Cooper, un homme blessé du coeur. Qui ne croit plus en rien... La vie sentimentale n'a pas été tendre avec lui, elle lui fait mal, elle remue le couteau dans la plaie, elle veille que cette plaie soit béante. Il est tombé amoureux mais il n'a jamais pu aller au terme, pas une seule fois. L'une est partie sans rien dire. L'autre lui a été enlevée. La suivante a disparue. La dernière est morte. Il tombe toujours de très haut, il se laisse aller dans sa chute. Il encaisse les coups durs, il se laisse aller. Cooper n'est pas comme ça à l'origine, il se relevait toujours, il se battait, il donnait des coups de poing dans la pleine face de ce putain de destin. Il aimait vivre, il aimait faire la fête avec tout le monde. C'était un gars social, qui aimait les gens et qui adorait par dessus tout les risques. Les sensations fortes, ça lui parlait et il sauvait des gens au bord de la mort. Il adorait rire, son sourire éclatant tout le monde aimait le voir comme ça. L'étudiant est bien connu pour sa maladresse et ses bêtises, il s'embarque dans des histoires.
Maintenant, Cooper n'y est plus.
Il a tout abandonné, il se laisse aller... Il va voir les gens dont il a besoin, ces gens le blessent. Cooper est très facile à blesser, il est très fragile. Son coeur se brise très facilement en mille morceaux quand il voit quelque chose qu'il ne veut absolument pas voir. Il se reconstruit assez difficilement, il n'est pas capable de le faire seul. Il a besoin d'aide et il trouve ça pathétique. L'ancien chirurgien urgentiste ne s'exprime pas ouvertement, quand il le fait il explose. Il le balance en pleine figure, jusqu'à en blesser la personne qui se retrouve en face de lui. Il a besoin d'être seul après, à ruminer de son passé. À regretter ses actions, le mauvais hasard. Il préfère écrire, parce que personne ne le juge, les mots le comprennent. Il se comprend lui même et c'est son seul échappatoire.
Cooper est Cooper.
Il entendait tout, il voyait tout. Ses mains se crispaient sur son volant, il serrait davantage quand il voyait les voitures rouler vers lui. Il entendait des klaxons prolongées qui étaient à son intention, il voyait des voitures qui l’évitaient à la dernière seconde. Les conducteurs frôlaient la mort en voyant la belle mégane noire rouler dans le sens inverse de l’autoroute. Cooper était conscient de ce qu’il était en train de faire, il roulait dans l’espoir qu’une voiture lui rentre dessus et qu’il meure sous le coup. Sans qu’il ait à souffrir, il voulait tellement mettre fin à ses jours, il voulait arrêter toute cette souffrance. Son corps ne lui faisait pas mal, c’étaient ses pensées… Les pensées, les souvenirs qui ne s’arrêtaient jamais de se défiler. Il serra le volant et accéléra encore, il ne cherchait pas à éviter une voiture. Il voulait tellement les faire taire. D’arrêter d’y repenser, d’arrêter de sentir son coeur se détruire petit à petit. Il le sentait se briser en mille morceaux, disparaitre de sa poitrine. Un vide qui était en train de se former.
