette opportunité de se rapprocher d'Adam. De se rapprocher de son petit-frère. Il voulait le connaitre mieux, apprendre plus sur lui. Etre ce grand-frère qu'il aurait dû être les années précédentes. La culpabilité l'avait longtemps rongé après le départ d'Adam. Tout avait été si rapide, mais maintenant il avait la possibilité de tout arranger. Avec le temps, peut-être, mais au moins petit à petit ils allaient reformer ce lien qu'ils avaient si facilement détruit autrefois. Et peut-être même que la famille Mcneal allait de nouveau se réunir après ça. Julian avait toujours été un grand optimiste. Il était persuadé que tout allait s'arranger, facilement. Il était prêt à faire ce qui était nécessaire pour que cela arrive.

Voilà un moment qu'il pensait demander Lissa en mariage et un moment qu'il prévoyait la façon de le faire. Le romantisme de Julian était légendaire et Lissa le savait. Il avait ainsi tout prévu, dans le moindre détail. Cependant, plus il réfléchissait au déroulement du mariage, à la façon dont ils allaient arranger tout ça, plus ils se demandaient à qui il donnerait le rôle de témoin. Hendrix était son premier choix. C'était son meilleur ami, ils savaient tout l'un sur l'autre. Ils avaient grandi ensemble et quelque part, on peut dire qu'Hendrix était comme un frère pour Julian. Ils avaient partagé beaucoup dans la vie et il était évident qu'Hendrix serait de la partie lors du mariage. Mais d'un coup, Julian pensa à Adam. Il pensa au fait que ça serait un bon moyen pour Adam d'entrer dans sa vie, à 100%. Alors voilà, il avait débarqué chez Adam sanas un mot, lui proposant cette place très importante. Il n'avait aucune idée de ce que son frère allait lui dire. Ce qu'il allait penser tout ça et si il avait refusé, il aurait compris. Mais il voulait vraiment qu'Adam soit présent. Qu'il accepte. C'était très important pour Julian. Il s'était tourné vers Adam, anxieux et heureux. Il attendait la réponse d'Adam qui ne tarda pas. Un léger oui, suivi d'une phrase plus complète. Julian n'en croyait pas ses yeux. Il aurait aimé prendre Adam dans ses bras, mais il ne savait pas si c'était vraiment la bonne chose à faire. Il sera alors la main de son frère, en guise de départ. Il senti son coeur se calmer, ravie de la réponse d'Adam.

« - Merci. » ça le touchait, beaucoup. Ce que son frère venait de faire était énorme et Julian ne l'en remercierais jamais assez. Alors qu'il allait rajouter quelque chose, il entendit un téléphone sonnait. Il laissa Adam allait répondre, l'attendant au salon. Un sourire sur son visage exprimait sa joie et maintenant le stress de sa future demande en mariage. Il se rapprocha alors des photos qui se trouvaient dans le petit salon, curieux. Il regarda les photos d'Adam à New York. Il eut mal au coeur en voyant la photo de famille où son père avait été retiré. Un sourire en voyant Lauren et Thao et une pointe de fierté devant les prix. Puis soudain, ses yeux se posèrent sur une enveloppe posée sur la table du salon. Une enveloppe familière. Maintenant qu'il y pensait, il avait reçu quelque chose de similaire ce matin. Mais avant de partir, il avait juste foutu l'enveloppe dans la poche de son jean, trop pressé de parler à son frère. Il se demandait ce que ça pouvait être maintenant. Il plongea sa main dans sa poche pour ressortir l'objet en question, qui était plié en deux. Il retira de l'enveloppe une lettre, qui s'adressait à lui. Mais qu'est-ce que c'était ?

Cher Julian, A croire les rumeurs qui font le tour de la ville, tu as décidé de te mettre la corde au cou en épousant Lissa Davenport. - Julian fronça les sourcils. Il n'en avait pas beaucoup parlé autour de lui... comment les gens pouvaient-ils écrire ça et lui envoya ça ? C'était quoi, une tentative de lui dire de ne pas se marier avec Lissa ? Il soupira, reprenant sa lecture. - C'est un pas considérablement immense, surtout pour un couple comme le vôtre, et je vous souhaite une heureuse vie si tel est le cas. Cela dit, j'espère de tout coeur que votre couple idole, votre exemple pour cette vie partagée à deux n'est pas celui que forme tes parents... - Julian décida de s'asseoir sur une des chaises présentes. C'était quoi ce délire ? Tout le monde savait que pour Julian, ses parents étaient de véritables modèles. Mais la tournure que prenait cette lettre le laisser sans voix. - A moins que tu sois ce genre d'homme qui, honteux de sa nature, préfère maintenir l'image d'un faux amour pour pouvoir « rouler des patins » à ces messieurs dès que sa femme chérie a le dos tourné. - Julian ravala sa salive, ayant du mal à saisir ce que tout ça voulait dire. - Tu ne sais pas de quoi je parle, dis-tu ? Pourquoi ne pas en parler à ton frère Adam ?, je suis sûr qu'il aura tout un tas de détails croustillants à te faire partager. - Julian repris la lettre depuis le début, tentant de comprendre cette farce. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Que son père trompait sa mère ? La blague ! Et pourquoi Adam en saurait-il davantage que lui ? Après une troisième lecture, Julian entendit son frère revenir dans la pièce. Relevant les yeux vers Adam, Julian posa une question. Une seule.

« - Pourquoi tu es parti ? Pour quelle raison ? » Julian se souvient d'une dispute, avec son père. De lui-même, qui prenait sa défense. D'Adam lui balançait qu'il le détestait et d'un départ précipité. Il ne souvenait plus pourquoi Adam et son père s'était disputé. Il se souvenait encore moins ce qui avait poussé Adam à partir, pensant avoir été fautif de quelque chose. « - Je veux savoir la vérité. »

Adam serra la main de son frère, l’euphorie du moment aurait voulu que les deux frères se prennent dans les bras. Mais c’était quelques choses qui n’était pas arrivé depuis très longtemps, il était difficile de savoir comment était leur relation à présent. Et rien ne venait leur facilité la tâche enfin surtout pas le comportement d’Adam c’est dernier temps. « - Merci. » le remercia son frère et Adam lui adressa un sourire sincère. Il avait bien l’intention d’honorer ce rôle comme il se doit. Plus question de penser à Lissa, ou de recraquer. Le mot d’ordre était de rendre heureux son frère et de faire en sorte qu’il ait le mariage dont il rêve avec la fille de ses rêve. Adam n’était pas revenu pour démolir la vie de son frère bien loin de là d’ailleurs. Adam sourit alors que la sonnerie de son téléphone retentissait dans l’appartement. « Je reviens » dit il a son frère puis il se dirigea dans la cuisine pour récupérer son téléphone. C’était le numéro de l’Hôtel Hilton, il décrocha sans attendre. C’était son second qui l’appelait pour lui demander un conseil sur une des dernières recettes qu’il avait élaboré et mise à la carte. Il resta donc quelques minutes au téléphone le temps de donner ses recommandations. Ad’ était plus jeune que son second et au début ça avait été dur de se faire respecter mais à présent tout allait bien. Adam méritait sa place de chef il avait fait ses preuves pour obtenir le poste qu’il avait aujourd’hui. Bref après quelques minutes il reposa son téléphone sur le plan de travail de la cuisine et alla retrouver son frère sourire aux lèvres. Sourire qui disparut rapidement en voyant l’air grave de son frère. « - Pourquoi tu es parti ? Pour quelle raison ? » Adam posa des grands yeux sur son frère étonné qu’il lui pose cette question. Adam remarqua alors la lettre qu’il avait entre les mains. C’était la même enveloppe que celle qu’il avait reçu il y a quelques jours. Celle qui n’avait pas ouverte. Il se figea alors entièrement tendu par cette conversation qu’il redoutait. Julian ajouta : « - Je veux savoir la vérité. » Adam ne savait pas quoi lui dire, il ne voulait pas parler de cette histoire. Il avait gardé le secret jusqu’ici et il ne voyait pas l’intérêt de venir en parler aujourd’hui. Il allait démolir sa famille tout ce qu’il n’avait pas voulu faire il y a 7 ans. Il avait en quelques sortes couvert son père pour ne pas faire de mal à sa mère, à son frère, à ses sœurs… Il s’en souvenait encore comme si c’était hier de ce jour où il s’était quasiment battu avec son père.

