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| [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? | |
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| Sujet: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 0:21 | |
| « Personne ne me tue tant que je ne l'ai pas décidé. »
NOM : Son vrai nom de famille est Lolkov. PRÉNOMS : Sergei Leonidevich SURNOMS : Art Hemingway sur les papiers d'identité. AGE : 58 ans - DATE DE NAISSANCE : en 1956, le 20 juillet né à Pestovo | il est né le 03 mars 1956 à New York. NATIONALITÉ : Russe |Américaine. SEXUALITÉ : Hétérosexuel, pas besoin de le noter sur les papiers d'identité... SITUATION AMOUREUSE : Jamais marié EMPLOI/ETUDES : Ancien Premier Fidèle d'une mafia. NOM DU QUARTIER : Presidente Drive ANIMAUX DE COMPAGNIE : Pas d'animal de compagnie CHIFFRE PORTE BONHEUR : 17
Sergei Lolkov ? Un gamin qui ne parle pas beaucoup. Pas bavard. Quand j’le regarde j’sais qu’il est spécial. Il est encore innocent quand je l’ai connu. Il ne connaissait pas les dures règles du monde dans lequel il vit. Il aime sourire et rendre service…. Quand je lui paie bien sûr. Il aime être récompensé. C’est un garçon qui encaisse et qui a appris à se débrouiller tout seul. Il sait être reconnaissant à quelqu’un. Viktor Novikov. Il était mal à l’aise avec nous parce qu’il savait que ça nous demandait beaucoup de l’accueillir sous notre toit. Il apprend vite les choses, réfléchit. Il a la tête souvent dans la lune et ne fait pas attention. Il est rêveur, pensif. Très silencieux. Il a du mal à s’intégrer au début mais une fois qu’il a compris ce qu’il doit faire. Il se débrouille très bien. Quand il a grandi, il est devenu plus autonome. Bordélique, ah ça oui. Bordélique j’vous le confirme. Il est têtu, quand il pense avoir raison. Il faut avoir de la patience pour réussir à l’en dissuader. Les paroles pour le contrer ne lui suffit pas, il a besoin de comprendre par l’expérience. Ilya Novikov. Quand quelque chose le motive, il devient efficace. Bon travailleur, un exemple à prendre au sein de la famille Dmitriev. Le contraire ? Un flemmard, bon à rien. Il met les pieds sur la table et donne des ordres aux autres. Il n’aime pas se salir les mains pour un petit truc. Il aime faire travailler les gens pendant que lui il se repose. Sergei fait quand même la plus grosse part du boulot, pas étonnant qu’il soit flemmard à ses heures perdues pour des petits trucs. J’ai assisté à son changement de caractère quand il accumule l’expérience. Il devient plus dur, plus froid, plus méchant. J’sais qu’il est un peu paumé. Il fait des choses sans réfléchir parfois. Vladimir Novikov J’ai connu Sergei moins méchant, moins je m’en foutiste. Il a changé. Je l’ai connu plus bordélique, il ne l’est pas quand je l’ai retrouvé quelques années après. Il s’énerve beaucoup et se laisse aller. Son ton monte facilement quand je lui dis quelque chose qui le contrarie. Lui qui est si protecteur, j’le sens perdu. Il ne sait plus ou se donner la tête. Le sens des priorités, Sergei ne l’a pas. Il considère que sa haine, c’est plus important que la famille. Nastasha Poliakov. Un monstre. Quand il perd les pédales, ça tire dans tout les sens. J’comprend pourquoi il ne participe pas aux meurtres. Parce que ça s’passe pas comme prévu. Il ne montre pas de regrets, pas de remords quand il tue les enfants. J’arriverais pas à dormir. Il sait quoi faire, il est réactif. [ le reste répétitif] Il est proche de tout le monde, il connait tout le monde. Il continue de travailler, toujours opérationnel. Il nous a en priorité. Il est doué pour cacher ce qu’il ressent vraiment. Sergei sait cacher ses secrets. Un homme de la Famille Dmitriev. Il est difficile de gagner toute l’estime de père, facile de la perdre. Il juge beaucoup les gens par les apparences, il se croit capable de ça. Sans n’avoir jamais vu Aleksey, il se permet de le juger. Je l’ai connu gentil, calme, un peu froid, peu souriant. Toujours préoccupé mais attentionné. Quand je lui ai dis que j’ai été enceinte d’un homme que je n’arrive plus à le retrouver, son comportement vis à vis de moi a changé. Il est très en colère, il ne pardonne pas. Il se rend compte qu’il est allé un tantinet trop loin mais il ne pardonne pas quand même. Quand Luka est né, il a été souvent absent. Mais il essaye de nous montrer qu’il est là. Il n’aime pas être déçu. Je le sais: il est déçu. Vladlena Novikov J’suis bluffé. Je ne l’ai pas reconnu physiquement. Je ne le reconnais plus. C’est parce que cette haine, n’est plus en lui. Elle est partie et l’a rendu faible. Cette haine qui le rendait fort, n’existe plus. Il a la volonté de vouloir survivre. Il a voulu protéger les autres. Il se rend compte de ses erreurs, de ses actes du passé. Il regarde par derrière. Il voit ce qu’il a fait. Il ne se pardonne pas. Sergei a la sensation d’être devenu un monstre. Il essaye de cacher ses regrets - parce qu’il est hanté par les regrets. Par un sourire. Peta Novikov Nous avons tous un passé, un présent et un futur. Récit de Viktor Novikov. C’est dur d’être témoin. J’suis qu’un voisin. Un aimable voisin. Qui ne veut pas se mêler des affaires des autres. Mais je me retrouve mêlé d’une certaine manière, malgré moi. Parce que mon côté humain ne peut pas laisser passer. Aujourd’hui. C’était une journée qui a été assez difficile. Pas que pour moi. Un lundi matin. Il faisait froid. C’est une journée d’hiver. J’étais très couvert et j’venais d’allumer ma chaudière. J’oublie de me présenter. Je m’appelle Viktor Novikov, j’ai 64 ans. J’vis seul dans un appartement qui est dans un miteux état. Que voulez-vous les gens. La guerre venait de se terminer et nous vivons difficilement. 1968. Une année qui me dit beaucoup de choses. Autant par la naissance de ma petite fille, j’suis très content. Ma famille s’agrandit. Au début, nous étions que quatre. Maintenant nous sommes plus nombreux. J’ne sais plus le nombre maintenant. Avant nous savions et aux dernier recensement, nous étions 14. Nous sommes maintenant séparés, la moitié de ma famille vit de l’autre côté du continent. Nous avons aucune nouvelle, je reçois des courriers de temps en temps mais la plupart n’arrivaient pas. J’étais très entouré à l’époque, avant la seconde guerre mondiale. J’avais ma femme, mon frère et sa femme, les enfants, nos parents. Maintenant, il ne reste plus que moi et mon fils. Nous sommes restés et j’suis sûr que le reste de la famille s’est séparée dans tout les pays différents. Quand j’ai fondé ma famille. J’ai pensé qu’elle restera soudée. Quoiqu’il advienne. Nous serrons les coudes, pendant la seconde guerre mondiale. Mais maintenant, j’suis tout seul avec mon fils à devoir affronter le futur. Que va-t-il m’arriver ? J’sais pas. Mais j’sais que je ne vivrais pas très longtemps avec les événements qui arrivent. C’est dangereux. J’aurais dû suivre ma famille, mon fils ne serait pas resté ici. Mais j’suis trop vieux et je suis très attaché à la Russie. J’pouvais pas la quitter, pas avec tout les souvenirs que j’ai. J’suis nostalgique. J’ai vécu la Première Guerre Mondiale, la Seconde. La montée au pouvoir de Staline. La terreur. La pression. Notre liberté est limitée. Nous pouvions pas faire beaucoup de choses. Mais aujourd’hui, j’ai pu faire quelque chose. Aujourd’hui, c’était un autre jour. Aujourd’hui, j’ai sauvé un garçon de douze ans d’une mort certaine. Il m’a supplié de le sauver derrière ma porte d’entrée. Je le connaissais parce qu’il me livrait les courses. La première fois que nous étions rencontrés… Les bruits de pas lourds dans les escaliers, c’étaient les miennes. J’avais deux sacs à mes mains, lourds ils étaient. J’soufflais, je n’en pouvais plus. Je lutte. Je ne dois pas tomber. Je ne dois pas mettre mon genou à terre. J’suis un Novikov. J’ai vécu beaucoup de choses, d’horribles choses et j’ai survécu. Ce n’étaient pas des petits sacs qui me battraient. Qui auraient raison de ma vieillesse. Soudain. Une main allégea le poids de mon bras gauche. Vivement je retourne la tête et fronce les sourcils pour insulter le gamin: _Pousse-toi de là. Je ne te laisserais pas voler ! J’suis expérimenté. J’connaissais les petits voleurs. J’connaissais les méthodes. Mais le petit gamin souriait. Il était petit, les joues mal essuyées, un bleu ou du charbon. J’ne sais pas. Et il restait là. Il voulait m’aider et n’avait pas l’intention de me voler. Je ne le croyais pas. Il insista. J’acceptai et le menaçai si j’voyais ce qu’il m’a volé, je le retrouverais et lui couperais la main. J’voulais lui faire peur mais il souriait toujours. Il monta les trois étages avec moi et déposa le sac devant la porte. Il n’avait pas peur de moi. Il dépoussiéra son pantalon. Ce garçon était le fils de Leonid Lolkov. Il s’appelait Sergei. J’connaissais cette famille. Le père pas aimable, louche et il trempait dans des affaires qui finiraient mal. Il avait son frère qui vit avec la famille, ils travaillent ensemble. La mère était très bruyante et grossière. La fille était comme la mère et avait une spécialité: lire. Je ne la voyais jamais sans un bouquin et elle se faisait toujours gronder par son père. Il n’aimait pas la voir lire et être plus intelligente que lui. Il aimait toujours être supérieur et avoir la main sur la famille. Contrôler l’avenir des gens, il pensait avoir ce pouvoir. S’il l’avait. Il aurait pris la place de Staline. Lui, il a le pouvoir de contrôler notre liberté. Mais je ne m’entend pas particulièrement bien avec cette famille. Nous avions pas les mêmes points de vue. Le petit Lolkov m’avait intrigué depuis la première fois que je l’ai rencontré. Il était différent des autres et très silencieux. Il ne faisait pas de bruits et n’était pas une grande gueule. Il a douze ans. J’le sais parce qu’il était né ici. J’ai assisté à beaucoup de choses. Il a dû apprendre à se débrouiller tout seul petit. Il était débrouillard, il n’avait pas le choix avec ce père. J’ai décidé de l’embaucher parce qu’il était efficace et il aimait faire ça. Il faisait les courses à ma place et déposait devant ma porte les achats. Il frappait et s’en allait. Je récupère et le remercie avec de l’argent qu’il se constitue en argent de poche. Sacré gaillard. J’ne sais pas comment vous le raconter. J’suis moi-même sous le choc. J’disais que c’était un Lundi matin, froid. Une journée d’hiver. J’venais d’allumer la chaudière quand j’entendis des bruits. Je plaçai mes mains devant la chaudière et soupirai. Le feu était là pour me réchauffer et je ne mourrais pas d’hypothermie. Une saloperie ce truc et beaucoup de mes amis en sont morts. Je me retrouve seul dans cet appartement, avec un garçon Sergei et mon fils comme connaissances et seules personnes qui venaient régulièrement me voir. Aujourd’hui j’ai entendu beaucoup de bruits de chez la famille de Sergei. Il n’était pas là, il était parti faire les courses. J’ai entendu des pas, des gens qui montaient. Ils étaient nombreux. J’ai essayé de regardé par l’entrebâillement de la porte. J’ai vite refermé quand j’ai vu que ces hommes étaient armés. Ce n’était pas bon et mon pressentiment me disait de rester chez moi et de faire le voisin absent. Je m’installai sur le fauteuil et essayai de lire le journal. Mais je n’arrivais pas parce que j’entendis des hurlements, des coups de feux. Je reconnaissais les armes à feux, des bruits. Ça durait des minutes et personne n’osait sortir. Je reconnais le cri de la fille au livre, de la mère. Le père qui se défendait avec une arme peut-être. Silence. Ils devaient faire une inspection et je regardai l’heure. J’entend quelqu’un monter. Je reconnais les pas de Sergei. Il doit sûrement découvrir ce qui se passait chez lui. Fuis Sergei pensai-je vivement. Il ne méritait pas de mourir, il n’avait rien à voir avec cette famille. Ce garçon qui me rendait service en me faisant les courses. Il ne mérite pas une telle fin. J’entend les pas vers ma porte, le froissement des sacs en papier de courses. Il sonnait à ma porte. L’imbécile ! Le petit con ! L’idiot ! Que faisait-il ? Il voulait ma mort aussi ? Ils allaient le reconnaitre ! Fuis Sergei. Fuis ! Fuis autant que tu peux. À toute allure, fuis. Dès que tu as cette occasion, tu ne pourras plus fuir après. Fuis pauvre imbécile ! Toutes mes pensées voulaient qu’il fuie. Qu’il ne reste pas devant ma porte à sonner. Il continue toujours à sonner. Je l’entend réprimer ses pleurs et supplier dans un murmure de le laisser ouvrir. Je le laissai sonner. J’suis sur mon fauteuil, j’hésite à me lever. Non. Fuis Sergei, ne me mêle pas à ça. Je t’en supplie. Je veux finir de vivre dignement. Fuis. Mon visage se crispe, je secoue la tête. Je ne veux plus entendre cette sonnerie. Je ne veux plus l’entendre réprimer ses pleurs, ses supplications. Si je n’agis pas maintenant, je vais m’en vouloir pour toute la vie. Je ne suis pas comme ça. Jeune j’ai sauvé des vie. Je ne comprend pas ce qui m’empêche de le faire. Suis-je devenu lâche en même temps que vieux ? Il sonne encore. Je ne supporte plus, je ne me contrôle plus. Je me lève et vais à la porte. Je lui ouvre doucement et le laisse entrer avec les sacs de course. Je jette un regard derrière lui et je vois un homme qui est posté devant la porte. Il me regarde. La porte qui était ouverte… Une main qui y dégageait. Mon dieu… Je referme la porte après avoir jeté un regard à cet homme qui se trouve devant la porte. Je regarde Sergei qui tomba sur la chaise. La pression qui se relâche, il étouffe ses sanglots. Je me retrouve impuissant à cette scène. Elle me dépasse. Ça me dépasse. Je ne reconnais plus. Pas besoin de vivre la Seconde Guerre Mondiale, la Première pour savoir comment réagir: j’ne savais pas comment réagir. Ce n’était pas une Guerre Mondiale. C’était une Guerre Silencieuse. Qui se passe à l’intérieur du pays. Où les autorités ne peuvent pas agir. Ils n’ont pas remarqué qu’il manquait un enfant dans cette famille Lolkov massacrée. Ils n’ont pas remarqué. Ils devaient être envoyé par quelqu’un tuer. Sergei se retrouve chez moi. Muré dans son silence depuis qu’il est entré. On a attendu qu’ils soient partis pour qu’il sorte de mon appartement. Je l’ai appelé de revenir mais il ne m’a pas écouté. Il voulait entrer chez lui pour la dernière fois. Je l’ai suivi et nous sommes entré chez lui. Le carnage. J’ai eu un haut de coeur en voyant les corps étendus par terre. Les murs qui étaient fades, beiges, étaient recouvertes de sang. Des éclaboussures. Les affaires étaient débalayés. Ils auraient cherché quelque chose. Lolkov aurait volé quelque chose qui appartenait à la mafia. J’voyais que la mafia, elle seule était capable de ça. Et je voyais Sergeï, en train de marcher, évitant soigneusement de marcher sur celui qui avait été son père, sa mère, son oncle, sa soeur… Comme s'il dansait, il se tourne sur lui-même. Pourquoi cette famille était massacrée ? Je reste devant l’entrée et je n’ose pas me balader dans cet appartement. Je murmure à Sergei de revenir immédiatement. Mais il s’abaissa et croisa les bras sur ses genoux. Il regarde les corps et je voyais ses larmes à ses yeux. Seul. Sa famille ne me plait pas. Elle ne m’a pas plu parce que j’ai toujours su que son père et son oncle trempaient dans des affaires louches. Ils étaient mêlé à la mafia locale, un trafic qui s’est mal passé. _ Il y a une semaine, père et mon oncle sont venus avec de l’argent. Nous sommes allés au restaurant pour fêter. Ils avaient gagnés à la sueur de leur front ils disaient. Je ne les ai jamais cru. » M’expliquait-il. Il pleurait, et il était calme, sa voix était calme. Il se relève et me regarde, il essuie les larmes du revers de sa main. Tout à l’heure, il se retenait de pleurer et gardait son calme dès que possible quand il sonnait à la