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 Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen

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MessageSujet: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyDim 25 Mai 2014 - 19:15

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J’aime beaucoup cette ville. Y a du soleil, y a des belles filles, je suis dans une voiture décapotable, les lunettes à mon nez. Tranquille la vie. J’étais arrivé hier dans ma nouvelle maison, à Présidente Drive. Je n’étais absolument pas dépaysé. Un peu petite la ville Huntington Beach mais ça me va. Je suis chef cuisinier à l’hôtel Milton, assez luxueux. Tout va bien. Je n’ai pas eu d’imprévu. Pas de meuble perdu, pas d’accident de voiture. Une journée que je dirais parfaite. J’sais que je ne dois pas parler trop vite. Il y a toujours un imprévu dans chaque journée. J’sais très bien ça. J’suis pas cuisinier pour rien. J’ai appris à gérer l’imprévu, à prévoir l’imprévu. Genre je cuisines un plat, j’ai une nouvelle commande à faire, je dois jongler entre deux plats. Voilà. Si j’vous dis que j’ai réussi à gérer jusqu’à neuf plats en même temps ? Fou ? Ambitieux plutôt. J’suis comme ça. J’étais bien à San Fransisco et je n’avais aucune raison de quitter la ville. J’ai décidé de déménager il y a une semaine, je suis arrivé hier. Pourquoi ? J’ai eu un appel de Snow qui m’a dit qu’Owen était à Huntington Beach. Il était loin de quitter cette ville, il ne prendra pas le risque de s’enfuir le temps que j’arrive. Cool m’étais-je dis. En un claquement de doigt, j’ai acheté une maison à Huntington Beach. Transféré mes meubles après avoir demandé un transfert de travail. Dans la quatrième vitesse. J’étais content. J’étais arrivé à Presidente Drive, dans ma nouvelle maison. J’avais déposé mes valises.

Et je m’étais retrouvé comme un con à me dire: et maintenant ?

Bah ouais. J’suis là, seul dans la maison. À me demander comment j’vais retrouver Owen ? Comme un con j’ai oublié de donner mes nouvelles coordonnées à Snow et je ne me rappelle plus de son numéro. Ni de l’endroit où elle vit. Après, je ne sais pas si elle est là à cette heure. À l’école ? Je ne vais pas venir exprès la voir à l’école pour lui demander où est Owen. Je soupire. Hier quand j’étais arrivé, je m’étais retrouvé dans une situation d’une extrême délicatesse: pénurie de nourriture. Je m’étais retrouvé à contre-coeur à commander une pizza et à me vautrer devant la télé. J’me suis endormi devant… Heureusement que c’est mon week-end. Je ne travaille pas aujourd’hui, en revanche demain. Ouais. J’pense que la meilleure solution c’est d’aller acheter à manger de suite, faire des courses. Demain je n’aurais pas le temps et je serais trop crevé pour le faire. Chier… C’est pour ça que je me retrouve dans la voiture, en train d’admirer les derrières des filles avant de me faire klaxonner. Genre je voyais pas le feu vert et le conducteur qui perd patience. Je redresse mes lunettes et j’appuie sur l’accélérateur. J’observe la plage et je tourne à un carrefour. On le dirait pas, mais j’suis légèrement perdu. Je ne suis pas encore habitué à cette ville. Je ne sais pas où est le centre commercial. J’ai perdu quinze minutes à retrouver le centre, dix minutes à trouver une place. Bref. J’descend de la voiture et je marche un peu avec mon sac à dos. J’entre dans le centre et……Je lâche un soupir. Par quoi vais-je commencer ?

[UNE HEURE PLUS TARD]


Je me retrouve face à un dilemme. Dois-je prendre le paquet de Fiori ? Ou de Conchiglie ?  Je me pince les lèvres. Ma main droite tient le paquet de Fiori. Ma mains gauche le paquet de Conchiglie. Je les balance légèrement en train d’hésiter. Je soupire et… Les Conchiglie gagnent la bataille. Je vais me faire des conchiglies farcies au saumon boursin ce soir. Aller. Je prend quand même les Fiori. On sait jamais. Je les balance dans le panier à course. Mes lunettes sont retombées sur mon nez quand je me suis baissé pour rattraper le panier. Je me redresse et je vois...« Oh putain de merde. » Ah mais non. Ce n’est pas juste. Il est là, en train de regarder les articles. Je ne sais pas s’il m’a vu ou entendu. Je ne sais pas si j’ai murmuré ou dit ça à haute voix. Je relève mes lunettes dans les cheveux. Les sourcils froncés je me dirige vers lui. Sans réfléchir. Vous savez, j’peux être con quand je ne réfléchis pas. Là.. Il ne m’a pas laissé le temps. Je n’ai pas eu le temps de préparer ! « Hé Owen. » Il tourne la tête et je lui fous mon poing à sa mâchoire. Je n’ai pas vraiment vérifié si c’était bien Owen en fait. Si j’ai frappé un inconnu, j’suis mal. Mais j’suis sûr que c’est Owen. Bref, combien de temps je ne l’avais pas vu ? Longtemps. Il ne m’a pas contacté, il n’a rien fait. Ce poing est l’expression de la colère que j’ai longtemps gardé enfoui en moi. Qu’il n’aille pas imaginer que je lui tend les bras et que je cours vers lui au ralenti. Je recule de quelques pas gigotant la main. ‘Tain la mâchoire solide..! J’ne suis pas habitué à frapper non plus. J’ai pas réfléchi et j’assume.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyLun 26 Mai 2014 - 0:03

    OWEN & WILLIAM
    code broadsword.


Owen avait trente-huit ans. Et c’était simple, depuis trente-huit ans, il cuisinait pour décompresser. L’échelle avait bien sûr changé depuis sa petite enfance – à huit ou neuf ans il ne lui serait jamais venu à l’idée de faire une chartreuse de pigeon sous prétexte que la maîtresse avait été méchante avec lui. Mais il avait toujours été du genre à se couper du monde, à occuper ses mains, à se laisser aller à sa passion, et dans cette passion trouver le moyen de se détendre. Même si cela voulait dire qu’il se retrouvait systématiquement avec une improbable quantité de nourriture dans son frigo. Au moins, les voisins à qui il finissait par refourguer ses restes lui vouaient un culte.
Bref. Il avait recroisé Snow. Encore. Il avait aussi parlé en tête à tête à son fils, sur des sujets qui ne le réjouissaient pas forcément et qui, tout entiers, l’avaient plongé dans ce grand mélange d’émotion qu’impliquait le fait d’être père. Il avait passé une dure semaine, en somme. Et comme à chaque fois qu’il passait une dure semaine, il avait envie de se mettre aux fourneaux pour au moins se laisser aller à maîtriser. C’était peut-être une putain de frime, mais rien ne pouvait le surprendre ou le dépasser quand il commençait à cuisiner. Une fois en cuisine, il épousait totalement le gros cliché de l’allemand froid et il maîtrisait chaque mouvement, chaque geste, chaque association de goût. Yep. Il était même un peu flippant. Ses commis l’appelaient « Meister » sans jamais oser le prénom, dans un mélange de crainte et de respect. Il n’y avait eu guère qu’une personne qui avait été capable de lui donner du surnom à la con en lui tapant l’épaule en plein envoi dans son restaurant – et c’était William.

Ce jour là, il avait une idée extrêmement précise de ce qui allait sortir de sa cuisine. Des artichauts soufflés aux langoustines. Ouais. Tout à fait. En solo, comme ça, juste pour le fun. Just because he can. Il avait fait son entrée dans le magasin avec tout son plan en tête, et le plan était irréprochable – il n’avait plus qu’une seule hâte, rentrer chez lui, sortir ses couteaux et se mettre au travail pour tout oublier. Il ne demandait pas grand chose. Juste des artichauts et des langoustines crédibles pour faire son boulot – même si ce n’était plus techniquement son boulot depuis un sacré bout de temps. Juste un break, après une semaine de putain d’ascenseurs émotionnels, après un sacré bordel en somme.
Et bah non.
Sérieux, l’existence se foutait un peu trop souvent de sa gueule. Comme s’il n’en avait pas assez chié pour une vie en passant près de trois ans en cure pour soigner son alcoolisme – non non, il fallait encore en rajouter une couche. Enfin, il se plaignait mais la plupart du temps il avait conscience d’être plus ou moins responsable de la merde dans laquelle il se mettait. Il était le seul à l’origine de ses emmerdes, comme un grand. Cela ne l’empêchait en rien de se plaindre. Un peu. Intérieurement. Enfin revenons à nos artichauts – il était tranquille, en train de se demander lequel avait le moins une mauvaise gueule dans cet étal de grande surface. Instant critique, s’il en est. Intérieurement, il commençait à redouter l’état dans lequel seraient les langoustines à la poissonnerie – il entendit vaguement un « oh putain de merde » mais n’y prêta pas plus d’attention que ça, imaginant vaguement que quelqu’un devait avoir manqué de se manger sur une flaque, ou une connerie du genre.
Et puis tout alla très vite.
Il venait de redéposer un légume, pestant intérieurement comme les qualités pourries des matières premières dans ces temples décadents de la consommation, quand il entendit son nom – il entendit distinctement son nom. Il eut à peine le temps de se dire qu’il connaissait cette voix, et de tourner la tête. Et puis une putain de douleur brutale dans sa mâchoire alors qu’il se sentit basculer sur le côté, se rattraper par un réflexe primaire au rebord de l’étal, et puis s’entendit lâcher un bon gros « Putain de merde ! ». Alors ce fut son poing qui partit s’abattre sur la gueule de l’autre type – c’était bien un type, en théorie, enfin une fille ne frappait pas comme ça, si ? Sauf exceptions – Lorelai avait peut-être de la réserve dans ce genre -, là encore par pur réflexe. Oui. Il avait été assez bagarreur pendant un temps. Surtout dans les bars.
Putain.
Ca secouait, quand même. Il fit par prudence un pas en arrière, posa une main sur sa mâchoire – bonjour le bleu demain matin – et enfin prit le temps de regarder la gueule de celui qui lui en avait collé une, et à qui il en avait collé une en retour. Et là, choc. Il ouvrit les yeux en grand, et lâcha un très stupide « William ? ». Et oui. Oui, c’était William. William, son ami de toujours. William, qu’il n’avait pourtant pas revu depuis des années. Et qui se tenait pourtant juste devant lui. Là. Comme ça. A Huntington Beach. Et qui n’était pas passé très, très loin de lui faire sauter une dent aussi – « Putain mais t’es malade ! » ajouta-t-il, une main toujours sur une mâchoire on ne peut plus douloureuse. Quoique. Il n’avait certainement pas raté sa vengeance non plus. « Mais qu’est-ce que tu fais ici ?! » demanda-t-il soudain – et alors l’absurde de la situation le heurta de plein fouet. Cette espèce de bonheur sourd qu’il ressentait à le revoir, aussi, malgré la douleur. C’était William. Et c’était l’une des choses les plus heureuses de son passé qui faisait à nouveau surface.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyLun 26 Mai 2014 - 7:35

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Quel sacré con ! Il se pointe devant moi à chercher un légume. Je ne sais pas lequel, mais je m’en fous complètement. Je ne vais pas hurler auprès d’un légume pour l’avoir obligé de venir dans ce supermarché. ‘Fin je ne peux pas blâmer le supermarché pour ça, mais putain quoi. Je n’ai pas réfléchi sur le coup. J’ai abandonné mon panier un peu plus loin pour me diriger vers lui, lui donner un coup de poing. Ça fait du bien après tant d’années. Le frapper n’était pas une option que j’avais pensé avoir… Mais ça m’a fait du bien. C’est de sa faute, je rejette toutes responsabilités. Il ne m’a pas laissé le temps de me préparer à l’idée de le revoir, de préparer de ce que j’ai à lui dire. Il ne m’a pas laissé le temps de réfléchir merde… Je suis allé de toute mes forces dans mon coup, normal: je sais qu’il n’y aura pas une seconde. J’ai oublié après tant d’années qu’Owen pouvait me rendre la pareille. J’ai fais quelques pas en arrière et il a lâché un juron. Je me retiens de lâcher un juron de douleur pour le suivre avec le sien… ‘Fin… Je n’ai pas eu le temps surtout que son poing vient de s’abattre sur ma figure en retour faisant tomber mes lunettes de soleil par terre. « Putain de merde ! » laisse-je échapper en reculant, sonné par le coup. Je mets ma main au rebord de l’étal à légumes et je fais quelques pas pour rejoindre le panier que j’ai laissé. Oh putain de merde. Il m’a frappé ce con. Quel con ! Je n’ai pas oublié qu’il était bagarreur et ni le nombre de fois qu’on a tous les deux manqués de déclencher une bagarre… Bon. Je suis content moi. On n’a pas fait des retrouvailles bisounours. Je mets ma main libre sur ma tempe. Rah putain de merde !!! Ça fait mal… Je me suis assez éloigné de lui pour être sûr de ne pas se prendre un autre coup. Ça m’étonnerait de sa part. Il ne lâche pas dans un supermarché et en étant sobre. Je n’étais pas loin de me prendre un poing en plein oeil. Je regarde Owen, la main toujours sur l’endroit où il m’a frappé. J’suis pas content là. Je lui donne un coup de poing en guise du premier bonjour après tant d’années. Il me rend la pareille. Moi, je n’ai rien à me reprocher si ce n’est de ne pas avoir réfléchi du tout. Les gens nous regardent autour et ne jugent pas bon d’intervenir. Je l’entend m’appeler par mon prénom.
Ah ouais ?
Il ne m’avait pas reconnu de suite. Faudra que je lui apprenne à regarder la personne avant de frapper ! Bon remarque, c’était de la légitime défense. Il n’a pas réfléchi sur le coup lui aussi. Putain, faut que j’assume mon geste. Je le regarde en prenant un air qui veut dire genre: ‘’ Ça te surprend que je sois là ?’’ Ouais. C’est surprenant que je sois là, j’serais resté à San Fransisco moi. Faire mon métier. Non je me retrouve à Huntington Beach, pour retrouver mon meilleur ami. Et c’était Owen. On a des choses à se dire, mais je veux savoir pourquoi il a coupé les ponts. Comme ça. Comme un lâche. J’prend ça pour un compliment. Le putain et le t’es malade. Oui, j’suis pas bien là. « Sept ans ? Six ans ? » je hoche légèrement la tête, ma main libre sur ma hanche pendant que l’autre était toujours plaqué contre ma tempe. J’vais avoir une belle marque. Mais bordel, ça fait mal… Très mal là. Mais ça m’a fait du bien. C’est comme si on vient de se réveiller, de troubler l’eau qui est restée calme depuis bien trop longtemps. « J’ai toujours rêvé de mettre ma main sur ta figure pour t’être défilé comme un lâche. » Plus précisément, je n’avais pas prévu l’option violence, mais elle était pas mal. Magnifique s’il ne m’avait donné un coup en retour. Mais avec Owen, y a toujours un retour. ‘Fin, j’fais comme si j’ai prévu cette rencontre. Bien que je ne m’y attend pas quoi. S’il a entendu mon premier putain de merde. Ça capote tout. J’écarquille les yeux à cette question. Depuis quand Owen est-il adepte aux questions de cet calibri ? « Qu’est-ce que je fais ici ? J’suis venu acheter de quoi bouffer. » je me moque un peu de lui. Je sais très bien qu’il parle de la ville. Huntington Beach. Je me masse la tempe et je grimace de douleur en clignant l’oeil. « Putain, tu m’as pas raté… » murmurais-je. Il n’a pas perdu la main non plus. Après avoir ramassé mes lunettes de soleil. Je m’approche de lui avec le panier que j’ai pris de ma main libre, sans montrer un seul signe d’agressivité. Je regarde les légumes et fronce les sourcils. Je laisse le panier de course par terre et enlève la main de ma tempe. Je prend de mes deux mains deux légumes et penche légèrement la tête de côté. « J’espère que c’est pas là que t’achètes des légumes… » j’espère surtout qu’il y a un autre endroit pour. Les supermarchés, c’est pas très conseillé pour acheter les légumes. Y a pleins de cochonneries dedans. Alors… J’ai une excuse les gens. Je ne connais pas Huntington Beach encore et je n’ai pas encore découvert les bons magasins. J’peux pas éviter la question d’Owen de toute façon. J’dois arrêter de tourner autour du pot. Bien que j’aime faire ça pour énerver un peu. Je regarde Owen « J’ai entendu dire que t’étais dans ce coin. J’ai sauté sur l’occasion. » Je dépose les légumes à leur place et je soupire en secouant la tête. « J’pensais pas te retrouver assez tôt. » ni par cette façon. J’avoue que nos retrouvailles est mémorable et ça va rester ça. J’le sens.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyLun 26 Mai 2014 - 15:42

