I would never say goodbye

william ∞ adèle

« C’est rare qu’il pleut comme ça dit donc ! » s’exclama David de sa voix charmeuse, il pressa sa main sur la cuisse d’Adèle. « C’est surprenant en effet. Pas grave, dans quelques heures nous serons confortablement assis dans le sable ! » Elle avait si hâte de partir, de décoller et d’être tranquille pour le prochain mois. « Oh, c’est notre chanson ! » s’écria David en montant le son, la voiture s’enveloppa de la douce chanson Make You Feel My Love, le couple se regarda tendrement. L’amour qui les unissaient pouvait se ressentir tellement loin, c’était beau, c’était unique, c’était eux. « Je t’aime. » murmura la jeune femme qui fêterait sous peu son vingt-septième anniversaire. Ils écoutèrent silencieusement la musique, chantant parfois, Adèle avait le cœur remplis de bonheur, remplis de joie et d’amour pour cet homme. Doucement elle posa une main sur son ventre, elle avait si hâte d’annoncer à David la venue de la petite Caroline. Ils y travaillaient depuis un moment déjà, Adèle était heureuse de porter une petite fille. « Je ne veux pas te faire peur Delie, mais prépare toi, lorsque nous arriverons à l’hôtel j’ai bien l’intention de te prendre sur le comptoir de la salle de bain de notre hôtel et il est hors de question que nous en sortions avant que tu… » Elle éclata de rire et le regarda préférant ne pas écouter le reste de la phrase. « Bien sûr, c’est ça ! » David était du genre romantique, il n’était pas sauvage et il ne la traiterait jamais comme un animal. David tourna la tête vers elle. La pluie résonnait comme une berceuse romantique. David s’arrêta au stop, il prolongea ce dernier et se pencha pour embrasser son épouse. Ils échangèrent un regard tendre, amoureux et sincère. Il tourna la tête pour regarder la route, il avança un peu lorsqu’une lumière aveuglante apparu sur la route, l’impact fût violent. Adèle se cogna la tête contre la vitre de sa porte, elle éclata en morceaux, elle sentit la voiture tourner dans tous les sens, elle ne cria pas, complètement sous le choc. Elle senti alors la voiture s’élever de terre, pour une raison quelqueconque Adèle senti sa ceinture de sécurité se fendre, son corps se propulsea vers l’avant et traversa la vitre avant, son corps ressemblait à une poupée de chiffon, la voiture termina sa route contre un arbre, Adèle tomba sur le sol, un violent mal de tête la frappa, elle poussa un hurlement de douleur, lorsqu’elle ouvrit les yeux, la vision d’horreur lui fit perde connaissance ; la voiture dans laquelle elle se trouvait quelques secondes auparavant était couper en deux, un arbre en plein milieu, le côté conducteur était complètement replier sur lui-même. La douleur l’emporta sur le reste et Adèle sombra dans les pommes.

En ouvrant les yeux, Adèle ressentit une vive douleur dans les hanches, ses yeux étaient toujours fermés et elle n’arrivait pas à se situé dans le temps et l’espace. Où était-elle ? Que lui était-il arrivé ? Quel jour étions-nous ? Elle se sentait présente, mais n’arrivait pas à le faire savoir aux voix qu’elle entendait. « Mademoiselle Carter, votre sœur n’est pas dans un coma. Nous ne pouvons expliquer ce sommeil prolongé, mais c’est ce qui lui arrive. Elle dort. C’est peut-être une façon à son cerveau de se protégé contre ce qui l’attends. » La voix de Cassandra, couper de sanglots se fit entendre. « Cela fait maintenant onze jours, elle ne se réveille toujours pas. » C’est à cet instant qu’Adèle réussit à ouvrir les yeux, elle fixa sa sœur, c’était un peu flou et elle ne distinguait pas clairement les formes. « Où suis-je ? » murmura-t-elle d’une voix rauque, presqu’éteinte. Cassandra explosa en larme et enjamba rapidement les quelques pieds qui la séparait de sa grande sœur, le médecin resta en retrait, nous pouvions voir qu’il ne se sentait pas confortable dans la situation. Adèle connaissait ce regard. « Docteur ? » malgré la situation