HUNTINGTON BEACH ™
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  “ All I want for Christmas is you. ”

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MessageSujet: “ All I want for Christmas is you. ”    “ All I want for Christmas is you. ” EmptyMer 24 Déc 2014 - 17:49



"All I want for Christmas is you."
hazel, louis, pacey


Il observa son reflet sur le miroir. Ses cheveux, son noeud papillon, sa veste... Il avait l'air sophistiqué, élégant même. Il avait du mal à croire que noël était là. Qu'on était en hiver - même si l'hiver n'avait aucune importante dans une ville où il faisait 15 degré en décembre. Il se rendait compte à quel point le temps passait vite. A quel point les choses avaient continué d'avancer sans pour autant que lui ne lâche la main d'Hazel. Il ne saurait dire combien de temps cela faisait maintenant qu'ils étaient ensemble, sans doute parce qu'il avait une horrible notion du temps. Pacey n'était pas du genre à compter les minutes, même lorsqu'il s'ennuyait. Il avait une tout autre vision des secondes qui défilaient, sans doute parce que pour lui elles comptaient plus que pour les autres. Après huit ans en enfer, il restait des effets secondaires auxquels il ne pouvait échapper. Mais passons, ce soir ce n'était pas un soir comme les autres. Pacey avait demandé à Neela s'il pouvait organiser un petit diner. Quelque chose pour la veille de noël, même s'il savait que ce n'était pas dans la religion de la jeune indienne. Avec Louis dans les parages, elle ne pouvait pas dire non. Pacey avait ainsi décoré l'endroit avec la jeune maman, récupérant quelques décorations encore intact de son ancienne maison. Les travaux prenaient plus de temps que prévus. D'une part parce que Pacey n'avait pas assez d'argent pour tout faire tout de suite et son entrepreneur le comprenait. D'une autre parce que l'incendie avait touché les bases de la fondation de la maison et qu'il y avait beaucoup à refaire. Normalement tout devrait être bon avant l'été prochain. Neela était décidément quelqu'un de très compréhensif et quelque part, Pacey se disait qu'elle devait sans doute beaucoup apprécié la présence de la famille Stark.

Louis était en adoration devant la petite Maya. Il faisait aussi extrêmement attention lorsqu'il avait envie de jouer. Ce qui n'était pas le cas quand il était à la maison. Généralement, ce petit gamin adorait faire des expériences. Mais passons, en période de fête, il savait ce qu'il devait faire : être un minimum sage s'il voulait tous ses cadeaux. Il s'était d'ailleurs beaucoup amusé à décorer le sapin dans le salon de Neela.

Prenant une grande respiration, il se tourna vers Louis assit sur le lit. Ils avaient envahi la chambre d'amis de chez Neela comme personne. Des valises ouvertes, des cartons qui s'empilaient partout et une salle de bain à faire hurler toute bonne femme de ménage. Pacey essayait tout de même de faire attention. Il rangeait parfois, quand il rentrait trop tôt du boulot et que Louis n'était pas là. Un minimum quoi. Il n'allait certainement pas laisser Neela faire quoi que ce soit. Et comme le disait Louis : c'est le territoire des hommes maintenant. Femmes interdites. « - J'ai l'air de quoi ? Et pitié, me dit pas d'un pingouin. » Il offrit un sourire léger, un peu intimidait à l'idée de présenter Hazel à Louis. Louis qui pour l'instant ne comprenait toujours pas pourquoi il devait si bien s'habillait. Généralement, le soir du 24 décembre se résumer à un marathon de film de noël accompagné de pop-corn : la recette parfaite pour endormir Louis. Mais cette fois, il y allait avoir un diner. Laissant son fils dans la chambre, Pacey descendit en bas, aider Neela qui avait envie de l'aider à ranger la table. « - Tu es certaines que tu veux pas rester ? » Déposant le centre de table. « - Non, non, je vais aller faire un tour. C'est le moment idéal pour qu'Hazel rencontre Louis et de même pour lui. » Sans rajouter quoi que ce soit, Pacey fit un énorme câlin à Neela. « - Tu sais que je t'aime. » « - Ah bon ? » Elle fit mine d'être choqué avant de le suivre dans la cuisine. Quelques minutes plus tard, Louis était en bas, prenant le contrôle de la télé, grognant qu'il avait faim. A côté, Neela avait pris son sac rappelant à Pacey qu'elle resterait dans le coin pour venir voir Maya si jamais elle se réveillait. Prenant place à côté de son fils, Pacey lança alors : « - Tu verras, le dessert en vaut le coup. » Père et fils se regardèrent un instant avant de porter leurs attentions sur une pub de jeu de vidéo. Puis, quelqu'un sonna à la porte et Pacey paniqua.

« - Bon, écoute Louis, tu sais, je t'ai parlé d'une amie à moi, Hazel. Bon, c'est vrai, j'ai un peu fait que te dire qu'elle était génial, mais en fait, c'est beaucoup plus qu'une amie pour moi. Et ce soir, je l'ai invité à la maison... Enfin techniquement c'est pas notre maison, mais tu vois où je veux en venir. » Il marqua une pause. « - Je veux que tu la rencontre, parce qu'elle est importante pour moi. » D'une voix assez calme. « - Je l'aime beaucoup et je suis certain que tu l'apprécieras toi-aussi. » Il se releva alors, se dirigeant vers la porte. Il avait attendu un moment avant de présenter Hazel à Louis, sans doute parce qu'il savait que ce n'était pas facile pour l'enfant de voir une femme essayait de prendre la place de sa défunte mère. Pacey le savait, Hazel l'avait compris. Il appréciait énormément ça chez elle, le fait qu'elle soit si attentive et si compréhensive. Avec ses sentiments grandissant, Pacey se disait que c'était le moment idéal. Le moment de faire un pas en avant, d'aller plus loin encore.