    OWEN & WILLIAM
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William Clarkson. Il avait foutu un coup de poing à William Clarkson. Enfin, il s’était pris un coup de poing dans la gueule de la part de William Clarkson surtout. Il avait un peu de mal à s’en remettre, et cela n’était peut-être pas sans lien avec la douleur sourde dans sa mâchoire. Qui aurait cru cela, il y a six ans encore ? Ils avaient tout fait ensemble. Le meilleur comme le pire. William avait toujours fait partie intégrante de sa famille, presque au même titre que Snow ou Shawn – il avait été son frère, son seul vrai frère, celui avec qui il pouvait tout partager. Ils étaient presque comme des jumeaux, voguaient constamment deux par deux. Deux, trois phrases à la con échangées dans un cours de math pourri et ils s’étaient mutuellement adoptés – sans jamais le regretter. C’avait été comme une histoire d’amour, en somme, mais sous la forme d’une étrange passion amicale et inconditionnelle. Et puis le temps était passé par là. Les aléas de la vie. De la colère. De la honte. Owen avait bu pour oublier tout ce qui avait ruiné son enfance, tout ce qui avait entaché sa vie, et avait perdu dans cette chute l’une de ces choses qui lui avaient donné de la beauté. William et lui ne s’étaient pas séparés comme deux amis le font parfois, par lassitude, par distance. Non. Owen avait coupé les ponts parce qu’il était dévoré par les remords, et dégoûté par ce qu’il avait bien pu devenir.
Quelque part, il méritait le poing qu’il venait de se prendre dans la mâchoire. Il aurait pu reprendre contact. Il aurait dû. Mais au plus le temps avait passé, au plus il en avait eu peur. Chaque jour rendait le pas un peu plus difficile à franchir. Une voix lui répétait constamment qu’il était devenu une loque, un alcoolique, et que William l’avait prévenu – qu’il était seul responsable, qu’il avait choisi de ne pas l’écouter pendant trop longtemps, et que son ami de toujours avait d’excellentes raisons de lui en vouloir. Il ne pensait juste pas que ces raisons se formuleraient devant un étal d’artichauts, dans un centre commercial de Huntington Beach, par un bel uppercut du droit au moment où il s’y attendait le moins. William avait encore une fois le mérite de l’originalité, et leur amitié le mérite de l’intensité. Putain, que ça faisait mal. Presque aussi mal que le fait qu’une part de lui, malgré les années, malgré les distances, avait purement et simplement envie d’ouvrir en grand ses bras pour donner l’accolade à l’autre homme – comme ils l’avaient toujours fait. Ils n’avaient pas tant changé que ça, après tout. Six ans s’étaient écoulés mais ils se ressemblaient encore. Jusqu’au grand « putain de merde ! » que William lança à son tour quand il se prit le poing de Owen dans le visage.
Mais le temps… Une main toujours sur sa mâchoire, une fois rétabli droit sur ses deux jambes, Owen eut une espèce de sourire triste à la question de William. « Six ans. », répondit-il simplement. Il ne pouvait guère en dire plus – il était intensément conscient que ce si long laps de temps était sa faute, purement sa faute. Six ans, et ils en avaient vécu, des choses. Tellement. Des choses à rattraper. Ou des choses qui les sépareraient définitivement après cette entrevue. « T’étais vraiment obligé de faire ça au rayon fruits et légumes ? Non parce que là je sens le moment où la sécurité va débouler. » Un temps. Il testa à nouveau sa mâchoire, prudemment. « Tu fracasses souvent la gueule des gens quand tu vas te chercher à manger ? » demanda-t-il, quelque peu dubitatif – non parce que c’était un motif pour être exclu de toutes les grandes surfaces du pays, ça. D’ailleurs, à la remarque de William sur la force de son coup de poing, il ajouta : « Putain. Tu m’as pas loupé non plus, mon salaud. » C’était fou, combien il ne pouvait pas être tout à fait sérieux devant William. Combien leur familiarité repointait, systématiquement, le bout de son nez. Ou alors c’était simplement parce qu’il se sentait nerveux, une fois le choc des retrouvailles passé – ouais, choc, vu le côté musclé de l’entrevue c’était le bon mot.
Il lui avait manqué. Il lui avait tellement manqué. Ils avaient toujours vogué deux par deux – à chaque moment important de sa vie, l’autre homme avait été là. Mariage. Naissance. Diplôme. Descente aux enfers, aussi. Il n’y avait pas de mot pour cette espèce de vide qu’il avait ressenti pendant ces six années d’errance, pendant le temps qu’il avait pris pour se reconstruire. C’était peut-être stupide, mais il avait été le premier à souffrir de la distance qu’il avait instauré avec ceux qui lui étaient chers. Sans jamais réussir à se convaincre d’infliger cette épreuve aux autres.  « Bienvenue à Huntington Beach. Ville touristique. » répondit-il sobrement, quoiqu’avec toujours ce sourire triste, à la remarque sur ce lieu fort incongru pour acheter des légumes quand on avait été chef cuisinier d’un restaurant gastronomique. William était habilité à connaître sa douleur et combien ceci était une haute trahison de son métier passé.
Et puis vint la révélation finale. L’explication tant attendue quant aux raisons de sa présence ici. Alors, et alors seulement, Owen détourna les yeux. A nouveau il était bouffé par cette espèce de honte qui l’avait hanté pendant six années à chaque fois qu’il pensait à son ami de toujours. Il avait fui. Fui au point que ç’avait été à William de le retrouver. « Je suis désolé. » dit-il. Les mots pouvaient sembler sobres, mais toute sa posture, toute son attitude, criaient des excuses. « Vraiment. » Il n’avait jamais été un très bon parleur – il était plus un homme d’actions, un manuel, un spontané, il ne réfléchissait pas à ce qu’il disait, ne cherchait pas les belles phrases. Il faisait ce qu’il pouvait. Comme il pouvait. Ceux qui le connaissaient pouvaient le lire. « Qui t’a dit que j’étais ici ? ». Un temps. « Tu m'as manqué. » finit-il par avouer, du bout des lèvres.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyLun 26 Mai 2014 - 22:12

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C’est la dernière fois que je frappe Owen. OK. Dernière fois. Y aura pas une seconde fois. Ce n’est pas parce que j’ai peur de ses poings. Je n’aime pas frapper les gens, en particulier mes amis. Owen est plus qu’un ami, c’est mon meilleur ami. Un frère de substitution. Personne ne peut l’égaler. Je le connais depuis longtemps, je l’apprécie énormément. On a des points en commun. On est fait pour être ensemble (en amitié je précise), pas pour continuer son chemin dans son coin. J’ai été là à toutes les occasions, lui aussi. Ça fait six années ? SIX années ? « Putain de merde… Six ans… » Je devrais arrêter de dire putain de merde. J’ai l’air exaspéré, je lève les yeux au ciel. Ce n’est pas juste. Six longues années. J’ai espéré reprendre contact avec lui. Que j’ai un coup de fil de sa part. Mais ce con, il a coupé les ponts. Il m’a laissé tombé. Je me suis senti vide sans lui, même si y avait Katie à l’époque. Elle n’est pas restée longtemps. Connard de journaliste. J’ai été là pour lui, lui il a été là pour moi avant de sombrer. Je grimace de douleur encore. J’devrais arrêter de toucher ma tempe et me mettre une glace de suite. Je regarde. Ouais. Non. C’est un supermarché, y devait avoir des glaçons quelques… Ouais. Non. Bon. Merde. Je ne m’en remet pas. J’ai Owen, mon bro’ devant moi. Je l’ai frappé de toutes mes forces. Il me fait une remarque. Je fronce les sourcils et regarde autour de moi. Deux clients sont en train de nous observer. Je soupire et regarde ma main laquelle j’ai frappé Owen. Je bouge les doigts et grimace. « Que la sécurité déboule… On va régler ce soucis de suite. Quitte à se faire jeter dehors. Ça c’est de ta faute. Tu ne m’as pas laissé le temps de réfléchir. Et puis c’est pas comme si on se balançait des pastèques dessus. » Je regarde une pastèque. Si j’ai vraiment pas réfléchi et perdu mes neurones, j’aurais balancé sous le coup de la colère une pastèque à Owen. Agression à la pastèque. Retrouvailles intenses autour d’une pastèque. La une dans les journaux: un homme agresse un client du supermarché en lui lançant une pastèque. J’arrête avec les pastèques. Je suis nerveux c’est pour ça et puis j’aime bien les pastèques. C’est bon les pastèques…
Je me la ferme.
Sérieusement.
« J’suis con des fois à ne pas réfléchir… Heureusement non. Ça ne m’est jamais arrivé: c’est la première fois. » Je répond à la question, il a bien précisé frapper les gens quand je cherche à manger. J’ai frappé bien d’autres personnes et ailleurs et en faisant autre chose. Petite référence au journaliste à lunettes. Le ‘’pauvre’’, je lui ai vraiment cassé les lunettes. J’suis pas surpris que ça étonne à Owen. C’est la première fois pour lui que je frappe les gens dans un supermarché. Lui en plus. C’est la première fois que je l’ai frappé. Je souris à sa remarque et je laisse échapper un léger rire en secouant la tête. « Hé hé.. Ta mâchoire est solide, elle ne va pas se décrocher. » En plus d’avoir mal à la tempe, ma main picote un peu. Je fais un regard surpris. Ah merde. Je me suis écorché ?! « T’as vraiment une mâchoire solide putain toi. » Je gigote la main avant de la masser. J’ai pensé à de différentes retrouvailles. Mais pas à celle-ci. Elle est assez originale et j’aime bien l’idée de l’avoir frappé. Ça le réveille. Ça l’a réveillé d’un sommeil long de six ans. Je le regarde. Il n’a pas changé… Je sais pas si j’ai dis ça. On s’en fout. Je radote. Je remets ma main non blessée sur ma tempe. Nous revoilà tout les deux, comme au bon vieux temps. Il me reste un truc à régler. J’veux régler le problème moi. Je ne vais pas m’arrêter là. Ça fait vraiment… Du bien de le retrouver. Sobre. Différent du Owen que j’ai connu ivre et dépendant de l’alcool.

J’ai tenté de l’aider. Je n’ai pas réussi. C’est de ma faute. Je n’ai pas pu l’en empêcher. Il a bu, j’étais là. J’ai tenté de limiter sa consommation. J’esquisse un léger sourire en déposant les légumes. « T’connaitrais des coins sympas où je pourrais acheter de VRAIS légumes ? » Je dis bien que j’ai pour intention de rester dans cette ville. Je ne vais pas repartir le lendemain. Merde à la fin. Je viens de le retrouver et je ne vais pas le laisser tout seul ici. Même si y avait Shawn et Snow. Ville touristique ? Pas faux mec. Y a pleins de filles, des gens à la plage. Un paradis en soi. Ça coute cher de vivre ici j’trouve. Pas autant qu’à San Fransisco mais quand même. J’adopte un air neutre quand il présente ses excuses. Je ne répond pas. Il insiste. Je passe mes doigts pour me masser les yeux avant de me reprendre. « Oh putain.. » j’ai oublié qu’il m’a donné un coup de poing à la tempe. « Ça ira va. Ne me refais plus jamais ça… » Un désolé et un vraiment suffit ? J’sais qu’Owen n’est pas un grand parleur. J’peux voir à son visage qu’il s’en veut. La prochaine fois s’il refait le coup. J’engagerais un détective privé, voire plusieurs (j’suis con de ne pas y avoir pensé avant) pour le retrouver. Quitte à aller au Mexique bien que je n’aime pas le Mexique. Je n’ai jamais aimé le Mexique… « T’vas pas me croire mais… » je prend mes lunettes que j’ai mis dans ma poche de mon jean et je les mis dans les cheveux. Je vais les perdre sinon. Je prend le panier des courses. Prêt à marcher à la caisse. Ah oui j’ai laissé la phrase en suspend. « C’est Snow. Ton ex. »
J’esquisse un sourire. « Tss.. Six ans. Y a de quoi. » je fais une tape amicale sur son épaule. « T’as pris ce que tu voul… » « Qu’est ce qui se passe ici ? » Je redresse la tête et mon sourire disparait. Je me fige devant eux « Ah merde. Tu plaisantais pas… » deux agents de sécurité s’approchent vers nous. J’avais pas oublié les agents, comme je ne les voyais pas de suite. J’ai cru à une de ses blagues. Ils en ont mis du temps.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyDim 22 Juin 2014 - 2:08

    OWEN & WILLIAM
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Owen avait toujours été de ces gens là qui aiment les autres plus que lui-même. Peut-être parce qu’il n’avait pas grandi avec une très haute estime de lui-même, peut-être parce que c’étaient ses amis seuls qui avaient été capable de le construire et de faire l’homme qu’il était aujourd’hui. Mais il avait toujours aimé les autres plus que lui-même. Snow au premier rang, bien sûr. Shawn aussi, son fils, qu’il aimait malgré la distance, et cette absence qui avait duré une éternité. Et puis William. Adolescents, ils se comportaient parfois comme s’ils n’avaient été qu’une seule et même personne. L’un terminait la phrase de l’autre, ils se comprenaient à demi-mots. Ils savaient se lire en toutes circonstances. Ils étaient des amis comme on en croise rarement – fusionnels, en accord sur tous les sujets. La mode du moment aurait appelé ça une bromance. Ils ne s’étaient tout simplement jamais posés de question, et avaient tout fait à deux parce que ça leur semblait logique, parce que ainsi ils se sentaient bien. Ils étaient… complémentaires. Toujours mieux, toujours plus fous, quand ils étaient ensemble. Il n’y avait même pas de mot pour combien William avait pu lui manquer – il n’y avait pas de mot non plus pour combien il aurait eu honte de se présenter devant lui sans être totalement guéri, pour combien le regard que cet homme pouvait bien porter sur lui comptait.
Bon, il avait imaginé d’autres retrouvailles que le coup de poing dans la gueule. Ca faisait un mal de chien, en prime. Mais il était heureux. Profondément heureux, tout à coup. Six ans. Six longues années.
« T’es sérieux ? Tu me fous un poing dans la gueule alors que j’essaye d’acheter des artichauts et c’est ma faute ? J’ai rien demandé. Juste à faire des artichauts soufflés aux langoustines. » Il dit ces mots avec son ton calme habituel, mais il avait un très léger sourire au coin des lèvres – malgré la douleur. Le signe distinctif d’un bonheur bel et bien présent, et si intense qu’il ne pouvait être caché. Il poussa même le vice jusqu’au rire, à l’instant où William souligna qu’il a définitivement la mâchoire solide. « T’y réfléchiras à deux fois la prochaine fois que tu voudras me fracasser les dents. Putain. T’as toujours été plus nerveux que moi, mais je m’y attendais pas à celle-là. » Même si, au fond, pour être tout à fait honnête, il le méritait bien.
Peut-être même que William aurait dû faire cela il y a des années. Lui coller son poing dans la gueule. Se pointer, et juste le frapper. Ca aurait peut-être pu le secouer un peu plus tôt – après tout, un poing, ça a le mérite de mettre un peu les idées au clair. Mais il n’en avait rien fait. Sûrement parce qu’ils étaient amis, peut-être même parce que Owen lui faisait pitié, parce que les choses étaient allées très lentement aussi, et que ce n’était en aucun cas du jour au lendemain qu’il était tombé malade. Qu’il avait touché le fond. Non, Owen avait eu le temps de saccager soigneusement toute son existence avant de réaliser son erreur – un beau matin il s’était réveillé et il n’avait plus rien. Il était resté sourd quand on n’avait fait que tenter de lui parler.