elle restait allumée, la blonde comprenait qu’il y avait une urgence, mais laquelle. « Madame Kane, je vous laisse vous réveillez, nous viendrons vous examinés un peu plus tard. » Cassandra pleurait en serrant sa sœur de toutes ses forces. « Oh Adèle, j’ai eue si peur que tu ne te réveille jamais ! » L’infirmière regarda Cassandra, elle ne comprenait rien à la situation. « Où sommes-nous ? » « Nous sommes à l’hôpital d’Huntighton Beach » Ils n’avaient donc jamais quitter la ville ? « Où est David ? » L’image de la voiture lui revint en mémoire, elle sentait les larmes lui monter aux yeux, son estomac se nouait et son cœur était sur le point d’exploser. Elle craignait la réponse de sa sœur. Cassandra baissa simplement les yeux, honteuse. « David… David est… enfin il n’a pas survécu… » Un frisson parcouru le corps de la nouvelle veuve, la violence de l’annonce lui fût complètement insupportable, elle hurla. « Non ! » Elle aurait aimé crier à sa sœur qu’elle était menteuse, mais elle se souvenait… il n’aurait pas pu survivre, probablement était-il mort lorsque la voiture embrassa l’arbre. Pourquoi avait-elle survécu ? Son attention se porta aussitôt à son ventre. « Caroline… » Murmura-t-elle en caressant son ventre. « Mon bébé ? » Cassandra embrassa sa sœur sur le front. « Je suis désolée. »  Adèle pleura de longues heures, criant, hurlant parfois.

Toutefois rien de tout ça ne se compara à la peine qu’elle ressentit lorsque sa sœur lui avoua que David été mis en terre quelques jours auparavant. « Tu étais dans un sommeil profond depuis maintenant onze jours Adèle. La famille de David ne voulait pas attendre, nous ne savions pas quand tu te réveillerais. Il a été mis en terre le 17 décembre. » Adèle n’en croyait tout simplement pas ses oreilles. Elle demanda à Cassandra de la laisser seule, elle ne voulait plus voir personne. Elle se sentait anéantie, complètement inutile à la société, elle ne comprenait pas ce qui lui restait à faire ici. Le médecin entra au même moment dans la chambre, alors qu’elle était là, a morve se demandant ce qu’elle deviendrait. « Adèle, nous avons une mauvaise nouvelle à vous annoncer. » Plusieurs heures s’étaient écoulés depuis qu’elle s’était réveillée. « Je sais docteur, mon époux est décédé. » elle pleurait, ses propos étaient incompréhensible. Le médecin s’avança vers la jeune femme, posa une main sur sa jambe. Adèle compris aussitôt que ce n’était pas ça la mauvaise nouvelle. « Mes jambes… » « Je suis sincèrement navré, pour l’instant vous ne pourrez pas marcher, la bonne nouvelle est que vous n’êtes pas paralysée, vous pourrez éventuellement un jour remarchez après quelques mois de physiothérapie. »  Aujourd’hui, l’univers d’Adèle venait complètement de s’effondrée…

Le médecin quitta la chambre, en refermant la porte Adèle se retrouva seule. Elle resta un moment les yeux dans le vide, fixant un point vide sur le mur, c’était tellement loin de ce qu’elle avait imaginé. Ils auraient dû être sur le sable de Bora Bora, c’était là qu’ils étaient supposés être, il ne devait pas être sous terre, elle ne devait pas être dans un lit incapable de bouger, elle ne devait pas fêter Noël comme ça, elle devait lui offrir la petite boîte contenant la photo de Caroline, ils auraient dû faire l’amour comme des fous amoureux qu’ils étaient. Ils auraient dû manger et faire des châteaux de sables comme des enfants. C’était ça qu’ils devaient faire… Adèle pleura en silence, de toute façon c’était la seule chose qu’elle pouvait faire.

Chaque Noël a une touche de différence aux précédents. Je ne passe jamais exactement le même Noël. Pas avec les même gens, pas avec la même ambiance, pas avec les mêmes cadeaux, encore moins les sujets de conversation. J’ai connu des Noël différent chaque années mais faut croire que j’ai pas connu celui-ci. ‘Fin, je vis tranquillement ma petite vie à San Francisco, du moins c’est ce que j’essaye de faire.