porte. Un garçon aurait fui et serait mort. Il a réfléchi ? J’ne sais pas. J’ne pense pas. Il a eu de la chance. Ce n’aurait pas été humain si j’ne lui ouvrais pas et ne lui sauvait pas la vie. Il ne pouvait pas courir parce qu’un homme était posté devant sa porte. Je me retrouve avec Sergei. Sans famille. Je lui ai demandé s’il avait ses grand parents: morts. Cousins: son oncle qui est mort était le seul. Il n’avait pas de famille. Il n’avait rien et se retrouvait tout seul. Il est bien risqué de le laisser ici et de le prendre sous ma responsabilité. J’suis trop vieux, j’ai déjà donné ma démission pour élever les enfants. Je ne peux pas non plus me résoudre à le laisser dans l’orphelinat. Je ne l’ai pas vu marcher pour aller dans sa chambre récupérer quelque chose. Sa famille n’était pas tendre avec lui depuis tout le début mais ça restait sa famille. Quelque chose qui lui est cher. J’comprend pourquoi. J’ai une grande famille et je me suis séparée d’elle. Ça m’a fait mal. On lui a arraché brutalement, pour un trafic d’argent. C’était la faute des deux hommes mais la famille entière était massacrée. Nous sommes rentrés dans mon appartement. J’lui ai dis de ce que j’vais en faire de lui. J’suis la seule personne qu’il pouvait faire confiance, qu’il connaissait et qu’il se sentait à l’aise. Mais j’pouvais voir dans son regard sa crainte. Sa peur. Son foyer et sa famille lui ont été arrachés. La police ne s’est pas mêlée davantage. J’me suis chargé de leur mentir que j’connaissais un membre de famille de Sergei et que j’me chargerais de l’amener. De l’éloigner de cette ville. Cette maudite ville. Il ne doit pas y vivre. Il doit s’éloigner. Il doit changer. Il doit se protéger. Quand un membre d’une mafia a un nom de famille dans la liste, elle restera pour toujours. En tant que Lolkov, Sergei n’était pas en sécurité. Il n’était pas en sécurité à Saransk. J’devais l’amener à Tuzha. Mon fils y vit là-bas. C’est une région bien encore plus froide que Saransk. Sergei n’a montré aucune opposition, il m’a aidé dans mes mensonges aux policiers qui ont cédés. Ils disent que Sergei a été victime d’un trafic. Ce n’était pas prudent de dire qu’il était vivant. C’est pour ça que nous avions fait vite avant qu’un des mafieux nous retrouve. Nous sommes vite parti voir mon fils Ilya. Il m’attend. Il n’est pas au courant que je viendrais avec le garçon. Sergei. Avec son petit sac, qui contenait ses affaires, il tenait fermement dans sa main une montre. Son regard montrait de la détermination. Je baisse mon regard, me tenant assis à côté de lui sur un banc. À attendre le train. Un train qui passe. Et lui. Il était en train de se remémorer la conversation des policiers. Des questions. Il se souvient d’un nom. Le nom de l’homme qui a ordonné l’exécution de la famille Lolkov. Roman Barychnikov. Cet homme pour Sergei, il allait le payer. Je connais ce regard. Un regard qui inspire de la vengeance. J’espère pour lui qu’il oubliera vite. Il ne pourra rien faire contre un mafieux, avec les mains très sales. Je ne l’ai pas sauvé pour qu’il se dirige vers la mort. J’ai tenté de le persuader de ceci. Mais rien à faire. Un enfant de douze ans c’est connu: ce sont des têtus. Il me sort par les trous du nez ce gosse. Quand quelque chose ne leur plait pas, ils ont la franchise de nous le dire et de rester sur leur position. J’ai tenté de le faire oublier de ce Baryton Roman le mafieux de ma ville mais il n’oublie pas. Comment peut-il oublier l’homme qui avait massacré sa famille pour un vol d’argent. Il serait d’accord pour les hommes mais les filles. Il ne comprend pas. Il est dépassé. C’est ça le monde Sergei. On ne peut pas tout comprendre. Il faut accepter les moments où on n’a pas de réponses. C’est difficile à douze ans mais tu y arriveras. J’espère fort pour toi. Pauvre enfant. À douze ans, il est devenu un adulte. Trop vite. Dans le train nous étions dans un compartiment qui nous était privé. Sergei m’a aidé à monter, à porter mes affaires. Il m’est très reconnaissant. Je lui ai sauvé la vie. J’espère qu’il ne gâchera pas sa vie à vouloir retrouver l’assassin de sa famille. Après tout, son père et son oncle sont responsables et n’ont pas eu les couilles de s’enfuir à temps. Ils avaient eu une semaine pour s’enfuir et ils sont restés, fêter dans un restaurant. Pauvres fous. Je regarde Sergei, il regarde la montre qui appartenait à son père. Il la tenait entre ses deux petites mains. Muré dans son silence. Je lui parle, il me répond vaguement. Au milieu du voyage, il me dit: _ Ma soeur, je ne l’aimais pas. Je lui ai dis que je ne l’ai jamais aimée. Qu’elle ferait mieux de mourir. Ma mère, elle a toujours une préférence à elle et elle ne m’écoute jamais. C’est toujours moi le fautif et c’est toujours elle qui a raison. Je la haïssais parce qu’elle me complimentait jamais. Mon oncle n’a jamais été là pour moi, il n’est pas bavard et est resté stoïque. Il lit le journal, mange et discute avec mon père quand il est là. Mon père me tirait l’oreille et je suis toujours responsable des bêtises. Il voulait que je sois lui. Je ne l’ai plus pris pour père modèle depuis que j’ai eu l’âge de me rendre compte que mon père est un lâche. » Il me regarda, les yeux brillants. Mon visage prit un air grave, je suis surpris. Surpris qu’il soit capable de me dire ça. À moi. _ Ça fait de moi un monstre ? D’avoir voulu leur mort quelque part…? _ Non Sergei. Non… Rien ne sert de te rejeter la faute. Tu n’as pas le pouvoir de désirer les choses et qu’elle s’exauce. Je met ma main sur sa casquette qui était sur sa tête et le frottait. _ Nous allons arriver. Attrape moi les bagages que tu as placé en haut. _ Oui. » il se leva et attrapa les valises. Pas d’hésitation dans son geste. Je souris. Je me suis trompé. Il est encore jeune… J’espère qu’il restera sur le bon chemin. Nous sortons du compartiment et attendons devant la porte que nous soyons face au quai de la gare. La première remarque de Sergei est sur la température: il fait plus froid que dans la ville où il était. Je pris une de mes valises pour le décharger et nous marchâmes dans la neige. Blanche. Pure. Qui ne possède pas de trace de sang, pas une trace de couleur rouge. Il ne verra plus de sang, il n’entendra plus parler de Roman Barychnikov. Derrière l'écran se cache une tueuse : Coucou tout le monde, je débarque sur H.B alors que personne ne me connaît alors autant faire les choses bien non ?! Tout d'abord il faut savoir que dans le monde des forums mon pseudo est Lilidoothima, tandis que mon prénom est Lulu Lili MatMat. Je suis âgée de 16 ans et je vis actuellement du côté de Toronto. Ce que je fais dans la vie ? ça ne vous regarde pas :p Passons aux choses sérieuses, j'ai connu ce forum sur je suis un double compte de William Clarkson, ma première impression en le voyant a été J'fais un dc. J'ai perdu le pari. Je te vois venir à des km Jamie.... Côté rp je vous préviens que mes fréquences de connexion seront de Je viens je viens plus. Mais je reste fidèle au forum et que mon niveau rp est de regardez les rp que j'ai fais sous William. Concernant mon personnage j'ai choisi Gary Oldman comme célébrité, pas mal non ? Si vous avez bien lu ma fiche vous savez d'avance que je choisi U' Can't buy Hapiness comme groupe ! Au fait j'allais oublier le code du règlement je le connais et il a été validé par Naya. A bientôt sur le forum
Dernière édition par Sergei L. Lolkov le Mer 13 Aoû 2014 - 0:30, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 0:21 | |
| Récit de Ilya Novikov. C’est quoi ce gosse ? C’est Sergei. Sa famille a été massacré. Pourquoi ? Le père et l’oncle ont volé quelque chose qui appartient à la mafia. Elle les a trouvés, les a massacrés. Le jeune garçon à côté de moi, c’est le survivant. Survivant ? Mais tu vas faire quoi de lui ? Tu vas pas l’adopter père… Non c’est vrai. Je suis trop vieux et c’est trop dangereux pour lui de rester à Saransk. C’est dangereux aussi qu’il porte le nom Lolkov. Il doit changer d’identité.
Ah ah. J’suis sur le cul. Littéralement, sincèrement, franchement. Je n’ai pas vu venir. Cette première claque quand mon père m’annonce que je DOIS garder Sergei et le considérer comme mon fils. Une bouche de plus à nourrir. Il pense sérieusement que j’ai de l’argent pour nourrir les quatre bouches, maintenant cinq ? Non. Je refuse et je ne veux pas garder un gosse. Les gens nous regarderont de travers. Les gens ? Ma femme s’en fiche mais pas moi. Ça va bousiller mes affaires dans le garage et j’veux pas de ça. Mais mon père insiste et compte sur moi. Moi j’refuse et j’lui fais comprendre que j’veux pas de son Sergei. J’suis sur le cul quand même. D’attendre mon père à la gare et le retrouver accompagné d’un gamin. Ce gosse n’a pas cessé de me regarder. Qu’il aille à l’orphelinat s’il n’a pas de famille ! J’ne veux pas de lui. Mais il m’a fait changer d’avis. Parce qu’il sait se débrouiller du haut de ses douze ans. Il veut m’aider à tenir mon garage, il veut rendre service le temps qu’il reste sous mon toit avec ma famille. Sans que je le paye, c’est déjà pas mal ça. Mais j’ne veux pas d’ennuis. J’ne veux pas que les gens de la mafia débarquent chez moi et qu’ils me tuent. J’lui ai fais clairement comprendre ça et il m’a répondu: c’est seulement pour ça que vous ne voulez pas me garder ? Faut croire. Parce que j’ai aussi deux gosses à nourrir et une femme. Moi y comprit. Ça ne le dérange pas si des fois, il n’a pas une plus grande portion de la nourriture. Ça ne le dérange pas de vivre durement même si pour lui il voit que les conditions de vie sont meilleures qu’à Saransk. Il dit qu’il fait plus froid ici. Normal petit. C’est la Russie. La seconde claque quand mon père content que j’ai finalement accepté de garder Sergei, parce qu’il s’en doutait que ce petit allait me plaire, c’est quand il me dit que dorénavant, Sergei Lolkov devient Sergei Novikov. Le petit gosse et moi avions recraché l’eau dans une parfaite synchronisation à l’entente de cette annonce. On ne change pas de nom si facilement et t’veux qu’il porte notre nom de famille ?! Tu dois le considérer comme ton fils. Il est important qu’il porte notre nom de famille, pour que tu aie droit sur lui et que tu aie la responsabilité. Mais père, tu deviens maboul. J’ne vais pas le garder et autoriser qu’il porte notre nom de famille. Et là t’as Sergei qui intervient en disant qu’il ne pouvait pas le laisser faire. Qu’il prendra un autre nom de famille. Pas Novikov. Il nous est tellement reconnaissant qu’il ne peut pas accepter de porter ce nom. Il n’a pas les mêmes arguments que moi mais nous sommes d’accord sur un point. Nous pouvions pas lui laisser renommer par notre nom de famille. Ma femme intervient et partage le point de vue de mon père. J’aurais cru à une conspiration mais ils insistèrent et finalement j’ai cédé. C’était très difficile pour Sergei de devoir changer de nom de famille, il ne pouvait pas accepter ceci. Il voulait m’aider et attendre la majorité pour pouvoir partir s’envoler dans ses propres horizons. Mais est-ce qu’il partira à sa majorité ? J’ne pense pas qu’il en aurait l’envie. Avec six ans de vie commune, il va vouloir rester garder en contact avec nous. Il n’aura pas envie de nous oublier, d’oublier ce que les Novikov ont fait pour lui sauver la vie. Mais pour l’instant nous en sommes pas là. Quand ce fut temps pour mon père de partir à Saransk. Sergei semblait être attristé de voir le vieux monsieur partir. De voir le train s’éloigner. À douze ans il savait être reconnaissant. C’est bien. Il sait à quel point nous avions été généreux avec lui et j’espère qu’il saura nous remercier convenablement. J’ai pas demandé à mon père pourquoi il l’avait sauvé. Mais j’pense pas que lui demander, c’est utile. J’sais pourquoi. Ce gosse. Il ressemble à mon frère. Décédé en cours d’une guerre. PREMIÈRE ANNÉE: 1969. J’viens de remarquer un truc. J’connais pas l’anniversaire de Sergei. C’est quand ? J’ai demandé à mes fils, ils n’ont pas la réponse et ils iraient le demander. Je retourne travailler, je répare la voiture depuis trois jours. Le moteur était foutu et tout est à refaire. Quand j’suis arrivé dans le garage, j’vois Sergei se laver les mains. Il me voit, se dirige vers moi et me dit qu’il a réussi à assembler les deux parties du moteur. J’devrais vérifier et ça ne le dérangeait pas. J’suis allé vérifier et les deux parties étaient bien assemblées. Je renforçais les boulons des deux parties assemblées. Bon travail Sergei. Il n’est peut-être pas un bon élève à l’école. Avec ses troubles d’attention qui me préoccupent: il a la tête toujours dans la lune, il ne suivait pas les cours et avait un peu du mal à comprendre le tout. J’sais pas. Mais c’était de famille ou c’est à cause de l’événement du 23 février 1968. Mon fils essaye de l’aider au mieux pour les devoirs. Il est intelligent, il sait réfléchir. Mais il ne sait pas comment utiliser son intelligence. Sergei n’a pas l’habitude de se faire aider du tout. Chez lui, tout le monde se débrouillait chacun de son côté. Mais il est important de savoir faire les choses bien. Ce n’est pas étonnant que sa famille n’a pas survécu ai-je dis à ma femme un soir. Sans savoir que Sergei écoutait à la porte. Si le père n’a pas été bon à l’école, ne sait pas calculer, ne saisit pas l’importance du danger. C’est normal qu’il soit mort. Je n’ai pas remarqué la présence de Sergei ce soir là. J’ai compris quand je le vois revenir avec la meilleure note dans les nombres. Son point fort c’était les chiffres. DEUXIÈME ANNÉE: Aujourd’hui, on a offert à Sergei un livre. C’était son anniversaire et nous l’avions pas loupé cette fois-ci. L’année dernière, quand j’ai appris que c’était un vingt juillet son anniversaire. Je me suis insulté et lui ai souhaité son anniversaire en retard, je lui ai demandé pourquoi il ne me l’avait pas dit. Parce que pour lui, les anniversaires ça ne représente rien. Ce n’est pas important. Il tient ça de sa famille. Il se rend compte de la différence et se sent mal. Il s’est senti mal le jour de son anniversaire quand nous l’avions célébré au même titre de nos anniversaires. De considérer Sergei comme un membre de notre famille. Mais j’ai eu tort. Sa famille c’est Lolkov, à tout prix. Il ne peut pas se détacher si facilement de sa famille. Bien qu’elle a beaucoup à reprocher, le jeune homme y tient. Il a toujours le seul objet, la montre de son père. Quand il a ouvert le bouquin, il me dit de ne pas comprendre un mot. C’est normal Sergei. C’est en anglais. Une langue que tu dois apprendre. C’est important de connaitre l’Anglais, ça te permettra de communiquer avec les gens qui ne sont pas Russes. Mes fils sont passés par là. Ils parlent anglais avec perfection. À l’école il n’est pas doué dans les langues, il faisait des fautes d’orthographe. On lui a demandé un jour ce qu’il allait faire plus tard, quand il sera grand. Continuera-t-il ses études ? Non m’a-t-il répondu un autre jour. Incapable de réponse tout de suite à la question, il m’a répondu quelques jours plus tard. Il ne se sent pas capable de torturer son cerveau à comprendre des choses bien assez compliquées. Il se débrouillera pour apprendre en solo. Courageux le petit. Mais à mon avis il n’arrivera pas seul. Il remarque que les lettres sont très différentes du Russe, il ne comprend pas pourquoi les langues sont différentes. _ Parce que le Russe, c’est une langue unique. C’est la seule langue qui s’écrit différemment des autres. Le japonais, le chinois, le coréen, ça ne compte pas. » parce que les japonais pouvaient lire le chinois, les coréen le japonais, les chinois le coréen. Parce que les écritures se ressemblaient et se lisaient pareil. Mais ils ne comprennent pas les mots écrits. TROISIÈME