Elissabeth & Joshua

I COULDN'T WAIT TO SEE YOU AGAIN, I MISSED YOU SO MUCH

S’il y a bien une personne qui ne lui en voudra pas pour ce qui s’est passé avec les frères McNeal, c’est bien Joshua. Ils se connaissent depuis un moment tous les deux, et c’est le seul avec qui elle a gardé contact lorsqu’elle est retournée à Londres. Même s’il y avait pas mal de kilomètres qui les éloignaient tous les deux, et le fait qu’il y ait aussi un décalage horaire, cela ne les a pas empêché de se donner des nouvelles de temps en temps. Dans tous les cas, Joshua n’est pas au courant que la blonde est de retour à Huntington Beach. Il y a tout de même pas mal de choses qui se sont passés dernièrement, et elle préférait de loin en parler avec Joshua, en face, plutôt que par les caméras sur les ordinateurs, chacun à deux endroits différents. Joshua aux Etats-Unis, et Elissabeth en Angleterre. Autre que les frères McNeal, ou bien encore Leah qu’elle considérait comme sa meilleure amie, Joshua est un véritable coup de cœur depuis qu’elle est à Huntington Beach. La blonde s’entends parfaitement bien avec lui, et elle arrive facilement à se confier à lui. C’est d’ailleurs réciproque. Certes, elle se doute bien qu’ils ne se disent pas tout, mais Joshua est tout de même au courant de plusieurs choses que d’autres personnes pouvaient ignorer. Lissa se doutait bien qu’en revenant à Huntington Beach, après avoir trompé son fiancé avec le frère de ce dernier, cela n’allait pas être évident, et il y a surement des personnes qui allaient parler dans son dos, la critiquer pour ce qu’elle a fait. Elle se doute bien que certaines personnes avec qui elle s’entendait bien, et bien ces personnes risqueraient de lui tourner le dos. Joshua lui avait clairement fait comprendre que ce ne serait pas son cas. Tant mieux d’ailleurs parce que si elle avait perdue son amitié, elle serait encore plus perdue qu’elle ne peut l’être à cet instant précis.

Elissabeth connaissait à peu près les horaires de travail de Joshua, et elle hésita un instant à lui faire la surprise sur son lieu de travail ou bien directement chez lui. Oh, chez lui c’était plus sympa. Il ne s’attendrait surement pas à la voir, alors autant en profiter un maximum. Elissabeth se changea alors rapidement, et sortie de sa maison pour aller récupérer son vélo dans le garage. Oui, parce qu’elle n’avait plus de voiture, ici à Huntington Beach, alors elle se déplaçait en vélo. Cela lui permettait de faire un peu de sport. Depuis qu’elle avait appris qu’elle était enceinte, elle n’allait plus trop courir, de peur que ce soit quelque chose de mal durant une grossesse. Bon d’accord, il allait surement falloir qu’elle se renseigne un peu sur ce qui peut bien se passer durant une grossesse, histoire d’être préparée pour toute éventualité. Elissabeth pédala pendant quelques minutes avant d’arriver sur Pacific Lane, et devant l’immeuble où habitait Joshua. Elle a eu de la chance de ne pas tomber sur Julian, ni sur Adam. Ca aurait pu se passer puisqu’ils vivent tous les deux sur Pacific Lane, comme Joshua. Lissa se planta donc devant la porte de l’appartement de son ami, et frappa à la porte deux fois. Elle vérifia l’heure vite fait sur sa montre, et se dit que c’était bon il devait être chez lui. Ou, peut-être qu’il était sortit. C’est possible après tout, non ? Et puis, elle arrêta de se poser cette question quand Joshua ouvrit la porte. Elissabeth ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, avant de prendre la parole. « Surprise ! » Oui, elle ne lui avait pas dit qu’elle était revenue avec Joshua, et c’était vraiment plus drôle de lui faire la surprise et de voir la tête qu’il faisait en la voyant devant elle. Il ne devait rien comprendre, le pauvre.

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« Hum. Tu vas vraiment pas faire ce que je te demande, hein ? » Le jeune homme se pencha en avant, appuyant ses coudes sur ses genoux, et sa tête sur ses mains. Nerveusement, il amena son pouce à sa bouche pour en mordiller un peu l’ongle. Dopey, son chiot, le regardait fixement, assis par terre, en remuant la queue. La petite bête, non contente de refuser net de se coucher quand on le lui demandait, pencha très légèrement la tête. Comme pour le narguer un peu. Ou pour l’attendrir. En tous cas, s’il voulait originellement narguer Joshua, cette manœuvre eut plutôt tendance à faire fondre son cœur. Hu. Il était faible. Il avait toujours été faible, avec les chiens. Un effet secondaire naturel, quand on grandit avec plusieurs d’entre eux. Dopey ne faisait pas exception, c’était peut-être même encore pire. « Sale bête. », finit-il par ajouter. Il avait voulu adopter un ton un peu ferme, mais il avait un rire dans la voix. D’ailleurs Dopey ne se laissa pas tromper une seconde, et loin d’exécuter l’ordre qui lui avait été donné quelques minutes plus tôt, se releva pour poser ses deux pattes avant sur la jambe de son maître. De toute évidence, il ne deviendrait jamais un gentil petit chien impeccablement dressé. Tss. C’était bien la peine de se donner du mal pour avoir l’air un tant soit peu autoritaire.
Ces derniers jours, Joshua ne s’était pas accordé une seule seconde de répit. Pas une. C’était presque de bon cœur qu’il avait accepté de venir un peu plus tôt au boulot, ou de rester un peu plus tard. C’était avec une motivation rare qu’il avait entrepris, après ses journées de boulot, de donner à son chiot un semblant de cadre d’autorité, même si toutes ses tentatives avaient semblé vouées à l’échec. Il avait passé des heures et des heures au téléphone avec sa sœur cadette, à l’écouter lui raconter sa vie en France. Merde, il avait même renoncé à faire la vaisselle pendant deux jours pour avoir de quoi s’occuper les mains le troisième – et c’était un exploit pour lui. Sa belle tranquillité, sa belle insouciance, avaient pris un sacré coup lors de sa dernière entrevue avec Daniel. La toute première depuis six ans. Il en était ressorti blessé. Fatigué. Ebranlé dans certaines de ses plus profondes certitudes. Il avait beau être candide au quotidien, il avait parfois de ces poussées d’angoisse violentes qui faisaient trembler ses mains et tiraient vers la douleur physique quand il se retrouvait seul, à ne rien faire. Alors il les réprimait comme il pouvait. Il finit par sourire, posa sa main sur la tête de son chiot dans une légère caresse. « Ca va. Je t’aime quand même, p’tit gars, tu sais. » - la langue du chiot émergea de sa gueule pour déposer une petite léchouille sur son pouce. Ouais. Heureusement qu’il avait Dopey.
Et Dustin. Il se surprit presque à penser cela. Il ne s’était pas passé techniquement grand-chose – enfin, si on supposait que ce n’était pas grand-chose que de passer une nuit torride avec un homme pour la première fois depuis cette relation qui avait manqué de le détruire. Mais la façon dont la chose s’était déroulée… étrangement, cela lui réchauffait le cœur. Il n’y avait pas eu la moindre trace de honte, ou la moindre trace de peur. Tout avait été parfait. Pour être tout à fait honnête, il avait envie de le revoir. C’avait quelque chose de profondément égoïste, mais il avait envie de le revoir. Il avait besoin de simplicité, en ce moment. Et il aimait vraiment bien Dustin. Son insouciance n’avait rien à voir avec celle de Joshua, mais elle était rafraichissante. Non, il n’avait absolument rien contre l’idée de le revoir.

Il fut coupé dans le fil de ses pensées par deux coups frappés à sa porte. Il n’était franchement pas du genre psychorigide quand il s’agissait d’amis débarquant chez lui, mais il était d’ordinaire un minimum au courant – pour des raisons standard, du genre il n’était peut-être pas là, ou pas seul, ou occupé, tout ça. Et là, il n’avait pas le souvenir d’une information du genre. Il fronça légèrement les sourcils. Dopey avait, lui, levé une oreille et tourné la tête vers la porte – attendant de toute évidence un geste de son maître pour se jeter sur celle-ci pour faire des fêtes au nouvel arrivant / le mordre sauvagement avec ses minuscules dents de lait, au choix. Comme chien de garde, il repasserait. Doucement, il dégagea les pattes de la petite bête de sa jambe, se releva, passant machinalement une main dans ses cheveux pour remettre ses boucles en ordre. En deux pas, il avait rejoint la porte, Dopey sur ses talons.
Il s’attendait à tout, absolument à tout, sauf à la vision qu’il eut devant lui. L’éclat de cheveux très blonds, un sourire, et putain, c’était Lissa.
Alors, il éclata purement et simplement d’un grand rire. Par pur réflexe, il ouvrit en grand les bras, s’empara de la jeune femme, et pour quelques secondes la souleva dans son étreinte – il ne pouvait pas faire cela avec grand monde, étant lui-même d’une taille assez réduite, alors il n’allait sûrement pas s’en priver. « Putain ! », laissa-t-il éclater, avec pour toute violence un violent bonheur. Quand il la relâcha, il la prit par les épaules, un grand sourire aux lèvres. « Lissa ! », dit-il, peut-être un peu bêtement, comme pour s’assurer qu’elle était bien là. Et puis, une fois le premier cap passé, le moulin à paroles s’enclencha : « Qu’est-ce que tu fais ici ?! T’es rentré quand ? Mon dieu, ça fait plaisir de te voir, t’imagines même pas ! » A cet instant, il ne pensait plus à son entrevue avec Daniel. Il était simplement… heureux comme un con. Ouais. Vraiment, heureux comme un con.