Cooper Jamie Kingston. Premier fils du mari Tom et de la femme Aaliyah Kingston. Il venait de faire le bonheur des jeunes mariés. La famille était aisée, grâce au père qui était un médecin très respecté dans le milieu hospitalier et la mère qui est une directrice des foyers pour des jeunes dans le besoin de Boston. Les parents d’Aaliyah étaient des personnalités assez connues dans la ville, respectables professeurs de Harvard. Cooper était né avec une cuillère dans sa bouche, il n’avait jamais manqué de rien. Trois ans plus tard, son petit frère le rejoignit et cela n’avait pas plu à l’ainé. Parce qu’il n’avait plus du tout l’attention de ses parents. C’était par ses bêtises qu’il réussissait à se faire remarquer et cela ne se terminait pas toujours aussi bien. Après, Cooper finit par aimer son petit frère et avait enfin commencé à le protéger. Sa soeur vint en dernière, il n’avait pas eu du mal à accepter sa présence. Tout les trois, ils aimaient s’amuser ensemble et ils s’entendaient bien. Malgré le fait que Cooper et son frère aimaient décapiter les poupées juste pour embêter… La famille Kingston était très heureuse, elle a connu des hauts et des bas mais rien de bien grave qui aurait pu dissoudre les membres. Cooper se souviendra toujours de ses allers-retours dans le foyer des jeunes dans le besoin, de ses rencontres avec les jeunes qui n’avaient pas de famille. Il se souviendra en particulier d’une jeune fille Isla dont elle a été son premier coup de coeur. Le jeune homme a ensuite enchainé des autres jeunes filles après le départ inattendu de sa première amie: elle lui avait été enlevée. Il n’avait jamais eu du mal quand il était au collège, au lycée… Cooper était quelqu’un de très populaire, tout le monde voulait devenir ami avec lui et il n’hésitait jamais d’organiser des grosses fêtes chez ses parents quand ces derniers sont partis pour un voyage. Ce n’était pas facile pour lui de se souvenir de tout le monde, s’il avait Facebook à l’époque il aurait eu 2 000 amis sur sa liste et il ne saurait plus où se donner la tête. Il était le centre de l’attention pour son père qui le prédestinait à un bon avenir. Il se sacrifiait de son plein gré pour permettre à son petit frère et sa petite soeur d’avoir une vie qu’ils voulaient. Il voulait leur épargner toute la pression qu’il accumulait, mais ils ne l’avaient jamais compris et petit à petit, un fossé se créait entre eux.
Le Klaxon strident se fit entendre, Cooper fit un grand geste sur son volant et arriva à la sortie de l’autoroute toujours dans le sens inverse. Il s’en fichait de mourir, de manquer de se faire rentrer par une voiture. Personne à part lui ne voulait mourir et tout la volonté semblait être forte chez ces gens, ils réussissaient à l’éviter de justesse. La voiture de Cooper ne comportait aucune éraflure.
Même la mort ne voulait pas de lui.
Personne voulait de lui et il était destiné à être seul. Tout le monde savait qu’il n’était pas capable de supporter une telle solitude, il avait toujours été entouré des gens. Toujours. Cooper n’avait jamais pris l’habitude de supporter la solitude, il ne pensait pas devoir l’affronter un jour. Il ralentit vite pour reprendre le bon sens de la circulation quand il fut sorti de l’autoroute. Il accéléra dès qu’il en avait la possibilité et tourna à droite. Il arriva dans un coin paumé et il en profita pour s’arrêter devant les arbres. Il n’avait qu’entendu que les klaxons, il n’avait plus entendu la musique qui était pourtant à son volume maximal. Il n’avait que vu les phares de voitures, il n’avait jamais vu les visages des conducteurs effrayés. Il enleva les clefs, il coupa le contact de sa voiture et il resta un moment assis sur son siège. Silence, plus de musique, plus de klaxons, plus de lumière aveuglante: rien. Sa respiration devint de plus en plus saccadée, il regarda autour de lui et chercha un objet comme si sa vie en dépendait. Un objet qui pouvait lui sauver la vie. Il trouva une bouteille vide, il la prit et sortit de la voiture. «
POURQUOI TU NE VEUX PAS DE MOI BITCH ?! TU AS PEUR DE MOI ?! » Hurla-t-il à l’intention de la mort. Il lança la bouteille de toute ses forces contre un arbre. La bouteille se brisa, Cooper ne pouvait pas la voir, mais il pouvait l’entendre. Au même moment où la bouteille se brisa, il lâcha un hurlement, il glissa son dos contre la voiture et se laissa tomber sur le sol presque trempé par de la neige. Il posa ses mains contre son visage et essaya de retenir les larmes. Il remonta les genoux contre lui et il y posa la tête. Il resta dans cette position pendant une demie-heure. Il décida ensuite de prendre une bouteille qui était dans la voiture, il but quelques gorgées et s’essuya la bouche du revers de sa main.
