Cela faisait quelques temps qu'elle n'avait pas eu de nouvelles d'Andrew. Et même s'ils n'étaient pas encore arrivés au stade de l'inséparable, elle s'inquiétait pour lui. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? Il était hors de question qu'elle se contente de croire à cette vieille connerie. Puis elle avait passé la journée à rien faire, à plier ses cartons, à ranger les dernières affaires qui lui restaient, à chantonner et à casser les pieds aux voisins. Le voir lui ferait du bien. Elle dépensa le peu d'argent qui lui restait pour aller acheter de quoi manger. Quelques conneries, pour pas se ramener chez lui les mains vides, telle une touriste. Non, elle se sentirait trop gênée. On lui a toujours appris à ramener quelque chose chez les gens lorsqu'on allait leur rendre visite. Elle, elle s'en fichait que les gens fassent de même, mais c'était de son point de vu à elle. Elle allait devoir harceler ses parents pour quelques pièces, question qu'elle survive encore quelques jours, le temps qu'elle trouve un job pour couvrir les frais de l'école qu'elle avait d'ailleurs quitté, ou plutôt l'école qui l'avait mise à la porte. Manque de travail, jamais là … bref. Elle se devait de rembourser les mois qu'elle avait « consommé » disaient-ils. Elle gara sa voiture devant l’immensité qu'était le petit chez sois d'Andrew. Et frappa à sa porte. Elle priait qu'il soit là, elle ne voulait pas se retrouver chez elle à manger tout ce qu'elle avait acheté toute seule avec les films qu'elle avait apporté avec elle. Pendant qu'elle pensait à comment est-ce qu'elle allait rembourser ses dépenses, le jeune homme finit par ouvrir la porte.

« J'ai ramené de quoi passer la soirée. » lança Laïla au jeune homme en lui montrant les quelques dvd qu'elle avait apporté et le sachet de nourriture. Andrew faisait partit des rares personnes avec qui elle pouvait se permettre certains comportements. Elle était moins timide, même si elle l'était tout de même avec lui, mais à petite dose. Puis ils avaient partagés plus qu'un simple film. Ils en sont déjà arrivés à passer la nuit ensemble dans tous les sens du terme. Et ce même si ce n'était pas dans les habitudes de Laïla, elle était rarement allé aussi loin avec un homme. De par sa timidité et par le fait qu'elle pense que tout le monde lui veut du mal. Et même si avec Andrew ça se passait mieux qu'avec d'autres personnes, elle ne lui faisait toujours pas confiance. Elle avait du mal avec ce mot, elle était naïve, se laissait faire mais il était rare qu'elle offrait sa confiance à quelqu'un. Pas après ce qu'elle a vécu en Inde, pas après ce qu'elle a reçu comme insulte ici à Huntington Beach. Elle qui avait rarement voyagé, lorsqu'elle est arrivé ici, la première idée qu'il lui ait venue à l'esprit était de se faire des amis. Mais voilà la surprise qu'elle a eu lorsqu'elle s'est rendue compte que c'était chacun pour sois ici. La loi du plus fort, du plus beau, de la plus populaire. Elle détestait ça. Elle détestait devoir se plier aux envies des autres, mais elle le faisait. C'était dans sa nature, elle aimait rendre service. On pouvait la traiter de tous les noms, lui dire qu'elle était idiote, mais, ça elle le savait déjà, elle n'avait pas besoin qu'on lui rappelle qu'elle était une cible facile. Une petite créature gentille et mignonne qu'on pouvait faire souffrir à tout moment. Elle n'allait pas pour autan changer. Elle était même loin du changement, elle s'enfonçait. Plus le temps avançait et plus elle mettait la faute sur sa petite personne. Et tout ça sans oublier qu'un jour quelqu'un la blessé.

Elle a toujours eu du mal à aller le voir chez lui. C'était même une chose très rare. C'était énorme chez lui, ça l'impressionnait. Puis elle avait peur des animaux. Oui c'était une grande trouillarde, elle était effrayé par tout. Mais le plus important elle ne voulait pas avoir l'air de profiter de sa richesse ou quoi que ce soit. Elle savait ce que ça pouvait être, elle en a connu des gens qui ont essayés de profiter de ses parents. A coté chez elle, c'était tout petit, elle y vivait seule, budget étudiant l'oblige. Elle n'avait pas honte de ce qu'elle avait bien au contraire, c'était juste que ça l'impressionnait voir autant de richesse. Et c'est à ça qu'elle pensait à chaque fois, un type comme lui aussi riche, que faisait-il avec une fille comme Laïla. Pourquoi étaient-ils amis ? Il souhaitait sûrement quelque chose en échange. Il cherchait sûrement à lui soutirer quelque chose. Elle l'aimait bien, mais il lui arrivait de douter de lui. C'était dans ses habitudes de douter des gens.  Elle se racla la gorge en lui souriant. « Je … je te dérange pas, j'espère ? » elle préférait lui demander. Ça la gênait d'aller le voir chez lui comme ça, à l'improviste. Mais c'était bien ça, être amis, non ? Pas besoin de prévenir, pas besoin de faire des chichis. Si ?

