Elle rêvait encore du bruit des pneus de la voiture sur la chaussée mouillée, elle pouvait encore en sentir l’odeur de caoutchouc carbonisé. Adèle savait qu’elle n’oublierait jamais. La blonde avait passé une bonne partie de la nuit à bouger dans son lit, elle essayait tant bien que de mal de retenir ses larmes, de retenir ses sanglots qui l’étouffait. Son oreiller était humide, elle avait passé tout son temps la tête cacher dans le coussin moelleux pour ne pas que Julian l’entende. Est-ce que son colocataire pouvait réellement faire semblant de pas entendre la jeune femme se lamentée ? Adèle croyait qu’il ne porterait pas une attention particulière à la date ; 13 décembre 2014. Cette date qui un an auparavant avait bouleversé leurs deux vies. La douleur était vive en cette matinée trop ensoleillée à son goût. Adèle était étendue dans son lit et fixait l’horizon, le soleil brillait à l’extérieur et elle entendait déjà les enfants rires aux éclats. Une partie d’elle leur en voulait profondément, elle avait envie des secoués en hurlant qu’aujourd’hui n’était pas et ne serait plus jamais une journée joyeuse. L’arrivé de Noël n’avait plus le même goût qu’autrefois. Les larmes montèrent bien vite à ses yeux. Elle se lécha les babines, tout son univers tournerait autour de lui aujourd’hui. La rancœur qu’elle tentait de taire face à Julian allait aujourd’hui pouvoir s’exprimer. Elle ne voulait pas le voir, pas aujourd’hui. Elle ne pourrait pas le supporter. Depuis maintenant une semaine déjà qu’elle était un peu exécrable envers lui, il était toujours aussi gentil pourtant, il devait surtout comprendre. Adèle avait le cœur en éclat de morceaux. Elle ne se sentait pas le courage de se lever et d’affronté cette douloureuse journée. La famille de David l’avait contacté pour organisée une petite cérémonie, Adèle avait refusée sans réfléchir ; qu’est-ce qu’ils voulaient célébrer, la mort ? Elle ne s’en sentait pas la force, jamais elle n’aurait la force de souligner ce jour. La jeune femme n’avait plus le cœur à la fête, bientôt elle soulignerait son anniversaire, 28 ans et aussitôt elle tomberait dans une nouvelle année. Un nouveau chiffre mettra encore plus d’espace entre elle et David. 13 décembre 2013, 1er janvier 2015. Seulement douze mois et quelques jours, mais cela semblait une éternité…
« Adèle ? » Julian toqua à sa porte, ce simple geste suivit de son prénom la fit éclatée en larme. Son cœur était sur le point de fendre en deux, le corps humain ne pouvait pas supporter à ce point une douleur physique. Adèle jeta un regard vers sa porte, ses larmes coulaient comme une champelure sur ses joues. Elle resta silencieuse, elle ne voulait pas qu’il rentre dans sa chambre, elle ne voulait pas de sa fausse pitié et surtout elle ne voulait pas affronter son regard coupable qu’il affichait tous les jours lorsqu’il la regardait. L’espace d’une seconde, tous les jours elle avait l’impression de voir un regard de désolation à son égard, tous les jours elle avait l’impression qu’il trouvait qu’elle faisait pitié. Tous les jours Adèle avait envie de lui hurler au visage que si elle se sentait comme ça, c’était entièrement de sa faute. Son âme était tout simplement brisée pour toujours.
« Je m’en vais, est-ce que ça ira ? » Une colère monstrueuse se réveilla dans son estomac, d’un geste elle se leva de son lit et ouvrit la porte. Son regard était éteint, une épaisse couche de tristesse remplissait ses yeux verts.