Toute la panique s'effaça lorsqu'il posa ses yeux sur Hazel. Un énorme sourire apparus sur son visage alors qu'il sentait tout son corps effaçait la moindre marque de stress. Elle était si belle, Hazel. Elle avait le don de le rendre heureux, rien qu'en étant là. « - Tu... Tu es magnifique. » Il continua à observer Hazel un instant, avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres. « Entre, viens. » Il referma la porte derrière eux, apercevant ensuite Louis devant, attendant, observant aussi. « - Louis, je te présente Hazel. Hazel, voici mon fils, Louis. »

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MessageSujet: Re: “ All I want for Christmas is you. ”    “ All I want for Christmas is you. ” EmptyVen 26 Déc 2014 - 14:28



Bon, là, c'était sérieux. Très sérieux. Très TRÈS sérieux. Et pour dire les choses avec le plus de distinction possible, Hazel flippait grave sa race. Cela faisait des mois, même presque un an, qu'elle sortait avec Pacey. Les choses étaient douces entre eux, naturelles et sans artifices, sans complications, sans aucun embarras, mais il y avait pourtant ce point sombre qui effrayait Hazel sans doute plus que de raison : Louis. Elle l'avait déjà croisé, le petit, mais majoritairement à l'époque où Pacey et elle n'étaient qu'amis... et donc à l'époque où rien ne pouvait entacher l'image d'Hazel aux yeux de Louis. Maintenant, c'était totalement différent, et elle en avait pleinement conscience. Elle était rentrée dans la vie de Pacey avec une timidité sans égale, et rencontrer sa meilleure amie lui avait donné une part de confiance qui l'avait rafraîchie, lui rappelant une fois de plus que cette histoire qu'elle vivait avec le beau brun était une belle histoire, et qu'elle ne s'était pas embarquée dans un truc foireux. Le piège de cette situation, cependant, résidait dans la réaction qu'aurait le fils de Pacey face à elle et à son nouveau statut. Parce qu'il ne fallait pas se leurrer, même si elle avait déjà croisé Louis à plusieurs reprises, maintenant, tout avait changé. S'ils s'étaient bien entendus auparavant, maintenant, tout était à recommencer, et le niveau de difficulté avait crevé les plafonds du raisonnable. Il y avait là-dedans un défi qu'Hazel avait repoussé tant que possible à coups de « non, il n'est sûrement pas prêt » et de « je suis pas douée avec les enfants, tu sais ». Mais elle le savait, ce moment viendrait tôt ou tard. Et finalement, il s'était matérialisé en un réveillon de Noël... ce qui rajoutait un poids supplémentaire sur les épaules de la blonde. Il y avait ce soir-là une pression traditionnelle de la famille et du bonheur. Hazel ne pouvait pas se revendiquer être une mère qu'elle n'était pas et ne serait jamais pour Louis, mais ce soir-là, c'était comme prétendre l'inverse. C'était s'inventer une nouvelle famille alors que lui gardait sans aucun doute sa maman dans son cœur, adulée et indétrônable. Mais ce qu'elle savait pertinemment, c'était qu'elle ne prétendrait jamais la remplacer. Elle voulait juste rencontrer Louis. Pour Pacey, pour elle, pour eux, pour Louis... C'était là pour elle une preuve de son engagement envers celui qu'elle aimait, mais aussi une façon de plus de découvrir son monde et son quotidien. Elle voulait rencontrer Louis sous ce nouveau jour autant qu'elle en avait peur, mais cette fois-ci, elle le savait, elle ne pouvait plus se défiler. Un an avec Pacey... il était grand temps qu'elle se secoue les puces et sorte le balai sur lequel elle avait du s’asseoir en faisant son ménage.

Seulement, voilà, malgré toute sa bonne volonté, Hazel n'était pas douée avec les enfants. C'était une femme d'affaires coriace, une créatrice inspirée et une petite-amie profondément amoureuse, mais lorsqu'il s'agissait de la jeunesse, elle était totalement perdue. Et il n'y avait pas de règles absolues pour ce genre de situations. Qu'il s'agisse de la tenue qu'elle était supposée porter, de la nourriture ou du vin qu'elle était censée ramener, c'était une chose... Mais alors, lorsqu'elle pensait au cadeau qu'elle devrait faire au petit Louis, c'était panique à bord, trouvez vite les gilets de sauvetage. A chaque fois qu'elle mettait les pieds dans un magasin de jouets, Hazel se forçait à repenser à sa propre enfance et à ce qu'elle aimait... mais elle venait toujours à la conclusion suivante : Louis n'aimerait pas Barbie. Pacey l'avait aiguillée sur quelques points : il aimait le bricolage et la magie, mais Hazel n'arrivait pas à voir au-delà d'une scie sauteuse ou d'un lapin caché dans un chapeau où la pauvre boule de poils s'asphyxierait. C'était une voie sans issue, cette histoire. Quoiqu'elle lui offre, quoique les vendeurs lui proposent les uns après les autres et jour après jour, Hazel doutait. Sa pire peur était de paraître ridicule : arriver avec quelque chose de démodé depuis des années, ou pire, quelque chose qui était à des années lumières de ce qu'il aimait était sa pire inquiétude. Il ne fallait pas que le cadeau paraisse présomptueux, mais il était également hors de question qu'il soit ridiculement négligeable. Elle avait repoussé le moment fatidique de l'achat pendant des jours qui s'étaient transformés en semaines, et puis il avait fallu qu'elle se lance. Le vingt quatre décembre, Hazel avait fini par se traîner dans le plus grand magasin de jouets d'Huntington Beach. Elle était restée plusieurs longues minutes devant chacune des idées qui lui avait été proposées jusque-là, mais elle ressentait une pression assez incroyable rien qu'à l'idée d'en choisir une parmi toutes celles-là. Elle avait le drôle de sentiment trahissait sa peur que le choix de ce cadeau conditionne l'appréciation toute entière qu'aurait Louis d'elle. Elle ne voulait pas être cette marâtre indigne dont l'image avait été décrite dans bien des histoires, contes ou autres films manichéen. Pour autant, elle ne souhaitait pas non plus être cette femme désespérée qui ne vivrait que par le regard que porterait le fils de copain sur elle, prétendant vouloir remplacer une mère qu'elle était loin d'être. Alors, que serait-elle ? Il ne lui restait pas beaucoup d'options, si ?