ANNÉE:_Dorénavant Sergei, je ne te parle qu’en anglais. J’espère pour toi que tu as lu les livres. _ C’est normal que je ne comprend pas un mot de ce que vous dites ? » me répond-t-il en Russe alors que je lui parlais en anglais. Je souris et continue à lui parler en anglais. La tête déconfite du jeune garçon qui commence à paniquer parce qu’il ne comprenait pas, j’aimais le regarder avec cet air. Il détestait de ne pas comprendre. Ça l’effrayait et ne pas avoir le contrôle de la situation, il avait du mal. Il se demande ce que je suis en train de lui dire. Il est important de savoir parler anglais pour un Russe. Très peu de gens savent en parler et un jour. Il pourra s’envoler dans un autre continent. Si le jour où il va le faire, il n’y aura pas ce Mur. Le mur qui me sépare de ma famille qui vit de l’autre côté du continent. Ils ne sauront pas parler le Russe, ils connaitront l’Anglais. C’est dans cet espoir que j’fais apprendre à mes enfants, y comprit Sergei à parler anglais. Je ne considère pas Sergei comme mon fils de sang mais je fais comme si c’était mon fils. Les gens m’ont regardé de travers quand je lui ai dis que c’était le fils de mon frère qui vient de décéder d’un accident. Ils ne sont pas allés chercher plus loin. C’est bien comme ça. Pas de chieur de première classe. Tout va bien. Tout se passe bien. Je lui parle en anglais et mes fils lui parlent en anglais. Ma femme aussi. Pauvre Sergei. Il avait du mal au tout début et avait employé un gros mot par inadvertance. Tout le monde dans notre famille est passée par là. Quand mon père est venu nous rendre visite pour deux semaines. Sergei est venu vers lui et lui a demandé: _ Monsieur Novikov ! J’espère pour vous que vous ne savez pas parler anglais ? Pitié parlez Russe. » on a tous ris dans notre famille et mon père lui a répondu… En anglais: _ J’vois que tu débutes l’apprentissage de la langue. » C’est important de savoir parler anglais et Sergei doit avoir compris. Il a du mal à s’habituer au début mais il s’en sort bien quand il s’agit de comprendre. Nous avions ris quand il déforme les mots avec mes deux autres fils. Il y a deux ans, je n’ai pas pensé que je viendrais à considérer Sergei comme notre membre de famille. Même s’il pense honnêtement que nous sommes sa seconde famille qui venions de lui sauver la vie, qu’il n’oublie pas sa famille d’origine. J’ai eu une discussion avec mon père en privé qui commence à être inquiet à propos de Roman Barychnikov. Il commence à prendre en pouvoir dans la mafia et a fondé son propre groupe. Il me demande si Sergei a oublié dans la joie de vivre dans notre famille. J’ne saurais pas répondre… Les enfants et les traumatismes. Ça n’oublie pas facilement. Tout le monde se souvient comment les parents sont morts. Moi j’me souviens de comment ma mère était morte… Sergei se souvient et se souviendra de Roman Barychnikov. Mon père ne voulait pas qu’il gâche sa vie, qu’il a reconstruite avec notre aide à vouloir se venger. Il faut tourner la page mais les enfants. Ils ne savent pas tourner la page. QUATRIÈME ANNÉE: Période un peu sombre pour ma famille. Mon fils ainé est parti dans le mauvais côté et s’est fait embaucher par un groupe de gens peu fréquentables. Je ne le reconnais plus et je commence à m’inquiéter. J’ne comprend pas pourquoi. Je n’ai rien vu venir. J’ne veux pas de ça. J’ne veux pas qu’il se salisse les mains. Je lutte contre. Mais rien à faire, le mauvais côté lui est plongé jusqu’aux tréfonds de sa tête. Mon autre fils a du bon sens et est parti à Moscou. Il est parti étudier du droit. J’suis fier de lui et j’espère qu’il réussira. Il sait très bien parler anglais. J’vis avec ma femme et maintenant Sergei qui commence à prendre de l’autonomie à ses quinze ans. Il se fait des amis et des fois ne revient pas les soirs restant chez eux. J’le comprend j’faisais ça aussi et je ne râle pas. Ce n’est pas mon vrai fils aussi. Quand il est rentré, il a appris la nouvelle qui l’a presque dévasté mais qu’on devait tous s’attendre. Mon père, Viktor Novikov est décédé. Il est tombé dans les escaliers et son cou a rompu. Il ne bougeait plus. Les voisins l’ont découvert, avec les sacs de courses. Étendus par terre. Sergei n’a pas pu venir à Saransk, question de sécurité. Nous sommes allés pour l’enterrement. Quand nous étions rentrés, j’ai discuté avec Sergei et je lui ai fais promettre de ne pas chavirer dans le mauvais chemin. Qu’il peut se venger pour sa famille mais il ne doit absolument pas oublier les gens qui l’entourent et qui ont été là pour lui. Sans nous, sans mon père. Sergei ne serait pas vivant aujourd’hui. CINQUIÈME ANNÉE: J’viens de rencontrer Nastasha. Une meilleure amie de Sergei. Ils s’entendent très bien. Une charmante fille d’ouvriers. Je l’apprécie beaucoup. Sergei ne sombre pas dans le mauvais côté et vit sa vie tranquille. Il espère pouvoir continuer ses études, il s’en sort bien à l’école et je lui ai dis que c’est dommage qu’il n’essaye pas de poursuivre ses études. Alors il va essayer. J’suis fier de lui, alors que ce n’est pas mon fils. Il vit heureux. Mon fils ainé vient de temps en temps à la maison et discute souvent avec Sergei. J’vois ça d’un mauvais oeil et je ne veux pas qu’il l’influence d’aller dans le mauvais côté. C’est une année calme. Sergei qui m’aide presque à plein temps pendant les vacances pour mon garage. Des fois je n’arrive plus à tenir correctement mon outil de travail… Quand je bois mon café et que j’observe la fenêtre de mon jardin. J’vois Sergei allongé dans le jardin par terre. Sur de la neige. Il a toujours fait ça depuis qu’il est arrivé. Un soir quand il ressent le besoin, avant que la nuit tombe rapidement, il s’allonge sur de la neige. Ça fait des années maintenant, je m’en rend compte maintenant. Sergei, était là depuis cinq ans. Il va bientôt partir. Je le vois étendu, allongé dans de la neige. Il aime faire ça, il aime le froid de la Russie. Il aime le froid de cette ville. Il aime la couleur blanche. Il aime l’environnement. Il aime la famille que nous étions. Il a toujours rêvé d’une famille comme nous, m’a-t-il confié. Étrangement, j’aime la compagnie de Sergei, il a toujours été là pour m’aider. Au départ, quand je l’ai vu s’allonger pour la première fois dans de la neige, j’ai réagi vite. Je ne voulais pas qu’il souffre d’hypothermie. Mais il se protégeait du froid assez prudemment. Il connaissait les risques et ne voulait pas tomber malade. Sacré gars. SIXIÈME ANNÉE:Une année qui m’a beaucoup déçu. Un matin j’viens d’ouvrir la porte à Nastasha, la meilleure amie de Sergei. Elle cherche Sergei depuis hier et je lui ai dis qu’il est parti à Moscou dans la nuit pour se préparer à ses études d’avocat. Elle voulait à tout prix le voir. C’était très important et très urgent. Elle me semble être dans une situation désespérée. J’ai appelé mon fils qui étudie les droits à Moscou sous la présence de Nastasha. J’apprend qu’il n’est pas arrivé à Moscou. L’inquiétude monte en nous. Quelques jours sans nouvelles de Sergei. Que faisait-il ? Nastasha m’apprend qu’elle est enceinte de lui et ne sait absolument pas quoi faire. Cette nouvelle m’a mis sur le cul. Quand même pas ? Il n’est pas parti la queue entre les jambes pour ne pas assumer ses responsabilités ? Il n’est toujours pas de retour à Moscou, pas chez nous. Mon fils ainé arrive, chez nous les mains dans les poches. J’lui ai demandé les nouvelles de Sergei et étrangement c’est lui qui les a. J’ai éclaté le verre en mille morceaux, laissant transparaitre ma colère. Une grande colère envers mon fils et Sergei. Pourquoi Vladimir a influencé Sergei en disant que la mafia où il était était un ennemi à Roman Barychnikov ?! POURQUOI ?! Pourquoi il a décidé de lui détruire le bel avenir qui était réservé à Sergei. Qui avait finalement oublié le traumatisme ?! Comme excuse, Vladimir me lança: _ Il ne peut pas être un homme s’il ne se venge pas de sa famille assassinée par les mains de Roman. Ouvre un peu les yeux, Sergei ne pense qu’à ça. Il a toujours pensé à ça. » Je l’ai jeté de ma maison. En colère. Je lui ai dis de passer le message à Sergei de ne plus jamais revenir ici. Que j’suis très déçu, très en colère. Tout mes espoirs placés en lui, en plus ceux de mon père. Il venait de les détruire. Qu’il aille crever. Ouais qu’il aille crever. Nastasha est revenue à la maison et m’a demandé de ses nouvelles. Je lui ai expliqué la situation. Que Sergei n’était pas exactement notre membre de la famille, qu’il était le survivant d’un massacre d’une famille. Je ne lui ai pas dis exactement son vrai nom de famille. Je lui ai expliqué qu’il a grandi, dans mon espoir et celui de mon père qu’il ne chavira dans le mauvais côté. Mais Vladimir, mon fils ainé a tout gâché et l’a amené à intégrer dans la famille Dmitriev. Ennemie de la famille Barychnikov. L’assassin de son père, son oncle, sa mère, sa soeur. Qu’elle ne le reverra plus jamais, que Sergei court vers la mort assurée. Qu’elle ne doit pas chercher à le revoir. Elle aussi, elle était déçue, murée dans une immense peine. Elle a été touchée par ceci et ne connaissait pas la véritable histoire de Sergei. Elle avait connu un Sergei qui n’avait jamais existé et qui n’existera jamais. J’suis vraiment sur le cul. C’est comme ça qu’il nous est reconnaissant, c’est jusque là que va sa reconnaissance ? Pour nous, qui lui avions sauvé la vie ? Pour elle ? Qui lui avait fait connaître le bonheur ? À mon avis, Sergei est paumé. Récit de Vladimir Novikov.Mon père fait chier. Il n’est jamais content de moi et n’est jamais d’accord avec ce que j’veux faire et ce que j’fais. Il me gronde tout le temps. Je le déçois. Tout le déçoit. Y en a marre. Il ne voit pas le bon côté des choses. Il est toujours content pour Peta, mon petit frère prodige. Il travaille tout le temps, assis sur un bureau et révise. Je n’aime pas faire ça. J’trouve ça chiant de rester assis à apprendre des trucs qui ne servent à rien. J’veux faire quelque chose avec mes mains. J’veux agir, j’veux entrer dans l’histoire. J’veux pas qu’on me connaisse comme homme qui apprend des choses trop compliquées et qui a réussit à changer l’Histoire. J’veux que mes gestes entrent dans l’histoire, pas mes réflexions. C’est nul en plus les réflexions. Regardez mon petit frère, il devient ennuyeux. Non mais c’pas pour moi. C’pour ça que j’ai quitté le foyer familial en allant chercher des petits boulots à faire avec les mains. J’veux me servir de mes mains. J’suis entré dans une pub, avec les strip teaseuse et j’ai postulé pour un boulot de barman. Mais ils avaient pas besoin de moi pour ça. J’leur ai demandé s’ils avaient un autre boulot j’étais preneur. Ils se sont regardés et m’ont demandé d’essayer de tabasser un mec. Je l’ai fais. Ils m’ont demandé de faire virer le mec qui faisait chier dans cette pub. Je l’ai fais. J’ai fais tout ce qu’ils m’ont demandés. Ils m’ont embauchés et j’gagne du pognon. C’est cool ça. Mon père n’est pas content et fait tout pour que j’arrête de fréquenter ces gens. Je hausse les épaules. Rien à foutre. C’est ma vie, j’fais ce que j’veux. Qu’il me laisse vivre. S’il est pas content de me voir, qu’il me dise en face que j’ne dois plus jamais revenir. Mais au moins, j’ai son attention et il veut pas que j’fasse ceci, que j’fasse ça. C’est pas juste du tout. Il est jamais content. Jamais j’vous dis. Je viens à la maison juste pour voir ma mère, parce que elle. Elle ne me fait jamais de reproches, elle est là, avec sa douce voix. Son sourire réconfortant. Ses diners toujours aussi bons. Elle me regarde avec un oeil inquiet quand j’me dispute avec mon père. Elle n’a pas son mot à dire et elle n’intervient pas. Elle reste pour la maison et tout ce qu’elle voulait. C’est que j’dois pas mourir avant elle. J’lui ai fais cette promesse quand j’étais petit avec Peta. J’m’en souviendrais. C’était après l’arrivée de Sergei, quand il avait perdu sa famille, ses parents sont partis et il n’a pas pu dire au revoir. Y aura toujours ça, la mort prend par la surprise. Sans qu’on s’y attende, on n’a jamais le temps de dire au revoir. C’est douloureux, parce que quand on le sait on regrette de ne pas avoir dit au revoir pour toujours à ce moment-là. Même si on ne savait rien, même si on n’avait rien vu venir. C’est dur. Dur… J’dis ça alors que j’ai jamais vécu ça aux yeux de tout le monde. J’ai perdu un ami, décédé dans un accident avec son cheval et son père. J’ai beaucoup pleuré. C’était la dernière fois que j’ai pleuré, depuis j’ai arrêté. Les hommes. Ça ne pleure pas. Peta, je ne le vois jamais en dehors des fêtes en famille. Quand on s’voit, on s’parle pas beaucoup. On se dit des petits trucs, il m’ennuie avec ses amis coincés. Il devient coincé et pas intéressant. Il m’endort, il est chiant. Heureusement qu’il y a Sergei. Lui il a du mal à s’accrocher avec Peta mais il commence à s’intéresser de lui. Il lui pose des questions à propos des études, comment c’est là-bas. À quoi ressemblait Moscou. Ils ont parlés de faire colocation ensemble quand Sergei le rejoindra. Ha ha ha. Mort de rire. J’pouvais m’endormir sur mon assiette mais ça ne plairait pas à mère que je m’endorme sur son plat qu’elle s’est donné du mal à préparer. Alors j’fais l’effort de tenir jusqu’au bout avant de partir dans le jardin fumer une clope. J’ai pas le droit de fumer dans la maison à cause de la santé fragile de mon père. J’vous dis: il est chiant jusqu’à la moelle. J’peux pas faire ceci, j’peux pas faire ça. Mais lâche moi un peu… Il est le maître dans cette maison, j’ai pas le choix de me plier à ses exigences. Donc souvent j’sors dans le jardin. Sous la neige et j’me met à fumer. Déjà c’est dur de survivre sans une cigarette dans la journée, j’veux pas penser pour les autres qui se retrouvent sans cigarette. _ C’est une drogue les cigarettes… Passe m’en une. » Je me retourne pris sur le fait en train de fumer. C’était Sergei qui venait de mettre son écharpe et qui se mit à côté de moi. Il tendit sa main, avec les deux doigts en l’air. Il attend sa cigarette. Je souris et sors une autre cigarette et la lui passe. _Tu fumes depuis quand ? La dernière fois que je t’ai vu tu fumais pas. _J’fume depuis quatre mois Vladim’. Pas mal. Je lui passe le briquet. _T’as commencé presque au même âge que moi. Nous sourions comme des cons. Silence. J’ai jamais parlé avec Sergei. ‘Fin pas longtemps. Il n’est pas très bavard mais il en dit beaucoup de choses. En le regardant j’comprend ce qu’il a vécu. _Depuis quand tu apprends à parler Allemand. Me demande Sergei. Ah le petit fouineur, il est allé fouiller dans ma chambre. _J’ai trouvé le livre d’allemand dans ta chambre par hasard. J’croyais que je lisais de l’anglais. Okay. C’est presque ça. Je lui ai donné l’autorisation d’entrer dans mon territoire si c’est pour chercher des livres à lire. Y a pas mal de bouquins que j’ai pas lu. Dont celui de l’Allemand. _Non, j’apprend pas l’Allemand. C’est un livre qu’un de mes amis m’a passé. _Tu as un ami Allemand ? Ouais, il s’appelle Friedich. Il travaille avec moi. Sergei fronce les sourcils et son air devient plus grave. Il finit sa cigarette après moi et la jeta par une pichenette dans le sol neigé. _Tu travailles dans quoi exactement. Je n’ai pas compris ton travail et Ilya refuse de me le dire. Il ne l’appelait pas père comme j’le faisais. Je me suis toujours demandé pourquoi. Mais Sergei l’appelle par son prénom parce qu’il n’était pas son vrai fils, il trouve irrespectueux m’a-t-il expliqué quelques semaines plus tard. Je m’égare un peu. J’aimerais éviter ce sujet pour que Sergei le dise à mon père. _Dis pas à père. Il va me trucider après. _Promis. J’suis pas bavard et j’suis silencieux comme une tombe. silence. On sourit et j’lui propose une