« Tu aurais pu partir sans prendre le temps de me dire, Julian, je ne suis pas ta fille bon sang ! » Elle lui claqua la porte au nez presqu’aussitôt. Une petite partie d’elle s’en voulu immédiatement, Julian ne méritait pas autant de rage venant de sa part. Elle devait être honnête envers elle-même et s’avouer qu’il faisait tout son possible pour la rendre heureuse, à sa façon. Il était un gentil garçon. Lorsqu’elle mit sa main sur la poignée de porte pour l’ouvrir, elle entendit Julian quitter l’appartement. Adèle l’ouvrit et tomba sur un espace vide. Soho s’approcha d’elle en branlant la queue, elle s’accroupie et le serra contre elle. Elle avait fini par l’adoptée également.
« Tu as envie de faire une promenade Soho ? » Le chien la regarda bêtement comme à son habitude, elle aurait aimé rire, son visage se crispa plutôt, son estomac se noua et elle poussa un gémissement. La douleur qu’elle ressentait ne se décrivait pas, aujourd’hui son corps tout entier refusait de fonctionner. Son corps tout entier se souvenait de l’an dernier. Le corps à une mémoire d’une longue durée. Elle se coucha en bol sur le sol froid de l’appartement, Soho lui léchait le visage. À cet instant précis elle aurait tout donnée pour mourir et aller rejoindre son mari. L’infirmière se replia en position fœtal. Elle avait l’impression qu’un poignard la transperçait de partout, sa souffrance n’avait pas de fin. Son psychiatre lui avait pourtant dit que cette journée serait la pire, Adèle avait l’impression que c’était pire puisqu’elle n’avait pas pu vivre à fond son émotion concernant l’annonce de son décès. Adèle avait l’impression qu’une avalanche d’émotion l’enterrait vivante. C’est à ce moment que la porte de l’appartement s’ouvrit, Soho secoua joyeusement la queue en voyant Julian. Le garçon s’approcha de la jeune femme désespérée, il posa une main sur son épaule. Adèle se réveilla, si l’on peut dire ça ainsi, le temps d’une fraction de seconde elle posa sa main sur la sienne, comme chaque fois un courant électrique lui chatouilla le bout des doigts ; la différence c’était qu’aujourd’hui elle refusait ce contact qu’elle recherchait pourtant tous les jours depuis qu’ils vivaient ensemble.
« Va-t’en » cracha-t-elle froidement en se relevant, comme si de rien n’était. Julian se releva aussi, il ouvrit la bouche probablement pour parler.
« Non, je ne veux rien entendre ! » cria-t-elle en levant la main.
« Soho, vient mon chien ! » dit-elle en lançant en regard froid à son ami, colocataire et Dieu seul sait quoi. Adèle pris la laisse du chien qui traînait sur la table de cuisine et quitta l’appartement en claquant la porte.
Elle sentait qu’elle était en train de se noyée et qu’elle ne pouvait rien faire. Adèle marchait sans réellement voir ce qui se passait autour d’elle. Les gens devaient se dire qu’elle était une pauvre folle, elle portait une camisole en coton couleur chair et un pantalon de pyjama avec des souris dessus. Où allait-elle ? Elle ne le savait pas, elle promenait son chien, celui de Julian. Leur chien ? Adèle se détestait profondément à cet instant précis. Elle finit par arrêter sa route dans un parc, elle se laissa tomber dans l’herbe. Soho se coucha près d’elle, il ne chercha pas à jouer, il ne chercha pas non plus à faire autre chose que de la réconfortée. Adèle réfléchissait, tout se bousculait dans sa tête, les choses ne se passait pas dans l’ordre dans lesquels elles auraient dû se produire. Elle se détestait d’être heureuse, elle se détestait de rire et surtout elle se détestait de faire tout ça en compagnie de Julian. Pourquoi, pourquoi parmi tous les hommes de la terre, c’était lui qui lui remontait le moral ? Pourquoi de tous les hommes de l’univers, c’était à lui qu’elle pensait en se réveillant le matin ? Pourquoi chaque fois que quelque chose d’heureux se produisait à son travail elle avait envie de lui dire à lui ? Ils n'étaient rien d’autre que des colocataires, c’était