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Depuis son retour, Elissabeth savait qu’elle avait un bon nombre de personnes à voir. Notamment les frères McNeal. Julian et Adam. Pour le moment, elle n’a pas encore eu le courage d’aller les voir, mais elle sait qu’elle ne devrait pas trop tarder. Ils risqueraient de ne pas bien prendre la nouvelle s’ils venaient à apprendre que Lissa était de retour à Huntington Beach et qu’elle ne soit pas venue les voir. Bon, il faut bien avouer qu’ils ne doivent pas vraiment s’attendre à la revoir puisqu’elle a quittée le pays il y a deux mois, après avoir avoué son infidélité dans une lettre adressée à Julian. Concernant Adam, elle n’a rien laissé. Elissabeth se doute bien qu’elle va devoir se faire pardonner auprès de beaucoup de personnes de son entourage. Une pensée va vers sa meilleure amie, Leah. Elle se doute bien que son amie brune doit lui en vouloir. Elissabeth n’a pas été présente pour sa meilleure amie ses derniers temps. Ce qui reste tout de même dérangeant pour elle puisqu’il ne faut pas oublier que Leah est enceinte et qu’elle va bientôt arriver au terme de sa grossesse. Elissabeth se doit d’être présente pour elle, mais tout comme pour les autres personnes, elle ne sait pas vraiment comment elle sera reçue si Lissa allait la voir. Au moins, elle sait qu’avec Joshua, ce sera bien plus simple. Il est son ami et ils sont restés en contact quand elle est retournée en Angleterre. Il ne lui a pas tourné le dos quand il a appris ce qu’elle avait fait et il ne lui a pas demandé non plus des explications. Joshua devait bien se douter que si il ne lui a pas demandé, c’est parce qu’il lui fait confiance. Elissabeth sait qu’elle peut compter sur lui, dans n’importe quel moment. Tout comme Joshua peut se douter qu’il peut compter sur elle quand il en aura besoin.

Elissabeth s’est donc pointée chez son ami. Elle ne l’a pas prévenue, techniquement il doit penser qu’elle est encore en Angleterre, chez ses parents. La blonde se dit donc que ce serait plus simple qu’elle vienne chez lui et qu’elle lui fasse la surprise en venant le voir directement. Elissabeth est donc venue chez lui, en deux roues. Elle a alors frappé à sa porte, à deux reprises et attendait qu’il vienne lui ouvrir la porte. Lissa ne savait même pas s’il était chez lui mais elle l’espérait. Elle avait vraiment besoin de le voir, et de lui parler aussi. Elissabeth considérait un peu Joshua comme son confident. Un grand sourire s’afficha sur son visage lorsqu’elle croisa le regard de son ami. Il semblait vraiment surpris de la voir sur le palier de sa porte. Surprise réussie alors ! Joshua éclata de rire, avant de s’emparer de Lissa et de la soulever tout en la serrant dans ses bras. « Putain ! » Son franc parler, c’est ce qu’elle aimait chez lui. Elissabeth se mit à rire à son tour, en voyant comment Joshua pouvait être heureux. Puis, il la reposa au sol, tout en restant près l’un de l’autre. « Lissa ! » « Oui, c’est moi. » C’est sûr que cela peut surprendre. Il devait surement penser qu’elle se trouvait encore à Londres, à des milliers de kilomètres de lui.

Et puis, une fois qu’il réalisa qu’elle se trouvait vraiment devant lui, il enchaina les questions. « Qu’est-ce que tu fais ici ? T’es rentré quand ? Mon dieu, ça fait plaisir de te voir, t’imagines même pas ! » Au moins, il était content de la voir, c’est sûr. « Laisses-moi le temps de répondre à celles-ci et après tu pourras en poser d’autres si tu veux. » Oui, parce que quand Joshua se mettait à lui parler, il n’arrêtait pas de lui poser des questions, encore et encore. Autant l’arrêter tout de suite, et il reprendra plus tard si Joshua pense à d’autres questions. Elissabeth esquissa un sourire, avant de prendre de nouveau la parole, pour lui répondre. « J’suis rentrée depuis moins d’une semaine. J’suis désolée de ne pas être venue plus tôt, mais j’ai eu pas mal de choses à gérer en revenant. » Comme le fait de trouver un logement, et aussi un travail. Enfin ce genre de petites choses très utiles pour recommencer à zéro. Elle reprit un peu sa respiration, avant de reprendre la parole, pour donner un peu plus d’explications à son ami. « Partir ainsi, c’était une mauvaise idée. J’suis rongée par la culpabilité de l’avoir trompé, avec son frère… On aurait dû en parler, plutôt que de lui laisser une lettre comme simple explication. J’ai vraiment tout foutu en l’air avec Julian… » Pourtant, elle avait envie de le récupérer, qu’ils recommencent leur relation sur de bonnes bases, surtout si elle est effectivement enceinte.

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Des connaissances, Joshua en avait des tonnes. Il n'était pas forcément du genre discret – et même, il n'avait jamais non plus cherché à se fondre dans le décor. Il parlait fort, riait fort, s'agitait constamment, et mettait un point d'honneur à toujours être amical avec ceux qu'il venait de rencontrer. C'était un brave type, en somme. Un gentil garçon. Il faisait partie de ces gens qui ne peuvent remonter une rue sans croiser trois ou quatre visages connus, et sans donner l'accolade à au moins deux autres personnes. Mais même s'il avait toujours l'air de s'entendre avec les gens, il y avait quelques êtres qui le fascinaient particulièrement et avec qui il liait de véritables liens d'amitié. Lissa en faisait partie. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Peut-être parce qu'elle lui rappelait un peu sa petite sœur, peut-être parce qu'elle était profondément attachante, extrêmement intelligente, aussi.Une chose était certaine : elle lui avait manqué. Il avait toujours eu ce sentiment étrange, comme s'il pouvait tout lui dire, comme si elle pouvait tout entendre, sans le juger une seule seconde. Peut-être qu'il faisait trop facilement confiance. Peut-être qu'il avait juste un feeling particulier avec les gens. En tous cas, il n'avait pas l'impression que Lissa pourrait un jour le trahir.
Alors oui, quand elle s'était envolée pour Londres, brutalement, il avait ressenti comme un vide. Surtout qu'il s'agissait là de la pire période pour lui – entre ses retrouvailles avec Daniel, sa rencontre avec Dustin, il avait plusieurs fois ressenti le besoin urgent de parler, sans avoir personne avec qui le faire. Il y avait sa petite sœur, bien sûr – mais elle aussi était à l'autre bout du monde, en train de vivre sa vie sur un autre continent. Non. Ca n'aurait pas été pareil. Alors il était resté tout seul. Comme un con, un peu. A attendre, patiemment, que les choses s'arrangent.
Il avait ouvert la porte de son appartement en toute innocence, et découvert le visage de Lissa avec une espèce de surprise immense, mêlée de bonheur brut.