Andrew avait officiellement emménagé à HB depuis quelques mois maintenant, depuis fin décembre exactement. Il revenait aux Etats Unis après plusieurs mois passé chez ses grands-parents en Angleterre. Il était prêt à prendre un nouveau départ à enfin apprendre à vivre pour lui et pas à travers le bonheur de quelqu’un d’autre comme il l’avait toujours fait. Andrew était tombé très bas, aussi bas qu’on puisse tomber même. Il avait frôlé la mort plusieurs fois bêtement pour la même personne… Pour quelqu’un qui l’avait finalement trahi. Et il ne voulait plus jamais en arrivé là, alors après sa greffe de cœur il s’était repris en main, il avait cherché un endroit où vivre. Un endroit où il pourrait reprendre une activité professionnel. C’est dans la police qu’il avait choisi de s’engager, et il avait choisi HB au pif. Ses grands-parents lui avaient acheté la villa dans laquelle il vivait aujourd’hui, ils avaient insistés pendant longtemps avant qu’il ne cède. C’était un cadeau de nouveau départ c’est ce que son grand père lui avait dit. Et puis l’avantage ici c’est qu’il avait tous ses chevaux sur place, ses deux chiots qu’il avait acheté sur un coup de tête en arrivant ici.

Andrew ne travaillait pas aujourd’hui, il était de repos et il avait passé sa journée à monter à cheval. C’était quelques choses qu’il avait toujours aimé faire, une passion qui ne lui était jamais passé. Son grand-père avait fait en sorte qu’il puisse toujours continuer, il pouvait le remercier c’est lui qui avait acheté chacun des chevaux qu’Andrew avait. Il voulait reprendre la compétition mais avant ça il fallait qu’il se remette en selle. Ca faisait plus de 6 mois qu’il n’avait pas posé le cul sur un cheval, après sa greffe ça lui avait été déconseillé, il n’avait eu le feu vert que très récemment. Bref il venait tout juste de finir de se rhabiller quand la sonnette de la villa retentit. Après une journée avec les chevaux une bonne douche c’était imposée. Andy rejoignit le rez de chaussé et ouvrit la porte d’entrée. Un sourire s’afficha sur son visage en découvrant que la personne qui lui rendait visite était Laïla. Une jeune femme qu’il avait rencontré quelques jours après son arrivé à HB, le courant était tout de suite bien passé avec elle. Si bien qu’ils avaient fini quelques fois dans le même lit pour une nuit. Il appréciait la jeune femme, de toute façon Andrew n’était pas du genre à s’embêter des conventions. Quand il n’aimait pas quelqu’un en général il était facile de le voir. « J'ai ramené de quoi passer la soirée. » dit-elle en brandissant devant lui les quelques DVD qu’elle avait dans les mains et le sac de nourriture. Il afficha un sourire à la jeune femme et déposa un baiser sur son front. Andrew était en règle générale quelqu’un de tendre, avec elle il l’était tout du moins. Une fois qu’il appréciait une personne il était en général au petit soin. Même si ça lui avait joué de gros tour, et qu’il aurait aimé corrigé cette facette de sa personnalité. Comme on dit chasser le naturel il revient au galop. « Tu es géniale tu le sais ça ? » dit-il un sourire amusé sur les lèvres et il ajouta : « Je me disais justement que ça faisait un moment que je n’avais pas vu ta petite tête. » Toujours sourire sur les lèvres il se poussa pour la laisser entrer. Il attrapa les deux chiots qui sautait déjà sur les jambes de Laïla pour avoir des caresses, il n’avait pas manqué de remarquer qu’elle n’était pas très à l’aise avec les animaux. Andrew était quelqu’un d’observateur, il aimait bien savoir des choses sur les gens qu’il appréciait. Il mit les deux chiots sur la terrasse de la maison et referma la porte. Au moins Tic et tac n’embêterait pas la jeune femme toute la soirée. Il débarrassa Laïla en prenant ce qu’elle avait dans les mains, il n’allait quand même pas la laisser tout porter. Ce n’est pas comme ça que sa mère l’avait élevé. Il y avait encore dans l’entrée de la ville des cartons qu’il n’avait pas ouvert, c’était tout ce qu’il avait stocké à Atlanta dans la maison de sa mère. La maison avait été récemment vendue et il avait dû aller là-bas pour la vider.