tout. Pourtant Adèle souhaitait parfois plus. Lorsqu’ils étaient tous les deux assis sur le canapé, l’un au bout et l’autre à l’autre bout… Parfois elle se disait qu’ils pourraient être plus proches… Elle s’en voulait toujours et souvent à cet instant elle se levait et disait qu’elle allait se coucher. La vérité c’était qu’elle s’éloignait de lui et allait se réfugier dans les souvenirs de son mari. Si seulement elle avait l’impression que Julian aussi ne la voyait qu’une pauvre fille qu’il avait le devoir de sauvée (et elle le comprenait, il avait tout de même une vie entière à réparer), mais parfois elle avait l’impression que lui aussi aimerait séparer la distance qu’ils avaient sur le canapé. Comment David réagissait-il là-haut sur son nuage tout blanc ? Il devait la haïr autant qu’elle se haïssait. La confusion en elle grandissait de jour en jour. Si elle le pouvait elle tuerait un à un les papillons qu’elle avait dans le ventre en le voyant, en voyant son sourire sur son visage. C’était quelque chose de beaucoup plus fort qu’elle, l’affection grandissante qu’elle éprouvait pour ce journaliste était tout simplement incontrôlable. Si Adèle aurait eu des tendances suicidaires, probablement aurait-elle commencé la mutilation, c’était ce qu’elle avait envie de faire après tout. Ce n’était pas mourir qu’elle voulait, elle voulait juste ne plus souffrir. Le garçon bouclé lui apportait un lot de douleur insurmontable, mais elle courrait férocement et avec une rage de vivre indestructible après le bonheur qu’il lui apportait aussi. Comment pouvait-elle ressentir ça pour lui ? Pourquoi ressentait-elle ça pour lui ? Qu’est-ce que c’était comme affection ? Était-ce de l’amour ? Ce n’était pourtant pas ce qu’elle éprouvait à l’égard de David. Avec son mari c’était simple, c’était beau et c’était de l’amour tranquille. Il n’y avait pas de vagues, pas de défis à affronter. David avait le tour de la séduire en restant assis sur le canapé. C’était ça pour elle le grand amour, quelque chose que nous pouvions vivre tous les jours. Adèle finit par se dire que Julian n’était qu’une bouée de sauvetage auquel elle se rattachait dans l’attente de… mais l’attente de quoi ?
Adèle en voulait à la vie, pourquoi est-ce que les oiseaux continuaient de chantés ? Pourquoi les surfeurs continuaient de nagés dans l’océan ? David rêvait de faire du surf un jour, il ne l’avait jamais fait. Il était toujours trop occupé, il reportait toujours les trucs amusant à après. Adèle aussi d’ailleurs, c’était toujours après, mais après quoi ? La blonde aurait voulu hurler sa rage de vivre. L’importance de vivre se faisait sentir plus que jamais, c’était quoi vivre, pour de vrai c’était quoi ? Adèle avait l’impression d’être persécuté, elle avait l’impression d’être toujours la cible de tous les mœurs de la vie. Le visage de Julian apparu dans son esprit, la colère s’approfondit. Heureusement qu’elle n’avait pas de portable, elle aurait adorée le prendre et laisser un message de haine à son ami, était-il son ami pour de vrai ou alors était-il simplement le meurtrier de son mari ? Adèle caressa le pelage soyeux du chien. « Vient Soho. » ordonna-t-elle en se levant, elle continua sa route sans réellement savoir où elle allait. Ses pieds la guidaient, elle marcha de longues heures. Je n’arrive plus à respirer. Son corps tout entier avait envie d’abandonné, son corps ne voulait plus faire ce qu’il avait à faire. Je ne veux plus essayer de vivre sans lui. Un an. Cela faisait une année maintenant. Durant cette année Adèle pouvait se dire ‘’ l’an dernier il était là ‘’ et elle pouvait se sentir près de lui. Maintenant elle ne pouvait plus, les choses avaient avancés sans David, la vie avait tout simplement continué. Adèle ne l’acceptait pas. Qui au monde pourrait acceptée de continuer sa vie sans la personne que vous aviez choisis ? Pourquoi la vie avait-elle décidée de la privée du grand amour de sa vie ?