Elle serait la copine de Pacey, perdue et paniquée, qui avait rejoint la caisse du magasin en trimbalant un carton plus large qu'elle. Hésitante, elle avait tendu sa carte bleue pour payer, puis était ressortie jusqu'à sa voiture, sous la pluie hivernale de la Californie.

Et le reste, dans tout ça ? Le choix du cadeau de Pacey avait été fait depuis longtemps, bien plus longtemps. Quant à sa tenue, elle y avait finalement prêté beaucoup moins d'attention qu'à cette histoire de cadeau. La petite robe noire classique ne ferait épiloguer, elle l'espérait bien. Puisqu'elle était à son image, sa tenue ne choquerait pas son amoureux ; du moins, c'est ce qu'elle espérait très fort. Elle galbait ses formes dans la limite du raisonnable, laissant même un peu de marge à son estomac, donnant le droit à ce dernier à accueillir une tranche de bûche en bonus. Mais surtout, elle n'était pas indécente comme certaines des robes dans lesquelles elle avait pu s'exhiber dans des bars, à cette époque où le regard de n'importe quel homme était la plus belle récompenser qu'elle pouvait s'octroyer. Maintenant, il n'y avait plus que le regard d'un seul homme qui comptait... Et, posant un énième sac sur le coffre de sa voiture, Hazel claqua la porte arrière de sa voiture, verrouillant cette dernière d'un glissement adroit du pouce sur la clé.

Le quartier était à fois calme et pétillant en ce soir du vingt quatre décembre. La plupart des maisons familiales étaient illuminées et reflétaient toute la magie de Noël, illuminées par les décorations dont le quartier ne s'était pas privées. C'était le moment de se calmer, de se décoincer et de foncer. Maintenant, il était largement trop tard pour faire machine arrière. Attrapant l'énorme sac qui contenait le cadeau de Louis d'une main, Hazel le fit glisser sur son poignet pour pouvoir s'attaquer à la suite. Deux sacs plus petits qui contenaient d'autres cadeaux, et puis un autre sac, encore, remplis de tupperwares empilés tant bien que mal. Oui, ce soir-là, Hazel n'avait pas fait les choses à moitié. Avec difficulté, elle agrippa son sac à main et fit glisser le plat à gâteau qui restait sur ses deux bras tendus. Les talons de dix centimètres étaient sans doute la pire idée qu'elle avait eue, et elle s'en rendait compte spécialement maintenant que son équilibre était devenu incroyablement précaire. Elle traversa la rue à la vitesse d'un escargot et gravit l'escalier du perron à petits pas hésitants, montant les marches les unes après les autres et s'arrêtant à chaque niveau, s'assurant à chaque palier que tous les sacs étaient encore dans ses mains et le plat posé sur ses bras à la verticale, que rien ne coulait ou que rien ne l'avait quitté.