Et puis, pour une fois, dans son existence, un miracle.
Le retour de William. Et William qui, presque aussitôt après l’avoir frappé, lui demanda tout naturellement si Owen savait où il pourrait acheter de vrais légumes. Il haussa les sourcils, surpris. « Aucune foutue idée. Je me ferais pas chier à en trouver des potables dans un supermarché sinon… ». Il avait envie de lui demander comment il pouvait bien faire pour le pardonner aussi vite – comment il pouvait bien faire pour le regarder ainsi, comme si rien n’avait changé, malgré six longues années d’absence et de silence. Owen savait qu’il n’était pas capable de se pardonner à lui-même. Alors il avait quelque part du mal à comprendre comment William, lui, pouvait le faire. Mais ce type là avait toujours été exceptionnel. Trop exceptionnel pour lui. Il sourit très légèrement quand William lui dit que ça irait. « Je parlais pas du poing dans la gueule – ça, pour le coup, tu l’avais bien mérité. Je parlais de tout le reste. », se sentit-il obliger de préciser, comme pour être bien certain de ce que l’autre homme avançait.
Et puis tout à coup une révélation. Une autre chose à laquelle il ne s’attendait pas. Snow ? C’était Snow, qui avait dit à William où il se trouvait ? Son ex-femme ? Il ne comprenait pas. Pendant une seconde, une expression étrange s’afficha sur son visage. Il avait fait le deuil de l’amour qu’il portait à cette femme – plus ou moins, ou tout du moins il avait cessé de vivre dans l’attente de son retour, cessé de vivre pour elle, uniquement pour elle. Et puis voilà qu’elle faisait ce geste, dont il n’avait jamais été capable. Elle appelait la seule personne capable de l’aider à renouer, totalement, avec sa vie d’avant.
Il allait lui poser des questions, bien sûr, mais il fut coupé par l’intrusion de… deux agents de sécurité. Tiens. Il aurait fallu s’en douter. Aussitôt, l’expression de doute profond qu’avait affiché son visage disparut – et c’est avec tout le naturel du monde qu’il donna une grande tape dans le dos de William. Oui. Tout à fait. Dans une parfaite attitude de « tout va bien m’sieur l’agent, c’est cool, on est potos ». Sauf qu’à la place, il déclara très sereinement : « Une tradition. On fait ça depuis qu’on est gamins, à chaque fois qu’on se retrouve on se frappe. La virilité, tout ça tout ça. » Ok, c’était fumeux comme explication. Mais honnêtement, est-ce que avouer qu’il était un ancien alcoolique qui avait laissé son meilleur ami d’enfance dans le silence pendant six ans le temps de se soigner aurait été plus efficace ? On aurait même pu le croire dangereux, et lui faire passer la nuit en cellule par sécurité. Non, merci, très peu pour lui. Alors il donna un très léger coup de coude dans le côté de William, puis ajouta : « N’est-ce pas William ? »

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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptySam 2 Aoû 2014 - 19:36

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Je suis content.
Trois mots pour une phrase, je suis content. Parce que six ans c'est long et je ne me suis pas rendu compte que ça fait que six ans. Je pensais plus. Le vide qui était à côté de moi, ne plus avoir Owen à mes côtés c'est comme si on m'avait enlevé une partie de moi..Non...
Arraché était le bon terme.
On m'avait arraché Owen, je ne l'ai pas vu depuis six ans et sans Snow, je serais encore là où je devais être. Travailler et essayer de canaliser ma colère contre mon ex-femme. Être seul. Sentir le vide. Se remémorer du bon vieux temps. Parce que oui quand on était adolescent. On était des meilleurs amis. Je crois qu'on gagnerait l'oscar de la meilleure amitié. S'il y avait pas l'alcool, le père d'Owen et le caractère de merde que pouvait avoir des fois mon ami, on serait pas à ce stade. J'ai tenté de l'aider, il a refusé mon argent pour le dépanner. Il a coupé les ponts et ne m'a jamais recontacté. Je l'ai perdu pendant six ans, j'aurais cru au triple de six. 'Fin j'vais pas exagérer, le double de six aller. « Artichauts soufflés aux langoustines ? C'est bon ça... » Non, il ne va pas m'avoir avec de la cuisine. Je croisais les bras contre mon torse, l'air sérieux pour souligner mes paroles qui viennent « Et oui, je suis sérieux. C'est de ta faute. » oui ça peut sous entendre plusieurs choses dans cette phrase. Mais je parle plus à son envie de faire les artichauts soufflés aux langoustines. Il peut pas les faire demain pour que je puisse avoir le temps de me préparer.
'Fin remarque, c'est pas plus mal que nous nous retrouvons là maintenant.
Parce que ça va être galère de le retrouver malgré que j'aurais de l'aide. Mais j'aurais réfléchi à plusieurs façons de se retrouver. Un coup de poing dans la gueule au supermarché, ce sont les meilleurs retrouvailles que les amis de notre genre puissent avoir. Car on ne s'attend pas (surtout Owen) à retrouver l'autre moitié et se prendre son poing plein dans la gueule. Mais je pense qu'on s'en souviendra en riant. 'Tain quoi. Si Snow venait à savoir ça, je me ferais tirer les bretelles. Je lui dirais moi-même. Histoire qu'elle n'apprenne pas par Owen ou quelqu'un d'autre. Parce que c'est moi qui a commencé et c'est à moi d'assumer les actes. Il était un temps où j'assumais presque rien mais là c'est révolu. Je me fais vieux 'tain ! Je soupire et souris après sa prise de parole. « Ouais. Moi non plus je m'attendais pas à te donner un coup dans la gueule, au moins ça a le mérite de s'en souvenir à l'avenir. Tu m'as pas aidé à éviter de frapper à nouveau une personne... Des années sans te voir, ça a mis ma nervosité au maximum. » Je vous donne une image. Une barre vide... Enfin pas vide, j'ai toujours été nerveux...C'est comme ça. Un peu pleine alors. Elle monte quand j'arrive à Huntington Beach, parce que je sais que mon ami que j'ai pas vu depuis des années y vit. Elle monte encore un peu quand je sais que Snow est là. Je vais au supermarché, je le vois. La jauge a atteint son maximum et je devais l'extérioriser peu importe les moyens. Voilà. C'était l'instant pub image de William. Ouais. J'ai jamais été enclin à la violence, c'est la deuxième fois que je frappe quelqu'un. Mon meilleur ami en plus. Je n'en reviens pas et je suis sur le cul quand même. J'ai frappé Owen quoi. Je n'ai jamais eu l'envie de le frapper avant, quand il en avait besoin. L'idée m'a effleuré mais il était mon ami et je ne pouvais pas le frapper. Il était fragile et se faire frapper par son meilleur ami... Je ne savais pas si ça ferait du bien ou remuer le couteau dans la plaie. Les gestes sont plus importants que les paroles.
J'ai du mal.
J'ai un tourbillon de sentiments qui se mélangent. Je ne sais plus ce que je ressens. Mais je passe de la joie de le revoir à la peine de ne pas l'avoir retrouvé plus tôt. De la déception à savoir que j'ai eu besoin de Snow pour le retrouver à la colère silencieuse envers Owen qui n'a pris l'initiative de me contacter alors que mon numéro n'a toujours pas changé malgré ces années. Le pire ? Je suis bien doué pour cacher ce que je ressens quand je veux vraiment et de faire comme si je ne savais pas de quoi on parle. C'était carrément ça avec mon ex. Quand j'ai appris sa relation et j'ai fais semblant de ne rien savoir pour pouvoir frapper fort. Quand je suis pris par la surprise, je deviens imprévisible et je réagis au premier sentiment, comme la colère par exemple avec le coup de poing. On est dans un supermarché aussi et je ne pouvais pas m'énerver – bien que je l'ai fais à mon plus grand dam. Je ne veux pas que les étrangers s'en mêlent. J'ai tenté de faire une déviation du sujet grâce au poing que j'ai eu en pleine gueule. Mais Owen insista. Cherchant les légumes du regard, je soupire et abandonne ma chasse aux légumes pour regarder mon meilleur ami. « On en parle autour d'un verre. Ça te dit ? » Ce genre de sujet pour moi, j'ai du mal dans un supermarché. Owen devait peut-être le comprendre. Quand je lui ai annoncé, que c'était son ex-femme qui m'avait appelé pour le retrouver. Comme je me suis attendu. Sa réaction laisse voir l'incompréhension. Il ne comprend pas tout autant que moi je ne comprend pas. Qu'il vienne pas me poser ses questions, je n'en sais carrément rien et mes hypothèses sont des plus foireuses. Surtout que Snow et moi.... On s'est quitté dans de mauvaises termes et nous le sommes encore maintenant bien qu'on se dit quelques banalités. J'ai encore du mal à la voir et je ne pense pas la revoir. Je ne pense pas qu'on se parlera tout les deux, seuls. Mieux vaut pas nous laisser seul quand il s'agit de nous deux. J'étais et je suis toujours en colère contre elle. Son expression à Owen n'est pas passée inaperçue pour moi et je sais qu'il va me poser ses questions, tout comme il va demander à Snow.
Toutefois, on a déjà les deux agents de sécurité à s'occuper. Owen a pris l'initiative en me donnant une grande tape dans le dos. À cette tape je souris légèrement. Cachant au mieux mon air interrogateur du style : putain. Qu'est ce qu'il va sortir lui là ? Quelle bêtise il va dire... ? D'avance, j'ai bien peur. Mais j'ai confiance en lui aussi. J'intensifie mon sourire et hoche la tête quand il annonce que c'est une tradition entre nous deux, qu'on se fait ça depuis gamin. Quand on se retrouve, on se fait ça... 'Tain Owen. L'explication que tu viens de leur donner... Si c'était moi qui devait expliquer...J'aurais peut-être pas trouvé mieux mais dire ça... Maintenant faut s'y faire avec. Les deux agents nous regardent, les sourcils froncés, bien perplexes. Je sens un coup dans l'une de mes côtes, d'Owen pour me faire réagir. Je mets la main sur son épaule un peu trop brutalement, pour appuyer ses dires. « Oui oui. C'est absolument ça Owen. Je n'aurais pas mieux résumé comme tu viens le faire. On est désolés de l'avoir fait dans un lieu public, mais la prochaine fois on s'assurera de ne pas recommencer. » Je mis ma main libre sur ma hanche, le sourire aux lèvres. J'essaye d'avoir l'air convaincant Ouais. 'Tain. Je m'en remets pas. L'un des gardiens regarde son collègue et hoche la tête. L'autre ferme ses yeux et soupire. « O.K mais si on vous reprend. Vous savez ce qui va se passer. » Je me pince les lèvres intérieures pour ne pas rire. Parce que cette situation n'est pas drôle. On est des amis c'est vrai. Mais se frapper mutuellement à chaque fois qu'on se retrouve. Ce n'est pas du tout vrai. Les agents nous regardent avec un mauvais regard. Normal. On a troublé la ''tranquillité'' du lieu. Ils s'en vont et je regarde Owen « Putain. J'arrive pas à croire : se frapper à chaque fois qu'on se retrouve....T'y croirais toi ? » je secoue la tête et me retient de rire. Mes épaules se remontent, je me bats contre l'envie de rire. J'ai du mal à croire que les agents de sécurité aient marché à cette explication foireuse. Peut-être que nous sommes dans le bon jour. Ils n'ont pas envie de devoir enfermer deux personnes dans la cellule de sécurité. Nous aussi. Et on a pas continué à se battre. C'est bon. « Bon on décampe d'ici. T'es venu en voiture ? » fis-je dans un naturel, en lui faisant une petite tape à l'épaule. Je prend la marche avec le panier à la main pour me diriger à la caisse. Suivi d'Owen.
J'ai du mal à imaginer que je me retrouve en sa compagnie et j'ai des choses à lui dire. S'était passé des choses pendant six ans.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyJeu 7 Aoû 2014 - 19:40

    OWEN & WILLIAM
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Honnêtement, William était un peu une partie de lui-même. Oui, ça sonnait un tantinet mélodramatique – mais c’était la vérité, alors tant pis. Ca n’allait pas jusqu’aux capacités psychiques bizarres qui voulaient que l’un ressente les émotions de l’autre, mais ils se comprenaient, et avaient besoin de se voir régulièrement pour être parfaitement en équilibre. De vrais amis, quoi. Comme on n’en faisait plus. Et alors ? Ils avaient appris à se connaître jeunes, avaient vite choisi d’être totalement honnête l’un envers l’autre. Ils avaient fait le serment de ne jamais se mentir, de ne jamais hésiter quand l’un avait besoin de l’autre. A leur échelle, dans une intense amitié, ils s’étaient aimés. Comme deux frères. Littéralement. A un moment, Owen avait commencé à considérer que William et lui faisaient réellement partie de la même famille – parce que leur lien était de ceux-là qui ne se défont jamais, qui résistent à tout. Est-ce qu’il ne l’avait pas, par ailleurs, concrétisé le jour où il avait demandé à son meilleur ami de devenir le parrain de son fils ?
Comment avait-il pu passer autant de temps loin de lui ?
Paradoxalement, il avait l’impression que c’était ce lien unique, celui qu’il avait failli briser à tout jamais, qui permettait à William de lui parler si naturellement malgré six longues années d’absence. Comme si, après tout, entre deux frères, tout se pardonnait. Ils n’avaient pas tant changé que ça. Leurs points communs étaient restés intacts – en témoignait cette lueur qui s’alluma dans les yeux de l’autre homme à la mention des artichauts soufflés aux langoustines. Il n’y avait guère que William pour le suivre sur ce genre de sujet – toute autre personne aurait vaguement haussé un sourcil, l’air de dire « je comprends pas un foutu mot de ce que tu racontes, mon grand ». Snow la première. Mais Snow était tout à fait de ces personnes capables de rater un œuf au plat – et loin de rebuter le chef cuisinier que Owen avait été, il avait toujours considéré que cela faisait partie de son charme. Enfin. Il eut un léger sourire, quand William maintint que c’était, fondamentalement, de sa faute. Un sourire en silence. L’air de reconnaître ses torts. Un peu. Il avait un côté rancunier – mais ça ne s’appliquait pas, quand votre meilleur ami de toujours était prêt à vous pardonner, considérant presque qu’un coup de poing dans la mâchoire était suffisant pour enterrer la hache de guerre. Même quand on lui rendait le dit coup de poing.
Ce sourire-là, il devint un peu plus triste quand William reprit la parole. Parla des années sans se voir. Owen avait sa petite fierté – un certain orgueil qui lui avait permis, tout au long de son séjour en cure, de prétendre qu’il n’en avait rien à faire d’être seul, qu’il préférait ne recevoir aucune visite, que son cœur ne se serrait pas douloureusement, horriblement, quand il voyait les autres pensionnaires prendre amis et famille dans leurs bras. Il avait fait son choix, froidement, quand il avait décidé d’entrer en cure. Celui de couper les ponts. Parce qu’il avait honte, parce qu’il était follement en colère contre lui-même, parce qu’il voulait préserver son fils. Ce choix, il s’y était tenu avec une rigueur incroyable. Mais au fond, il avait souffert. Probablement autant que tous les membres de son entourage. Sa vie, et ceux qui composaient sa vie, lui avaient manqué – avec une intensité d’autant plus mordante, et cruelle, qu’il ne devait son malheur actuel qu’à lui-même. Il était un homme fier. Avec un trou dans le cœur, qu’il s’était infligé à lui-même. William avait été nerveux ? Il l’avait été tout autant. Sûrement.
Il fronça légèrement les sourcils quand l’autre homme mentionna l’idée de « parler de tout cela autour d’un verre » - un geste qui s’acheva néanmoins dans un léger rire. « T’as qu’une envie, me voir boire de la limonade, c’est ça ? » C’allait être étrange, quand on y pensait – ils avaient toujours fait ce genre de choses autour d’une bonne grosse bière. Ou d’un whisky. Sur la fin, plus souvent un whisky qu’une bonne bière, quand on y pensait bien. Sauf que maintenant, et jusqu’à la fin de ses jours, il pouvait oublier ce qu’était le plaisir d’une bonne grosse bière ou d’un verre de whisky sans glace. Uh. Des fois, ça lui faisait un peu mal au cœur d’y penser – mais ce n’était pas comme s’il avait vraiment le choix, après tout. Et puis affronter directement le grand changement dans ses habitudes, ce n’était pas grand-chose, pour peu qu’il le fasse avec William. D’autant plus qu’ils allaient bien avoir besoin de ça, après tant d’émotions. Parce qu’ils s’étaient entre temps fait aborder par deux gardes, qui apparemment n’avaient que moyennement apprécié le remake impromptu de Fight Club qu’ils avaient joué au rayon fruits et légumes – mais qui gobèrent presque instantanément l’excuse, pourtant super étrange et franchement incongrue, que leur pondit Owen. Il resta une seconde stupéfait de leur réaction. Il cligna des yeux une fois, deux fois, avant de tourner la tête vers William. « Putain. J'arrive pas à croire : se frapper à chaque fois qu'on se retrouve....T'y croirais toi ? » Il pencha légèrement la tête, eut une espèce de moue songeuse – ok, une caricature de moue songeuse. « Je sais pas. Franchement, je sais pas. Mais les chiens se reniflent bien le cul pour se dire bonjour, alors honnêtement, c’est pas si incongru… si ? » - Il avait froncé les sourcils et regardait William avec un sérieux rare, comme s’il croyait réellement un mot de ce qu’il était en train d’affirmer. Et puis il sourit. Haussa légèrement les épaules. Il voyait William lutter contre l’hilarité, le léger tressautement aux coins de ses lèvres. Il était sensiblement dans le même état – mais bon, les gardes étaient encore tout près, et se foutre ouvertement de leur gueule alors qu’ils étaient encore à proximité tenait plus ou moins du suicide. Il n’avait pas vraiment envie de passer la nuit en cellule.
La proposition de William fut alors un vrai soulagement – l’occasion rêvée de filer à l’anglaise, quoi. Owen n’était pas particulièrement à l’aise quand il s’agissait d’être le centre de l’attention, et ces agents de sécurité qui leur jetaient de temps en temps des regards inquisiteurs comme les quelques mamies du rayon commençaient à l’irriter un petit peu. Il eut un vrai sourire, celui avec plein de dents là, outrageusement sincère. « A pied. Je suis un dur. Mais y’a des coins pas mal dans le secteur. Limonade de luxe, et tout. » , finit-il par lui répondre alors qu’ils avançaient déjà vers les caisses. Il sentit le contact de la main de William sur son épaule – et franchement, il n’avait pas trouvé les légumes qu’il voulait, mais il n’en avait rien à foutre. Il était venu ici uniquement pour acheter de quoi cuisiner et décompresser. Il avait trouvé mieux. Ouais. Mieux que la passion d’une vie. Et il eut ce geste extrêmement sincère, spontané, rare chez lui – il passa son bras autour du cou de William, comme quand ils étaient plus jeunes et qu’il se foutait de sa gueule parce qu’il était un putain de nain de jardin, et il posa une seconde son front contre le sien. « J’suis putain de content de te voir, t’en es conscient ? », dit-il avant de le libérer et de le regarder poser sa nourriture sur la caisse. Il avait un sourire un peu bête. Stupidement heureux. Et un ton de joie dans la voix quand il releva : « Conchiglie saumon ? Petit bras ce soir ? » Un temps. Un léger rire. Et un très peu sérieux : « Tu me déçois. »