Bien vite Adèle réalisa qu’elle se trouvait au cimetière de la ville. Son cœur cessa de battre quelques secondes, la réalita la frappa en plein visage ; elle n’était jamais venue le voir. Pendant un an ils avaient été si près et si loin l’un de l’autre. Elle ne savait même pas où il était enterrer. Le soleil commençait à prendre des teintes orangées, un coucher de soleil tout à fait magnifique. Au bout de quelques minutes qui lui semblèrent être des heures, Adèle trouva la pierre tombale. «
David Terrence Kane. À notre fils, à notre époux regretté. » Adèle tomba à genoux en posant sa main sur sa tombe. Ses cheveux lui glissèrent devant son visage, elle pleura comme ça la joue contre la tombe pendant près d’une heure, si bien qu’à la fin c’était simplement des sons, des sanglots et un peu de bave qui sortaient d’elle. Les larmes n’arrivaient plus à se former.
« David, reviens. Je t’en supplie, reviens. ». L’infirmière avait le sentiment que sa vie n’avait plus de sens.
« Vient me chercher Dave… je ne supporte plus ça. J’ai beau faire semblant, j’ai beau tout faire pour retrouver le sourire… » Le visage de Julian s’imprima dans son esprit.
« S’il te plaît… » Adèle appuya son dos contre la pierre et replia ses genoux jusqu’à sa poitrine, elle appuya également sa tête sur le marbre froid. Lorsqu’elle leva les yeux au ciel, la pluie commença à tomber. D’abord quelques goûtes et bien vite une pluie abondante, comme celle de l’année dernière, tombèrent du ciel.
« Je ne comprends pas… » Lorsqu’elle tourna la tête, une silhouette qu’elle n’avait pas vue depuis plusieurs mois était là. Adèle se leva, elle ne souriait pas, mais son corps tout entier battait au même rythme que le sien. Comment deux personnes qui ne se connaissaient pas pouvaient se comprendre à ce point. Que faisait-il là ? Adèle n’avança pas vers lui, Keith ne fit pas non plus de pas vers elle. Il se contenta d’hocher gentiment la tête, la pluie l’avait tout trempée. La présence de Keith, pour la deuxième fois, la secoua. Elle ouvrit la bouche légèrement, elle voulait dire quelque chose mais se ravisa. Soho était près d’elle et commençait à se plaindre un peu, probablement avait-il froid. Soudainement l’anneau qu’elle portait toujours à son annuaire gauche sembla lui être douloureux. Elle baissa les yeux vers sa main, elle sentait toujours le regard insistant de Keith sur elle. Adèle lui tourna le dos, elle retomba à genoux devant la pierre tombale.
« David… » Murmura-t-elle en caressant le dessous de la roche.
« ‘’ Jusqu’à ce que la mort nous sépare ‘’ nous semblait ridicule à l’époque. Aujourd’hui, plus que jamais, je réalise que cette phrase est fausse. Nous sommes physiquement séparés, mais je n’arrive pas à séparer mon amour de toi. David… je t’aime tellement. Je t’aimerais toujours. » Une envie de vomir la secoua lorsqu’encore une fois l’image de Julian s’imprima dans son esprit, effaçant par le même coup le sourire de David.
« Je ne me souviens déjà plus quel son ton rire avait, je ne me souviens plus non plus du son de ta voix. Je dois écouter des vidéos de nous pour me le rappeler. David… je commence à t’oublier. » Une mèche de cheveux tomba sur son visage.
« Je commence à confondre ton visage avec le sien Dave. » Elle s’approcha et posa ses lèvres sur les lettres gravées.
« Je donnerais tout ce que j’ai au monde pour être avec toi. J’espère que tu me pardonneras, est-ce que je finirais par me pardonner moi-même ? C’est compliquer, les choses… ça ne devait pas se produire. Ce n’était pas ce que je voulais vraiment au début, mais maintenant… » Les larmes pointèrent le bout de leurs nez, elle tourna sa tête vers la gauche ; Keith était déjà disparu. Pour la première fois de la journée un petit sourire se forma sur ses lèvres. Il était apparu dans sa vie et lui avait donné un peu de bonheur. Est-ce que sa ressemblance avec son défunt mari était une métaphore que la vie avait choisie pour la guider ?