Pour suivre le parcours de son père, Cooper avait commencé à étudier dans la médecine après son lycée. Il les réussissait et il amenait des bonnes notes, de bons résultats, des examens parfaitement réussis. Il avait intégré Harvard sans grande difficulté, il était très aidé par les professeurs qui connaissaient très bien sa famille. Cela ne l’avait pas empêché d’avoir des amis, il n’avait pas cessé d’en accumuler. Des fêtes, des nuits avec des femmes. Des petites relations pas sérieuses. Avec Amy c’était assez différent, une femme qui avait fait quatre ans de fac avec les matières spécialisées en médecine, mais qui était partie après. Elle n’était plus jamais revenue, parce que ses parents l’avait emmenée en Europe: elle était partie sans rien dire. Il n’avait jamais été perturbé par son départ, il avait continué avec ses trois ans d’externat et il avait ensuite choisi pour son internat la spécialité d’urgentiste. C’était très différent du parcours que son père avait fait: il était médecin généraliste. Il n’aimait pas les responsabilités de devoir sauver des patients au bord de la mort, de se faire démonter à chaque fois qu’il ne réussit pas. Cooper adorait ça. L’adrénaline, les sensations fortes, les moments critiques ça lui parlait et il adorait ça. Il aimait voir les visages illuminés des gens quand il avait réussi à sauver. Il aimait étrangement voir les gens pleurer la perte d’un proche n’ayant pas survécu. Parce que ça lui donnait encore de la motivation pour ne pas laisser la mort faire ce qu’elle voulait. Cooper connaissait la Mort, il la fréquentait tout le temps, tout les jours, ils se saluaient à travers un patient.
Il venait de garer sa voiture pas loin de son appartement, à Boston. Cooper peinait à monter les escaliers, il était légèrement ivre. Il ne tenait pas très bien l’alcool et ça le mettait dans un état pitoyable, heureusement que personne n’était avec lui. Il n’avait plus personne pour le tenir compagnie, pour l’empêcher de sombrer. Il était seul Cooper. Il était complètement tout seul et ça le rongeait à l’intérieur. Il n’avait plus de but, il ne voyait plus l’intérêt de vivre et il ne savait pas quoi faire. Il mit plusieurs minutes pour entrer la bonne clef dans la serrure et d’entrer dans son majestueux loft. L’argent ne faisait pas le bonheur, tout cet argent qu’il avait gagné grâce à ce qu’il avait publié. Ce n’était pas la même chose les mots et la médecine. Non, il avait abandonné son métier pour un autre, il a trompé la médecine pour l’écriture, parce qu’il ne la supportait plus. La Mort, il ne la supportait plus, elle était trop puissante et Cooper était trop arrogant pour penser réussir à l’affronter.
«
Heure de décès: 4h39. » fit-il calmement en regardant l’horloge de la pièce, l’expression à son visage était grave. Cooper était peut-être sur le point de s’énerver, mais c’était parce que son coeur lui faisait mal, ça lui faisait mal de perdre comme ça. À chaque fois qu’il perdait un patient, ça lui faisait mal, mais il s’en remettait vite. Il ne pouvait rien faire pour elle, il n’avait rien pu faire. Il était impuissant face à la Mort. Elle avait gagné cette partie, elle ne lui avait pas laissé une once d’espoir, une manoeuvre pour la sauver. Cette femme qui était atteinte par un accident de voiture assez grave, était totalement méconnaissable, elle était morte assez rapidement. Ce n’était pas de sa faute, ni celle de son externe: Ally. Ils étaient tout les deux seuls de garde pendant la nuit. Il n’y avait pas eu vraiment de médecin diplômé, le responsable qui était censé d’être là était rentré plus tôt parce qu’il était tombé malade. Ally et Cooper ne s’attendaient pas à un accident de voiture, dans les urgences les circonstances pouvaient toujours étonner. Après s’être occupé du corps de la jeune femme récemment décédée aux soins de la morgue de l’hôpital. Cooper chercha Ally qui était nulle part, il prit sa pause quand il vit un de ses collègues qui pouvait prendre sa place. Il prit un café pour lui et il fouilla tout l’hôpital. L’interne chercha dans le dernier endroit: le toit de l’hôpital. Il la connaissait assez récemment, Ally était une externe qui faisait un stage à ses côtés. Comme à toute externe, il lui avait appris des choses et ils se réunissaient autour d’un verre après la garde. Ils étaient devenus plus proche après avoir éliminé les concurrents du breuvage. S’il n’avait pas eu Meghan qui était devenue sa copine, ils auraient pu sortir ensemble sans se cacher. Cooper s’était toujours refusé ceci, parce qu’il niait ses sentiments qu’il avait pour elle et c’était tellement évident: il aimait tellement sa copine Meghan qu’Ally n’avait aucune chance, mais ils avaient eu une relation assez particulière. Ils étaient de très bon amis, il avait toujours été honnête avec elle, il ne lui avait jamais menti et ne lui avait jamais caché qu’il était en couple, ils ont quand même couché ensemble et pas une fois: plusieurs fois. Il la retrouva sur le toit de l’hôpital, en train de pleurer. Le mascara était en train de couler sur les joues de la blonde et il était allé vers elle. Il lui a tendu son café qu’il n’avait même pas touché, il s’était assis à côté d’elle et l’avait prit dans ses bras. Il lui avait murmuré «
Tout va bien… » ils étaient restés là sur le toit de l’hôpital jusqu’à ce qu’ils aient froids.
