C'était un rituel. Une habitude. Chaque matin, Henri arrivait à ouvrir les yeux quelques secondes avant que son téléphone ne se mette à vibrer et à lancer une musique de rock peu recommandé pour se réveiller. Il ne savait pas d'où il tirait cette horloge interne insupportable. En tout cas, son travail le motiver largement pour se lever et se préparer. Seul dans son appartement, Henri avait ces petites manies. Il allumait la télé, directement sur les chaînes infos, préparer son café et fumer une cigarette. Et voilà. Pas plus compliqué. Et une fois ça fait, il arrêtait de se balader en caleçon et il allait enfiler des vêtements plus approprié pour un prof d'histoire. Aujourd'hui, il y avait du nouveau dans sa vie de prof. Une sortie, avec une autre classe. Sur l'île d'Alcatraz, histoire qu'ils apprennent quelque chose pour une fois au lieu de faire des batailles de morceaux de gommes. Tout en ajustant son tee-shirt, Henri attrapa les clefs de sa voiture et ferma la porte de son appartement, morceau de tartine en bouche. Parce que oui, il ne partait jamais sans avoir mangé un petit quelque chose. Vu les journées au lycée, il ne pouvait se permettre d'être KO parce que son ventre était vide. Logique non ? La fin de l'année approchait aussi. Bientôt il allait se retrouvait à devoir s'occuper des étudiants en rattrapage. C'était lui qui donnait les cours d'étés. Mais en plus il y avait les deux semaines de vacances organisées par le lycée et Henri faisait partie des accompagnes.

Comme prévu, sa classe l'attendait assis - pas très sagement - afin qu'il fasse l'appel et qu'ils aillent prendre le bus direction San Francisco avant de prendre un bateau pour l'île. Henri avec sa liste dans son sac en bandoulière, qu'il sortie. Trois absents et dont une qui tentait de partir avec un mot de l'infirmière. Bah voyons. Vous savez, l'excuse qu'on sort quand on veut absolument que ces élèves viennent, on leur dit que c'est important, car le prochain examen sera sur la sortie alors qu'en réalité, pas du tout. M'enfin, avec ses vingt élèves prêt à partir à l'aventure, il se dirigea vers le hall d'entrée, pour attendre la classe d'Alicia. Alicia, c'était un peu la prof d'anglais qu'on a sans doute tous eu un jour. Belle, drôle, amusante. Elle n'avait rien d'une prof sévère et toujours frustré, mais ce n'était pas une raison pour la chercher. C'était une bonne prof et une bonne amie. D'ailleurs, il sourit légèrement en la voyant arrivait de loin. Sa classe juste derrière. Il se dirigea tout de suite vers elle pour la saluer d'un simple « - Salut. T'es prête ? Moi c'est bon. Dans ce métier, si tu l'es pas h24, j'pense que tu risques de finir en dépression. » Rien qu'à regarder la tête de ses élèves il avait envie de lever les yeux aux ciels et de demander pourquoi il était tombé avec une classe aussi superficiel et aussi énervante. Huntington était fourni d'étudiant intelligent comme idiot. Mais surtout d'enfant gâtés et trop riche pour leurs âges. « - J'en ai que 20. J'ai des absents de dernières minutes, toi ? »

Il se tourna vers classe un moment pour crier - en espérant que les flemmards du fond entendraient « - Aller, en route ! Tout le monde monte dans le bus ! » Il se tourna ensuite vers Alicia, pour lui sourire de nouveau : « - C'est parti. » Il soupira légèrement, laissant la jeune femme passait devant lui. Les élèves s'empressaient de monter dans le bus comme d'habitude et le tout dans le bruit le plus totale. Décidément on ne pouvait pas faire grand-chose pour eux. Une fois qu'ils étaient tous plus ou moins assis et à l'intérieur, Henri monta à son tour. Les places des profs étaient tout devant, chose qu'il détestait. Mais avant de s'asseoir et avant de dire au chauffeur d'y aller, Henri rajouta quelque chose à ses étudiants :

« - Au moindre débordement, j'vous ramène au lycée et j'vous fais rédiger 15 pages sur le premier sujet qui me viendra en tête. C'est compris ? Et Micheal, j'te vois ! Range-moi ce truc. » Henri se dirigea vers lui, histoire de prouver qu'il était sérieux. Un regard avait suffi. Il allait retourner à sa place quand il entendit un bruit sourd alors vers le fond. Puis un énorme fou rire. Il se retourna pour voir qu'un des élèves étaient en plein milieu de couloir, littéralement mort de rire. Et qu'il n'arrivait visiblement pas à se relever. L'avant derrière ranger. Aller savoir ce qui s'était passé. Henri s'avança alors pour se planter devant Arthur Fitzpatrick. Un de sa classe. Bah voyons.

« - J'ai mieux si tu veux, le toit du bus comme en Inde, ça te tente où tu veux rester là ? » Les élèves du fond se calmèrent légèrement alors qu'Arthur était toujours légèrement mort de rire. Henri l'attrapa par le bras avant de le tirer jusqu'à des sièges libres devant. « - Je te vois encore une fois faire le malin et je t'enferme dans l'une des cellules ! » automatiquement l'étudiant argumenta d'un : « - Vous ne pouvez pas faire ça. » alors qu'Henri retourna à sa place il lâche un « - Tu veux parier ? » le jeune garçon était à un rang derrière Henri qui s'installa enfin à côté d'Alicia.

« - On peut y aller. »