« Je … je te dérange pas, j'espère ? » Il secoua la tête de gauche à droite et répondit du tac au tac. « Tu me dérange jamais. » Il était sincère, il aimait bien passer du temps avec la jeune femme. Elle était la bienvenue chez lui quand elle en avait envie. Il ne la voyait pas juste quand il avait envie de coucher avec quelqu’un, leur relation ne se résumait pas qu’à ça. Andrew n’était pas ce genre de mec, il ne servait pas des gens. Il pouvait paraître superficiel avec sa grande villa mais au final il était beaucoup plus simple que ce qu’on pensait. Il demanda alors à la jeune femme : « Comment ça va alors ? Qu’est-ce que tu racontes de beau ? » Il se dirigea dans la cuisine pour poser le sec rempli de nourriture il ajouta alors en ouvrant le frigo : « Tu veux boire quoi ? T’as de la chance je viens d’aller faire les courses alors tu as le choix. » Andrew se débrouillait seul, il n’avait pas de femme de ménage, pas de chauffeur, pas de cuisinière. Bref il n’avait pas de gens à son service. Sa mère l’avait élevé en lui disant qu’il devait se débrouiller seul.

Laïla avait décidé de rendre visite à Andrew, personne qu'elle avait rencontré peu après l'arrivé du jeune homme à Huntington Beach. Leur relation pouvait paraître étrange, ils ont très vite sympathisé et se sont très vite entendu, malgré leurs désaccord. En effet, Laïla étant du genre à ne pas donner sa confiance, elle doutait énormément du jeune homme, du coup ils se disputaient souvent pour un sous entendu, quelque chose mal compris. Surtout qu'elle l'accuse souvent de profiter d'elle, elle comprend toujours pas comment est-ce qu'il faisait pour la supporter et arriver à encore à la voir. Il lui arrivait aussi de se sentir mal de lui infliger ça. Après tout c'était un ami, on ne doute pas d'un ami, pas après tout ce qu'il fait pour nous. Pas après toutes ces petites attention qui font qu'on ne peut pas douter de cette personne.

Le baiser qu'il posa sur son front confirmait tout ce qu'elle pensait de lui. C'était d'une bonne personne. Il prenait soin d'elle, c'était même la personne la plus gentille qu'elle connaissait à Huntington Beach. Elle entra chez lui après avoir été invité à entrer. Cette maison ne cessera de l'épater. Ses décors, sa taille, les chambres. L'indienne suivit Andrew dans la cuisine elle le regardait faire. Tout en souriant elle le détailler de la tête aux pieds. Oui, ça lui arrivait souvent quand quelqu'un lui plaisait. Elle aimait apprendre mais aussi comprendre les mimiques, les habitudes d'une personne. Elle était très observatrice, au fond ça la rassurait d'en savoir sur les personnes de son entourage. Elle essayait au maximum de prévenir quand est-ce qu'elle serait déçue. Ça pouvait paraître mauvais d'être ainsi mais, elle ne pouvait s'en empêcher.