Avec une difficulté qu'elle n'aurait pas imaginée, elle releva les deux bras -tous deux porteurs d'un plat à gâteau- en direction de la sonnette et finit par la frôler. Elle en entendit la sonnerie qui retentissait à l'intérieur de la villa. L'inquiétude était à son apogée. Elle avait l'impression de jouer bien plus qu'un simple Noël ou qu'une simple présentation. C'était pire encore que ces rendez-vous avec de potentiels clients prêts à revendre ses bijoux à l'autre bout du pays. Pourtant, lorsque Pacey ouvrit la porte, la pression semblait s'évaporer brusquement. Il y avait toujours un poids omniprésent -et je ne parle pas de ses sacs et ses chargements-, mais il s'était allégé à une vitesse fulgurante. « Tu... Tu es magnifique » dit d'entrée de jeu le beau brun, ce qui tira un sourire intimidé à la jeune femme. « Merci, mon cœur. T'es plutôt pas mal aussi... j'aime beaucoup le nœud papillon. » Son regard resta fixé sur le fameux nœud papillon pendant une seconde. « Tu l'as réglé au niveau à bulle ? Non, parce que je crois qu'il est parfaitement parallèle à l'axe de tes épaules... » Oui, Hazel avait le sens du compliment, là-dessus, y'avait pas à chier des pop-corns. Bon, en fait, pour ne rien vous cacher, elle était effrayée. Complètement. Parce qu'elle décelait derrière Pacey une toute autre présence, et elle se doutait que ce ne serait pas Bubulle le poisson rouge. Comme s'il devinait tout le bordel qui était entré en scène dans la tête de la blonde, Pacey déposa un baiser tendre sur ses lèvres. « Viens, entre » l'invita-t-il alors qu'elle le suivait, glissant déjà le plat à gâteau dans les bras de Pacey. « Je sais que tu m'avais dit de rien amener, mais... » Elle posa ses sacs de part et d'autre de ses jambes et souffla de soulagement. « Louis, je te présente Hazel. Hazel, voici mon fils, Louis. » finit-il par l'introduire à ce garçon qui se tenait debout un peu plus loin. Enlevant sa veste pour la poser sur le porte-manteau à côté d'elle, la jeune femme eut un grand sourire dont elle s'étonna elle-même. « Hey, salut Louis ! On s'est déjà croisés une ou deux fois, tu te souviens ? » lança-t-elle dans sa direction. En passant devant Pacey pour rejoindre son fils, elle lui caressa brièvement la main avec tendresse, puis s'arrêta devant Louis en lui tendant la main. « Dis moi, t'aimes le chocolat, hein ? » Penchant la tête sur le côté, elle haussa les épaules avec un sourire en coin. « Au pire, c'est pas grave, il y a aussi des bonhommes en pain d'épice. » Elle se redressa et traversa à nouveau le hall d'entrée pour ranger son sac à main à côté de son manteau et récupérer ses sacs en plastique. « Il y a deux aiguillages : lui va vers la cuisine, et eux sous le sapin » expliqua-t-elle en soulevant un à un les sachets. « Je peux faire quelque chose pour aider ? »

C'était la première fois depuis des années qu'elle fêtait vraiment Noël... et tout ça, cet esprit de famille et cette sensation d'appartenir à quelque chose et à quelqu'un lui avait manqué.
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MessageSujet: Re: “ All I want for Christmas is you. ”    “ All I want for Christmas is you. ” EmptyLun 9 Mar 2015 - 12:18



"All I want for Christmas is you."
hazel, louis, pacey


C'était important pour Pacey. Important que Louis rencontre enfin Hazel et il savait que ce n'était pas une situation facile pour l'enfant. Choisir Noël, c'était un peu comme choisir la bonne occasion pour faire passer la pilule en douceur. C'était un moment joyeux, un moment à fêter en famille et ce qu'il ressentait pour Hazel, lui faisait voir les choses en grand. Il voyait Hazel dans son futur et il voulait que Louis le comprenne. Pacey n'était pas du genre à faire des surprises, mais cette fois, sa relation avec Hazel, il l'avait gardé pour lui et jusqu'ici, ni la jeune femme, ni l'enfant ne s'était vraiment vu. Pacey se demandait si ce n'était pas un peu idiot, si ce n'était pas ridicule d'avoir attendu autant de temps avant de faire réellement entrer Hazel dans sa vie, officiellement. Mais cette fois, il s'était dit qu'il voulait faire les choses en douceur. Suivre son instinct sans se prendre la tête plus qu'il ne le faisait d'habitude. Il faut dire qu'avec la jeune femme, tout était plus naturel, plus simple. Il n'avait pas partagé ce type de relation depuis des années et cela lui faisait un bien fou d'avoir l'adorable Hazel à ses côtés. L'infirmier était d'ailleurs persuadé que Louis allait vite voir les bons côtés d'Hazel. Qu'il allait être émerveillé par ce grand coeur et ce sourire. Bon, Louis allait surement lui en vouloir un petit moment, mais Pacey connaissait son petit garçon et il savait que Louis n'était pas un gamin rancunier. Bien au contraire. Mais le silence que l'enfant abordait depuis le début de la soirée le laisser un peu perplexe. Au plus profond de lui, le petit aventurier savait que cette soirée n'était pas une soirée comme les autres. Il pouvait ressentir le stress émanant furieusement de son père et il comprenait que tout ce qui se passait était important. Trop peut-être à son gout, lui qui a l'habitude de tout prendre avec une légèreté propre à son âge. Pour le coup, c'était stressant pour lui aussi. Jusqu'ici, Hazel ne l'avait pas plus marqué que ça, mais plus il y réfléchissait, plus il se demandait ce qui allait se passer au cours de cette soirée. Outre le fait de vouloir plus de cadeaux que d'habitude, il espérait juste qu'Hazel ne serait pas une potentielle nouvelle maman. Parce qu'il n'en voulait pas.

Jetant un coup d'oeil à Louis, Pacey l'apercevait. Il voyait dans son regard qu'il était inquiet et cette inquiétude ne faisait qu'augmenter sa peur. Était-ce une bonne chose ? Oh oui ! Il était temps même ! Avec Hazel il n'avait pas à réfléchir plusieurs fois pour savoir qu'il prenait les bonnes décisions. Il l'aimait, c'était un fait. Mais il ne pouvait pas forcer Louis à l'aimer et ça, il le savait aussi. Il ne voyait simplement pas de raison pour que l'enfant lui tourne le dos. Il ne voyait pas pourquoi sa vie ne pouvait pas combiner son fils adoptif et la fille qu'il aimait actuellement de tout son coeur. Et puis Hazel arriva. La sonnette de l'entrée se fit entendre de façon dramatique. La panique monta et Louis regarda son père avec un étrange regard : ce n'était que la porte, ce n'était que Hazel, alors pourquoi paniquait-il autant ? Quelle était cette raison qui bousculait ses habitudes et sa bonne humeur maladive ? Et puis le regard de Pacey se posa sur l'enfant qui ne savait pas ce qui l'attendait. Et le flot de paroles habituelles à l'infirmier le frappa avec force, sans pour autant que son visage ne change. Hazel était importante. Il l'aimait - et Dieu sait que l'amour pour Louis, c'était vraiment du grand n'importe quoi. Il tarda un peu à suivre son père, essayant de comprendre tout ce qu'on lui avait dit. Au final, il resta un peu en retrait, observant la scène de loin comme pour évaluer la situation.

