Les arbres dansaient dans la pénombre. Marchant calmement et d'un pas sûr, Aleksey se dirigeait vers une source de lumière inconnue. L'arme prête à servir, il se colla à un arbre, dos à celui-ci. Il devait se montrer extrêmement prudent. Il aperçut plusieurs de ses collèges faire de même, plus loin. C'était lui qui menait la mission, à lui de montrer le chemin. C'était évident. Depuis quelque temps, c'était ainsi. C'était le plus vieux, le plus expérimenté et celui qui avait le plus à donner aux nouveaux. Lançant un coup d'oeil, il avança de nouveau jusqu'à un autre point, de nouveau dos à un arbre. Le silence était total dans la forêt. Il fallait faire attention au bruit des pas sur les feuilles mortes et les brins d'arbres. Il fallait faire attention à tout. Plus Aleksey se rapprochait, plus il pouvait sentir la chaleur émanant d'un feu. Il pouvait désormais entendre la voix d'une personne, puis d'une seconde. A en juger par les ombres, ils étaient deux. Mais un troisième se tenait debout, plus loin. La mission était simple. Neutraliser et rapporter avec eux les armes explosives que ces habitants créaient avec un système D. Le coup était prévu pour dans deux jours, dans le nord du pays. Alek avait été prévenu alors qu'il bossait à la boite. Il avait attrapé les des membres et après un long avait réussi à le faire parler. Aleksey fit signe à ses agents de se tenir prêt. Le moindre faux pas pouvait faire exploser les préparatifs des terroristes. Les agents en place, l'un d'entre neutralisa discrètement le troisième terroriste debout. Les deux autres ne remarquèrent sa disparition qu'au bout d'une minute. Jusqu'à ce qu'Alek se faufile derrière l'un d'entre eux, l'arme collée à la tête de celui-ci.

« - Recule ! » Le second regarda un moment la pile d'explosif, puis Aleksey tout en levant les bras en l'air. « - On moindre faux pas, mes hommes te tirent dessus. Recule ! » Il hésita un comment quand trois agents du FBI apparurent autour d'eux. Il recula alors, puis rapidement sortie une arme et tira sur Aleksey, mais avant qu'il ne fasse plus, les autres agents lui tirèrent dessus. Étrangement, même une balle au bras, Aleksey de bougea pas. Du moins, pas jusqu'à ce qu'on prenne le type devant lui et qu'on l'enferme à l'arrière du camion.

« - Vous allez bien, Monsieur ? » Aleksey leva les yeux, alors qu’il avait sorti un couteau suisse. « - T’inquiète p’tit, ce n’est pas nouveau pour moi. » Il grimaça, mordit dans sa veste et à l’aide du couteau fouina dans ses artères pour sortir la balle. Il arracha un bout de tissu pour éviter le saignement et repris la route. Arrivait en centre-ville, on lui mit un plâtre. Il avait trop attendu avant d’aller à l’hôpital du coup, son épaule en avait souffert. Mais rien de très grave. Il prit ensuite l’avion pour rentrer chez lui, une semaine plus tard, il avait un nouveau rendez à l’hôpital pour vérifier qu’il n’y avait pas d’infection et que son épaule allait mieux. On lui donna une ordonnance, pour la douleur. Il remercia son médecin avant d’aller se chercher un café, au fond du couloir. Sauf que le café n’avait pas l’air de vouloir venir là tout de suite.


« - Non, c’est une blague. » De son bras droit, Aleksey frappa une fois contre la machine puis deux avant qu’une infirmière le regarde d’un mauvais œil. « - Quoi ? A moins que vous me rameniez un verre, je ne vois pas comment faire. » Il se tourna vers la machine : « - Voleur de fric. » Il frappa une nouvelle fois avant de se rendre compte que quelqu’un de familier le regardait d’un peu plus loin. Il voyait le reflet d’Emma sur la machine, derrière, légèrement flouté. Mais il l’avait reconnu, comme une évidence. Alors il se retourna pour se rendre compte qu’il avait raison. C’était elle. Juste derrière. Là, il ne savait pas pourquoi, il se sentait légèrement honteux. Frapper une machine dans un hôpital, mais quelle idée.

« - Emma ! Comment ça va… ? » Il lui offrit un sourire avant de reprendre. « - ça… ça fait longtemps que tu es là ? » Histoire de savoir si ça fait un moment qu’il se ridiculise ou pas. Vous voyez le genre.

Emma était revenue depuis quelques mois maintenant et elle s’était installé dans sa routine. Si avant elle détestait la routine autant aujourd’hui elle l’appréciait. Elle avait sa maison, sa fille allait à l’école, elle bossait à l’hôpital. C’était routinier mais tellement sécurisant, c’est exactement ce qu’elle avait besoin c’est dernier temps. Se sentir en sécurité, et puis sa fille grandirait plus sereinement ici qu’en Afrique. C’était un retour aux sources qui lui faisait un bien fou, elle avait renoué avec ses sœurs, même avec Marissa ça semblait aller mieux entre elles d’eux. Bref une autre journée avait donc commencé et Emma s’était levée vers 6h comme tous les matins. Elle avait pris son petit déjeuner, s’était douché pendant que sa fille dormait encore puis c’était ensuite occupé de la petite. Elle l’avait levé avec toute la douceur qu’une mère pouvait avoir pour son enfant, puis lui avait donné un biberon en guise de petit déjeuner. Elle l’avait ensuite habillé et il était temps de partir. Lilou n’avait pas encore l’âge d’aller à l’école mais Emma avait trouvé une place en crèche l’avantage c’était que là-bas les puéricultrices lui parlaient anglais. La petit commençait donc à être bilingue puisqu’Emma lui parlait en français.
 
Emma avait ensuite pris la direction de l’hôpital, elle circulait encore en vélo mais elle était sur le point de s’acheter une voiture pour que ses déplacements soient plus pratiques. Elle arriva donc en 10 bonne minute à l’hôpital, elle s’engouffra dans l’entrée du grand hôpital. Elle saluait sur son passage tous ses collègues. Elle était du genre à s’entendre avec tout le monde et en général le courant passait bien avec les infirmières. Elle avait d’ailleurs postulé dernièrement pour le poste de chef du service pédiatrique. Elle était soutenu par pas mal de personne et avait bon espoir d’obtenir le poste. Elle entra dans la salle des médecins, posa dans son casier toute ses affaires dont elle n’avait pas besoin pour la journée. Elle enfila sa blouse blanche et passa son stéthoscope autour de son cou. Et c’était partit pour une journée de boulot. Elle alla à l'accueil des urgences pédiatrique et attrapa un premier dossier. Un petit garçon tombé d’un arbre qui s’était blessé au bras. C’était rien de très grave il avait une petite fracture. Emma s’occupa analyser la radio, de rassurer le petit bonhomme puis de lui faire un jolie plâtre en résine bleu. Toute la journée elle avait eu que des cas pas très grave, elle n’avait eu aucune grosse urgence.E t même ci les journées semblaient plus longues quand elle s’occupait de petit bobo elle préférait ça. Après tout elle ne souhaitait à aucun enfant d’avoir un grave accident pour qu’elle puisse avoir une grosse urgence. Il était 17h quand elle décida de se prendre une petite pause café, elle n’avait pas arrêté de toute la journée. Même s’il n’y avait pas eu d’accident grave, il y avait eu beaucoup de monde au urgence. Elle profita d’un petit moment de mou et de cas dont les infirmières pouvaient s’occuper. 
 
Elle marchait les mains dans les poches de sa blouses vers la machine à café, un sourire s’afficha sur ses lèvres quand elle vit l’homme qui se trouvait devant. C’était Alek, et il était le premier homme qui lui plaisait vraiment depuis la mort de son mari. Peu être sans doute parce qu’elle sentait que lui aussi il avait souffert. « - Voleur de fric. » l’entendit elle dire avant de le voir donner un coup dans la machine à café. Elle sourit amusé, la machine faisait encore des siennes. Emma avait fini par trouver la technique pour ne pas se faire avaler toute ses pièces jusqu’à ce que la machine daigne lui servir un café. Elle marcha jusqu’à lui contente de le voir, il se retourna alors et elle lui adressa un sourire amusé. « - Emma ! Comment ça va… ? » lui demanda Alek. Elle n’avait pas manqué de remarqué sa petite tête honteuse après s’être fait prendre en train de taper sur une la machine. « Je vais très bien… Et toi ?  » Alors repris alors la parole et lui demanda : « - ça… ça fait longtemps que tu es là ? » Emma laissa échappé un petit rire. Elle était là depuis assez longtemps pour l’avoir vu maltraiter cette pauvre machine et elle n’allait pas manquer de ce moquer un peu de lui. Elle lui lança un regard malicieux et répondit : « Assez pour te voir maltraité ma machine à café ! » Elle s’approcha alors de la machine et donna un petit coup de pied en bas à gauche sur un point bien précis. Et miracle un gobelet tomba et le liquide noir/marron coula. Elle afficha un sourire triomphant s’appuyant sur la machine bras croisé sur sa poitrine. Elle dit : « C’est une question de technique. » Une fois le gobelet rempli elle tendit le café à Alek et enfonça une pièce dans la fente à son tour. Elle avait de la chance ce coup ci, le gobelet tomba tout de suite. Emma ne manqua pas de remarquer le bandage sur le bras d’Alex elle fronça légèrement les sourcils inquiètes. « Qu’est ce qu’il t’es arrivé ? »

