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 Williams, I hardly knew ya * Lily

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Williams, I hardly knew ya                                         * Lily Empty
MessageSujet: Williams, I hardly knew ya * Lily   Williams, I hardly knew ya                                         * Lily EmptyJeu 7 Nov 2013 - 16:17

“Bea, il faut que je te dise un truc.”

« Yay! Je vais enfin savoir c’est quoi un plan cul! »

Ce petit vestige de sa première rencontre avec Leah n'allait définitivement pas quitter son toit de si tôt....

“BEA! Je t’ai déjà dit d’oublier ce mot là. C’est du vaudou, ça va attirer les mauvais esprits! Non, en fait… tu sais, tes bonbons d’Halloween ? Et bien, hier soir…. Je les ai tous mangés. Il n’en reste aucun. Désolé. ”

Pendant un long moment, son petit visage demeura figé, alors qu’elle encaissait l’annonce ainsi que ses implications. Puis, petit à petit, son inexpression craqua, laissant place à une furie émotionnelle hors de tout contrôle. Comme si son visage ne savait pas comment exprimé toute l’ampleur de l’outrage qu’elle ressentait.

Priceless.

« Mais papa! Pourquoi ?? C’était mes bonbons! Tu n’étais même pas déguisé! Tu n’avais PAS LE DROIT! »

Sa figure était maintenant cramoisie, et elle ne parvenait pas à retenir des larmes de trahison, de frustration et de sincère tristesse. Il soupçonnait même qu’elle puisse littéralement exploser dans les secondes à venir. Il s’empressa donc de désamorcer sa petite dynamite.

“Mais non, du calme, du calme, je plaisantais. Tu sais bien que je n’aime pas les bonbons. Regarde, ils sont encore bien à l’abri dans l’armoire.”

Tenaillée par le doute, elle prit la peine d’aller vérifier avant de répondre.

« Mais pourquoi t’as dit que tu les avais mangé ? Tu m’a fais de la peine!»

“Blâme  Jimmy Kimmel. Allez, c’est l’heure d’aller au lit maintenant!”

« Demain, je vais manger tous tes biscuits…»

“Si tu fais ça, je vais tout colorier tes pouliches pendant que tu seras à l’école. Allez, au dodo, jeune fille! »

*****

Appuyé contre le cadre de porte, il la regarda s’endormir, paisiblement, serrant contre elle une peluche de licorne. Un cadeau de sa mère. C’était probablement l’une des rares occasions qui faisait encore naître chez lui un sourire spontané et sincère. Il ne se lassait jamais de la regarder ainsi quitter ce monde, l’espace d’une nuit.

Il referma tout doucement la porte, avant de regagner la cuisine, sans bruit, sans but. Le soir venu, il n’était pas rare de le voir sombrer dans une puissante apathie, où chaque geste, chaque idée même d’action, lui semblait d’une vacuité insupportable.

Pour ce qu’il en savait, il pouvait bien s’agir de la dernière Halloween qu’il célèbrerait en compagnie de sa fille. Un mauvais coup du hasard, voilà tout ce que cela prenait pour anéantir, ou créer, un univers entier…

Quelle chaîne de télé pourrait lui rendre cette réalité tolérable ?

Il se versa une coupe de vin rouge et regagna le salon, poussant du pied quelques oreillers encore en vadrouille, gracieuseté sa gamine de 7 ans. Une autre nuit où il ne parviendrait pas à trouver le sommeil. Elle ne lui avait pas laissé de licorne, à lui.

Il contempla mélancoliquement son profil sur quelques clichés, rassemblés dans une petite, mais ô combien chérie, boîte de carton.  Son visage rond, souriant. Ses prunelles étincelantes de bonheur. D’amour. Son long cou délicat, mis en élégante évidence par ses cheveux auburn momentanément teint en noir remontés queue de cheval. Une beauté simple et puissante. Et disparue à jamais.

Comme à chaque fois où il refermait la boîte, il ne sut dire si dix minutes, dix heures ou dix années venaient de s’écouler. Il savait simplement que ça n’avait pas duré suffisamment longtemps.

*****

Il pleuvait. Pas torrentiellement, ni assez pour boire debout. Juste une pluie commune. Quelconque. Anonyme. Ce qui n’empêchait pas les Dropkick Murphys de s’époumoner dans ses oreilles.

Fer 4 en main, il s’était installé confortablement au milieu de la rue, avec une trentaine de balles autour de lui. Juste sur la ligne blanche. Malgré le temps sombre et l’absence de lune, l’inexistence de courbes ou de dénivellation importante sur Presidente Drive lui assurait une certaine sécurité. Et puis, à cette heure, un mardi soir, les chauffeurs ne se bousculaient pas aux portes.

Il aimait l’impact d’un fer 4. C’était puissant. Ça se réverbérait jusque dans ses coudes. Surtout contre le bitume.

Une voiture le klaxonna en s’écartant sur le bas côté pour éviter de le percuter. Il ne bougea pas d’un pouce. Il leva la main en guise de remerciement, avant de reprendre position. Il commençait à être trempé. Il sentait sa chemise s’imbiber, alors que son manteau finissait par céder face aux implacables gouttelettes. Mais il avait besoin de ce petit moment Fight Club. Ce petit moment de n’importe quoi. Pour l’aider dans sa lutte contre l’absence de sens.

Éventuellement, l’une de ses balles ricocha contre un lampadaire et alla terminer sa course contre le pare-brise arrière de l’audi de son huitième voisin. Il eut un bref moment durant lequel il considéra récupérer son portefeuille et laisser quelques billets dans la boîte aux lettres. Avant de se dire qu’il aurait amplement le temps de régler ça demain.