Le soulagement était palpable, parce qu'une fois qu'Hazel était là, Pacey était simplement heureux. Heureux et calme, ravi de savoir que la plus belle femme au monde se trouvait là, devant lui, prête à essayer de faire partie de sa vie. Le fait qu'elle essaye, le comblait déjà suffisamment pour savoir que l'avenir ne pouvait pas être sombre. Louis n'était clairement pas ce qui l'inquiétait le plus d'ailleurs. Il y avait des démons dans son passé qui faisait davantage d'ombre à ses projets futurs. Des choses qu'il savait incontrôlables et destructrices. Mais pour le moment, il n'avait pas à s'inquiéter. Parce qu'elle était là et qu'elle effaçait avec bonheur chacun de ses doutes. Hazel le comprenait et de savoir qu'il y avait quelqu'un en ce monde qui pouvait le comprendre lui réchauffait le coeur. Il voulait, vraiment, que tout se passe bien avec Louis. Parce qu'Hazel en valait la peine. Louis finirait par s'en rendre compte, mais pour l'instant, il ne voyait qu'une chose : l'attention que son père portait à la jeune femme. Et les paquets cadeaux... il n'était pas stupide non plus.

« - C'est vrai ? Je n'ai pas l'air un peu ridicule avec ? » Pacey se pencha pour regarder son noeud papillon. Il avait vraiment eu l'impression que c'était un peu trop, mais après, c'était un peu normal de se mettre sur son 31 pour le réveillon de Noël. Il ricana comme un enfant face à la blague d'Hazel, moins stressé désormais par toutes ses formalités. Il en profita ainsi pour l'aider et la libère un peu de tout ce qu'elle avait apporté. Enfin à l'intérieur, Pacey en profita. Il posa le plat sur l'un des meubles avant de faire la chose la plus banale durant une soirée comme celle-ci : présenter sa petite amie à son fils.

« - Je me souviens. Tu es la femme qui travaille à la bijouterie, c'est ça ? » Répondant au sourire d'Hazel par un sourire, Louis se rapprocha. Pacey se senti soulager d'entendre la voix du petit garçon. Il était temps ! Il serra doucement la main d'Hazel avant de lancer comme le digne garçon qu'il était : « - Si j'aimais pas le chocolat, ça ne serait pas normal du tout ! Tu en as apporté ? Parce que les bonshommes de pain d'épice, à part jouer avec, je pense pas que je les mangerais. » Pacey ria légèrement de loin avant d'aider Hazel à ranger ses affaires, reprenant ensuite le plat qu'il allait apporter à la cuisine. « - Accompagne-moi dans la cuisine. » Puis il se tourna vers l'enfant. « - Louis, tu prends les cadeaux s'il te plaît ? » Le jeune garçon acquiesça, se dirigeant vers les paquets « - Je peux deviner ? Je suis très fort pour deviner. » « - Tant que tu les ouvres pas ! »

Faisant signe à Hazel de le suivre, il laissa Louis se débrouillait. Au moins dans la cuisine, ils auraient un petit moment de répit avant que le moulin à paroles nommer Louis n'harcèle probablement Hazel de question. C'était étrange de faire ça chez Neela, mais Pacey espérait sérieusement vite trouver une solution pour sa maison. À la base, ce n'était même pas la sienne, mais celle de sa femme. Il y était donc très attaché, mais les coûts pour la réparation étaient assez... conséquents. Avec son unique salaire d'infirmier, il ne pouvait pas se permettre de faire beaucoup et il ne voulait absolument pas piocher dans ce qu'il avait mis à coter pour Louis. Il était déjà allé à la banque, mais le prêt lui avait été refusé. Faire des heures supplémentaires n'allait pas lui rapporter assez et pour le moment Pacey laissait ce problème de côté. Il finirait par trouver une solution, il le savait. Heureusement pour lui, Neela avait accepté de l'héberger le temps de la crise et c'était déjà assez. Au moins Louis et lui n'était pas dans la rue. De l'autre côté de la maison, on pouvait entendre Louis qui essayait de deviner son cadeau alors qu'il était assis devant le paquet. « - C'est un jeu de société ? » Il fronça les sourcils, comme si ses yeux pouvaient voir à travers le paquet de cadeau. Bien que la présence d'Hazel le dérangeait, il n'était jamais contre un cadeau de plus. Il avait d'ailleurs déjà deviné le cadeau de son père, qui lui avait acheté un nouvel outil - oui, oui. En même temps, Pacey et les paquets cadeaux, ce n'était pas ça. Pas ça du tout. Maintenant qu'il y réfléchissait, il se pencha pour prendre un petit paquet qui se trouvait dans un coin. « - C'est une baguette magique ? Parce que j'en ai déjà une. » Il observa la petite boîte bleue qu'il tourna sous ses yeux. Pacey n'avait pas acheté ça pour lui, ni pour Neela. Donc c'était pour Hazel. En agitant le paquet, Louis entendit un léger bruit. Probablement des bijoux. « - Ce n'est pas original ça. » Pacey était vraiment nul pour choisir les cadeaux.