Il avait machinalement enclenché le mode « moulin à paroles », comme souvent dans ce genre de situations. Il avait de ces moments de joie intense, un peu folle, qui effaçaient presque instantanément le peu de retenue qu'il avait dans la vie de tous les jours. Il eut un grand rire, quand Lissa lui demanda immédiatement de s'arrêter un peu, le temps qu'elle puisse répondre. Ouais. Ouais, elle le connaissait plutôt bien, quand on y pensait. La seule pensée qu'on pouvait le deviner ainsi lui laissa tout sourire alors qu'elle lui expliquait qu'elle venait de rentrer. Il se renfrogna cependant un peu quand elle mentionna les raisons de son départ, qui s'avéraient être également les raisons de son retour. Il secoua légèrement la tête, avant de faire un pas en arrière, le bras ouvert pour laisser le passage vers son appartement. « J'ai compris. Entre, entre. » Il lui arrivait rarement de prononcer les mots « j'ai compris » - mais, de façon générale, il n'était pas trop mauvais confident. Probablement parce qu'il était de cette nature qui ne juge pas, et qui met un temps incroyable à réaliser qu'il existe des parts sombres dans les êtres côtoyés. Et c'était plutôt un avantage. Il tourna la tête vers elle alors qu'elle s'avançait de la pièce, décrocha un sourire. « Fais comme chez toi. Mon appartement est ton appartement, tout ça tout ça – tu veux boire quelque chose ? » Il récupéra, avec un sourire, la bière qu'il s'était ouvert en rentrant du boulot – juste avant qu'il ne tente, en vain, d'inculquer un minimum de discipline à son chiot. Dopey qui, d'ailleurs, trottait aux pieds de Lissa avec un air curieux. Ni une, ni deux, il s'était à nouveau installé dans son vieux canapé en cuir. Il suivait la jeune femme du regard, à chaque seconde attentif, à chaque seconde prêt à l'écouter. Julian et Adam. Bien sûr. Ces derniers mois, ces deux prénoms étaient devenus les fondements d'une grande partie de leurs discussions. Cela ne lui posait pas réellement de problème, non – c'était surtout qu'il se faisait du soucis pour Lissa, et pour l'engrenage dans lequel elle s'était lentement mais sûrement enfoncée. Il but une nouvelle gorgée de sa bière. Il pouvait pas vraiment critiquer, de toutes façons. Sa vie sentimentale à lui n'était qu'à peine plus reluisante. Il se mordilla brièvement la lèvre, avant de reprendre : « Tu as eu l'occasion de leur parler ? Depuis que t'es rentrée ? Tu sais où ils en sont? » C'était quand même un point très important dans cette histoire. D'autant plus si Lissa n'était pas prête à tourner la page avec Julian. Et elle ne l'était sûrement pas – malgré cet incroyable imbroglio, elle l'avait vue réellement... oui, réellement heureuse en prononçant le nom de l'aîné des frères McNeal. Il eut un sourire, et un petit rire, avant d'ajouter : « Je serai limite un peu vexé si t'as pris le temps de les voir eux avant de me voir moi mais... ouais, je m'en remettrai, je serai jamais l'homme de ta vie. Mon cœur saigne.  » Il se forçait à faire la moue, mais il avait toujours un rire aux coins des lèvres. C'était quand même con, être incapable d'être sérieux. Mais, après tout, ce n'était pas réellement son but à cet instant. Non, il voulait surtout que Lissa se sente à l'aise, suffisamment à l'aise pour lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Avec un peu de chance, il serait capable de l'aider. Il n'avait pas été très fort pour s'aider lui-même, mais il pouvait être un peu plus talentueux avec les autres. Il pencha la tête, son regard toujours fixé sur Lissa. « Tu sais quoi ? C'est déjà énorme que tu sois revenue. Je dis pas ça parce que je suis un gros américain de base ou parce que j'ai une dent contre l'Angleterre – mais rester là-bas ça t'aurait pas apporté grand chose. Fuir ses problèmes, non, ça t'aurait pas apporté grand chose. »

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Elissabeth était rassurée de voir que Joshua ne lui avait pas tourné le dos. Oui, parce qu’elle aurait vraiment mal vécu le truc si son ami aurait pris la défense de Julian. Bon, elle n’aurait pas pu lui en vouloir parce qu’au final, c’est elle qui a déconné dans toute cette histoire. C’est elle qui a trompée son fiancé avec le frère de ce dernier. Elissabeth s’en veut terriblement et elle aurait bien aimé revenir en arrière pour pouvoir réfléchir un peu plus au tournant qu’à pris sa vie depuis quelques mois. Sa vie a déconnée à partir du moment où elle a eu ce fichu accident de voiture avec Julian. C’est à partir de ce moment là qu’elle se rend compte que tout a foiré dans sa vie, qu’elle aurait dû faire beaucoup plus attention. Elle n’a pas été très fine dans cette histoire et elle en paye les frais depuis maintenant. Elissabeth n’avait pas contacté Julian, ni Adam lorsqu’elle est rentrée à Londres. La seule personne de Huntington Beach avec qui elle a gardé contact, c’est Joshua. Il compte vraiment pour elle, et vu ce qu’elle traverse en ce moment, elle aura surement besoin de lui, assez rapidement. Elle n’a pas eu le courage d’aller faire ce stupide test, la prise de sang pour savoir si elle est bel et bien enceinte. Lorsqu’elle a eu son accident de voiture avec Julian, on avait annoncé à Lissa qu’elle était stérile, et que donc par conséquent, elle ne pourrait pas avoir d’enfants. Et voilà que maintenant qu’elle avait tout foiré dans sa vie, il se pourrait qu’elle soit enceinte. Le plus gros problème dans cette situation, c’est qu’elle ne sait pas si le père de l’enfant est son ex-fiancé ou bien le frère de son ex-fiancé. Bon dieu, comment elle va s’en sortir. Elle était clairement perdue et du coup, la seule personne qu’il fallait qu’elle voit dans ces instants-là, c’est Joshua.

Dès qu’il l’a vu, Joshua n’avait pas arrêté de parler, un véritable moulin à paroles et cela amusait beaucoup Elissabeth. Au moins, cela prouvait qu’il était content de la revoir. « J’ai compris. Entre, entre. » Oui, Lissa n’avait pas pu s’empêcher de lui dire d’arrêter de parler un peu, le temps qu’elle puisse répondre à toutes les questions qu’il lui avait posé auparavant. Au pire, il pourra lui en poser d’autres après et elle y répondra encore. Elissabeth était alors rentrée chez son ami, observait les moindres recoins de chez lui, comme si c’était la première fois qu’elle se pointait chez lui. Ou alors, c’était plus pour observer si quelque chose avait changé entre temps. « Fais comme chez toi. Mon appartement est ton appartement, tout ça tout ça – tu veux boire quelque chose ? » Il était adorable. « Je resterais pas longtemps, t’inquiète. J’ai pris une petite maison sur Orange Avenue. » Cela changeait de l’appartement qu’elle avait avec Julian auparavant. Elissabeth observa un instant et remarqua que Joshua avait une bière. Oh, tiens. Elle ne dirait pas non à une bière. « J’veux bien une bi… de l’eau, ce sera très bien. » Elle a réagit un peu après avoir commencé sa phrase, elle s’est rendue compte que si elle était enceinte, il ne fallait pas trop qu’elle boit une bière. Joshua semblait ensuite hésité avant de parler, mais il ne tarda pas à lui poser de nouveau plusieurs questions. « Tu as eu l’occasion de leur parler ? Depuis que t’es rentrée ? Tu sais où ils en sont ? » Elissabeth hocha alors la tête pour dire non. Avant même qu’elle ait eu le temps de lui répondre, Joshua continua de parler. « Je serai limite un peu vexé si t’as pris le temps de les voir eux avant de me voir moi mais… ouais je m’en remettrai, je serai jamais l’homme de ta vie. Mon cœur saigne. » Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. « J’suis pas allée les voir. J’ai pas eu le courage… Mais tu seras toujours l’homme de ma vie, t’en fais pas. » Lissa ne savait pas trop ce qu’elle allait pouvoir leur dire.

Son verre d’eau à la main, bien qu’elle aurait aimé la bière. Il fallait peut-être qu’elle lui parle de son problème non ? Elle n’avait personne d’autre à qui en parler. Sa famille, à Londres, n’est pas au courant non plus. Elissabeth prit une grande inspiration, avant de souffler. « Je… J’vais avoir besoin de toi Joshua. J’sais plus quoi faire… » La blonde a toujours pu compter sur lui, et elle se doute bien que ce sera encore le cas maintenant, du moins elle l’espère.