Si demain il y avait.

Sourire résigné aux lèvres, il s’aligna sur la devanture vitrée de son cinquième voisin dans l’autre direction.

Comme quoi il n’y avait pas que le hasard qui pouvait arbitrairement détruire du beau.

« Screw you, bitch… Hurroo. »


Dernière édition par Keith A. Williams le Jeu 12 Juin 2014 - 18:48, édité 3 fois
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Williams, I hardly knew ya                                         * Lily Empty
MessageSujet: Re: Williams, I hardly knew ya * Lily   Williams, I hardly knew ya                                         * Lily EmptyLun 3 Fév 2014 - 19:48


Une dernière balle. C'était tout ce qu'il lui restait à envoyer en pleine gueule de la vie. Après... et bien il continuerait à lui sourire avec hypocrisie. Et elle le lui rendrait. Comme si de rien n'était. Bien sûr.

Heureusement pour un peu tout le monde, ses coups perdaient en puissance et en précision. Le pauvre fer 4 avait développé une inquiétante courbure suite à ses impacts répétés contre la rue, beaucoup plus vindicative que les allées verdoyantes d'un dix-huit trous. Et il y avait aussi cette curieuse bouteille de whiskey qui ne se vidait pas vraiment, puisqu'ayant mépris le bouchon pour une balle de golf, il l'avait envoyé valsé sur le trottoir, quatre rues plus loin. Depuis, c'était un peu la course entre lui et les nuages, à savoir s'il parviendrait à la vider avant qu'ils ne parviennent à la faire déborder. Dans le processus, tenir compte de sa consommation constituait une pure fantaisie de l'esprit et donc, un effort qu'il s'évitait.

Il plia donc les genoux, dans une posture très approximative, avant de s'élancer, pour une dernière fois. Le chant du cygne de sa révolte. Le coup de canon de sa capitulation.

Bine évidemment, elle partit tout croche. Au lieu de la trajectoire hyperbolique parfaite, avec sa belle et lente ascension, elle partit comme une flèche, même pas à un mètre du sol. Son bâton se brisa. Tout comme son dos, lui semblait-il. Pourtant, il ne détourna pas le regard de son projectile, bien que son décollage ait été des plus chancelants.

Lorsque l'on ne sait plus à quoi s'accrocher, on s'accroche à n'importe quoi, et tout devient une allégorie de ce que l'on souhaite y voir.

Sa balle alla percuter de plein fouet un magnifique border collie, le fauchant dans sa petite escapade nocturne dans un brusque glapissement aussi surpris que douloureux.

" You got to be fucking kidding me..."

Il adorait les border collie.

*****

La suite des évènements s'était précipitée. Complètement anéanti par son geste, il s'était élancé aux côtés de l'innocente bête. Elle ne bougeait pas vraiment, mais elle respirait. Et elle chignait un peu, aussi. Son premier réflexe fut de la prendre dans ses bras et de l'emmener à l'hôpital. Avant de réaliser que de se rendre à l'hôpital à pied avec un chien d'une vingtaine de kilos dans les bras constituerait un sacré footing.

Il entreprit donc de le mettre dans le coffre de sa voiture. Avant de réaliser qu'il était probablement en état d'ébriété, et qu'il avait déjà un historique suffisamment tragique avec les voiture.

Il installa donc la pauvre bête (qui n'appréciait manifestement pas se faire déplacer) dans la petite voiturette à Béatrice qu'il installa à l'arrière de son vélo, et il fonça vers l'hôpital... avant de réaliser que les hôpitaux n'embauchaient pas vraiment de vétérinaires d'urgence. Ni de vétérinaire tout court. Et interdisait l'admission à quelque 99% des animaux.

Ne possédant pas lui-même d'animal de compagnie (mis à part le hamster ankylosé qui actionnait son cerveau), il mis le cap sur un refuge, devant lequel il se rappelait avoir passé. Il devrait bien y avoir quelqu'un qui pourrait l'aider!

Ce n'est malheureusement qu'une fois rendu sur les lieux qu'il réalisa que, dans la nuit des mardis, alors qu'il n'y a plus guère de voitures qui circulent sur Presidente Drive, il n'y a pas, non plus, d'employés aux refuges pour animaux.

Heureusement, il mit fin à sa difficile séquence d'idées infructueuses. Sortant son téléphone, il googla frénétiquement le nom du refuge, y trouva leur site web sur lequel il parcourut la liste des employés et lança des recherches pour trouver le numéro de téléphone de n'importe quel nom y figurant.

Heureusement, à défaut de s'occuper convenablement de l'humanité, les dieux veillaient sur les border collies.

" Oui, mademoichelle Miller ? Ichi Keith Williams. Je chuis vraiment désolé de vous déranger aussi tardivement dans la nuit... Vraiment vraiment désolé. Mais, hm... il y a un chien qui ch'est fait frapper chuste devant votre refuge. Il est entendu sur le côté. Il rechpire encore, mais il ne bouche plus.  Je ne chais pas trop quoi faire... Oh, merchi, mille merchis! Vous êtes un anche déchendue du ciel, brave fille!"

Ce satané air glacial des nuits de Huntington lui avait tellement gelé le visage que son élocution ressemblait à celle d'un homme qui venait de s'enfiler 32 onces de Bushmill's... À moins que ça ne soit le fait de s'enfiler 32 onces de Bushmill's qui lui donnait l'élocution d'un saharien en safari dans l'arctique ?

" Chiens-bon, Chonny, chu va chen chortir! Oh, Chonny... Promiche me your danching days aren't chgone..."
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