Dans la cuisine, Pacey avait posé le gâteau dans un coin avant de faire signe à Hazel de prendre la corbeille de petit pain. « - Je pense que ça ira. » Avoua-t-il alors qu'il sortait le plat principal du four. « - Il va forcément t'adorer. Tu es fantastique. » Il offrit son plus beau sourire, fixant Hazel. C'était tellement bon de la voir là, ici, avec lui, avec Louis. Elle ne se rendait pas compte de l'importance que ça avait pour l'infirmier. Et du bien que ça lui faisait d'avoir la sensation de pouvoir avoir les deux personnes les plus importantes de sa vie à ses côtés. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de se diriger dans le salon.

« - J'espère pour toi que tu n'as pas ouvert le paquet ! » « - J'ai rien fait ! » Louis s'était relevée comme s'il avait commis quelque chose de mal avant de s'installer à table, comme un petit prince. Pacey attendit qu'Hazel s'assoit en face avant de se rendre compte qu'il avait oublié la carafe d'eau. « - Je reviens. » Ce qui fit sourire Louis qui du coup, posait ses grands yeux sur la personne qu'était la jeune femme.

« - Alors ? » C'était une façon comme une autre de commencer la conversation, il ne fallait pas trop en demander à un enfant de 12 ans. « - T'as pas d'enfant ? »

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MessageSujet: Re: “ All I want for Christmas is you. ”    “ All I want for Christmas is you. ” EmptyVen 13 Mar 2015 - 4:38



Il n'y avait pas d'occasion plus officielle que Noël pour être présenté à la famille de celui ou de celle qu'on aime. Dans le cas présent, Hazel avait redouté ce moment depuis presque un an maintenant, repoussant toujours à plus tard cette rencontre avec Louis. Pacey maîtrisait l'art de la compréhension, et même si Hazel ne savait pas trop s'il retardait l'instant fatidique pour son fils ou pour elle, elle appréciait le fait de n'être forcée à rien. Pourtant, plus le temps passait, et plus les faits devenaient évidents. Entre Pacey et elle, c'était sérieux. Toutes ses inquiétudes s'envolaient : ils étaient bel et bien sur la même longueur d'onde, et leur histoire avait quelque chose d'aussi poétique que d’inattendu, ce qui donnait à Hazel l'impression de vivre un rêve quotidien. Pourtant, plus elle se rendait compte du sérieux de leur relation, plus elle réalisait qu'elle ne pourrait pas échapper à l'officialisation de leur relation auprès de la personne dont le jugement lui faisait le plus peur : Louis. Hazel Karstark était à présent une bijoutière renommée, une business woman hors pair et même une vendeuse efficace lorsqu'elle trouvait le temps de se prêter à ce jeu-là; mais elle était bien loin de se souvenir du concept qu'était la famille. Ou plutôt, de ce que pourrait être la famille lorsque l'on était adulte et que l'on héritait de certains rôles. Elle ne prétendrait jamais être quelqu'un qu'elle n'était pas, à commencer par la mère de Louis, mais elle n'arrivait pas à concevoir sous quel angle elle pourrait ou devrait être perçue. Qui était-elle par rapport à Louis ? Dans les faits, elle n'était que la copine de son père d'adoption. Mais elle savait que la réalité n'aurait rien à voir avec tout ça. Aux yeux de Louis, elle serait sans doute une remplaçante, ou plutôt, quelqu'un qui cherchait à l'être. Elle devrait donc, dès le départ, faire face à des a priori, et au-delà du fait qu'elle n'était naturellement pas très à l'aise avec les enfants, c'était sans doute ce qui lui faisait le plus peur. Elle vivait très bien avec la simple et vague idée de rencontrer Louis, tant que ce n'était pas maintenant. Sauf que là, c'était maintenant...

Et Hazel avait fait les choses en grand. Plus que jamais, elle devait être irréprochable. A dire vrai elle était même moins mal à l'aise lorsqu'elle devait présenter ses nouvelles collections à ses clients. Elle plongeait dans l'inconnu le plus total. Mais elle y arriverait. Oui, elle y arriverait. Et loin d'elle l'idée d'amadouer Louis avec des sucreries, mais, bizarrement, elle avait préféré mettre toutes les chances de son côté, même si ça passait par du chocolat ou d'autres petits bonhommes en pain d'épices. Avec toute cette pression qu'elle se mettait vis-à-vis de Louis, elle en avait presque oublié Pacey. Il l'avait toujours rassurée à ce sujet, pourtant, et elle se souvint subitement de tout ce qu'il lui avait dit lorsque la porte s'ouvrit sur lui. Dès lors, Hazel ressentit une salve de soulagement. Tout se passerait bien. Y'avait plutôt intérêt, de toute façon. « C'est vrai ? Je n'ai pas l'air un peu ridicule avec ? » La blonde le regardait presque bêtement, tout à coup émue par cette soirée qui se profilait. Elle fêtait à nouveau Noël... et elle le fêtait avec celui qu'elle aimait. Elle allait apprendre à connaître son fils, aussi, et malgré toute cette peur qui la paralysait par intermittence, elle trouvait à cette idée quelque chose de d'agréable. Encore une fois, elle ne pouvait prétendre à un rôle qui ne serait pas le sien, mais, à ce moment précis... elle se sentait appartenir à une famille. Et c'était la seule chose que l'argent n'avait pas su lui offrir pendant toutes ces années. « T'es parfait », le rassura-t-elle finalement en penchant la tête sur le côté, attendrie par l'inquiétude de Pacey. « Tu devrais même pas en douter ». Elle avait négligemment posé sa main sur l'épaule du brun alors qu'ils continuaient de discuter pendant quelques instants. Ses inquiétudes s'envolaient peu à peu, même si elle devinait la présence de Louis derrière son père. Pour l'instant, elle voulait juste se rassurer, même juste pendant deux ou trois secondes. Ce sourire et ce regard-là lui donnaient tout le courage dont elle avait besoin pour faire face à cet inconnu qui la terrorisait tant.

