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| Bullet Proof - I Wish We Were | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Bullet Proof - I Wish We Were Lun 16 Juin 2014 - 2:39 | |
| " C'est laquelle, la tienne ?"
"L'arbre, là, sur la gauche. Et la vôtre ?"
" L'espèce de hérisson, un peu derrière..."
"Oh! Elle est plutôt douée."
" Ouais, tu parles... je reçois tous les jours des offres de différentes écoles de balais de Moscou. J'te jure... La tienne aussi est pas mal."
Les deux hommes se contentèrent d'un sourire en coin complice. Ne les méprenez pas : ils aimaient tous les deux leur fille. Mais les pratiques de la "troupe de danse" de leur école primaire ne constituaient pas exactement le summum du divertissement...
" Allez, vas-y bébé, t'es la meilleure! Putain, il faut que je l'aime pour traîner ici moi... Hey, si tu veux, on a pris l'habitude avec deux trois potes de se retrouver au Penthouse, après les activités barbantes de nos kids. Ça te dit de te joindre à nous ? T'as l'air d'un type bien."
"Merci de l'invitation, mais je crois que je vais passer."
" Humph... ta bonasse te tient par les couilles, hein ? Tu penseras à nous, quand elle te fera écouter "The Life Channel". Ou quand t'auras un peu plus de corde."
"Ouais...je n'y manquerai pas..."
*****
"T'as vu papa, quand je levais le bras en tourniquant", demanda-t-elle alors qu'ils rentraient chez eux par l'entrée des clients et qu'elle imitait quelques uns de ses mouvements de danse.
"Bien sûr que j'ai remarqué. C'est même mon passage favori. Fais attention de ne pas casser les lampes quand même."
Ils avaient pris cette habitude, de considérer que les "clients" constituaient des invités. Surtout pour Béatrice. Elle saluait la plupart de ceux qu'elle aimait bien de leur prénom. Et elle se cachait derrière sa cuisse lorsque les autres étaient dans le salon commun.
Mais, dans le cas présent, il n'y avait personne pour apprécier le talent artistique - en développement, et presque plein de promesse- de la gamine. Si ce n'était de Serena, sa nouvelle employée qui gardait le fort en son absence.
"Regarde ce que j'ai appris ce soir Serena!"
Elle réalisa quelques mouvements supplémentaires, culminant en sa chute prématurée et une récupération un peu bancale. Mais avec le sourire!
"Bonsoir, mademoiselle Winston. Rien de spécial à signaler ?"
Elle travaillait au gîte depuis quelques semaines seulement. Une charmante jeune femme, sérieuse et souriante, ouverte sur le monde et qui savait ce qu'elle voulait. C'était quand même la classe, pour ses clients, de pouvoir discuter avec une étudiante universitaire. Keith n'était pas trop certain encore de ses motivations à venir perdre son temps à travailler au Hope's Cove. Elle aurait probablement pu se trouver un job dans une boîte d'avocat, ou quelque chose du genre. En même temps, son poste ici lui laissait beaucoup de liberté et de temps libre. Dans tous les cas, il était loin de se plaindre d'avoir la chance de pouvoir compter sur elle.
Il écouta sa réponse, avant d'y aller d'un "Super!" (ce n'était pas forcément facile, à l'approche de la trentaine, de tenter d'avoir l'air cool), et d'accompagner Béatrice dans la partie de la maison qui leur appartenait à eux seuls.
Il en revint quelques minutes plus tard.
"Béatrice est dans le bain pour la prochaine demi-heure, et c'est plutôt tranquille ce soir. Si tu veux, tu peux partir plus tôt, je m'occuperai du reste. Il y a sûrement une fête à laquelle tu peux te joindre, ou un cas qui te donne particulièrement du fil à retorde sur lequel tu peux te pencher. Ou bien un nouvel épisode de "House of Cards..."
Il savait bien que ses études et sa vie de jeune femme devant qui le monde s'agenouillait l'accaparait énormément, et s'il pouvait lui donner un coup de pouce par de petits gestes, il n'allait pas s'en priver.
"Est-ce que ça va ? "
Quelque chose dans sa voix. Quelque chose dans son souffle. Dans le bleu de ses yeux. Dans l'ombre de son sourire. Quelque chose qui devrait se tenir loin des jeunes gens dans la fleur de l'âge.