Parce que le mois de décembre 2013, c’est un mois de merde. Pas mon meilleur mois depuis quatre ans. Parce que c’est à ce moment-là que je me rends compte qu’on se fout de ma gueule depuis assez longtemps. Parce que ouais, j’ai pour la première fois depuis longtemps trouvé le comportement de ma femme bien assez étrange. J’étais rentré plus tôt du boulot et elle n’était pas là. Alors qu’elle me disait d’y rester, de ne pas avoir quelque chose de prévu. J’ai dû l’attendre dans la voiture, cachée parmi d’autre et je l’ai vue rentrer à 22h, je suis rentré après. Faisant genre que j’étais pas rentré plus tôt. Je l’ai retrouvée là assise sur le siège en train de lire un bouquin. Elle disait de m’avoir attendu en essayant de finir le livre pendant toute la soirée. J’suis resté bien septique et j’me suis dis que je devrais mener ma petite enquête. Mais c’était aussi le fameux soir où j’ai appris la nouvelle. « _ Tu as passé une bonne soirée Will ? » je rangeai mes affaires à côté du canapé, soupirant bien fatigué - encore plus fatigué de savoir que ma femme me mentait et que j’ai bien peur d’une chose. « _ Ouais, et toi ? » « _ Oui j’ai essayé de terminer ce bouquin ce soir en t’attendant. » J’ai failli grimacer à ce mensonge et lui dire que je l’avais vue dehors. Faut pas que je casse tout. Elle m’a attendue pour manger et j’ai préparé un repas pour deux. Quand le repas était prêt on a mangé en regardant la télé. C’était en pleine émission  que Lorelai présentait - ouais j’vous le jure, j’ai manqué de recracher mon repas quand je l’ai vue et que j’me suis rappelé qu’elle avait des studios. ‘Fin bref, c’était en pleine émission que le téléphone sonna. J’étais celui qui l’a prit parce que j’me retrouvais à proximité et Katie avait vraiment la flemme de bouger un peu. Elle était allongée, la tête sur mes jambes. « _ Allô ? » … « _ Oh Cassandra ? Ça faisait longtemps dis-moi. » … J’ai froncé les sourcils. J’ai pris la télécommande et rien que par la force d’un bouton. J’ai fais taire Lorelai qui parlait avec une des stars. Pas mal le pouvoir. Katie avait râlé mais s’était abstenue de le faire. « _… Ils.. Quoi ?! » je grimace « _ T’es sérieuse là ? C’est passé quand ? » je fais mine à Katie de se redresser parce que j’veux me lever là. Ce qu’elle fit malgré que ça ne lui plaisait pas. Je sors du salon pour aller chercher le bloc note pour écrire. « _ … Ok. J’y serais. » … « _ Ouais, à mardi et merci de m'avoir prévenu. » je raccroche et lit ce que j’ai noté. Je me mets à regarder le frigo, puis je compose un autre numéro. Ça sonne de l’autre côté. Je me mets à tourner en rond là, tapotant nerveusement le stylo de mes doigts. J’vois Katie arriver, un peu soucieuse et qui ne comprend pas ce qui se passe. « _ Allô Frank ? Ouais c’est moi, désolé de t’appeler si tard. Mais j’ai besoin de toi pour que tu m’aides à convaincre le patron. » …  « _ Ouais je vais prendre deux journées de congé à partir du lundi qui va venir. Ouais voilà tu comprends pourquoi j’ai besoin de toi. Non c’est pas des vacances pour me la couler douce. Je vais à un enterrement si tu vois ce que je veux dire. » le visage de Katie se décomposa et me demande à voix basse les informations. Je finis de parler avec Frank et raccroche. Je soupire « _ William ? » « _ Adèle et David ont eu un accident de voiture. Il n’a pas survécu et l’enterrement a lieu le 17 décembre… » silence. « _ Merde. » « _ Ouais. » et silence encore. La soirée est devenue lourde.
Merde quoi.