Mais ils ne pouvaient pas rester comme ça indéfiniment, ce ne serait pas raisonnable et encore moins respectueux de Louis. Rapidement, Pacey les présenta l'un à l'autre. Ils s'étaient déjà croisés rapidement, à l'occasion, mais là c'était... clairement officiel. Tout ce qu'elle savait de Louis, elle l'avait appris par son père. Il était mature et vif, voilà ce qu'elle avait retenu en premier et qui l'impressionnait le plus. Elle était capable de toutes les maladresses possibles et imaginables, elle le savait. Que Louis soit retardé l'aurait arrangée, en fait... « Je me souviens. Tu es la femme qui travaille à la bijouterie, c'est ça ? » Elle avait fait le premier pas vers lui et... voilà qu'il lui répondait. Normalement. Sans se jeter sur elle ou lui arracher un bras à la force de ses dents aiguisées -Oui, Hazel a une imagination fructueuse, dirons-nous. « C'est ça », acquiesça-t-elle en souriant, soulagée de la tournure que prenait cette rencontre. Pacey l'avait-il briefé ? Lui avait-il promis toutes les punitions du monde s'il ne se montrait pas respectueux ? Imagination fructueuse... « Mais sans vouloir me vanter, je fais aussi de bonnes pâtisseries. » Comment ? Quoi ? Ouh la... Voilà qu'elle se lançait des fleurs. Surtout qu'il lui arrivait de se louper dans ses pâtisseries... « Par contre, je suis nulle en châteaux de sable. » Putain, Hazel, putain... elle avait donc l'air présomptueuse et incompétente en même temps. Elle aurait voulu faire exprès qu'elle n'aurait pas réussi. Pourtant, ces deux révélations n'empêchèrent pas le garçon de serrer la main qu'elle lui avait tendue. Elle répondit par un soupir de soulagement, que Pacey, qui commençait à la connaître, avait clairement du percevoir. « Si j'aimais pas le chocolat, ça ne serait pas normal du tout ! Tu en as apporté ? Parce que les bonshommes de pain d'épice, à part jouer avec, je pense pas que je les mangerais. » Soulagée par ce point qu'elle venait de marquer, Hazel répondit : « Y'a des gens bizarres qui aiment pas le chocolat. Je suis contente que tu aies choisi le bon camp. J'ai ramené des muffins au chocolat... » Et elle se tourna vers Pacey avec un petit sourire malicieux. « Je suppose que les bonhommes en pain d'épices seront réservés à quelqu'un d'autre, alors. » Elle lança un clin d’œil entendu à Louis et récupéra avec soin ses affaires, se demandant au passage comment elle avait réussi à tout ramener ici en un seul voyage.  « Accompagne-moi dans la cuisine », demanda Pacey alors qu'elle lançait un dernier regard espiègle à Louis, auquel son père proposait de prendre les cadeaux. « Je peux deviner ? Je suis très fort pour deviner. » Ah, oui, les cadeaux... ce serait la prochaine étape. Manquait plus qu'elle se soit loupée sur le cadeau de Louis. Hazel ne répondit rien, visiblement un peu plus crispée, et rejoignit son petit ami dans la cuisine pour y déposer le sac rempli de tupperwares. « Il y a un cadeau pour Neela. J'espère que... enfin, que ça lui plaira. Juste, il faudra qu'elle l'ouvre demain au plus tard. C'est le genre de cadeaux qui est meilleur le lendemain de la cuisson. » Elle se racla brièvement la gorge avant d'ajouter : « enfin, pas que ça se mange, hein, c'est peut-être juste une figurine en pâte en sel. Qui, heu... ouais, sera meilleure demain. » Elle se pinça la lèvre. « C'est une figurine en pâte à sel qui a un meilleur teint le lendemain de sa cuisson. » Finalement, elle entrouvrit son sac dans un bruit de plastique tout sauf discret et en sortit trois tupperwares. « Muffins, muffins, et bonhommes en pain d'épices », présenta-t-elle le tout. « Du coup, les pains d'épices seront pour toi et Neela. Il y en a un à qui il manque un bras, j'ai mal optimisé ma pâte », s'excusa-t-elle. « C'est un jeu de société ? » entendit-elle Louis hurler du salon. « Essaie encore » hurla Hazel pour qu'il entende. Elle regardait Pacey sans rien dire de plus. Le garçon reprit à nouveau la parole pour demander : « C'est une baguette magique ? Parce que j'en ai déjà une. » Sans cesser de regarder celui qu'elle aimait, elle répondit, toujours sur le même ton : « heureusement que c'est pas ça, alors ! » Et puis, elle posa sa main sur sa hanche en faisant face à Pacey avec un faible sourire. « Pacey... » lâcha-t-elle en soupirant, refrénant toute la panique qui la submergeait. « Tu lui as dit quoi ? Je dois faire quoi ? Et si mon cadeau lui plait pas, je fais quoi ? Et s'il détestait mes muffins, et si ça le fâchait avec le chocolat ? Tu l'as menacé de quoi pour qu'il soit gentil ? Tu sais, je peux supporter qu'il ne m'aime pas... enfin... » Elle s'était mise à tripoter nerveusement le tupperware devant elle. « C'est une bûche aux marrons », conclut-elle en désignant d'un geste du menton le plat que Pacey avait ramené à la cuisine. « Recette familiale. Je sais que tu devais t'occuper du dessert, mais je... » La cuisine est tout ce que j'ai trouvé pour me calmer. Enfin, regarde à quel point ça a marché ! Et puis, c'était enfin l'occasion de ressortir cette vieille recette familiale qui croupissait dans un placard depuis des années.