Non tout n’allait pas bien.
Il ne savait pas dans un premier temps que la femme qu’il avait tenté de sauver était la soeur d’Ally: Emma. Il pensait qu’elle était affectée d’une autre manière par la mort de cette femme et qu’elle n’avait pu rien faire. Cette externe était partie du jour au lendemain, sans lui dire pourquoi, sans prévenir, rien rien rien. Son départ lui avait fait mal, parce qu’il ne s’était pas préparé à ça. Il ne savait pas où elle était partie, mais il se souvenait tout de suite qu’il avait noté quelque part le numéro de son ancien externe. Cooper chercha dans ses affaires, parmi les papiers qui trainaient sur le bureau. Il chercha en faisant du bazar, du bruit à deux heures du matin mais il s’en fichait. Il devait absolument trouver ce numéro, il voulait lui parler. Elle était la dernière personne dans sa liste. Il chercha ce numéro comme si sa vie en dépendait.
Après cette fameuse nuit, Cooper a changé. Il ne prenait plus vraiment goût de combattre contre la Mort qui lui avait enlevé la soeur de son amante. Bitch la mort. C’était une bitch. L’interne faisait de moins en moins attention, il se laissait aller. Il faisait les choses comme il le pouvait, sans vraiment se donner à fond. Un soir, un patient s’était présenté et il l’avait soigné comme il le fallait, mais il n’avait pas lu son dossier et lui avait injecté un médicament dont le patient était mortellement allergique. Cooper ne s’était pas attendu à une telle chute, à ce que la Mort le frappait comme ça. Son père, Tom était furieux. Il s’était disputé avec son fils et avait décidé de ne plus le revoir, son attention était maintenant focalisé sur le jeune frère de Cooper. Sa famille l’avait abandonné, il y avait sa copine de l’époque qui était là: Meghan. Elle l’avait soutenu, elle était aussi dans la médecine, une interne dans la cardiologie.
Il trouva enfin le numéro qui était écrit sur son vieil agenda, il aurait dû le noter sur son nouvel téléphone, mais il en cassait tellement qu’il avait du mal à mettre à jour tout ses numéros. Il ne pensait pas vouloir reprendre des nouvelles d’Ally, il ne pensait pas vouloir l’appeler. Il composa le numéro sur son téléphone et le mit à son oreille. Il entendait des bip sonores. Cooper attendait… “
Hey you ! Si tu tombes sur ma messagerie, c’est que… non, laisse tomber, t’en as rien à faire. Laisse un message si ça te dit de parler à un bip sonore, sinon t’es autorisé à me rappeler plus tard, peut-être que tu seras, plus chanceux et moi moins occupée ou paresseuse.“ Il serra sa mâchoire quand il entendit la voix d’Ally. Il expira et il sentait son coeur lui faire mal, il le sentait battre et il perdait sa respiration. L’ancien Urgentiste regarda par la fenêtre de son loft et lui laisse un message, il essayait de rester calme. «
Ally… heu… C’est moi, Cooper. Coop’ … Hé hé… J’ai à te parler, rappelle moi. » il raccrocha son téléphone. Il respira assez difficilement, il secoua la tête, il avait vraiment besoin de l’appeler, d’entendre sa voix. De la voir. Il avait besoin d’elle.