Bon, d'accord. Ce n'était pas parce qu'il venait de perdre un peu d'argent qu'il devait se déchainer comme un attardé mental sur cette pauvre machine à café. C'est juste que parfois, le café c'était la seule pause dans le brouillon cosmique de sa vie. Il fallait être honnête, depuis quelques années sa vie était passé d'un rythme normale à une vie de méga-actif aux amphet'. Il ne prenait pas de pilule, mais à tous les coups un jour il craquerait. C'est dingue la façon à laquelle il avait perdu le sommeil, la façon avec laquelle il s'était rué sur la boite de nuit la plus improbable de la ville pour la racheté et la façon dont il n'avait pas réfléchi à deux fois avant d'aider le FBI une seconde fois. C'était comme si Alek ne voulait plus respirer. Qu'il ne voulait plus avoir de temps libre. Qu'il voulait être constamment et continuellement occupé. Sans doute parce qu'il savait que si jamais il s'arrêtait, il pensait à elle et ça lui ferait du mal. Il faisait partie de cette catégorie de personne qui, pour ne pas souffrir, se tourne sur le travail. Il faisait tout pour éviter de se confronter à lui-même et pour éviter de s'entendre penser. C'était sans doute pour ça aussi, qu'il avait tant besoin de café. Pour pouvoir se remettre d'attaque et faire quelque chose. Parce qu'entre cette machine et le café le plus proche, il devrait marcher. Et la marche était connue pour être face à face avec ses pensées. Ce qu'il voulait absolument éviter. Alors on ne pouvait pas lui en vouloir d'essayer à la fois de récupère son argent et son café.

Maintenant, en apercevant Emma derrière lui, il devait l'avouer qu'il se sentait bête. Un peu comme si on l'avait pris sur le fait accompli et qu'il avait trois ans. Il devait l'avouer, la voire était une bonne chose, même si ce n'était pas forcément un truc de prévu à la base. C'était Emma. Il y avait quelque chez elle qui attirait Aleksey d'une façon peu commune. Il l'aimait bien. Bien dans le sens où tout au fond de lui il savait qu'il pouvait imaginer un futur, mais il éviter d'aller si loin. Emma lui donnait l'impression qu'il n'était pas seul dans ce monde si vaste. Qu'il y avait des personnes qui comprenaient ce qu'il avait vécu, sa douleur. Que quelqu'un partage ça avec lui, c'était un exploit. Pour l'instant, ce n'était qu'une impression, parce qu'Aleksey ne connaît pas encore Emma dans sa totalité, mais il aime en apprendre plus. C'était sans doute pourquoi il se sentait si bête, parce que quand quelqu'un nous plaid on veut paraitre au top de sa forme. Et là, il se battait avec une machine, un bras dans le plâtre. Ce n'était pas forcément attractif, sauf si elle fantasmait sur les plâtres et qu'elle allait lui dessiner des petits coeurs dessus.

« - Je vais bien, merci. » Oui, c'est ça, tente de cacher que tu es en colère contre une machine avec un beau sourire. Peut-être qu'elle n'a rien vu après tout... moins, c'est ça, t'as crus qu'elle était aveugle ou quoi ?

Il devait l'avouer, l'entendre rire était plaisant. Même si au fond, elle se moquait de lui. Visiblement, elle était là depuis assez longtemps puisqu'elle l'avait vu pleinement se ridiculiser comme un acharné sur une machine à café. Précisions qu'ils sont dans un hôpital, histoire d'enfoncer Aleksey.

« - Ta machine à café ? » Il lui fit un sourire, assez amusé par l'expression avant qu'Emma lui prouve comment maitrisé la bête par un grand coup de pied. Décidément, Emma était surprenante. « - Je vois, tu sais comment maitriser la bébête. Je prend note. » Il prit le gobelet que tendis Emma, tout en la remerciant avant d'enfin boire une gorgée. Dieu que ça faisait du bien de sentir le café coulait ! Il se sentait revivre intérieurement, même si ce n'était pas un exploit de plus... extraordinaire.

« - Oh, tu sais, Quand on gère une boite de nuit comme le Diamond's il y a toujours des petits cons qui tente de foutre la merde. Je ne me gêne pas pour intervenir et mettre ces gars-là dehors. » ça, c'était son excuse. Voilà pourquoi il remerciait le destin de lui avoir fait choisir une boite de nuit très côté plutôt qu'une bibliothèque. Il ne manquait pas d'excuse pour cacher la vérité. Le Diamond's lui fournissaient plus d'alibi qu'il n'en rêvait. « - Rien de grave en tout cas. »

Emme était contente de voir Aleksey, depuis la mort de son mari elle n’avait pas eu l’occasion de beaucoup voir d’homme. En même temps elle ne cherchait pas à le faire non plus. Mais avec Alek c’était différent, il avait ce petit quelques choses que d’autre n’avait pas.  Ou alors peut-être qu’elle était enfin prête à l’éventualité de rencontrer de nouveau quelqu’un.  Elle n’en savait rien mais le fait est qu’elle aimait être en présence de cet homme. Il l’a faisait se sentir vivante et honnêtement elle en avait bien besoin.  Emma n’était pas le genre de fille à draguer ouvertement, à lancer des grosses perches. Bien au contraire, elle était toujours discrète sur ce qu’elle pouvait ressentir et elle préférait de loin quand les choses se passaient en douceur. Elle n’était pas non plus très friande des mecs qui passent leur temps à faire de grosse allusion déplacé. Elle aimait plutôt les hommes plus subtils, un mec trop dragueur la faisait de toute façon fuir. Et Alek n’avait rien du dragueur lourd qu’elle n’aimait pas bien au contraire. Il était le genre d’homme auquel elle était susceptible de s’intéresser.  Bref la jeune femme était donc naturellement souriante quand il n’était pas loin d’elle.  « - Je vais bien, merci. » lui répondit Alek alors qu’il venait de frapper sur la machine à café qui se trouvait en face de lui. Elle pouvait le comprendre parce que cette machine l’avait rendu folle quand elle était arrivée à l’hôpital.  Mais bon une de ses collègues lui avait finalement montré comment maitriser cette saleté. La jeune femme n’avait pas manqué de se moquer ouvertement d’Alek en lui reprochant de maltraité sa machine. Enfin ce n’était pas vraiment la sienne mais c’est celle qu’elle utilisait tout le temps parce qu’elle était la plus proche de son bureau. « - Ta machine à café ? » lui demanda Alek sourire aux lèvres. Elle lui montra donc ses talents de dompteuse de vieille machine à café. Et il dit : « - Je vois, tu sais comment maitriser la bébête. Je prend note. » Emma laissa échapper un rire amusé puis répondit : «  Je passe 12h par jours ici alors il a bien fallu que je  maitrise la bête ! C'est comme ci elle était un peu à moi... » Elle ne pourrait pas tenir 12h à l’hôpital non-stop sans prendre un seul café ce n’était juste pas possible. Elle était une grosse consommatrice de café, elle en buvait facilement une dizaine par jour entre le moment où elle se levait et celui où elle allait se coucher. Imaginez un peu l’argent qui passait dans cette foutu  machine, enfin heureusement maintenant elle arrivait toujours à avoir son café, au début une fois sur deux elle était obligé de repayer…
 
Emma était plutôt du genre observateur, elle avait donc naturellement remarqué qu’Alek était blessé au niveau de l’épaule. Elle s’était immédiatement sentit inquiète, se demandant ce qu’il lui était arrivé. Elle n’aimerait clairement pas qu’il lui arrive quelques choses, pourtant elle ne le connaissait pas beaucoup, mais elle était déjà attaché à lui. C’était sans doute dû à l’effet bénéfique qu’il avait sur elle. « - Oh, tu sais, Quand on gère une boite de nuit comme le Diamond's il y a toujours des petits cons qui tente de foutre la merde. Je ne me gêne pas pour intervenir et mettre ces gars-là dehors. » Lui répondit Alek alors qu’elle fronçait légèrement les sourcils, ça ne lui plaisait pas beaucoup qu’il puisse être blessé. Alek ajouta : « - Rien de grave en tout cas. » Emma trouvait que rien que le fait qu’il puisse être blessé à son travail était ne grave. Ca n’aurait pas dû être le cas, il était gérant d’une boite de nuit pas membre d’un gang. Enfin elle l’espérait tout du moins parce que pour le coup ça casserait vraiment l’image qu’elle avait de lui. Étant une fille plutôt droite et qui aimait la justice elle se voyait mal côtoyer un malfrat… Elle posa son regard une nouvelle fois sur Alek après avoir bu une longue gorgé de café. Et dit : « On vit dans un monde de fou… J’espère que ça te fais pas trop mal. » Emma lui adressa un sourire bienveillant. Elle ajouta :  « Tâche de faire attention à toi quand même… » Son sourire ne bougeait pas de ses lèvres, elle n’avait plus sourit comme ça depuis longtemps… Depuis la mort de son mari et de son fils en faites. En même temps c’est le genre de chose qui vous arrive et qui vous met plus bas que terre. Le genre de chose dont on se relève difficilement. Sans Lilou, sa fille qu’elle avait adoptée elle n’aurait pas tenu.  Elle ajouta : « Tu es pressé ou alors ça te dit de me tenir compagnie pendant ma pause ? » S’il n’y avait pas d’urgence elle avait sans doute une petite heure tranquille devant elle. Et ça lui ferait plaisir de passer ce temps avec Alek mais lui était peut-être pressé, ou il avait mieux à faire que de passer du temps avec elle.

