Eleanor ❧ It's been a long road

**Invité** Invité

ELEANOR JULIETTE HARPER

« Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. »

FICHE D'IDENTITE

✿ NOM : Harper ✿ PRÉNOMS : Eleanor Juliet ✿ SURNOMS : Maman ; Nona ; Ellie ; Mme Harper ✿ AGE : 64 ans - ✿ DATE DE NAISSANCE : le 28 février 1950 ✿ NATIONALITÉ : américaine ✿ SEXUALITÉ : hétérosexuelle ✿ SITUATION AMOUREUSE : veuve ✿ EMPLOI/ETUDES : mère au foyer retraitée ✿ NOM DU QUARTIER : Orange avenue ✿ ANIMAUX DE COMPAGNIE : un lapin, un chat et un chien ✿ CHIFFRE PORTE BONHEUR : 27

LE CARACTÈRE

Vous voulez qu’un vieux clou comme moi se décrive ? Si je devais parcourir tous les retranchements de ma personnalité, je pense que nous en aurions pour des heures. Avant toute chose, je pense que le mot qui me définit le plus et le mieux, c’est d’être une mère. Avec tous les avantages et inconvénients qu’il peut bien y avoir avec cela ! Je suis aimante et dévouée, si l’un d’eux a besoin de moi, qu’il le dise ou non, qu’il pense en avoir besoin ou non et peu importe où il se trouve sur la planète, je me déplacerai pour lui venir en aide. Peut-être parfois trop présente et trop derrière eux, j’ai déjà bien failli me ramasser des casseroles à la figure, mais je suis comme ça. J’ai besoin de fourrer mon nez dans tout ce qui m’entoure, que cela me concerne ou non. Je sais me remettre en question, mais j’estime bien souvent que c’est plus moi qui ai raison que l’autre, surtout quand il s’agit de jeunots qui pensent mener leurs vies de la meilleure manière qu’il soit. Pendant trente bonnes années, j’ai pensé aux autres avant de penser à moi, mais ce n’est pas pour autant que je me suis laissée de côté. Je suis heureuse de ce que la vie m’a donnée et j’ai appris à prendre et recevoir les choses telles qu’elles étaient. Même si le cap de la soixantaine est déjà passé pour moi, je m’estime encore active et bien en forme. Il faut dire que je fais tout pour maintenir cette condition, et être quelqu’un d’amorphe dans son fauteuil devant la télé tous les jours, ce n’est pas moi. Je sors, je bouge, je me promène, je fais de l’aquagym et du fitness. J’aime les bonnes choses de la vie comme les pâtisseries, le bon vin et un bon repas. J’aime voyager, sortir avec mes copines du quartier, rencontrer d’autres personnes et profiter pleinement du temps qu’il me reste devant moi. Je suis pleinement conscience que la moitié de ma vie est déjà passée, seulement je ne regarde pas derrière moi pour autant. Je suis persuadée que moi aussi, j’ai un bel avenir qui m’attend.

NOUS AVONS TOUS UN PASSE, UN PRESENT ET UN FUTUR.