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Il était parfois d’une fidélité excessive en amitié – attaché à ses proches d’une telle façon que c’en était presque inhumain, qu’il semblait parfois aimer plus par principe que par véritable affection. Il ne se posait jamais réellement de question sur les gens, et ne venait jamais poser de grands doutes existentiels qui pourraient éventuellement le conduire à briser un lien. Ce n’était tout simplement pas son genre, et il se considérait toujours comme immédiatement acquis à la cause de ses proches. C’était peut-être de la naïveté – non, à bien y penser c’était même très probablement de la naïveté et il allait tôt ou tard avoir des problèmes à cause de tout cela. Il n’y avait guère que les sentiments qu’il avait ressenti pour Daniel qui en étaient venus un jour à mourir, et ils l’avaient fait de la pire des façons – quand il s’était retrouvé confronté à une pure, frontale trahison.
Lissa ? Non, tout ce qu’avait bien pu faire Lissa ne suffisait pas à la lui faire haïr. Il n’était simplement pas comme ça. Au contraire, il éprouvait une certaine compassion pour elle. Elle avait tout perdu, du jour au lendemain, et même si c’était quelque part sa faute à elle, il savait ce que l’on ressentait dans ce genre de situations. Il eut un léger sourire, quand elle mentionna sa petite maison sur Orange Avenue – un nouveau départ, un nouveau logement, sans Julian, oui, elle avait besoin de soutien. Tant et si bien qu’il ne percuta qu’à moitié son hésitation, quand elle se reprit à la dernière minute pour lui dire qu’elle voulait de l’eau en lieu et place de bière. Les goûts et les couleurs passaient en seconde place, même quand il s’agissait d’une chose aussi saugrenue que préférer de la flotte à une bonne vieille bière.
Entre temps, il s’était à nouveau vautré dans son canapé en cuir – et Dopey, n’écoutant que son courage, était grimpé sur ses genoux pour mieux s’y rouler en boule. La petite bête fixait toujours Lissa d’un air curieux, comme si elle la questionnait tout autant que son maître sur les raisons profondes de sa présence ici. Joshua, lui, eut un grand sourire quand elle annonça qu’il était toujours l’homme de sa vie. Il hocha un peu la tête, avant de répondre : « Cool. Non parce que tu es un peu la marraine de mon chiot, et puis je t’ai offert l’hospitalité même si tu as ta propre baraque, alors, franchement ça m’aurait foutu mal si j’avais plus été l’homme de sa vie. » Un temps. Il n’avait jamais l’air aussi gay que lorsqu’il parlait à Lissa, et il en avait profondément conscience – même si une majeure partie de lui aimait les femmes, il considérait la jeune femme un peu comme sa sœur, d’autant plus qu’elle avait techniquement l’âge de sa petite sœur. Donc non, strictement aucune ambiguïté, comme s’il avait joué à temps plein pour l’équipe rose. Et puis ce n’était pas plus mal, quand ils abordaient des sujets comme celui-ci. Enfin, au moins, elle ne pouvait pas sérieusement la jouer carré amoureux en l’incrustant à son histoire tordue avec les McNeal. Ils étaient amis, le plus purement et le plus simplement du monde. Et les choses étaient parfaites de cette façon.
On avait toujours besoin d’un ami. Lissa, à cet instant, semblait tout particulièrement le nécessiter. Il pencha très légèrement la tête, curieux, quand elle lui annonça qu’elle allait avoir besoin de lui. « Tu sais que tu peux tout me dire, Lissa, hein ? » glissa-t-il, d’un ton étonnamment sérieux pour le personnage. Il déconnait avec à peu près tout, mais pas avec ce genre de choses. Pas avec l’expression soucieuse peinte sur le visage de l’une de ses plus chères amies. « J’te l’ai dit. Je suis un peu le roi du truc inavouable, je peux tout entendre, et, même si ça peut surprendre, je suis vraiment pas mauvais quand il s’agit de garder un secret. » Il esquissa un sourire, du genre qui se voulait aussi rassurant que possible. Se redressant un peu, à la grande surprise de Dopey qui bondit des genoux de son jeune maître pour mieux rejoindre un coussin voisin, il ajouta : « Tiens, si tu veux on peut même faire du troc d’informations, si ça peut délier ta langue. » Il jeta un regard circulaire dans le petit appartement. Et c’est sur cette déclaration solennelle qu’il attrapa une croquette de la gamelle voisine de Dopey, sous l’œil interloqué du principal concerné, la lança en l’air, et la réceptionna dans sa bouche.
Ca méritait peut-être explications.
« Si je balance ton secret, ce qui arrivera pas parce que j’suis un ami de confiance, tu pourras dire à tout le monde que des fois je bouffe des croquettes pour chien à l’apéro, et qu’en plus je trouve ça bon. » Il descendit une longue rasade de bière, quand même, par dessus. Ce n’était pas techniquement faux, même s’il en rajoutait un poil pour mettre la jeune femme à l’aise – il lui était simplement arrivé d’être tellement fauché qu’il en avait tenté la croquette, de façon extrêmement ponctuelle et très expérimentale. Et c’était pas dégueu. Même si Dopey, le désespoir au fond de l’œil, venait de pousser un long soupir en posant sa tête sur ses pattes avant. Mais Joshua releva la tête vers Lissa, lui fit un clin d’œil. « M’oblige pas à le refaire, je m’étais juré de faire ce genre de truc que dans l’intimité et sans témoin. Allez. »

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Elissabeth n’avait pu s’empêcher de sourire quand Joshua lui a demandé si elle était allée voir Julian avant de venir le voir, lui. Elle aurait pu, puisqu’il s’agit tout de même de son ex-fiancé, mais elle se doutait fortement qu’il n’allait pas forcément bien prendre la nouvelle comme quoi elle est de retour à Huntington Beach. Dans tous les cas, la première personne qu’elle est venue voir en revenant ici, c’est son ami Joshua. Il est le seul avec qui elle a gardé contact quand elle était de retour à Londres, et il ne lui a pas tourné le dos. Peut-être que Leah, celle qu’elle considère comme sa meilleure amie, ne lui aurait pas tourné le dos non plus mais elle ne lui avait pas parlé depuis qu’elle avait écrit cette lettre et qu’elle était retournée en Angleterre. « Cool. Non parce que tu es un peu la marraine de mon chiot, et puis je t’ai offert l’hospitalité même si tu as ta propre baraque, alors, franchement ça m’aurait foutu mal si j’avais plus été l’homme de ta vie. » Elissabeth ne put s’empêcher d’esquisser de nouveau un sourire face à cette remarque. Il était tellement attendrissant comme gars. Franchement, parfois elle se demande bien ce qu’elle aurait fait si elle ne l’avait pas rencontrée. « Quoi qu’il arrive, tu seras tout le temps l’homme de ma vie. » Oui, autant le rassurer tout de même. Joshua est l’une des personnes les plus importantes pour elle, et elle ne pourrait vraiment pas se passer d’elle. Elissabeth se rapprocha d’ailleurs du petit chiot, et en profita pour le caresser. « Et ton chiot sera le second dans ma vie. » Si on retire Julian, bien sûr, qui vu les circonstances actuelles, est un peu relayée au troisième rang, derrière Joshua et Dopey, bien sûr. Ils sont tellement attachants tous les deux. Elissabeth se releva alors et se tourna de nouveau vers Joshua. « Et puis, pour le moment ma baraque ne ressemble un peu à rien, à part une multitudes de cartons et de meubles avec le plastique encore dessus. » Oui, elle n’a pas vraiment eu le temps de vraiment emménager dans sa nouvelle maison, sur Orange Avenue. « D’ailleurs, quand ce sera bien emménagé, faudra que tu viennes. Dopey sera le bienvenue aussi, il aura de la place pour gambader un peu dans l’herbe. » Pourquoi une maison plutôt qu’un appartement ? Et bien, elle part du fait que si elle est enceinte, une maison ce sera bien plus simple, surtout si Julian lui laisse reprendre Soho.

Et puis vient le moment où Elissabeth perdit son sourire et lui expliqua qu’elle avait besoin de son ami, parce qu’elle ne savait plus trop ce qu’elle devait faire. Comment est-ce qu’elle pouvait gérer cette situation, alors qu’elle a complètement foirée sa situation amoureuse avec Julian. « Tu sais que tu peux tout me dire, Lissa, hein ? » Oui, elle le savait et c’est pourquoi elle ressentait le besoin de se confier à lui. Ce sera d’ailleurs le premier qui est au courant de ce qui se passe. Joshua était devenu tellement sérieux que c’était presque flippant. « J’te l’ai dit. Je suis un peu le roi du truc inavouable, je peux tout entendre, et, même si ça peut surprendre, je suis vraiment pas mauvais quand il s’agit de garder un secret. » « T’es le seul à qui j’peux me confier, et faire confiance en ce moment. » Et on a parfois l’impression qu’elle va lâcher une bombe tellement intense qu’elle va changer le court du monde de beaucoup de personnes. Elle resta tout de même un peu trop silencieuse, et Joshua continua de prendre la parole pour la rassurer un peu. « Tiens, si tu veux on peut même faire du troc d’informations, si ça peut délier ta langue. » Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir lui dire, et surtout qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire parce qu’il se rapprocha des croquettes pour chien, de Dopey, avant de la lancer en l’air et de la gober. « Beurk. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de laisser échapper cette remarque. Non, c’était vraiment dégueulasse. « Si je balance ton secret, ce qui arrivera pas parce que j’suis un ami de confiance, tu pourras dire à tout le monde que des fois je bouffe des croquettes pour chien à l’apéro, et qu’en plus je trouve ça bon. » « Aaaah, non tu peux pas faire ça, c’est immonde ! » Comment pouvait-il manger une croquette pour chien. Mon dieu, elle espérait qu’il n’allait pas lui en proposer sinon elle allait vomir sur place. « M’oblige pas à le refaire, je m’étais juré de faire ce genre de truc que dans l’intimité et sans témoin. Allez. » « Continue ainsi alors. » Oui, parce qu’elle n’avait pas vraiment envie de le voir continuer à manger des croquettes. Pauvre Dopey, il se fait piquer sa nourriture. Puis, Elissabeth soupira, avant de lever la tête vers Joshua. « J’suis enceinte… » Et la bombe est lancée. « Enfin… Je crois. »

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Joshua avait tendance à s’impliquer tellement en amitié qu’il était parfois proche de l’empathie – les problèmes de tous les gens qui comptaient pour lui devenaient automatiquement les siens, tant pis si la chose pouvait, à terme, le blesser ou le meurtrir indirectement. Il prenait les choses beaucoup trop à cœur, comme considérant que la formidable énergie qu’il pouvait dégager ne saurait se dépenser entièrement dans ses propres histoires. Ou alors, il ne voulait simplement pas trop penser à ses propres histoires. Un truc comme ça. Probablement.
Il se rattachait aux petites choses du quotidien, aux malheurs des autres, et ça lui suffisait largement. Ca l’occupait sur l’instant, et en prime ça lui donnait le sentiment d’avoir une quelconque utilité pour les gens à qui il tenait. Le sentiment de compter pour eux aussi. Quand Lissa déclara solennellement qu’il resterait l’homme de sa vie, il décrocha un large sourire – qui se mua en éclat de rire quand elle ajouta prudemment que Dopey resterait le second. Elle avait vite compris comment l’amadouer. Se sentant en conséquent d’humeur serviable – oui, il était très légèrement influençable, et alors ? – il finit par dire, très sérieusement : « J’peux même venir t’aider à t’installer un peu, tu sais. J’en ai peut-être pas l’air mais je peux tout à fait soulever des trucs et tout. » Même s’il faisait à tout casser soixante kilos tout mouillé, oui. Et qu’on avait sûrement déjà vu beaucoup plus débrouillard et beaucoup moins maladroit que lui. « Et Dopey se ferait un plaisir de venir mais… mais c’est déjà une plaie, j’ai peur que s’il s’habitue à gambader dans le jardin il soit encore plus intenable en appartement. » Il avait froncé légèrement les sourcils, son regard posé sur la petite boule de poil roulée sur ses genoux – la même dont le passe-temps favoris était de s’infiltrer dans son armoire pour dénicher de vieux nœuds-papillons et les éparpiller dans tout le petit logement. Monstre. Monstre avec une bouille d’ange, mais monstre quand même.