« Qu’est-ce que je dois faire David… aide moi. » La pluie tomba de plus belle, c’était quelque chose de rare en Californie.
« Je ne comprends pas… » Soho aboya au même instant. Adèle laissa sa main glisser sur la pierre mouillée jusqu’à ce que le bout de ses doigts tombe dans le vide. Soho s’approcha d’elle et lui poussa les jambes avec sa tête, elle le regarda. Encore une fois son image se forma dans son esprit. La blonde leva les yeux au ciel, se demandant ce qu’elle pouvait faire, ce qu’elle ne devait pas faire. Le chien aboya une nouvelle fois.
« Ok. » Aussi étrangement qu’elle était arrivée, Adèle repartie.
Les étoiles avaient depuis longtemps fait leur apparition dans le ciel. La veuve repensa à son ex-mari, à la pluie et à tout ce qui s’était produit durant la dernière année. Elle eut une petite pensée pour son grand ami William. Son ventre commença à gargouillée légèrement, elle n’avait rien avalé de la journée et Soho non plus.
« Tu dois avoir faim… » Dit-elle en le regardant, ce brave petit chien qui l’avait suivi toute la journée sans rouspété, il devait sentir qu’elle ne voulait pas être seule, c’est à contre cœur qu’elle décida de retourner chez elle, pour la première fois depuis qu’elle avait emménagé avec lui Adèle ne pensa pas que son chez elle était son ancienne maison. Elle savait maintenant, plus que jamais, que son ‘’chez elle’’ c’était chez lui. Le temps passa rapidement, elle se demandait comment elle allait réagir lorsqu’elle allait le voir. Elle n’avait pas été gentille avec lui ce matin-là. Adèle ne savait pas non plus ce qu’elle pourrait bien lui dire. ‘’ Salut. J’ai été voir mon mari et la seule chose à laquelle j’ai pensé c’était toi. ‘’ Et dire que c’était la vérité la bouleversa. Adèle voyait une importante différence entre voir l’évidence et l’accepter. La cause de sa souffrance était qu’elle s’attachait trop à Julian. Elle avait l’impression de trahir David, son amour pour lui n’avait en aucun temps diminué, mais il commençait à faire de la place pour que son cœur puisse accueillir un autre homme, l’ennui c’était que cet autre homme était le responsable de sa disparition. Adèle se sentait comme un monstre, comme une fille sans cœur qui se fichait de son ex-mari. Sa pensée prit fin lorsqu’elle réalisa qu’elle était devant la porte de l’appartement. Elle sentait la vie à l’intérieur de ce dernier ; il était là. La jeune femme ouvrit la porte doucement, Soho se précipita comme un fou furieux jusqu’à son plat de nourriture.
« Adèle ! » s’écria-t-il en se levant d’un bon du divan. Il resta dans l’entré à la fixée, il y avait de quoi la fixée ; elle était couverte de boue et ses cheveux avaient fait des motons à cause de la pluie abondante.
« J’étais inquiet… » Elle ne le quitta pas du regard, elle pouvait sentir dans sa voix qu’il était sincère. Elle finit par franchir le seuil de l’entré et ferma la porte.
« J’étais avec lui… » C’était quelque chose de tabou de dire son nom, seule elle-même pouvait le dire si elle en ressentait le besoin.
« Je n’arrivais pas à… » Elle chercha comment formulée sa phrase. Une bonne distance les séparait.
« Je ne me souviens plus vraiment du son de sa voix, tu sais ? À vrai dire Julian, la seule voix que j’entends toujours dès le réveil c’est la tienne. Et même si j’essaie de l’ignoré tu es toujours là dans mes pensées. » Adèle resta là, plantée devant lui à plusieurs pieds de sa personne, les yeux brillants d’une incertitude enveloppante.
Code by Silver Lungs