Au fond, ce qu'il était aujourd'hui, c'était à cause d'Elizabeth. Depuis leur rencontre, depuis qu'il avait fait partie du FBI, Alek avait pris confiance en lui et petit à petit son caractère avait évolué. Les gens ne changent pas, ils évoluent. Et Aleksey était passé du simple et timide serveur anglais - à l'accent sexy russe - à un agent qui sait parfaitement ce qu'il fait. Cette confiance en lui avait permis à Aleksey de développer un certain caractère. En effet, il n'avait plus peur de rien. Ni de la mort, ni du danger, ni de l'attachement. Il n'avait plus peur du regard des gens face à lui. On aurait sans doute du mal à le croire, mais il fut un temps pour Aleksey n'était rien de plus qu'une personne normale. Ce n'était pas un héros, il n'avait pas sauvé le monde - ou plutôt juste les États-Unis. Il fermait à la place d'une amie, pour éviter qu'elle ne se fasse prendre dans ses retards et sa démotivation et que, par la même occasion, elle ne perde son salaire. Il passait de longue journée à photographier Manchester, comme si sa ville était sa propre maison. Chaque rues, chaque maison, chaque visage, chaque rire. Aleksey avait été d'une nature très calme, évitant de parler de peur de bégayer ou de se tromper. L'anglais, il ne l'avait pas métrisé totalement à cet époque-là. Et l'amour... il n'avait strictement pas la moindre idée de ce que c'était. Il lisait, perdu et seul, les lettres que sa mère écrivait à son père. Le père d'Aleksey était mariée, mais il trompait sa femme avec la femme de ménage... une belle anglaise qui donnait vis à Aleksey en accouchant. Et puis, parce qu'il l'aimait, Gregor avait décidé d'adopter ce fils illégitime, cachant la vérité à sa femme. Gregor Dostoïevski avait été un père extraordinaire. Si Aleksey avait changé son nom, il savait qu'il était un Dostoïevski de naissance. Il lui arrivait parfois de se dire qu'il devrait peut-être changer et compléter son nom de façon à ce que dans la prononciation de son nom, on puissent entendre à quel point l'amour entre son père et sa mère était forte. Oui, St-James-Dostoïevski. Cela aurait été parfait.

Passons, tout ça était loin derrière lui et Aleksey évitait de penser à son passé, à ce qu'il était, à ce qu'il avait vécu. C'était trop douloureux. Malgré tout ce qui avait pu changer en lui, Aleksey restait un éternel fragile du coeur. C'était peut-être ce côté fragile, compréhensif, qui l'avait attiré vers Emma. La douleur de chacun ne pouvait être comparée, mais quand on sait ce qu'avoir de la peine signifie, ce que perdre quelqu'un signifie, alors, ça rapproche.

Visiblement, en passant autant de temps ici, Emma avait dit avisé pour dompter l'incroyable machine à café. Aleksey comprenait ça. Il afficha un sourire avouant : « - Un jour, je te prêterais mon assistant. Il te ramène un café avant même que tu saches que tu en veux un. »

Il pourrait le faire, vraiment. Aleksey était du genre à ne pas trop réfléchir et à prendre des décisions vite. Ce qui était loin - très loin même - quand il était plus jeune. Avant, c'était limite si il ne répétait pas ses phrases 6 fois dans la tête avant de les dires. De toute façon, il savait que le rythme à l'hôpital ce n'était pas pour les flemmards. Aleksey lui avoua pourquoi il était blessé, dans le mensonge le plus naturel du monde.

« - Non, ça va merci. » Il afficha de nouveau un sourire. Elle avait raison, ils vivaient dans un monde de fou. Elle n'avait pas idée de ce que durant sa carrière au FBI il avait pu faire et voir. Ce qui était bien avec Emma, c'est qu'elle était sincère. Quand elle disait de faire attention, ce n'était pas politesse. Elle le pensait. « - J'essayerais. J'ai tendance à réagir très vite, quand je sens qu'il y a du danger. » Il voulut hausser les épaules, ce qui fut un échec total. Avec son épaule infectée, il avait légèrement mal. Il but une gorgée de café, pour éviter de penser à la douleur.

Il pouvait la regarder sourire longtemps. Il le sentait au fond de lui. Ce sourire qu'elle affichait, il ne savait pas pourquoi, ça semblait être une victoire. C'était beau, un sourire. Il ne pouvait nier que celui d'Emma était extrêmement attirant.

« - Je serrais ravi de te tenir compagnie. » Etrangement, tout son être lui disait de rester un peu.

Emma avait vu de l’extérieur tout pour que sa vie soit parfaite, elle était la fille de Mr et Mme Stewart sans doute le couple le plus riche de Huntington Beach. Son avenir aurait pu être tout tracé et sans embuche si on était dans un film et pas dans la réalité. En réalité les choses sont toujours plus compliquées qu’elles n’y paraissent. Et là où les gens voyaient une famille parfaite et unis chez les Stewart, elle se battait pour avoir une place dans une famille qui ne lui ressemblait pas. Enfin aujourd’hui tout le monde pouvait voir que la famille Stewart n’était pas si uni, Emma était rentrée depuis plusieurs mois maintenant et elle n’était pas allée une seule fois chez ses parents. Ils ne savaient sans doute même pas qu’elle était maman d’une petite fille. Elle refusait catégoriquement de les voir. Elle ne pourrait pas vraiment expliquer pourquoi mais elle leur en voulait, elle avait mis du temps à ne plus souffrir de leur manque d’amour alors elle ne voulait pas retomber dans ce cercle vicieux là. Elle faisait sa vie, comme elle l’entendait. Elle n’avait pas la force psychologique de supporter les remarques de son père, l’indifférence de sa mère c’était au-dessus de ses forces. Bref elle vivait aussi bien sans eux et même habitant dans la même ville qu’eux elle ne ressentait plus le manque de ne pas les voir. Le but de son retour était de se reconstruire de retrouver une vie stable et d’offrir à sa fille la chaleur d’un bon foyer. Et les meilleures chances possibles pour réussir dans la vie. Bref elle voulait simplement vivre pour elle, retrouver un semblant de bonheur qu’elle n’avait plus depuis la mort de son mari même si sa fille la rendait heureuse il lui manquait quelques choses. Il lui manquait justement cette chaleur qu’Aleksey réveillait en elle, il y avait quelques choses chez cet homme qui la rendait vivante. Et ça lui faisait un bien fou, elle était toujours contente de le voir. Moins contente de constater qu’il était blessé, elle n’expliquait pas pourquoi elle était déjà attachée à lui au point d’avoir peur qu’il ne lui arrive quelques choses de grave. Elle était comme ça, elle avait un côté très méfiante mais quand elle se sentait en confiance elle s’attachait très vite. Mais elle savait garder une certaine distance pour ne pas trop laisser paraitre ce qu’elle pouvait ou non ressentir.

Bref Emma avait dévoilé sa technique pour que la machine de ce couloir fonctionne correctement. Aleksey lui dit alors : « - Un jour, je te prêterais mon assistant. Il te ramène un café avant même que tu saches que tu en veux un. » Elle lui adressa un grand sourire avec un regard plein d’étoile. Comme si on annonçait à une petite fille qu’on allait lui offrir un nouveau jouet. Elle répondit : « C’est exactement quelqu’un comme ça qu’il me faudrait ! Prête le moi ! » Quelqu’un qui lui ramène un café avant même qu’elle ne sache qu’elle en avait envie c’était le pied total pour quelqu’un qui faisait son métier. Parfois elle n’avait même pas une minute à elle pour venir prendre un café. Entre la paperasse administrative et les urgences pédiatriques dont elle s’occupait elle aurait aimé parfois avoir quelqu’un juste payé pour l’attendre avec un café après ses consultations. Mais on sait tous que ce n’est pas possible alors elle se contentait de boire du café quand elle le pouvait. Et puis après tout on sait tous que trop de café est mauvais pour la santé.