7 octobre 1967 ; Charlotte – USA
En ce temps-là, rares étaient les filles qui entreprenaient de faire des études. Femme active et ayant besoin de me dépenser, il était hors de question pour moi de suivre la société en marge. Certains s’étaient battus pour faire bouger, faire évoluer les choses et je comptais bien en profiter. Déterminée et têtue à la fois, je m’étais inscrite à l’université de Charlotte, assez renommée à cette époque. M’étant lancée dans des études d’art, j’y trouvai plus qu’une place, tout un univers qui ne semblait n’attendre que moi, et surtout moi qui prenais en mains mon propre destin. L’idée d’ouvrir un jour ma propre galerie et d’y exposer les plus grandes œuvres mais aussi les plus imprévues, insolentes et téméraires avait germé dans mon esprit et était en quelques sortes devenu peu à peu l’un de mes rêves. Mes cours avaient débutés depuis un bon mois quand je sortis du bâtiment universitaire ce jour-là. La tête encore dans Manet, c’est machinalement que je me dirigeai vers l’arrêt de bus le plus proche pour rentrer chez moi de bonne heure. D’un geste, je remis en place mes cheveux, balayés par le vent. Relevant à peine le regard, j’heurtai une personne de plein fouet. Quelque peu secouée et même pas sûre de ‘à qui était la faute’ je ne pus empêcher mon tempérament de prendre le pas sur ma raison « Vous excuser vous aurait tué peut-être ? ». Le pauvre, je ne lui en avais même pas laissé le temps à vrai dire. A ma grande surprise, le jeune homme riposta mais d’une manière douce et agréable à la fois « Non, mais votre regard, surement ! ». C’est vrai que je le regardais peut-être de manière trop persécutante, en ayant pris conscience, je tentai de l’adoucir. « Cela ne change pas que j’attends toujours vos excuses … » Je me la jouais garce et séductrice à la fois tandis qu’un léger sourire de satisfaction se dessinait sur le coin de mes lèvres. « C’est tout à fait vrai. Veuillez accepter toutes mes excuses, madame. » Traitée comme à l’ancienne, bien que cela soit du plus ironique, je le trouvai charmant, avec son accent irlandais qu’il ne pouvait cacher. J’hochai la tête pour toute réponse de satisfaction. « Si je peux me permettre, où allez-vous comme ça ? » C’est vrai que j’avais continué de marcher, et lui avec moi, même si pendant quelques minutes, aucuns sons n’étaient sortis de nos bouches. « A l’arrêt de bus. » répondis-je tout naturellement. « Voulez-vous que je vous dépose là où vous devez aller. » Je m’arrêtai net. Premièrement surprise par cette invitation et deuxièmement parce que ça méritait d’y réfléchir. Habitant en périphérie de la ville, dans les quartiers calmes et résidentiels, et bien que je prenne le bus me menant le plus près possible, et sans connaître l’horaire du bus ni même quand il pointerait le bout de son nez, j’en avait bien pour deux bonnes heures à rentrer chez moi. Alors qu’en voiture, en maximum vingt-cinq minutes, j’y étais. Le choix qui s’offrait à moi était plus que cornélien. Voyant qu’il n’attendait que ma réponse, je me permis encore quelques secondes de réflexion avant de placer mon verdict. « Très bien, tu es garé où ? » demandais-je, tout naturellement, en oubliant les bonnes manières et le vouvoiement ; après tout, il allait me raccompagner chez moi et nous aurions le temps de faire connaissance donc je ne vois pas pourquoi j’aurais joué ce petit jeu encore longtemps, de plus, il semblait avoir à peu près le même âge que moi. Intérieurement, je jubilais. Ma mère m’aurait très certainement tuée pour n’avoir ne serais-ce que penser monter en voiture avec ce jeune homme, cet inconnu. Même si je ne connaissais rien de lui, cette petite escapade et ce goût de l’aventure –bien que ce ne soit qu’un simple trajet jusqu’à chez moi– m’excitait et me rendait folle. Cachant toutefois ce fort entrain et mon sang qui battait soudain plus vite dans mes veines, j’embarquai à bord de sa Ford décapotable.

Cette après-midi là, il m’avait emmenée au parc avant de me ramener chez moi, prétextant que l’on avait le temps puisqu’en bus je ne serais arrivée que bien plus tard, et puis ça m’aurait évité d’avoir à inventer une excuse à ma mère justifiant mon arrivée prématurée. Nous avons parlé, marché, couru même … mais surtout, j’avais ri. Un seul regard vers lui et mon propre visage s’illuminait. Mes joues s’empourpraient et je découvrais par la même occasion que ce phénomène chimique était possible chez moi. Ce gars là, me dépassant d’une tête, avec son accent européen et son attitude tout autant irlandaise, et bien il avait réussi à me faire chavirer. Intérieurement, j’avais l’intime conviction que cet homme allait être l’homme de ma vie. Il ne m’avait fallu que d’un après-midi pour tomber sous son charme, mais j’allais avoir toute une vie devant moi pour apprendre à l’aimer.