~ Flashback ~

Adam sortait de la boîte de nuit où il avait passé la soirée avec Leah et son groupe de copine. Il s’apprêtait à prendre un taxi quand il avait vu son père sortir de la même boîte main dans la main avec un mec. Adam n’en avait pas cru ses yeux, il pensait rêver, s’être tromper que ça ne pouvait pas être son père. Que celui-ci devait être normalement bien tranquillement avec sa femme à la maison. Mais non c’était bien son père, Adam l’avait suivi du regard pour voir ce qu’il allait faire. Son père grimpa dans une voiture accompagné de ce mec, une fois à l’abri des regards il vit son père se pencher vers ce type et l’embrasser. Comment son père pouvait faire une chose pareille, Adam revivait scène dans sa tête. Il ne s’était jamais vraiment entendu avec son père mais il avait toujours pensé que celui était quelqu’un de droit et de fidèle. Mais pour le coup il s’était lourdement trompé… Adam était finalement rentré chez lui complètement anéanti sans savoir ce qu’il allait faire. Il ne dormit pas de la nuit, le matin c’est sa mère qu’il croisa en premier. Il l’évita du mieux qu’il put et chercha son père décidé à le confronter. Il le trouva dans le garage en train de bricoler. Adam claqua la porte derrière lui pour montrer qu’il était là. Son père se retourna et lui dit : « Qu’est-ce que tu veux Adam ! » Ad’ fronça les sourcils, son père faisait comme si tout allait bien, comme ci il ne roulait pas des pelles à des mecs le soir. Adam répondit alors du tac au tac : « Je t’ai vu hier soir ! Espèce de salop ! » Son père avait immédiatement froncé les sourcils, il s’était approché de lui et lui avait décroché une gifle mémorable : « Je t’interdis de me parler comme ça ! » Adam avait poussé son père hors de lui il avait ajouté : « T’as rien à m’interdire ! Je n’arrive pas à croire que tu fasses un truc pareil ! Quand maman le saura ça va la démolir ! » Son père l’attrapa alors par son pull et le plaqua violemment contre la porte derrière lui. Il lui dit : « Tu as intérêt à la fermer espèce de petit con ! Je te le ferais regretter si tu lui dis un mot ! » Adam repoussa son père tant bien que mal mais celui-ci était nettement plus fort que lui et Adam se retrouva maitriser mais se débattait comme un dingue. Il frappa son père au visage dans le feu de l’action. C’est là que la porte du garage s’ouvrit et que Julian fit son entré. « Adam qu’est ce qui va pas chez toi ! Arrête ! » Son frère s’était interposé, n’avait pas posé de question. Adam avait compris que dans son esprit il était le seul fautif aux yeux de son frère. « T’as perdu la tête Adam ! » avait-il ajouté. Ad’ avait froncé les sourcils, avait reculé de quelques pas. Et répondit : « Va te faire foutre Julian ! Allez-vous faire foutre tous les deux ! Je vous déteste ! » C’était les dernières paroles qu’il avait adressé à son père et son frère. Le lendemain il avait disparu…

~ Fin du Flashback ~

Adam regardait son frère dans les yeux, le silence c’était installé dans la pièce. Il n’avait aucune envie de parler du passer. Aucune envie que son secret éclate, et si sa mère avait reçu la même lettre que Julian et d’ailleurs qu’est-ce qu’il y avait dans cette foutu lettre pour que Julian lui pose des questions. Ce foutu corbeau existait vraiment alors, ce n’était pas une mauvaise blague de la part de quelqu’un qui ne savait rien de sa vie. Le regard d’Adam s’était légèrement assombri, comme à chaque fois qu’il repensait à ce que son père avait fait. Ça lui donnait envie de taper dans les murs tellement il était en colère pour sa mère. Il répondit alors à son frère bien décidé à ne pas répondre : « Ça me regarde laisse tomber Julian tu veux ! » Adam attrapa la lettre des mains de son frère et la déchira en petit morceau qu’il laissa tomber sur la petite table. Il ajouta : « Y a rien à dire c’est clair ! » Adam se montrait dur, mais il avait gardé ce secret pour le bien de sa famille et il était toujours décidé à ne rien dire. Même si ça semblait inévitable à présent.

Tout ce que Julian voulait, c’était que son frère soit là à son mariage. Rien de bien compliqué, mais vu leurs passés il appréhendait mal la situation. Il espérait juste que cela ressemble à une main tendu que son frère saisirait. Et Adam l’avait saisi. Laissant derrière eux un passé tumultueux, ils pouvaient peut-être enfin se comporter en tant que des frères et pas en tant qu’inconnu. Julian en avait besoin. Parce que le mariage l’effrayait. C’était un énorme pas en avant et c’était aussi le commencement de quelques choses de nouveau. Il savait qu’il n’y avait aucune raison que Lissa dise non, mais même si vous le savez a 100% au fond, il y a 1% de marge d’erreur qui vous font douter comme si les quantités étaient inverses. De savoir qu’Adam serait là, à ses côtés, le rassuraient au fond sur la suite des évènements. Il avait hâte de parler de mariage, de costume, de soirée. Les préparatifs l’enchantait, malgré le stress que cela allait lui donner. Il savait que tout devait être parfais pour Lissa et que tout le serait, mais le stress, il n’était pas sûr de pouvoir le gérer complètement. Passons, tout allait bien. Jusqu’à ce que Julian se décide d’ouvrir cette enveloppe reçu ce matin, qu’il avait rangé dans la poche de son jean. Il s’était dit que ce n’était rien d’important, rien de grave. Un petit mot, rien de plus. Mais voilà, ce n’était pas un simple mot. Tout semblait alors s’écrouler autours de lui comme si quelque chose n’allait pas et que la terre tournait trop vite.

Quelque chose n’allait pas.

C’était comme si on venait de retirer une des colonnes fondatrices de ses principes. Car oui, les principes de Julian tournaient autour de l’éducation qu’il avait reçue de ses parents. Et l’amour qu’ils se portaient l’un l’autre, était devenu un rêve qu’il pensait créer avec Lissa. Un rêve qui l’avait fait croire au grand amour, à ce lui qui en se brise jamais. C’était ces mêmes principes qui l’avaient poussé à voir en Jagger la femme idéale, la partenaire à vie qui lui avait ensuite si lamentablement brisé le cœur. Désormais, il se disait que son histoire avec Jagger était une bonne chose qui l’avait conduit dans les bras de Lissa. Sauf que, maintenant, il semblerait que quelque chose cloche. Que la raison du départ d’Adam ait un rapport avec ses mêmes principes, ces mêmes valeurs. Que le départ de son frère avait une toute raison que ce qu’il croyait. Et cette raison lui donnait la chair de poule. Adam était surpris, sans doute n’avait-il pas envie d’aborder le sujet. Oh, Julian pouvait comprendre. Mais il ne quitterait pas l’endroit sans une vraie réponse. Une vraie raison. Il était assis, la lettre en main, les yeux rivés sur son frère. Le silence planait alors, comme une musique inévitable au désastre. Ce jour, le dernier jour d’Adam chez les Mcneal, Julian s’en souvenait parfaitement. Il n’avait pas vu la façon dans Adam avait frappé son père, mais il avait compris que quelque chose s’était produit. Il n’était pas sourd, il n’était pas stupide. Il était alors entré dans le garage dans une incompréhension total. Automatiquement, Julian s’était interposé, ne comprenant vraiment pas comment Adam pouvait faire une chose pareille. Et Adam s’en allât sur des mots blessants.

Cette fois, il n’irait nulle part.

« - Mais tu te fous de moi ?!!! » Julian se leva alors brusquement. Son frère venait de déchirer en petit morceau la lettre du corbeau, mais ça n’effaçait pas ce qu’il avait lu. « - Prend moi pour un con ! Dit moi la vérité bordel ! Qu’est-ce qui s’est passé ce jour-là ? Hein ? » Au fond de lui Julian avait compris. Ce jour-là, Adam avait sans doute vu son père avec un… avec un homme. Et ceci expliquait sans doute pourquoi il le détestait tant, mais Julian voulait entendre la vérité, de la bouche de son frère. C'était trop dur à accepter.

« - Depuis quand tu sais ? DEPUIS QUAND TU SAIS ?!! » Julian attrapa son frère par le col de son top, l’attirant vers lui. Tout ça le mettait hors de lui. Comme jamais Adam ne l’avait vu. Mais c’était normal, parce que plus d’être en colère contre son père, plus que d’être triste pour sa mère, il en voulait à son frère d’avoir était aussi stupide et d’avoir gardé ce secret pour lui. Parce qu’il était évident que si Julian avait reçu ça… le reste de la famille aussi.

Adam avait caché ce qu’il savait sur son père à toute sa famille sauf Lauren qui lui avait finalement fait cracher le morceau sur les vraies raisons de son départ il y a 7 ans. Il avait tout sacrifié pour que personne n’apprenne la vérité. Ses autres sœurs, Julian voyaient en leur parent le couple parfait, celui sur lequel on devait prendre exemple. Ad’ avait coupé les ponts avec toute sa famille pour qu’ils n’apprennent jamais la vérité. Il ne l’avait pas fait de gaité de cœur, loin de là. Ça avait été difficile de se passer des membres de sa famille, de sa mère notamment. Il avait toujours été proche d’elle d’aussi loin qu’il se souvienne, c’est grâce à elle qu’il avait ce goût pour la cuisine aujourd’hui. C’est pour elle qu’il ne s’était pas laissé aller, pour elle qu’il s’était donné à fond dans ce qu’il avait entrepris. Parce qu’il ne voulait pas qu’un jour quelqu’un vienne lui apprendre qu’il était mort d’une overdose dans une ruelle de NY. Il savait que son départ avait fait du mal à sa mère, mais il restait intimement persuadé que ça lui avait fait moins mal que si elle avait appris la vérité sur son mari. Et comment a 18 ans on est censé dire ça à sa mère. Comment il était censé faire, comment il pouvait la regarder dans les yeux et lui dire que son mari la trompait avec des hommes… Sa aurait démoli sa mère, ça aurait démoli sa famille. Et même s’il s’était toujours montré détaché d’eux il n’empêche qu’Adam aurait été capable de tout pour les protéger du secret qu’il connaissait.