Inquiète Emma s’était renseigné de savoir si l’homme ne souffrait pas trop. Elle n’aimait pas vraiment l’idée de le savoir blessé et continuer à travailler dans son club où il y a des fusillades. Elle lui dit alors sourire sur les lèvres : « Si tu as mal hésite pas à venir me voir. » Elle était médecin elle saurait quoi faire pour calmer la douleur. Elle avait ensuite demandé à notre anglais de faire attention à lui. Et c’était sincère, elle ne souhaitait vraiment pas qu’il lui arrive quelques choses. « - J'essayerais. J'ai tendance à réagir très vite, quand je sens qu'il y a du danger. » Dit-il. Elle fit la moue pas vraiment satisfaite de cette réponse. Il lui rappelait Jake son mari, lui aussi n’avait peur de rien et réagissait vite quand il y avait du danger. Trop vite … Le sourire d’Emma revint cependant rapidement sur ses lèvres. Il semblerait que notre homme ait un pouvoir sur elle qu’elle ne pourrait pas expliquer. Elle n’avait pas sourie comme ça devant un homme depuis longtemps. Elle lui avait proposé de lui tenir compagnie pendant sa pause. Elle n’avait pas envie de le voir partir maintenant : « - Je serrais ravi de te tenir compagnie. » Elle afficha un sourire ravi et lui fit signe de la suivre. Ils arrivèrent finalement jusqu’à son bureau et elle ouvrit la porte. Elle dit : « Après toi. » Elle lui sourit et entra dans le bureau derrière lui. Elle regarda Aleksey et posa une question qui lui brulait les lèvres depuis tout à l’heure : « Qui va te remplacer au Diamond’s pendant que tu te remets de ton épaule. » Une façon détourné de savoir s’il allait se reposer et ne pas se mettre pendant un petit moment en danger.

L'hôpital était devenu sa seconde maison. Où plutôt un second foyer, un endroit où il pouvait trouver refuge. Etre un membre du FBI ne signifiait pas être un super héros qui s'en sortait sans problème après chaque bagarre. Il fut une époque où Alek avait 25 ans. Désormais, à 40, il était loin d'avoir toujours cette facilitée, cette force. Il était fort, certes, mais soyons un brin réaliste : Après presque 15 ans au FBI, ont fini par en ressortir avec des séquelles. Ce n'était pas pour rien qu'Alek était aussi « enseignant » et « entraineur » dans une des écoles les plus sélect' du FBI. Pour la communauté, il n'était rien de plus qu'un vieux dirigeant de boite de nuit, un brin pervers. Pour l'état, il était l'agent st-James. Le respect qu'ont éprouvé à son égard, l'admiration pour son travail... il ne pouvait pas en parler à qui que ce soit. Elizabeth avait été la seule à pouvoir comprendre ce genre de choses, parce qu'elle travaillait à ses côtés. Désormais, il était seul et si de temps en temps il était en mission, il était plus souvent avec de jeune recrus qu'à l'autre bout de la planète. Il avait une vie plutôt active, chargé. On ne pouvait pas lui reprocher d'aimer son travail, d'aimer ses valeurs, d'aimer sauver des vies. D'aimer enseigner... Il se voyait mal de nouveau dans son monde, enfermé à écrire des pages et des pages. Condamné à n'être en face que de soi-même. C'était une vie révolue, une facette de sa personne qui avait disparus. Il ne pouvait pas être ce type timide, maladroit, calme et lent. Ce n'était pas possible. Et si pendant un temps l'écriture avait été sa seule façon d'aborder la vie avec le sourire, aujourd'hui aider les autres semblaient être une bien meilleure chose. Une bien meilleure option.

Alors oui, il se faisait mal et se retrouver parfois dans des situations désastreuses, mais rien ne l'avait encore tué. Il était encore debout et il n'était pas du genre à abandonner. C'était là sa plus grande force : il n'abandonnait jamais. Quand on lui donnait une mission, il suivait les règles jusqu'à obtenir le résultat souhaité. Aujourd'hui, il se retrouvait de nouveau à l'hôpital, à cause de son épaule, mais il ne s'en plaignait pas. Jamais il ne disait qu'il en avait marre ou qu'il avait mal. Il considérait chacune de ses cicatrices comme une preuve de la raison de son existence. Comme une médaille, une trace de toutes ses victoires.

Aleksey St-James était voué à vivre, jusqu'à la fin.

La mort de sa femme l'avait anéanti, détruit de l'intérieur et le FBI l'avait compris, l'envoyant à la retraite plus tôt que prévus. Mais il n'avait pas cessé de vivre pour autant. Même si Elizabeth n'était plus de ce monde, elle resterait à jamais son plus grand amour et quoi qu'il arrive, il l'aimait elle. Toujours. Jusqu'à la fin. Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'elle dirait sur tel ou tel situation. Ce qu'elle ferait. Elle avait beau ne plus être là, pour lui, elle était toujours à ses côté. Il pouvait fermer les yeux et sentir sa présence à ses côtés. Il pouvait entendre sa voix, voir son sourire... Il savait aussi qu'Elizabeth avait été la première à aborder le sujet du : Et si je meurs avant toi ? Par conséquent, il n'était pas contre sortir, rencontré d'autres femmes et peut-être trouver quelqu'un avec qui refaire sa vie, mais pour l'instant il était juste persuadé que personne ne pouvait la remplacer. Que personne ne pouvait prendre sa place... Il en était persuadé jusqu'à ce que son regard croise celui d'Emma. Parce qu'Emma était à part. Elle faisait remonter en lui des choses qu'il avait presque oubliées.

« - Pas tout de suite, mais promis. Je te le prêterais. » La conversation n'avait rien de sérieuse, mais elle avait la force d'être drôle et amusante. De permettre de sourire et de faire sourire. Emma s'inquiéta ensuite sur l'état d'Aleksey, ce qu'il trouva adorable de sa part. Il allait bien, ce n'était rien de très grave, mais si jamais elle pouvait observer son corps de plus prêt elle y trouverait des choses qui pourraient lui faire peur. Il fit signe de la tête qu'il prenait au sérieux sa remarque : Si jamais il avait un problème, il irait la voir. Avec Emma, il savait qu'elle ne disait pas ça par politesse, qu'elle le pensait vraiment. N'ayant rien à faire pour l'instant, il se dit qu'il n'était pas contre rester avec Emma encore un peu. Le temps de sa pause. Il suivi Emma pour finir par entrer dans son bureau. Son regard curieux parcouru la salle de haut en bas, repérant deux ou trois choses. Emma lui posa alors une question, concernant son travail. Aleksey pris place sur un des fauteuils présents, se tournant ensuite vers Emma.

« - Personne. Je suis un acharné du travail. Mais je suis bien entouré, alors en cas de problème, mes hommes sont là. » Il afficha un sourire, avant de reprendre : « - Tu sais, on croit que c'est facile de gérer une boite de nuit, que c'est rien de bien compliqué, mais crois-moi, si je laisse ma place à un autre et qu'une bourde arrive, ça risque d'entacher la réputation de la boite et je risquerais gros. Je ne peux pas me permettre ce genre d'écart, juste à cause d'une blessure. Je suis pas en sucre. » Il s'arrêta un instant. Fronçant les sourcils. « - C'était vachement moins compliqué quand j'avais mon restaurant ! » Un sourire apparu, histoire de. Parler boulot, ça pouvait l'emporter parfois. Ce n'était pas de la faute d'Emma, il faisait tout avec passion. Il était ainsi. Même si diriger le Diamond's n'était qu'une couverture, il devait quand même le diriger.

Emma avait aimé une seule fois dans sa vie, mais aimé à corps perdu. Elle aurait fait n’importe quoi pour Jake, elle ne voyait que par lui. Aujourd’hui encore elle ne pourrait pas décrire la douleur qu’elle avait ressentie quand il était mort dans ses bras. Elle l’avait aimé, l’aimait plus que de raison. Il avait été tout pour elle quand elle vivait en Afrique. Sans lui là-bas elle n’aurait jamais tenu, et encore aujourd’hui il lui manquait. Le temps était passé et avait en quelques sortes un peu apaisé ses maux. Il faut dire que la présence de sa fille auprès d’elle n’y était pas pour rien, elle s’était battu en partie pour elle. Emma ne pensait réellement pas s’imaginer avec un autre Homme que Jake, puis elle avait connu Aleksey. Cet homme avait le pouvoir de la faire se sentir de nouveau vivante, il avait cette capacité de la faire rire. Il suffisait qu’il soit là en face d’elle pour qu’elle ait envie de lui sourire, pour que toute la journée elle ait envie de sourire. C’était étrange l’influence qu’il avait sur elle, elle se sentait simplement bien. Et honnêtement ça faisait un moment qu’elle ne s’était pas sentit aussi vivante, elle se surprenait même à s’inquiéter pour lui, elle prenait même parfois son téléphone pour le joindre simplement parce qu’elle avait envie de discuter avec lui. Elle aimait le regard qu’il posait sur elle, les sourires qui lui accordait…