Elle sortit de ses pensées lorsqu'il lui demanda comment est-ce qu'elle allait, et ce qu'elle pouvait bien faire ces temps ci. Fameuse question qu'elle évitait toujours. Elle ne racontait jamais sa vie aux gens, même si Andrew n'était pas n'importe qui elle arrivait pas à articuler au mieux ce qui se passait dans sa vie. Certes elle était pas la seule à avoir des problèmes mais elle n'obligeait personne à déballer sa vie privée. Andrew ne lui demandait rien de spécial à part si elle se sentait bien. Il lui faisait la conversation tout simplement. Mais cette question soulevait énormément de choses en elle. C'était à la fois son passé et son présent qui s’entremêlaient et faisait de son quotidien un enfer. Du coup ses pensées se chamboulaient et elle ne savait plus que dire, quoi faire. Elle prit un temps fou avant de lui répondre, c'était pas naturel du tout. On avait  juste l'impression qu'elle était ailleurs et qu'elle ne faisait pas attention à ce qu'il lui racontait, mais non au contraire, elle prenait son temps pour répondre au mieux à sa question. « Heu … ça va bien, merci. » dit-elle en acquiesçant de la tête et en affichant un sourire forcé qu'il n'avait surement pas vu mais qui pouvait s'entendre à sa façon de s'exprimer. « Rien » dit elle en ajoutant. « Je veux dire, rien de spécial … tu sais, les études... » premier mensonge. « Les petits jobs à côté... » deuxième mensonge. « Enfin bref tu vois ce que je veux dire, la vie aussi simple qu'elle soit. » et voilà la cerise sur le gâteau. Elle pouvait s'épater parfois lorsqu'elle enchaînait les mensonges. Et pourtant elle était pas menteuse de base, elle camouflait juste la vérité par une réalité fictive pour que tout paraisse … plus beau, tout simplement. Elle s'approcha de lui et attrapa les affaires pour l'aider. « Laisse je vais t'aider. » dit-elle en souriant, elle essayait juste de le divertir pour pas qu'il s'attarde sur les conneries qu'elle pouvait enchaîner mais surtout pour changer de sujet et ne pas avoir a répondre aux questions qui la mettait mal à l'aise. Elle détourna rapidement le regard pour ne pas avoir à croiser celui d'Andrew de peur qu'il remarque son malaise vis à vis de sa question qui est banale au premier abord mais qui mettait Laïla dans tous ses états. « Humm donnes moi ce que tu veux. » dit-elle en souriant. « S'il te plaît. » ajouta l'indienne en rangeant la nourriture.


Se raclant la gorge elle finit par lui faire face quelques secondes pour lui demander si lui aussi allait bien. « Et toi, ça va ? » Elle oublia tout ses soucis se disant qu'après tout elle n'était pas la seule à en avoir, pourquoi s’apitoyer sur son sort alors que d'autres vivent un enfer. Elle replaça une des mèches de cheveux d'Andrew et lui sourit à nouveau, essayant d'être le plus crédible possible. « Ton travail te plait ? » même s'ils ne savaient pas énormément de choses l'un de l'autre, elle savait tout de même quelle était sa profession. Elle l'avait croisé en uniforme dans la ville un jour du coup elle voulait savoir si ça lui plaisait et comment il en était arrivé à devenir policier. C'est pas un métier qu'on choisis à l'aveuglette, il fallait y réfléchir longuement pour finalement prendre une décision.
La concernant elle y était allé au coup de cœur. Elle aimait la mode, les vêtements, c'était sa passion, en plus du fait que sa mère tenait une boutique de vêtements, ça la poussait encore plus à faire de sa passion son travail. Maintenant, elle voyait les choses autrement, son école l'avait viré, elle se retrouvait presque à la rue, sa passion n'en était plus une. Ses rêves d'enfant s'était évaporé et elle avait conscience enfin que vivre seule sans l'aide de quiconque c'était pas aussi simple que ça.

Andrew appréciait Laïla, il l’avait tout de suite apprécié. Elle était simple, franche tout ce qu’il avait besoin chez une personne. Elle avait l’avantage de ne pas lui faire penser à Eva, elle était physiquement son contraire et ça c’était une très bonne chose. Il aimait simplement passer du temps avec elle, elle avait ce côté fragile qui le touchait. Et même si parfois elle doutait de lui, des raisons qu’il avait de traîner avec elle. Il finissait toujours par passer au-dessus des doutes de la jeune femme, c’était blessant et parfois il était en colère contre elle. Mais Andrew n’était pas quelqu’un de méchant, enfin pas quand il appréciait sincèrement quelqu’un. Il était trop tard pour lui maintenant, il ne pourrait pas se contenter d’arrêter de voir la jeune femme. Il préférait lui prouver qu’il était un mec bien et pas du genre à se servir d’elle. Ils leurs étaient arrivés de coucher ensemble, mais leur relation ne se résumait pas à ça. D’ailleurs il n’avait jamais cessé de prendre de ses nouvelles ou d’avoir des petites attentions envers elle. Il était comme ça, capable de passer un matin et déposer des croissants devant sa porte. Ou une fleur enfin quelques choses qui prouvait qu’il pensait simplement à elle.