Aujourd’hui alors que son frère avait reçu cette lettre sa seule pensée était vers sa mère, est ce qu’elle avait reçu le même courrier ? Si c’était le cas il allait trouver ce corbeau et le transformer en corbeau rôtis ! LA dernière chose qu’il voulait c’était voir ses sœurs, son frère et sa mère souffrir à cause des conneries de son père. Ad le détestait profondément depuis ce jour, il lui en voulait de l’avoir obliger à porter ce secret. Il se souvenait comme si c’était hier du regard dur que son père avait porté sur lui en lui disant qu’il avait intérêt à la fermer. Que s’il ne le faisait pas il le lui ferait regretter et très honnêtement Adam n’avait jamais autant pris son père au sérieux. Ce jour-là il aurait voulu avoir la force physique de le démolir, la droite qu’il lui avait mis dans le feu de l’action n’avait pas été suffisante pour calmer ses nerfs. Encore aujourd’hui il ne savait pas comment il réagirait face à son père… Celui-ci lui avait d’une certaine façon tout enlevé et ça il ne pourrait jamais lui pardonner. Adam ne voulait qu’une chose que son secret reste un secret si bien qu’il n’avait même pas pris la peine de lire la lettre que Ju’ avait reçu il s’était contenté de la déchirer. Peut-être que ça effacerait ce qu’il y avait d’écrit dessus et que Julian oublierait cette histoire. Seulement son frère ne semblait pas vouloir lâcher le morceau, il lui demanda s’il ne se foutait pas de lui. Julian lui demanda la vérité sur ce qui s’était passé ce jour-là. Adam fronça légèrement les yeux alors que son frère, qui semblait avoir compris comme un grand, demandait depuis quand il savait. Ju’ l’attrapa par le col de son t-shirt, l’attirant vers lui. S’il continuait comme ça c’est un poing sur la figure qu’il allait recevoir plutôt que des explications. Adam perdait facilement son sang-froid, il n’avait jamais été de nature calme. Et son frère ou pas il ne supportait pas d’être malmené. Ad’ planta son regard dans celui de son frère, un regard noir qui n’annonçait rien de très bon. Il donna un coup sur les bras de son frère pour le faire lâché prise. Adam remis son t-shirt correctement et dit à son frère : « Ne recommence jamais ça Julian ! » C’était un simple avertissement, si Julian poussait le bouchon trop loin ça finirait en bagarre entre les frères McNeal. Adam était réputé dans la famille pour être trop impulsif et s’il avait évolué sur certain point sur celui-là pas vraiment. Ad fit un pas en arrière pour mettre un peu de distance avec son frère et brisa le silence : « J’ai vu ton père rouler une pelle à un mec voilà ce qui s’est passé ! » C’était plus clair comme ça ?! Julian voulait l’entendre le dire et bien c’était dit. Noter qu’Adam avait dit ton père et pas papa ou notre père. Non ce n’était plus le sien depuis ce jour dans ce garage où Adam s’était rendu compte du vrai visage de son père. Que son père aime les hommes ce n’était pas ça le problème, le problème c’était qu’il n’assumait pas et que si sa mère venait un jour à découvrir la vérité ça la tuerait. Tout le monde prenait MR McNeal pour un mari parfait en réalité ils étaient tous loin du compte. « Maman ne doit jamais l’apprendre ! » Adam était très sérieux il n’avait pas sacrifié 7 ans de sa vie loin de toute sa famille pour que Julian vienne et avoue tout ! Il espérait que le corbeau se soit contenté de Julian, qu’il n’avait pas poussé le vice à envoyer une lettre à ses 4 autres sœurs et sa mère. Surtout sa mère parce qu’il savait qu’elle ne s’en remettrait pas. Adam regarda son frère très sérieusement et ajouta : « Inutile de me faire des reproches ! J’ai ma conscience pour moi et j’ai fait que subir cette putain d’histoire ! » Adam aurait préféré ne rien voir et de ne jamais rien savoir des secrets de son père. Mais le destin décide souvent pour vous, Adam n’avait eu qu’à subir tout ça. Il avait pris ses décisions en pensant que c’était la meilleure des solutions. Il savait que sa mère supporterait de ne pas le voir, que ça serait dur mais moins dur que si elle voyait sa famille voler en éclat. Et puis à l’époque il aurait fallu qu’on le croie, son père aurait très bien réussi à retourner tout le monde contre lui. Il en était bien capable.

Pour Julian la famille avait toujours été tout ce qui comptait. A jamais. Comme une promesse qu'il s'était faite à lui-même de ne jamais oublier à quel point c'était important de savoir garder avec soi les gens qui partageaient le même sang que lui. Mais le monde du journaliste venait de s'en prendre une belle. Une énorme claque en pleine figure qui le faisait saigner. Cette image qu'il avait de sa propre famille semblait soudains si irréel. Si inacceptable. Si mensonger. Oui, Un énorme mensonge avait entouré sa vie, dès le départ. Ce qui pour lui avait toujours été un mur de vérité était en réalité cette pâle noirceur de l'immonde mensonge. Il se sentait trahis comme si on venait de lui retirer toute mémoire, tout souvenir. Un blanc se créer en lui, un vide s'enfoncer dans son coeur et tout ce qu'il désirait s'était de frapper contre un mur pour évacuer la colère qui le submergait. Cette colère qui montait peu à peu en lui le poussa à agripper son frère, à crier. Julian n'était plus le même, mais ce n'était pas le moment de lui en vouloir. Il venait de faire la découverte la plus destructrice de sa vie. Du moins, pour l'instant. Il ne réfléchissait pas, pour le moment, à ce qu'Adam avait pu ressentir il y a 8 ans. Il n'avait pas la tête à être cet électron neutre qui se mettait automatiquement à la place des autres. Il n'avait plus aucune compassion, aucune compréhension pour le reste. Tout ce qui se passait dans sa tête se limiter à des hurlements incompréhensibles qui répétaient en boucle la lettre qu'il avait lue plus tôt. Dire qu'il était venu pour un évènement emplie de joie et de bonheur, le voilà désormais à se demander ce qu'il foutait là. Adam donna un coup pour que Julian lâche prise, mais sa protestation n'effleura même pas ses oreilles. Il avait le regard rivé sur son petit-frère, le regard dur.

Il était en colère comme jamais.

La façon dont Adam balança « ton père » énerva encore plus Julian. Pas parce qu'il voulait prendre la défense de son père, non. Si son père avait été là, il l'aurait foutu à la porte. Mais le fait de dire « ton » au lieu de « notre » rappeler à Julian qu'Adam avait coupé tous les liens avec sa famille et maintenant qu'il en connaissait la raison, il était d'autant plus en colère.

« - T'es con, mais t'es con ! » Lança-t-il alors sans véritable le dire à Adam. C'était plus une remarque qu'il balançait dans le vide alors qu'Adam venait de dire que sa mère ne devait jamais l'apprendre. Bon sang, cette histoire était en train de le mettre hors de lui et de faire sortir un Julian inconnu à ce monde. Julian avait toujours été le plus calme, le plus neutre. Le plus sage, le plus aimable. La liste de ses qualités étaient longues, vraiment. Il était le fils modèle, loin d'Adam et de ses défauts qui ne cachaient en rien ses grandes capacités. Mais là tout de suite, Julian trouvait Adam stupide. Tout simplement stupide. Et il n'allait pas se faire prier pour le dire. Loin de là.

« - Tu sais ce qu'elle te dit ta conscience ? Hein ? Que t'aurais jamais dû partir et que t'aurais du tout balancer à l'époque ! » Il grogna presque de rage, restant tout de même à distance. « - Bordel, tu crois qu'en partant et en gardant ça pour toi, tout aller s'arranger ? T'as permis à ce salaud de continuer son petit jeu ! Maman va être anéanti. Putain de merde, Adam ! 7 ans ! En 7 ans, elle aurait pu aller de l'avant, ON aurait reconstruit notre vie depuis ! » Il serrait les poings, tellement fort que ça le terrifiait .

« - Ton départ c'était quoi ? Un sacrifice à la con ? Hein ? Tu crois que tu nous as protégé c'est ça ? Tu crois que c'était la meilleure chose à faire ? T'avais pas de couille, voilà la vérité ! Tu as fui comme un lâche ! » Soudain, sa voix se fit plus calme, mais l'amertume était là. « - Ton départ, c'était la pire chose qui nous soit arrivée. Et grâce à toi. Grâce à ta gueule bien fermé. Tout va s'effondrer. De nouveau. Bravo Adam. Bravo. »

Le départ d'Adam n'avait jamais été facile. Pour personne dans la famille. Et perdre un fils, c'était déjà énorme à l'époque pour la mère Mcneal. Maintenant, le père devenait la risée de la famille, anéantissant l'image parfaite qui avait toujours entouré les Mcneal. Julian voyait très bien le tableau d'ici : Sa mère allait être bouleversé et quelque part, une partie d'elle allait mourir. Sept ans de mensonge en moins lui aurait fait du bien. Ses soeurs ont leurs propres vies aujourd'hui, alors se choque allaient être moins important. Que ça soit Kate, Emily, Juliet et Jude ou encore Lauren, elles avaient toutes créées leurs petits mondes, comme Julian. Mais à l'époque, c'était encore une période où ils étaient nombreux à la maison. Une période où ils auraient pu être tous là pour leur mère. Si Adam n'était jamais parti, les choses seraient tellement différentes. Tellement. Soudain, la respiration de Julian se fit plus difficile, un mal de tête débarqua sans prévenir, rendant sa vue flouent. Il devait s'asseoir et c'est ce qu'il fit. Il attrapa la première chaise qu'il trouva pour s'y asseoir. Il se sentait d'un coup très faible. Il était tellement en colère, mais au fond tellement triste aussi. Tout d'un coup, de simples mots sortirent de ses lèvres tremblantes, tel un murmure oublié :

« - Qu'est-ce qui m'arrive... »

L'homme qu'il avait toujours admiré, l'homme qu'il avait toujours respecté, ce même homme, venait de disparaitre de sa mémoire. Qui était son père ? Qui était-il... vraiment ?