Quand j’suis allé à l’enterrement avec ma femme. Adèle n’y était pas. J’ai demandé pourquoi et j’ai appris qu’elle était toujours dans une sorte de coma. ‘Fin, Cassandra n’est pas des plus douée quand il s’agit de m’expliquer les diagnostics médicaux. Je ne lui avais jamais autant parlé dans le passé, ne l’appréciant pas particulièrement quand j’ai appris son histoire avec Adèle. Mais là, c’était elle qui m’avait prévenu, qui m’avait informé. C’est terrible quoi. Sans crier gare, David disparait. Adèle ne se réveille pas et Cassandra qui émet l’hypothèse qu’elle ne se réveillera jamais. Ouais. J’suis venu à Huntington Beach, mais cette fois-ci pas pour faire un coucou à Shawn - bien que je l’ai fais après l’enterrement et que ça n’a pas plu à Snow parce que j’ai débarqué sans prévenir. Bref. David est mort. Il s’est montré présent et on se voyait de temps en temps avec Adèle et Katie depuis le départ d’Owen. Nan, je ne l’ai pas remplacé du tout. Owen est irremplaçable et ça David l’avait bien compris. Par contre je m’entendais bien avec Adèle aussi. Nous arrivais de faire les sorties à quatre. L’enterrement, j’ai l’impression que j’y vais trop souvent ces derniers temps. Me rendant compte que le cercle diminue de plus en plus. Que je commence à être rongé par la peur de finir seul. Parce que ça continue, ça ne s’arrête pas. La famille de David n’avait pas voulu attendre le réveil d’Adèle, parce que personne ne savait quand elle se réveillera. Je ne savais pas cette information et c’est en posant la question à Cassandra que j’ai su pourquoi. Je n’aime pas les sentiments que j’éprouve. Je n’aime pas ça du tout. Je suis retourné à San Francisco, fêter Noël avec mon oncle et la famille de Katie - une nombreuse famille. Ce Noël a été légèrement différent parce que je n’ai pas cessé de penser à Adèle quand elle va se réveiller, quand elle va passer ce Noël toute seule. Adèle qui n’est pas encore réveillée. Entre-temps, j’ai eu un appel et naturellement j’ai décroché. J’ai entendu la voix d’un homme et qui m’est familier. Il m’a raccroché au nez et j’ai regardé l’écran du téléphone portable… Qui n’était pas le mien. Katie en a fait une scène et m’a dit que c’était son collègue de travail. C’est ce qu’elle dit…
Je suis de passage à Huntington Beach, venir voir Shawn pour passer un moment avec lui. C’était ma dernière journée de congé avant que je reprenne le boulot pour un bon moment. J’ai trop pris de journée de congé. Après, je travaille un peu le jour de l’An pour une fête. Quand j’étais sur le point de rentrer à San Francisco, je me arrêté à l’hôpital, me demandant si c’est finalement une bonne idée d’aller voir Adèle. Je compose donc le numéro de Cassandra pour demander des nouvelles et j’ai appris qu’Adèle vient de se réveiller il y a quelques heures. Sans réfléchir, comme un con, parce que j’suis inquiet pour elle. J’suis allé voir. J’suis entré dans l’hôpital et j’viens de retrouver Cassandra. Elle me met au courant de la situation.
« _ Elle ne peut plus marcher ? » « _ Elle n’est pas paralysée, mais l’accident était si violent que… » « _ Ouais… » « _ Tu comprends ? » « _ Non je ne peux pas totalement comprendre le sentiment qu’elle a: Adèle a tout perdu d’une manière brutale. » Comme un tsunami qui passe et qui emporte tout sur son passage, détruisant tout ce qu’elle s’était construite. Emportant la vie de quelques personnes. Moi j’ai peut-être perdu des gens auquel je tiens. Mais je ne les ai pas perdu d’un coup, ils s’en vont un par un moi. Cassandra et moi arrivons, nous voyons le médecin et nous discutons. Je demande si je peux aller voir Adèle, mais j’ai dû attendre un instant. J’ai appelé au passage Katie que j’arriverais en retard à San Francisco. Quand on me donne le feu vert, j’suis entré dans la chambre d’Adèle, après Cassandra. Cette dernière lui parle et essaye de faire la conversation. Moi je reste là, silencieux. Je trouve une chaise et je m’assieds. J’écoute passivement la conversation qu’ont les deux soeurs. Le téléphone de Cassandra sonne, elle dit de revenir dans quelques instants parce qu’elle devait prendre l’appel. Alors elle quitte la chambre, nous laissant tous les deux seuls. J’essaye de trouver les mots mais rien ne vient. Je suis juste là, silencieux. Elle doit digérer la nouvelle, parce qu’elle vient d’apprendre qu’elle ne peut pas marcher de suite. En plus d’avoir perdu son mari, son enfant. Tout ce qui constitue le bonheur. C’est dur un accident de voiture. Ça arrache toute une vie et influence celles de l’entourage. «_ Tu y crois toi ? » On aurait presque dit à un rêve.