16 mai 1978 ; New-York - USA
« Samuel, pose ce couteau ! Non, ce n’est pas une épée … » moi qui m’étais vue vendeuse d’œuvres d’arts, voilà que j’étais devenue gendarme, agent de circulation, chef cinq étoile, professeur, femme de ménage, jardinière, pro du timing pour les machines à laver, donneuse de leçons, lectrice professionnelle couturière, femme à tout faire et j’en passe. Son mon regard sévère et ma main tendue droitement, Sam finit par me rendre son arme et s’en alla à d’autres occupations. Occupée à faire la cuisine, je devais en même temps jeter un œil sur mes sept marmots qui gambadaient dans la maison. Je me rendis soudain compte qu’un bruit de fond désagréable commençait à me casser les oreilles. Je me penchai un peu plus pour observer plus loin ce qu’il passait dans le salon –l’un des plus grands avantages de cette cuisine ouverte qui nous aura coûté un an de salaire– et qu’il s’agissant de ce fameux ballon rebondissant inlassablement contre le parquet. « Andrew ! Je t’ai déjà dit de ne pas jouer avec ce ballon à l’intérieur ! DEHORS ! » lui ordonnais-je tout en m’affirmant d’un signe du doigt indiquant le chemin à suivre. Je levai les yeux au ciel, me demandant parfois ce que j’avais bien fait au bon dieu pour avoir à me répéter sans cesse pour les mêmes choses. Je poussai un soupir de soulagement en posant mes yeux sur Julia qui, assise sur la chaise haute en face de moi, faisait tranquillement ses devoirs. Tout fraichement entrée à l’école, elle adorait cet univers, et j’étais enfin fière d’en avoir fait une qui serait un minimum studieuse. Je profitai de quelques secondes de calme pour goûter la sauce à base de tomates et de poivrons que j’étais entrain de préparer. « Maman, y a Bradley qui est dans l’arbre. » me prévint calment et paisiblement la petite Rose, du haut de ses quatre ans. Mon visage devint presque aussi rouge que ma sauce. Ni une ni deux, j’embarquai ma cuillère en bois avec moi me dirigeant d’un pas rapide vers le jardin. « Bradley !! Qu’est-ce que tu fais dans cet arbre ?! Tu descends tout de suite et tu viens mettre la table ! » Tiens, ça tombe bien, j’en avais justement besoin d’un, le cours des évènements avait choisi pour moi « Mais, mam… » « Il n’y a pas de mais ! » tout en m’affirmant à l’aide de mes bras que je dirigeai d’un coup sec vers le bas. C’était sans compter que le peu de sauce qui y était resté accroché aille s’étaler sur la tenue de Rose. « Oh ma puce, je suis désolée … » dis-je, consciente de ma maladresse. « C’est pas grave, tu te changeras après manger, tu risqueras quand-même d’y faire encore des taches. » à chaque problème, il y avait sa solution, pas toujours des plus chrétienne, certes, mais j’arrivais à m’en sortir. J’arrivai à peine à nouveau dans mes fourneaux quand j’assistai impuissante à la scène qui se produit devant mes yeux. Riley, courant dans tous les sens comme à son habitude était passé comme une furie, entrant violemment en contact avec son petit frère, Noah qui, du bout de ses deux petites années, cherchait encore ses marques, debout sur ses petites jambes. Les pleurs du bébé ne se firent pas attendre et je me précipitai donc pour le ramasser et le consoler. « Riley, je t’ai déjà dit de faire attention ! » m’exaspérais-je moi-même du fait de répéter, encore une fois, cette sordide phrase. La sonnette de la porte retentit, c’était Danny qui rentrait de sa journée de boulot. J’allai lui ouvrir tout en lançant aux enfants « Tout le monde à table, papa est là ! » mon mari passa le pas de la porte et je l’embrassai comme à mon habitude, Noah encore dans mes bras, avant de nous installer à notre tour avec ce bon repas en compagnie de nos sept enfants.