C’est donc sincèrement content qu’il l’avait accueilli chez lui aujourd’hui. Il ne s’attendait pas à la voir débarquer mais ça lui faisait cependant vraiment plaisir. Comme il le lui avait fait remarquer elle ne le dérangeait jamais, elle faisait à présent partie de ses amis. Et malgré le fait qu’Andrew veuille changer ce point de sa personnalité, il faisait passer ses amis avant ses propres envies. Ça lui avait joué de gros tour, il avait manqué d’y passer plusieurs fois à cause de sa loyauté ou de son attachement plutôt. Mais comme lui avait dit un jour sa grand-mère, il ressemblait à sa mère. Il tenait ce trait de caractère d’elle, comme lui elle s’attachait trop au gens et tombait de très haut quand elle était trahi. C’est ce qui était arrivé à Andrew, il avait aimé une personne plus que sa propre vie. Et cette personne l’avait trahi et lui il s’était brisé… Mais tout ça c’était du passé, il voulait se donner une chance de recommencer à vivre pour lui. Il avait donc demandé à Laïla comment elle allait. C’était pour faire la conversation mais il était aussi curieux de savoir si elle se sentait bien. Même si elle ne semblait pas être le genre de personne à se plaindre, il reconnaissait en général les personnes comme ça puisqu’il était pareil. « Heu … ça va bien, merci. » répondit-elle pendant qu’il rangeait dans le frigo ce qu’elle avait apporté. Elle enchaîna : « Rien … Je veux dire, rien de spécial … tu sais, les études... Les petits jobs à côté... Enfin bref tu vois ce que je veux dire, la vie aussi simple qu'elle soit. » Il hocha la tête, elle n’était pas très convaincante mais Andrew avait appris à respecter le jardin secret des gens. « La routine comme on dit » Sa mère lui avait toujours dit que la curiosité était un vilain défaut, et qu’il était toujours préférable d’attendre que les gens parlent d’eux même. Et de ne pas essayer de leur tirer les vers du nez. Il adressa un sourire à Laïla alors qu’elle lui disait : « Laisse je vais t'aider. » Il secoua la tête de gauche à droite et lui répondit toujours un sourire sur les lèvres : « Pas question t’es mon invitée et puis j’ai fini ! » Il lui fit un clin d’œil en mettant le dernier truc dans le frigo. Il avait alors proposé à la jeune femme si elle voulait boire quelques choses. Elle lui dit : « Humm donnes moi ce que tu veux. S'il te plaît. » Il sortit deux canettes de soda et lui en tendit une. Il sortit deux grands verres, boire à la canette était un truc qu’il détestait. Il renversa le contenue de sa canette dans son verre et en bu une gorgée.

La jeune femme était plantée devant lui et elle lui souriait. Il était facile de se perdre dans son regard, elle avait quelques choses d’innocents qu’il aimait bien. Il reposa son verre sur le plan de travail alors qu’elle lui demandait : « Et toi, ça va ? » Il la regardait dans les yeux et il répondit sourire aux lèvres : « Je vais bien. Je suis plutôt très occupé et ça me va bien comme ça. Comme tu le vois je n’ai même pas eu le temps de vider mes derniers cartons. » Il avait montré la dizaine de carton qu’il y avait entassé dans l’entrée. C’était uniquement des souvenirs de son passé et il n’était pas pressé de les ouvrir. Il avait peur que ce soit trop douloureux… La jeune femme replaça une de ses mèches de cheveux et Andrew plongea son regard dans le sien. « Ton travail te plait ? » demanda t’elle finalement. Il avait posé ses mains sur le plan de travail de sa cuisine un de chaque côté de la jeune femme. Il lui vola finalement un rapide baisé avant de lui répondre : « Oui plus que ce que je faisais avant. Ca me plait d’être sur le terrain, l’adrénaline des interventions, les enquêtes… Et mon co-équipier est cool pour le moment ! » Ce n’était pas la première fois qu’il embrassait la jeune femme de cette façon, c’était une façon de lui montrer qu’il était content de la voir tout simplement. Il lui demanda alors : « Au fait qu’est-ce que tu nous à ramener comme films ? Pas encore un film à l’eau de rose dans le genre N’oublie Jamais ? » Il la taquinait, elle lui avait fait regarder ce film une des dernières fois qu’ils s’étaient vu. Il avait bien aimé même s’il trouvait ça trop idyllique et qu’il avait fait remarquer que dans la vraie vie ça ne se passait jamais comme ça. Il était allergique à l’amour de toute façon en ce moment.