seconde cigarette, il la prend. Je l’invite à se balader dans la ville. Nous sortîmes de la maison par le jardin et marchions dans la neige. Prenant garde à ne pas glisser. _J’travaille à Nijni-Novgorod. En homme de main pour un groupe, la famille Dmitriev. Mon travail est de m’occuper des gens qui gênent … _Au lieu de tourner autour du pot, t’travailles pour la famille qui est trempée dans le trafic d’argent et que sais-je. Il hausse les épaules, les yeux au ciel. Il observe la neige. Je le tire presque vers moi, il allait se prendre le poteau. Mais il avait l’air de savoir qu’il y avait un poteau. J’suis sur le cul. Il a deviné ou il est au courant ? Ou il savait que j’allais dévier le sujet ? Il me parla du tatouage que j’avais sur le poignet, montrant mon appartenance à la mafia. Que je le cache avec ma petite montre pour éviter de le montrer à tout le monde. Sergei me lâche un conseil: achète toi une plus grand montre. Rien ne lui échappe. Il voit tout et c’est le premier à l’avoir remarqué. Je retiens son conseil et nous fumâmes encore. Je lui ai demandé comment il savait à propos des tatouages. Son père et son oncle avaient les mêmes, sur l’épaule. Tous les deux. J’avais oublié qu’il avait eu des proches qui étaient dans une famille Russe et qu’il s’y connaissait un peu. Alors j’lui ai parlé de la famille Dmitriev, j’ai parlé avec lui. Nous avions parlé tous les deux, on a bu dans un bar du coin. On a fumé. C’était la première fois qu’on se parlait autant. Je le trouve plus intéressé avec moi qu’il l’était avec Peta. La mafia l’intéressait et j’comprenais pourquoi. Alors j’lui ai proposé de venir me rejoindre. À Nijni-Novgorod, apprendre à se battre, à tuer. Parce qu’il ne pouvait pas tuer Roman sans s’être entrainé. J’sais à son regard, il veut s’venger. J’vais l’aider dans sa tâche, j’vais lui faciliter les choses. J’lui ai posé des questions sur sa famille. Il haïssait sa soeur, son père, sa mère, son oncle. Mais ça restait sa famille. J’lui ai dis qu’il fallait pas qu’il oublie sa deuxième famille, qu’elle ne finisse pas comme la première. Mais il voulait pas voler à la mafia. Il voulait rien y faire. Il voulait se venger. La famille Dmitriev est en de mauvaises termes avec la famille Barychnikov. Les dirigeants prévoient de les éliminer. Sergei veut en être de la partie. Alors je l’ai emmené à Nijni-Novgorod alors qu’il devait être parti à Moscou pour commencer ses études de droit. Il est content d’éviter les droits et de découvrir les armes. La famille l’a tout de suite adopté, sous mon influence. Ils me font confiance et comprennent les raisons de Sergei. Mais il est encore jeune et a beaucoup de choses à apprendre. Quand il est motivé et qu’il voit un intérêt. Il apprend à une vitesse fulgurante Sergei. Il connaissait les armes du bout des doigts, savait compter les balles, savait les avantages et les inconvénients. Par contre, viser. Tirer sur une personne. C’est autre chose. Il n’a pas l’esprit prêt pour ça, il n’arrive pas à assumer la personne qui pouvait mourir, qui avait la vie à la portée de main. Il vise bien, il tire bien. Mais ce n’est pas pareil. C’est sur un mannequin… Arrivera-t-il à tirer sur une vraie personne ? J’en sais fichtrement rien. J’sais un truc. Mon père est très en colère et me tient pour responsable d’avoir influencé Sergei. Non. Il y est allé de son propre maitre, de sa propre volonté. Juste que la haine est plus grande que le bonheur. Depuis tout petit, il a toujours la montre de son père. L’homme qu’il détestait mais qu’il y tenait. C’est paradoxal, Sergei l’a toujours connu et on lui a brutalement arraché. Il est mort. Il ne reviendra pas. Il s’est rendu compte quand il était jeune. Très jeune et ça ne veut pas partir. Ça le hante et il pense que ça se terminera quand il aura vengé sa famille. Il veut tuer Roman. Il veut exterminer la famille de Roman. Il veut lui montrer comment ça fait mal. Comment il s’est retrouvé dans cette situation. Presque traqué, presque sur le point de mourir si mon grand père n’a pas été là. Si il n’avait pas ouvert la porte. Si il ne lui a pas fait changer de nom de famille. Par prudence, Sergei a dit à la famille Dmitriev son vrai nom: Nikitin. Bien sûr. C’est pas son vrai nom. Je n’ai rien dis. Je le comprend. S’il veut quitter la mafia après s’être vengé de Roman, il ne pourra pas le faire inopinément. Il ne pourra plus quitter la mafia. On la quitte que quand on est un traitre ou que quand on est mort. Mon père est très en colère. Il ne veut plus me voir. Je n’ai plus le droit de revenir dans sa maison. Sergei non plus. Mais nous nous attendions à cette réaction. Moi j’dis que c’est mieux, d’être rejeté par la famille où nous avions grandis. Pour mieux assurer la sécurité. Sergei n’était pas d’accord avec moi. La famille nous renie, on peut la renier mais on y tient. Si on est rejeté et qu’on n’a plus le contact. Ça devient difficile de savoir s’ils sont menacés ou pas. Il n’a pas faux mais moi je m’en fous. Sergei rétorque que je ne comprend pas. Mais oui. Sergei a vécu une histoire qui est presque identique. On s’est énervé un peu. Je lui ai pas dis pour Nastasha. C’pas à moi de le faire même si mon père m’a demandé de le faire. Un jour, quand Sergei a terminé son entrainement et qu’il a passé le rite d’appartenance à la famille Dmitriev. Nous étions chargés à faire une mission de nettoyage pour nous tester. Jusqu’où nous pouvions aller. On devait s’occuper d’un homme qui nous a toujours pas remboursé la drogue qu’il avait acheté. Il avait des dettes énormes et ça faisait chier à tout le monde. Alors on s’est occupé de lui. Assez facilement, sans aucuns scrupules. Nous étions devenus des membres, un peu jeunes mais expérimentés. Nous savions quelles sont nos fonctions. Sergei se relevait assez doué dans ce qui est des nombres. Depuis tout petit, il savait se débrouiller avec les nombres. Il savait distinguer les armes qui valent de la camelote, il savait estimer les valeurs. Il est très pratique pour certains qui savaient pas compter. La suite ? J’peux pas vous la raconter. Parce que actuellement. J’suis mort. Vous voyez un marchand d’arme qui nous a roulé et nous a volé une somme considérable. Sergei n’était pas là. Il était parti à Moscou avec le boss pour un trafic à réguler. Nous on s’est fait avoir dans les estimations des armes. Ces putains de machines à tuer ne marchaient pas ! Elles devenaient inutilisables à la seconde utilisation. Notre boss allait nous tuer à son retour quand il va découvrir. Tête baissé on a foncé pour rattraper le marchand d’arme. L’arnaqueur. Quand on la trouvé, on s’est retrouvé devant les gens qui venaient d’une autre mafia. Pas n’importe laquelle. La bande à Roman. Le marchand d’arme était de mèche avec eux et nous ont tirés dessus. Y avait eu une fusillade dans un coin marchand. Y avait eu les victimes innocentes, moi j’tirais dans tout les sens. J’avais tué trois ou quatre hommes. La plupart avaient fuis parce que nous étions assez nombreux. J’ai remarqué trop tard que j’pouvais plus tirer, parce que j’avais plus de munitions, à court de munition. La police est intervenue trop tard. J’me suis fais tirer dessus, par derrière. J’étais mort sur le coup. La douleur, je l’avais pas sentie arriver. Elle était vive, stridente. Ouais, y avait eu un son quand j’ai ressenti la douleur. Le carnage. Il y avait du sang de partout. Du sang qui s’éclaboussait pour se jeter sur les murs, sur les sols quand la balle transperçait la peau et venait se nicher dans un organe ou s’arrêtait à l’os ou faisait juste son passage. Moi j’venais de me faire tirer dans le dos. Pas loin du coeur. J’ai pas beaucoup souffert. Les morts ça souffre pas. Les vivants par contre ouais. J’vois bien Sergei arriver de Moscou avec le boss. Apprendre la nouvelle. Entrer dans un accès de colère. Du peu que je le connais, il serait capable de détruire à lui seul un bar. J’exagère dans mes propos. Ah ah. J’espère qu’il fera pas la même erreur que moi. Hein Sergei… J’espère que t’arriveras à te venger. Que t’trouveras un but après ta vengeance. Parce que souvent on s’pose la question: que fais-je après m’être vengé ? Moi j’avais pas une putain de vengeance à accomplir. J’suis juste en colère, j’voulais être le centre du monde et j’ai réussi. J’suis entré dans l’Histoire, dans la une des journaux locaux et c’est resté dans les archives de la ville. Sergei se mettra terriblement en colère quand il apprendra que Nastasha est enceinte, que j’lui ai pas dis. Pour ne pas le détourner de la vengeance. Maintenant je m’en fous. J’suis mort. Mais c’est dur pour lui. Dur pour ma mère, parce qu’en fin de compte j’ai pas tenu notre promesse: j’ne devais pas mourir avant elle. Dur pour Sergei parce que j’étais son seul point de repère, maintenant il se retrouvait tout seul encore dans la famille Dmitriev. La dernière fois qu’on s’est vu, on s’est pas dis au revoir. On n’avait pas vu la mort venir à grand pas. Le petit con, il m’avait dis de faire attention aux gens qui pouvaient nous rouler. J’avais fais gaffe… Apparemment non. J’espère que Sergei sera pas paumé à la fin, quand il aura accompli sa vengeance. Récit de Nastasha Poliakov . Quand j’ai appris que Sergei est parti pour Moscou. Mon monde s’est vite effondré. J’voulais qu’il revienne. J’voulais qu’il soit là. J’avais vraiment besoin de lui. Je ne sais pas quoi faire. J’suis trop jeune pour être enceinte mais me voilà enceinte. Il me faut Sergei. Il a toujours une solution à tout. Je n’ai pas eu le choix de l’annoncer à son père. Il a été médusé de cette nouvelle. Ce bon monsieur avait eu besoin d’une chaise. Sans nouvelles de Sergei, son frère l’attendait toujours. Pas de nouvelles. Il n’était pas encore arrivé. Je ne me sentais pas très bien. Je n’étais pas en forme pour aller travailler. J’ai été clouée au lit pendant des jours et j’voulais que Sergei revienne. Nous nous sommes rencontrés quand nous étions voisins de classe, on se plaisait mais presque tout nous différenciait. On n’était jamais d’accord mais on se plaisait. On est devenu des meilleurs amis, on s’comprenait et on se lançait des messages codés. Personne ne nous comprenait et on était des dingues aux yeux de tous. C’était très rigolo. On s’est encore plus rapproché, nos corps se sont mêlés, nous avions partagés le même lit. On se désirait l’un et l’autre. Nous pouvions pas nous en passer. Sergei ne voulait pas qu’il m’arrive des choses, alors il veillait sur moi. Il me réparait les choses, il savait bricoler. Il était mon rayon de soleil. Un rayon de soleil qui s’est transformé en vent froid. Quand j’suis revenue voir Ilya, il était dévasté. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Il fumait cigarette par cigarette. Je connaissais assez suffisamment cet homme pour savoir qu’il ne fumait jamais dans sa maison et dehors. Il n’avait jamais fumé jusqu’ici. Parce que sa santé ne lui permettait pas. J’étais là, à lui dire d’arrêter de fumer, d’emporter ses paquets de cigarettes avec moi, lui confisquer le briquet. Pourquoi l’a-t-on abandonné ? Il y avait sa femme. Mais… Ses enfants où sont-ils ? Il ne veut plus revoir Vladimir, je comprends. Sergei. Je ne comprends pas. C’est alors qu’il m’expliqua. Qui était vraiment Sergei, j’ai cru à une blague. Mais il était très sérieux pour prétendre à une blague. Je me suis rendue compte que je ne savais rien du tout de lui. Il m’a menti. Pourquoi ? Pour me protéger. Il protège tout le monde Sergei. La suite était pire: il est dans une Famille. J’ai encore une fois de plus cru à une blague. J’suis en colère après Vladimir. Vladimir qui avait influencé Sergei, à marcher sur le mauvais côté. J’voulais aller voir Sergei. J’voulais le convaincre, le dissuader de faire ceci. D’aller élever ensemble notre enfant, il reste encore de l’espoir. J’en ai parlé à Ilya. Mais il ne voulait plus récupérer Sergei qui n’était même pas son fils. Il a trouvé un prétexte de ne plus le récupérer. Il n’admettait pas d’erreur chez lui. Pas une seule. Il en a trouvé une. Il ne voyait plus cet intérêt que maintenant il était parti, emmuré dans sa haine. Il est impossible de l’en faire sortir. Il est condamné. Je ne voulais pas l’abandonner, je l’aime. Je ne devrais le faire revenir sur le droit chemin. J’suis capable de faire ça. S’il te plait Ilya. Laisse-moi aller le voir. Mais son excuse, me fit abandonner toute chose. J’étais enceinte, je ne devais pas aller là-bas. Me retrouver au milieu des mafieux, qui me regardent. De me faire rejeter par Sergei. Me retrouver dans un bar plein de prostitués pour le retrouver. Me faire voler, me faire tuer. Il ne voulait pas que je coure ce risque et il ne voulait pas avoir mes parents à son dos. Non. Non… Je ne pouvais pas l’abandonner. Je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas demander à Vladimir, ni à Peta. Ni à sa femme qui ne pouvait pas le dire non plus. L’autorité de son mari avait pris le dessus.
_ Je dois aller voir Sergei. Fis-je quelques années plus tard. Avec une petite fille qui tenait de sa petite main la mienne, à ma droite. Elle se cacha derrière moi quand elle voyait pour la première fois depuis longtemps son grand-père. Il était assis sur son fauteuil, presque incapable de marcher. Il lisait son journal, avec ses lunettes sur le nez. Je n’avais pas perdu de ma détermination. J’voulais toujours aller le voir. Il était peut-être trop tard mais j’voulais lui dire des choses. Des choses importantes. Comment cela se faisait-il qu’il n’est jamais revenu nous voir. Me dire bonjour. M’expliquer. Comment ?! Je suis en colère. Je vais le choquer, quand il verra pour la première fois Vladlena ! Sa fille ! Elle n’a pas cessé de me poser des questions, où est son père. Je ne pouvais pas la laisser grandir sans son père ! Là j’suis venue voir Ilya pour lui demander où est Sergei. J’ai insisté et j’ai finis par obtenir le nom de la ville. Nijni-Novgorod. Le lendemain j’suis allée dans le train pour arriver dans cette ville. J’ne sais pas où vivait Sergei mais je trouverais dans l’annuaire de la cabine téléphonique. Je me dirige avec ma fille dans la cabine téléphone et je me suis mise à chercher le nom de Sergei. Je la trouve, l’adresse qui va avec. J’sors de la cabine téléphonique et à l’aide d’une carte, j’ai retrouvé le lieu où il vivait. Il vit dans un quartier plutôt modeste. Il s’en est bien sorti et pas surprenant pour un mafieux. Ça gagne de l’argent volé ! Il avait les mains sales. Si je le retrouve en compagnie d’une autre femme, je vais m’énerver. Je ne supporte pas qu’on tourne la page trop vite, comme ça sans rien me dire. En plus, il n’est jamais mais jamais venu me voir. Je me suis fais tant roulée que ça ? Oui je suis très en colère pour beaucoup de choses. Quand j’suis arrivée devant la porte de sa maison. J’appuie sur la sonnerie. Pas de réaction. J’attend deux minutes. Vladlena me dit qu’elle a froid, je remet correctement son manteau et lui donne mon écharpe. Je sonne encore. Toujours pas de réaction. Vladlena me dit qu’elle s’étouffait avec l’écharpe. Je remet correctement l’écharpe. Je sonne encore. Vladlena me dit qu’elle s’ennuie et qu’elle voulait jouer. Je soupire et je comprend que Sergei n’est pas chez lui. On va l’attendre. Je m’assieds sur une des marches de l’escalier qui mène à la porte d’entrée. Dix minutes sont passées, j’vois une silhouette qui ne m’est pas inconnue. Je me relève, ma fille m’imite. J’reste devant la porte. Sergei tenait un sac plastique dans sa main. Un sac de pharmacie. Je fronce mes sourcils. J’étais intriguée, pas inquiète. Que ça soit clair. Il ne m’a pas encore vu. Son regard était rivé sur le sol et il le releva quand il a sorti les clefs de la maison de sa poche. Il me voit, nos regards se croisèrent.