Il était interdit de pratiquer. Il ne pouvait rien faire et il était trop tard pour lui de commencer à nouveau des études pour un nouvel diplôme. Cooper était coincé dans son appartement, à se morfondre sur ce qu’il a fait. Il n’aurait pas dû aller plus loin avec Ally, il n’aurait pas dû être proche d’elle peut-être que ça ne l’aurait pas affecté, mais il n’aurait pas connu ce bonheur… Il passait ses journées sur internet, à jouer à des jeux en ligne. Il ne vivait plus vraiment, il avait du mal à accepter d’être rejeté de sa famille. Si jusqu’ici il avait pu se hisser jusqu’au chirurgien urgentiste, c’était pour son père en partie. Il ne l’avait pas écouté quand il devait choisir une spécialité. Il préférait les urgences, parce qu’il y avait vraiment de l’action, il ne voulait pas être un médecin généraliste. Un jour, Cooper se retrouva sans internet, une panne de connexion. Sa copine n’était pas là pour essayer de régler le problème. En attendant le retour d’internet, il s’est mit à ouvrir Word et a commencé à écrire des simples phrases. Il n’avait pas vu le temps défiler, c’était le retour de sa copine qui l’a fait revenir au monde réel: il n’avait pas mangé pendant toute la journée. Elle l’avait encouragé de continuer, il avait continué, il avait exprimé presque tout ce qu’il avait sur le coeur dans les mots. Il avait presque tout donné aux mots et quelques mois plus tard, son livre était publié. Il était devenu un romancier à succès et son éditeur voulait qu’il écrive un autre livre. Cooper commençait à aller mieux grâce à ces mots, ils l’avaient aidé à oublier la Mort. On le reconnaissait dans les rues, on lui demandait des autographes, les fans voulaient faire des selfies avec lui. Il tournait la page, il se relevait tout doucement.
Tout allait bien.
Cooper était déjà dehors, il était sorti de son appartement. Il ne supportait plus de se retrouver tout seul, son loft regorgeait trop de souvenirs avec Meghan. Il se retient de s’effondrer en public, même s’il n’y avait personne à cette heure dans le parc. Il n’avait pas le courage d’aller voir trois rues plus loin… Il regarda son téléphone, il n’avait pas eu de réponse d’Ally. Il n’avait pas eu de messages, il n’avait rien eu. Il était vraiment tout seul. Il s’assied sur le banc et respirait Boston. L’effet de l’alcool était presque passé, mais il était encore ivre. Ses sentiments étaient formés dans un tourbillon, un typhon… Il avait les mains dans les poches de son blouson et il n’avait pas vraiment froid. Il ne savait plus ce que c’était d’avoir froid maintenant… Il n’avait plus rien en lui, il se sentait tellement vide quand il pensait à elle et à elle. À elles…
«
Allô ? » «
Cooper ? » c’était la voix de son futur beau-père. Il sourit «
Vous avez réussi à choisir la robe de mariage ? » «
Cooper, tu es assis ? » Il fronça les sourcils et arrêta d’écrire devant son ordinateur. «
Non je suis en train d’écrire… Heu.. Oui je suis assis. » «
Elle a eu un accident de voiture… Sur le retour… Du brouillard, une autre voiture l’a… » Il n’écoutait plus la suite. Cooper était devenu sourd pendant un instant, il ne voyait plus son ordinateur devant lui. Tout s’assombrissait, tout devenait lourd. Il sentit son coeur disparaitre, sa poitrine qui devenait de plus en plus oppressante. Il ne ressentait plus rien, qu’une boule dans sa gorge. Son beau-père essayait d’avoir une réponse, mais Cooper raccrocha tout de suite, sans donner une réponse. Il n’était pas bien et il voulait… Il se releva de sa chaise, il était calme sur le coup, les jambes réussissaient à le soutenir. L’écrivain se retrouva à côté d’une bibliothèque qu’il fit tomber dans un accès de colère mêlée à la tristesse. Il prit vite son blouson, ses clefs de voiture et il alla à l’hôpital où était Meghan. Il croisa le responsable de l’accident qui s’en était sorti avec six points…
Cooper ne s’était jamais remis de cette perte, il n’avait pas été d’accord avec la punition pour le conducteur qui lui avait retiré la vie. Il voulait la venger, mais il était incapable. Il était un lâche qui préférait se cloitrer chez lui. Il voulait revoir la Mort, pour lui prendre SA vie. Pas ceux des gens qui l’entouraient, il avait l’impression que la Mort jouait avec lui. Elle aimait le torturer, elle lui prenait tout le monde. En prenant la vie, en la faisant éloigner. Elle le punissait d’avoir joué avec elle, de s’être moquée d’elle. Cooper avait la sensation d’être sur le point d’exploser. Il regarda son téléphone et il n’avait pas de notification. «
Putain. » il était en train de s’énerver. Il déverrouilla son téléphone et composa à nouveau le numéro d’Ally. Il tomba à nouveau sur ce répondeur. Il l’avait appelé au moins 8 fois.