« Je pourrai t’aider avec tes cartons tu sais. Je m’y connais un peu avec tous mes emménagements et mes déménagements plutôt brusques. » dit-elle en faisant allusion à son propriétaire qui voulait la mettre à la rue. « Je peux aider si tu veux. Je sais que c’est pas toujours facile de déballer ce qui représentait pour nous notre vie dans notre ancienne ville, ou pays pour certains. » Elle avait dû quitter l’Inde son pays d’origine pour venir habiter à Huntington parce que son ex était franchement pas le gentleman dont elle rêvait. Erreur ou bonne décision, elle ne savait pas encore. La ville était plutôt jolie, il y avait une bonne ambiance dans sa globalité mais les personnes comme Laïla n’arrivaient pas spécialement à s’y faire. Les jeunes pensaient en général qu’à eux, trop superficiels ou pas assez ouvert d’esprit. L’indienne n’arrivait pas encore à s’y faire, à cette nouvelle vie. Même après un an passé ici. Elle lui sourit pour lui montrer qu’elle était sincère et que s’il avait besoin d’aide pour tout déballer elle l’aiderait avec grand plaisir. Après tout il a été là pour elle depuis quelques mois et il n’a fait qu’embellir sa vie à Huntington Beach.

Lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes, non seulement elle fut surprise et super gênée, mais elle se sentit bête aussi. De lui mentir de la sorte. C’était pas dans ses habitudes et pourtant elle le faisait. Elle mentait au seul ami qu’elle avait à Huntington Beach. Le seul et l’unique qui ne la faisait pas souffrir. Au contraire il était toujours aux petits soins avec elle, gentil comme un ange et elle ne le lui rendait pas bien. Elle sourit rouge de honte. Elle était timide et ce même s’ils avaient déjà couchés ensemble. C’était dans ses gênes. Elle posa une de ses mains sur sa joue pour couvrir ce qui allait lui faire honte dans quelques instants tout en baissant la tête.
« Oui et puis l’uniforme, qui est pas mal. Enfin … c’est … un … uniforme quoi. Qui va à tout le monde. » elle posa son autre main sur sa joue cachant à nouveau sa gêne. Elle se mettait toute seule dans des situations gênantes, elle allait finir par croire que la seule solution pour elle serait de se taire. Elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle était en train de lui faire des avances ouvertement. Elle ne le faisait jamais volontairement il fallait toujours qu’elle soit l’esclave de ses mots prononcés. Elle disait souvent les choses qu’elle pensait et du coup quelques instants après, elle se rendait compte de ses paroles. Même si elle n’avait rien dit de grave, ça la gênait tout simplement. Elle finit par s’éloigner de lui ses mains toujours sur ses joues, cette proximité la mettait mal à l’aise.
« Humm, non tu peux te réjouir. J’suis pas d’humeur pour les films d’amour. J’ai apporté un film d’action, un film anti-romantique du genre je trompe mon époux. » Elle n’était pas du genre à regarder des films d’amour à longueur de journée. Même si on pouvait croire le contraire. Elle n’aimait pas ça d’ailleurs. Elle était loin d’être la fille romantique, elle ne savait même pas comment s’y prendre. Lorsqu’elle était en couple avec Aaron, c’est lui qui prenait tout en main. Bien sûr qu’elle a eu des gestes envers lui romantiques et tout ça. Reste qu’elle n’a jamais su s’y prendre avec un homme. Elle arrivait pas à les comprendre. Elle ne savait pas lorsqu’ils mentaient ou lorsqu’ils étaient réellement sincères.
« Après y’a des conneries sur l’amitié et tout ça. » dit-elle en relevant son regard vers le sien guettant sa réaction. Elle savait pas pourquoi elle avait choisis ces films là sur l’amitié, peut être parce qu’elle avait pensé à lui et qu’elle s’était dit que ça leur ferait du bien de voir quelque chose de positif entre amis. Puis elle se sentit à nouveau coupable. Elle avait retiré ses mains de ses joues et finit par se rapprocher à nouveau de lui. « Je dois te dire quelque chose, parce que j’aime pas mentir, surtout pas te mentir à toi. Mais … »
Il représentait tout de même quelques chose pour elle, quelque chose d’important pour qu’elle ait se sentiment de culpabilité à chaque fois qu’elle lui mentait. Il devait y avoir une raison.
« Mais … je veux pas que tu penses que je suis là pour une quelconque raison. Je suis venue en tant que simple amie. » Elle voulait le prévenir avant même de lui dire qu’elle n’allait pas bien ces derniers jours, que tout allait mal et que sa vie prenait un tournant inexplicable. « Je connais le proverbe du, qui se justifie s’accuse et te dire de ne pas avoir de pensées négatives me concernant confirment exactement ce proverbe mais je préfère quand même te le dire. » elle soupira reprenant son souffle. « Je te mens, je vais pas spécialement bien, je suis dans la merde mais on s’en fou, voilà c’est dit maintenant, je veux pas qu’on en reparle. Je veux pas que tu penses que je profite de toi que je viens te voir juste quand tout va mal parce que c’est pas vrai. » Elle avait besoin de se justifier parce qu’elle voulait qu’il sache ce qu’elle pense réellement. Elle avait pensé de lui ce qu’elle essayait de ne pas véhiculer, et elle lui demandait de ne pas le faire. Effectivement elle pensait qu’il profitait d’elle parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi il voulait tant être proche d’elle. Elle essayait de trouver toutes sortes de raisons pour lesquelles il serait proche d’elle et toutes ressortaient négatives. Maintenant elle se retrouvait dans cette position où elle n’avait pas envie qu’il pense ça d’elle. Et pourtant il avait toutes les raisons de croire qu’elle se rapprochait de lui pour profiter de ses richesses de lui de sa gentillesse.
Mais elle n’était pas aussi maligne pour pouvoir profiter des faiblesses et des forces des autres. Elle était même trop faible pour le faire.
Elle s’approcha à nouveau de lui pour finir par détourner le regard. « Je sais que j’suis loin de rafler la médaille de la meilleure amie de l’année parce que j’ai du mal à te faire confiance et je ne vais pas te demander de me croire ou de me donner ta confiance, je te le demanderai jamais. J’en avais juste marre de mentir, de te mentir. » Elle posa alors sa main sur la sienne espérant juste que cette discutions ne termine pas en querelle qu’ils avaient l’habituelle d’avoir.