La tout de suite ils discutaient de l’assistant d’Alek, celui qu’il voulait bien lui prêter parce qu’il servait des cafés plus vite que son ombre. « - Pas tout de suite, mais promis. Je te le prêterais. » Lui répondit Alek, alors elle fit une moue boudeuse quelques secondes avant de laisser échapper un petit rire. Elle lui dit : « Je saurais te le rappeler. » elle avait un petit sourire malicieux sur les lèvres. Elle était le genre de personne qui n’oubliait rien, elle avait une excellente mémoire. Elle en était même parfois impressionnante. Enfin là pour le coup elle plaisantait, elle ne s’attendait pas à ce que Alek lui prête un de ses hommes pour venir lui servir des cafés. Ses hommes avaient sans doute d’autre chose à faire de plus intéressant. Et puis elle n’aimait pas vraiment se faire servir ce n’était pas dans son caractère. Elle était plutôt du genre à se mettre aux services des autres, c’est pour cela qu’elle était médecin et qu’elle était partie trois ans en Afrique. Parce qu’aider les gens était une vocation chez elle, elle rêvait de devenir médecin depuis qu’elle était enfant. Elle n’avait jamais changé d’avis sur le métier qu’elle voulait faire. A 6 ans elle rêvait d’être pédiatre pour médecin sans frontière et à 32 ans elle revenait de 3 ans de mission pour leur compte.
Emma avait finalement invité Alek à passer un moment avec elle. Elle ne l’avait pas vu depuis un moment et n’avait pas envie de se contenter de 5 min avec lui devant une machine à café. Alek s’était installé sur un des fauteuils qu’elle avait devant son bureau et elle s’assit sur le bord de son bureau pour lui faire face. Emma s’inquiétait de savoir qui allait remplacer l’anglais pendant qu’il se reposait à cause de sa blessure à l’épaule. Bon elle était presque sur de la réponse d’Alek. Et ses doutes se confirmèrent quand il répondit : « - Personne. Je suis un acharné du travail. Mais je suis bien entouré, alors en cas de problème, mes hommes sont là. » Elle secoua la tête de gauche à droite pour montrer qu’elle désapprouvait. Elle désapprouvait parce qu’elle ne voulait pas qu’il lui arrive quelques choses. C’est qu’elle tenait à lui mine de rien. Il enchaîna alors : « - Tu sais, on croit que c'est facile de gérer une boite de nuit, que c'est rien de bien compliqué, mais crois-moi, si je laisse ma place à un autre et qu'une bourde arrive, ça risque d'entacher la réputation de la boite et je risquerais gros. Je ne peux pas me permettre ce genre d'écart, juste à cause d'une blessure. Je ne suis pas en sucre. » Puis il dit finalement : « - C'était vachement moins compliqué quand j'avais mon restaurant ! » Emma était plutôt impressionné par son parcours. Il avait géré un restaurant puis avait eu le courage de repartir de zero en ouvrant une boîte de nuit. Ce n’était pas donné à tout le monde de changer si facilement de métier. Emma répondit avant tout : « Essaye quand même de te reposer et de faire attention à ton épaule. Sinon je serais obligé de te kidnappé pour t’obliger à te reposer. » Emma sourire sincèrement, elle se doutait bien qu’elle ne faisait pas le poids contre le jeune homme. Mais bon s’était une façon de lui dire qu’elle tenait vraiment à ce qu’il fasse attention à lui. Elle reprit ensuite : « Si c’était plus simple de gérer un restaurant pourquoi tu ne reprends pas un ? » Elle ajouta alors sourire sur les lèvres : « Se sera peut-être moins dangereux. »

« - Si tu es doué en massage, je ne dis pas non. Se faire Kidnapper par une jolie femme, c'est le rêve de tout homme blessé. »

Il y avait une pointe d'humour dans ce qu'il disait, comme une pointe de sérieux. Quand il devait parler aux femmes, il n'était pas toujours celui qui savait dire les bonnes choses. Aleksey était du genre à suivre son instinct, sans trop réfléchir. Il s'était rendu compte que sortir des phrases toutes faite ou préparer des choses à l'avance conduisait souvent à une catastrophe. La meilleure chose à faire, c'était tout simplement... se laisser aller. Dire ce qu'on l'on pense comme dire ce qu'on le veut. Il n'était pas un gars très compliqué, c'était sans doute ce qui faisait son charme. Une simple remarque, un peu d'humour, un sourire... Maintenant qu'il y pensait, il se disait qu'il y avait peu de filles avec qui il était ainsi. Peu de femmes plutôt. Emma était à part, parce qu'elle arrivait à lui faire ressentir quelque chose. Elle était indépendante, affirmé. Belle aussi, avec un sourire ravageur. Aleksey repensa à Sawyer, à cette soirée improvisée où elle lui avait demandé si certaines femmes avaient attiré son attention. C'était le cas, Emma en était la preuve. Mais ce à quoi il pensait, c'était histoire de : Si Sawyer n'appréciait pas une potentielle future petite-amie, que se passerait-il ? A ce moment-là, Aleksey avait clairement dit que l'avis de Sawyer était ultra important pour lui. Mais maintenant, il se demandait ce qu'il risquait de faire si la potentielle dite future petite amie lui plaisait vraiment.

« - Je ne sais pas. » Il se tourna vers Emma, cherchant à trouver les mots juste. « - Je crois que ça me rappellerait trop de choses. » Le restaurant, sa femme, la cuisine, les délires, Marissa et Eden qui venait là une fois par mois, Sawyer qui essayait de chiper des desserts... La belle époque. L'ancienne époque. Loin derrière lui. « - Je pourrais, reprendre mon ancien restaurant et m'y remettre, mais ça serait trop douloureux et j'aime ce que je fais maintenant. Et crois-moi, être derrière les fourneaux, c'est tout aussi dangereux que de gérer une boite de nuit. » Affichant de nouveau un sourire, il rajouta : « - Mais ne t'inquiète pas, je te promets de faire plus attention la prochaine fois. »

Il était juste incroyablement têtu, toujours à vouloir faire son travail lui-même. Il aimait que tout soit bien fait et vite fait. Etant un membre du FBI, il avait pris cette habitude de faire tout par lui-même, sans attendre qui que ce soit. C'était sa façon d'être, sa façon de faire et il n'y pouvait rien. Emma était incroyable quand même. En étant tout simplement elle-même, elle réussissait à faire parler Aleksey avait beaucoup d'honnêteté. C'était presque un miracle, lui qui s'était renfermé sur lui-même après la mort de sa femme. Il n'y avait qu'elle qui pouvait lui faire ça et désormais, Emma semblait tout aussi disposé à réussir à l'ouvrir au monde. C'était aussi très dangereux, en particulier quand on est un membre du FBI.

« - Si tu es doué en massage, je ne dis pas non. Se faire Kidnapper par une jolie femme, c'est le rêve de tout homme blessé. » Lui répondit Alek. Emma afficha alors un sourire mis malicieux mi amusé. Elle se contenta de sourire en guise de réponse. Après tout kidnapper Alek était une pensée plutôt agréable. Elle ne dirait pas non à un moment passé avec lui ailleurs qu’à l’hôpital. Il avait ce pouvoir sur elle ne la faire se sentir de nouveau femme. Il posait un regard sur elle qui la faisait se sentir plus vivante. Pourtant depuis la mort de Jake aucun homme n’avait réussi à l’approcher. Elle avait mis elle-même des barrières, Alek en un sourire les avait toute démolis. Et très honnêtement ça lui faisait un bien fou, elle envisageait qu’il était possible pour elle de refaire sa vie sans oublié son histoire avec Jake. Emma n’avait connu l’amour qu’une fois avec Jake et ça avait été une relation passionnelle. Elle ne s’était jamais sentie aussi proche de quelqu’un que de Jake, mais tout s’était arrêté subitement. En quelques temps elle avait tout perdu autant dire que ça avait été un véritable coup dur pour elle. Et s’il n’y avait pas eu Lilou pour lui donner une envie de continué elle n’aurait pas tenu. Elle s’était longtemps dit que sa vie était loin de HB et finalement aujourd’hui elle savait qu’elle ne se sentirait pas bien ailleurs. Il y avait ses sœurs, sa fille, ses amis et Alek aussi incroyable que ce soit il faisait partie des raisons qui faisaient qu’elle se sentait bien ici.