Silence. Il me reconnait. J’suis soulagée, il ne m’a pas oubliée. Il se rappelle de moi, je suis méconnaissable avec les années mais il m’a reconnu. C’est Sergei ça. Il soupire et ferme les yeux quelques secondes avant de monter les escaliers et me dépasser. Il me demande si je voulais un café avant de m’inviter à entrer. Je l’agace. Je le sais. J’sais que je l’agace, que j’suis arrivée pas au bon moment. Avec ma fille j’entre et je ferme la porte derrière moi. J’accède à l’entrée qui est bien ordonné. J’ai connu Sergei bordélique. J’suis surprise de retrouver ses affaires bien rangés. Il me demande de ne pas parler trop fort, il a une gueule de bois. Il avait eu du mal avec la lumière du jour. Tient donc ? Il a bu avec ses amis…? En tout cas, c’est courageux d’avoir réussi à sortir s’acheter des comprimés à la pharmacie. Il est dans la cuisine et prépara le café pour lui et moi. Il me demanda ce qu’elle aimait boire, ma fille. Je fronce les sourcils et je lui dis: _ C’est notre fille Sergei. » Il fait tomber la tasse par terre qu’il tentait de rattraper dans l’armoire. Vladlena fait un commentaire sur la pauvre tasse qui vient de mourir. Ça me fait sourire. Sans savoir elle allège un peu la tension quelques secondes. Et qu’elle avait trop chaud maintenant. Je lui retire l’écharpe pendant que Sergei ramasse les débris de la tasse pour la mettre dans la poubelle. Je sors les affaires ludiques pour ma fille, lui dis qu’elle pouvait aller jouer dans le salon si ça ne dérangeait pas mon meilleur ami d’autrefois. Ça ne le dérangeait pas ajoute-t-il. Il m’invite à m’asseoir sur la chaise de la table de la cuisine. Il me sert le café et je vois sa main écorchée. Je lui demande ce qui s’est passé. Il m’a répondu qu’il avait frappé le mur il y avait quelques jours avant. _Frappé un mur ? _ Oui, je voulais frapper quelqu’un mais j’étais trop bourré pour viser correctement apparemment… Il ne s’en souvenait pas vraiment et ne voulait pas parler de ça. Ça ne lui arrive pas souvent me rassure-t-il et il détestait les effets secondaires après avoir abusé un tantinet l’alcool. Il déteste d’en consommer. Tout comme la drogue et les cigarettes. Il essaye de modérer. Combien de fois avait-il été bourré ? Il s’installa en face de moi et mit ses deux mains sur la tasse de café. Il réprime son bâillement en serrant les dents et secoue la tête. Il soupire. Il était fatigué, une nuit mouvementée c’était pour lui. Il n’avait presque pas dormi. Je soupire et lui parle en premier. _ Sergei. Pas une seule fois tu n’es retourné nous voir, Ilya… Je me suis inquiétée et je n’ai pas bien pris ton silence. _ Silence ? Par rapport à notre fille, je n’étais pas du tout au courant que j’avais une fille, que tu étais enceinte. J’croyais que tu t’étais mariée avec quelqu’un, que tu es de passage ici et que tu avais du temps pour me voir. Que tu vis une belle vie plus heureuse que tu aurais vécu avec moi… J’ne peux pas revenir là-bas Nastasha parce que Ilya ne veut plus me voir. Tu dois le savoir je pense… Il boit son café. Je secoue la tête. _ Arrête, je l’ai dis à Ilya qui l’a dit à Vladimir. Tu es au courant et ne joues pas la comédie je t’en prie… Pas avec moi. Il dit de ne pas être au courant, il maintient ce qu’il dit. Je maintiens qu’il joue la comédie. _ On ne va pas se prendre la tête. Il y a un enfant à côté et elle ne va pas supporter la violence des paroles. me dit-il montrant le mur à côté de lui de son pouce. Derrière le mur, il y avait un salon où se trouvait notre fille. Il avait raison. Il me raconte ce qui s’est passé pour lui de son côté. Apparemment. Il a été engagé par la famille Dmitriev parce qu’il a vu une occasion de se venger de Roman Bary je n’ai pas réussi à retenir son nom de famille. L’homme qui a tué toute sa famille. Il voulait les venger, je lui ai dis que ça ne sert à rien la vengeance. Elle détruit tout ce qu’il y a de bon dans la personne. Il y a encore du bon en lui je le sais. Vladimir ne lui a jamais dit, il avait sûrement peur que ça le fasse changer d’avis. Il me demande pourquoi je l’ai retrouvé maintenant. Pourquoi maintenant ? Je baisse mon regard. Le silence n’était pas complet parce que nous entendions Vladlena jouer dans le salon. Sergei m’a raconté ce qui lui est arrivé pour sa famille et pourquoi il voulait se venger. Je ne le comprend pas. Je suis incapable de le comprendre et j’ai peur pour lui. Il me raconte ce qu’il fait exactement dans la famille. Il vérifie si les armes ne sont pas des “plastocs“ et conseille le Parrain. Il est presque pas loin de devenir le Premier Fidèle. Je secoue la tête. Je finis mon café. Mon coeur s’oppresse. Je me sens mal. Mon visage devient grave. Je retiens presque mes larmes. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas faire ça. Ça me fait mal de faire ça. Il avait une maison mais il n’avait pas une femme. Où est sa femme ? Je lui ai demandé s’il avait une femme dans sa vie. Il me dit non. Avoir une famille c’est trop dangereux dans ce qu’il fait. Il ne veut pas avoir de victimes innocentes sur son dos. Il ne veut pas. _ Il va bien falloir Sergei. Mais je ferais mon possible pour que tu n’aie pas la charge de Vladlena trop tôt. Quitte d’ici Sergei. Quitte d’ici. Quitte la famille. Allons ailleurs. _ Je ne peux pas Nastasha. Quand je quitte la famille, c’est en mourant ou en devenant un traitre. C’est trop risqué. Je ne peux pas inopinément quitter. Mon espoir s’écroule. Je dépose ma tasse de café. Il me demande pourquoi j’ai dis que je ferais mon possible qu’il n’ait pas la charge de Vladlena trop tôt. _ J e suis mourante. Le coeur de Sergei doit avoir manqué un battement. Je vois son trouble un instant avant qu’il se reprenne. Il ferme les yeux. _ Je suis en colère contre toi Sergei. Parce que tu es parti. Tu n’es jamais revenu. Je t’ai attendu. Longtemps. J’ai attendu qu’on me diagnostique ma maladie pour que je le dise à Ilya qu'il est urgent que j’aille te parler. Il m’a dit la ville où tu vivais. Sergei soupire. Il secoue la tête et me demande combien de temps il me restait. Pas beaucoup de temps. Il ne pouvait pas avoir la charge de sa fille. Il vit dans un environnement pas sain pour elle. J’suis bien consciente. Il me demande si j’ai quelqu’un d’autre qui pourrait avoir Vladlena. Personne. Il est la seule personne Sergei, la toute dernière personne à qui je donnerais notre fille en charge. C’était… Difficile. Sergei ne pouvait pas avoir une fille chez lui. Il ne pouvait pas. Le ton monte. On discute. Il refuse. Il ne veut pas courir le risque. Il deviendrait vulnérable. Vladlena deviendra la cible numéro une si quelqu’un voulait atteindre Sergei. Il la regarde jouer dans la cuisine - elle s’est déplacée. Sourire et jouer. Il ne la connait pas. Il ne sait pas ce qu’elle aime comme plat. Il ne sait rien d’elle. Il a appris aujourd’hui qu’il avait une fille. Quelque part son voeu s’est réalisé. Il a tenté d’avoir une famille. Mais c’était impossible s’il ne voulait pas souffrir des innocents sur son dos. Il ne pouvait pas. J’essaye de le convaincre de quitter. Mais il me dit que j’étais obstinée comme fille, que je n’ai pas changé. Il me dit également que je ne voulais rien comprendre et avoir des choses qui m’arrangent. Oui. J’espère que quand je serais morte, Vladlena lui fera changer d’avis. Lui fera revenir à la raison. Qu’il pourra fuir avant qu’il ne soit trop tard. J’espère qu’il veillera sur elle. Qu’il fera attention à elle. Qu’il l’élèvera comme il le faut. Je décide de vivre chez lui. Il refuse. Je m’énerve. Il s’énerve. On discute sur un sujet douloureux. Le ton monte. Je me lève. Je le quitte avec ma famille. Dans le train. Je me rend compte que j’ai oublié mon écharpe. Vladlena qui me dit qu’elle avait froid, j’voulais lui passer mon écharpe. Mais je l’ai oublié. Chez Sergei. J’ne voulais pas revenir. J’ne voulais pas le revoir. J’ne voulais plus le le revoir. Ma discussion avec lui m’a ouvert les yeux. Il m’a montré que Sergei que j’ai connu n’était plus. Il n’a jamais été là. J’ai été une idiote quand j’étais jeune. Je suis très en colère. En colère après Vladimir qui ne lui a rien dit, après Sergei qui refuse d’assumer ses responsabilités de père pour la sécurité de tout le monde, après Ilya qui m’a dit où vivait Sergei trop tard. Alors qu’il vivait dans une ville pas loin de la notre. J’suis très en colère. Après moi qui y ai cru. Après mon organisme qui contracte une maladie. J’suis malade. J’suis mourante et j’ne vais pas vivre longtemps. Sergei a bien intérêt à se préparer. À l’accueillir. Qu’il veuille ou non, il n’a pas le choix et j’suis sûre qu’il en est conscient. Je ne veux pas me servir de Vladlena comme objet de vengeance. Mais ça lui fera ouvrir les yeux à Sergei du monde où il se trouve, du monde qu’il a quitté pour se trouver dans un autre monde qui ne lui correspond pas du tout. Quand je l’ai revu pour la première fois, toute ma colère étrangement s’est envolée. Je lui ai tout de suite pardonné tout les maux qu’il m’avait fait subir. Mais en parlant avec lui. Je me suis rendue compte qu’il est devenu une mauvaise personne. Il est dans le milieu de la drogue, des armes, du blanchissement d’argent. Il accumule la richesse, il ne peut pas vivre sans. Je ne le reconnais plus. Je lui ai pardonné trop vite. De toute façon, je ne lui ai pas dis que je lui ai pardonné pour ensuite ne plus lui pardonner. Moi. Je ne lui pardonnerais jamais. Jamais pour ce qu’il est devenu. Pour le Sergei qu’il vient de tuer. Pour avoir laissé la haine l’envahir en lui. Monter le ton et oublier vite les années que nous avions partagés ensemble. Presque partagés ensemble. Ça fait mal. De devoir laisser Vladlena. J’sais que j’vais mourir pas rassurée du tout et obligée de m’en remettre à Sergei. Tout mes espoirs placés sur lui…
Dernière édition par Sergei L. Lolkov le Mar 12 Aoû 2014 - 23:03, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 0:21 | |
| Récit d’un homme membre de la famille Dmitriev. J’en tremble encore. J’viens de boire cul sec un verre rempli d’alcool. J’sais plus ce que j’ai commandé. Une journée qui change la donne de tout le monde. Ce matin on était tous là, les armes à la main. On était venus à Saransk. En voiture. Sergei était devant la voiture. Il avait son arme à feu. Ses mains qui se serraient. Son visage qui restait grave. Il nous regardait du coin de l’oeil et nous demande si on était tous prêt. On était tous prêt à le suivre. Alors nous sortons de la voiture. On entre dans la luxueuse maison avec nos armes. On devait faire selon les plans. Sergei s’est donné beaucoup de mal pour retrouver où vivait la famille de Roman. Il a finalement trouvé et elle vivait dans une magnifique maison. Plus grande que celle de Sergei. J’suis sur le cul. Ça va être facile de trouver les deux filles, la maman et le garçon… Nous entrâmes après que l’un de nos hommes ait réussi à désactiver l’alarme de sécurité et les vidéos. Nous avions tous chacun une tâche précise et on se devait se le respecter. On n’avait pas le droit à l’erreur. Moi j’devais rester avec Sergei. Nous trouvâmes des agents de sécurité, les hommes s’en occupent. On passe notre chemin. On entre dans la maison et on voit une fille blonde. Très grande. Elle prend un air terrifié et se met à courir. Je n’ai pas vu une once d’hésitation chez Sergei qui chargea son arme et tira sur la fille. Le sang qui s’y échappa du dos de la jeune blonde éclaboussa le mur. _ Une. Il continue de marcher dans la grande maison et je le suis. Je commence à trembler. C’est la première fois pour moi, d’assister à un assassinat d’une famille d’un membre d’une autre famille.
Le carnage commençait. Mon dieu… Le garçon arrive en descendant les escaliers. Bien sapé. Il tire à la tête. On ne se fait pas éclabousser par le plein de sang. Ça coulait sur les escaliers. Sergei voit la fille tout en haut, elle court pour se cacher dans les couloirs. Il se met à courir dans les escaliers, évitant de marcher sur le garçon mort et sur le sang qui coulait à flot. Je le suis mais je le perd presque de vue. Je l’ai perdu ! Merde !!!!!! Où est-il ?! Je vois la fille courir d’une porte à l’autre et Sergei sortir en me faisant peur et tire sur elle. Tir manqué. Il se dirige vers la porte et je le rejoins. Nous voyons la fille tenter de se cacher dans les bras de sa mère qui se retrouvait là. _ Plus besoin de chercher la mère. Merci. fait Sergei dans un naturel déconcertant. Il est calme et tire sur la mère. Tire sur la fille. Deux sangs différents qui se mêlent. Qui commencent à couler sur le sol. J’ai du mal à avaler ma salive. J’ai un léger haut de coeur. Je ne me sens pas bien. J’ai le coeur qui serre… Sergei décharge son arme et fait demi-tour pour descendre les escaliers. Je le suis. Je le vois devant moi. Son dos, il se tenait droit, son arme à ses deux mains. Il observe les marches des escaliers, il ne voulait pas salir ses chaussures par le sang du jeune garçon qui n’avait rien pu faire. L’extermination d’une famille. C’est facile. Sans encombre. J’ne sais pas comment il fait. Arrivera-t-il à dormir. À l’idée qu’il a prit la vie des deux filles qui étaient des adolescentes, un garçon qui ne comprenait pas ce qui se passait. La mère qui protégeait son enfant au péril de sa vie ? J’vois un homme sortir d’une pièce, en colère et je reconnus Roman. _ SERGEI ! hurle-je en train de descendre les marches pour l’attraper. Trop tard. Tout s’est passé vite. Roman a tiré le premier, Sergei tombe lourdement dans les escaliers. Il tombe jusqu’au sol et tire sur Roman. Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Les autres hommes sont venus parce qu’ils m’ont entendu et ont terminé ce qu’ils ont à faire. Ils voient Roman au sol, gémir de douleur. Sergei était étendu à plat ventre à côté du corps du jeune homme. Il secoue la tête et regarde la scène. Il prend un air surpris en reconnaissant l’homme et met sa main devant la bouche. _ Merde. Je suis le seul à l’avoir entendu jurer. Il ne s’est pas attendu à ça. Roman ne devait pas être là. _ Putain de merde. s’énerve Sergei. Je descend les escaliers et je voulais l’aider à se relever, il n’a pas besoin de mon aide. Il se relève avec son arme et se regarde. Je lui demande s’il a été touché. Il me regarde, regarde Roman, regarde l’arme, se regarde et laisse échapper encore en laissant retomber son bras le long de son corps. _ Ooooooooh putain de merde… Il lève les yeux aux ciel. Son premier putain de merde n’était pas pour sa blessure ? _ En plus d’être sali de sang. J’suis blessé. Ah. Il n’aime pas être sali de sang des autres c’est vrai. Il s’est blessé à l’épaule. Il ne perd pas beaucoup de sang. Une éraflure. me dit-il avant de s’approcher vers Roman et d’éloigner son arme d’un coup de pied. Roman ne pouvait plus bouger. Je reste en distance et Sergei s’agenouille devant lui. Il le regarde et sourit. Il hoche la tête. Moi j’fais le récapitulatif de ce qui s’est passé. Sergei s’est retourné à demi quand je l’ai appelé. Roman tire. Sergei se baisse par réflexe. Se fait érafler l’épaule. Perd l’équilibre à cause du sang qui coulait sur les escaliers. Roule. Le corps qui est tombé des escaliers, pour être au sol… L’a arrêté dans son élan. Il a eu le temps de charger son arme et a tiré dans viser. Il a touché le mille. Sergei lui parle. Roman l’insulte de tout les noms. Que les autres se vengeront. Sergei qui n’est pas d’accord. Il explique, qu’un homme qui a une place importante dans les familles, qui est une vraie pourriture. Qui n’est pas entouré de beaucoup d’amis. Ça ne se venge pas. Tous attendaient qu’il meure et qu’ils trouvent un bouc émissaire. Sergei était prêt à être le bouc émissaire de cette histoire. Il avait un plan de comment s’en sortir. Même si ça reporte quelques modifications maintenant avec l’intervention de Roman. Il lui dit qu’il vient de lui faciliter la tâche mais il est déçu aussi que les choses ne se passent pas exactement comme il a prévu. Il aurait aimé un combat à la loyale. Il sourit et se relève. Il met son arme sur son épaule qui n’est pas blessée. Il analyse du regard la grave blessure _ T’as deux heures à vivre, à méditer. J’ai un message de ton ami qui t’étais très cher et qui t’attend de pied ferme en enfer. T’as le bonjour de Lolkov. Je fronce les sourcils. C’est qui Lolkov ? Un ami de sa famille ? J’sais pas. J’saurais pas. L’expression de Roman se décomposa, il est pâle mais il est au comble de la surprise. Secoue la tête, murmure quelque chose que je n’ai pas entendu. Oui. répond Sergei avec un sourire fier avant de lui tourner le dos. Nous le suivîmes après avoir nettoyé les traces. Roman hurle de rage et Sergei lâche dans un petit rire une remarque du style. Il a hurlé un tantinet trop fort, ça raccourcit son existence. Nous entrâmes dans les voitures. Durant le cours du voyage on a changé les voitures deux fois. Nous sommes arrivés dans notre ville, notre boite. Nous sommes entrés dans une pièce privée. Où nous attend le boss. Sergei n’est pas venu tout de suite. Il voulait faire un passage à la douche et se soigner de son éraflure. Je me met à boire un verre que j’ne sais pas ce que contient. Je me revois les scènes en boucle. Au ralenti. La fille blonde, qui portait un jogging bleu. Un haut blanc. Son visage paniqué, au bord des larmes. Elle se croirait dans un cauchemar. Elle court pour s’accrocher à celle qui lui a donné la vie. La mère qui reste digne, dans son regard se lisait la peur. Elle ne suppliait pas. Elle caressait la tête de sa fille, la serrait contre elle. Elle regardait droit dans les yeux de Sergei, avec un air qui lui disait du style: oui vas y tue moi. Fais le sale monstre. Oui. Tuer sans remord une famille, de sang-froid, sans péter les plombs. Faut être un monstre. Sergei n’a réellement pas pété les plombs ? Il a carrément pété les plombs. Il était en colère dans la voiture à propos de Roman qui était venu dans la maison. Ce n’était pas dans les plans. Pas du tout dans les plans ! Même si ça facilitait la tâche ! La tournure, il en était déçu ! On a très bien rempli notre boulot mais on n’a pas vu Roman et on l’a laissé passé. On a tué ses hommes de mains qui étaient dans la maison. Il a massacré toute la famille de Roman. Il a tué Roman lui-même. Il devait être content. Mais il est en colère. C’est sa façon de passer sa joie dit l’un. Habitué à ça. J’suis nouveau. J’ne connais pas encore grand chose de Sergei. Je leur demande qui est Lolkov. Ils me répondent dans la plus grande discrétion que c’était un meilleur ami à Sergei. Un homme qui a volé Roman et qui l’a entrainé dans une immense colère. Le garçon qui est mort, qui a chuté dans les escaliers… Il est mort les yeux grand ouvert. Le crâne ouvert, le sang qui coulait à flots sur les marches alors que lui il roulait jusqu’à terre. Sergei a été à côté de lui faisant le mort en tombant dans les escaliers, ça ne l’a pas perturbé. Je soupire et ferme les yeux. Je passe ma main sur mon visage et j’me fais taper par le dos. Un de mes amis était là et me demande ce qui m’arrive. Je lui dis que c’était une dure journée. Il me comprend, il y a été. Il m’a demandé ce que j’ai vu de mon côté. Je lui ai raconté comment Sergei a tué de sang-froid les membres de famille. Il esquisse un petit sourire et hausse les épaules. La haine, la vengeance. Ça le bouffait en lui depuis qu’il avait douze ans. Roman a massacré sa famille quand il était petit. J’agrandis les yeux, pas au courant. Les autres sont surpris. Sergei voulait exterminer la famille de Roman, lui faire comprendre ce que ça faisait de lui arracher la famille sans s’attendre. Retrouver Roman quelques heures plus tard et le tuer. Mais il est venu à lui et lui a tiré dessus. Il se fait vieux Roman, il ne sait plus viser correctement. J’ai entendu de lui que c’était un tireur hors pair et s’il s’est fait avoir par Sergei qui lui a tiré dessus sans vraiment viser. J’suis sûr qu’il a visé, Sergei. Il se