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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyMer 13 Aoû 2014 - 23:04

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Boire autour d’un verre. J’crois que c’est foutu de boire un verre d’alcool. Un bon Whisky, une bonne bière. Owen et moi, on en buvait pas mal quand nous étions jeunes, avant de nous séparer. C’était une sorte de rituel entre nous. Rituel qui l’a quand même fait tomber de si haut. Ce rituel qui nous a séparé tous les deux, pendant six années. Le temps qu’il finisse sa cure, le temps que Snow m’appelle pour me dire où il se trouvait. J’suis quand même sur le cul que ça soit elle qui m’appelle. J’ai jamais compris pourquoi d’ailleurs, même si quelque part. J’ai des hypothèses. Mais on s’en fout là maintenant. J’vais pas laisser Snow polluer mes pensées, y a Owen. J’le revois là, pour la première fois depuis six ans. Six ans p’tain… Par habitude, j’lui ai dis qu’on se devrait boire tout de suite. Là. Maintenant. Un verre à tout prix. Il vient de finir sa cure, il ne peut plus boire un verre d’alcool. J’suis au courant ce que ça impliquait cette cure, il ne pouvait plus boire d’alcool. J’suis prêt à faire cet effort, ne pas boire d’alcool en sa présence. C’est déjà presque gagné, j’suis presque dégoûté de l’alcool quand j’ai vu ce que cette drogue a fait subir à mon meilleur ami. J’souris quand Owen me demande que j’ai cette envie: de le voir s’il est guéri. « Ça va être étrange de te boire autre chose maintenant. Ouais, puis c’est bon la limonade… » Je fais une légère grimace. Levant les yeux au ciel quelques secondes, j’ai pas été très fan de la limonade. J’aime bien mais j’ai du mal à avec le gout. Pas habitué j’pense. Owen est vraiment guéri. J’lui ai parlé de boire un verre, sous entendant de l’alcool mais aussi à autre chose. Il avait eu le choix entre l’alcool et une autre boisson non alcoolisée. Il a choisi la seconde option. C’est cruel ça. Mais c’est cette habitude dans cette expression. Cette habitude quand j’lui propose d’aller boire un verre dans le passé et qu’il accepte avec joie. Cette putain d’habitude. Il va falloir que j’fasse gaffe la prochaine fois. ‘Fin, on va pas vraiment s’éterniser sur le fait qu’on va changer les habitudes. Parce qu’on a des choses à se dire et pas que des petites choses. J’ai envie de le mettre au courant de ce qui s’est passé de mon côté, tout comme moi j’veux savoir ce qui s’est passé de son côté. Pourquoi il ne m’a pas contacté à sa sortie. J’suis quand même curieux bien que j’lui pardonne. Parce que c’est mon meilleur ami et j’veux pas le perdre une seconde fois. La première fois a été douloureuse parce que je n’avais plus de contact, plus son putain de numéro. C’était carrément pas une mauvaise idée de lui foutre mon poing dans sa gueule. Même s’il m’en a foutu un en retour.
J’sais pas si on doit se considérer comme les chanceux aujourd’hui. Parce que les gardiens nous ont vite laissé tranquille. J’suis sûr qu’ils ont pas cru à l’excuse incongru d’Owen. J’suis carrément sûr. J’pense qu’ils voulaient pas avoir un boulot en plus à faire vu que là. On donne carrément l’air d’être de vrais potes - ce qui est le cas. J’lui ai donné un coup de poing sans réfléchir, alors que j’suis pas du genre à être violent. J’aime pas la violence. On est pas allé loin, juste deux coups. On s’est pas balancé des pastèques, des artichauts. Y a pas de dégâts, de pertes à déplorer. Y a rien eu. J’dis à Owen que franchement, moi j’crois pas à son excuse. Il prend un air qui se veut sérieux. Cet air-là je le connais. Je détourne le regard, souriant en coin. J’croise le regard d’une personne qui me regarde bizarrement. Je fronce les sourcils et je reporte mon attention à mon meilleur ami. Les chiens se reniflent bien le cul pour se dire bonjour ? Nan quand même pas… Je penche la tête vers Owen, le regarde sérieusement. Il a l’air d’être sérieux dans ce qu’il dit. J’lui lance un regard qui veut lui dire du style: Les chiens ? T’compares les humains aux chiens ? Je tiens pas longtemps. J’me met à sourire comme un con. Il a pas faux mais les chiens ils ne se mordent pas comme nous on vient de le faire. ‘Fin c’pas mordre mais on s’en fout… ‘Fin bref, faudrait que je me calme. Sérieusement. Parce que c’serait pas une bonne idée du tout de devoir provoquer à nouveau les agents de sécurité qui ont eu l’amabilité de nous laisser partir.
Encore, j’me suis demandé qu’est-ce qu’on fout toujours là.
Hop. On s’en va. On va décamper d’ici. Directement parce que les gens nous regardent de travers. Ça je m’en fous complètement. Je les connais pas. Je ne connais personne à Huntington Beach excepté Owen, Shawn et Snow. C’est déjà ça. Puis.. Ah ouais merde. Y a mes futurs collègues de cuisine. J’espère qu’il y en a pas un là actuellement en train de nous observer. J’ai pas envie de le retrouver au travail, à me poser la question: pourquoi vous vous êtes battus ? J’ne me suis pas battu. J’ai donné un coup de poing. Nuance. Aaaah mais on s’en fout là ! ‘Fin c’est pas toujours agréable d’être regardé par tout le monde et de savoir qu’ils sont en train de se dire des choses derrière notre dos. C’est ça la société, les gens crachent derrière le dos des autres. Les dévalorisent et les abaissent. J’ai demandé à Owen comment il est venu ici. J’suis pas venu à pied contrairement à lui. J’comprend pourquoi: il aime bien marcher lui. J’ai la sale manie de me déplacer en voiture. Si vous êtes déjà venu une fois à San Francisco, vous comprendrez un peu pourquoi… C’est pas prudent non plus de marcher dans une ville que j’connais pas et que j’pourrais bien avoir de mauvaises surprises. « C’est toi qui connais la ville. J’viens juste de débarquer hier. J’sais même pas où est… ‘fin j’connais pas encore la ville quoi. » Au point de pas connaître précisément les noms des quartiers, j’connais juste l’hôtel Milton, Presidente Drive et c’est une putain de chance que j’sois tombé sur ce centre commercial. En même temps, j’pouvais pas louper par l’imposant bâtiment. J’ai pas trouvé mon bonheur dans ce supermarché et j’pense pas que j’y reviendrais de sitôt. Les Conchiglie ouais… J’ai pas acheté grand chose quand même. Mais j’ai trouvé quelqu’un, retrouvé j’veux dire. Owen. J’oublie tout le reste, j’viens de le retrouver.
Les retrouvailles éclairs quoi.
Quand on est arrivés à la caisse, Owen dépose son bras autour de mon cou, ce geste me fait sourire, je tourne mon regard vers lui - qui est toujours si grand, pourquoi j’suis petit hein ? Il se foutait de ma gueule parce que j’étais plus petit que lui et ça le fait marrer. Il dépose son front contre le mien. Mon sourire devient sincère à ses paroles, il n’est pas le seul.
Non il n’est pas le seul. J’lui donne un gentil petit coup d’épaule.
«  J’espère que t’es conscients que c’est réciproque. Y a des tonnes de choses à se dire, à rattraper. » Parce que ouais, j’me serais quand même posé des questions s’il n’est pas contente de me revoir. P’tain quoi. J’veux pas imaginer le contraire, six ans sans se voir, ne pas être content et se quitter dans de mauvaises termes. Ça me ferait mal au coeur, ça serait difficile de respirer. Je dépose mes achats. J’suis pas particulièrement content de ce que j’ai trouvé mais j’fais ce que j’ai avec. Owen voit et devine ce que j’vais cuisiner. «  Ouais. Conchiglie Saumon. » je ris un peu quand il me dit que je le déçois. Je récupère les articles et sors ma carte de crédit pour la montrer à la caissière que j’paye avec ça. Je l’insère et attends « T’sais que j’aime pas cuisiner avec les produits qui viennent du supermarché. » La caissière me regarde.
Oups. J’ferais mieux de me taire et de laisser de côté mon côté cuisinier qui aime cuisiner avec les produits de qualités et manger une nourriture de qualité. J’y peux rien. J’ai grandi dans ce milieu. Je mets le code, j’retire la carte de crédit.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptySam 23 Aoû 2014 - 22:08

    OWEN & WILLIAM
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Il avait beaucoup de mal à réaliser – réaliser qu'il se trouvait ici, réaliser qu'il se trouvait avec cette personne, réaliser que tout ce temps s'était écoulé, et qu'il était peut-être guéri. Owen avait passé tellement d'années à nier qu'il n'avait aucun problème avec l'alcool qu'il en avait probablement passé tout autant à intégrer qu'il s'était relevé de tout cela. Sûrement qu'il était un peu lent, comme type, en fait. Ou sûrement qu'il était un peu trop prudent. Il y a des années de cela, il s'était juré qu'il reprendrait contact avec William une fois qu'il serait sûr et certain de sa totale rémission – une fois qu'il n'y aurait plus le moindre doute, qu'il saurait qu'il était redevenu parfaitement sain. Aujourd'hui, il ouvrait les yeux et percutait enfin que même sans le savoir réellement, il allait bien. Seulement, l'autre homme avait eu besoin de faire le premier pas pour que tout cela arrive à son cerveau.
C'était un peu la honte, en fait. A une époque, il se plaisait à croire qu'il était le plus réfléchi des deux – la chose se jouait surtout sur des détails, en vérité ils se ressemblaient sur beaucoup d'aspects, sauf peut-être sur le plan du physique. Il était surtout le plus froid. Et loin d'être le plus réfléchi, il était tout bonnement et simplement celui qui prenait le plus de temps pour arriver à une conclusion – et la chose n'était a priori pas des plus positives. Mais ce n'est pas si important, après tout. Tant que William ne le hait pas. Tant pis si la conservation de leur équilibre tient un petit peu du miracle. Ils se sont retrouvés, et ils s'aiment toujours, et Owen va bien – et puis oui, ce n'est pas si mauvais la limonade, après tout. C'est même plutôt bon.
Ils ont trente-huit ans, le temps est passé par là, il a fait quelques ravages, mais au fond, ils sont toujours ces deux adolescents qui ricanaient au fin fond de la classe. Ils sont toujours aussi soudés – et à bien y réfléchir, il n'y a pas grand chose de plus important. Ils sont toujours deux, et le lien ne se brisera jamais. Et c'est peut-être le genre de phrase à la con que l'on ne trouve que dans les plus mauvais films de Walt Disney, mais tout va bien pour peu que l'on ait un ami sur qui compter. Owen a William. William a Owen.
Tout va bien.

Et William Clarkson est à Huntington Beach. Ca ne devrait pas le rendre si heureux – et pourtant il l'est, avec une intensité rare pour un mec qui a toujours su garder une façade de pur stoïcisme. Il rit. « Tu t'y feras vite, va – en quelques jour on a fait le tour. C'est pas immense comme endroit, et puis quand tu te perds tu sais que tu peux toujours retrouver la plage facilement. C'est plutôt sympa, en fait. » Il fronce un peu les sourcils – parfois, San Francisco lui manque, tout de même. Mais Huntington Beach a des allures de ville de campagne, un peu loin de tout, comme un grand village au bord de l'océan – bien plus reposante que cet endroit où il a grandi, bien plus sereine, aussi. Cette ville là correspond mieux à son côté terrien, désespérément terrien. Il aime marcher tout seul, il aime passer du temps au bord de l'eau, il aime le calme – autant de choses plus difficiles à exaucer dans la grande cité.
Maintenant qu'il a son meilleur ami de toujours à ses côtés, tout est parfait. Il peut à nouveau l'attraper par le cou, le taquiner sur sa taille, avoir de ces gestes d'affection qu'ils se sont toujours réservés, l'expression la plus pure de ce qui est presque un amour fraternel. Ouais. Il est content. Et oui, il est conscient que c'est réciproque – conscient aussi qu'ils ont des tonnes de choses à se dire, six longues années de silence radio à rattraper.
Ca commence par de petites choses – comme la nourriture. Ca peut paraître un peu con, mais c'est toujours la chose qui les a le plus rapprochés. Une passion commune. Quoi de mieux pour sceller une amitié ? Ils passent en caisse, et la pauvre femme doit certainement les prendre pour de grands malades – pour des snobs, aussi, probablement, mais il n'en a pas grand chose à faire. Non, il en a même absolument rien à faire. Il rit. « Si t'as que ça à faire, tu peux louer un bateau, partir en plein océan et tenter de pêcher des poissons frais pour te faire une bonne bouillabaisse... Mais tu te débrouilles tout seul comme un grand. Je te suis pas. » Il observa silencieusement William un moment, alors qu'il faisait passer sa carte bancaire pour payer ses ingrédients. Non, il ne le visualisait absolument pas avec un bob, en plein océan, tout seul comme un con, canne à pêche à la main, en mode « chasseur-cueilleur », ramenant ses poissons pour faire sa petite tambouille chez lui. Non. Vraiment, non. William était plutôt du genre « courageux, mais pas téméraire » - et à ce stade il préférait sûrement encore aller au supermarché.
Supermarché dont ils sortirent enfin. Il faisait un soleil radieux sur Huntington Beach – un pur été californien. Owen inspira profondément. Il était ressorti du magasin les mains vides, certes, mais il avait trouvé encore mieux – son ami de toujours. Il eut un grand sourire, se tournant à nouveau vers William. « Comme au bon vieux temps, hein ? » Il désigna de la tête une rue à proximité, dans laquelle se trouvait le bar dont il parlait un peu plus tôt, avant de s'y engager directement. Il avait perdu l'habitude de marcher avec cet autre homme à ses côtés, et le sentiment qu'il éprouvait toujours dans ces instants – comme une toute puissance, comme si rien ne pouvait les atteindre, comme si le reste du monde ne comptait plus. « J'espère que ce que tu as acheté se conserve bien -parce que je veux un compte rendu de tout ce que tu as pu faire dans les six dernières années. » Un temps. Un regard. « Et un compte-rendu précis. »