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william ∞ adèle

Le calendrier la narguait comme un oiseau avec un chat. Elle voyait le jour que nous étions, 27 décembre 2013. Comment sa belle-famille avait-elle pu lui faire un coup pareil ? Pourtant, Kÿla l’aimait bien à la dernière nouvelle, Tyler aussi ! Les parents de David l’adoraient également. Pourquoi avaient-ils décidés de le mettre en terre sans présence ? Avaient-ils seulement invités les membres de sa famille ? Adèle avait les yeux rougit, son cœur était rempli de haine. Elle ne voulait plus jamais les revoir, elle ne voulait plus jamais revoir quiconque ayant un lien avec David, c’était trop pour elle. Comment pourrait-elle vivre en continuant de fréquenter et de voir des gens qui lui rappelaient sans cesse son époux bien aimé ? C’était tout simplement impossible à envisager, c’était ridicule aussi. La porte s’ouvrit, Adèle tourna la tête en direction de la porte, elle croyait y voir apparaître un docteur à la blouse blanche. Elle en avait marre des médecins, elle voulait mourir. Pourquoi l’avaient-ils sauvée ? Pourquoi elle ? Pourquoi pas David ? Personne n’avait la réponse à cette question, sauf peut-être ceci : David était déjà mort lorsque les ambulanciers sont arrivés sur place. Évidemment qu’il était déjà mort, il y avait cet autre couple d’attardés mentaux à secourir. Adèle les détestaient. Elle voulait les revoir et démolir la vie qu’ils avaient. «_ Tu y crois toi ? » William était là, William était l’un des bons amis d’Adèle, elle avait beaucoup de respect et d’affection pour cet homme. Il était un bon ami de David, ils faisaient parfois des activités de couple avec Katie. Adèle l’adorait et sa vie était plus amusante avec lui, mais le voir là, devant elle… « Tu en as beaucoup des questions comme ça William ? Tu y crois ? TU Y CROIS ?! T’es stupide ou quoi ! » Son ventre vide en était la preuve.

Elle lui lança un oreiller dessus, c’était dommage qu’il soit là. Ça aurait été Cassandra, Kevin ou n’importe qui d’autre et ça aurait été pareil. Elle avait trop de rage enfermée dans son corps, ce corps complètement brisé. Un second oreiller vola jusqu’à lui. « Va chier Will ! » Elle se laissa tomber sur le dos, elle s’éffondra en larme, un torrent de larmes incontrôlable. Ses mains couvraient son visage, nous pouvions qu’entendre des lamentations, des larmes et encore des lamentations. Son cœur était lourd, il allait certainement éclater. « Pourquoi Will ? Pourquoi est-ce qu’on me la enlevé ? Pourquoi eux… j’étais, j’étais enceinte Will ! Une petite fille ! Je voulais lui dire en voyage, mais il ne le saura jamais ! C’est terminé… ma vie est finie ! Tue-moi Will, c’est la seule option envisageable. » Elle était sérieuse, elle ne voulait plus vivre. Elle ne pourrait pas vivre une seconde de plus, elle commençait à perde la tête. Son ami la regardait, il semblait inquiet. Qui ne le serait pas de toute façon ? Elle tira sur les fils qui l’hydrataient. Un jet de sang fila dans les airs et refilait à chaque battement du cœur. « Laisse-moi mourir… » Elle se calma légèrement en voyant le sang filer, elle n’était pas très forte, elle n’était pas solide. Elle ferma les yeux, elle voulait tellement le rejoindre.