Il espérait qu'il ne venait que d' entr'apercevoir le reflet de son propre quelque chose... |
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| Sujet: Re: Bullet Proof - I Wish We Were Mer 2 Juil 2014 - 17:06 | |
| Grief is the price we pay for love Keith & Serena “You will lose someone you can’t live without,and your heart will be badly broken, and the bad news is that you never completely get over the loss of your beloved. But this is also the good news. They live forever in your broken heart that doesn’t seal back up. And you come through. It’s like having a broken leg that never heals perfectly—that still hurts when the weather gets cold, but you learn to dance with the limp.”
La soirée était plutôt tranquille, jusqu'à présent, et je me tenais à l'entrée des clients, un bouquin de droit sous le nez. Un stylo derrière mon oreille, je tentai de finaliser mon devoir – qui était à rendre dans deux jours – pendant que tout était calme à la réception et que les clients n'avaient besoin de rien.
Keith et sa fille s'étaient absentés en début de soirée, pour pouvoir assister au spectacle de la petite. Elle était partie, tout sourire aux lèvres, son déguisement sous le bras. Keith avait semblé moins ravi à l'idée de passer la soirée entouré d'enfants déguisés, mais il avait néanmoins un regard attendri dès qu'il posait les yeux sur sa fille, qui faisait plaisir à voir.
Il n'était pas tard quand ils rentrèrent tous les deux, la petite Béatrice entrant la première tout en imitant les gestes qu'elle avait fait au cours du spectacle. Je relevai la tête, l'observant depuis le comptoir avec un sourire amusé. Elle m'interpella, manquant presque de se casser la figure en exerçant sa pirouette. Je souris légèrement à la petite.
« Waouw ! J'suis sûre que tu en as ébloui plus d'un, ce soir ! », lui assurai-je, dans un sourire complice, tandis que son père me saluait et me demandait s'il n'y avait rien de spécial à signaler.
Le saluant à mon tour, je me penchai sur le comptoir pour m'emparer du calepin qui me servait à noter ici et là les choses que je ne devais absolument pas oublier. « Les personnes de la 4 voudraient prendre leur petit déjeuner plus tôt demain matin. Ils voulaient savoir si c'était possible. », expliquai-je, avant d'ajouter, « Et un couple de russes a appelé pour réserver. Ils arriveront dans deux jours », lui annonçai-je, satisfaite d'avoir pu comprendre ces futurs clients grâce aux cours que j'avais pris ces dernières années et grâce auxquels j'étais presque devenue bilingue à présent. C'était idiot, mais apprendre le Russe m'avait plu. Ca m'avait en quelque sorte rapprochée de Luka. Je savais que je devais tourner la page, et laisser toute cette histoire derrière moi, mais j'en étais incapable. Alors, je faisais mon deuil, à ma manière. En buvant de la vodka, toute seule le soir, et en apprenant la langue maternelle de celui qui avait été le seul homme qui avait jamais compté dans ma vie. « Sinon, rien de spécial ! », ajoutai-je, dans un sourire, tandis que mon patron accompagnait sa fille dans la partie de la maison qui leur était réservé. Je me réinstallai près du comptoir, quand il revint près de moi quelques minutes plus tard.
Il m'expliqua que, puisque la petite était dans son bain pour la prochaine demi-heure, et que les choses étaient tranquilles ce soir, je pouvais quitter les lieux et le laisser s'occuper du reste. Je grimaçai lorsqu'il mentionna une quelconque fête à laquelle je pourrais me joindre. Hélas, non. Ma vie sociale était assez réduite. C'était en partie pour cela que j'aimais ce boulot : il me donnait l'excuse idéale pour pouvoir échapper aux mondanités que je ne supportais pas. Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas rentrer. Pas maintenant. Je savais ce qui m'attendait, une fois seule à mon appartement. Ce silence, cette solitude... Je n'étais pas prête à les affronter, pas maintenant. Je préférais encore rester à travailler quelques heures de plus.
« Je préférerais rester, si ça ne vous dérange pas. », lui confiai-je, dans un timide sourire, comme pour le convaincre d'accepter de me garder à ses côtés pour le reste de sa soirée.
A sa question, je hochai finalement la tête, en guise de réponse. Je m'installai devant mon livre encore sur le comptoir, tandis que mes yeux se posaient finalement sur une photo de Keith et sa défunte femme qu'il gardait précieusement aux yeux des inconnus. Ils étaient beaux, dessus, ils étaient jeunes, et ils semblaient heureux. Ils resplendissaient. J'esquissai un triste sourire à la vue de cette photographie, avant d'oser tourner la tête vers mon employeur.
« Vous pensez souvent à elle... à votre femme ? », osai-je alors lui demander, si bas, que je n'étais même pas certaine qu'il m'ait entendu.