Les enfants étaient enfin tous couchés et le calme –que je prenais plaisir à apprécier- était revenu hanter les lieux. Comme à mon habitude, j’étais assise sur le canapé et mon mari vint me rejoindre avec deux verres de vin rouge à la main. « Comment était ta journée ? » me demanda-t-il tout en me passant l’un des verres. Cette simple phrase eut pour effet de faire monter des larmes à vitesse folle dans mes yeux. Je tentai tant bien que mal de les retenir mais c’était trop fort, et puis il me connaissait par cœur. « Qu’est-ce qu’il se passe ma chérie ? » Toute la journée, j’avais fait la femme forte et avais maintenu un semblant d’équilibre et de justesse dans la maison, et puis là c’était comme si toute cette pression retombait d’un coup, comme si toutes mes émotions se libéraient. Je ne pleurais pas de tristesse, non, tout simplement pour évacuer tout ce que je retenais devant mes enfants, peut-être même étais-ce un peu de joie ? « Je les adore tu sais, on a fait de beaux et magnifiques enfants … C'est juste qu'il y a des journées comme ça, où j’ai l’impression qu’ils se sont tous passés le mot et qu’ils se liguent contre moi. » Je ris instantanément à ce que je venais de dire. Entre rire et larmes, je me demandais si ce que je disais était ne serais-ce qu’imaginable. « C’était une longue journée … » finis-je par dire pour le rassurer, le sourire aux lèvres. Je déposai un rapide baiser sur ses lèvres avant de me blottir contre lui tout en savourant ce bon vin qu’il m’avait servi.

15 mars 2001 ; New-York - USA
Alertée par un appel de mon fils, Noah, je me précipitai à pieds, à travers la ville. Prendre la voiture aurait été une erreur, à cet heure-ci, le trafic était insupportable à New-York. Prenant d’abord le métro pour ensuite traverser Central Park par le chemin le plus court, me faufilant dans les files entre les taxis, je finis par arriver tant bien que mal à l’hôpital. Soulagée et essoufflée à la fois, je montai alors au deuxième étage, où se trouvaient les salles d’accouchement. Arrivée dans la salle d’attente, personne. Je fis les cent pas, me torturant l’esprit et me tordant les doigts. J’angoissais aussi bien que j’étais impatiente et très heureuse. Ce genre de trajet et d’euphorie, je les avais déjà vécus plus d’une dizaine de fois, à chaque fois pour un heureux événement de ce type. « Alors, où est-ce qu’ils en sont ? » je me retournai et découvrit Julia, avec ses deux enfants agrippée à ses mains. Instinctivement, je le pris dans mes bras et poussai un soupir de soulagement. « Je n’en sais rien, je n’ai plus de nouvelles depuis. » Il ne nous restait malheureusement plus qu’à attendre, mais pour combien de temps encore ? Mes enfants arrivèrent un à un, au compte goutte, accompagnés de leurs conjoints, de leurs enfants, ou bien seuls. A chaque fois c’était pareil. Toute la famille se retrouvait au complet dans la salle d’attente. La première fois que c’était arrivé, j’avais bien cru qu’on se ferait virer à coups de pieds aux fesses tellement nous étions nombreux, bruyants et excités à la fois. La deuxième aussi, et puis finalement, c’était une habitude pour eux de nous voir ici, à chaque fois un peu plus nombreux, toujours unis les uns avec les autres. Nous en faisions à chaque fois tout un foin certes, mais c’était notre petit plaisir à nous. Les minutes me semblaient interminables à chaque fois et j’allais demander des nouvelles aux infirmières toutes les trente secondes. Trois bonnes heures avaient dues s’écouler depuis que j’étais arrivée, peut-être même plus, quand Noah ouvrit la porte pour nous retrouver. Emu, fatigué, les yeux rouges, soulagé, il s’avança à pas lourds devant moi avant que je ne le rattrape dans mes bras. « Oh mon grand, tu as fait du bon boulot ! Comment va mon petit fils ? » Le dernier de la famille, le dernier aussi à avoir son premier enfant. J’étais si fière de lui que j’en étais émue aussi. Nous le bombardions tous de questions, aussi débiles les unes des autres. L’accouchement s’était bien passé, il n’y avait eu aucune complication et Jamie avait rejoint les rangs des Harper. Soulagés, Bradley sorti le champagne que nous servions dans des coupes en plastique. C’était devenu une sorte de rituel entre nous, à chaque naissance. Noah était retourné auprès de sa femme et de son fils tandis que nous nous leur laissions un peu de repos tout en discutant de nos vies. « Vous pouvez entrer ! » nous indiqua finalement Noah, ouvrant la porte de la chambre de Sophia. C’est dans un grand applaudissement que nous étions entré, tous joyeux et heureux. Je déposai un tendre baiser sur le front de ma belle-fille, la félicitant, avant de tourner mon regard vers le petit garçon qu’elle tenait dans ses bras. Je levai ensuite les yeux vers le jeune père tout en lui souriant. Nos regards voulaient dire ‘merci’ et traduisaient un profond respect. J’étais si fière de lui et quelque part, même si je n’avais pas le droit de l’avouer, Sophia était ma belle-fille préférée. Comme tous les autres, je l’avais traitée comme mon propre enfant et quelque part, elle était aussi ma réussite. Je voyais tellement de Tom et moi en Sophia et Noah. Ils étaient le genre de couple que je suis et ont vécu leur histoire tout aussi bien. Plus les années passaient et plus je me sentais à ma place au sein de ma propre famille.