« - T'es con, mais t'es con ! » il n’en fallu pas plus pour qu’Adam serre les poings et fasse un pas en arrière très honnêtement il aurait bien voulu frapper son frère pour qu’il n’ajoute rien. Julian voyait les choses de sa fenêtre et honnêtement ils avaient un point de vu totalement différent. Adam serra les dents et répondit : « Je t’emmerde ! » C’était clair au moins et il espérait franchement que son frère n’irait pas trop loin. Il n’avait jamais été réputé pour garder son calme, si a 18 ans il avait essayé de se battre avec son père c’était la preuve qu’Adam avait toujours été impulsif.

« - Tu sais ce qu'elle te dit ta conscience ? Hein ? Que t'aurais jamais dû partir et que t'aurais du tout balancer à l'époque ! » Repris Julian. Et Adam secoua la tête il restait intiment persuadé qu’il avait fait e qu’il fallait en partant. De toute façon à l’époque personne ne l’aurait cru et Julian y croyait seulement parce que c’était écrit sur un putain de papier. Si Adam le lui avait dit à l’époque ou aujourd’hui jamais il ne l’aurait cru. Ni lui, ni Kate, ni Emily, ni Jude, ni Juliet et encore moins sa mère. Et surtout son père ne se serait pas laissé faire comme ça, il aurait démenti. Adam avait 18 ans et il n’aurait pas dû avoir à vivre ça. Adam serra les dents il préféra ne rien dire il avait peur de s’emporter s’il ouvrait la bouche. « - Bordel, tu crois qu'en partant et en gardant ça pour toi, tout aller s'arranger ? T'as permis à ce salaud de continuer son petit jeu ! Maman va être anéanti. Putain de merde, Adam ! 7 ans ! En 7 ans, elle aurait pu aller de l'avant, ON aurait reconstruit notre vie depuis ! » Adam fronça les sourcils, est ce qu’il y a un truc que Julian ne comprenait pas dans le « elle ne doit jamais l’apprendre ». Sa mère allait être dévasté il le savait, il la connaissait assez pour savoir que son mari était un pilier important dans sa vie. Il n’était même pas sûr qu’elle y croie. Il fronça les sourcils et répondit serrant les poings lui aussi : « Ferme ta gueule Julian ! » Adam faisait dans la vulgarité mais franchement il n’avait pas envie d’essuyé les reproches de son frère. A l’époque il avait 18 ans, un père qui lui avait collé une volé et un frère qui n’avait pas cherché à comprendre et qui s’était rangé du côté de son père. Le calcul avait été vite fait dans la tête d’Adam personne ne l’aurait cru. Et son père se serait chargé de le faire passer pour un taré.

« - Ton départ c'était quoi ? Un sacrifice à la con ? Hein ? Tu crois que tu nous as protégé c'est ça ? Tu crois que c'était la meilleure chose à faire ? T'avais pas de couille, voilà la vérité ! Tu as fui comme un lâche ! » Adam vit rouge. Bien sûr qu’il les avait protégés et dans la vision d’Adam personne n’aurait jamais dû l’apprendre. Lauren était au courant et c’était déjà presque trop pour lui. De rage il tapa poing fermé dans le mur qui était juste à côté de Julian. C’était soit le mur soit le visage de son frère, il avait préféré viser le mur. Adam répondit la voix rempli de rage : « Va te faire foutre Julian va bien te faire foutre ! » Il marqua un pause : « C’est facile de venir me faire des reproches 7 ans après hein ! Personne ne m’aurait cru et TOI le premier ! Tu crois qu’il m’aurait laissé dire sans se défendre ?! » Une nouvelle pause : « Ce jour-là il me semble pas que t’es cherché à comprendre quoi que ce soit ! T’as juste fait comme d’habitude tu t’es rangé de son côté ! » Adam n’avait pas tous les tords personnes n’avaient réellement cherché à comprendre pourquoi il avait péter les plombs comme ça. Ils s’étaient tous contenté des paroles de leur père, qui avait sans doute raconté l’histoire à sa sauce. La seule qui avait cherché à comprendre c’était Lauren… Comme toujours. « Je t’interdis de dire que j’ai été lâche ! J’aurais bien voulu t’y voir moi ! » Il restait finalement beaucoup de chose à dire sur son départ. Julian connaissait la raison et tout ce qu’il faisait c’était lui faire des reproches. C’était une très mauvaise idée de sa part. Soudain plus calme Julian lâcha : « - Ton départ, c'était la pire chose qui nous soit arrivée. Et grâce à toi. Grâce à ta gueule bien fermé. Tout va s'effondrer. De nouveau. Bravo Adam. Bravo. » Et Adam eu un sourire amer. Il n’en croyait pas un mot et ce n’était pas lui le coupable dans cette putain d’histoire. Il n’avait embrassé personne lui alors qu’il était marié il ne fallait pas se tromper de fautif. Ad’ fronça les sourcils une nouvelle fois et répondit à son frère : « Arrête Julian j’ai jamais été introuvable. Seulement quand on ne cherche pas les gens on ne peut pas les trouver ! » Adam marqua une pause, c’était la vérité ni Julian, ni ses sœurs ni même sa mère avait cherché à le retrouver. Alors il doutait franchement que la pire chose qui leur soit arrivé c’était son départ. Julian ne lui ferait pas croire ça. « C’est pas ma faute d’accord ! Dans toute cette putain d’histoire le coupable c’est pas moi ! » Reprit-il. Julian se trompait d’ennemie, très honnêtement Adam aurait donné n’importe quoi pour ne rien savoir de cette histoire. Pour ne jamais avoir vu son père embrasser un mec.

Son frère se laissa finalement tomber sur une chaise. « - Qu'est-ce qui m'arrive... » Murmura t’il. Adam ne dit rien, de toute façon il n’y avait rien à dire. C’était dur à encaisser il le savait il avait vécu ça il y a 7 ans. Sauf qu’il l’avait fait tout seul lui. Il avait avoué à Lauren bien plus tard la vraie raison de son départ. La rage d’Adam retomba et il sentit une petite douleur venant de sa main. Celle qui avait tapé dans le mur plutôt que dans le visage de son frère. Il était légèrement égratigné, la douleur venait plutôt quand il essayait de bouger ses doigts. Il fit une légère grimace de douleur puis laissa retomber son bras le long de son corps. Ce n’était pas franchement le moment et ça passerait sans doute tout seul. Il devait avoir un bleu ou quelques choses comme ça il n’y avait pas été de main morte.

C'était comme se retrouver à l'époque où Julian et Adam passait leurs temps à se lancer des piques quand ça n'allait pas et que Julian défendait son père. Sauf que là, il défendait plus son père, il défendait sa famille. Certes, il était habituellement le plus diplomate et le plus calme, mais là c'était catastrophique. Adam ne se rendait pas compte de ce que ça imposait en Julian. De ce que ça faisait remonter en lui. Tout ce que Julian avait toujours admiré c'était l'amour des parents, leur complicité, leurs vies. Tout ce que Julian avait toujours voulu s'était être comme son père. Il admirait cet homme et il avait toujours cherché à entrer dans ses bonnes grâces. A être le fils modèles. Après tout, c'était le premier garçon. Il avait été aimé, gâté légèrement. Mais avec autant de grande-soeur tout ce que Julian avait toujours fait s'était se démarquer, de la bonne façon. Contrairement à son frère. Et maintenant, même si Julian voulait avant tout que son frère fasse partie de sa vie, là, il n'y arrivait pas. Il ne pouvait pas faire abstraction de ce qu'il avait lu. Dans sa tête tout se déchaînait rapidement et trop rapidement. Il était une bombe à retardement. Il contenait en lui beaucoup de rage et de colère et un jour, il craquait et se défoulait complètement. Et ce moment était arrivé. C'était la goutte d'eau en trop et Julian explosait littéralement face à son frère. Tout ceci le dépassait, vraiment.

Les insultes fusaient déjà et Julian balança tout ce qu'il avait en tête comme si c'était le bon moment. Comme si il n'avait pas le choix si ce n'était de tout dire là, tout de suite. L'oxygène dans ses poumons exigeait les paroles qu'il envoyait à son frère, aussi cruel puissent-elles êtres. Julian était tout simplement perdu. Plus rien ne semblait compter, plus rien. On venait de briser la bulle dans laquelle il avait vécu durant toutes ses années et il n'arrivait plus à respirer maintenant. Il n'y arrivait tout simplement pas. La rage, Adam l'avait aussi et Julian le voyait. Au fond, ça ne faisait qu'augmentait la sienne. Adam frappa même le mur à côté de Julian qui ne réalisait même pas ce qu'il infligait à son frère. Mais il n'y pouvait rien, vraiment ! Il n'avait pas vu Adam en 7 ans et il avait fini par oublier que son frère avait quelque souci d'ordre émotionnelle. La violence, il était contre, même lui était prêt à frapper si c'était nécessaire. Parce que l'adrénaline en lui augmentait petit à petit et que l'idée de foutre un poing en pleine face à son frère le démangeait.

