Sujet: Normalement on doit m'accueillir avec un ballon & une banderole "bon retour chez toi" non ? Sam 24 Mai 2014 - 19:55
- Eleanor & Noah -
It hurts to know that some people changed. But it kills to know that you were the reason why some people changed
La nuit venait de tomber sur la belle ville qu’était Huntington Beach, ça lui avait manqué et même si il refusait de l’admettre depuis son départ, il était bien content d’être rentré chez lui. Oui il se sentait chez lui ici. C’était calme, très calme. Une petite brise venait caresser ses joues, les yeux clos il appréciait ce silence, écoutant le bruit des vagues qui venaient s’écraser contre le sable qui avait dû être bouillant toute la journée. Un sourire apparut sur ses lèvres alors qu’il venait à penser à un souvenir, un souvenir qui semblait être vieux et pourtant ça n’avait que quelques mois… Leah et lui sur cette plage, seuls, insouciants, heureux… Oui il était heureux à ce moment-là. Son sourire disparu, soudainement. C’était à présent sa mine triste que l’on apercevait. Passant ses mains dans sa chevelure, serrant ses poings il finit par quitter le sable retournant à sa voiture. Il devait rentrer, il se devait de retourner chez lui et plus que tout il voulait serrer dans ses bras son fils. 21h32 était affiché sur le tableau de bord de son véhicule, son fils devait se trouver dans le lit prés à dormir pour se préparer à sa journée d’école de demain. Il s’était promis à lui-même d’aller le chercher à l’école mais il en avait été incapable. Pourtant dès son arrivé son seul objectif était d’aller faire une surprise à son fils. Il s’était rendu au centre commercial, pensant que l’argent pouvait tout régler et pourtant il n’y avait pas encore si longtemps il n’aimait pas cette façon de faire. Sans scrupule il s’était rendu dans un magasin, offrant une somme importante au vendeur pour obtenir la dernière console en vente. Cette console était un maigre lot de consolation et pourtant il était persuadé qu’avec ça il aurait le pardon de son fils. Noah avait toujours détesté ce genre d’homme, ceux qui pensaient que l’argent réglait tout. Aujourd’hui il était devenu comme eux, il les appréciait même ! Il pouvait être fier de lui puisqu’il avait oublié son fils, sa visite surprise et sa remise de cadeau. Oui Maitre Harper avait oublié son unique enfant. La raison ? Il aurait pu mettre ça sur le dos de Neela, il avait rencontré la jeune femme à la suite de son achat. Leur rencontre n’était pas franchement la meilleure de l’année, eux qui étaient complices depuis longtemps et qui avaient su être de bons amis avant de devenir un couple. A présent ils étaient quoi ? Elle était la femme qu’il avait mis enceinte et qu’il avait abandonné lâchement comme n’importe quel abruti. C’était à peu près ça, et inévitablement Neela n’était pas heureuse de le revoir. Cette rencontre était imprévue et arrivée quelques heures après son atterrissage, autant dire qu’il n’était pas très heureux surtout qu’il savait que ça allait être un sale moment. Quoi qu’il en soit à la fin de cette rencontre il n’était pas au mieux de sa forme, et en retournant dans sa voiture c’était au bar et non à l’école qu’il se rendit. Neela n’était pas fautive, sa colère et sa tristesse n’étaient pas coupables de cette addiction dont souffrait l’avocat. En entrant dans ce bar pas une seule seconde il pensa à son fils, pas une seule seconde il pensa aux conséquences de ces verres engloutit durant plusieurs heures.
Viré du bar il n’avait pas d’autres choix que de rentrer chez lui, à croire qu’il faisait tout pour éviter ce retour ou plutôt éviter sa mère. Eleanor Harper si charismatique. Mère d’une tribu, elle avait su imposer son respect. Noah était un petit con mais il restait le fils de cette femme, et seul un Harper pouvait comprendre sa hantise à rentrer. Eleanor n’était pas méchante, ce n’était pas une veille sorcière mais elle imposait le respect. L’avocat savait qu’il la décevait, c’était certainement ce qui était le plus difficile à supporter, il savait qu’elle s’inquiétait énormément pour lui et qu’elle ne prendrait pas de pincette avec lui. Tout le monde pouvait donner son avis, lui hurler dessus, le secouer, lui faire la morale, le menacer et où se mettre à genoux pour qu’il cesse ses conneries mais sa mère était la seule qui pouvait attirer son attention et même si ça ne changeait rien ses paroles ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd. Le regard posé sur sa maison il tira une dernière bouffée sur sa cigarette avant de se décider à rentrer chez lui. Mains dans les poches il avançait doucement, comme si il profitait de cette belle nuit étoilée. Insérant sa clé dans la serrure il ouvrit la porte tentant de faire le moins de bruit possible, peut-être était-elle encore debout, attendant patiemment son retour pour le secouer ou bien elle était dans sa chambre évitant ainsi un affrontement avec Noah. Déposant ses clés sur le meuble d’entrée, il passa une main sur ses yeux, il avait besoin d’une bonne douche et également d’une bonne nuit de sommeil.