Tout comme son maître, en fait. Il éclata d’un grand rire, à la limite du machiavélique / grand éclat diabolique du méchant de dessin animé, devant l’expression horrifiée de Lissa alors qu’il venait d’avaler tout rond la croquette pour chien. Machinalement, il avait tendu la main vers son paquet de cigarettes, échoué sur la table basse, histoire de rompre définitivement avec le sujet légèrement gênant – mais il fut coupé net dans cet entreprise par les paroles que venait de prononcer Lissa. Il releva des yeux ronds vers elle. « Pardon ?! » dit-il, spontanément – ouais, c’était peut-être pas le bon moment pour fumer une clope en fait. Il se redressa – Dopey lui-même avait relevé la tête à l’écoute de l’exclamation de son maître. « [/b]Enceinte ?[/b] » répéta-t-il bêtement. Il haussa les sourcils, les yeux dans le vague. « Wow. » Non, c’était peut-être pas la bonne réaction en fait. « C’est… c’est génial. » Il avait un grand sourire, très con – peut-être parce qu’il avait toujours adoré les gamins, qu’il en était plus ou moins un lui-même, et qu’il avait fait une croix sur la procréation de son côté (disons que ses attirances du moment n’ont pas vraiment le matériel adapté). Sauf que non. Ca non plus c’était peut-être pas la bonne réaction en fait. Il releva les yeux vers elle, interloqué, comme une question venait de lui traverser l’esprit : « De… mais de qui ? » - quoi ? C’était une bonne interrogation. Il fronça les sourcils. Détourna à nouveau les yeux. Quoi qu’il arrive, qui que soit le père, elle était un peu dans la merde, en fait, quand on y pensait. Mais ça, il se garda bien de le dire – ce qui tenait presque du miracle dans la mesure où il avait une fâcheuse tendance à parler avant de réfléchir. A la place, il eut un grand sourire – et ce sourire avait quelque chose de rassurant. De chaleureux. « Je vais être parrain. », dit-il, encore une fois stupidement heureux. Pris d’un doute, il ajouta, en fronçant un peu les sourcils : « Je vais être parrain, hein ? Non parce qu’il est hors de question que je te laisse toute seule dans cette galère. Non pas que le petit gars soit une galère. Ou la petite fille ? Enfin. T’en sais sûrement rien. Bref. Tu vois ce que je veux dire. T’es pas toute seule là dedans. » Il eut une légère moue, un temps de réflexion – au coin de laquelle pointait toujours son petit sourire. « Enfin tu veux sûrement plus de mon aide, maintenant que tu m’as vu bouffer des croquettes pour chien. Tu le sais depuis combien de temps ? »
Entre temps, l’information avait eu le temps de faire son petit bout de chemin dans son cerveau. Il avait cessé de se laisser distraire par la joie ressortissant naturellement de l’annonce d’une telle nouvelle – particulièrement pour un type qui avait tellement d’affection pour les gamins. Ouais. Lissa était dans une situation… Une situation complexe. Il était véritablement sincère quand il disait qu’il allait rester à ses côtés, lui filer un coup de main, parce qu’elle allait en avoir besoin. Ce gamin était forcément un McNeal – mais, l’un ou l’autre, la situation de Lissa était légèrement compromise avec eux et ce genre d’annonce n’allait pas se faire en toute simplicité. D’un autre côté, il ne voyait pas Lissa comme le genre de personne qui serait capable de pratiquer un avortement. Absolument pas.

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Une chose est sûre, depuis qu’elle pense être enceinte, Elissabeth devient un peu plus raisonnable. Certes, elle a eu une liaison avec le frère de son petit-ami. On peut même dire fiancé, d’ailleurs puisqu’au moment où ils ont couchés ensemble tous les deux, Julian avait fait sa demande à la blonde. Dans tous les cas, après cet échec, Elissabeth avait préférée fuir la ville, une nouvelle fois. Et puis, c’est en se rendant compte qu’elle était peut-être enceinte qu’elle s’est dit qu’il fallait qu’elle arrête de fuir. Après tout, si elle est vraiment enceinte, il va vraiment falloir qu’elle soit plus raisonnable. La blonde ne pourra plus se permettre de fuir à n’importe quelle occasion parce qu’elle ne se sentira pas à l’aise. Il fallait vraiment qu’elle fasse un gros travail sur elle, à cet instant précis. La blonde avait donc expliqué à son ami qu’elle avait acheté une maison sur Orange Avenue, mais que pour l’instant, il n’y avait aucun aménagement de prévu. C’est vrai, il y a pas mal de ses affaires qui sont dans des cartons, des choses qu’elle a ramenée de Londres quand elle a décidée de revenir une bonne fois pour toute, et ainsi d’autres petites choses qu’elle a acheté et qu’elle a mis dans d’autres boîtes en carton, puisque les meubles ne sont pas encore montés sinon. Et pour les meubles qui sont présents dans la maison, il y a du plastique dessus, donc ce n’est pas très confortable. Rien qu’à voir la pièce qui lui fait office de chambre. Un sommier et un pauvre matelas par dessus, ce qui fait l’affaire pendant un temps. Mais si vraiment elle est enceinte, cela ne suffira plus très longtemps. « J’peux même venir t’aider à t’installer un peu, tu sais. J’en ai peut-être pas l’air mais je peux tout à fait soulever des trucs et tout. » Elissabeth ne put s’empêcher d’esquisser un sourire face à la remarque de son ami. Elle appréciait son geste. « T’es la seule personne qui risque de proposer son aide. J’pense pas que les autres habitants de la ville soient heureux de me voir revenir. » Elle n’a pas non plus le statue de garce, mais presque. Il n’y a qu’à voir comment les habitants de la ville peuvent la regarder lorsqu’elle marche dans la rue. Ils sont au courant de ce qui s’est passé, et la blonde se doute bien que cela n’est pas son côté paranoïaque mais qu’il y a une part de véridique dedans aussi. « J’pense que ça ira, t’en fais pas. J’en prends quand même note. » Il fallait que Lissa songe à s’occuper d’elle, seule. Elle peut très bien se débrouiller seule. « Et Dopey se ferait un plaisir de venir mais… mais c’est déjà une plaie, j’ai peur que s’il s’habitue à gambader dans le jardin il soit encore plus intenable en appartement. » Un rire provenant de la bouche de Lissa se fit entendre, avant qu’elle ne prenne la parole. « Il ne voudra plus partir de chez moi après, et tu seras dans l’obligation de venir t’installer avec moi. » Cela pourrait être une bonne idée mais ne conviendrait pas avec son idée de s’en sortir seule.