9 janvier 2004 ; New-York - USA
Cette journée fut la pire que j’ai connue. Un mardi pluvieux à New-York, du noir, des fleurs blanches, du monde, beaucoup de monde. Mes enfants, des amis, des connaissances, et même des personnes que je n’ai jamais vus de ma vie, ou dont je ne me rappelle pas. Ces gens nous saluent et nous présentent leurs condoléances. La tristesse peut se lire sur tous les visages et ça me rend encore plus triste. J’adresse un sourire d’amitié sincère aux personnes que je suis touchée et ‘contente’ de voir ici. Tout le monde est entré, il ne manque plus que nous. Je me retourne alors vers mes sept amours, mes sept bambins qui ont si bien grandi. Je leur adresse un sourire et leur fait signe de venir vers moi. Comme nous en avions l’habitude à l’époque, quand nous habitions tous sous le même toit et que nous avions le temps de nous retrouver tous ensembles,d’un grand geste, nous nous fîmes un immense câlin rempli d’émotions diverses. Je me fis une note à moi-même d’un jour aller remercier dieu de m’avoir donné des enfants comme ceux-là, mes enfants.

« Je ne vais pas vous parler de lui pour ce qu’il était, mais pour ce qu’il est et sera toujours à mes yeux. » Je laissai un court instant de silence, le temps pour moi de prendre une grande inspiration et de cligner de l’œil pour laisser une larme s’écouler le long de ma joue irritée. « Tomas Harper est celui qui, à bord de sa Ford décapotable dont je ne connais même plus le modèle, est venu me pêcher à Charlotte. C’est celui qui m’a arrachée à ma ville natale pour m’emmener chez lui, en Irlande. Cette évasion reste encore l’un de mes plus beaux souvenirs. Il est celui qui m’a supporté pendant cinq grossesses, et c’est vous dire s’il en fallait du courage pour me supporter pendant cette période-là ! Il est celui qui, après chaque journée de boulot, s’asseyait à mes côtés pour m’écouter me plaindre de nos magnifiques enfants, il a balayé mes craintes et mes doutes, il m’a fait voir le meilleur en moi et le meilleur en chaque personne nous côtoyant. Il a supporté le choix de chacun de nos enfants, et m’a soutenu dans mon idée folle de reprendre des études lors de ma crise de la quarantaine. Il m’a supporté sans broncher pendant toutes ces années, il m’a donné tout son amour et toute sa force. Je ne regrette rien, pas même nos disputes et nos querelles, car elles ne feraient pas de nous ce que nous sommes et le chemin que nous avons parcouru serait différent. Si c’était à refaire, je n’y changerais rien. Il a ce don de vous faire sentir bien, il vous donne l’impression d’être attentif et intéressé par tout ce que vous faites. Il m’a offert la vie de mes rêves. A ses côtés, je me sentais exceptionnelle. Il est mon mari, le père de mes enfants, le grand-père de mes petits enfants, mon soleil, mon âme sœur, ma moitié, mon modèle, mon repère, mon meilleur ami, mon amour, celui qui sait me faire sourire en un instant, l’homme de ma vie, et … il va sacrément me manquer. » finis je, en toute sincérité. Mon regard se posa alors sur le cercueil dans lequel reposait mon défunt mari. Soutenue par Andrew et Noah de mes deux bras, je me dirigeai vers le cercueil. Les larmes ne cessaient de couler sur mon visage et je me demandais encore comment j’avais bien pu faire pour tenir durant ces minutes insoutenables qu’avait duré ce discours. C’est avec un profond respect et beaucoup d’amour que je m’emparai de la première rose mise à ma disposition et allai la déposer sur le bois vernis. Discrètement, je lui chuchotai comme une dernière parole que je lui promettais de tenir sa dernière volonté. Je n’allais pas m’arrêter de vivre parce que lui s’en était allé, non. J’allais réapprendre à vivre, autrement.