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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyMer 27 Aoû 2014 - 1:02

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Je fais une légère grimace quand je repense à la première fois où j’suis venu à Huntington Beach pour l’anniversaire de Shawn. Parce que ouais avant d’emménager ici, je venais de temps en temps pour le voir et Snow ne m’en a jamais empêché. Je croisais Lorelai aussi mais on ne s’échangeait quelques formalités, on n’était jamais allé plus loin depuis mon refus à la demande du mariage. La première fois où j’étais venu, j’ai failli ne pas arriver à l’heure parce que je m’étais trompé de rue et j’ai été coincé dans un embouteillage. J’ai cru péter les câbles à ce moment-là. Quand je connais la ville comme ma poche, ça devrait aller. Mais il m’arrive souvent d’avoir la tête dans les nuages et perdre mes repères. ‘Fin je m’en plains pas et je panique pas totalement quand il s’agit de se promener dans la ville, puis je retrouve toujours le chemin. Je ne me promène pas souvent et on se demande bien pourquoi: parce que j’suis dans mes pensées. Me balader ça me vide la tête, c’est un des moyens pour m’enlever tout les soucis de la tête. Ou y réfléchir. Penser comment s’en sortir. L’effet secondaire: je ne fais pas attention où j’vais. J’peux très bien aller dans un coin et me rendre compte que je ne connais pas, que je me suis perdu. L’astuce d’Owen et la plage, ça pourrait me servir si jamais. « _ C’est pas con ce que tu dis… J’ai pas pensé que la plage pourrait m’aider à m’orienter si jamais j’me perds. » Je rigole à mon tour. « _ Je m’en doutais que t’aurais des coins à me faire visiter. » Et qu’il me ferait marcher. Je n’ai jamais été contre la marche, c’est bon pour la santé de marcher au moins trente minutes par jour. C’est une connaissance à avoir. Puis aller, Huntington Beach est une petite ville comparé à San Francisco. Dans cette ville, il est facile de retrouver les gens. Déjà, c’est pas super top si on veut pas se faire retrouver par une personne en particulier. Mais là, Huntington Beach est pour moi, une manière de pouvoir recommencer tout à zéro. San Francisco regorge trop de souvenirs et je me suis retrouvé presque tout seul là-bas. Si Snow ne m’avait pas appelé, je serais encore en train de travailler à ce moment même. En train de me demander ce que je pourrais cuisiner et faire le soir. Quelque part je lui en suis reconnaissant mais je ne comprends pas. Et c’est carrément normal qu’Owen me fasse visiter Huntington Beach.
Il y a tellement de choses à dire, à raconter et en détails. Mais par où commencer ? C’est là où est le problème. Mais j’pense que ça viendra seul. La caissière me regarde depuis que je viens de déposer les articles. Elle ne doit pas m’aimer. Oh, de toute façon j’suis pas prêt de revenir dans ce supermarché maintenant que j’suis affiché par les deux agents de sécurité - sa faute. Puis c’est un peu loin de chez moi et je pense qu’il y a un autre supermarché tout près. ‘Fin pas pour la nourriture en tout cas. Je relève la tête vers Owen qui rit. Je prends un air étonné et je me mets à réfléchir… ‘Fin j’essaye d’imaginer… Moi… En pêcheur. Sur un bateau perdu en plein océan. Avec une canne à pêche à la main… Owen qui me laisse y aller tout seul, il fait toujours ça quand il sent un danger quelconque. Dans le passé, il m’est arrivé de ne pas l’écouter et de faire certaines choses sans lui. Des fois j’abandonne avec lui parce que le faire tout seul sans lui, ça ne me donnait plus envie et je ne prendrais plus le plaisir. Mais là, j’comprends carrément pourquoi il ne voudra pas me suivre ! Je rigole à cette image. « _ T’auras pas besoin de me suivre. » Je secoue la tête, pas du tout convaincu que je fasse ça. J’arrête de rire et le regarde presque avec un sérieux, que je ne tiens pas longtemps. Je souris, je me retiens de rire et merde, je cède finalement parce que je me vois carrément dans un bateau, à mal gérer le voyage en plein milieu de l’océan. À pêcher des bons poissons pour faire une bouillabaisse (j’aime beaucoup ça au passage). « _ J’irais carrément pas naviguer juste pour des poissons frais. Je préfère demander aux spécialistes. C’est plus sûr. » fais-je en avec les sourcils légèrement froncés à la fin. C’est une façon de dire que je ne saurais pas comment me débrouiller tout seul dans un bateau pour pêcher des poissons. C’est pas parce que je n’aime pas être sur un bateau mais j’ai plus de chances de ne pas revenir sur la terre ferme… Y a des professionnels pour ça et j’suis sûr qu’il y a un coin quelque part dans la ville, y a que là où ça vend des produits de qualités dont les poissons. Mais pêcher… Je ne sais pas pêcher. Ça ne devait pas être compliqué à faire non plus… Mais j’ai carrément pas envie de passer trois heures à attendre à ce que le poisson morde à l’hameçon, ni de me prendre ce putain d’hameçon dans le pouce. Je récupère ma carte de crédit, je prends le sac que la caissière me tend avec un regard qui en dit long. Je ne fais pas gaffe maintenant que je quitte avec Owen ce putain de supermarché.
Je mets les lunettes de soleil à mon nez quand nous sortons du supermarché, du centre commercial. Je sens la douleur à ma tempe, ça sent la marque de demain ça. Je sens la chaleur du soleil à la sortie, p’tain ça fait du bien de sortir des quatre murs. De respirer l’air Californien. Je cherche du regard le bar dont il m’en a parlé tout à l’heure. Boire une limonade.
P’tain.
C’est vraiment pas un rêve quoi.
Je me retrouve carrément à côté de lui. Avec un sac à course à la main. On se croirait se retrouver après une séparation longue de deux journées à peine. Qu’on a quand même des choses à se dire. Des souvenirs à évoquer. Ouais… Comme au bon vieux temps. Je souris à Owen « _ Ouais. Comme au bon vieux temps… Avec un peu de changements cette fois-ci. » La limonade à l’alcool. Huntington Beach à San Francisco. Six ans au lieu de deux jours. Avec de la différence mais j’suis vraiment content de le retrouver. On est parti en même temps vers le bar au coin de la rue.
Tu le ressens toi aussi Owen ?
Ce sentiment que nous avions perdus depuis six ans, qui fait enfin le retour. Cette sensation que nous sommes enfin complet. Que plus rien ne nous fais peur à tous les deux. Que tous les gens qui voudront prendre du plaisir à briser notre amitié comptent que pour du beurre. Nan, on n’a pas besoin de faire attention à eux.
« _ J’aurais dû le mettre dans la voiture mais elle se trouvait à l’opposé de la direction que nous prenons. Mais ouais ça se conserve. ‘Fin y a intérêt… » Une pause. Un sourire en coin. « _ Et t’inquiète. Je vais essayer de tout raconter ce qui s’est passé durant les six dernières années. J’espère que tu me feras part de ce que tu as fais toi aussi durant ces six années aussi. » Je lui tape légèrement dans le dos quand nous sommes arrivés devant le bar et que nous cherchons une table libre à l’extérieur. J’en trouve une et on s’assied. On attend le serveur venir. Je dépose le sac à côté de ma jambe sous la chaise. J’entends de là les enfants en train de jouer au ballon un peu plus loin. « _ Huntington Beach est une ville qui est vraiment petite par rapport à San Francisco. Je ne sais pas encore quoi dire pour l’instant parce que je ne me suis pas carrément installé dans cette ville… Mais je pense que c’est un bon endroit pour tourner la page. » Le serveur s’occupe des autres clients et nous a vu. Il se dirige vers nous et je me suis arrêté de parler. J’ai évité de continuer surtout. Il nous demande ce que nous voulions comme boisson. Je regarde Owen et j’ai commandé deux limonades. Le serveur s’en va faire notre commande. Bon aller, j’ai commandé deux limonades, dont une pour moi. J’suis pas vraiment habitué à boire cette boisson. Bref.
Je soupire et m’affale un peu sur ma chaise. « _ Je ne sais pas par où commencer… » Y a tellement de choses à dire. Je me gratte l’arrière du crâne  « _ Depuis que tu as coupé les ponts. Je me suis retrouvé un peu comme un con à attendre de tes nouvelles et à te recontacter. Mais il était clair qu’à San Francisco je n’avais plus toi, ni Snow, ni Shawn… J’avais quand même d’autres amis, ce n’était pas pareil du tout. Et j’ai toujours travaillé dans le même restaurant, tu te rappelles de Aidan ? Un cuisinier dont j’ai pas cessé de parler de lui… Avec ses drôles idées de recettes. » À base de sperme ouais. Le mec qui suivait carrément à la lettre un bouquin de recette. Qui m’en a fait gouter un de ses plats, sans me dire ce qu’il contenait dedans. Qui m’a demandé un avis et que moi j’ai cherché pendant longtemps l’ingrédient clé dans ses plats avant d’apprendre la vérité… Ouais je parle bien de lui.
[dédicace à Keith. Merci ça contribue fortement à mon inspiration Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen 2514267066 ]
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyMar 16 Sep 2014 - 2:41

    OWEN & WILLIAM
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Ils s’étaient connus il y a plus de vingt ans de cela. C’était un peu étrange quand on y pensait – on ne se jamais réellement compte de la vitesse à laquelle le temps peut passer. Hier encore, deux adolescents se retrouvaient par hasard l’un à côté de l’autre dans la salle de classe. Hier encore, un grand type roux et un petit brun échangeaient un premier rire, sans savoir qu’il serait le tout premier de plus de deux décennies. Hier encore, ils étaient jeunes, et fous, et se disaient que rien ne pourrait jamais venir mettre un terme à cette amitié. Hier encore, ils étaient naïfs. Mais sans vraiment y croire, ils avaient raison.
Minute après minute, Owen réalisait que son amitié avec William pouvait réellement survivre à toutes les épreuves – même celle, suprême, de la distance et du silence pendant six longues années. Ils n’étaient plus les mêmes, le temps avait fait son office – mais ils étaient parvenus, par un miracle étrange que certains appelleraient peut-être « destin », à grandir ensemble. A évoluer ensemble. A rester toujours ce dont l’autre avait besoin – un pilier, inébranlable, en compagnie duquel il n’existe ni tension ni violence.
Et aujourd’hui, voilà qu’ils se retrouvaient à Huntington Beach.

Il fallait qu’il pense à remercier Snow - parce qu’elle ne se rendait probablement même pas compte elle-même du bonheur qu’elle venait de lui faire. Lui-même n’avait pas réalisé jusqu’à l’instant où il avait posé son front contre celui de William, et lui avait avoué qu’il était heureux de le voir – c’était comme si une part entière de lui-même lui avait manqué, pendant tout ce temps. Personne n’aurait pu prendre la place de William. Jamais.
Il eut un grand rire. « Ca serait con quand même. Mais, hé, même si ça tourne, t’auras au moins eu l’occasion de me coller un poing dans la gueule ET de me retrouver – c’est pas si mal ! Positive ! » - il avait l’air malin à dire ça, lui qui était sûrement l’un des mecs les moins optimistes du monde, mais il savait que dans le fond il n’avait pas si tort, et il aimait bien s’envoyer des fleurs de temps en temps. D’ailleurs, il pourrait tout à fait envoyer les mêmes à William.
Quelques minutes plus tard, il avaient atteint le bar et s’installaient calmement en terrasse. Choisir une place à l’intérieur tenait de la folie quand on vivait à Huntington Beach – le soleil était radieux, autant en profiter. Calmement, il prit place, étendant ses jambes sous la table avant de dénicher son paquet de cigarettes au fond de son blouson. Il en alluma une, tout en écoutant William parler – il avait un léger sourire aux lèvres, comme une trace de ce bonheur qui décidément ne s’estompait pas. « Huntington Beach est un endroit parfait pour tourner la page. Vraiment. » - enfin, il n’avait toujours pas réellement tourné la sienne, mais il parvenait petit à petit à reprendre une vie normale. Et c’était déjà énorme. Il était prêt à remercier la ville pour cela. « Et je suis désolé. Encore. Pour avoir coupé les ponts. » Il disait cela du bout des lèvres, comme s’il avait encore du mal à regarder son erreur en face. La réalité, pourtant, était toute autre. Il avait conscience qu’il aurait du recontacter William il a des années de cela. Mais il avait simplement eu… honte. Et aujourd’hui encore, il avait honte – mais pour une raison différente, à cause du temps qu’il avait pu laissé s’écouler à ce rythme. Mais il eut un rire, à la dernière mention de William. « Sérieusement. Je me demande encore comment vous avez pu ne pas vous faire choper par les autorités sanitaires. » Un rire. « Jusqu’au bout je me méfierai de toi. Et jusqu’au bout j’aurai un moment où, avant de bouffer un truc que tu as cuisiné, je me demanderai si t’as pas foutu ton sperme dedans. » Il regarda prudemment tout autour de lui, droite, gauche, avant de se pencher un peu vers William et ajouter : « Je veux bien qu’on soit super proches et tout, mais faut pas déconner non plus bro, je veux pas manger ça, compris ? » Il se reposa doucement contre le dossier de sa chaise, tirant une longue bouffée sur sa cigarette. Entre temps, les deux limonades commandées par William avaient finies par arriver – et c’est avec un regard entendu vers l’autre homme (du genre « va crever, je paye pour deux, je te dois bien ça ») qu’il tendit un billet au serveur. Quelques secondes plus tard, il récupérait sa monnaie et jetait un nouveau regard vers son ami. Il y eut un temps, et puis il posa la question qui lui brûlait les lèvres : « Et ta femme ? Elle est ici aussi ? ».
Ouais, il trouvait ça bizarre. Enfin… on ne déménage pas comme ça, du jour au lendemain, suite à un coup de téléphone de l’ex-femme de son meilleur ami, pour retrouver le meilleur ami en question qui avait disparu de la circulation il y a six ans quand on est marié. Ou alors peut-être qu’on le fait, particulièrement quand on est William Clarkson (hé, comme initiales ça fait WC), mais sa femme aurait eu légitimement des raisons de se plaindre. Il trouvait également étrange le fait qu’il ne l’aie mentionnée à aucun moment depuis le début de cette conversation. Combiné à cette idée récurrente de tourner les pages, plusieurs fois passées entre les lèvres de William, il commençait réellement à s’inquiéter. Il avait eu… comme un espoir que la vie sentimentale de son meilleur ami, elle, avait réussi à rester constante, que l’un des deux était heureux sur ce plan, avait fondé un foyer stable, un sans divorce inopiné et sans changement radical de vie. De plus en plus, il avait l’impression de s’être trompé.