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Sujet: Re: Normalement on doit m'accueillir avec un ballon & une banderole "bon retour chez toi" non ? Lun 26 Mai 2014 - 15:33
Normalement on doit m'accueillir avec un ballon & une banderole "bon retour chez toi" non ?
noah ∞ eleanor
Plus les heures passaient et plus le temps se révélait insoutenable, autant moralement que physiquement. Fatiguée, irritée, inquiète, déçue, épuisée, lessivée … Autant de mots qui pourraient être choisis pour qualifier mon état. Depuis le départ de Noah, c’est à peine si j’avais réussi à fermer l’œil et, du haut de mes soixante-quatre ans, reprendre son rôle de parent n’était pas chose aisée. Les années ont passées et je suis devenue une grand-mère, qui s’occupe de ses petits-enfants de temps en temps … pas vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant des mois ! Attention, je ne dis pas que cela me dérange ou me pèse tant que cela de m’occuper de Jamie. Jamie est un don du ciel, le genre de gamin que tout le monde rêverait d’avoir … Je dis juste que j’ai déjà donné mon temps et que mine de rien, les années passent. Si c’était à refaire ? Bien sûr que je le referais, sans hésiter ! Être présente pour ma famille est et sera toujours ma plus grande priorité. Mais à aucun moment je ne m’étais imaginée que l’épreuve serait aussi douloureuse. Ne pas savoir où pouvait bien se trouver Noah sur cette planète me torturait l’esprit à chaque seconde. Des mois passés sous silence, des mois à mentir autour de moi, autour de lui, de ses propres proches. Des mois passés à attendre sans rien voir venir jusqu’à ce que … Jusqu’à cette après-midi même. J’étais revenue de chez le fleuriste avec une bonne demi-douzaine de rosiers blancs à planter sur la propriété. En aucun cas je ne m’attendais à tomber sur lui, ou plutôt sur son sac de voyage. Mon cœur rata un battement dans ma poitrine et je me précipitai à l’étage. Là, je le trouvai dans son bureau, assis dans l’un de ses luxueux fauteuils en cuir. Un verre à la main, une bouteille de Whisky posée sur la table basse. Ce qui devait s’annoncer comme étant de belles retrouvailles n’en furent pas. Les tons de vois s’élevèrent et Noah finit par partir en claquant la porte derrière elle. Au final, entrer en conflit avec mon fils était encore plus éprouvant que de l’attendre pendant si longtemps. Furieux, il était parti dans l’idée d’aller rechercher Jamie à son école, même si ce n’était pas l’heure de la fin des cours. N’étant pas du genre à me donner en public, je ne lui courrai pas après et le laissai s’en aller. L’établissement où mon petit-fils suivait sa scolarité n’avait pas besoin d’un scandale de famille à ses portes. Baissant le regard, je commençai par soulever les valises de mon fils bien trop lourdes pour une femme de mon âge. Tranquillement, je les posai dans la chambre de son propriétaire. Un instant, je me retournai et tombai sur cette photo de lui et moi. Noël 2007. Ce que nous avions pu être heureux. Je rattrapai de justesse une petite larme qui s’était échappée malgré moi avant de me relever tout en prenant une bonne bouffée d’air frais dans mes poumons. Je passai mon après-midi à attendre, attendre que mon fils revienne. Les minutes passant, j’avais fini par me faire une raison et m’étais moi-même remise en question. Y aller plus doucement avec Noah serait plus judicieux, plus concluant toutefois. Du moins c’est ce que je pensais. Quatre heures de l’après-midi approchaient et toujours pas de traces de ma progéniture. Soufflant, je me résignai à aller à l’école de Jamie, peut-être que finalement, Noah n’y serait pas allé, peut-être qui finalement il s’était fait une raison lui aussi, n’y serait pas allé et serait allé se vider la tête comme je le lui avais suggéré. J’avais bien fait. Jamie attendait encore sur les marches devant les portes, je dus lui inventer une excuse pour mon retard. Un mensonge, encore un.