« _ William ? On arrive. » je garde les yeux fermés, essayant de retrouver mon rêve plutôt romantique, mais Katie vient me l’arracher avec sa voix de fille stressée.« _ Gnn.. Ok. On est où là ? » « _ Je ne sais pas c’est toi qui connait le mieux Huntington Beach. » J’ouvre les yeux dans un soupir et observe les lieux. Katie avait conduit pendant que moi je roupillais durant la moitié du voyage. Les voyages en voiture ça m’endort… ‘Fin, j’ai fais la première moitié moi. Bref, j’observe le croisement et fronce les sourcils, me redressant de mon siège. Je réprime un bâillement et secoue la tête. Je soupire. Essayant de me réveiller, c’est dur le réveil en force « _ Alors ? » « _ J’suis désolé Katie, mais je reconnais rien… » « _ On va arriver en retard… » « _ Mais non dramatise pas tout de suite. » on se fait klaxonner par un conducteur « _ Merde Katie c’est vert ! » « _ Je vais où ?! » « _ J’sais pas ! Improvise ! Comme tu le sens ! » Elle démarre au feu orange, nous laissons les conducteurs ahuris et en colère. Ils klaxonnaient à tout va. « _ J’vois que tu as fais des progrès par rapport à la dernière fois: tu t’es pas arrêté pour insulter le conducteur et lui faire un doigt d’honneur comme la dernière fois » fais je en souriant en coin, regardant par derrière. « _ Je t’emmerde Will. » fait-elle en rigolant. Je souris légèrement à la réponse et me mets à chercher un point de repère. « _ Nous reste combien de temps avant que ça commence ? » Je regarde ma montre « _ On a 30 minutes. » « _ Ça va alors. » Je cherche, elle cherche. On tourne en rond. On se dispute. On trouve un panneau. « _ Tourne à droite ! » elle tourne à gauche. Le bordel. On se gueule dessus. On arrive enfin à la bonne destination. Quand nous descendions de la voiture, Katie semble être énervée: « _ La prochaine fois Will, c’est toi qui conduit durant la seconde moitié, tu te débrouilles mieux que moi quand on arrive à Huntington Beach. » « _ Oh ça va râle pas. On a pu voir les filles en bikinis et la plage. » je fais un sourire moqueur pour essayer de détendre l’atmosphère. Mais Katie n’a fait que soupirer. Ok. C’est pas ce qui l’intéresse. « _ Avoue quand même que les surfeurs t’ont fait de l’oeil. » « _ William je sais que tu veux détendre l’atmosphère, mais sérieusement: la ferme. » « _ Ok. J’aurais quand même essayé.» Elle laisse échapper un léger rire « _ On arrive et on ne rit pas Katie. » « _ La faute à qui ? » « _ J’voulais détendre l’atmosphère parce qu’on va pas rire du tout avant ce soir. Tu tiendrais toi ? » Pas de réponse de sa part. Je trouve quand même que c’est étrange, avec cette complicité. Le fait qu’elle agisse normalement. P’tain j’aime pas du tout le sentiment d’hésitation: qu’elle me trompe alors qu’elle montre carrément le contraire.
Nous entrons au cimetière et je ne reconnais personne. Je cherche du regard Adèle, elle doit être quelque part là. Je reconnais la famille de David. Les parents que j’ai rencontré, je ne les ai pas vu depuis longtemps. « _ Bonjour. Je suis venu présenter mes condoléances… » fais-je d’un air un peu grave. Les saluant. Katie à côté de moi. « _ Oh William ? Katie ? Vous êtes venus ! Mais… Qui vous ont prévenu ? » « _ Cassandra. » « _ Oh… Je vois… » Ça m'étonnerait. Ils ont oubliés de me prévenir eux. Sympa. Je suis quand même un ami de David et ils le savent, ils m’ont vraiment oublié. Je peux voir la surprise dans leur regard. J’vois Cassandra et je m’excuse de devoir les laisser, après tout ils ont d’autres gens à voir et à écouter encore les “mes condoléances“. « _ J’ai jamais aimé les enterrements. » « _ Courage Will. C’est une question d’heures. » « _ Merde quoi, il s’agit de David maintenant. » je n’en reviens vraiment pas qu’il soit mort. Je me m’attendais pas. C’était trop brutal. Trop soudain. Je me dirige vers Cassandra qui nous a aperçu. Elle se dirige en se séparant de son mari « _ Vous êtes venus ! J’ai cru que vous vous étiez perdus dans la ville. » « _ Ha non, je suis déjà venu plusieurs fois. On ne se perdrait