«
Putain Ally ! Tu fais chier ! Tomber sur ce putain de répondeur huit fois de suite c’est super énervant ! Il est quelle heure chez toi ma parole ?! J’espère que tu n’es pas partie vivre à l’étranger parce que bonjour la facture salée merci ! Pourquoi tu ne réponds jamais hein ? Jamais à mes putains de questions ? Pourquoi tu ne m’as jamais répondu ? Pourquoi tu es partie comme ça ?! Sans me dire où tu vas ?! J’ai mis du temps à te demander maintenant oui ! J’en ai mis du temps parce que je ne voulais pas te brusquer avec la mort d’Emma ! Je n’ai pas voulu en faire trop ! Parce que je n’étais pas bien placé pour te dire que je suis là pour toi, parce que j’étais avec Meghan ! Parce que je ne pouvais rien faire ! Tu ne m’as pas laissé la possibilité… J’espère que tu n’as pas changé de numéro. Que tu n’as pas abandonné ton téléphone à un inconnu. Oh putain j’y ai pas pensé… Désolé. » Cooper se reprit et se releva pour marcher un peu dans le parc. «
Non. Tu es Ally sinon t’aurais pas laissé trainer ce putain de répondeur ! Je sais plus quoi penser… » il n’arrivait plus à parler, son coeur s’alourdissait. Tout ce qui lui restait de son coeur… Il se retint de justesse à pleurer, mais il ne doutait pas qu’Ally puisse l’entendre. Il secoua la tête, il vit la poubelle et pour l’aider à aller mieux: il donna un coup de pied dans cette boite à ordure qui s’envola pour atterrir par terre. Cooper pensait qu’elle était fixée au sol, mais passons ce détail. «
Putain merde ! » C’était un juron de douleur et de rage «
Je te hais tellement Ally. Si tu n’avais pas été là, les choses auraient était vraiment différentes. Je n’aurais pas trompé Meghan… Même si c’était avec quelqu’un d’autre que toi. Je ne l’aurais pas trompée… Ça me ronge putain. Ça… Je ne peux même pas le dire à Meghan, je ne peux plus le lui dire. Je ne peux plus me racheter: elle est morte. Elle vient de mourir d’un accident de voiture… Elle… On était sur le point de se marier, elle vient de se faire tuer dans un accident de voiture. Le responsable s’en est sorti avec SIX POINTS. Avec une punition de merde ! Si tu n’avais pas été là, je n’aurais pas perdu mon métier, je n’aurais pas perdu ma famille… Elle ne veut plus même me parler parce que j’ai fais une erreur professionnelle. Je ne peux plus voir mon frère ou ma soeur. Je ne peux plus… Je… » Il raccrocha.
Une heure et demi plus tard, Cooper la rappela. «
… Je suis désolé. Je n’aurais pas dû dire ça. J’ai… Un peu forcé sur les bouteilles… Fais comme si tu n’avais pas entendu ces messages. Désolé. Salut… »
Un petit matin (il était 14h chez Cooper qui avait fait une nuit blanche et qui s’était couché vers sept heures du matin), avec une gueule de bois, il vit qu’il avait un message sur son téléphone. Un message qu’il n’osa pas d’ouvrir… Mais qu’il le fit quand même. “
Rejoins-moi à Huntington Beach. Je t’assure que tout est plus beau, ici.“ Elle était à Huntington Beach ? Le décalage horaire ne devait pas être pire.