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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyMar 16 Sep 2014 - 20:13

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Je regarde Owen qui essaye d’être plus optimiste que moi. En appuyant sur le coup de poing et les retrouvailles. « _ Depuis quand t’essayes de devenir optimiste toi ? » fais-je avec un sourire en coin. « _ Tu m’as aussi donné un coup de poing en retour je te signale. »  Mais d’une manière, il a raison. « _ Ouais et après j’vais mourir de faim le soir et dans un élan de désespoir je finirais par commander encore quelque chose. » Je hausse les épaules. J’aime pas vraiment passer commande, sauf qu’en cas de nécessité ou suite d’un événement exceptionnel. ‘Fin ça n’a pas du tout intérêt à tourner, parce que ce s’rait vraiment la merde. Owen sait que je préfère vraiment cuisiner les choses par moi-même, même quand j’ai la flemme. J’ai toujours de quoi manger, toujours cuisiné à mes soins. Mais là, le soir c’est vraiment un repas simple le temps de trouver un putain de bon coin pour acheter des bons produits locaux. C’est plus ou moins comme se commander une pizza. Oh et puis merde. Que ça tourne, Owen sait que je sais qu’il a raison. J’sais des choses sur Owen, il sait des choses sur moi. Certains points n’ont pas changé en six ans. C’est comme si le temps s’est considérablement ralenti pendant six ans. Laissant peu de choses se changer, se murer. Mais d’un autre côté, il n’est pas au courant de ce qui s’est chronologiquement passé durant les six années, moi non plus. J’ai aucune foutue idée de ce qu’il a pu faire pendant ses six années, si c’est devenir clean, de ne plus toucher à une seule goûte d’alcool. J’connais pas cette difficulté, j’connais pas ce sentiment qu’il peut avoir quand il est parti à un centre de désintox.
Installé tranquille sur la chaise, je prends mes aises. Je dépose les lunettes de soleil sur la table et observe Owen sortir le paquet de cigarettes pendant que je parlais. Je n’ai pas pris le mien, je l’ai laissé dans ma nouvelle maison: dans la poubelle. Fallait vraiment que j’arrête de fumer ces merdes qui sont bonnes qu’à tuer lentement. J’sais que je tiendrai quand même pas longtemps. Je garde mon sourire qui s’agrandit un peu à l’affirmation de mon meilleur ami. « _ Ouais. C’est marrant, je venais de temps en temps dans cette ville pour Shawn principalement. Je n’avais jamais pensé que je viendrais vivre. » Je regarde Owen fumer et je reprends « _ Je vis à Présidente Drive. Un bon ami à moi m’a conseillé ce quartier. » Et cet ami qui n’a jamais pris, qui ne pourra pas prendre la place d’Owen.. C’est bien sûr David dont je parle. Il a été agent immobilier à l’époque et pour blaguer, il m’a projeté venir vivre à Huntington Beach avec Katie. C’est marrant. Sans savoir, il avait eu juste. Le savait-il vraiment ? Après il était agent immobilier, il peut avoir croisé le chemin d’Owen. Le monde est petit… Je me demande comment va Adèle. Est-elle toujours à l’hôpital ? Je n’ose pas lui rendre visite depuis la dernière fois que nous nous sommes vu. ‘Fin bon, c’est pas le moment de penser à elle et à lui. Je baisse le ton de la voix, quand Owen dit d’être désolé, ramenant le sujet sur le tapis. « _ Puis je te demander pourquoi ? Pourquoi tu n’as pas pris le téléphone pour composer mon numéro ? Pourquoi alors que nous sommes plus que des simples amis, t’as coupé les ponts et tu as fais de sorte que je ne te retrouve plus ? »
J’éclate de rire là cette fois-ci. Pas de gardiens de supermarché dans les alentours. J’essaye de me calmer assez rapidement en secouant la tête. « _ J’en sais rien p’tain. Aidan savait toujours d’avance quand ils arrivaient. On ne s’est jamais fais chopé. Ce con. » je rigole un peu à la fin, je détourne le regard un instant, avant de retourner vers Owen. Un peu plus sérieux « _ C’est pas comme si je cuisinais tout nu. Bien que je trouve ça vraiment libérateur et que ça affine carrément mon sens artistique » une pause. Silence. Le temps de remarquer que j’viens de dire une bêtise. Je regarde du coin de l’oeil si on ne m’avait pas entendu. J’ai laissé échappé ça sans faire gaffe. « _ Eh merde. » Je mets ma main contre mon visage. Un facepalm. Je me reprends. « _ Fais comme si t’as rien entendu. Pitié. »
Je me penche un peu vers lui quand il a repris avec sérieux qu’il ne veut absolument pas manger ça « _ C’est une expérience Bro' que je ne te ferais jamais - ô comment je le jure - découvrir. » je penche la tête sur le côté quelques secondes, d’un sérieux. « _ De toute façon sperme ou pas, tu te méfies toujours de ce que j’fais. » je hausse les épaules avant de retourner contre le dossier de la chaise. Les limonades arrivent, je cherche mon portefeuille dans ma poche et c’est Owen qui est plus rapide que moi. Je lui lance un regard du style mais c’est moi qui paye p’tain. Mais il réplique par un autre regard et je montre les mains acceptant « _ Ok pour cette fois-ci. Mais la prochaine fois c’est moi qui paye. » Je ne me rends pas compte des dépenses que je fais, des dépenses qui ne sont pas très importantes non plus. Owen récupère la monnaie et le serveur s’en va.
Silence.
J’observe le serveur partir avant de retourner mon regard vers Owen qui me pose la question. Alors que j’allais attraper le verre de limonade. J’ai failli le faire renverser comme un con. J’ai eu un geste d’hésitation, un putain de moment d’hésitation. La main qui tremble malgré moi, j’essaye de réprimer mais… Finalement je prends pas le verre et reste silencieux. Je soupire et désigne le paquet de cigarette du menton. « _ J’peux en avoir une ? J’ai égaré le mien. » J’ai jeté à la poubelle surtout pour ne pas en reprendre ouais. Raté, Owen fume devant moi j’arrive pas à rester insensible et elle n’est plus là pour me rappeler à l’ordre. Il m’en donne et je prends une cigarette avec le briquet qui va avec. J’allume rapidement et commence à fumer avant de reprendre, bien que je me sens pas particulièrement bien d’en parler. « _ On a divorcé. Il y a quelques mois. » fais-je au plus court. Mon esprit qui s’éloigne dans mes souvenirs, en expirant de la fumée.

***

1er Janvier 2014 | Los Angeles
Quand on est chef cuisinier, quand on a autant de succès. On a de moins en moins de journées de congés. Le premier janvier ne me permets pas de me reposer. Puis j’ai déjà eu mes journées de congé dans le mois de décembre, le patron ne me permettrait pas ça cette fois-ci. Alors je me rattrape un peu. Katie a forcément râlé quand elle a appris ça et a finalement accepté. Elle est venue au restaurant où je travaille pour fêter ensemble le Nouvel An bien que je sois en service. Elle voulait m’attendre pour manger ensemble. Je suis venu discrètement pour la voir et on a discuté un peu avant que je commence vraiment à travailler. « _ Will je vais t’attendre, ne t’inquiète pas pour moi. » « _ Ça va prendre des heures. Tu vas pas être capable d’attendre. » Elle me regarde avec un léger sourire et son visage se décompose quand elle voit quelqu’un. Je regarde en sa direction et je vois le mec. « _ Ah oui. En fait, j’ai oublié de te dire Katie. J’ai contacté quelqu’un qui te tiendra compagnie pendant que je suis occupé. À ce que j’ai pu savoir et voir, il sait très bien combler le vide que je laisse derrière. » je fais un sourire forcé et le journaliste là. Il était là avec ses lunettes à ne pas comprendre ce qui se passe. Katie non plus ne comprend pas. « _ Tu ne m’as jamais envoyé un message d’invitation ? » fait Simon - prénom du journaliste. Katie montre sa panique en secouant la tête « _ Abruti, je ne t’ai jamais envoyé de message d’invitation. » J’interviens toujours avec le même sourire qui agace. « _ C’est moi. J’ai eu le courage d’envoyer des sms à ton amant. Maintenant qu’il est venu. Si monsieur veut bien prendre la place… » je me lève de la chaise et recule un peu pour qu’il s’assied. Il ne semble pas vouloir et j’ai insisté avec ce même putain de sourire. Il n’a pas eu le choix de s’asseoir. J’ajoute pour la dernière fois avant de partir dans les cuisines « _ J’espère que vous allez apprécier le repas du chef. » Ironie quand tu nous tiens.
Je repars dans les cuisines bien furibond. Grandement furax. « _ William ça va ? » « _ Ouais ça va Aidan, va faire ce que t’as à faire. » Fais-je froidement. La fête commence avec les entrées et j’ai commencé à cuisiner avec mes collègues. Mes gestes sont devenus plus violents, plus rapides mais le résultat y est toujours. Quand un serveur est venu s’emparer du plat j’ai dû personnellement intervenir. « _ Ah ce repas, tu dois le donner à Simon, un ami qui est installé avec ma femme. Tu ne le donnes à personne d’autre. » Taylor me regarde intrigué et je murmure en plissant les yeux. « _ C’est bourré de laxatifs. » « _ Will tu peux pas faire ça il va porter plainte ! » « _ Oh non, il ne fera pas ça. Il ne pourra pas. » Taylor pas très confiant a quand même fait ce que je lui ai demandé et ce connard de journaliste a mangé tout le menu. C’est bien, il manque encore d’autres choses à manger. Je continue à cuisiner, à travailler dur avec les autres. À être ensuite remercié et applaudit.  Je n’ai pas vu le journaliste, il est parti plus tôt. Les effets de laxatifs ? Ou fuite stratégique ? Quoiqu’il en soit, il n’échappe pas aux laxatifs le con. J’essaye de contenir ma colère et à ne pas me défouler sur ce que je suis en train de préparer. Quand on prépare quelque chose, ce n’est pas avec la colère qu’on finit par faire des magnifiques repas.
Katie n’était pas très à l’aise non. Elle est quand même restée, n’osant pas de rentrer, n’osant ne rien faire. Elle pense qu’elle me contiendra ? Pas cette fois-ci. Il était à peu près deux heures du matin, elle était toujours là. J’ai fini mon service et je suis allé la rejoindre. Je me suis installé tranquillement et lui ai demandé: « _ Alors c’était comment avec ton Simon ?» « _ William… C’est très gênant. » « _ Nan. T’sais ce qui est le plus gênant ? C’est de se faire passer pour un con pendant je ne sais pas combien de temps. De découvrir dans un moment où il ne faut pas - et putain tu sais bien de quoi je parle - que tu me trompes. Depuis quand c’est comme ça ? » « _ Will pas ici. » « _ Putain. Depuis quand ?! » fais-je en haussant brutalement la voix en tapant du poing la table. Katie sursaute. Je ne filtre plus ma colère.  « _ Deux ans… Je ne sais plus, je ne savais pas ce que je faisais. Je… » Je ne l’écoute plus. « _ On s’en va. J’ai fini de ce que j’ai à faire et j’ai pas envie de massacrer quelque chose. » je me lève de la chaise, n’écoutant plus ma femme.

***

J’sais pas combien de temps je suis resté silencieux, mais sûrement le temps de finir la cigarette. Je cligne les yeux et soupire longuement. « _ Désolé. » Je laisse la cigarette terminée sur le cendrier, l’écrasant bien pour l’éteindre. Je souris légèrement « _ J’ai appris en décembre dernier que d’un de mes amis vient de décéder d’un putain d’accident de voiture - ici dans cette ville * je désigne du doigt, je montre que je parle bien de Huntington Beach * . Le jour même où Adèle et David ont eu un accident de voiture, j’ai commencé à soupçonner Katie de me mentir. J’aurais bien aimé être parano mais je l’ai pas été. Je me suis rendu compte en rentrant plus tôt du travail elle n’était pas là où elle était censée d’être. J’ai attendue qu’elle rentre et j’ai fais semblant de rentrer comme d’habitude. Je lui ai demandé ce qu’elle a fait de sa soirée, elle m’a menti. Après l’enterrement, j’ai fêté Noël avec ce qui me reste de la famille: mon oncle et la famille de Katie, j’ai décroché par erreur le téléphone de mon ex-femme: c’était un homme qui l’appelait, le jour de Noël. Il m’a raccroché au nez quand il a entendu ma voix et elle s’est excusé que c’est un collègue de travail. » Je hausse les épaules et soupire. « _ J’ai découvert qu’elle me trompait. » Je récupère le paquet de Bro’ et prends une autre cigarette, l’allume et fume encore. Je ferme les yeux durant les secondes. Que ça fait du bien de fumer. Ça fait longtemps. « _ J’ai invité son amant le jour de l’An au restaurant où j’organisais les repas. » Je lui raconte ensuite ce qui s’est passé. Je lui raconte l’ambiance de mort quand nous étions en voiture. Que nous étions disputés chez nous. Je regarde ma main, avec laquelle j’ai frappé Owen tout à l’heure et passe cette main-ci sur mes yeux avant de m’affaler vraiment contre le dossier de cette chaise. J’enlève cette main, mets avec l’autre la cigarette à mes lèvres. « _ Quelques jours après depuis que Katie est partie. Ce p’tain de journaliste amant à la con m’a interviewé. J’avais carrément oublié cette séance et ce con faisait plein de sous-entendus dans ces questions. » je regarde à nouveau ma main qui tenait la cigarette, cette main qui n’a pas frappé seulement Owen mais bien d’autres gens. « _ Si y a un aspect qui a changé au fond de moi en six ans, c’est la violence. J'pense que tu l'as remarqué. » je relève le regard vers mon ami bien sérieux. « _ J’ai pas tenu longtemps avec ce con que je l’ai frappé. » une pause. Je hausse les sourcils « _ Et pas qu’une fois. » Une autre, je prends une bouffée de fumée et en expire quand je parle. « _ Ils ont publié cette putain de vidéo sur YouTube. Qui a fait un sacré tour sur le net. ‘Fin, je vais arrêter là. » Y a vraiment qu’Owen à qui je peux me confier, lui raconter ces histoires. Cette histoire à qui je n’en ai parlé presque à personne. Pas plus que j’en ai parlé à lui. J’essaye de changer le sujet. « _ Et toi mon vieux, comment t'as débarqué à Huntington Beach ? »  
Inutile de préciser que Katie et moi avons divorcés juste après. Pas très à l’aimable.
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Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen Empty
MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyMer 1 Oct 2014 - 4:39