Et puis voilà le moment tant attendu. Il fallait qu’Elissabeth en parle à quelqu’un, et ce ne sera surement pas à Julian, ni à Adam. Du moins, pas tant qu’elle ne sera pas sûre qu’elle est bien enceinte. La blonde avait donc lâchée la bombe, et elle attendait impatiemment une réaction de la part de son ami. Ce qui ne tarda pas à arriver… Il leva assez rapidement les yeux vers elle, un peu comme si il était sous le choc. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle aussi était un peu sous le choc depuis que l’idée qu’elle soit peut-être enceinte ait envahie son esprit. « Pardon ?! » Joshua se redressa, avant de prendre de nouveau la parole. « Enceinte ? » Elissabeth haussa les épaules, avant de prendre un peu la parole. Elle n’allait tout de même pas laisser Joshua dans un monologue sans fin. « Oui, enceinte. Comme être en cloque, être pleine, avoir un polichinelle dans le tiroir. Comme tu veux. » Il haussa alors les sourcils, encore sous le choc apparemment. « Wow. C’est… C’est génial. » La blonde arqua un sourcil. « Tu trouves ? » Oui, parce que franchement elle se posait la question si c’était une bonne nouvelle ou pas. Cela la stressait au plus haut point. Elle n’était pas certaine d’être enceinte mais c’est tout comme. Elle avait l’impression qu’un petit ventre rond faisait son apparition même si elle ne doit être qu’à deux ou trois mois de grossesse, si c’est le cas. « De… mais de qui ? » « J’aimerais bien le savoir, moi aussi… » Une chose est sûre. Le choix se portait soit sur Julian, soit sur Adam. Elle n’a pas eu de relation avec un autre homme entre temps, et cela concorde parfaitement à la période où elle a eu sa liaison avec Adam, et aussi au moment où elle était tout aussi intime avec Julian. Rien que de repenser à cet instant, elle en eut des frissons. Joshua tentait d’être heureux pour elle, un peu comme pour lui remonter un peu le moral. « Je vais être parrain. » Oui, enfin il s’emballait un peu trop là, non ? « Je vais être parrain, hein ? Non parce qu’il est hors de question que je te laisse toute seule dans cette galère. Non pas que le petit gars soit une galère. Ou la petite fille ? Enfin. T’en sais surement rien. Bref. Tu vois ce que je veux dire. T’es pas toute seule là dedans. » Elissabeth ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. « Merci. » Il était très doué. Il arrivait parfaitement à la rassurer, et elle ne pouvait être que fière de l’avoir comme ami. Il était si souriant face à la situation, à croire qu’il était vraiment content pour elle qu’elle se retrouve dans cette situation. « Enfin tu veux sûrement plus de mon aide, maintenant que tu m’as vu bouffer des croquettes pour chien. Tu le sais depuis combien de temps ? » « Je… J’en suis pas encore sûre. J’veux dire. J’ai fais des tests, ils ont tous été positifs, mais est-ce qu’ils sont vraiment fiables ? » Elle était vraiment dans une période de doute, et il fallait qu’elle sache. « Je. J’devais aller faire une prise de sang, mais… J’suis pas allée au rendez-vous. J’ai pas eu le courage. J’ai été trop lâche. J’ai eu peur de connaître le résultat. »

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Daniel Wilkerson. Dustin Kennedy. Des aventures avec des femmes, Joshua en avait vécu – plusieurs, même – mais ces deux histoires là lui faisaient peu à peu comprendre une chose: il éprouvait toujours plus de choses quand il se trouvait avec un homme. Il avait été profondément amoureux de Daniel, il ressentait déjà une affection véritable pour Dustin. Son père serait furieux, encore une fois, s’il lui annonçait cela. Mais Joshua commençait petit à petit à comprendre qu’il était possible, terriblement possible qu’il ne finisse pas sa vie avec une femme – malgré tout ce que sa famille avait bien pu en dire, malgré l’acharnement avec lequel il avait tenté de réprimer ce côté de sa personnalité, malgré la pudeur qu’il gardait encore à ce propos quand il était sobre et hors de son cercle de proches. Alors il n’aurait probablement jamais d’enfant. En tous cas pas d’enfants de sa chair et de la chair de la personne qu’il aimait – pas d’enfant à lui, réellement à lui.  Non content d’en être lui-même plus ou moins un, il avait une passion pour les gamins. Il aimait leur sincérité absolue – leur façon de regarder le monde comme si rien n’était plus beau. Sa frustration, cette sorte de douloureuse résolution, il la mettait de côté parce que rien ne le rendait plus heureux que de voir un enfant heureux, peu importe l’identité des parents – alors bien sûr qu’il ne laisserait pas Lissa seule dans cette histoire, tout d’abord parce qu’elle était son amie, ensuite parce qu’il savait qu’il en serait lui-même content.
Et puis elle allait en avoir besoin. A priori, elle n’avait aucune idée de qui était le père de l’enfant entre les frères McNeal – et pour avoir suivi l’histoire de bout en bout il savait pertinemment que la situation allait être tendue, qu’il s’agisse de Julian ou de Adam. Il pouvait donner un coup de main – donc il allait donner un coup de main, cqfd. Une fois la première surprise passée, son visage avait repris son éternel sourire, son expression rassurante. En voyant l’air d’inquiétude sur le visage de Lissa, il avait doucement glissé une main vers elle, la déposant sur son bras pour un instant. C’était un petit geste de rien du tout – mais il savait pertinemment, pour réagir principalement au toucher lui-même, qu’il pouvait avoir une réelle utilité. Lui faire sentir, plus encore que lui faire comprendre, qu’elle n’était pas seule dans cette histoire, et qu’il ne l’abandonnait pas.
Il fronça les sourcils quand elle mentionna le fait qu’elle n’était pas allée à son rendez-vous à l’hôpital – tentant, un peu en vain, de se donner un air menaçant. Penchant un peu la tête, il finit par lui dire : « J’veux pas te faire la morale ou quoi, hein, d'ailleurs je suis sûrement pas bien placé pour le faire, mais c’est pas bien. » Ses sourcils se froncèrent un peu plus encore. « Merde. Je ressemble à mon père là tout de suite, je suis sûr. » - et non, ce n’était pas une perspective rassurante. « Non, ce que je veux dire c’est que… il faut que t’y ailles. Que tu sois fixée, au moins. » Léger rire. Son expression, à nouveau, s’était détendue. « Et puis techniquement ça va pas changer grand chose. C’est juste que au lieu d’être persuadée d’être enceinte bah, tu seras sûre. » Il avait repris sa bouteille de bière en main, la faisant lentement tourner entre ses doigts avant d’en descendre une longue gorgée. « Je peux même t’accompagner. En vrai je veux t’accompagner. A ça, et aux échographies si tu veux aussi. Sérieux, ça me ferait plaisir – c’est pas comme si un jour j’allais avoir une femme enceinte de moi ou quoi. » Nouveau rire. Ouais. Définitivement, il avait beau avoir encore eu des relations avec des femmes il y a quelques semaines à peine, la perspective d’en épouser une et de fonder une famille avec une lui paraissait de plus en plus étrangère. Il tourna la tête vers Lissa, un grand sourire aux lèvres. « Allez. J’suis même prêt à parier que j’arriverai à rendre la chose drôle. Ca sera peut-être à mes dépens, genre si je me prends les pieds dans des câbles ou quoi – mais ça sera pas tout tendu, tout relou et tout chiant comme si t’y allais seule. » Il jeta un œil vers le chien sur ses genoux. « Bon, par contre je pourrai probablement pas amener Dopey donc on sera qu’à 70% du potentiel de détente et de coolitude. Mais je ferai ce que je pourrai. » Nouveau sourire radieux. « Allez, Lissa. Faut que t’y ailles, tu le sais, et je me mets à ta disposition, et crois moi y’a plein de gens qui adoreraient que je sois leur esclave pour une journée. J’te dis pas que ça va être « sympa ». Mais c’est à faire et je peux faire en sorte que ce soit dans les meilleures conditions possibles. »

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Comme si tromper son fiancé avec le frère de ce dernier ne suffisait pas, Elissabeth pensait être enceinte. Une multitude de questions se posent dans sa tête, et la première d’ailleurs est qu’elle se demande d’ailleurs comment elle a pu tomber enceinte. Après tout, lorsqu’ils ont eu leur accident de voiture il y a quelques temps, les médecins lui ont dit qu’elle était stérile. Un coup dur pour elle, sachant qu’elle voulait des enfants, et qu’elle sait forcément que Julian, son fiancé, voulait une famille nombreuse. Il vient d’une famille nombreuse alors oui, il a envie d’en fonder une, lui aussi. Certes, pour le moment elle n’était pas certaine d’être enceinte puisqu’elle a simplement fait deux ou trois test de grossesse, mais en faisant des recherches sur internet, elle a lu que ce n’était pas forcément très fiable et que le plus simple pour être certaine, serait de faire une prise de sang. Le problème dans l’histoire c’est qu’au final, Lissa flippe à l’idée de savoir si elle est bien enceinte. Surtout que vu ce qui s’est passé avec Adam, alors qu’elle sortait avec Julian, c’était d’autant plus stressant. Comment pourrait-elle se faire pardonner auprès de son ex-fiancé si elle est tombée enceinte de son frère ? Et même si l’enfant était de Julian, est-ce qu’il allait en vouloir sachant qu’elle a été très conne et qu’elle a couchée avec son frère. Dans tous les cas, Elissabeth a essayé de voir un peu toutes les options, pour chaque situation et le résultat est tout le temps le même : Elle est dans la merde ! Elissabeth ne sait vraiment pas comment elle pourrait s’en sortir si elle était vraiment enceinte. Le souci avec Elissabeth, c’est qu’elle se met beaucoup trop de pression, par rapport à toute cette histoire. Surtout que pour l’instant, ce n’est qu’une supposition. Elle n’a pas le résultat définitif qui dit si elle est enceinte ou si elle s’est fait de fausses idées. En tout cas, si elle n’est pas enceinte, elle risque de péter un scandale là où elle a acheté les tests de grossesses puisqu’ils étaient positif, alors si le résultat est non, au moins elle sera un peu plus rassurée. Elle a tellement de problème à résoudre en revenant à Huntington Beach, d’autant plus qu’il faut qu’elle arrête de fuir, ce n’est pas la solution et elle ne peut que le confirmer puisque c’est ce qu’elle faisait depuis le début, elle fuyait dès que la situation devenait trop embarrassante.