« - J'étais à peine arriver que tu te barrais déjà, crétin ! Je te vois frapper papa, tu crois que je t'aurais aidé à le frapper sans comprendre ?! Tu voulais que je t’applaudisse ? » Julian se souvenait dans la scène dans le garage. La dernière fois qu'il avait vu son frère. Tout ce qu'il avait compris ensuite, c'était qu'il s'était disputé avec leur père et qu'il avait ensuite décidé de partir. Il n'avait pas pu l'arrêter, ni lui, ni ses soeurs, ni sa mère. Adam avait pris sa décision. Sans demander l'avis de personne. Après ça, personne n'avait eu vraiment de nouvelle de lui. A part Lauren, en cachette et ça Julian l'avait compris que trop tard. Julian s'était alors légèrement calmer, mais ça n'arrangeait rien à sa colère et au fait qu'il ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait. Finalement, Adam lui avoua qu'il était introuvable parce que personne n'avait pris la peine de le chercher.

« - C'est toi qui as décidé de couper les ponts, pas nous ! C'est toi qui t'es barrés et qui n'a jamais répondu à nos appels ! A part Lauren, personne ne savait où tu étais et tu crois que Maman avait assez de force pour venir te chercher au fin fond du pays ?! Tu crois qu'elle a pas de fierté ? Bon sang ! Si je n'avais pas fait ce putain d'accident de voiture, tu ne serais jamais venu me voir Adam ! Si j'avais su tout ça, je t'aurais défendu, t'es mon frère putain ! » Et il le pensait. Vraiment. Aujourd'hui, après tout ce temps, il se disait qu'il voulait être là pour son frère et il était conscient que le fautif dans cette histoire c'était leur père, mais il ne pouvait s'empêcher d'être en colère contre Adam. Il ne savait pas comment il aurait réagi à l'époque, mais il savait qu'aujourd'hui, il serait de son côté. Il avait juste besoin de temps, de temps pour réaliser ce qui était en train de se passer. De temps pour comprendre ce qu'il devait faire. De temps pour respirer tout simplement. Il avait la sensation d'avoir manqué des choses, d'avoir un vide... exactement comme après le coma.

« - Qu'est-ce qu'on va faire ? Je peux pas mentir et si le reste de la famille a reçu ça... » Julian bougea la tête négativement. Son coeur battait toujours trop vite et il avait posait une main sur sa poitrine, à l'emplacement ou se trouvait son coeur. Il gardait les yeux fixaient vers le vide, tentant au fond de ne plus penser du tout de peur que tout se mélange de nouveau. Il voulait faire le vide, un moment. Le vide de cette histoire. Parce que c'était trop dur. Il avait le coeur brisé.

Adam avait grandi dans l’ombre de 6 personnes et surtout dans l’ombre de son frère. Quand vous arrivez après 6 personnes, les choses que vous réussissez à faire deviennent banales. Si bien que quand il avait su faire du vélo sans roulette c’était passé inaperçu. Après tout rien d’exceptionnel ses 5 sœurs et son frère avaient réussi à le faire avant lui. Et son frère c’était le fils modèle, et il avait grandi en entendant son père lui dire « Tu ne pourrais pas être un peu plus comme Julian ! » Adam s’était vite braqué, pour attirer l’attention il cherchait les ennuies à l’école. De toute façon il s’ennuyait en cours alors il faisait l’idiot. Son père s’en prenait à lui et c’est comme ça qu’il montrait qu’il existait. Il avait des mauvaises notes et personne n’avait cherché à comprendre plus que ça. Son père c’était contenté de lui dire que Julian réussissait mieux. Ca il n’était pas près de l’oublié il n’y avait pas un jour où son père ne l’avait pas comparé à son frère. Hyperactif et surdoué c’est ça qu’il était mais il ne l’avait découvert qu’à 18 ans passé quand son prof de cuisine de l’époque c’était intéressé à lui. C’est lui qui l’avait poussé à faire un test de QI, résultat des courses il avait un QI de 140 et il avait toujours été en échec scolaire. Comme 80% des surdoués qui suivent un schéma scolaire traditionnel lui avait dit son prof. Il avait toute sa jeunesse été comparé à son frère, et il avait eu un frère qui se rangeait systématiquement du côté de leur père. Pas une seule fois il avait vu Julian le défendre, pas une seule fois il avait vu Julian agir comme un grand frère pour lui… Adam avait réellement manqué de frapper son frère, il avait choisi le mur parce qu’il préférait se faire mal plutôt que d’exploser son frère.

Les reproches avaient finalement fusé ils mettaient enfin sur le tapis tout ce qui n’allait pas dans leur relation. Adam avait reproché à Julian de s’être rangé du côté de leur père sans chercher à comprendre. « - J'étais à peine arrivé que tu te barrais déjà, crétin ! Je te vois frapper papa, tu crois que je t'aurais aidé à le frapper sans comprendre ?! Tu voulais que je t’applaudisse ? » Julian n’avait pas essayé de le rattraper ce jour-là, il n’était pas venu le voir le soir dans sa chambre pour savoir ce qui c’était passé. Il avait rien fait, c’était inutile de se chercher des excuses de toute façon Ju’ avait toujours agit comme ça. Il se rangeait indéniablement toujours du côté de leur père. Adam répondit : « T’as pas cherché à me retenir non plus ! Et puis de toute façon c’était une fois parmi tellement d’autre ! Tu t’es toujours rangé de son putain de côté qu’il ait tort ou raison ! » C’était la vérité, Julian avait un tel besoin de reconnaissance de leur père qu’il ne le contredisait jamais. Quand son père disait rouge, Julian disait rouge. Adam ne s’était pas attendu cette fois-là à ce que ce soit différent !

« - C'est toi qui as décidé de couper les ponts, pas nous ! C'est toi qui t'es barrés et qui n'a jamais répondu à nos appels ! A part Lauren, personne ne savait où tu étais et tu crois que Maman avait assez de force pour venir te chercher au fin fond du pays ?! Tu crois qu’elle n’a pas de fierté ? » Repris Julian. Il ne reprochait rien à sa mère bien loin de là, s’il n’avait pas répondu à sa mère c’était simplement qu’il ne se sentait pas capable de lui parler sans lui avouer tout ce qu’il savait sur son mari. Sa mère était concrètement la seule avec Lauren à qui il n’en voulait pas, ses autres sœurs étaient à mettre dans le même panier que Julian. Adam ne relança pas le débat sur sa mère, il l’aimait et c’est pour cette raison qu’il avait fait ce choix y a 7 ans. Que Ju’ le comprenne ou pas. Mais Adam avait passé des heures et des heures avec sa mère assez pour la connaître par cœur. Assez pour savoir que si elle apprenait la tromperie de leur père ça la démolirait… Elle aurait le cœur brisé et à 18 ans il n’avait pas eu la force de briser le cœur de sa mère… Aujourd’hui non plus d’ailleurs il n’en avait pas la force. Julian poursuivit : « Bon sang ! Si je n'avais pas fait ce putain d'accident de voiture, tu ne serais jamais venu me voir Adam ! Si j'avais su tout ça, je t'aurais défendu, t'es mon frère putain ! » Et il était censé le deviner ? Que pour une fois son frère se comporterait comme un frère ? Ba il n’avait pas deviné parce qu’il en avait pas l’habitude. Ju’ ne s’était jamais comporté comme son frère. Adam répondit en colère : « Et ça t’étonne ! Putain Julian t’as jamais agis comme mon frère ! Il y a 7 ans t’étais la dernière personne sur cette putain de planète à qui je me serais confié ! » C’était la triste vérité, si Julian se souvenait comme Adam se souvenait des choses il comprendrait pourquoi à l’époque il avait fait ce choix-là. Ils avaient eu deux places différentes, deux pères différents même. Adam reprit après avoir marqué une légère pause. Son ton était plus lasse : « T’imagine pas à quel point je croyais te détester à l’époque ! Je pouvais pas deviner que pour une fois t’aurais été mon frère. » Il avait bien dit « croyais détester » parce qu’en réalité c’était finalement beaucoup plus compliqué que ça. On ne quitte pas tout pour venir voir un mec qu’on déteste. Il détestait son frère quand il était en pleine santé pas entre la vie et la mort à l’hôpital. Et finalement il ne détestait pas du tout son frère mais c’était plus facile de dire qu’il le détestait que d’avouer que ça le démolissait d’avoir un frère qu’en était pas vraiment un…