Jamie était au lit, j’avais décidé de ne pas lui parler du retour de son père, je n’avais pas envie de lui glisser de faux espoirs. Si cela se trouvait, il n’était même que passé et était reparti pour une durée indéterminée. Au fond de moi, j’espérai que non. La nuit s’était déjà bien avancée, mon verre de vin rouge était vide et à la télévision ne défilaient désormais que les idioties nées de téléshopping. Ce genre de soirée passée à attendre était loin d’être une première pour moi. J’ai sept enfants, et au moins une fois chacun d’entre eux m’a fait vivre cette interminable attente, suivie d’explications concernant cette heure tardive qu’ils avaient jugée bonne pour pouvoir rentrer. Sauf que j’avais toujours été aux aguets et que jamais l’un d’entre eux n’était passé entre mes filets. Cela était arrivé plus de fois avec certains que d’autres, et puis même s’ils prévenaient, j’avais cette manie de les attendre pour être rassurée et m’endormir sereine. Ce soir, j’avais l’impression de recommencer comme il y a vingt ans. J’étais sur le point d’abandonner et de m’endormir quand j’entendis le vrombissement de la voiture de mon fils dans l’allée principale. Je me levai et allai déposer mon verre de vin dans la cuisine pour m’en servir un nouveau, d’eau cette fois. Assise sur l’une des chaises hautes devant le plan de travail, j’attendais que mon grand garçon finisse par passer le pas de la porte. « Où étais-tu ? » demandais-je quand il passa à quelques mètres de moi, se dirigeant directement vers les escaliers. Peut-être espérait-il passer en douce, ni vu ni connu, comme à l’époque, et peut-être même que ma phrase passait comme une menace, alors qu’en réalité elle traduisait un vrai signe d’inquiétude. « Je pensais que tu allais chercher ton fils … » Tout ce que je voulais, c’était des explications, posées et sincères. Noah s’était arrêté, figé. Même à cette distance de moi, je pouvais sentir l’odeur nauséabonde d’alcool qui émanait de lui.
Sujet: Re: Normalement on doit m'accueillir avec un ballon & une banderole "bon retour chez toi" non ? Jeu 21 Aoû 2014 - 12:29
- Eleanor & Noah -
It hurts to know that some people changed. But it kills to know that you were the reason why some people changed
Qu’importe l’âge de l’avocat, il agissait exactement comme à l’adolescence et pensait bêtement pouvoir passer le barrage Harper. Tentant de marcher le plus droit possible, ce qui s’avérait impossible, il avança vers l’escalier dans l’espoir de ne pas se faire arrêter. La voix d’Eleanor ne se fit pas attendre, Noah stoppa son évasion pour se tourner vers sa mère. Il haussa les épaules laissant échapper un rire qui n’avait pas sa place à ce moment précis, à moins qu’il se moque ouvertement de sa mère. « Chez des amis. » Oui voilà des amis, on pouvait appeler le gérant d’un bar ainsi après tout. Il passa une main sur son menton touchant la repousse de sa barbe. La deuxième question qui fâche arrivait, et là il ne pouvait pas sortir une nouvelle fois l’excuse des amis à moins que ? « Tu m’as dit de ne pas y aller… tu as des pertes de mémoire. » Il sourit « J’en aie profité pour aller à mon bureau » Il retira sa veste, la posant contre le tabouret de cuisine prés de sa mère avant de se diriger vers le frigidaire. Il mourrait de faim et de soif mais il devait oublier la soif alors il tentait de se concentrer sur la nourriture même si ça lui passerait bien vite. Se tenant à la porte du frigidaire, il balançait d’avant en arrière en même temps que cette dernière. Tournant la tête vers sa mère il reprit la parole. « Tu peux aller te coucher, je ne vais pas quitter la maison pour ce soir si c’est ça ton inquiétude ! Je vais manger un petit bout et après je vais aller voir mon fils, regarde ça… » Il claqua la porte du frigidaire repartant vers l’entrée, tout sourire, tel un gamin il était tout fier tout d’un coup et ne tenait plus en place. Se prenant l’épaule contre un mur il s’arrêta deux, trois secondes avant de se pencher et ramasser le sac contenant la fameuse console. Il tourna le sac vers sa mère le secouant, le balançant par la suite de gauche à droite avant de rire un peu trop fort. « La dernière console, il va être heureux ! » Posant son bassin contre le plan de travail il déposa le sac devant sa mère. « On va se faire quelques parties, ça va lui faire plaisir. » Dans son état Noah était incapable de penser que l’heure tardive laissait plutôt la place au sommeil pour un enfant et non à une partie de console. Il était à la limite de l’euphorie, heureux en imaginant la tête de son fils qui ne le serait peut-être pas autant que lui. Jamie serait heureux de le retrouver mais peut-être moins de ce cadeau qui faisait office d’excuse. En reposant que c’était la dernière du magasin il se mit à rire à nouveau. « C’était la dernière dans la boutique ! J’ai fait comprendre au vendeur qu’il nous la fallait aujourd’hui… une chance c’était un étudiant, tu te souviens comme j’avais besoin d’argent pour mes études ? Je me suis dit qu’un peu t’aider lui ferait plaisir, j’ai rendu ce vendeur heureux et j’ai obtenu la console pour Jamie. » Il leva les bras tel un champion qui venait de marquer un but, un panier ou autre. « Il va être heureux. » Toujours un large sourire sur son visage, il finit par poser un doux baiser sur la joue de sa mère avant de retourner vers le frigidaire. Noah pensait bêtement que tout ceci effacerait son absence, ses nombreux mois sans aucunes nouvelles ou il avait abandonné sa famille, ses proches….