pas facilement… On s'est juste trompé presque à l'arrivée. » fais-je dans un mince sourire. Je me pince à l’intérieur des lèvres. Sentant le regard de Katie à ce petit mensonge, qui n’est pas si grave que ça. Je cherche Adèle du regard. « _ Qui cherches-tu Will ? » « _ Adèle. Elle n’est pas là ? » « _ Ils ne te l’ont pas dis ? » Je me fige, je prends un air interrogateur et regarde Cassandra. « _ Quoi ? » qu’elle n’aille pas me dire que c’est un enterrement à deux p’tain. Pitié. Je sens mon coeur manquer des battements et c’est pas bon ça. « _ Adèle est toujours à l’hôpital. » « _ Quoi ?! Mais ils ne pouvaient pas l’attendre ?! C’est son mari merde. » fais-je en essayant de rester calme dans mes paroles, bien que je les ai débités assez rapidement dans un murmure. « _ Elle ne s’est pas réveillée et on ne sait pas quand elle va le faire. » Je reste dans le silence. Essayant de digérer cette autre nouvelle. « _ Et vous allez faire l’enterrement sans elle ? » « _ La famille de David n’a pas voulu l’attendre. » je lâche un juron « _ William. » Katie me ramène à l’ordre. Mais ça n’empêche pas le fait que je reste scandalisé. « _ J’ai bien peur qu’elle ne se réveillera jamais. » « _ Cassandra. Tu m’en diras plus après l’enterrement. J’crois que c’est l’heure. » Elle hocha la tête et alla rejoindre son mari pour entrer ensuite. Je reste là et finis par mettre la main dans la poche pour sortir le paquet de cigarette et le briquet qui va avec. « _ William ? » « _ Je te rejoins après, j’ai besoin de me décompresser là. » « _ Tu sais que la cigarette c’est… » « _ Oui j’sais. J’ai pas fumé depuis quatre jours 13 heures et… » Je regarde la montre «  _ Ah non 4 jours 14 heures et 02 minutes. Ça fait déjà beaucoup. » « _ Tu veux vraiment mourir à cause de ça ? » « _ On meurt tous bien de quelque chose… » fais-je en soupirant à mon tour, que ce soit un cancer de poumons, d’un accident de voiture peut-être même s’étouffer en mangeant une pomme - si si y a un fait divers qu’un homme est mort en s’étouffant avec une pomme: flippant. Katie soupire et me lance un regard désolé. Je finis par hausser les épaules et allume la cigarette pour fumer tranquillement. Katie entre elle aussi et j’observe les gens entrer petit à petit. Ils sont particulièrement nombreux. J’ai du mal à accepter ça: enterrer David sans qu’Adèle soit là et encore. Elle n’est même pas au courant. P’tain. Quand elle va apprendre ça, elle va être anéantie. Accident de voiture, enterrement de David sans qu’elle soit là en plus d’apprendre sa mort.

« _ Wow ! » Premier oreiller réceptionné. J’avoue ne pas l’avoir vue venir celle-là mais j’ai réussi à le réceptionner à la dernière seconde. Par contre le second je m’en prends plein dans la gueule parce que j’ai été occupé à réceptionner le premier. Je le laisse retomber par terre. Je ne réplique pas, la voyant pour la première vraiment mal. Je me sens mal par la suite. Ce n’est pas prêt d’arrêter. Ça continue, j’ai lancé la conversation et elle continue.  De simple mots qui en peuvent dire long pour elle, un moyen de parler Je ne l’aurais jamais rencontrée sans David, il m’a présenté à elle et il lui a présenté à moi. C’est comme ça qu’on s’est connu, nous présentions nos femmes et on avait commencé notre première sortie à nous quatre. Façon d’essayer de tourner la page, ce que je n’ai pas vraiment réussi mais ça passait le temps à l’époque. J’dis déjà à l’époque maintenant… Merde. J’en ai marre de devoir penser à des choses qui n’y sont plus. Je serre ma mâchoire, ramassant l’oreiller qui est tombé par terre, ce p’tain d’oreiller que j’ai réceptionné en pleine face. Que bah. Finalement je l’ai reposé par terre parce que j’ai pas de place et je ne vais pas les garder contre moi pendant tout ce temps. J’écoute les sanglots malgré moi. Je la sens prête à exploser. Elle qui n’a fait que réceptionner toutes les pires nouvelles qu’on puise avoir, une par une en si peu de temps. Elle vient juste d’être réveillée. Un Noël gâché, un Nouvel An à l’hôpital.