Adam s’était finalement laissé tomber dans le canapé. Alors que Julian demandait : « - Qu'est-ce qu'on va faire ? Je peux pas mentir et si le reste de la famille a reçu ça... » Il doutait franchement que le reste de la famille avait reçu la lettre. Sinon ses sœurs auraient déjà appelé Julian, Lauren l’aurait prévenu qu’elle avait reçu une lettre anonyme. Adam non plus n’avait pas pu mentir à l’époque il avait fait le choix de partir. Briser le cœur de sa mère c’était au-dessus de ses forces. Il répondit à Julian : « Lauren m’aurait appelé si elle avait reçu cette foutu lettre… » Adam avait la rage, qui était ce putain de corbeau qui s’amusait à démolir la vie des gens. Il ajouta : « Elle est au courant. » C’était simple et clair. Adam avait finalement craché le morceau à Lauren peu avant la naissance de Thao. Adam ajouta : « Tu peux pas mentir ? Il faudra bien sauf si tu te sens capable de briser le cœur de maman… Parce que ça va la démolir, t’imagine même pas à quel point elle l’aime. » Adam savait il avait eu de longue discussion sur l’amour avec sa mère. Il l’avait entendu dire un nombre incalculable de fois que leur père c’était l’homme de sa vie, une partie d’elle. Son âme sœur… Adam n’avait pas pu se résigner à briser tout ça…

Le monde s'écroulaient, inévitablement. Julian voyait tout ce qui lui avait permis d'avancer tomber sous ses pieds. Il tombait dans le vide, royalement et personne n'était là pour le rattraper. Ce qu'Adam avait gardé pour lui, Julian ne le comprenais pas. C'était tellement gros. Tellement lourd comme secret. Malgré la colère et la confusion de Julian, il respectais comme même son frère pour avoir tenu avec un si énorme chose sur les épaules. Ça démontrait une ténacité qu'il ne lui connaissait pas. Au fond, il le respectait pour ça. Pour se tenir à sa façon d'être et à son choix. Mais la colère avait pris le dessus sur la peur et sur tout autre sentiment que Julian pouvait actuellement ressentir. Son père était homosexuel. Son père trompais sa mère depuis des années, trop d'années. Et Adam était partie en sachant tout ça. Comment en pas être en colère contre lui ? Julian et Adam ne s'étaient jamais bien entendus et depuis un moment Julian voulait remettre les choses en place entre eux, parce qu'Adam avait fait un premier pas en venant le voir et ça c'était beaucoup pour Julian. Aujourd'hui encore il cherchais à créer ce lien fraternel, cette chose en eux qui avait disparu au fil des ans et qui existait pourtant. Il était venu le sourire aux lèvres, la joie dans le sang. Il allait se marier, il allait épouser la femme qu'il aimait le plus au monde et voilà que même cette idée-là n'effaçait pas la douleur qu'il ressentait actuellement. Il aurait aimé connaitre la vérité. Affronté ça à un moment où toute la famille était encore réuni et pas à un moment où chacun avait sa vie. Plus important encore il pensait à sa mère. Julian était un fils à papa, mais surtout un fils à maman. Sa mère comptait énormément pour lui, elle lui avait appris beaucoup et la plupart de ses principes venaient du respect qu'il avait pour elle. Adam n'avait sans doute jamais vu Julian ainsi. Oh Julian n'était pas le fils modèle. Il avait reçu cette pression du fils unique avant que son frère ne voit le jour. Il devait être le meilleur. C'était une obligation et cette obligation était devenue l'unique but de sa vie durant sa plus grande jeunesse. Mais Julian n'avait jamais vraiment remarqué ce par quoi son frère était passé. Il l'avait envié, souvent. Il s'était dit qu'il aurait aimé lui aussi, passer son temps à rien faire. Faire le con en cours, sécher quand c'est possible. Mais non, ce n'était pas possible. C'était impossible. Mais plus la conversation avancée, plus ils se balançaient des choses à la figure, plus Julian se demandait comment retrouvé son petit-frère si au fond, ils n'avaient jamais été « frère » durant leurs jeunesses ?

Beaucoup de choses s'était produite quand ils étaient jeunes, mais Julian n'avait jamais vraiment connu Adam et vice-versa. Il y avait un écart important entre eux. Et le fait que Julian était plus grand, plus mature, et sous la pression constante d'être le meilleur, le pousser à s'éloigner du cancre de la maison. Il s'en rendait compte aujourd'hui, il aurait dû s'en rendre compte avant. Mais Julian essayait. Il essayait aujourd'hui, encore et toujours de comprendre ce qui s'était passé. De comprendre ce qui se passait. Si seulement Adam pouvait essayer de le comprendre, lui. Adam n'avait pas tort, Julian soutenait toujours son père, parce que c'était comme ça ! Il était jeune, il était trop concentré à réussir que le reste passait inaperçu. Il ne suivait pas non plus son père comme un chiot, mais il se contentait de se ranger de son côté puisqu'il avait toujours été ainsi, avant même la naissance d'Adam. D'accord, Adam était le second, il pouvait se plaindre. Mais Julian n'avait-il pas le droit de se plaindre d'avoir était le premier fils ? Plus que les autres fois, ce jour-là, Julian avait vu son frère frappé son père et c'était tout ce qu'il retenu. Ce geste, violant, rebelle. Il avait vu une victime et ce n'était pas Adam sur le coup. Pouvait-on lui reprocher ? C'était il y a 8 ans. Julian venait était à l'université. La pression n'avait jamais été aussi grande, surtout quand on est dans l'une des meilleurs universités des États-Unis d'Amérique. Julian était préoccupé, rarement à la maison. Heureusement que Stanford n'était qu'à 1h d'avion.

Julian était fatigué. Fatigué par le choix d'un gamin de 18 ans. Fatigué de ce qui était en train de se passer actuellement et il n'avait pas la force de se battre. Ce n'était pas quelqu'un de violent, quelqu'un de combatif. Il avait appris à toujours garder la tête haute, peu importe la situation. Maintenant, il comprenait pourquoi son père lui avait appris ça. En quelques sortes. Tout ça était en train de mal tourner et Julian était encore sous le choc. Il avait encore du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Son regard se posa sur Adam qui lui avoua, d'une voix beaucoup plus calme, qu'il croyait le détester. C'était plutôt bon signe, non ? En tout cas, le coeur de Julian s'affola devant la sur-dose de stress. Il devait s'asseoir, respirer.

« - Evidemment. » Lança-t-il sans vraiment de sentiment. Lauren savait où était Adam durant toutes ses années, alors ça, ça semblait encore évident. Il cherchais même plus à prendre en compte quoi que ce soit, en dehors des battements de son coeur et de sa fréquence cardiaques rapides. Trop rapide.

« - Je sais pas. Je sais plus rien. Je sais pas quoi faire là tout de suite. J'étais pas venu pour ça. » Il se releva, légèrement chancelant. « - J'ai besoin d'air. Juste d'air. » Il se tourna vers Adam. « - Le sacrifice que tu as fait, durant toutes ses années... » C'était tellement énorme et c'était aussi une énorme preuve des convictions familials d'Adam. Puis il reprit, « - C'est pas à nous de lui dire. C'est à Pa... » Il s'arrêta, avalant le mot de travers comme si c'était désormais une punition d'avoir un père comme ça. « - C'est à lui de lui dire. De lui faire face. Elle ne mérite pas de vivre un mensonge. Même si ça fait mal. Elle mérite d'être heureuse avec quelqu'un qui voudra la rendre heureuse, pas avec un salaud qui ne fait que semblant. Elle mérite la vérité, Adam. » Il baissa les yeux, avant de dire : « - Je t'aurais aidé à lui péter la gueule, à l'époque. Je pense. » Un léger sourire apparus, il imaginait la situation et c'était assez drôle en fait. C'était sans doute parce qu'il était aussi un poil nerveux, alors il était capable de rire pour un rien. « - T'as un sacré croché du droit, tu sais ça ? »

Adam avait toujours souffert de son absence de relation avec son grand frère, normalement tous était réuni pour que les deux frères soient proches. Ils avaient seulement 2 ans de différences, Adam et Julian auraient dû être proches. Mais l’attitude que leur père avait eu avait mis une distance entre eux dès leur plus jeune âges. Et plus les années avaient passés, plus leur relation s’était dégradé. Et le plus jeune des McNeal en avait souffert, il avait su dès son plus jeune âge ne pas montrer ce qu’il ressentait. Mais son frère lui avait manqué, et s’il était revenu après tant d’année parce que Julian était dans le coma ce n’était pas par hasard. Il aimait son frère plus qu’il ne voulait bien l’avouer, et il avait vu une possible réconciliation. Etre proche de son frère il en avait rêvé, et ça semblait possible depuis son retour. Julian était venu jusque ici pour lui demander d’être son témoin, c’est que quelques parts lui aussi avait envie d’améliorer leur relation. Mais est-ce que c’était vraiment possible avec tout ce que cachait Adam. Il avait un secret en moins sur les épaules mais il restait tout de même le fait qu’il avait couché avec Lissa et c’était probablement le pire de tous pour Julian. Il voyait déjà son monde s’écrouler avec la révélation qu’il venait d’avoir, si Adam lui avouait pour Lissa se serait la fin du monde pour Julian. Et Adam ne voulait pas briser le cœur de son frère, même s’il avait vraiment des sentiments pour Lissa il n’était pas question d’évincer son frère. Julian allait se marier et ça le rendait heureux c’est tout ce qui comptait pour Adam. Et qui ferait qu’il mettrait ses sentiments de côtés.