    OWEN & WILLIAM
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Le temps est passé sur eux. Il a creusé leurs visages, rendu leurs voix un peu plus graves, leurs pensées un peu plus sombres, aussi. Le temps est passé sur eux et, pour être honnête, il ne les a pas épargnés. Mais c’est normal, quand on y pense. Ils ont vécu des choses, tellement de choses en si peu de temps, plus que certains ne vivent en une vie entière. Ils ne ressemblent plus aux deux adolescents de leur passé, ceux qui étaient encore pleins d’entrain, de rêves, d’espoirs. Seule leur amitié est restée. Mais, quelque part… Cela le rend encore plus heureux de la survivance de leur lien. Ils avaient toujours prétendu que leur amitié était exemplaire, unique et éternelle – ils en ont maintenant la preuve. Après tout, quelle autre personne pourrait prétendre qu’après six ans de silence ils agiraient toujours de la même façon, et se comprendraient toujours à demi-mots ? Owen avait toujours pensé que c’était cela, un véritable lien profond entre deux personnes. Evoluer de façon parallèle, grandir ensemble, être heureux malgré tout. Avec William, il est véritablement heureux malgré tout. Voilà au moins une chose que l’alcool n’avait pas réussi à lui prendre, et une chose que ses pires heures n’avaient pas réussi à détruire.
Il hoche lentement la tête, quand William mentionne Shawn. Il avait presque oublié. Tout ce temps, l’autre homme et lui-même étaient restés unis par le fait que son ami faisait véritablement partie de la famille, en étant le parrain de Shawn. Probablement qu’il avait pendant un temps fait figure de père de substitution, d’un rêve de la vie heureuse que les Meister avaient pu avoir à une époque – une lointaine époque. Il esquisse un léger sourire. Cela lui réchauffe le cœur, quelque part. Et puis, honnêtement, il préfère largement penser que son fils a passé du temps avec William plutôt qu’avec Lorelai exclusivement – nope, il ne l’avait jamais aimée et ne l’aimera probablement jamais, merci bien. Mais bien vite revient la question restée en suspens depuis le tout début de leur conversation. Cette question, elle se résume à un seul mot : « Pourquoi ? ». Et ce « pourquoi ? », il veut tout dire. Son sourire s’effaçe, et le silence perdure quelques secondes avant qu’il ne reprenne : « Parce que j’avais honte. J’avais simplement honte. Et je n’avais aucune envie que tu voies ça, ce que j’étais devenu. » Il détourne les yeux. Un nouveau silence. « Je préférais attendre d’être certain d’être clean. Je t’avais assez infligé mon état avant de rentrer en cure. » Le pire dans tout cela, la raison principale de son silence ? William l’avait prévenu. Il s’était tenu à ses côtés à presque toutes les sorties, à presque chaque verre, mais il l’avait prévenu et avait toujours tout fait pour l’aider à s’en sortir. L’ensemble avait rendu la culpabilité encore plus mordante. Il était ce type stupide qui, à un moment donné, même sans s’en rendre véritablement compte, avait fait le choix de ne pas écouter la voix de la raison – cette voix de la raison, c’était William.
Mais il n’a rien gâché, il n’a pas détruit la fabuleuse amitié qui les lit, et ça, c’est un profond soulagement pour Owen. Il a réussi à ne pas anéantir tout ce qui faisait le bonheur de sa vie. C’est toujours tout à fait librement que William annonce la nouvelle du siècle – il cuisine nu ET trouve cela libérateur. Sur le coup, il n’a pas vraiment de réaction. Il tourne juste la tête vers lui et le regarde avec de grands yeux, apparemment interloqué, et éprouvant apparemment aussi de très, très grandes difficultés à digérer ce qu’il vient d’entendre. C’est au bout de quelques minutes qu’il laisse éclater un rire, un vrai grand rire, un putain de fou-rire oui, posant une main sur ses yeux pour ne pas voir la mine dépitée de son ami. Puuutain. Plantant ses dents dans sa lèvre inférieure, il lutte farouchement pour reprendre son sérieux – et quand il y parvint enfin c’est pour, avec un grand sourire aux lèvres, lui dire : « Je vais tellement ressortir ça au moment où tu t’y attendras le moins et au moment où ça sera le plus compromettant pour toi, putain, tu vas le sentir passer. Merde ! Je te jure, plus jamais, jamais, je mange un truc que tu as cuisiné. C’est même pas la peine d’essayer de m’inviter à dîner. C’est mort. » Il pense aux fameuses conchiglie au saumon et… recommence à rire, bêtement, jusqu’à être dérangé par le serveur. Merde, et en prime il paye une limonade à ce détraqué. Heureusement que c’est William. D’abord parce qu’il peut se foutre de sa gueule en toute impunité (quoique, a priori on n’est plus à l’abri d’un coup de poing dans la machoire – il devrait peut-être se méfier un peu plus), ensuite parce qu’ils ont vécu comme deux frères pendant des années et peuvent à peu près tout entendre l’un de l’autre sans ressentir le besoin urgent de prendre la poudre d’escampette (ce qui ne veut pas dire qu’il tolèrerait de le voir cuisiner dans cette tenue, merci bien).
Enfin. Il lui passe une cigarette, sans même sourciller ou protester, et laisse tranquillement la conversation suivre son cours. Seulement, le silence se prolonge après la question posée par Owen à propos de la femme de William. L’ex-femme, a priori. Et bien, quand il disait qu’ils ont évolué dans des trajectoires parallèles… Quelque part, le soulagement d’avoir réussi à conserver leur relation à eux lui paraît d’autant plus grand. C’est finalement après ce qui semble une petite éternité que William reprend la parole. Et puis son ami prononce les derniers mots auxquels il aurait pu s’attendre – et Owen fronce légèrement les sourcils, le regardant toujours, sans une seule fois détourner les yeux. Bien vite parvient à ses oreilles l’explication qu’il attendait. D’accord. Un autre homme. Il secoue brièvement la tête. Parallèles, oui. Snow aussi l’a trompé – mais probablement qu’il ne méritait que ça, à l’époque, qu’il l’avait bien cherché, là où William a su rester un homme exemplaire. William n’a pas sombré. Katie n’est en rien excusable. Et déjà qu’il n’avait jamais véritablement apprécié la jeune femme, il sent une nouvelle bouffée de colère monter en lui. Il hausse les sourcils, surpris, à la fin de l’histoire, et ne peut s’empêcher d’avoir un léger sourire quand William reconnaît qu’il a très, très légèrement sombré dans la violence dans ces dernières années. « Effectivement. » finit-il par dire, avant d’écraser lui-même sa cigarette dans le cendrier. Il laisse une seconde s’écouler, et ajoute : « Effectivement c’est une connasse, et je te ferai pas le plaisir de t’épargner le « je te l’avais dit » » Il a un clin d’œil pour l’autre homme, avant de reprendre : « Et effectivement, t’es devenu un petit violent. Je suis désolé mais t’as toujours pas le physique pour – mais ouais, un petit violent. Cela dit, j’aurais été là, je me serais fait un plaisir de lui en coller une aussi. Alors je critiquerai pas plus que ça. » Il sourit, légèrement, d’un sourire qu’il veut rassurant. « Damn. On a vraiment pas de chance en amour. Deux hommes comme nous… c’est écoeurant. On devrait faire comme Snow disait, quand on était gamins – se marier tous les deux. » Il secoue légèrement la tête, histoire d’appuyer cette tentative un peu vaine de détendre l’atmosphère. Machinalement, il sort à nouveau son paquet de cigarette, écartant au passage la pensée parasite selon laquelle il fume trop ses derniers temps. Machinalement aussi, il en fait rouler une sur la table jusqu’à ce qu’elle s’arrête au niveau de William, puis en sort une seconde, la cale entre ses lèvres et l’allume. Enfin, il reprend la parole pour répondre à la question qui lui a été posée : « Pour ma part… Je suis revenu ici pour renouer avec Shawn. Il avait des problèmes. Une amie à lui avait été agressée. Il se sentait mal au point de m’appeler, moi, et ça m’a décidé à franchir le pas. A venir ici pour qu’il ait à nouveau… un père. » Il détourne les yeux, laissant son regard se perdre dans la ville tout autour de lui. Une belle volonté, à l’origine. Très belle, même. Mais les choses ne se sont pas déroulées de la meilleure des façons, c’est le moins que l’on puisse dire. Peut-être même qu’il a fini par aggraver les choses. La pensée fait disparaître son sourire, et il tire à nouveau sur la cigarette, nerveusement. « Je n’avais plus rien à faire, nulle part ailleurs. C’était… la seule chose logique. Tu vois ce que je veux dire ? Alors j’ai pris mes dernières économies et… Huntington Beach. Nouveau départ. Tout ça. L’histoire standard, je présume. »

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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyDim 5 Oct 2014 - 22:48

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Pourquoi ?
Ouais. Pourquoi ? Cette question que je n’ai pas cessé de me poser depuis six ans. Je n’ai pas compté les années parce que j’avais peur de me rendre compte que c’est long. Que ça fait six ans que je me suis posé cette question. Pourquoi Owen as-tu fait ça ? Cette question, je voulais vraiment la poser au bon moment. Cette question m’a bien démangée depuis des années et j’ai su ne pas le lui poser directement. Bien que ça m’a énormément donné envie. J’ai perdu contact pendant six ans. Ça a crée un grand vide et j’ai eu du mal à essayer de tourner la page. En fait, je n’ai pas vraiment réussi à tourner la page. Je n’ai pas eu le temps que je me fais assaillir par d’autres mauvaises choses comme les décès en série. ‘Fin…J’ai été là, moi, quand Owen n’arrivait plus à rester raisonnable dans la consommation de l’alcool. J’ai essayé de l’aider, j’ai été là pour lui et j’ai fais tout mon possible pour essayer de lui faire reprendre les esprits. Qu’il retrouve la raison. J’voulais l’aider financièrement, je ne manquais pas de moyens mais il a refusé et même si je le faisais en douce, il ne serait pas d’accord et aurait tout fait pour me le rendre. Owen n’est pas du genre à accepter de l’argent comme ça. Il avait honte. Je hausse les sourcils, sentant bien que l’atmosphère a quelque peu changé là. Mais je m’en fous complètement. Je veux savoir la suite. Il n’avait pas envie de voir ce qu’il est devenu ? Mais je savais ce qu’il allait devenir, je lui ai dis d’ailleurs. J’ai essayé de l’en dissuader en faisant des scénarios du futur - des scénarios qui se sont réellement passées. Je soupire, je me rends compte que je pianote sur la table. « _ Tu allais me contacter quand ? » Parce qu’il se tient devant moi, parce que je le retrouve. Parce qu’il m’a l’air d’être clean. Parce qu’il m’a l’air d’être de retour. Enfin… Il avait l’air d’être bien et je me demande si c’est récent. Parce que six ans. Il avait fais le choix de se battre contre l’alcoolisme tout seul. Sans aucune aide. La solitude c’est ce qui est difficile et Owen l’a battu. « _ Quand qu’est-ce que tu allais le faire ? Parce que putain. C’est Snow qui m’a appelé pour me dire que tu es ici. » Ouais. Je n’en reviens pas. C’est Snow qui m’a appelé pour me dire qu’Owen se retrouvait ici. Elle l’a fait à la place de mon meilleur ami. Qui lui, il aurait dû me contacter. Mon numéro n’ayant jamais changé. Jamais. « _ J’ai été là au début, j’ai été là pour éviter que tu sombres - même si je n’ai pas réussi. J’ai été là. Parce que Shawn n’avait pas besoin d’un père dépendant à l’alcool. Parce que Snow allait finir par t’abandonner. » silence, je détourne la tête quelques secondes pour me redresser de la chaise. Je crois que j’ai du mal à rester à la même place. Je me rapproche de la table pour continuer. « _Je suis ton meilleur ami Owen, c’était normal que je sois là pour toi. Mais merde quoi, je m’étais pas attendu à ce que tu coupes les ponts comme ça, c’est comme si on s’est disputé sans vraiment l’avoir fait. J’ai toujours pensé que c’est de ma faute si on ne se parlait plus, que l’on ne se revoyait plus. Que l’on ne faisait plus les choses comme avant - j’ai toujours su que les choses ne seraient presque plus les mêmes.» une pause. Je gigote légèrement mon pied, signe de ma nervosité. ‘Tain j’ai toujours été nerveux moi. Y a des moments où je regrette de ne pas l’avoir secoué plus que ça à cette époque pour qu’il s’en rende compte. C’est au moment où il perd tout qu’il a dû se reprendre en main. Il est parti et j’ai tout appris par l’intermédiaire de Snow. Il ne m’a plus jamais reparlé, comme s’il ne voulait plus me voir, comme s’il avait pris peur de me voir maintenant. « _ Mais là, couper les ponts, me rendre impossible à te retrouver, c’est plus que me prendre une double baffe dans la figure. Plus qu’un seau d’eau glacé. » Ça m’a presque achevé quoi. Parce que je savais qu’un type comme Owen, il n’en existe pas deux. Owen est juste unique et il était parti comme ça. « _ T’es conscients qu’en ayant fait ça, t’as failli briser notre lien ? » Un lien que nous savions tous les deux qu’il était important. Oui. Si Snow ne m’avait pas prévenu, si Owen hésitait toujours à m’appeler, je crois qu’on l’aurait perdue cette amitié. Mais elle est là, plus forte que je ne l’aurais jamais cru. Je crois que j’aurais pas été capable de dire ça dans un supermarché. Honnêtement non.

Ah. Mais. Pitié.
Pas ça pitié. Pas ça. Je me pince les lèvres, prenant l’air très embêté. La main devant mon visage. Je me suis accoudé à la chaise. J’essaye de cacher mes yeux d’Owen. Je ne veux absolument pas voir sa réaction à ce que je viens de laisser échapper. Ah non pitié. Peut-être que c’est pour détendre l’atmosphère, mais là je crois que je viens de lui donner un super élément pour se constituer le dossier du siècle. Je crois que même, j’ai carrément réussi à changer tout d’un coup l’ambiance. Ah puuuutaaaain… Pourquoi je l’ai dis comme ça. Ah, ma spontanéité me tuera un jour. Même si le ridicule ne met pas fin à mes jours. Ah puuuutain… Pourquoi putain j’ai dis ça… En plus je l’entends rire. Je glisse ma main pour la mettre devant ma bouche et j’observe Owen lutter pour ne pas sombrer dans un fou-rire. Je retiens par ma main de sourire. Un sourire nerveux n’empêche. Nan mais j’ne dois pas sourire. Apparemment le sourire gagne sur mes lèvres, ma main est restée impuissante. Je me redresse un peu de ma chaise légèrement gêné quand il m’annonce qu’il va la ressortir à un moment où je ne m’attendrais pas. « _ Ouais… Ouais… » je secoue légèrement la tête. À mon visage on voit que je regrette carrément d’avoir lâché ça. Putain quoi !  « _ Déjà je… Oh non j’vais pas essayer de me justifier. De toute façon, tu vas la ressortir et je ne ferais que de m’enfoncer. » véridique. Quand je suis pris en flagrant délit, des fois j’essaye de me justifier et au lieu de m’en sortir, je ne fais que me rendre encore plus coupable. C’est comme manger du chocolat en cachette, être pris en flagrant délit par sa mère qui demande si on a mangé du chocolat alors qu’on répond que non. Bien qu’il y a des traces de chocolat autour de notre bouche.  « _ Aaaah puuutaaain. Pourquoi je l’ai dis là… » je râle, complètement embarrassé et paniqué à l’idée qu’il va ressortir ça. Mais à quel moment ? J’espère pas à des moments sérieux… Oh putain si, il va le faire. Owen a toujours le don de détendre l’atmosphère à sa façon.  « _ J’aurais dû sérieusement me taire. » Oui, sérieusement. J’aurais dû. « _ Puis promis. Je ne cuisinerais jamais des repas dans cette tenue pour nous. » une pause. « _ C’est quand même mort pour dîner ? » je souris à la fin, un sourire mi-gêné et mi-embêté. Parce que meeeerde quoi. Pour un truc aussi con, nan quand même. Il me fait marcher ! Ouais, il me fait marcher…
J’arque un de mes sourcils à la réaction d’Owen. Effectivement ? Je mets ma main sur ma tempe avant de grimacer légèrement et d’abandonner vite fait l’idée de mettre la main dessus. C’est vrai j’ai oublié qu’Owen m’avait frappé. Je soupire quand il me dit que Katie est définitivement une connasse. Je réprime un léger rictus, détournant le regard sans pour autant essayer de cacher mon léger sourire. Ouais Owen me l’avait dit. Ah putain. Je lui avais dis pour l’alcool, il me l’avait dit pour Katie. On s’était dis des trucs et on s’est pas écouté. Ah putain. Katie a bien ses raisons, apparemment elle n’était qu’attirée par l’argent et s’est vite rendue compte que ça ne lui faisait pas son bonheur. Maintenant elle vit avec un homme qu’elle aime réellement bien que je lui ai donné une leçon. Une sacrée leçon… Je hausse les sourcils en même temps que les épaules. « _ Tu l’aurais peut-être mieux fait que moi. Après, t’as toujours su que je suis pas fais pour la violence… Je suis plus pour réfléchir. » je souris à la fin. On forme un bon duo. Owen fait les poings, moi la tête. Ceci dit, il ne s’est pas du tout rouillé là-dessus. Je réprime un petit rire ironique quand mon ami me dit que nous avons tous les deux pas de chance en amour. Et mon sourire s’intensifie sans me rendre compte qu’il fait bien triste quand il avoue qu’on aurait dû se marier tout les deux, comme Snow aimait bien le dire dans le passé. Ah. Les bons souvenirs… Ça fait bien mal au coeur d’y repenser à tout ce qu’on a vécu dans le passé. Qu’on a dû tous se séparer par la suite. Qu’on tous dû vivre chacun de notre côté. Est-ce que les choses vont vraiment revenir à la normale ? Déjà que notre amitié est apparemment toujours restée la même. Intacte. Le temps ne nous a pas pris notre précieuse amitié. J’en suis soulagé, bien que je ne peux pas cacher que j’ai un peu du mal à me remettre du silence d’Owen. D’ailleurs, je remercie ce dernier quand il me passe la cigarette que je ne tarde pas à la coincer entre mes lèvres. Je récupère le briquet qu’il laisse sur la table pour allumer à mon tour la cigarette. Bon je devrais oublier d’acheter un paquet et le briquet à mon retour. Je devrais sérieusement oublier ça.
Shawn avait appelé Owen ? Hmm. Finalement il a réussi à l’appeler. Je penche légèrement la tête quand il marque une pause. Je le regarde avant de décider de prendre enfin ce verre de limonade que j’ai toujours pas touché depuis tout le début, de coincer la cigarette entre les doigts de ma main libre et de boire une gorgée. Je m’affale un peu de la chaise et me mets à soupirer. Je dépose le verre sur la table « _ Et t’es allé le voir récemment ? » façon de lui demander comment ça s’est passé. C’est dur pour Owen, mais pour Shawn aussi. C’est dur pour eux deux. Parce qu’ils ont tellement loupé des choses. Owen par son alcoolisme s’est éloigné de son fils et a fait une cure pour se guérir de ça. Il a réussi. Mais après il fallait qu’il renoue les lien avec lui, de retrouver cette complicité. Shawn m’a confié des choses qu’il n’a pas encore confié à ses parents et ce ne sera pas à moi de dire ça à Owen. Quand il l’apprendra, j’espère qu’il comprendra. Je reviens un peu vers la table pour laisser tomber les cendres de la cigarette sur le cendrier. Profitant de lui poser la question directement. « _ T’es venu de quelle ville pour venir ici ? Et t’as pas galéré à déménager et à assembler un meuble ? » Petite pique de souvenir. Ce n’est pas méchant non. Faut bien détendre l’atmosphère non ? Après, est-ce qu’il s’est directement trouvé un boulot ? Je ne sais pas à vrai dire. Je tire sur la cigarette et c’est en parlant que je laisse échapper la fumée pour lui poser la question « _ Tu cuisines dans un des restaurants de cette ville ? » Pas ma faute si je ne cesse pas de lui en poser pas mal. J’essaye de rattraper les six années qu’on a perdue. Rien que d’y penser, je me retrouve en face d’Owen. Ce qui me fait manquer un bond à mon coeur. Limite à une crise.
Le temps ne nous a pas épargné, on a plus ou moins changé et on a de nouveaux problème. Mais notre amitié…
Elle est toujours restée intacte et forte.
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MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyMer 29 Oct 2014 - 7:30

    OWEN & WILLIAM
    code broadsword.