7 avril 2014 ; Huntington Beach - USA
Parfois, la vie est une chienne. Tout simplement. Un jour elle se réveille et vous nargue, vous montre que vous n’être rien. Rien qu’un vulgaire morceau de sable perdu dans l’univers. Elle vous montre que c’est elle la maitresse de maison. Que c’est elle qui gère et qui, si elle le décide, vous anéantira. Cette putain de vie, elle s’était déjà attaquée à moi, mais il y a quatre ans, elle s’était attaquée à mon Noah. S’emparant littéralement de son humanité, elle n’avait laissé de lui qu’un vulgaire déchet en composte. Sa femme lui avait été arrachée aussi vite qu’elle était entrée dans sa vie. La haine et la vengeance peuvent être dévastateurs, la triste mort de Sophia en fut la preuve. Je ne fus pas étonnée de voir mon fils s’écrouler, tomber en morceaux et tout abandonné. Il n’avait pas eu ma chance. J’avais eu la chance de dire au-revoir à Tom, nous avions eu le temps de nous dire toutes les choses que nous ne nous étions pas dites, il avait eu le temps de me rendre courageuse comme lui. Sophia, elle, s’en était allée en quelques secondes, personne n’aurait pu prédire cet événement. Noah avait donc sombré dans l’alcool et la dépression, délaissant même jusqu’à son propre fils. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour arriver chez lui et l’envoyer en cure. Les noms d’oiseaux avaient volés ce jour-là, mais je savais qu’il y en aurait d’autre et parfois, je me disais que c’était l’alcool qui parlait pour lui.

Trois heures vingt-et-une. Le son strident de mon réveil m’extirpa d’un rêve agréable. Je mis quelques instants à réaliser, j’avais l’impression de n’avoir fermé les yeux que depuis cinq minutes. Midi vingt-et-une à Paris. Je réalisai et me redressai d’un coup. Tel un automate, je me dirigeai vers le bureau de la chambre et allumai l’ordinateur portable. Vivant bien dans mon temps, je savais parfaitement comment l’utiliser. Comme à mon habitude, j’ouvris mes mails sur une adresse que j’avais inventée, sous le nom de mon fils. Après quelques recherches sur ce qu’il se passait en France en ce moment, la météo et des tas d’autres petites choses, je me mis à pianoter sur le clavier, m’adressant à Jamie. Consciente que ce que je faisais n’était pas forcément la meilleure des choses à faire, je m’étais moi-même engouffrée dans ce tourbillon et je ne pouvais plus arrêter maintenant. J’amie avait besoin de se sentir aimé et non abandonné. J’inventais le suivi d’une affaire plausible, lui parlais de la pluie et du beau temps, inventais des occupations auxquelles Noah aurait bien pu se prêter s’il avait réellement été là-bas. Quelques minutes plus tard, je bouclais le mail et l’envoyais sur celui de mon petit fils. La vérité, c’est que j’étais tourmentée, troublée et perdue. Du jour au lendemain, Noah s’en était allé, laissant tout derrière lui. Intérieurement, je bouillais et j’allais exploser le jour où il oserait repointer de bout de son nez. Je ne savais pas où il était, ni même pourquoi, mais je savais qu’il était mal, et qu’il avait besoin d’aide. De mon aide.