En attendant, Elissabeth savait qu’elle pouvait compter sur Joshua. Il ne lui a pas tourné le dos lorsqu’elle a décidé de fuir une nouvelle fois et de partir pour Londres sur un coup de tête. Joshua est l’ami idéal, et il compte beaucoup pour elle. C’est peut-être pour cette raison que c’est la première personne qu’elle est venue voir après son retour à Huntington Beach, et elle lui avait expliqué aussi la situation, comme quoi elle pensait être enceinte, mais qu’il fallait qu’elle aille faire une prise de sang. Malheureusement, elle n’a pas eu le courage d’aller à l’hôpital pour faire sa prise de sang. Joshua, en voyant qu’elle était inquiète, avait glissé une main sur son bras, pour lui montrer son soutien. Elissabeth ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire face à ce geste qu’il pouvait avoir envers elle. Il était vraiment adorable. Puis, son air devenait un peu plus menaçant quand elle lui parla du fait qu’elle n’était pas allée à son rendez-vous. « J’veux pas te faire la morale ou quoi, hein, d’ailleurs je suis sûrement pas bien placé pour le faire, mais c’est pas bien. » Lissa baissa la tête quelques instants, honteuse. « Je sais. » Qu’est-ce qu’elle peut dire de plus ? Rien. « Non, ce que je veux dire c’est que… il faut que t’y ailles. Que tu sois fixée, au moins. Et puis techniquement ça va pas changer grand chose. C’est juste que au lieu d’être persuadée d’être enceinte bah, tu seras sûre. » Il n’avait pas faux sur ce point. « C’est stupide, mais j’ai peur du résultat. » Elle était confuse. D’un côté, elle voulait savoir pour être fixée, et de l’autre elle avait peur de savoir. « Je peux même t’accompagner. En vrai je veux t’accompagner. A ça, et aux échographies si tu veux aussi. Sérieux, ça me ferait plaisir – c’est pas comme si un jour j’allais avoir une femme enceinte de moi ou quoi. » Lissa ne put s’empêcher de sourire face à cette remarque. Même dans une situation comme celle-ci, il savait la faire rire. C’est plaisant. « C’est peut-être le moment de t’avouer qu’un soir, je t’ai drogué et j’ai abusé de toi ? Cet enfant est peut-être le tien, tu sais. » Elle tentait de garder son sérieux le plus possible mais ce n’était pas évident. Elle ne tarda pas à rire. Heureusement qu’il était là. « Allez. J’suis même prêt à parier que j’arriverai à rendre la chose drôle. Ca sera peut-être à mes dépens, genre si je me prends les pieds dans des câbles ou quoi – mais ça sera pas tout tendu, tout relou et tout chiant comme si t’y allais seule. » Un nouveau sourire s’afficha sur son visage, et un plus grand quand il parla de son chiot. « Allez, Lissa. Faut que t’y ailles, tu le sais, et je me mets à ta disposition, et crois moi y’a plein de gens qui adoreraient que je sois leur esclave pour une journée. J’te dis pas que ça va être « sympa ». Mais c’est à faire et je peux faire en sorte que ce soit dans les meilleures conditions possibles. » Lissa se pencha alors vers Joshua, avant de déposer un baiser sur sa joue. « Qu’est-ce que j’ferais sans toi ? »

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Joshua décrocha un large sourire quand il sentit le baiser que Lissa déposa sur sa joue. Là. Il préférait ça. Il préférait quand il réussissait à remonter suffisamment le moral aux gens pour qu’ils recommencent à nouer des contacts physiques – ça sonnait un peu gros pervers dit comme ça, mais c’était sa came, alors bon. Pour la forme, cependant, il s’efforça cependant d’adopter un air dépité (même si le coin de ses lèvres tremblaient un peu dans sa tentative de moue) : « Sérieux. Pourquoi c’est à chaque fois que je recommence à coucher avec un mec que les filles de mon entourage réalisent que je suis juste adorable ? C’est injuste. Genre… le monde veut juste pas que je sois hétéro, en fait. Merde à la fin! » Un regard en coin vers Lissa, comme pour s’assurer qu’elle comprenait bien qu’il n’était pas sérieux – oui, il aimait les femmes aussi mais il avait toujours considéré cette femme-là comme sa petite sœur, d’autant plus qu’elle avait l’âge de Judy. Et puis elle était enceinte. Les limites de sa moralité l’empêchaient fermement de faire du rentre-dedans à une femme enceinte – merci bien. Reprenant son air éclatant habituel, il se raccrocha sans plus de discours au sujet principal de leur discussion, et à la question « Qu’est-ce je ferais sans toi ? » il répondit sans la moindre modestie et avec un grand rire : « Franchement ? Je sais pas. ». Ce rire-là n’avait absolument rien de cruel – c’était simplement une énième tentative de détendre l’atmosphère, une façon de décrocher un nouveau sourire à Lissa. Il était un grand partisan de la théorie selon laquelle avoir l’air heureux ou ressentir de l’amusement était déjà un grand, grand pas vers le véritable bonheur, et passait le plus clair de son temps à essayer de convertir son entourage. A leur grand dam, souvent.
Passant une main dans sa masse de boucles noires, il posa alors son regard sur la jeune femme. « T’es pas toute seule, Lissa. Et tant que je serai dans les parages – et en vie – tu peux être certaine que tu le seras jamais. Ok ? » On ne disait jamais assez ce genre de choses aux gens qui en avaient besoin. Il faisait partie de ces gens. Lissa, elle, comptait beaucoup trop pour qu’il ne la laisse s’imaginer ce genre de choses. Purement, et simplement. Un bref haussement d’épaules, juste après avoir descendu une longue gorgée de bière. « Au moins… » finit-il par laisser tomber, avec un petit rire : « …maintenant je sais pourquoi t’as pas voulu une bière. Je trouvais ça bizarre, aussi. » Dans sa bouche, on aurait dit qu’il s’agissait de la révélation de l’année. Dopey, lui, pencha légèrement la tête, l’air de dire à son maître qu’il avait tout compris depuis le début, lui, au moins – à se demander qui était le chiot entre les deux. Dans une vengeance un peu puérile, Joshua déposa alors sa main sur la tête du petit animal, qui se mit à se débattre frénétiquement pour recouvrer la vue. Cruel ? A priori pas tant que ça, parce que, tout le long, le chien remua frénétiquement la queue et tenta d’apposer des léchouilles sur les doigts qui l’agressaient. A croire qu’il était masochiste, au fond. Bref. « Je suppose aussi que je dois arrêter de te proposer des clopes, des joints, des trucs comme ça. » Il fronça un peu les sourcils, se redressa légèrement sur le canapé pour se donner meilleure posture, et ajouta avec un air très sérieux : « J’espère que tu remarques que je la joue déjà parrain exemplaire. C’est jamais trop tôt pour s’inquiéter de la santé du petit gars. Ou de la petite… femme ? » Il se gratta le côté de la tête, exagérant volontairement ses gestes d’hésitation. Toujours dans le but de faire le pitre, oui. C’est finalement sur un ton ferme et définitif qu’il trancha : « Petit gars. » Un temps. « Me demande pas pourquoi, je suis un peu medium sur les bords. Ou alors j’ai juste une chance sur deux et je vais passer pour un con quand tu nous pondras une fille. Mais laisse-moi au moins rêver que j’ai un quelconque super pouvoir. Ok ? » Un nouveau rire. Enfin, le point important était qu’il allait faire tout son possible pour que ce gamin / cette gamine (rayez la mention inutile) ne naisse pas avec un bras en trop, un œil en moins, ou pire, les deux. Parole de scout. Même s’il n’avait jamais été scout. Mais ça sonnait vachement mieux que « parole d’enfant de chœur ». Na.