« Aussi tôt que j’en aurais été capable. » C’était la seule réponse que Owen était capable de donner au grand « quand ». La seule réponse qu’il s’était formulé, aussi, quand il avait adressé cette interrogation à lui-même. Ses doigts pianotaient nerveusement sur la table, le mauvais plastique recouvrant le mauvais bois sur la terrasse du bar. Cela ne voulait pas dire grand chose – il en était conscient. Il n’était pas aussi stupide qu’il pouvait parfois le laisser paraître. Il se mordit brièvement la lèvre avant de reprendre, un ton plus bas, comme si persistaient encore des traces de honte quant aux propos qu’il allait tenir : « Vous n’aviez pas à subir ça. Toi. Shawn. Snow. Vous n’aviez pas à subir un alcoolique en train de réparer les conneries qu’il a bien pu faire tout seul comme un grand, William. Et ça, je le savais. Et bien sûr que je serais revenu, bien sûr que je n’avais pas tourné la page sur notre amitié, mais… » Sa gorge se noua une seconde. Ce n’était pas tant du chagrin, pas tant des sanglots qui pointeraient à l’horizon, plutôt une angoisse tenace, une plaie constante au fond de son cœur : « …Je voulais juste être sûr et certain que je n’aurai plus jamais envie de boire une goutte d’alcool. Ce n’est même pas une question d’envie, plutôt une question de besoin. » Il avait insisté sur ce dernier mot. Un besoin. Vital. Parfois, il ressentait encore cette pression sur son cœur, une main serrée dans sa poitrine, et il avait appris à reconnaître en cela son addiction. « Je ne voulais pas revenir et rechuter. C’aurait été ma faute, bien sûr, le fait de revenir ne m’aurait pas forcément fait rechuter non plus, mais vous n’aviez pas à subir cela. » Subir. C’était fou, combien ces dernières années avaient altéré la vision qu’il avait de lui-même. Dès lors qu’il avait ouvert les yeux sur son problème, sur sa maladie, il avait eu une conscience accrue de combien il pouvait être un poids, voire même une menace, pour les autres. Son seul soulagement ? Il n’avait jamais levé la main sur qui que ce soit, quand il était ivre – ni William, ni Shawn, ni Snow. Cela n’excusait en rien la pression psychologique dont il avait bien pu être responsable chez ces trois personnes qui comptaient plus que quiconque à ses yeux, cela dit. A nouveau, un mordillement nerveux de sa lèvre inférieure. C’était presque devenu un tic. « Ca n’a jamais été ta faute, William. Jamais. » finit-il par dire. Son ton était redevenu presque ferme, parce qu’il avait une certitude profonde dans ce qu’il venait d’avancer. Dans cette voix, à cet instant, une oreille avertie aurait pu reconnaître les accents qu’il avait lorsqu’il était chef de cuisine, à l’époque où personne n’aurait pu s’opposer à l’un de ses ordres – quand il était une autorité, et que rien ne semblait jamais provoquer le moindre doute en lui. « Et quelque part, ça me révolte que tu aies pu penser ça, que tu aies pu ne serait-ce que t’imaginer que tu avais fait une connerie dans tout ça. Je me suis ruiné tout seul, comme un grand, et je ne voulais simplement pas que vous ayez à en subir les conséquences. D’accord ? » Ses yeux, très bleus, s’étaient à nouveau braqué sur l’autre homme. « Je suis conscient de tout ce que j’ai failli détruire. Mais ce dont j’ai conscience, aussi, c’est que ç’aurait pu être bien pire si j’étais revenu sobre et que j’avais rechuté sous vos yeux. Vous auriez juste su que j’étais un cas désespéré. » Il inspira profondément. Une voix, au fond de sa tête, lui murmurait que c’était encore possible – qu’il pouvait à nouveau sombrer, et voir un jour la lueur de déception qu’il avait redouté pendant ces longues années briller dans les yeux des personnes qui lui étaient le plus chères.
Comme il était épuisé de vivre dans l’angoisse.

Dans ces situations, tout était bon pour tenter de détendre l’atmosphère. Parler d’autre chose n’effaçait certes pas la peur, ni même le poids de la culpabilité et de ces années de silence, mais cela lui donnait au moins l’illusion que ces deux choses n’existaient plus – pour quelques secondes, certes, mais ces quelques secondes étaient toujours bonnes à prendre. Tant pis si le sujet élu pour l’occasion était… le sperme. Ou pire, cuisiner à poil. Quoique, il n’était pas vraiment certain de ce qui était le pire dans cette histoire. Ha, si. Probablement le fait que les deux ne soient pas incompatibles – bien au contraire. Il eut un léger rire lorsque William tenta désespérément de se justifier, avant de braquer sur lui deux yeux qu’il tenta de rendre les plus glacés possible : « C’est quand même mort pour dîner. » dit-il sèchement. Et puis il leva les deux mains, tragiquement, secouant la tête avec un sourire : « Tu es la honte de notre profession. Tu es conscient que comparé à ça tout paraît mangeable ? Oui, même la fois où j’ai tenté de mélanger du chocolat et du thon dans une patate au four. Même ça. » Pour appuyer ses propos, il frappa la table du poing, fronça les sourcils. Et puis son visage se détendit : « Vois les choses du bon côté. Si on annonce ça publiquement, peut-être que les gens accepteront enfin de manger des insectes grillés sans broncher. La relativité, tout ça tout ça. » Et en plus, c’est vraiment bon les insectes grillés.
Et puis il y avait les sujets moins réjouissants. Katie, au hasard. Non, il ne l’avait jamais vraiment aimée – mais, hé, William lui avait toujours plus ou moins rendu la pareille avec Snow, il n’était pas dupe. Belle bande de bras cassés. Mais son mariage avec Snow avait au moins eu un résultat, et ce résultat était le plus beau de tous – Shawn Meister, son fils. Il hocha lentement la tête, quand William lui demanda s’ils s’étaient vus récemment. Effectivement. Et ç’avait failli virer au pugilat. Les pires accusations avaient fusé, et son besoin de boire n’avait jamais été plus violent. Mais son silence à cette question signifiait au moins une chose – il ne voulait pas évoquer le sujet. Pas directement. La plaie était encore bien trop béante. Tout le reste ? Il pouvait gérer. Même si cela voulait dire « grogner un peu quand on lui demanda pour la énième fois s’il avait été fichu de monter un meuble sans manquer de se tuer au passage ». « J’ai géré comme un pro pour mon déménagement et pour l’assemblage de mes meubles. Bon sang, pourquoi personne ne veut me croire quand j’affirme que je peux monter une putain de chaise en kit ?! » Il faisait le vexé, mais au fond cela le faisait rire. Après tout, Snow et William le connaissaient bien, eux deux qui avaient formulé cette remarque. « Et puis de toutes façons, montée à l’endroit ou à l’envers, on peut toujours mettre des bouquins sur une étagère. Non ? » Jusqu’au jour où elle se fracasse par terre, mais ça, il préférait ne pas trop y penser. « Et je cuisine. » finit-il par dire. Pas dans un restaurant. Pas encore. Il avait repéré une annonce pour un Bed & Breakfast, mais n’avait pas encore franchi le cap qui lui permettrait de se retrouver à nouveau derrière de vrais fourneaux – ceux de sa maison, pourtant de qualité professionnelle, ne comptant pas. Il haussa brièvement les épaules. « Il y a un job, pour lequel je vais postuler, mais je n’ai pas encore… décidé. » Les risques étaient nombreux. Le nombre de plats que l’on ne pouvait cuisiner qu’avec de l’alcool, incalculable. Enfin. Il enchaîna vite, comme si ce sujet-ci était également sensible : « Et toi ? Ton hôtel t’a muté, j’espère ? Qu’on ne soit pas deux à se battre pour les mêmes emplois, ça finirait dans un bain de sang et de sauce marinara… »




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Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen Empty
MessageSujet: Re: Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen   Tu cuisines quoi ce soir finalement ? | Feat Owen EmptyLun 3 Nov 2014 - 21:36

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Il avait besoin de savoir qu’il ne rechuterait pas. Le fait qu’il soit là, à Huntington Beach pour Shawn et apparemment Snow ne signifie-t-il pas qu’il est sûr qu’il ne rechuterait pas ? Je le regarde, n’hésitant pas à prendre mon verre de limonade pour boire quelque gorgées. Je repose le verre. Je me retiens de dire quelque chose qui me ferait passer à coup sûr pour un égoïste. Ça n’a jamais été ma faute ? Pourquoi d’un côté je m’en sens soulagé et d’un autre, je m’en sens encore plus coupable ? Je n’arrive pas à déterminer pourquoi. Pourquoi quelque part, je suis persuadé que j’y suis pour quelque chose. Ah. Oui. J’ai été là, je l’ai laissé faire. J’ai essayé de le ramener sur Terre, de l’aider à se reprendre. Mais je n’ai jamais été allé d’une manière assez forte pour qu’il s’en rende compte. Je n’ai jamais voulu que ça se passe ainsi. « _ On a quand même subi les conséquences… » fais-je après un soupir. Inutile de préciser quelles étaient les conséquences. Nous le savons tous les deux. Owen n’a pas été le seul à avoir subi les conséquences… « _ J’avais toutes les possibilités pour t’aider à t’en sortir. De sortir de ce cercle infernal. Mais tu as refusé et quelque part, j’aurais dû insister. Si j’avais plus insisté, tu n’en serais vraiment pas là… »  On n’en serait pas là. Oui. J’avais de l’argent et je pouvais lui prêter, je pouvais le soutenir financièrement. Mais il avait refusé à cette époque… « _ Owen. Je pense que tu le sais toi. À n’importe quel moment tu peux rechuter. N’importe quel moment… C’est beaucoup mieux d’être avec quelqu’un qui serait là pour toi, qui te dit que tu n’es pas seul, qui t’empêcherait de sombrer à nouveau. Ce n’est pas que moi… » Une pause. Je hausse les épaules. « _ Y a pas vraiment de raisons pour que tu chutes à nouveau déjà. » Et heureusement. Que se serait-il passé si je m’étais retrouvé en face d’un Owen toujours alcoolique ? Je ne serais pas devant lui d’abord, Snow ne m’aurait pas re-contacté. Mais si jamais ça arrivait. Qu’aurais-je fais ? Je l’aurais aidé.
« _ Pff. » je m’affale sur la chaise, prenant au passage mon verre de limonade. À mon expression, on aurait dit que je suis en train de m’insulter mentalement. C’est ce que je fais exactement. Je m’insulte mentalement, comment ça se fait que j’ai laissé ça échapper.  Bon ce n’est plus vraiment important de savoir comment ça se fait, parce que c’est déjà fait. Je cligne les yeux, je n’en reviens pas. Il remet l’histoire du chocolat mélangé avec du thon dans une patate, cuite au four ? « _ Même ça ? Oh non. Owen. Ça. C’était immangeable. Carrément immangeable. Compare pas ça à ça. » J’insiste sur les ça. Parce que je suis conscient qu’il y a peut-être quelqu’un qui est en train de nous écouter, ce ne serait pas étonnant après les fous rires qu’on a eut. C’est carrément incomparable. Si c’était avec les patates mélangé avec du caramel et du saumon, là ouais. Ça aurait été comparable, j’avais essayé avec Owen pour essayer de lui montrer que ça c’était meilleur que son chocopatathon - ce n’était pas un vrai succès. Je soupire en faisant un petit sourire au coin quand Owen essaye de rester optimiste. « _ Mouais… » fais-je pas vraiment convaincu. Même si les insectes sont vraiment bon. Tient. Je ne lui ai pas raconté le coup des insectes grillés à un client important. Oh, je lui raconterais ça plus tard. Une bonne expérience, j’ai réussi à cacher les insectes grillés dans un plat qu’il avait commandé et il avait trouvé ça particulièrement bon. Il m’avait demandé ce qu’il y avait dedans et son visage avait carrément changé quand il a apprit ce que c’était. Depuis, il est toujours revenu pour reprendre le même plat. J’ai bien failli me faire virer avec cette connerie mais à cet époque je n’en avais cure, surtout depuis l’histoire des laxatifs. Du divorce. Ah… Chaque personne a fait sa rechute.
Silence. Pas de réponse à cette question. Message reçu 5/5. Je ne reste pas sur ce sujet-là. Je suis sûr que même si je demande à Shawn la prochaine fois que je le verrais, il réagirait plus ou moins probablement comme Owen. Les retrouvailles entre père et fils est assez particulier. Surtout quand ce père a été absent pendant longtemps et que j’ai dû le remplacer. Étant moi-même au courant des secrets de Shawn, je n’ai pas le droit de le dire. C’est à lui de le faire et je n’en parlerais avec mon meilleur ami que seulement quand c’est lui qui lancera le sujet. Changement de sujet. J’ai une moue moqueuse par rapport à Owen qui dit d’avoir géré comme un pro pour son déménagement et l’assemblage de ses meubles. Que personne ne le croyait qu’il peut enfin monter les meubles. Je grimace légèrement et ne peux pas m’empêcher de me moquer légèrement. « _ Si tu mettais l’étagère à l’envers, elle serait moins résistante au poids des bouquins: elle s’écroulerait. Parce qu’en étant à l’envers, les supports et les fixations seraient dans le mauvais sens…. ‘Fin tu vois ce que je veux dire. Ça me surprend que ton étagère tiendrait à l’envers. » Je hausse les épaules. « _ Peut-être que tu l’as mise à l’endroit sans le savoir. Non ? » Un instant de court silence et je relève le menton, me redressant de la chaise. « _ Ou tu as de la chance. Encore, t’serais tombé sur une étagère possédant un système de support très simple. » S'il a ça, je voudrais bien le même, 'fin bon je me plains pas de mes étagères, même si elles sont légèrement petites pour les gros bouquins... Je souris légèrement à la fin. « _ ‘Fin. Tu ferais quoi si un beau jour, ton étagère finit par céder et tomber par terre avec tout les bouquins ? » J’aurais râlé moi, j’aurais vérifié la fixation des étagères et j’aurais rangé à nouveau les bouquins. Ça ne m’est pas du tout arrivé ça voyons. Je fronce les sourcils, je penche légèrement la tête sur le côté. Ne lui disant rien, lui lançant un regard qui veut tout dire: tu n’oses pas encore ? Je n’ai pas besoin de lui demander, connaissant déjà la réponse. Comprenant là où il veut en venir. La plupart du temps en cuisine, on cuisine avec de l’alcool. C’est effectivement gênant pour une personne ayant été un alcoolique. Peut-être qu’il est vraiment guéri mais il est facile de reprendre l’addiction que de l’arrêter. Tout comme il est facile de tout détruire que de reconstruire. « _ Je te jure que si ça arriverait, je plaindrais l’employeur qui devra faire un choix. » fais-je en grimaçant légèrement, je détourne le regard et j’imagine la scène: la bataille aux fourneaux. Je souris légèrement. « _ Oui ne t’inquiète pas, j’ai déjà été muté dans un autre hôtel. Hôtel Milton. Tu connais peut-être ? » Parce que moi je n’ai aucune putain d’idée d’où c’est, mais google maps va m’aider je pense. ‘Fin.. J’espère, parce que je ne peux pas toujours faire confiance à la technologie d’internet. « _ J’avoue que ça a été un déménagement rapide et efficace. Déjà une maison, du boulot, je te retrouve. Je ne peux pas rêver mieux. » Même si nos retrouvailles ont été assez particulières. Échange de coups de poings, manquer de passer une nuit dans la cellule par les agents de sécurité. Ouais mais non merci. Je n’ai pas vraiment envie de ça. « _ Et non, je n’ai pas eu de problème avec les voisins. Je ne les ai jamais rencontré pour l’instant. » Parce que la fois où j’ai quitté la maison de mes parents à San Francisco, pour une autre, une qui m’appartienne vraiment. J’avais eu les voisins qui étaient plutôt différents et j’ai eu des ennuis avec eux au point que la police vienne. Des jeunes en colocation qui mettaient de la musique à fond durant les trois nuits, j’en pouvais plus.  

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