Andrew avait ramené pas mal de truc de chez sa mère, surtout des photos, des choses en rapport avec Jordan ou sa mère. Il avait en revanche laissé derrière lui les souvenirs qui avait un rapport avec Eva. Il avait tiré un trait sur elle, aujourd’hui elle ne lui manquait plus. C’était tout récent ce nouveau sentiment de liberté en ce qui concernait ses sentiments. Serait-il possible qu’il soit passé à autre chose ? Sans aucun doute, elle était de l’histoire ancienne une partie de sa vie dont il ne souhaitait pas gardé de souvenir. Il n’avait pas eu que des mauvais moments avec elle, au contraire mais elle avait simplement tout gâché en le trahissant. C’était venu assombrir toute leur relation, aujourd’hui il ne restait plus rien. Il avait disparu de la vie de la jeune femme tout simplement. Et c’était mieux comme ça pour lui en tous les cas. « Je pourrai t’aider avec tes cartons tu sais. Je m’y connais un peu avec tous mes emménagements et mes déménagements plutôt brusques. » lui dit alors la jeune femme. Elle ajouta : « Je peux aider si tu veux. Je sais que c’est pas toujours facile de déballer ce qui représentait pour nous notre vie dans notre ancienne ville, ou pays pour certains. » Andrew posa les yeux sur Laïla, c’était gentil de la part de la jeune femme. Et pour être honnête il n’avait pas spécialement envie d’être seul pour déballer ces cartons. Il adressa un sourire sincère à Laïla et répondit : « On peut s’y mettre maintenant si tu es motivée. J’avoue que ton aide n’est pas de refus. » Après tout il était encore tôt, ce n’était pas vraiment l’heure de manger et ils pouvaient mettre le film un peu plus tard ils avaient toute la soirée devant eux voir peut-être même la nuit.

Andrew avait déposé un baiser sur les lèvres de la jeune femme. Il ne manqua pas de remarquer qu’elle était un peu gêné mais il n’y prêta pas attention c’est quelques choses auquel il s’était habitué avec elle. Il lui parla un peu de son métier et elle répondit : « Oui et puis l’uniforme, qui est pas mal. Enfin … c’est … un … uniforme quoi. Qui va à tout le monde. » Andrew laissa échappé un léger rire amusé. Il ne releva pas, il n’allait pas enfoncer la jeune femme un peu plus. Elle était toute rouge et il trouvait ça plutôt mignon. Andy avait taquiné la jeune femme sur le type de films qu’elle avait choisi. Il n’avait pas vraiment envie de voir une comédie romantique aujourd’hui, il n’était pas d’humeur. La jeune femme lui répondit alors : « Humm, non tu peux te réjouir. J’suis pas d’humeur pour les films d’amour. J’ai apporté un film d’action, un film anti-romantique du genre je trompe mon époux. » Il fit une légère grimace, les films sur les tromperies c’était pas non plus ce qu’il avait envie de voir. Laïla ajouta finalement : « Après y’a des conneries sur l’amitié et tout ça. » Il secoua la tête et répondit du tac au tac : « Va pour le film sur l’amitié alors ! » Il n’était pas fan des films d’actions mais il préférait plutôt qu’aux films sur la tromperie ça lui rappellerait trop de mauvais souvenir. Et puis un film sur l’amitié de leur ferait pas mal après tout, elle comprendrait peut-être enfin qu’il était sincère avec elle. Il ne servait pas d’elle, ce n’était pas le genre d’Andrew. Il était bien incapable de faire quelques choses comme ça, la seule fois où il avait voulu se servir de quelqu’un il s’était pris à son propre jeu.