sert de ça comme excuse pour ne pas se prendre la faute en pleine figure par le boss qui avait autorisé ce massacre. Sergei n’a pas vu qui c’était. Par contre là, j’susi d’accord. Il tombait des escaliers et n’a pas pu voir. Il a tiré sur Roman en défense. J’suis quand même sur le cul et j’comprend pas. Quelque chose m’échappe. J’sais pas quoi. Pavel me dit que Roman lui a arraché son ami qu’il considérait comme un frère. Vladimir. C’était un coup dur pour lui quand il a appris la nouvelle. Il revenait de Moscou avec le boss et apprend le nombre de perte. La fusillade dans la ville, qui a fait des innocentes victimes. Il avait pris la bouteille et l’a balancé contre le mur. Sergei exprime sa colère par les gestes, des fois par les mots quand il ne veut pas faire de victimes. On le voit pas. Mais il est grand-père. Depuis ses trente-quatre ans. Il vit dans l’angoisse qu’on s’en prenne à sa famille. Maintenant, il va devoir doubler encore plus de prudence s’il ne veut pas la perdre. C’est compliqué cette affaire. Il sait comment s’en sortir Sergei. Il a une idée du comment. Il y aura une réunion avec les parrains et les Premiers Fidèles. Sergei est le Premier Fidèle, très étroitement surveillé dans ses actions. Il est très proche du Parrain et qui nous dis pas qu’il pourrait le trahir un jour ou l’autre. Il possède tellement d’influence qu’il lui est facilement d’éliminer le nouveau Parrain Dmitriev. Cette affaire va se régler rapidement dit Sergei, il en a parlé avec le Boss. Ils avaient un plan. J’comprenais pas et ça ne me regardait plus. Mais quand même. J’restais choqué par comment la famille a été massacrée. J’vais mal dormir cette nuit, les nuits suivantes. Sergei ? j’sais pas. J’pense qu’il est un vrai monstre qu’il n’aura pas de mal à dormir. En général il n’intervient pas dans les massacres, les assassinats. Sauf cas exceptionnels d’un grand assassinat. Titre personnel de vengeance. Pour le boss, la famille Barychnikov est éradiquée. Les hommes de mains ne sauront pas quoi faire. Pour Sergei, il s’est enfin vengé. J’me demande ce qu’il va faire maintenant. Continuer à rendre service, il ne partira pas du groupe. Il restera à vie. C’est le serment dans notre famille. Quand nous sommes dans une famille, nous la quittons pas du tout. Sauf quand on trahi ou quand on meurt. Une famille, c’est une famille. Sergei connait cette règle d’or. J’entend des acclamations. Le grand vilain Loup est arrivé. Tout le monde est content. Ils fêtent. Moi j’ai du mal. J’ai du mal à fêter la mort des jeunes innocents. C’est dur ce que j’ai vu. J’espère que Sergei s’en rend compte. Que c’est dur de tuer sur les enfants qui n’ont rien à voir dans cette histoire. Il a été un enfant. Il a été épargné. Il aurait pu épargner un… Même si ce dernier se vengera comme il l’a fait. Non. J’le vois dire: j’dois arrêter ce cercle de vengeance sans fin. Parce qu'il est de ce genre. J’lui ai demandé dans un moment de la soirée comment il a réussi à tuer les enfants sans cligner les yeux. Il est resté silencieux. Il répond deux minutes plus tard, c’est qu’il les imaginait en de grands tueurs, qui voulaient le tuer, se venger sur sa famille. Cette pensée lui a suffit pour les tuer. Il ne sortira pas impuni. Je lui a dis ça et il m’a dit qu’il sait. Il m’a tapé sur l’épaule et avant de quitter m’a demandé si j’pouvais dormir après ça. J’ai laissé ma bouche ouverte. Me demande comment il a deviné. Il m’a répondu que c’est évident, il est déjà passé par là quand il faisait pour la première fois un assassinat. La toute première fois qu’il a assisté à un meurtre, il n’avait pratiquement pas utilisé son arme et s’est posé des questions pendant des jours. C’était une période que tout le monde monde passait. Il connaissait ça. Ça lui parlait. Après je ne l’ai plus vu dans la soirée. Occupé à parler avec les autres. J’ai vu un gars mettre sa main sur son épaule blessé et Sergei l’a menacé de lui couper la main dans les trois secondes qui suivent si Pavel ne retire pas la main de l’épaule. Ça faisait presque peur. Ha. Ha. Moi j’rentre. J’ai besoin de dormir. J’dois rejoindre ma fiancée qui m’attend dans son lit. J’ai besoin de son soutient, pour me faire oublier cette sale journée… Aaaaah ouais… J’en aurais besoin… Récit de Vladlena Novikov. Ma mère ne connaissait pas le vrai nom de famille de mon père. Alors elle m’a donné le nom Novikov par défaut après avoir demandé à grand père qui a été d’accord de m’attribuer le nom Novikov. Je n’ai jamais connu mon père jusqu’à ce qu’au jour. Maman a décidé d’aller le voir après avoir retrouvé son adresse. Quand je l’ai vu pour la première fois j’étais un peu trop jeune pour comprendre ce qui se passait. Je ne comprenais pas que ma mère était malade. Je n’ai jamais compris. Jusqu’à sa mort. Je me suis retrouvée toute seule. Et il était là. Il était venu à l’enterrement et s’est tenu à côté de moi. Pour la première fois j’ai vu mon père et mon grand-père ensemble. Ils se sont parlés tous les deux. Pour la première fois. J’ai écouté leur discussion. Ça faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vus, des années qu’ils ne se sont pas parlé. Mon père voulait connaitre des nouvelles de Grand-père. Il avait déjà ceux de mon oncle Peta. Ils n’ont pas coupé contact. Mon grand-père parle de Vladimir. Je ne connais pas. Qui c’est Vladimir ? Mon père dit que ce n’était pas de sa faute, il n’a pas été là au moment de sa mort. Il est mort ? Ils passent du coq à l’âne. Je n’arrive pas à les suivre. Ils changent trop vite de sujet. Ils parlent de moi. Grand-Père veut me garder mais mon père refuse. Il refuse de lui faire subir cette tâche. Ce n’est pas à lui de faire ça. C’était mon père et j’étais sa fille. Il prend ma main pour la première fois et nous sommes partis. Je regarde derrière moi la tombe de ma mère. Elle a été enterrée à Nijni-Novgorod. Pour que je puisse aller voir quand je veux ma mère. Sur la tombe. Ma douleur ? J’en ai une. Une douleur de perdre ma mère, qui a été là depuis tout le début. Ma joie ? Quand je retrouve mon père et que je vais vivre avec lui. Je souris béatement à ses côtés. Il ne parle pas. Je reconnais sa maison et nous entrons. Nous avons été accueillis par un petit chiot. Il me l’avait acheté pour me faire plaisir. Il avait entendu dire par quelqu’un que j’adorais les chiots et que j’ai toujours rêvé d’en avoir. Ma vie avec mon père commençait très bien. Il y avait une amie à lui qui venait souvent. Elle s’appelait Olga. Une belle femme. Mon père n’a pas tourné la page il a tenu à me rassurer. Il ne pouvait pas se permettre de faire ça il me dit. Mais elle sera là quand il ne sera pas là. Je fronce les sourcils. Qu’est-ce qu’il voulait dire quand il ne sera pas là ? Je lui pose la question sur Vladimir, je lui ai demandé qui c’était. Son air devient plus grave et me répond que c’était mon oncle. Après. Je ne l’ai pas revu pendant une semaine. Je me suis inquiétée mais il a été parti en voyage d’affaire. Ses absences étaient irrégulières. Mais il montrait dès qu’il avait l’occasion qu’il était là. Il passait son temps libre avec moi. Il m’emmenait voir des choses que je ne connaissais pas. Je m’entends très bien avec Olga et elle m’emmène souvent en voyage découvrir la Russie. Je suis allée à Moscou une fois. C’était magnifique ! Je suis contente de ma vie. De ma scolarité. Je vis heureuse. La seule fois où je me rappelle de sa grande colère. C’est quand j’avais dix-sept ans. Une grande colère. Content n'est pas un mot utilisable. Furieux ? Oui. J’avais dix-sept ans, j’ai rencontré un homme. Nous nous sommes aimés. Quand j’ai appris que j’étais enceinte et que j’ai annoncé à Olga. Elle était très embêtée et paniquée. Elle a demandé à ce que mon père abandonne ce qu’il fait et qu’il vienne. Alors il est venu aussi vite dès qu’il pouvait et a dû attendre péniblement dans le train qui venait de Moscou pour me retrouver. À annoncer une nouvelle. Je. Suis. Enceinte. Mon père tenait le verre et il l’a trop serré que ce verre s’est éclaté. L’alcool qui se mêlait à son sang de la main. Le lourd silence s’installa. Je suis restée debout, les bras derrière mon dos. Olga se tenait au coin de la pièce et n’osait pas venir vers mon père pour s’occuper de sa main. Silencieusement, mon père regarde sa main et enlève quelques débris de verre qui s’étaient logés dans la peau. Il se pinça les lèvres et son expression. Je ne la connaissais pas. Je ne l’ai jamais vue. Je l’ai toujours connu calme, il n’élevait jamais le ton. Sa main tremblait, il arrête d’enlever les débris de verre parce qu’il n’y arrivait pas. Je ne sais pas si je devais avoir peur. Si je ne devais pas sentir ce qui va venir… _ Vladlena. Une voix grave. Je me tendis. Il me demanda ce que je savais du père. Qu’il puisse le chercher. Je lui répond que je ne savais presque rien de lui. Je ne savais pas où il vivait. Il tapa la table de sa main blessée et entre dans une colère explosive. Il me hurle en me disant de ne jamais coucher avec une personne sans savoir un minimum de choses sur elle. Il continue à extérioriser sa colère en me demandant comment j’allais faire pour m’occuper de cet enfant. Alors que j’ai connu une partie de mon enfance sans père. Il sait que je n’avorterais pas. Il le sait. C’est contre mes principes, les siennes sûrement. Je suis trop jeune pour être une mère. C’est pour ça qu’il se met en colère. Il me lance des mots terribles, qui me faisaient mal au coeur. Que je n’étais pas une putain. J’étais une Novikov. Je reste là. Mes bras qui tremblent. C’est très dur. J’ai envie de pleurer. Mes jambes veulent me lâcher. Il continue dans sa colère. Il prend un torchon blanc et l’enveloppe dans sa main dans la cuisine avant de passer dans l’entrée pour prendre son manteau et son écharpe. Il sort. La porte claque. Je soupire, j’extériorise toute ma pression, je me laisse tomber sur le sol. J’ai du mal à respirer, mon coeur me fait mal. Les mots m’ont fait mal. Le voir se faire mal, ça m’a fait mal. Je sais où le retrouver, je vais le retrouver. Aleksey… Olga vient à moi et me prend par les épaules pour me soutenir. Pour m’aider à me relever. Elle dit qu’elle est désolée, désolée d’avoir insisté que je devais annoncer au plus tôt à mon père. Non, elle a bien fait d’insister. L’orage est passé. Elle me demande si elle pouvait me laisser seule, j’en avais besoin. Elle est partie dehors, chercher mon père. Essayer de le calmer. Elle trouve qu’il est allé trop loin. Non. Je le comprend… Je ne suis pas aveugle et je sais ce qu’il fait. Comment il gagne de l’argent. Ô combien c’est difficile pour lui d’avoir une fille. Maintenant enceinte d’un homme qu’elle ne retrouve plus. Il a disparu. Quand Olga fut de retour, elle n’était pas seule. Je suis restée en haut, n’osant pas revoir mon père. Elle m’a vu en haut. On s’est échangé un regard. Ils se sont installés dans la cuisine et elle lui demanda de montrer sa main. Elle a commencé à retirer les parcelles de verre qui sont agrippés sur la peau. Elle lui a demandé ce qu’il allait faire. Il répond qu’il ne sait pas. Avec le peu d’information qu’il a, il va chercher ce Aleksey. Il n’arrivera plus à me regarder en face, avec toutes les choses qu’il m’a dite. Il se rend compte de l’impact de ses mots et c’est dur pour lui. C’était dur pour moi. C’était dur pour Olga qui était témoin. Il dit qu’il ne refera plus cette colère. Qu’il était presque près du but. Très près du but. Très près de ce qu’il voulait accomplir depuis qu’il était tout petit. Il ajoute quelques minutes après, que la situation est ironique. Il se demande si mon grand père maternel n’avait pas réagi de la même façon quand il a appris que ma mère était enceinte de moi, au même âge. J’ignorais qu’elle avait eu dix-sept ans elle aussi quand elle était tombée enceinte… Les choses se reprennent. Un cercle infini. Les jours passèrent, mon père n’a pas retrouvé la trace d’Aleksey qui correspond à mes descriptions. On a commencé à se reparler mais le malaise était toujours là. Il était toujours en colère. Je le sens. Pas besoin d’être une psychologue. Notre relation a changé tout d’un coup. Tout a changé. On ne faisait plus les choses ensemble. Il est très en colère après moi. Olga m’a annoncé que ça va être difficile pour lui, de me pardonner. Je souris faiblement, lui disant que j’espère que mon père changera d’attitude quand il regardera à quoi ressemble mon enfant. La chair de ma chair. Des mois passèrent, je restais à l’écart de la société, de mon père. Je ne me montrais pas au grand jour pour ma sécurité. Le travail de mon père était dangereux. Il avait des ennemis. Toujours pas de nouvelles d’Aleksey. L’espoir de le retrouver est presque perdu. Je ne le retrouverais pas… Mais je le chercherais toujours. Je l’ai rencontré quand je suis allée sur la tombe de ma mère. Je le retrouverais là-bas j’espère. Il faut que je continue d’aller voir ma mère encore. Mes sorties sont contrôlées pour le moment… J’accouche un garçon que j’ai décidé d’appeler Luka Alekseyevich. Mon père était là le jour de mon accouchement. Il était l’un des premiers à avoir vu mon fils. Il m'a dit qu'au moins, c'est un garçon. Pas de problème de filles qui tombent enceinte au premier homme venu. Mes grand-parents Novikov auraient été enchanté d’avoir eu un arrière-petit fils. Mon père est furieux, je le sais. Il n’a pas changé d’attitude depuis qu’il m’a hurlé dessus. Sa main possède des cicatrices de verre, presque invisible et pas évident pour tout le monde. Pour lui oui. Je le surprend à regarder, sa main. Voir son air devenir plus grave. Il se rappelle de sa colère, il se rappelle du pourquoi. Il prend un air plus grave et il dit toujours, ou pense toujours: je ne dois pas oublier ce qui me reste à faire. Quelque part, je suis là et je lui rappelle sans lui dire. J’ai ce pouvoir de lui rappeler qu’il a des gens autour, que la haine. C’est ce qui le ronge, c’est qui le dévore en lui, c’est qui lui fait perdre les repères. Mon père, qui devient un grand-père à ses trente quatre ans, ça lui fait un grand choc. Il a du mal à s’y faire. Grand père à ses trente quatre ans. Mère à mes dix-sept ans. Il a été père au même âge mais il ne le savait pas. Il l’a appris très tard… Maintenant que j’ai Luka, je m’occupe pleinement de lui. Mon père qui est des fois là pour nous. Mais qui ne reste pas longtemps. Qui reste froid envers nous, qui sourit rarement. Son sourire qui devenait rare. Luka quand il fut en âge de parler a réussi à faire sourire tristement mon père. Il l’a appelé papa quand il l’a entendu, il s’est arrêté dans ses comptes et a soupiré. J’ai relevé mon regard du livre et je l’ai entendu dire _ non je ne suis pas ton père… Je suis ton grand père. Je regarde mon père qui me regarde d'un air grave. Il me demande si je saurais lui expliquer, lui compenser ce manque, lui expliquer surtout qu’il n’est pas le père, il ne veut pas remplacer être un père de substitution. Il n’était pas bien à cette époque des années quatre-vingt dix. Parce que tout était terminé pour lui. C’était en 1995. Je me rappelle d’une nuit tardive. Il était quatre heures du matin. Je suis descendue pour chercher de l’eau. J’ai vu mon père qui est assis dans la cuisine avec sa tasse de café. Il s’est relevé pour me remplir un verre d’eau. Il s’assied et me dépose le verre devant moi qui me suis assise. Je remet contre moi ma robe de chambre. Il ne fait pas froid mais j’aime le toucher. Cette maison était très belle et nous manquions de rien. Mon père gagne beaucoup d’argent. Il est souvent absent mais il revient toujours avec de quoi compenser son absence. Olga vient de moins en moins souvent. Moi j’ai tenté d’étudier mais avec un enfant en charge c’était compliqué. Je le regarde et il est un peu plus fatigué que d’habitude. Que lui arrive-t-il ? Il se met à regarder autour de lui _ Je me demande ce que j’ai fais. Aujourd’hui, j’ai accompli ce que je devais faire. Ma famille peut se reposer en paix… Ses mots me disent tout. Roman Barychnikov est mort. Je n’ose pas ajouter un mot. _ Je ne me suis pas contrôlé… Je hais la personne que j’ai été. Je me redresse, prends un air surpris, avec des gros yeux. Que dit-il ? Il me regarde et grimace de douleur quand il attrape la cafetière qui était au milieu de la table. _ J’ai été aveuglé par la haine. Je me demande ce que je dois faire. Une chose m’est évidente. Je dois vous protéger. Je ne le comprend pas. Je n’arrive pas à le suivre. Est-ce normal ? Je ne l’interromps pas. Pourquoi doit-il nous protéger ? Il continue. Il dit qu’il s’est attiré beaucoup d’ennemis maintenant depuis la mort de Barychnikov. Un homme cruel, qui a une place importante dans l’organisation des familles. Mon père émane les pays étrangers. Nous devions partir à l’étranger, vivre, recommencer à zéro. Maintenant que ça faisait bientôt cinq ans que le Mur s’était effondré. Je lui dis qu’il ne peut pas quitter la mafia tant qu’on… _ Soit un traitre ou qu’on meurt. Dans ce cas-là. Je décide d’être un traitre. J’étais bouche bée, avait-il bu ? Non je ne sens pas l’odeur de l’alcool. Il a fumé mais ce n’est pas de la drogue. Il ne supporte pas les drogues. Il commence à parler qu’il a un plan et qu’il m’en parlera demain. Qu’il est tard et qu’il ferait mieux d’aller se coucher. Il lui a fallu quatorze ans pour préparer la trahison. Quatorze ans… C’était long, je n’ai pas compris pourquoi il a mit tellement de temps. Luka étudie le droit à Moscou. Mon père était à Moscou parti le chercher avant qu’il prenne le train. Moi…? J’étais supposée de prendre le train… Mais je ne l’ai pas fais. Mon père m’a dit il y a trois jours, il m’a dicté ce que je devais faire. Je suis en train de faire ce qu’il m’a dit de faire. Mais il a mal calculé le temps. Le train ne concordait pas avec l’heure et j’aurais dû réserver le train à l’heure avant qu’il trahisse sa Famille. C’est inutile de fuir. Ils sont là. Je le sais. Je souris quand j’entends quelqu’un monter les petits escaliers, de voir par le reflet de la porte. Osant d’espérer que ça soit mon père ou Luka ou les deux qui venaient. Mais je sais qui était devant la porte. Je sais qui c’était. Ils étaient armés. Je suis contente que mon père aie enfin ouvert les yeux. Décide de nous protéger. Je sais qu’il est avec Luka. Ils vont s’envoler avec Oncle Peta rejoindre les gens dans un autre pays. Commencer une nouvelle vie. Sans l’histoire de la Famille. Recommencer à zéro… Qu’ils ne pleurent pas trop de ma mort. J’étais dans ma chambre; assise sur mon fauteuil. Prête à affronter la mort, retrouver ma mère qui est sûrement en train de m’attendre là-haut. La porte s’ouvre, les gens parlent en Russe, fouillent la maison; Montent les étages. Il ouvrent la première porte, je m’installe correctement sur mon fauteuil. La deuxième porte s’ouvre, j’inspire et je regarde le soleil levant. La dernière fois que je vois ce soleil. La troisième porte est ouverte. Je souris. La quatrième porte s’ouvre, je tourne la tête. Assise sur mon fauteuil vers la personne qui pointe son arme et qui tire. J’arrive. Récit de Peta Novikov. J’marche avec mes deux valises. D’un pas pressé, je ne cours pas, je ne regarde pas derrière moi. J’arrive devant le tableau de départ. J’sors le téléphone de ma poche et compose le numéro de Sergei. Une sonnerie, puis plus rien. Mon air devient plus grave, qu’est-ce qu’il fout ? Pourquoi ça ne sonne plus ? J’espère quand même pas qu’il a supprimé le numéro… Je regarde l’heure, j’soupire quand je remarque que je le regarde sur le téléphone. La génération… La nouvelle génération les gens… Avant nous regardions l’heure sur les montres, maintenant c’étaient les téléphones qui les remplaçaient petit à petit. J’suis de vieille école. Un ancien avocat, qui avait le bras presque long. Qui défend toujours les vieilles valeurs, se met à regarder l’heure sur son téléphone… Heureusement que personne qui est susceptible de me connaitre, ne