Elissabeth & Joshua

I COULDN'T WAIT TO SEE YOU AGAIN, I MISSED YOU SO MUCH

Elissabeth se sent rassurée quand elle est avec Joshua. C’est une de ses principales qualités, que la blonde peut lui trouver, le fait qu’il soit rassurant. Elissabeth a besoin de lui, surtout en ce moment, puisqu’elle pense être enceinte d’un des frères McNeal. Julian ou Adam, elle n’en avait aucune idée. Pourquoi a-t-il fallu qu’elle couche avec les deux frères à simplement quelques jours d’intervalles ? Elissabeth ne pouvait s’empêcher de ressasser cette histoire. La pauvre, elle se sent tellement coupable. Parfois, elle se demande vraiment ce qui a bien pu se passer dans son crâne pour qu’elle soit attirée par deux personnes, deux hommes, deux frères. C’est encore plus con quand on sait qu’ils sont frères. Elle a essayée de rester à l’écart d’Adam, mais elle n’a pas réussi. Il a fallu qu’elle cède à la tentation, et qu’elle couche avec lui. Et voilà que maintenant, elle pensait être enceinte mais elle ne sait pas de quel frère. Heureusement que Joshua était présent pour elle, pour amuser un peu la situation et pour ne pas qu’elle soit trop prise de remords. Cela pourrait l’aider à se sentir plus à l’aise. Elle ne pourrait pas le remercier assez pour ce qu’il fait pour elle. « Sérieux. Pourquoi c’est à chaque fois que je recommence à coucher avec un mec que les filles de mon entourage réalisent que je suis juste adorable ? C’est injuste. Genre… le monde veut juste pas que je sois hétéro, en fait. Merde à la fin ! » Elissabeth ne put s’empêcher de sourire face à cette remarque de la part de Joshua. « Qui est ? » Elle aurait pu lui faire une question un peu plus précise, mais elle était trop curieuse de savoir. « Celui avec qui tu as couché. » Oui, tout n’était pas obligé de tourner autour d’elle et de sa possible grossesse. Elissabeth ne voulait pas passer pour la femme égoïste, où on ne doit parler que d’elle et de ses problèmes. La blonde se demandait même ce qu’elle ferait sans lui. « Franchement ? Je sais pas. » Elle serait totalement perdue. La réponse était pourtant si simple.

La situation revient tout de même rapidement sur la possible grossesse de la blonde. Elle tente de ne pas trop le montrer mais elle était carrément paniquée. Bon, avec Joshua c’était surement dur de ne pas le cacher. Il arrivait surement à lire en elle comme dans un livre ouvert. C’est limite si elle a besoin de parler pour qu’il la comprenne. « T’es pas toute seule, Lissa. Et tant que je serai dans les parages – et en vie – tu peux être certaine que tu le seras jamais. Ok ? » C’est presque si elle avait les larmes aux yeux vu ce qu’il venait de lui dire. Cela la touchait vraiment qu’il soit là pour elle, et qu’il ne la laissera pas tomber. Il compte beaucoup pour elle, et elle est contente de voir qu’il ne la repousse pas. « Au moins… maintenant je sais pourquoi t’as pas voulu une bière. Je trouvais ça bizarre, aussi. » Un nouveau sourire s’afficha sur le visage de Lissa. « Je suis pas non plus une alcoolique. » Cela lui arrive de boire de l’alcool oui, mais peu. « Je suppose aussi que je dois arrêter de te proposer des clopes, des joints, des trucs comme ça. » Elissabeth hocha alors la tête pour confirmer, effectivement elle ne peut pas fumer. « J’espère que tu remarques que je la joue déjà parrain exemplaire. C’est juste trop tôt pour s’inquiéter de la santé du petit gars. Ou de la petite… femme ? » Elle s’apprêtait à dire quelque chose mais Joshua prit rapidement la parole, l’interrompant. « Petit gars. Me demande pas pourquoi, je suis un peu medium sur les bords. Ou alors j’ai juste une chance sur deux et je vais passer pour un con quand tu nous pondras une fille. Mais laisse-moi au moins rêver que j’ai un quelconque super pouvoir. Ok ? » Ca lui faisait plaisir de le voir autant s’impliquer dans sa grossesse. « A croire que tu seras peut-être plus déçu que moi si finalement le résultat est négatif. » Oui, elle ne sait pas encore si elle est enceinte ou pas. Il faut d’abord qu’elle fasse cette fichue prise de sang pour découvrir le résultat. « Dans tous les cas, si je suis bien enceinte, tu seras la première personne au courant des moindres choses qui changent chez moi. » Aussi parce qu’elle n’a personne d’autre à qui elle peut se confier pour l’instant.

Elissabeth & Joshua

I COULDN'T WAIT TO SEE YOU AGAIN, I MISSED YOU SO MUCH

Il savait ce que c’était, se retrouver seul où l’on a le plus besoin d’un ami, se retrouver totalement abandonné à l’instant où le monde semble s’écrouler sous nos pieds. Il l’avait vécu, il y a longtemps déjà, pris en étau entre Daniel qui s’éloignait et sa famille qui lui annonçait brutalement qu’elle ne voulait pas d’un fils « comme lui ». Ce genre de douleur, cette intolérable sensation de vide, il ne les souhaitait à personne. Et certainement pas à des gens qui comptaient autant à ses yeux que Lissa. Tant pis si cela voulait dire passer des heures à ses côtés, passer des heures à raconter des conneries et passer des heures à lutter pour qu’elle soit profondément heureuse - il était tout à fait partant. Elle allait en avoir besoin. Et lui, il était là. Qui était-il pour lui refuser cela?
Au point qu’il l’ignora en toute sérénité, quand elle lui demanda avec qui il avait couché. A cet instant de la discussion, ce n’était en rien la priorité. Ils avaient d’autres problèmes à disséquer, les siens, et se pencheraient sur ses histoires de coucheries à un autre moment, merci bien. D’ailleurs, cela lui permit de se lancer sur une longue dissertation sur le pourquoi du comment il allait être le meilleur parrain du monde en commençant… maintenant. A chaque instant, il l’observait, guettant sur son visage la disparition des traces de l’inquiétude, de la peur et de l’amertume. Lui qui riait déjà fort d’ordinaire se permettait de rire encore un peu plus fort. Il s’efforçait, plus encore qu’au quotidien, de n’être que candeur.
Au final, il pencha légèrement la tête. « Prends garde. Je suis peut-être ce genre de grand psychopathe qui va te voler ton bébé et disparaître dans la nature. Tu devrais te méfier de moi. Je crois que j’ai des cousins au quatrième degrés dans le Texas - et si tu as vu Massacre à la Tronçonneuse, tu sais que tous les gens sont tordus au Texas. » Il laissa, à nouveau, éclater son sourire. « Et j’espère bien que je serai le premier au courant. Parce que, ma pauvre Lissa, si tu me laisses pas être là, à tes côtés, à chaque instant important et à chaque fois que tu auras besoin de moi, ma vengeance sera terrible. Ok? » Un temps. Un regard en coin, aussi noir qu’il soit possible quand on souriait comme un fou - le regard était peut-être un tantinet flippant, ce qui pouvait servir à l’effet de la phrase suivante: « Texas. Oublie jamais. Massacre à la tronçonneuse. »
Ce n’est qu’une fois bien certain qu’il avait déployé toute sa gamme de regards noirs, bien certain qu’il l’avait suffisamment rassurée et menacée sur sa vie en même temps, bien certain que Lissa avait compris qu’il ne l’abandonnerait jamais et qu’elle pouvait compter sur lui à chaque fois qu’elle commencerait éventuellement à ressentir le besoin d’avoir de l’amitié et de la compagnie, qu’il revint sur le sujet de sa propre petite personne. La seule raison pour laquelle il ne l’avait pas rejeté en bloc, c’était parce que un peu de distraction et de potins ne pouvait pas faire de mal. Il reposa sa bière, se racla la gorge pour introduire sa transition, et déclara: « Coucher. Oui. Donc. Je couche avec un garçon. » Sourire en coin. « Dustin. Dustin Kennedy. Brun, cheveux bouclés, yeux bleus, dieu grec, je suis tombé sur un 10/10, je suis un dieu moi aussi, je sais. » Il se permit de laisser échapper un rire à sa propre bêtise - notamment parce qu’il n’oserait jamais, ô grand jamais se comparer à un Dieu. Son ego en miettes ne lui permettrait jamais d’aller à de telles extrémités avec ne serait-ce qu’une once de sérieux. Enfin. Il avait abordé le sujet pour distraire son amie, autant y aller à fond, tout de suite, et avec les détails les plus croustillants: « On s’est peut-être ou peut-être pas rencontrés il y a quelques mois quand j’étais fin bourré. Et on s’est peut-être pas revus alors que j’avais encore plus bu, ce qui a amené la grande idée de… shots de tequila qui ont lentement mais sûrement dévié vers des bodyshots de tequila? » Oui, la fin de la phrase était franchement interrogative. Oui, c’était sûrement parce qu’il avait parfaitement conscience que ce genre d’interaction n’avait lieu que dans les films, et encore, même les réalisateurs prenaient les bodyshots avec des pincettes parce qu’ils étaient… incroyablement clichés et ridicules? Rien à foutre. Joshua l’avait fait. Dans la vraie vie. « Et bien sûr, on a échoué chez moi. Au cas où tu en doutais. » Probablement pas. On ne fait pas de bodyshots avec les gens pour ensuite leur proposer une partie de Scrabble et un thé. D’une longue gorgée, Joshua acheva sa bouteille de bière et la reposa sur la table basse - avant de passer ses doigts dans ses boucles noires, grattant nerveusement l’arrière de son crane. « Et depuis on s’est revus. Et on a récidivé. Et il est… vraiment gentil, tu vois? » Il avait dit ces derniers mots avec un tout autre sourire que celui qu’il arborait d’ordinaire - un tout petit sourire en coin, léger, délicat, qui montrait avec toute la sincérité du monde combien il se sentait en train de s’attacher à Dustin. Reprenant un ton plus ferme, il conclut avec les quelques mots essentiels: « Et en prime, il est bon au lit. Alors ouais. Je couche avec un garçon. Voilà. »