Comment avait-il pu faire une telle chose ? Abandonner son fils, son petit Jamie qui avait tellement souffert du décès de sa mère et de l’alcoolisme de son père. Comment avait-il pu partir ainsi, sans penser une seule seconde à son enfant, la chair de sa chair ? Sa mère, cette femme qu’il respectait tant, qu’il aimait de tout son cœur et qu’il ne supporterait pas de perdre. Pourquoi l’avoir laissé sans nouvelle ? Un mail, un appel qu’est-ce que ça lui aurait couté ? Pourquoi ne pas s’inquiéter de l’état de santé de Leah et de Neela, ces deux femmes qu’il aimait tant et qui attendaient chacune un enfant de lui. Comment fuir devant une telle responsabilité ? La peur ? De quoi ? Il était déjà peur, pourquoi ça lui aurait fait peur d’avoir un nouveau deux enfants ? Oh bien sûr la situation était différente, mais il avait les épaules solides et n’avait qu’à choisir l’une des deux voir aucunes et accepter d’avoir deux enfants qu’il aurait eu à garde alternée. Si finalement il n’avait pas eu les épaules assez solides ? Pourquoi aurait-il dû accepter cette situation ? Comment cet homme, ce père, cet avocat réputé et discret pouvait accepter d’aimer deux femmes ? Voilà l’un des gros problèmes de sa vie. Noah n’était pas ainsi, il ne l’avait jamais été et pourtant aujourd’hui quand il se regardait dans une glace il voyait un salaud, un moins que rien… Il s’en était voulu de ne pas avoir été là pour sa femme alors qu’elle avait été froidement assassiné, il s’était détruit pour ne plus jamais avoir à penser que si Sophia était six pieds sous terre c’était par sa faute, parce qu’il avait refusé un dossier. Et maintenant il s’en voulait, il se détestait parce qu’il faisait souffrir deux femmes qui ne le méritaient pas. Elles étaient si belles à l’extérieur comme à l’intérieur, elles étaient ce qu’il aimait chez une femme, chez sa Sophia. Pourquoi avoir laissé tout ceci se faire ? Il avait craqué sur Neela, eux qui étaient amis et qui avaient entamé une relation quelque peu étrange avant de céder à cette tentation. Il y avait toujours eu cette chose étrange entre eux. Leah lui avait fait aimé cette ville, elle lui avait fait visité Huntington de fond en comble et il était tombé sous charme, il avait eu un coup de cœur pour cette jeune femme. Ça avait été très vite entre eux également, une relation plus officielle c’était entamé. Il aurait dû à cet instant arrêter sa relation avec Neela ou bien ne jamais commencer celle avec Leah mais il n’avait rien fait de tout ceci, appréciant ces moments avec Leah et Neela. Leah s’était éloigné de lui tandis qu’avec Neela ça devenait plus sérieux. Elles étaient tombées enceintes et là il avait compris qu’il avait été un menteur et un manipulateur. Il était un pourri, c’était ainsi qu’il se voyait. Il était revenu vers l’alcool, cet appel contre lequel il s’était battu avait été plus fort que lui. Il avait craqué et il avait changé. La fuite, voilà la seule chose qu’il pouvait faire et qu’il avait faite. Un sac, pas d’adieu et il avait fui son pays.
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