Alek lui avait finalement parlé de son restaurant en lui disant que c’était plus simple à gérer. Emma avait sauté sur l’occasion pour lui demander pourquoi il n’en reprenait pas un. Peut-être que ce serait moins dangereux et elle ne s’inquièterait plus autant pour lui. Emma était toujours assise sur le bord de son bureau face à lui. Il lui répondit : « - Je ne sais pas… Je crois que ça me rappellerait trop de choses. » Ca elle pouvait tout à fait le comprendre, elle avait elle-même tiré définitivement un trait sur l’humanitaire. Re partir en Afrique ou ailleurs lui rappellerait trop de chose. Et puis aujourd’hui elle avait sa fille, elle ne pouvait plus partir comme elle l’aurait fait avant. Et elle avait retrouvé ses sœurs ce n’était pas pour les abandonner encore une fois. Elle avait vécu trop de chose pendant ses trois ans pour avoir envie de repartir. Alek ajouta : « - Je pourrais, reprendre mon ancien restaurant et m'y remettre, mais ça serait trop douloureux et j'aime ce que je fais maintenant. Et crois-moi, être derrière les fourneaux, c'est tout aussi dangereux que de gérer une boite de nuit… Mais ne t'inquiète pas, je te promets de faire plus attention la prochaine fois. » Emma comptait sur lui pour qu’il tienne sa promesse. Elle n’avait pas envie de le retrouver en morceau, imaginer qu’il pourrait lui arriver quelques choses lui tordait l’estomac. Elle devait bien se rendre à l’évidence qu’elle tenait à lui. Elle comprenait qu’il ne veuille pas faire quelques choses qui serait douloureux pour lui, elle n’avait pas envie même qu’il le fasse si c’était pour qu’il en souffre. Elle répondit : « Je comprends… Je sais ce que c’est de pas vouloir refaire quelques choses parce qu’on sait que se sera douloureux. » Elle lui adressa un sourire sincère puis elle dit sur le ton de la plaisanterie histoire de pas partir dans une conversation mélodramatique. « Surtout si tu es aussi nul que moi en cuisine ! » Elle n’était pas vraiment nulle mais bon il y avait bien meilleure cuisinière qu’elle. Elle ne s’en sortait pas trop mal quand il s’agissait de faire des pâtisseries mais pour le reste elle restait très basique. Emma dans un élan de tendresse déposa un baiser sur la joue d’Alek, elle lui adressa un regard bienveillant et lui dit : « J’espère qu’il n’y aura pas de prochaine fois. » Elle le souhaitait vraiment, elle n’avait aucune envie de revoir Alex blessé à l’hôpital. Elle ajouta cependant : « Mais si tu tiens ta promesse je tacherais de pas trop m’inquiéter pour toi. » Elle avait bien compris qu’il n’était pas le genre d’homme à rester sagement derrière un bureau à regarder l’action se jouer devant lui. Et elle respectait ça même si ça voulait dire qu’il prenait des risques. Emma n’était pas le genre de femme a vouloir changer les gens. Elle les prenait comme ils étaient, et dans le fond elle n’avait aucune envie de voir Alek changer. Elle l’appréciait exactement comme il était : Têtu et casse-cou.

Il aurait pu quitter Huntington et retourner à Manchester, quitter le FBI et se concentrer sur l'écriture, comme à l'époque, mais non. Il en avait été incapable. Aleksey s'était raccroché à ce qui lui restait pour ne jamais oublier Elizabeth. Il avait garda leur maison, sans rien y changer. Il n'était pas prêt à tout refaire, à tout détruire. Il avait l'impression que s'il faisait ça, il perdait le souvenir d'Elizabeth et ça, il ne pouvait l'accepter. Le restaurant était la seule chose qu'il avait abandonnée dans un coin. Il ne voulait pas que qui que ce soit d'autre touche aux bâtiments. Pendant des années cet endroit avait été leur couverture et leur refuge. Il y avait rencontré des gens extraordinaires, comme la soeur d'Emma. Ce qu'il avait vécu la bas, il ne pouvait le revivre et ça l'aurait torturé de garder l'endroit et de le faire vivre sans celle qui avait tant compté pour lui. Aujourd'hui, Aleksey avait une vie assez remplie, qui ne lui laissait pas le temps de souffrir le vide d'Elizabeth. Mais au grand jamais il n'aurait cru que d'autres femmes arriveraient un jour à lui faire oublier sa présence. Il était persuadé qu'on ne pouvait aimer qu'une fois. Qu'on ne pouvait donner son coeur qu'une seule et unique fois. Et cette unique fois avait été Elizabeth. Il ne voyait personne d'autre pour la remplacer a-t-elle point qu'il avait fini par devenir le genre de garçon qui respectait trop la femme pour l'approcher. Il filtrait, naturellement, pour éviter de se montrer désagréable. Les femmes qui entouraient sa vie n'avaient pas à subir sa colère, sa perte. Alors il se contentait de rire, de draguer, de plaisantait, sans aller plus loin. Il ne laissait jamais aucun sentiment s'impliquait. Il ne voulait pas espérer quoi que ce soit. Il avait assez compris de la vie pour ne plus rien espérer de celle-ci. Après tout, c'était l'une de ses devises favorites : Ne rien espérer pour ne rien perde.

Mais tout semblait changer avec Emma. Elle remettait sa façon de voir les choses en question. Il n'était pas idiot, il sentait que quelque chose chez elle l'attirait. Elle n'avait rien à avoir avec Elizabeth, son caractère était totalement différent. Mais avec elle, il ne pensait pas à sa défunte femme. Il ne pensait qu'à Emma, qui était là, souriante. Elle avait un pouvoir sur lui et plus il passait du temps avec elle, plus ça lui faisait peur. Quelque chose au fond de lui disait que tout ceci pouvait être très dangereux. Il expliqua à Emma pourquoi reprendre le restaurant n'était pas dans ses projets. Ça faisait un peu plus de 3 ans, mais il n'avait toujours pas le deuil complètement. Il avait l'impression qu'il ne le ferait jamais. Elizabeth avait marqué sa vie comme personne. Le moindre souvenir d'elle lui coupait le souffle. Emma semblait le comprendre. Elle avait vécu une chose similaire. Parfois Alek avait l'impression que personne ne pouvait mieux le comprendre qu'Emma. Qu'elle avait cette expérience commune à la sienne. Cette perte. Cette souffrance. Peut-être qu'à deux ils arriveraient à supporter tout ça ? Qui sait ?

« - Tu sais quoi ? Je t'échange des massages contre des cours de cuisine. On verra si tu es si mauvaise que ça. » Il afficha un sourire ravi, content de passer à autre chose. L'idée de lui donner deux ou trois astuce de cuisiner n'était pas une mauvaise chose. Quand il se faisait passer pour le chef du restaurant qu'il tenait avec Elizabeth, il avait appris deux ou trois trucs. Il était plutôt doué. Il cuisinait souvent pour lui quand il avait le temps.

Il senti alors un léger baiser sur sa joue. Le geste le toucha. Il senti un frisson parcourir son corps à ce léger toucher. Il ne s'était pas attendu à ça, mais c'était si doux, si attentionné. Emma n'était pas du genre à faire ça à la légère, ni à lui dire qu'elle s'inquiétait pour lui juste parce que c'est son rôle de médecin. Elle était bienveillante. Il appréciait le fait de savoir qu'elle tenait à lui tout autant que lui tenait à elle. Il posa sa main sur la sienne, avant de lever les yeux vers elle.

« - Je te le promets. » Sa voix était posée et le sérieux qui en ressortait l'effrayait. Il n'était pas obligé de le dire ainsi, mais étrangement c'était sorti tout seul. Il n'avait pas envie qu'elle s'inquiète pour lui.

Emma était tombée amoureuse de Jake à la première seconde où elle l’avait vu. Elle n’était pas le genre de fille à croire au coup de foudre. Et pourtant ça lui était tombé dessus sans qu’elle ne s’y attende. Elle avait passé les plus beaux moments de sa vie avec Jake, les pires aussi mais si c’était à refaire elle n’hésiterait pas une seule seconde. Juste pour ressentir cette flamme qu’il avait fait naitre en elle et qui la faisait se sentir si vivante. Depuis la mort de Jake cette flamme c’était éteinte, elle n’avait plus cherché à faire de rencontre. Parce qu’elle restait intimement persuadée qu’elle ne pourrait pas rencontrer quelqu’un qui lui procurerait les mêmes sensations que Jake lui procurait. Puis elle avait rencontré Alek et il l’avait fait re –sourire sincèrement. Il avait quelques choses chez lui qui lui donnait de nouveau l’envie d’être heureuse. Ils avaient cette souffrance commune qui faisait finalement la force de leur relation. Parce que ni l’un ni l’autre ne s’attendaient à rencontrer quelqu’un qui puisse de nouveau rallumer cette petite étincelle qu’ils avaient perdue avec l’être aimé. Emma savait qu’elle n’avait pas besoin de s’étendre sur ce qu’elle ressentait et sur la mort de Jake, parce qu’elle avait tout de suite compris qu’Alek était sans aucun doute la personne la mieux placées pour la comprendre. Il y avait quelques choses entre eux, elle le sentait.

« - Tu sais quoi ? Je t'échange des massages contre des cours de cuisine. On verra si tu es si mauvaise que ça. » Lui répondit alors Alek alors qu’elle précisait être nulle en cuisine. C’était le talent de Leah la cuisine. Le talent d’Emma s’était de se dévouer pour les autres, ça c’était son truc. Elle mangeait plus souvent des plats tout préparés plutôt que des plats qu’elle avait fait elle-même. Bien que depuis que Marissa vivait avec elle, celle-ci cuisinait un peu et l’aînée des Stewart en profitait un peu. Emma adressa un sourire à Alek, plutôt contente de la proposition qu’il venait de lui faire. C’était une occasion de plus de passer un peu de temps avec lui. Elle répondit alors : « Ça marche ! Tu verras je suis vraiment pas douée. L’avantage pour toi c’est que plus y aura de cours plus y aura de massage ! » Elle lui adressa un sourire malicieux. Finalement Alek était gagnant sur ce point-là.