Elle me demande pourquoi est-ce qu’on lui a enlevé. Je fronce légèrement les sourcils, tiquant quand elle m’annonce qu’elle n’a jamais dis à David qu’elle était enceinte. Qu’il ne le saura jamais. Ils avaient prévus un voyage - que je me suis surpris à les envier. Un voyage qui n’aura jamais lieu. « _ Adèle. Dis pas ça. Tu es encore vivante et n’essaye pas de me demander ça. N’essaye surtout pas demander ceci à Cassandra. Ça ne semble pas être évident au départ… Mais se tuer c’est pas une bonne idée. » Elle aurait très bien pu mourir dans ce putain d’accident. Mais elle seule a survécu, elle aurai très bien pu mourir avec David. Mais on lui a tout retiré. À chaque fois qu’elle est sur le point d’être très heureuse, il y a toujours quelque chose qui est là: à tout dévaster. Comme une bourrasque de passage. « _ Hey. Touche pas à ça. » fais-je quand elle essaye de tirer. Mon visage se décompose assez rapidement quand elle réussit finalement à en arracher quelques uns. J’entends les bip d’alarme, par réflexe je me suis levé pour empêcher un des fils évacuer du sang à flot. Je laisse échapper dans un murmure « _ Quelle con tu fais ! » avant que les infirmières arrivent en courant et me fassent sortir de la chambre le temps d’arranger les choses. Le médecin est juste venu après et Cassandra n’est toujours pas de retour. Qu’est-ce qu’elle fout avec son putain d’appel ? Je suis resté là, à croiser les bras contre moi. À essayer de rester calme. P’tain, la réaction normal après avoir appris d’une manière brutale les décès et tout ce qu’elle a pu louper. Je récupère un mouchoir qui a été mis à disposition pour m’essuyer la main du sang d’Adèle avant de m’apercevoir que j’en ai sur la manche. « _ … Eh merde. » J’vois déjà Katie qui va flipper là quand elle me verra à mon arrivée… Enfin… Si elle est toujours là ou en train de faire quelque chose en dehors de la maison. Je ne sais pas combien de temps j’ai attendu, mais un peu longtemps. J’ai dû voir des allers-retour des infirmières. Toujours pas de Cassandra… Je trouve ça quand même étrange. Finalement le médecin vient de sortir et prend un air bien assez embêté. « _ Rien de grave. Mais elle est faible. Elle a besoin d’accumuler tout ces nouvelles elle a du mal à accepter. On l’a mise sous sédatifs » « _ Pour autant, on lui en a balancé plein dans la figure du premier coup… » fais-je en haussant les épaules. C’était trop quoi. Le médecin est d’accord avec moi mais c’est comme ça ou l’annoncer un peu plus tard ne ferait qu’aggraver la situation. «_ Vous pouvez entrer, si jamais cela va mal encore… » je hoche la tête devinant déjà la suite des mots du médecin. Je reste silencieux et sur place, il me demande si je sais où est la soeur, je secoue la tête n’ayant pas la putain d’idée d’où elle est. Je sors mon téléphone pour vérifier avant de remarquer que j’avais un message: elle était partie chercher Kevin, qu’elle ne mettrait pas longtemps. Elle a intérêt à se grouiller.
Finalement j’entre, me contentant de ne rien dire dès que possible. Jusqu’à ce je m’adosse contre le mur, pas plus loin que je l’ai été que tout à l’heure. Je pense que je resterai là jusqu’à l’arrivée de sa soeur et de Kevin. « _ Ta soeur est partie chercher Kevin, elle arrive au plus vite.» un temps d’arrêt. « _ Je te laisserais avec eux quand ils seront arrivés. Si jamais tu as réellement besoin de me confier quelque chose. De me parler comme l’autre fois, tu sais comment me contacter.»  et que je viendrais sûrement ici si elle le veut.