Adam avait avoué à son frère ne pas être capable d’avouer à leur mère ce que leur père faisait. Il ne pouvait pas briser le cœur de leur mère, et puis dans le principe ce n’était pas à eux de le faire. Julian dit alors : « - Je sais pas. Je sais plus rien. Je sais pas quoi faire là tout de suite. J'étais pas venu pour ça. » Et honnêtement Adam aurait préféré s’en tenir au sujet mariage, même si c’était pour lui un sujet plutôt sensible. Son frère se releva un peu chancelant et ajouta : « - J'ai besoin d'air. Juste d'air. » Adam retint son frère par le bras, il n’avait pas envie de le voir s’écrouler au milieu de son salon. Adam ouvrit la porte fenêtre qui donnait sur un petit balcon. Il s’appuya le long de la rambarde une fois dehors avec Julian. « - Le sacrifice que tu as fait, durant toutes ses années... » Repris Julian. Adam secoua la tête, il n’avait pas envie de reparler de ça. Partir avait été dur mais si c’était à refaire il le referait. Parce que ça avait préservé sa mère pendant 7 ans, elle avait eu 7 ans de bonheur en plus. Parce que leur père trompait leur mère avec des hommes, mais hormis ça il avait toujours bien traité leur mère. Adam répondit : « J’ai fait ce que je pensais être juste… » Et puis ce n’était pas à lui de le dire, il n’aurait jamais dû avoir ce choix-là à faire. Julian lui enleva les mots de la bouche : « - C'est pas à nous de lui dire. C'est à Pa... » Julian se stoppa, comme Adam il avait du mal à dire papa à présent… Julian ajouta : « - C'est à lui de lui dire. De lui faire face. Elle ne mérite pas de vivre un mensonge. Même si ça fait mal. Elle mérite d'être heureuse avec quelqu'un qui voudra la rendre heureuse, pas avec un salaud qui ne fait que semblant. Elle mérite la vérité, Adam. » Adam savait tout ça, mais il avait eu le temps d’y réfléchir de retourner le problème dans tous les sens. De se poser des milliers de questions à ce sujet. Et la même conclusion revenait toujours c’était les histoires de ses parents pas les siennes et il ne devait pas s’en mêler. Il avait fait l’erreur de vouloir confronter son père et il avait vu où ça l’avait mené. Adam répondit à son frère : « Je suis d’accord avec toi elle ne mérite pas ça. Si je suis parti c’est uniquement parce que je ne me sentais pas capable de la regarder dans les yeux en sachant ce que j’avais vu… Mais il ne lui avouera jamais... » Adam ne pouvait faire comme si de rien n’était, il avait préféré partir. Ça avait été difficile, il ne l’avait pas fait de gaité de cœur. Il s’était retrouvé tout seul à New York, avec pour seul contact avec sa famille Lauren parce qu’elle avait toujours été la seule à être là pour lui. Et surtout parce qu’elle avait été la seule à voir autre chose qu’une simple crise à son départ.

Julian lâcha finalement dans un sourire : « - Je t'aurais aidé à lui péter la gueule, à l'époque. Je pense. » Adam lui donna un petit coup d’épaule taquin et lui répondit : « Arrête on sait tous les deux que tu ne sais pas te battre ! » Adam le taquinait, Julian n’avait jamais été un franc bagarreur à la différence d’Adam qui partait au quart de tour. La preuve encore aujourd’hui, il avait fait un trou dans son mur en frappant dedans de colère. C’était ça où la tête de son frère, et il n’avait aucune envie de frapper sur son frère. Julian dit : « - T'as un sacré croché du droit, tu sais ça ? » Adam posa les yeux sur sa main, elle avait un peu bleui et avait quelques égratignures. Il essaya de bouger les doigts, c’était un peu douloureux mais elle ne semblait pas cassée. Il répondit à son frère : « Mouai… Je suis surtout un crétin qui s’est démoli la main si tu veux mon avis. » Sous le coup de la colère il n’avait pas réfléchit mais maintenant il se sentait bien con d’avoir fait ça. Il avait mal à la main et il allait devoir réparer le mur de son salon. Adam donna une tape sur l’épaule de son frère et dit : « Bon j’ai une bouteille de champagne au frais ça te dit ? On a un mariage à fêter ! » Adam adressa un sourire à son frère, ils feraient bien tous les deux de s’axer sur le plus important : Le mariage de Julian. Son grand frère ne devrait penser qu’à ça, c’était son bonheur avant les vieilles histoires de famille. Il ajouta : « En plus j’ai des nouvelles pâtisserie qui n’attendent qu’à être goûté. Tu me diras ce que tu en penses. »

Julian se souvient d'une fois, petit, où il jouait au ballon avec son frère. Il devait avoir quatre ans, ou quelque chose comme ça. Ce souvenir était comme un rêve, légèrement flouté par le manque de mémoire et tellement vague parfois qu'il semble inexistant. C'était tout simple comme jeu : il se faisait passer la balle, parfois couraient, parfois se la lancer dessus pour toucher l'autre... Rien de bien extraordinaire. Julian se demandait parfois à quel moment ce lien entre eux avait cessé d'exister. Avec seulement deux ans d'écart ils auraient pu être plus proche que n'importe qui. Les deux uniques fils. Les deux plus jeunes. Mais au final, ils en étaient à être plus séparés que n'importe qui. Le même sang coulait dans leurs veines et pourtant, ils n'arrivaient pas à retrouver ce lien inconscient de la fraternité. Lorsque Julian s'était rendu compte, au fil des ans, de cette envie de vouloir retrouver son frère, il s'était aussi rendu compte que les choses n'allaient pas être facile. Rien ne les rapprocher. Même s'ils étaient frères, rien ne garantissaient qu'aujourd'hui ils allaient s'entendre. Leurs caractères étaient différents. Leurs façons d'être, leurs mode de vie... tout était différent. Et si le nom de Mcneal n'était pas là, rien ne pouvait les rapprocher. Maintenant, avec du recul, Julian se rendait compte que c'était leur père qui était responsable de cette distance. Oh la famille... Julian se sentait tellement trahis. Il se sentait tellement mal que même son coeur avait du mal à supporter ce qu'il était en train d'apprendre. Son père était un mensonge, du début à la fin. Cette image, ce respect qu'il avait pour l'homme qui l'avait guidé tout au long de sa vie, disparaissait à chaque fois qu'une seconde s'effaçait. Oh qu'il avait mal. Il avait mal pour sa mère, mais il avait mal pour Adam. Autant il était en colère, mais ce qui s'est passé avant ne pouvait pas changer aujourd'hui. Adam s'était éloigné de sa propre famille à cause de ça. Il s'était retrouvé seul à cause de ça. Et Julian avait du mal à accepter cette situation. Il s'en était toujours voulu du départ d'Adam. Il s'était senti responsable pour son frère, mais maintenant, il savait que la raison était plus grande, plus horrible, plus imposante.

Plus que mentalement, c'était physiquement que Julian en prenait un coup. Il n'était pas très costaud, encore moins bagarreur. Quelque part la situation dévoilait sa fragilité. Ce n'était pas pour rien que durant toutes ses années il tenait d'être le meilleur, intellectuellement. Il voulait être fort, quelque part. Adam se leva pour l'aider à tenir, ouvrant d'ailleurs l'entrée du balcon. Une fois dehors, Julian respira de grande bouffé. Voilà qui lui faisait du bien. De l'air dans ses poumons. De quoi lui rappeler qu'il était encore en vie.

« - Je sais. » Il comprenait, mais il avait du mal quand même. Sachant que les choses auraient pu être différente si Adam s'était tourné vers quelqu'un ce soir-là. Il ne pouvait s'empêcher les différentes possibilités, les différents scénarios et ça le torturait. Il aurait aimé être un soutien pour son frère. La situation était difficile, Adam avait dû garder le secret pendant 7 ans. Il avait eu le temps d'y réfléchir, d'y penser à plusieurs reprises. Adam n'avait pas tort d'ailleurs, leur père n'allait jamais rien dire. Il aimait sans doute trop cette petite vie bien tranquille. « - Je peux peut-être aller lui parler. Le convaincre d'avouer. » Il baissa les yeux, regardant la rue en bas. Il parlait lentement, sans vraiment savoir comment les choses allaient se passer. Il savait juste qu'il ne pouvait pas laisser sa mère dans cette situation. Il ne pensait qu'à elle. Elle méritait tellement mieux... Tellement.

Julian tenta tout de même de se calmer, de reprendre le contrôle sur ses émotions et de penser à autre chose. Il était venu pour parler de son mariage, pas pour ça. Peut-être qu'au fond, leurs différences pouvaient les rapprocher. Quelque part, il espérait que les choses continueraient à s'améliorer entre eux. Il ne voulait pas mentir à son frère. Ni lui cacher ce qu'il ressentait. Il voulait faire les choses biens. Il voulait être honnête.