Laïla s’approcha alors de nouveau de lui et il se contenta de lui sourire. Elle semblait vouloir dire quelques choses. Elle reprit la parole : « Je dois te dire quelque chose, parce que j’aime pas mentir, surtout pas te mentir à toi. Mais … » Il fronça légèrement les sourcils se demandait ce qu’elle voulait dire par là. Il n’aimait pas le mensonge, encore moins depuis son histoire avec Eva. Il la laissa parlé avant de s’emporter il voulait lui laisser le bénéfice du doute. Elle reprit alors : « Mais … je veux pas que tu penses que je suis là pour une quelconque raison. Je suis venue en tant que simple amie. » Il secoua la tête en levant légèrement les yeux au ciel. Elle était vraiment têtue parfois. Il la laissa continué sans interrompre maintenant qu’elle était lancé il voulait voir ce qu’elle avait à dire. « Je connais le proverbe du, qui se justifie s’accuse et te dire de ne pas avoir de pensées négatives me concernant confirment exactement ce proverbe mais je préfère quand même te le dire. » reprit elle avant de faire une nouvelle pause puis de poursuivre : « Je te mens, je vais pas spécialement bien, je suis dans la merde mais on s’en fou, voilà c’est dit maintenant, je veux pas qu’on en reparle. Je veux pas que tu penses que je profite de toi que je viens te voir juste quand tout va mal parce que c’est pas vrai. » Il secoua la tête il n’était pas d’accord avec elle, lui ne s’en fichait pas qu’elle soit dans la merde. Et s’il était en mesure de l’aider il le ferait même si pour ça il devait tout faire pour la convaincre. Andrew avait la ferme intention d’en apprendre plus sur les problèmes de la jeune femme. Il s’appétait à dire quelques choses mais elle reprit la parole alors qu’elle réduisait encore une fois l’espace qui les séparait. « Je sais que j’suis loin de rafler la médaille de la meilleure amie de l’année parce que j’ai du mal à te faire confiance et je ne vais pas te demander de me croire ou de me donner ta confiance, je te le demanderai jamais. J’en avais juste marre de mentir, de te mentir. » Elle posa finalement sa main sur la sienne et Andrew lia naturellement ses doigts à ceux de la jeune femme. Il n’était pas en colère contre elle et le mince sourire qu’il affichait en était la preuve. Seulement il était inquiet pour elle à présent. S’il s’était promis de pas s’attacher beaucoup à quelqu’un ici, c’était trop tard concernant Laïla il tenait à elle. Et c’est pour cela qu’il s’évertuait depuis des mois à la convaincre qu’il était sincère avec elle. Il ne se servait pas d’elle, il l’aimait bien tout simplement. Il posa son autre main sur la joue de la jeune femme et brisa le silence : « T’as pas à me le demander Laïla. J’ai confiance en toi et tu viens de me prouver que j’ai raison de le faire. » Il plongea son regard dans le sien. Il était vraiment sincère aussi bizarre que ça puisse paraitre il avait confiance en elle et elle venait de montrer qu’il avait raison. Elle ne pouvait pas lui mentir et c’était une preuve suffisante pour lui. Il reprit alors : « Je m’en fou pas que tu sois dans la merde. » Il marqua un pause, son regard toujours plongé dans celui de Laïla puis repris : « Alors je ne sais pas ce qui se passe dans ta vie mais j’aimerais bien le savoir. Et t’aider si j’en ai le pouvoir. » Une nouvelle fois Andrew était simplement sincère avec elle. Il ajouta finalement : « Je suis simplement ton ami Laïla et ça sert à ça les amis être là dans les bon et les mauvais moments… Et moi je veux être là pour toi. » Il ne quittait pas la jeune femme des yeux il espérait vraiment qu’elle le laisserait l’aider.