DERRIÈRE L’ÉCRAN

✿ Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums mon pseudo est moon., tandis que mon prénom est Marie. Je suis âgé(e) de 20 ans et je vis actuellement du côté de Bruxelles. Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur PRD, ma première impression en le voyant a été WAHOU. Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de j/7 et que mon niveau rp est de > 500 mots.
Concernant mon personnage j'ai choisi Meryl Streep comme célébrité, pas mal non ? Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi love is enough comme groupe ! Au faite j'allais oublier le code du règlement Je le sais & il est validé par Noah .
A bientôt sur le forum ♥

officiellement, bienvenue Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

Eleanor ❧ It's been a long road 1557144119

Eleanor ❧ It's been a long road 2874821285

Eleanor ❧ It's been a long road 1370858031

Eleanor ❧ It's been a long road 3622819031

tu fais une troupe d'heureux, et plein d'admirateurs Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

**Invité** Invité

Eleanor ❧ It's been a long road 774804341

LA REINE MERYL STREEP Eleanor ❧ It's been a long road 774804341

(Et la reine Eleanor Harper au passage aussi Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

)

Officiellement, bienvenue Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

Bon courage pour ta fiche Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

C'est le choix de scéna du siècle, rien que pour ça tu as mon admiration éternelle Eleanor ❧ It's been a long road 831357446

Faudra qu'on se déniche un supra lien de la mort qui tue Eleanor ❧ It's been a long road 1174080840

(Surtout que oui, je suis poto avec Noah Eleanor ❧ It's been a long road 411855516

). Courage à toi, on est à ta disposition pour tout ce qui est massages, café, clopes, bref, ce qu'il te faudra pour cette rédaction Eleanor ❧ It's been a long road 831357446

**Invité** Invité

Bienvenueeeee Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

Si tu as des questions ou besoin d'un truc n'hésite pas! Eleanor ❧ It's been a long road 774804341

et merci d'avoir pris ce scéna, je suis sûre que ça va être géant à jouer irp Eleanor ❧ It's been a long road 1174080840

Bon courage pour ta fiche! Eleanor ❧ It's been a long road 2054474852

**Invité** Invité

Vous êtes géniaux Eleanor ❧ It's been a long road 2648221941

vous me vendez du rêve, c'est tellement énorme Eleanor ❧ It's been a long road 2324046238

vous ne savez pas ce qui vous attend, et j'espère être grandement à la hauteur de vos espérances Eleanor ❧ It's been a long road 3549213922

parce que ouais, vous me foutez la pression mine de rien Eleanor ❧ It's been a long road 3533981804

vous m'admirerez si j'arrive à la fin de cette fiche comme il se doit Eleanor ❧ It's been a long road 583574226

Haeth ; il nus faudra ce lien, c'est sûr, et il a intérêt à roxer ! Eleanor ❧ It's been a long road 4180335965

Leah ; il faudra qu'on revoit notre lien vu qu'apparemment les choses ont changées Eleanor ❧ It's been a long road 3121082355

tu as commencé Eleanor ❧ It's been a long road 1557144119

*plante sa tente*

**Invité** Invité

Bonne lecture - et bonne attente Eleanor ❧ It's been a long road 831357446

-

**Invité** Invité

Eleanor J. Harper a écrit:: Leah ; il faudra qu'on revoit notre lien vu qu'apparemment les choses ont changées

je t'enverrai un mp demain, sans faute! Eleanor ❧ It's been a long road 117651489

BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE ! :)

**Invité** Invité

merci beaucoup Eleanor ❧ It's been a long road 3387503886

**Invité** Invité

ROWIIIIIIIIIII Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

!!!!!!!!

Bienvenue nona ! J'suis trop contente que tu sois là ! Ensemble on va faire des rp's de ouf moi j'dis ! Eleanor ❧ It's been a long road 811299040

!!