Emma espérait vraiment ne pas revoir Alek à l’hôpital, enfin il avait le droit de venir lui rendre visite mais c’est blessé qu’elle ne voulait plus le voir. Elle s’était toujours dit que le métier d’Alek n’était pas sans risque de bagarre mais elle ne s’était pas attendue à ça. Il était le genre d’homme courageux, qui n’avait pas peur de prendre des risques. Elle l’avait compris dès leur première rencontre. Et elle respectait vraiment ça, sur ce point-là il lui faisait énormément penser à Jake. C’était le seul point commun qu’elle avait remarqué entre les deux hommes. Ils étaient pour le reste en tout point différent c’est sans doute pour cela qu’elle se sentait proche d’Alek. Parce que rien en lui, ne lui rappelait son mari. Elle eut un léger frisson alors qu’elle sentait sa main se poser sur la sienne. Elle plongea ses yeux bleus dans les siens. Naturellement elle lia sa main à la sienne. Elle n’avait pas besoin de se poser des milliers de questions avec Alek tout lui venait naturellement. « - Je te le promets. » dit-il. Il avait utilisé ce ton sérieux et sincère, si elle s’était imaginé la scène elle ne l’aurait pas vu différemment. Vous savez c’était un de ses moments dans votre vie où vous ne trouvez rien à redire. Simplement parce qu’il était parfait. Alek avait balayé les doutes en elle et elle le croyait sincèrement quand il lui promettait de faire attention. Bien sûr ça n’empêcherait pas Emma de continuer à s’inquiéter un peu, parce qu’on s’inquiète toujours pour les gens à qui l’on tient. Mais ça rendait l’inquiétude moins pesante parce qu’elle savait au plus profond elle qu’il serait prudent. Emma avait toujours son regard plongé dans celui d’Alek, un sourire s’était installé sur ses lèvres. La seule réponse approprié qu’elle trouva ce fut dans un geste tendre de coller ses lèvres contre les siennes. Elle frissonna au premier contact de ses lèvres avec les siennes. Elle ne s’était pas sentie si vivante depuis longtemps, et elle aurait aimé que le temps s’arrête.

Il avait aimé Elizabeth à la minute même où son regard avait croisé le sien dans ce bar irlandais à New York. L'hiver battait son plein et une lourde pluie tombaient dans la ville. A cette époque, Aleksey avait 25 ans et les grandes agences spéciales se battaient pour l'avoir. Il avait tout refusé, tout. Jusqu'à ce qu'il apprenne qu'Elizabeth soit du FBI et qu'il se décide à la suivre. Il l'aimait trop pour la quitter et surtout pour la savoir en danger alors qu'il pouvait aider. Car oui, Aleksey n'était entré dans le FBI que dans le seul but de la protéger. Et il avait échoué. Lamentablement. Il l'avait perdu. La vie l'avait emporté alors qu'elle était en mission. 2009. C'était en 2009 lorsqu'Alek s'était rendu d'urgence en Russie pour la mort de son père. Durant cette même semaine, sa femme était morte. La pire année de sa vie. Il avait alors la sensation d'avoir tout perdu. Il ne s'était jamais senti prêt à remplacer Elizabeth. Il en avait discuté avec Sawyer dernièrement, qui se demandait pourquoi aucune femme ne partager sa vie. C'était tout simplement parce qu'Alek ne laissait personne entrer. Il n'avait plus la foi de s'ouvrir et de se donner à quelqu'un de la façon dont il s'était donné à Elizabeth. Tout ce qu'il avait éprouvé pour elle, il se sentait incapable de l'éprouver pour qui que ce soit. Son coeur s'était brisé durant cette année 2009 et après tout ce temps, il continuait d'hurler face à la douleur de cette déchirure.

Jusqu'à ce que son chemin croise celui d'Emma. Elle arrivait à lui faire oublier que la vie d'Alek était devenue un agenda bien rempli pour éviter le monde. Ils se séduisaient l'un l'autre, jouant avec le feu. Mais au fond, ce jeu de séduction s'était installé entre eux parce qu'ils se plaisaient. Ils se plaisaient énormément. Elle était douce, belle, compréhensible, attentif... Elle n'avait rien du tempérament de feu d'Elizabeth, mais elle l'apaisait à sa façon. Elle le captivait à sa façon.

Aleksey lui offrit son plus beau sourire. L'idée de passer plus de temps avec Emma ne le dérangeait pas, au contraire. Il aimait donner des cours aussi, la preuve : il formait les jeunes du FBI. Il s'occupait d'eux, les aider, leurs donnaient des conseils. Il était devenu l'espèce de mentor général. C'était vers lui qu'on se tournait si on avait une question ou si on avait tout simplement besoin d'aide. Et si avec les cours, Emma lui offrait des massages, il était encore moins contre. Finalement, c'était une bonne chose qu'il soit passé pour son épaule. Même si la machine à café lui avait donné envie d'aller cogner sur un punching-ball, il avait eu la possibilité de croiser Emma. De prendre de ses nouvelles, d'être à ses côtés. Ça lui faisait du bien de s'asseoir pendant un moment et de ne rien faire de plus si ce n'était parler avec elle. Il se sentait plus calme, plus tranquille d'un coup. Il se sentait vivant en fait. Parce que pour une fois il n'avait rien à faire si ce n'était respirer et observer à quel point Emma était belle. Que pouvait-il demander de plus ? Il lui fit alors une promesse. Celle d'essayer de ne plus se blesser, de ne pas se mettre en danger. Il savait que c'était presque impossible, mais pour Emma il était prêt à faire un effort.

C'est alors que quelque chose d'inattendu se produisit. Quelque chose de surprenant qui laissa Aleksey sans voix. Un baiser. Elle avait déposé ses lèvres sur les siennes et sans réfléchir, Aleksey répondit à ce geste. Il se senti bouleversé par la tendresse de ses mouvements. Il n'avait pas ressenti quelque chose comme ça depuis tellement longtemps. Il s'écarta alors légèrement d'elle, posant ses yeux dans les siens. Il caressa sa joue de la main droite, lentement.

« - Je dois y aller. » Laissa-t-il échapper. Ses mots étaient légers. C'était plus fort que lui, ce qu'il ressentait là, l'effrayait d'un coup. La vérité c'était qu'il ne voulait pas partir, mais il préférait le faire maintenant avant qu'il ne dise quoi que ce soit qui gâche tout.

Emma avait du mal à croire à ce qu’elle venait de faire. Elle n’avait pas pour habitude d’être si entreprenante. Mais sur le moment elle s’était dit que c’était le moment, elle en avait envie depuis un moment. Alek réveillait en elle des sensations qu’elle croyait morte à jamais. Elle ne s’était pas sentit si vivante depuis longtemps. Depuis Jake en réalité, il avait été le seul à réussir à la faire sincèrement sourire, le seul dont elle était éperdument tombée amoureuse. Puis Alek s’était pointé dans sa vie et il avait réussi une fois puis deux puis à chaque fois qu’elle le voyait à lui tirer ce sourire qui la caractérisait tant. Elle s’était sentie tellement mal à la mort de Jake qu’elle s’était dit que personne ne pourrait jamais la rendre heureuse comme il avait su le faire. Emma était de nature méfiante et il était difficile d’obtenir sa confiance, elle était le genre de personne qu’on devait apprivoiser. Jake avait réussi à le faire en peu de temps, leur histoire avait été très courte, trop courte mais d’une intensité et d’une sincérité profonde. Alek avait également eu cette faculté de la mettre en confiance facilement comme si il était naturel de lui faire confiance. Elle ne s’était jamais méfier, il dégageait quelques choses qui la rassurait.

Elle avait donc finalement posé ses lèvres sur les siennes avec une extrême douceur. Son cœur s’était emballé quand elle avait senti qu’Alek répondait par un autre baiser. Elle n’était pas sûre de lui plaire avant ça, elle l’avait fait en prenant le risque qu’il la repousse. Elle n’était pas assez sûre d’elle pour savoir quand il était certain qu’elle plaisait à un homme. Il s’écarta alors légèrement d’elle et elle planta son regard dans le sien. Elle avait un sourire sur les lèvres qui n’était sans doute pas prêt de disparaitre. Elle frissonna en sentant la main d’Alek lui caresser la joue. Elle ne l’avait pas quitté des yeux, elle avait laissé glisser ses mains sur son torse. « - Je dois y aller. » dit-il. Elle se figea, elle n’avait aucune envie de le voir partir. Pas si vite pas comme ça, pas après le moment qu’ils venaient de passer. Elle avait la mauvaise impression que si elle le laissait partir comme ça elle ne le reverrait pas de sitôt. Et ça elle ne pouvait pas le supporter, pas après ce qu’elle venait de ressentir. Elle agrippa légèrement son t-shirt juste pour qu’il ne s’échappe pas. Elle secoua légèrement la tête de gauche à droite sans le quitter du regard. Elle voulait qu’il lui dise qu’il avait l’intention de la revoir. Elle savait que si ce n’était pas le cas elle en souffrirait. Arès la mort de Jake elle s’était promis qu’elle ne s’attacherait plus aussi facilement à un homme. Et elle avait tenu cette promesse jusqu’à Alek, il l’avait balayé en quelques fois. Il suffisait qu’il lui sourit pour qu’elle fonde complètement. Elle n’expliquait absolument pas l’effet qu’il avait sur elle. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle ne voulait se passer de la sensation qu’il lui procurait. Elle se sentait simplement bien quand il était là, comme s’il avait les moyens de soigner tous ses maux. Elle glissa une main sur sa joue qu’elle caressa avec tendresse, elle se perdit dans son regard. Et murmura : « Pas tout de suite… » Ça ressemblait plus à une supplication, elle ne voulait pas le voir passer la porte. Elle ne savait pas exactement pourquoi il voulait s’en aller mais elle sentait que s’il l’avait vraiment voulu il l’aurait planté là sans demander son reste. Elle ajouta alors en espérant détendre un peu l’atmosphère : « Je suis même prête à promettre de plus t’embrasser… Mais reste. » Elle lui adressa un sourire mi- amusé mi-malicieux, elle n’était pas sûr d’être capable de tenir cette promesse. Maintenant qu’elle y avait goûté elle n’avait qu’une seule envie c’était qu’il l’embrasse de nouveau. Ou de simplement venir se blottir contre lui. Elle voulait simplement ressentir cette sensation de bien-être qu’elle avait ressenti quand il avait répondu à son baiser. Même si tout ce qu’il lui faisait ressentir là faisait flipper, elle était prête à passer au-dessus juste pour garder le sourire qu’il avait inscrit sur ses lèvres.