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| Sujet: Re: Bullet Proof - I Wish We Were Dim 6 Juil 2014 - 21:43 | |
| "Ça marche pour la 4. La beach n'attend pour personne. Et bien joué pour les russes. J'espère que tu les as booké un week-end où tu es dans le coin, sinon, ils risquent de ne pas l'avoir facile... Je me demande combien d'établissement hôtelier peuvent se vanter de pouvoir accueillir les russophones dans la langue de Tolstoï ?"
Se lever tôt ne le gênait pas réellement. Ces derniers temps, il n'avait d'ailleurs pas manqué beaucoup de levé de soleil de toute façon. Il n'était pas le bienvenue, dans le monde de l'onirisme.
Il fut étonné d'entendre Serena refuser son offre d'une soirée écourtée. Un bon point pour la vaillance et le sens des responsabilités de son employée. Depuis le jour de son arrivée au Hope's Cove, il sentait bien avoir déniché quelqu'un de confiance.
*Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne s'entiche pas suffisamment de son job ici pour quitter ses études* , pensa-t-il avec le sourire.
Alors qu'il entreprenait de consulter le registre des clients pour se tenir à jour, elle lui posa une question intrigante, du bout des lèvres. Comme si elle craignait de l'agresser de sa curiosité. Il la regarda quelques secondes, avant de quitter la pièce sans dire un mot.
Bien qu'il appréciait la jeune femme, ils n'avaient pas vraiment eu de discussions "d'humains à humains" depuis leur rencontre initiale. En fait, la définition même du poste de Serena rendait peu fréquentes les occasions où tous les deux se retrouvaient au même endroit. Mais lorsqu'une étudiante refuse de retourner chez elle lorsque l'on lui en offre la possibilité et se met à poser des questions à propos d'un deuil, il est difficile de ne pas sortir du cadre professionnel...
Il revint à peine une minute plus tard, portant sur un plateau une bouilloire bien chaude, deux tasses de café... et une bouteille de Glenffidich.
"Prendrais-tu une tasse de café ? Sinon, je peux t'offrir du thé... ou un verre vide avec de la glace, si jamais"
Il rehaussa sa propre tasse de quelques gouttes de scotch, et alla s'installer dans un des fauteuils du salon commun à deux pas de là, invitant d'un geste Serena à le suivre. En espérant qu'elle ne pousse pas son professionnalisme jusqu'à demeurer derrière le comptoir d'accueil jusqu'à ce que son quart se termine!
"À chaque jour de ma vie, je pense à Sharon. Je me réveille avec son sourire ensommeillé. Je m'endors dans le creux de son épaule. Il m'arrive de lui demander, à l'épicerie, si elle préfèrerait du beurre d'arachide ou du miel, pour ses toasts. Et de me faire répondre par une grand-mère de soixante-dix ans."
Il ponctua ce dernier commentaire d'une moue moqueuse, comme s'il se payait lui-même de sa propre gueule.
"Elle était avocate, d'ailleurs. Un gros bureau, piloté par son propre père, à Washington. Elle détestait travailler pour lui. Elle ne le lui diras jamais. Et elle aurait tout fait pour m'empêcher d'ouvrir un bed and breakfast! "
Il marqua une courte pause, se remémorant dans une gorgée de thé de quelques souvenirs qui n'appartenaient qu'à lui seul.
"Tout le monde a sa propre façon, de dealer avec le deuil. Moi, j'ai préféré garder sa mémoire bien vive. Je crois que ça me fait du bien, chaque fois que je l'évoque et qu'elle parvient encore à faire sourire les gens... Et je suis convaincu qu'elle t'aurait adorée, même si vous n'auriez jamais eu aucune chance de vous rencontrer "
Nouvelle pause, payant cette fois-ci un tribut silencieux à la toute puissance de l'effet papillon, par lequel un accident de voiture l'avait conduit à ouvrir son propre établissement à des milliers de miles de l'endroit où il avait passé sa vie... au prix de la femme de ses rêves...
color=steelblue] "Tu as déjà aimé ? " [/color], lui demanda-t-il pour mettre fin à son quasi-monologue.
Il s'agissait, bien entendu, d'une question bête. Une jeune femme aussi intelligente et pétillante avait très certainement eu son propre lot de prétendants. Et elle n'aurait très certainement pas envie de se lancer dans une telle conversation avec son patron....
color=steelblue] "Pardon. Je ne suis ni ton père, ni ton pote, et l'effervescence de ta vie amoureuse ne me regarde guère. " [/color],
Il allait définitivement devoir s'inscrire à cet atelier de la chambre de commerce sur le b.a.-ba des bonnes pratiques patronales... |
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