**Invité** Invité

Merci mon petit fils chéri :#33: j'ai hâte d'entrer dans votre univers et d'avancer avec vous Eleanor ❧ It's been a long road 3387503886

d'ailleurs ma fiche est presque finie, même si j'attends des précisions particulières de Noah :78:

**Invité** Invité

Ce choix de scénario Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

Bienvenuuuuuuue Eleanor ❧ It's been a long road 3121082355

**Invité** Invité

merci beaucoup :#22:

**Invité** Invité

l'histoire Eleanor ❧ It's been a long road 3827031138

(oui émotion du moment de Jamie: j'retourne bosser ceci dit xD)

Eleanor ❧ It's been a long road 1070104314

cette fiche Eleanor ❧ It's been a long road 3827031138

et ciel le passage aux funérailles Eleanor ❧ It's been a long road 3468309744

Eleanor ❧ It's been a long road 3594399423

**Invité** Invité

Merci

Maaaaamaaaaaannn Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

Oh ta fiche Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

elle est juste parfaite Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

Tu as compris à merveille ce personnage, tu es née pour être ma mère Eleanor ❧ It's been a long road 287445081

(je sais dis comme ça c'est étrange xD )

Je suis tellement contente, je n'aurais jamais pensé un jour que ce scénario soit prit & surtout voir Meryl sur un forum Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

Merci énormément Eleanor ❧ It's been a long road 2054474852

Bref tu es validé avec grand plaisir Eleanor ❧ It's been a long road 3200772859

Bienvenue parmi nous, bienvenue chez les Harper Eleanor ❧ It's been a long road 3581977478

&& surtout ma boîte mp est faite pour être en débord Eleanor ❧ It's been a long road 2341828604

VOUS FAITES OFFICIELLEMENT PARTIE DE HUNTINGTON BEACH
bienvenue parmi nous

toutes nos félicitations ! votre fiche vient d'être validée et vous faites officiellement partie des habitants de huntington beach. les portes de la ville vous sont grandes ouvertes, vous pouvez commencer dès maintenant vous y promener et commencer votre jeu.
mais, avant d'aller plus loin, ne vous invitons à consulter le guide de la ville qui vous sera certainement utile :

vous pouvez dans un premier lieu préciser votre métier ou étude, ainsi qu'à décider quel sera votre logement.

si vous vous retrouvez complètement perdu dans les rues de la ville, sachez qu'un salon de parrainage est à votre disposition. tout ce qu'il vous reste à faire c'est de demander d'avoir un parrain qui vous servira de guide touristique et vous aidera à retrouver vos repères plus rapidement.

vous avez également la possibilité de constituer vos propres carnets de relations et de rencontres. eh oui ! il ne faut pas oublier qu'avoir une vie sociale palpitante vous aidera à mieux vous épanouir !

si vous vous attendez à ce que des personnes proches, amis ou ennemis, viennent vous rejoindre à huntington beach, n'oubliez pas qu'une catégorie pour la création des scénarii est consacrée à toutes ces personnes !

en parlant d'ennemis, on vous présente l'ennemi commun de tous les habitants. maître corbeau, dont l'identité reste inconnu, a comme passe-temps préféré vous torturer l'existence grâce à ses fameuses lettres anonymes qui risquent de mettre une fin à votre vie tranquille.

vu que tout ce qui rime avec secret, rime avec potins, n'hésitez pas de visiter le buzzer pour être informé de tous les secrets mis en danger. peut-être ceci réveillera-t-il le Sherlock Holmes qui sommeille en vous pour en trouvez d'autres vous-même !

pour finir, si vous aimez pimenter votre vie, une section défis où tout le monde peut vous défier !

n'oubliez cependant pas que vous devez informer le staff de votre plus sombre secret. ne jouez pas aux innocents, car au fond, personne n'est un ange ! Si besoin le staff peut vous aider à trouver un secret. (contacter Marissa - contacter Naya)

en cas de besoin ou de question, le staff du forum sera toujours là pour vous, n'hésitez surtout pas à le contacter par mp ou à tout simplement poster vos questions dans le sujet consacré aux membres qui se trouve ici.

**Invité** Invité

Mon fiiiils ! Eleanor ❧ It's been a long road 1557144119

Eleanor ❧ It's been a long road 2668720545

Tu t'es tellement fait attendre !
Comme je l'ai déjà dit, ton scenario était tellement beau et intéressant que je n'ai pas pu résister Eleanor ❧ It's been a long road 2324046238

Un grand merci à toi Eleanor ❧ It's been a long road 2648221941

**Contenu sponsorisé**

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Eleanor ❧ It's been a long road

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