« - Pose de la glace dessus, ou un morceau de steak. Ça te fera déjà un peu moins mal. » Il senti alors la tape d'Adam sur son épaule. Un mariage à fêter... l'unique penser de Lissa lui réchauffer le coeur. Un sourire niais apparu sur son visage, alors qu'il croisa le regarde d'Adam. L'espace d'un instant, il senti que les choses étaient d'un coup bien mieux entre eux. Oui. Le sourire d'Adam, le sien... Il ne pouvait nier que ça lui faisait du bien. « - Je suis partant pour le verre. » Il se retourna, pour suivre Adam à l'intérieur. « - D'ailleurs, toi qui a vu Lissa une fois chez Lauren, qu'est-ce que tu en penses ? »

Adam avait toujours eu cette faculté de se détacher de toutes les situations aussi dures soit elle à vivre. Il avait cet avantage de tout rationalisé, et il restait un éternel optimiste du coup il avait trouvé le bon côté des choses en prenant la décision de partir loin de sa famille. Sa mère ne saurait rien, elle continuerait à être heureuse, ses sœurs et son frère pareils. Vivre seul ça ne l’avait jamais effrayé même si partir avait été le choix plus difficile qu’il n’ait jamais eu à faire. Mais il s’en était sorti, plutôt bien. Il ne s’était battu que pour sa mère, parce qu’il refusait qu’un jour les flics débarquent chez eux pour lui annoncer qu’il était mort d’une overdose dans une rue pourrie de NY. Il s’était donc battu ça n’avait pas toujours été facile mais il y était parvenu. Il avait fait pas mal de petit job jusqu’à ce que son école de pâtisserie lui propose une bourse complète. Il avait vu en lui un jeune prodige de la pâtisserie, ils ne s’étaient pas vraiment trompés finalement. Adam n’avait rien à envier au plus grand, il était chef pâtissier dans une des plus grandes chaines d’Hôtel de Luxe du monde et il avait seulement 25 ans. Il avait été champion du monde déjà une fois, il avait simplement trouvé sa voix. Il aurait pu faire tellement d’autre chose, exploiter son QI de 140 pour faire de grande étude. Devenir médecin ou ingénieur en aéronautique mais c’est la pâtisserie qu’il avait choisi. C’était sa façon à lui de rester proche de sa mère et de continuer à faire quelques choses qu’il aimait faire avec elle. Adam aurait dû se sentir soulager maintenant que son secret était révélé au grand jour et pourtant c’était loin d’être le cas. Il aurait aimé épargner ça à son frère.

« - Je sais. » avait répondu Julian au fait qu’Adam pensait avoir fait ce qui était juste en gardant ce monstrueux secret pour lui. Le problème d’Adam n’était même pas que son père sorte avec des hommes, son problème c’était qu’il trompait sa mère depuis des années. Homme ou femme c’était du pareil au même aux yeux de notre jeune McNeal. Son père aurait aussi bien pu se taper le furet du bois joli qu’il trouverait ça tout autant inadmissible. Derrière son image de père et de mari modèle se cachait l’image immonde de l’adultère. Julian lui dit alors : « - Je peux peut-être aller lui parler. Le convaincre d'avouer. » Adam posa son regard sur son grand frère et répondit : « Si tu veux… Mais moi je m’y risquerai pas. » Ne vous m’éprenez pas Adam n’avait pas peur de son père. Dit comme ça on pourrait le croire mais c’était loin d’être le cas. Il avait plutôt peur de ce qu’il serait capable de lui faire, frapper sur son père il l’aurait fait si Julian à l’époque ne l’avait pas arrêté. La colère contre lui n’était pas redescendue, et encore aujourd’hui Adam n’était pas sûr de pouvoir se contenir face à cet homme. Sauf qu’il n’avait plus 18 ans, il avait gagné en force et probablement que son père avait pris un bon coup de vieux. C’était simplement une mauvaise idée de mettre dans la même pièce le patriarche et le cadet des McNeal. C’était prendre le risque de se retrouver dans un bain de sang.

Adam bougea un peu ses doigts alors que son frère lui conseillait : « - Pose de la glace dessus, ou un morceau de steak. Ça te fera déjà un peu moins mal. » Ad’ sourit et secoua la tête tout en bougeant un peu sa main. C’était douloureux mais il allait s’en remettre inutile de mettre de la glace ou quelques choses comme ça. C’était un simple hématome et puis après tout il n’avait qu’à pas frapper dans les murs. C’était quelques choses dont il était spécialiste, plus jeune il s’était plusieurs fois casser la main parce qu’il avait tapé dans un mur. Il avait toujours eu du mal à calmer ses excès de violence. Se canaliser ça avait toujours été son plus gros problème, encore aujourd’hui il ne tenait jamais en place. Il avait finalement appris il y a quelques années que ça allait de pair avec le fait d’être surdoué. Il répondit finalement à son frère : « Je vais survivre t’inquiète. » Il lui adressa un simple sourire, mais ça voulait dire beaucoup pour les deux frères qui n’avaient pas pour habitude de s’entendre aussi bien. « - Je suis partant pour le verre. » Lui dit Julian. Ad se dirigea dans la cuisine pour sortir la bouteille de champagne du frigo. Il sortit deux coupes et tendit la bouteille à son frère pour qu’il l’ouvre. Il attrapa une des grilles de pâtisserie qu’il avait faite dans la journée et la posa sur le bar devant son frère. « Sers-toi » C’était des saveurs nouvelles, il y en avait à la rose, à la framboise, mais aussi à la barbe à papa et à la pomme d’amour. Bref il testait ses expériences sur son frère. Celui-ci lui demanda alors : « - D'ailleurs, toi qui a vu Lissa une fois chez Lauren, qu'est-ce que tu en penses ? » Heureusement qu’Adam était de dos parce que son visage se décomposa, parler de Lissa allait être très difficile. Faire comme ci il ne la connaissait pas c’était compliqué. Pourtant il allait devoir faire un effort, son frère ne devait absolument pas ressentir le malaise qu’il pouvait y avoir pour Adam. Il se retourna finalement et adressa un mince sourire à son frère et répondit : « Elle a l’air cool… Mais t’sais je l’ai vu qu’une fois alors je ne peux pas trop juger. » C’était une bonne réponse non ? Ca coupait cours à la discussion sans que Julian puisse se douter de quoi que ce soit.

Qu'est-ce qui était le plus choquant ? Que son père soit homosexuel et qu'il est caché ça toute sa vie ? Qu'il trompait ouvertement sa femme, tout en gardant le secret ? Que ce qu'il y avait de plus beau pour Julian ne soit rien de plus qu'un mensonge ? Tout. C'était tout. C'était difficile d'accepter autant en une journée. Julian avait du mal à croire ce qui était en train de lui arriver. Il avait du mal à croire que tout ceci était possible. Que ça soit vrai et pourtant, il savait. Il savait que c'était loin d'être un mensonge pourri mis en place juste pour justifier le départ d'Adam. Qui que ce soit le corbeau, Julian allait trouver un moyen de faire payer à cette personne le mal qui venait de faire naitre. Mais, une toute partie, caché au plus profond de lui, se disait que c'était une bonne chose que tout soit à jour maintenant. Il aurait juste préférait que ça arrive à l'époque, quand il passait du temps à la maison, quand il venait voir si tout allait bien et que sa mère n'était pas aussi seule qu'aujourd'hui. Ça le torturait de savoir que ce en quoi il avait toujours cru n'était rien. Absolument rien. Et si ça n'existait pas, le grand amour ? Et si c'était qu'une farce, comme celle de ces parents ? Non, non il ne devait pas croire en ça. Non, il devait se calmer. Ne pas y penser tout de suite. C'était tellement douloureux... Mais Julian ne pouvait pas rester là, sans rien faire. Alors il proposa à Adam que lui, il irait parler à leurs pères. Il était prêt à faire tout ce qui était possible pour que les choses s'arrangent et pour éloigner cet enfoiré de sa vie. De leurs vies. Il ne savait pas comment les choses allaient se dérouler, mais il était prêt. Il voulait affronter la chose, en face.

Sur cette discutions, Julian et Adam se calmèrent, l'un et l'autre. Julian pouvait remarquer la main d'Adam et lui conseilla même de poser de la glace dessus, si ça lui faisait vraiment mal. Adam avoua que ça irait. C'était sans doute la preuve qu'ils étaient frère malgré tout. Qu'ils tenaient l'un à l'autre malgré tout. Ils essayaient de ne pas se blesser, de prendre soin l'un de l'autre. Julian le savait, il y avait une chance qu'un jour, entre eux, il n'y ai plus de problèmes et ça lui réchauffait tellement le coeur. Il se retrouva alors dans la cuisine, ouvrant la bouteille de champagne. Il était là pour fêter ses futur fiançailles avec Lissa. Adam allait être son témoin, avec Hendrix. C'était très important pour lui. Et si pendant cinq minutes il pouvait oublier ce qui venait de passer, ça lui ferait du bien. Il versa la boisson dans les verres alors qu'Adam avait sortie des pâtisseries. Les yeux de Julian brillèrent comme un enfant. Ça avait l'air si bon ! Il pris un gâteau qui visiblement avait le goût de... « - Barbe à Papa ? C'est excellent. » Il tendit le verre à son frère, tout en demandant ce qu'il pensait de Lissa.

« - Tu vas l'adorer. Elle est extraordinaire. J'ai de la chance de l'avoir. » Il le pensait vraiment. Lissa était fabuleuse, elle s'entendrait plus que bien avec Adam. Le reste de la journée se déroula lentement, les deux frères discutant encore un moment, avant que Julian n'embarque quelques pâtisseries et qu'il quitta l'endroit. Lui et Adam rediscutèrent de tout ça, une fois que Julian allait chez eux, là où ils avaient grandi. Mais il y avait encore tellement à faire, tellement à penser...