m’a vu avec. Heureusement. J’vois que c’est presque l’heure de monter dans le train. J’vais retrouver Sergei, ma nièce et mon petit-neveu là-bas. J’vais les retrouver. Je range mon téléphone dans la poche de mon manteau et prend les deux valises dans mes mains. J’souffle. Je n’ai plus la jeunesse d’autrefois. J’ai vieilli. Tout le monde vieilli. J’soupire. J’entre dans le train, j’arrive dans le compartiment qui m’est attribué. Il n’y a personne. J’dépose les valises en haut. J’sens mon dos qui craque sous l’effort. Aie. Que ça fait mal… Je maudis mon âge. J’ne veux pas dire quel âge j’ai. Mais j’ai pas dépassé la soixantaine… J’ai pas vraiment pris soin de moi pendant toutes ces années. Trop abusé les cigarettes, l’alcool, des accidents… Une maladie. Quand on est jeune, on est con. Quand on est vieux, on a des regrets et on se rend qu’on peut pas revenir en arrière. Que si on a fait autrement, les choses ne seraient pas telles qu’elles sont maintenant. J’ai pas vu Sergei depuis longtemps. Des années. On s’est toujours parlé par les téléphones. Quand il est de passage à Moscou, il ne vient jamais me voir. J’vis toujours là, ma porte lui a toujours été ouverte. Mais il n’est jamais venu. J’le comprend. Parce que c’est trop risqué et il ne voulait pas que je m’en prenne plein dans la gueule les attaques de ses ennemis qui chercheraient à l’atteindre en attaquant à sa famille. Ils ne connaissent pas la vraie histoire de Sergei. Nous les Novikov, sommes pas sa vraie famille. Mais nous restons quand même sa famille, plus précisément sa seconde famille. Nous l’avions tous accepté, dans l’espoir qu’il ne sombre pas dans le mauvais côté. Il y a succombé quand même. Sa haine était trop grande pour qu’il l’ignore et passe à autre chose. Je l’ai attendu dans la peur qu’il s’est fait tué. Le jour où il devait me rejoindre à Moscou en tant qu’étudiant dans le droit. Il n’est pas venu, il n’est jamais venu. On s’est revu à l’enterrement de Vladimir. On a décidé de se garder contact, même si père m’y interdisait. Je l’ai revu à l’enterrement de ma mère après. Puis plus rien. Il n’était pas venu à l’enterrement de père. J’me suis inquiété et j’ai compris pourquoi il n’est pas venu. Il était parti à une affaire importante, qu’il ne pouvait pas ignorer. Une affaire qui lui a ouvert les yeux maintenant. Il avait fait ce qu’il avait à faire. Il lui devait faire quelque chose, se protéger maintenant, protéger sa famille. Il l’a fait au péril de sa vie. Il a essayé d’améliorer sa condition après l’assassinat de Roman. J’étais devenu son avocat si jamais ça se tassait. Mais jamais il ne m’avait fait appel à moi pour que j’vienne l’aider. Juste des conversations téléphoniques. J’sais pas pourquoi. En temps normal j’aurais coupé les ponts, j’aurais passé à autre chose. Mais Sergei a quelque chose de bon en lui et il est ce qui me reste des Novikov de la Russie. J’ai été surpris lors d’une conversation téléphonique, il m’a dit qu’il préparait un gros coup. Il m’y a impliqué en me demandant si j’étais en contact avec la famille de l’extérieur. Avec le Mur écroulé, j’ai fais des recherches et j’en ai trouvé en Allemagne, en Autriche, en Angleterre et aux États-Unis. J’ai contacté les Novikov qui vivaient en Autriche. Ils m’ont répondus et m’ont invité à aller les voir. J’suis allé les voir et j’ai été content de retrouver ma cousine, avec mes petits cousins, mes arrières petits-cousins. C’était étrange de la voir tant changée. Je lui ai raconté, à Sergei que j’ai retrouvé ma cousine qui vivait à Vienne. Il m’a donc demandé si j’étais retraité. Intrigué j’ai répondu oui. Il a enchainé avec d’autres questions et à me dire finalement ça n’allait pas être compliqué pour moi de quitter la Russie. Ma réaction a été vive parce que j’ne voulais pas quitter le pays, dans lequel j’ai grandi. J’ne me vois pas quitter un pays pour un autre. À moins d’avoir une bonne raison que voici: si j’ne voulais pas mourir, j’devais me résoudre à rejoindre ma cousine. J’comprenais pas pourquoi. Sergei m’annonce à ce moment-là qu’il était en train de préparer son départ. Il voulait quitter la Famille Dmitriev. J’étais content qu’il se reprenne en main et ait prit cette décision. Mais j’étais inquiet parce que j’ne savais pas comment il allait s’y prendre. Il m’a dit que ça prendrait des années. Le temps qu’il calme les choses le concernant. Parce qu’il a été mêlé à l’affaire Barychnikov qui a mis en colère quelques autres familles. Parce qu’il y avait eu une crise dans la famille Dmitriev. Il a mis des années certes… J’ai préparé en prenant mon temps mon déménagement et il me restait plus que mes affaires qui étaient dans les deux petites valises. Un soir, il m’a appelé qu’il était à Moscou et venait de trahir la mafia. Qu’il avait prévenu sa fille et qu’il allait chercher son petit-fils le lendemain matin. Alors j’me suis préparé pour le lendemain et j’étais prêt à partir. J’aurais bien aimé fumer une clope là. Mais j’ai trop fumé durant ma jeunesse, j’ne pouvais pas me permettre de faire ça. C’est maintenant interdit de fumer dans les compartiments. Ça m’a bien fait chier cette loi. Les lois m’ont bien fait chier pendant toute ma carrière. J’ai été un avocat reconnu, qui défendait les innocents. J’étais très bon dans mon travail et c’était avec le coeur lourd que j’ai arrêté, pour des problèmes de santé et parce que je n’étais pas loin de devoir prendre ma retraite. J’soupire, j’entend le sifflet. Je me redresse et regarde dès que j’pouvais par la fenêtre les retardataires monter. Je regarde les sièges en face de moi. Pourquoi n’arrivent-ils pas ? Que faisaient-ils ? Le train démarre. Mon coeur se serre. Oh. Putain. De merde. J’suis quand même pas seul ?! Ah ? Ah ! Ouf ! Le voilà ! Ah… C’pas lui. Ah si c’est lui. Oh je l’avais pas reconnu. Il a pris un coup de vieux… Remarque: moi aussi. On est deux. Il ouvre la porte du compartiment et dépose sa valise, son sac sur les sièges libres. S’installe à côté. Il soupire. Il a couru j’pense. J’laisse le silence, je regarde la porte et j’vois toujours pas Vladlena et Luka. Je regarde Sergei et lui demande du regard où sont ils…? Il me regarde et ne dit rien. Son silence m’a fait comprendre ce qui s’est passé. Il enlève ses lunettes et les met sur ses genoux. Il se masse de sa main ses tempes et cache les yeux après. Vladlena et Luka ne sont pas venus. Il lui a fallu trente minutes pour qu’il débloque enfin. Tapant légèrement sa tête contre le siège. Je ne l’ai pas vu depuis des années, j’reconnais toujours son expression de colère. Il me raconte ce qui s’est passé. Mots pour mots. J’nettoie mes lunettes et l’écoute. Il reste calme mais j’suis sûr qu’il est en colère. Contre lui-même. Il avait préparé sa trahison depuis des années. Depuis longtemps et ça ne s’est pas passé comme il l’avait voulu. Rien ne s’est passé comme il l’avait voulu. Hier après-midi, il a dénoncé les membres de sa Famille aux autorités locales. Le soir il est parti à Moscou s’occuper des petits détails. J’lui ai demandé quoi. Il m’a répondu dans le plus grand naturel au monde, qu’il faisait déplacer l’argent de la Famille. Seul le Parrain et le Premier Fidèle avait accès me dit-il. Il avait gagné la confiance après toutes ces années et avait réussi à déplacer tout l’argent sur un autre compte, qui avait une fausse identité, dans une autre banque. Il avait préparé ce coup depuis deux ans. Voilà pourquoi en plus d’avoir allégé les tensions, il s’était occupé de l’argent. J’suis sur le cul… J’lui ai demandé pourquoi il avait fait ça. Pour mieux assurer les arrières et il ne s’voyait pas partir sans avoir pris un minimum d’argent. Un minimum ? J’lui ai demandé combien il avait prit. Il me dit la somme. J’en fais tout un plat parce que c’était une somme colossale ! Il dit un minimum..? ‘Tain. C’est vrai, il s’occupait de la drogue, des armes et aussi de l’argent blanchi. Il avait volé l’argent. J’suis carrément sur le cul là. Il avait pris l’argent dans un autre compte et avait fait de sorte que ce trafic ne soit pas visible. Il avait même changé de banque, changé d’outils et que sais-je… Il n’a pas beaucoup dormi la nuit et le lendemain matin. Il était venu à la gare à six heures. Il a dit à Vladlena de prendre le premier train de la journée, elle ne l’a pas fais apparemment. Il est resté silencieux après ça. J’le laisse dans son silence, avant de lui demander la suite. Sergei s’est énervé. Il a vu le train arriver, les gens descendre pas de Vladlena. Il a attendu le second train, les gens descendre, toujours pas de Vladlena. Il a maudit d’avoir supprimé son numéro, afin d’éviter de se faire localiser et se faire appeler. Il a essayé de l’appeler par la cabine téléphonique. Il n’a obtenu aucune réponse. Il m’a raconté en détail ce moment. Le brouhaha de la gare, Sergei qui se bouchait l’oreille pour entendre le son. La première sonnerie. Rien. La seconde sonnerie. Il commence à regarder autour de lui. À générer des tics de nervosité. La troisième sonnerie. Toujours rien, il commence à s’inquiéter. La quatrième sonnerie, son coeur augmente sa cadence, ça lui a été douloureux un certain temps. Cinquième sonnerie et il tombe dans la messagerie. Il entend la voix du répondeur: la voix de Vladlena. Il écoute tout le message, il écoute la voix de Vladlena. Il arrive à la fin. Il raccroche brutalement. Il attend l’autre train. Toujours pas de Vladlena. Il me dit qu’il a du mal à admettre, à accepter. Il se dit qu’il s’est fait des idées. Elle lui a dit qu’elle avait réservé le tout premier train mais il y doit avoir eu un empêchement. Elle est peut-être restée à la gare à attendre Luka lui ai-je dis. Non, Sergei me dit non. Parce qu’il lui avait qu’il s’occuperait de son petit-fils. Il me raconte la suite. Il voit sur le panneau de départ un train pour Nijni-Novgorod. Il va sur le quai et attend Luka. Il regarde les voyageurs passer devant lui. Il cherche du regard Luka mais ne le retrouve pas. Il a détourné le regard quand il a entendu l’annonce d’un train de Nijni-Novgorod qui venait d’arriver. Il s’est retourné et a relâché son attention. Sergei ne s’est pas rendu compte que c’était à ce putain de moment que Luka était passé devant lui. Il ne l’avait pas reconnu de dos. Sergei qui observait les passagers descendre du train de Moscou, pas de Vladlena. Il se retourne et cherche encore Luka. Quand le maitre du quai siffle. Sergei a remonté jusqu’au bout du train pour redescendre, chercher Luka par la fenêtre. Le train démarre. Il le voit. Assis sur le côté couloir. Il ne l’a pas vu précisément mais il l’a reconnu par sa coupe qui était différente des autres. Il a vu Luka, le train partir. S’éloigner. Pour ne plus le voir. Il venait de rater Luka. Alors il s’est dirigé vers la cabine téléphonique et a commencé à composer le début du numéro de Luka. Sauf que. Je me dois agréer avec lui. Les nouvelles technologies et les choses à se souvenir c’était difficile. Dans un état de panique que se trouve Sergei. Il ne se rappelait plus du numéro de Luka. Il se rappelait des trois premiers chiffres. Pas le reste. Il entend ensuite son train qui allait partir. Il s’est souvenu de moi. Il a couru pour le rattraper avant le départ immédiat. Il soupire. J’ne dis rien. Merde… J’sais ce que ça voulait dire. Vladlena qui n’est pas revenue, Luka qui est parti à Nijni-Novgorod… Sergei a du mal. Il a vraiment du mal. Il est resté muré dans son silence. Il reparle après quand on a changé de train. Il m’a montré sa main cicatrisée, il m’a raconté comment il s’est fait ces marques. Un verre éclaté dans sa main, il a tapé sur la table avec sa main blessée. Parce qu’il avait appris que Vladlena était enceinte d’un homme qu’elle ne connait pas vraiment. Il m’a raconté qu’il l’a cherché, cet Aleksey. Mais qu’il ne l’a jamais retrouvé. Il me dit ce que Vladlena lui a dit: arrête de chercher. On trouve les choses, les gens quand on ne les cherche plus. Il n’a quand même jamais retrouvé Aleksey. Même quand il a arrêté de le rechercher, même quand sa fille a arrêté de le rechercher. Il me dit qu’il a été très en colère parce qu’elle a gâché sa chance de pouvoir s’enfuir avec lui. Dans une autre ville. Elle a gâché l’occasion de s’éloigner de son père. Mais elle s’est retrouvée, à rester avec lui, à élever Luka avec lui. Elle n’a jamais retrouvé le père. Sergei a du mal à accepter. Il en est toujours furieux. Si Vladlena était partie, tout ne ce serait pas passé comme ça. Cet homme, Aleksey, est peut-être à l’étranger. Hé bien, sa fille a gâché cette chance. Sergei a du mal à protéger les gens qu’il tient vraiment. Il me le dit, il me le répète. Il a du mal à s’attacher rapidement aux personnes. J’le comprend. J’lui ai demandé s’il apprécie quand même Luka. Sergei me regarde avec un air éberlué. Il me dit _ Évidemment. C’est quoi cette question ? Luka et Vladlena sont les seuls qui ont mon sang dans leur veines. Ils sont les seuls à avoir réussi à vivre à mes côtés. Même si ma présence a été marquée par les absences. Ils sont les seuls à me connaître vraiment. Sergei ne montre pas son amour aux gens, c’est connu. Il a été obligé de rester distant avec sa famille, pour la protéger. Il a été obligé de rester froid avec ceux qui restaient sa famille. Il ne l’a pas fais par plaisir. J’lui ai dis qu’il aurait pu prendre un autre moyen de s’venger. Mais Sergei voulait le faire d’égal à égal. Il n’avait pas non plus vu un autre moyen. Il a beaucoup de regrets. Beaucoup trop. Ses épaules lui sont lourdes. Il s’affale sur son siège, mets les pieds sur le siège vide voisin. Il regarde la fenêtre sans rien dire. Il avait le livre sur lui mais il ne lisait pas. Il pense. Nastasha, je me rappelle d’elle. Il l’a abandonnée en suivant mon frère Vladimir. J’suis en colère après lui, pour l’avoir influencé. Pour avoir éclaté la famille en mille morceaux. Je regarde son livre, déposant le mien. J’lui demande ce qu’il lit. Un livre anglais il me répond, pour se remettre dans la flotte de cette langue. Je fronce les sourcils. Il ajoute que Vladlena a appris à parler l’anglais, elle le parlait mieux que lui. Il a été absent pour l’éducation complète de Luka, il espère qu’elle lui a appris à parler Anglais… Il me demande ce que j’lis. Je lui dis que j’ai terminé ce livre. Il referme son livre et me tend. J’souris légèrement, il sourit tristement. Nous échangeons les livres. C’est ce que nous faisions petits. Quand nous vivions ensemble. Nous lisons tous les deux nos livres. Il a réussi à trahir la mafia. Toute la Famille est arrêtée non ? Lui ai-je dis. Il me répond qu’en effet, tous sont arrêtés mais que ça n’empêche pas de contacter une autre famille pour faire le travail. Exterminer tout Novikov vivant. Toute personne portant ce nom. Il me rassure que ce n’est pas le cas quand nous sommes hors du territoire Russe. Il ajoute quelque chose qui ne me rassure pas: J’espère. L’espoir. Il n’en a plus beaucoup que maintenant, la Famille lui a pris tout ce qui lui restait. Il avait hâte d’arriver à Vienne. Le voyage était long. Sergei a du mal à patienter. Parce qu’il avait un appel à passer. J’fronce les sourcils. J’lui demande à qui. _ Notre ami commun. Je hoche la tête. J’comprend de qui il parlait et pourquoi il voudrait l’appeler. Pour demander s’il a des nouvelles à Nijni-Novgorod. Nous arrivons en Ukraine. Nous montrons nos passeports qui étaient valides. J’les récupère et j’vois que le douaneur m’a donné le mauvais passeport. J’le sais parce que j’venais de lire Sergei Lolkov. Je lui ai demandé depuis quand il avait eu ce passeport, depuis quand il avait récupéré son vrai nom de famille. Depuis tout le début, il a gardé son vrai nom de famille, il a toujours fais faire les faux papiers par la Famille Dmitriev. Toujours. Il les a toujours cachés et a attendu ce moment. Où il pouvait enfin sortir son vrai nom. Il en a marre de passer ses années caché. J’le comprend. Depuis ses douze ans, il a changé son identité. Quarante-et-un ans. ‘Tain. Quarante-et-un ans… J’pouvais pas supporter ça. Nous remémorons les vieux souvenirs d’enfance pendant tout le voyage. J’essaye de faire changer les idées à Sergei. Qu’il ne pense plus à Vladlena et à Luka pour un moment. Mais comment ne pas penser à eux. Qu’ils meurent par sa faute. Il ne se le pardonnerait jamais. Il va avoir leur mort sur sa conscience. Qui est Art Hemingway ? Art Hemingway. 58 ans, né à New York. Il a grandi avec les parents, avant de décéder dans un accident de voiture. Il a été un temps à l’orphelinat. Il a été adopté par une famille Américano-Russe. Il a appris à parler le Russe pour son plaisir et possède maintenant un accent particulier quand il parle l’Anglais. Depuis tout petit, Art a pris le plaisir de bricoler toute sorte de choses. Il a fabriqué lui-même une moto. Passionné dans la mécanique il sait réparer les voitures. Mais il a considéré que ça ne sera pas sa vie. Alors il a fait des études, il a persévéré et est devenu un homme d’affaire. Sa famille d’accueil l’a considéré comme héritier légal. Art a hérité une fortune colossale. Il est parti vivre en Autriche un temps, il a travaillé là-bas. Il est revenu aux USA. Il a emménagé à Huntington Beach. Acheté une maison à Presidente Drive et y vit depuis 2012. Art est à la retraite et vit tranquillement ses jours. Il passe de temps en temps dans des bars, passe des soirées. Il rencontre des gens avec qui il s’accroche. Il ne s’entend pas avec tout le monde. Mais il faut mieux éviter de mettre Art en colère. On lui a demandé pourquoi il ne s’est jamais marié. Il a déjà rencontré des femmes, une qui lui plaisait particulièrement. Ils ont vécu ensemble mais elle est décédée. C’est un coup dur pour lui. Il y a un peu de vrai dans son histoire. Quand on lui pose des questions sur des sujets qu’il préfère éviter, il les dévie subtilement. Il sait qu’au fond de lui, il est surveillé. Ses actions, ses gestes, ses transactions. Personne dans la vie réelle de Huntington Beach ne soupçonne que la vie d’Art est tout un mensonge. Sergei Lolkov a rêvé un temps qu’il utiliserait à nouveau son vrai nom de famille. Lolkov. Pendant quarante-et-un ans, il a porté le nom Novikov. Le nom d’une famille très généreuse, qui l’a considéré comme un fils. Une seconde famille qui l’a adopté, qui n’a rien à voir avec la première. Sergei aurait tant voulu avoir une famille, comme les Novikov, parce qu’ils sont très différents des Lolkov. Tout le monde est solidaire, ils s’aident. Mais c’est une famille qui reste campée sur les traditions, Ilya ne tolérait pas que ses enfants aient une mauvaise fréquentation. Alors que la famille Lolkov, tout le monde est solitaire. Ils s’en fichent de ce que font les autres, qu’ils aillent dans une Famille, qu’ils réussissent leur vie. Ils s’en foutent. Sergei ne considère pas comme une vraie famille depuis qu’il a fréquenté les Novikov. Mais ça restait sa famille. Depuis tout le début, c’est de la faute à Leonid Novikov et son frère. Leur faute pour que Sergei soit condamné à vouloir les venger, à se cacher, à mentir pendant toute la vie. À cacher son vrai nom de famille. Pendant quarante-et-un an, il a porté Novikov et il le regrette aujourd’hui. Il aurait dû prendre un autre nom de famille, pour protéger les Novikov qui l’ont sauvé, qui l’ont recueilli. Jamais il n’a voulu les remercier comme ça. Jamais… Sur les cinquante sept années de sa vie, Sergei a porté le nom Lolkov pendant… Quinze ans. Quinze minuscules petites années où il a montré qui il était vraiment. Sa vraie identité, ce qu’il est. Il se rappelle de la période Vienne. Une belle période. Sa vie n’est pas remplie que de mauvais événements non. Il en a vécu dans la famille Novikov, dans la Famille Dmitriev, avec Nastasha, Vladlena, Luka… Mais la joie, Sergei. Il ne retient pas. Il n’arrive pas à la retenir. Beaucoup de terribles choses, graves l’une après l’autre ne sont pas faciles à oublier. Qui influencent sur ce qu’il est.