Il n'avait pas ressenti ça depuis des années. Trois, voire quatre ans maintenant que son coeur n'avait pas décidé de battre aussi vite. C'était Emma qui lui faisait cet effet et c'était incroyablement bon. De savoir que l'on plait, que quelqu'un nous plait, qu'il peut y avoir ce partage si fort... c'était incroyable. Aleksey se rendait compte à quel point Emma avait pris une place dans sa vie. Petit à petit, elle avait fait son chemin jusqu'à ce qu'Alek s'ouvre à elle d'une façon ou d'une autre. Un jeu de séduction s'était installé entre eux. Un jeu dangereux, Aleksey le savait. Pourtant, il n'avait pu s'empêcher d'aller vers elle. Elle lui faisait redécouvrir des choses qui jusqu'ici s'était évanouie en lui. Des sensations que seul Elizabeth avait réussi à faire naitre en lui. Des émotions dont elle avait le secret et désormais, c'était comme si Emma avait trouvé la clef magique à la serrure de l'humanité en Aleksey. Il ne savait pas comment réagir face à ça. Comment répondre à Emma, à ce baiser et il se contenta de suivre la chose, de suivre son envie à lui sans penser à rien. Parce qu'il désirait ce baiser autant qu'elle et de savoir qu'elle avait enclenché ce premier pas vers lui, c'était énorme ! Il ne pouvait pas la rejeter comme ça et nier ce que lui-même ressentait. C'était mentir, c'était rabaisser sa confiance en soi... ce n'était pas la bonne chose à faire.

Mais répondre à ce baiser, peut-être ça ne l'était pas non plus. Alek était attiré par Emma, mais il était encore trop tôt pour lui. Pourtant, ce baiser, il était incroyable. Il faisait remonter en lui beaucoup. Il lui montrait que tout n'était pas perdu. Que tout était encore possible et qu'Emma lui permettait de revivre quelque chose que même ses rêves n'osaient pas imaginer. Emma était fantastique, pleine de surprise, tellement douce, tellement bénéfique pour lui. Elle ramenait à la vie quelque chose qui était mort. Elle le ramenait lui à la vie et c'était tellement bon. Il avait cependant dit qu'il devrait y aller, parce qu'il sentait qu'il devait fuir avant qu'il soit trop tard. Une fois dans ses bras, il avait l'impression qu'il ne pourrait plus jamais partir. Cette sensation était trop dangereuse pour lui, et pour elle. Dans un moment de silence, il resta quand même là. Sa main sur la joue d'Emma, ses yeux voguant dans l'air comme hypnotisé par l'atmosphère qui se dégageait de leurs deux êtres. Il avait pourtant des choses à faire, deux ou trois trucs à régler. De bonne raison de partir, comme de bonne raison de rester. La confrontation en lui était immense. Il senti qu'Emma l'agrippait et se plonger dans ses yeux fut une mauvaise idée.

« - Ah bah, si c'est ça. » Un sourire crétin, se sentant plus léger, Aleksey s'empara de nouveau des lèvres d'Emma, piégé par ses propres sentiments. Il laissa sa main se glisser dans ses cheveux, se collant un peu plus à elle dans la limite du possible. Avant de se séparer de nouveau d'Emma, sans pour autant remettre une véritable distance entre eux. « - Mais je dois vraiment y aller. Alors... alors dès que tu as une journée de libre, envoie-moi un message et je serais à ta porte en moins de deux. » Il se mordit la lèvre avant de rajouter : « - Emma, s'il se passe quelque chose entre nous, je veux qu'on fasse ça bien. Alors on va chacun retourner travailler et je vais nous préparer un premier rendez-vous digne de ce nom si tu veux. Et tu pourras me faire tes massages. » Il disait pour plaisanter, bien qu'il n'était pas contre du tout. Un sourire au lèvre, Il déposa un baiser sur le revers de la main d'Emma tout en se levant.

Emma était sur un nuage, elle se sentait simplement bien. Il avait collé sur ses lèvres un petit sourire béa. Elle n’était vraiment pas déçue de l’avoir croisé aujourd’hui, bien au contraire. Elle s’étonnait encore elle-même du comportement qu’elle avait eu. Pas du genre à prendre les devants en temps normal mais après ce qu’il lui avait dit elle n’avait rien trouvé de mieux à répondre. Elle avait suivi ses envies, ça faisait un moment qu’ils se cherchaient. Ils jouaient gentiment aux jeux du chat et de la souris, elle avait fini par l’attraper. Et elle n’avait aucune envie de le lâcher, pourtant elle devait bien se résoudre à retourner à la réalité. Son service n’était pas fini et Alek allait devoir forcément bientôt partir. Elle n’était pas vraiment là pour passer le reste de son service enfermer dans son bureau avec un homme. Ca ne lui ressemblait pas du tout d’ailleurs, mais elle n’était pas déçue de lui avoir proposé de boire un café avec elle. Alek avait fini par dire qu’il devait s’en aller et elle lui demanda de rester encore quelques minutes. Elle lui fit même la promesse de ne plus l’embrasser si ça pouvait le faire rester. « - Ah bah, si c'est ça. » répondit-il avant de s’emparer de ses lèvres. Elle se laissa aller tout contre lui et caressa doucement sa nuque en prolongeant le baiser. Elle aurait aimé que le temps s’arrête pour qu’elle puisse profiter pleinement de ce moment.

Finalement leurs lèvres se séparèrent et leur corps aussi. De quelques centimètres elle était encore toute proche d’Alek. Elle avait toujours le même sourire idiot sur les lèvres. « - Mais je dois vraiment y aller. Alors... alors dès que tu as une journée de libre, envoie-moi un message et je serais à ta porte en moins de deux. » Elle fit une moue boudeuse mais bien consciente qu’elle devait elle aussi retourner à ses occupations. Elle sourit tout de même en entendant la fin de la phrase d’Alek. Il avait l’intention de la revoir c’était important pour elle. Il comptait et elle n’avait pas envie que tout s’arrête là. Alek reprit alors : « - Emma, s'il se passe quelque chose entre nous, je veux qu'on fasse ça bien. Alors on va chacun retourner travailler et je vais nous préparer un premier rendez-vous digne de ce nom si tu veux. Et tu pourras me faire tes massages. » Et de nouveau un sourire idiot s’installa sur ses lèvres c’est tout ce qu’elle avait besoin d’entendre même plus. Il n’était pas contre l’idée que quelques choses se passent entre eux. Mieux il voulait même leur organiser une soirée rien que pour tous les deux. Elle frissonna sentant les lèvres d’Alek se poser sur sa main. Elle plongea son regard dans le sien et répondit sourire plaqué sur les lèvres. « Attends-toi à avoir un message très rapidement alors. » Elle avait bien l'intention de trouver un moment à lui consacrer très rapidement. Elle s'arrangerait avec Marissa pour garder Lilou ou avec un autre de ses proches. Il y aurait forcément quelqu'un dans son entourage pour garder sa fille.Un sourire charmeur sur les lèvres elle ajouta : « Tu auras tous les massages que tu veux. » Alek s’était finalement levé, elle déposa un rapide dernier baiser sur ses lèvres avant de le raccompagner jusqu’à la porte de son bureau. Elle était définitivement de bonne humeur, la fin de sa journée ne pouvait être que belle. Après ce qu’il venait de se passer elle imaginait mal dire de cette journée qu’elle était mauvaise. Sans doute la meilleure qu’elle avait eue depuis bien longtemps. Alek quitta finalement son bureau, elle referma la porte derrière lui avec un toujours le même sourire idiot sur les lèvres. Elle n’avait pas souri comme ça depuis tellement longtemps que c’était presque irréel. Elle se sentait simplement vivante et ça lui faisait un bien fou, tout ce qu’elle voulait à présent c’était trouver un moment pour revoir Alek et profiter de cette fameuse soirée qu’il devait lui organiser. Elle fut finalement tirée de sa rêverie par son beeper. Le devoir l’appelait, elle respira un bon coup et pris la direction des urgences aux pas de courses. Elle était prête à reprendre son poste, elle aurait tout le loisir de penser à Alek une fois sa journée terminé. Maintenant qu’elle reprenait son service elle devait se concentrer sur son boulot.


THE END