Quand il est reparti de Vienne, c’est parce qu’il l’ont retrouvé. Un massacre d’innocent. Sergei est définitivement condamné à mourir. Parce qu’il est vu comme une menace. Une véritable mine d’informations sur les familles Russes. Il sait beaucoup de choses sur eux, les membres. Il peut dire les noms des gens, il peut dire les trafics qu’ils occupent. Il sait que les Familles touchent fortement. Ils ont tenté de le tuer, après l’avoir retracé par ses amis qui l’aidaient à retrouver Luka. Son petit-fils qu’il sait en vie. Mais il ne sait pas où il est maintenant, ce qu’il fait. Il a changé d’identité, il est peut-être mort aussi. Non, Sergei n’y croit pas une seconde. Un Novikov ne meurt pas facilement… Il reste peut-être une mauvaise plante qui perdure pendant des hivers. Froids. Luka doit lui en vouloir mais il ne connait pas la vérité de cette histoire. Il ne connait pas vraiment son grand-père. Il n’a juste vu que de la surface, il a juste vu un grand-père froid, presque absent, qui ne sourit pas souvent. Qui ne parle pas avec lui plus de dix minutes. Sergei s’est acharné à vouloir le retrouver via Vienne. Mais ça n’a fait qu’aider les autres Familles à le localiser… Les erreurs, il en a fait beaucoup trop et se demande pourquoi, il s’en sort toujours. Lui. Quand il sort en tant qu’Art. Il boit un verre avec ses amis, à une soirée, aider à financer une gala. Avec le beaucoup d’argent qu’il a, il peut faire vivre deux générations, sans qu’ils aient besoin de travailler. Mais Art n’est pas dépensier à ses heures perdus. Il se contrôle et n’a pas le coeur à vouloir dépenser cet argent. L’argent qui ne vient pas du tout des parents Hemingway. L’argent qui vient de la banque. De l’argent volé de la famille Dmitriev. Personne ne soupçonne d’où ça vient. Quand il rentre seul dans sa maison, il redevient Sergei. Souvent il sort de l’alcool Russe, reste dans le noir à se remémorer de ses actes. Dans la lumière, à ouvrir une boite à chaussure, contenant des lettres qu’il a écrite à Vienne. Qu’il n’a jamais envoyé et qui s’adressaient à Luka. Peta lui avait conseillé de faire ça. Écrire des lettres, ça aide à débloquer et à extérioriser calmement. Ne pas en venir aux mains. Ces lettres, il les a écrites depuis deux ans et demi. Il a arrêté d’écrire aujourd’hui. Ça n’arrange pas les choses pour lui, ça ne fait qu’enfoncer davantage le couteau dans la plaie qui s’ouvre de plus en plus. Difficile à cicatriser une grande blessure. Il lit les lettres, assis sur son fauteuil, le verre d’alcool à côté de lui. Il soupire et les laisse tomber sur la boite à chaussures. Il trouve une feuille blanche, il prend un stylo, un livre comme support et se met vite à écrire. 07 avril 2013. Huntington Beach. Joyeux anniversaire Luka. Quatre ans sans de tes nouvelles, c’est long. J’espère que tu vis heureux, après tout ce que je t’ai fais subir. Je n’ai jamais été capable de me pardonner de la mort de ta mère, de t’avoir abandonné. Je ne sais pas si je vais continuer à écrire des lettres. Tu ne les recevras jamais. Tu ne les liras jamais. Ça m’aide à extérioriser ma culpabilité. Il est impossible de me confier à quelqu’un. Je vis dans un mensonge sans fin. Sous une fausse identité, étroitement surveillé par les autorités Américaines. Je suis sûr qu’il y a quelqu’un qui m’observe quand je suis en train d’écrire. Si seulement j’ai une petite nouvelle de toi, je ferais mieux de ne pas rêver trop longtemps. Je devrais continuer à vivre ma vie, à avancer. Mais comment avancer quand j’ai commis des terribles choses dont tu n’en as pas l’idée ? La lettre s’arrête là. Sergei s’est un peu énervé. Il ne se sent pas mieux quand il écrit cette lettre qui est différente des autres. Une lettre qui n’a pas été terminée. C’est dur de reprendre. Il range toutes les lettres dans la boite et la cache sous le fauteuil. Il soupire et savoure l’alcool. Il sait que Luka est en vie en ce moment où il boit. Il ne sait pas ce qu’il fait. Il sait et a appris douloureusement la mort de sa fille, Vladlena. Par de sa faute. Il avait contacté un ancien ami de sa classe, à son arrivée à Vienne. Il est allé à Nijni-Novgorod. Il a lu les nouvelles, il est allé voir ce qui était sa maison d’autrefois. Vladlena, sa fille. Il n’a pas compris pourquoi elle n’avait pas pris le premier train. Il sait que c’est impossible qu’ils l’ait retrouvée avant neuf heures du matin. Impossible… Ou l’ont-ils fais exprès ? Ils savaient que Sergei connaissait les méthodes des abattages des gens. Alors ils ont changés les habitudes peut-être. Il les a sous-estimés. Personne dans Huntington Beach ne soupçonne qu’Art est Sergei. Qu’un sourire se cache une tristesse. Qu’un homme joyeux, se cache un homme d’une grande peine qui ne se peut pas se mesurer. Il rit, il boit, il aide les gens, il est avec eux. Il ne s’entend pas avec tout le monde malheureusement. Art est connu dans le casino de la ville. Il aime y aller. Un casino qui couvre en réalité les trafics en tout genre. Art est au courant des trafics qui s’y trouvent. Il connait le propriétaire en personne. Il s’est fait interdire les jeux de tables parce qu’il ne savait pas tricher et il savait gagner. Il savait dépouiller l’argent. Alors Art vient que pour dire bonjour ou assister aux trafics en secret. Il a été trop longtemps dans le mauvais côté, ça lui a fait l’argent. Ça lui a retiré les proches. Mais… Maintenant. Qu’il n’a plus de proches. Il peut prendre ces risques. Il aide en même temps les autorités locales indirectement. Art ne sait pas de quel côté il est, du mauvais ou du bon ? Il a toujours été paumé. Il regarde le propriétaire du casino échanger quelques oeuvres d’art qui ont une grande valeur. Il regarde à gauche, une personne récupérer de la drogue. Il regarde à droite, les femmes. Le sous-sol est interdit d’accès aux étrangers du casino. Peu de personnes privilégiés y ont accès. Art en fait parti. Art n’y vient pas souvent. Préférant éviter de se faire remarquer. Un peu de risques, d’action dans sa vie qui devient tout de suite trop.. plate, trop tranquille pour quelqu’un qui n’a connu beaucoup de choses qui l’ont fait bouger. Un peu de risques pas très dangereuses non. Il modère.
Dernière édition par Sergei L. Lolkov le Mar 12 Aoû 2014 - 23:35, édité 1 fois |
| | | Benjamin L. Cohen BAD COP
› MESSAGES : 642 › EMMENAGEMENT LE : 08/06/2013 › AGE : 41 › STATUT CIVIL : DIVORCÉ, DE RETOUR DANS LE LIT DE SES DAMES APRES AVOIR BRISER LE COEUR D'ALLY (ET LE SIEN). › QUARTIER : UN APPARTEMENT DE LUXE SUR PRESIDENTE DRIVE. OUI, AU 69. › PROFESSION/ETUDE : PDG DU GROUPE HÔTELIER INTERNATIONAL "COHEN DELUXE", ANCIEN FLIC DANS LA BRIGADE DES MŒURS ; › HB AWARDS : (2015) MEILLEUR TRIANGLE AMOUREUX AVEC ALLY ET NAYA ; SEX SYMBOL JUNIOR ; MEILLEUR SECRET DEVOILE ; › DOUBLE COMPTE : CF : ELOW ; › CELEBRITE : RYAN GOSLING ; › COPYRIGHT : ELOW ;
| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 1:08 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 9:14 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 10:21 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 12:55 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 13:03 | |
| Tu resteras la plus vieille des vieux de H.B ! Réserve-Moi un lien ! Il manque deux chapitres et le caractère à rédiger. J'dois affronter la flemme qui habite en moi |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 19:03 | |
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| | | Neela Meyers THIS WORLD IS MINE
› MESSAGES : 12654 › EMMENAGEMENT LE : 02/03/2013 › AGE : 38 › STATUT CIVIL : en relation passionnelle avec son cheeseburger parce qu'il n'y a que ça de vrai. en couple avec imran devil johar et il est boiling hot. maman de la petite maya meyers aka cutest baby girl ever. › QUARTIER : presidente drive. › PROFESSION/ETUDE : médecin, chirurgien cardiaque. › DOUBLE COMPTE : naya m. quinton, la garce sublimissime que tout le monde déteste + taleisha campbell, aka da delicious cookie. › CELEBRITE : vidya balan. › COPYRIGHT : ranipyaarcreation.
| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 19:17 | |
| invasion de Russes rebienvenue |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 19:29 | |
| Merci les petits Invasion de Russes Le grand père, le beau-fils, le petit-fils EDIT: Chapitre deux posté |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mar 12 Aoû 2014 - 23:53 | |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Mer 13 Aoû 2014 - 0:31 | |
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| | | Naya M. Quinton THIS WORLD IS MINE
› MESSAGES : 648 › EMMENAGEMENT LE : 10/11/2012 › AGE : 35 › STATUT CIVIL : open ; sans attaches ; › QUARTIER : presidente drive ; › PROFESSION/ETUDE : bras droit de lorelai daniels ; › HB AWARDS : personnage le plus agaçant (2013) ; meilleur personnage féminin enjoy while u're young (2014) ; meilleur triangle amoureux avec ally et benjamin (2015) ; duo improbable avec julian (2016) ; › DOUBLE COMPTE : neela meyers ; taleisha campbell ; › CELEBRITE : alison brie ; › COPYRIGHT : ranipyaarcreation ;
| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Jeu 14 Aoû 2014 - 0:08 | |
| ta fiche est asldmsmlkfmlsqsmllfml ça m'a achevé !! je veux un rp des trois là genre NOW !! VOUS FAITES OFFICIELLEMENT PARTIE DE HUNTINGTON BEACH « Soyez la bienvenue. » toutes nos félicitations ! votre fiche vient d'être validée et vous faites officiellement partie des habitants de huntington beach. les portes de la ville vous sont grandes ouvertes, vous pouvez commencer dès maintenant vous y promener et commencer votre jeu. mais, avant d'aller plus loin, ne vous invitons à consulter le guide de la ville qui vous sera certainement utile :
- vous pouvez dans un premier lieu préciser votre métier ou étude, ainsi qu'à décider quel sera votre logement.
- si vous vous retrouvez complètement perdu dans les rues de la ville, sachez qu'un salon de parrainage est à votre disposition. tout ce qu'il vous reste à faire c'est de demander d'avoir un parrain qui vous servira de guide touristique et vous aidera à retrouver vos repères plus rapidement.
- vous avez également la possibilité de constituer vos propres carnets de relations et de rencontres. eh oui ! il ne faut pas oublier qu'avoir une vie sociale palpitante vous aidera à mieux vous épanouir !
- si vous vous attendez à ce que des personnes proches, amis ou ennemis, viennent vous rejoindre à huntington beach, n'oubliez pas qu'une catégorie pour la création des scénarii est consacrée à toutes ces personnes !
- en parlant d'ennemis, on vous présente l'ennemi commun de tous les habitants. maître corbeau, dont l'identité reste inconnu, a comme passe-temps préféré vous torturer l'existence grâce à ses fameuses lettres anonymes qui risquent de mettre une fin à votre vie tranquille.
- vu que tout ce qui rime avec secret, rime avec potins, n'hésitez pas de visiter le buzzer pour être informé de tous les secrets mis en danger. peut-être ceci réveillera-t-il le Sherlock Holmes qui sommeille en vous pour en trouvez d'autres vous-même !
- pour finir, si vous aimez pimenter votre vie, une section défis où tout le monde peut vous défier !
n'oubliez cependant pas que vous devez informer le staff de votre plus sombre secret. ne jouez pas aux innocents, car au fond, personne n'est un ange ! Si besoin le staff peut vous aider à trouver un secret. ( contacter Marissa - contacter Neela) en cas de besoin ou de question, le staff du forum sera toujours là pour vous, n'hésitez surtout pas à le contacter par mp ou à tout simplement poster vos questions dans le sujet consacré aux membres qui se trouve ici. |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Jeu 14 Aoû 2014 - 10:33 | |
| - Citation :
- j'fais un dc. j'ai perdu le pari. je te vois venir à des km jamie....
JE LE SAVAIS ! JE LE SAVAIS ! De toute façon, tu as rempli le pari avec un sans-faute ! Tu vas pas me croire, mais j'ai lu toute la fiche et je suis restée... sans voix ! Que ça promet le personnage et les rp qui vont venir ! |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Jeu 14 Aoû 2014 - 12:47 | |
| merci Neela ! merci Jamie ! |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Jeu 14 Aoû 2014 - 14:06 | |
| REBIENVENUE en retard |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? Jeu 14 Aoû 2014 - 14:12 | |
| MERCI |
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| Sujet: Re: [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? | |
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| | | | [TERMINÉ] Sergei • _ Написать в классе Российский IT-сектор. _ И когда вы понимаете, ничего не класс? | |
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