Mais il était temps de passer aux choses sérieuses. Ils ne pouvaient pas rester cachés dans la cuisine indéfiniment. « Je pense que ça ira. Il va forcément t'adorer. Tu es fantastique », la rassurait-il en s'occupant du plat de dinde. « Je t'aime. Je t'aime et à l'odeur de la dinde, j'ai l'impression que t'es l'homme que je devrais épouser, mais j'ai tendance à penser que ce sera pas si facile. » Comment ça, elle avait mentionné le fait de l'épouser ? Il fallait dire que la dinde sentait extrêmement bon, et ça méritait un commentaire. Le sourire de Pacey, pourtant, eut le don de l'apaiser, comme il le faisait toujours. « Arrête de me regarder comme ça, c'est pas raisonnable ». Elle feignit l'agacement avant d'attraper la corbeille de pain que lui avait désigné Pacey avant de se laisser amadouer par un baiser.

Elle le suivit jusque dans le salon, et déposa la corbeille de pain à table. Le sapin, à côté duquel était installé Louis, était superbe. « Il est beau, votre sapin », s'émerveilla-t-elle, émerveillée. Elle n'avait plus fait de sapin depuis des années. Pacey et Louis étaient les seuls à lui donner envie de redécouvrir la magie de Noël. « J'espère pour toi que tu n'as pas ouvert le paquet » lança Pacey à Louis, qui se disculpa aussitôt. Quittant du regard le sapin, elle regarda les deux hommes s'installer à table et les suivit, s'asseyant en face de l'infirmer, la place qui lui semblait prédestinée.  « Je reviens », lança subitement Pacey, qui se dépêcha de quitter le salon pour la cuisine. Il avait sûrement oublié quelque chose, et Hazel se serait volontiers portée volontaire pour chercher ce qu'il manquait, qu'il s'agisse de n'importe quoi, mais il était déjà trop tard et elle se retrouvait seule à seul avec Louis. Une des situations qu'elle redoutait le plus pour ce soir. Il la regardait, maintenant. Parfait. Allait-il attaquer ? Elle l'observait en dissimulant sa méfiance, et cherchait par la même occasion à dire quelque chose, n'importe quoi, qui aurait pu lui donner l'avantage. Mais c'était trop tard. Petit Louis avait attaqué. « Alors ? T'as pas d'enfant ? » De tous les sujets qu'il pouvait aborder, il lui avait demandé ça. Il était futé, Louis. Vicieux, sans doute. Ou tout simplement : la peur l'avait rendue incroyablement paranoïaque. « Non. » Elle avait répondu simplement, sans trop savoir comment se justifier, ni si c'était une bonne ou une mauvaise chose aux yeux du jeune garçon. Elle avait déjà eu un chat, une fois, lorsqu'elle avait quitté la fac. Mais elle n'était pas sûre que ce soit forcément la réponse la plus appropriée. D'autant plus qu'elle l'avait retrouvé écrasé à une rue de chez elle alors qu'il n'avait que quelques années. « Et toi ? » lâcha-t-elle sans y penser avant de tenter de se rattraper. « Enfin, je veux dire, tu fais quoi dans la vie ? T'es en vacances en ce moment ? » Pacey, reviens, Pacey, reviens... « T'es déjà allé à la nouvelle patinoire extérieure qu'ils ont ouverte au centre ville ? » Pacey, please, si tu reviens maintenant, je te ferai tout ce que tu veux au lit.
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MessageSujet: Re: “ All I want for Christmas is you. ”    “ All I want for Christmas is you. ” EmptyDim 26 Avr 2015 - 12:52



"All I want for Christmas is you."
hazel, louis, pacey



Présenter Hazel à Louis, c'était important. Pas parce que Pacey voulait absolument qu'elle découvre son fils, mais plutôt pour que Louis découvre la femme avec qui son père voulait vivre une véritable histoire. C'était sérieux entre eux. C'était sérieux depuis ce moment dans le bar. Ils étaient bien ensemble, tout semblait assez logique quand Hazel était à ses côtés. Depuis longtemps maintenant, Pacey avait compris qu'il vivait une histoire comme beaucoup en rêveraient. Le genre où on tombe sur une femme parfaite qui nous rend heureux et que l'on veut rendre heureux. Le genre où on essaye de faire de notre mieux parce qu'on sent que ça en vaut la peine. C'était ce que Pacey ressentait quand il était avec Hazel et il voulait que ça continue ainsi. Maintenant, il fallait aller de l'avant et réellement tout partager. Jusqu'ici, il était assez honnête avec elle. Il n'essayait pas de lui cacher des choses, mais il avait évité certains détails. Il ne mentait pas vraiment, il ne disait simplement pas que, par exemple, Neela était son ex. Il ne voulait pas que des choses aussi stupides gâchent ce qui se passait entre eux et Pacey était du genre à avoir peur de tout gâcher. Après Neela, il n'avait vécu aucune autre relation et il s'était faite à l'idée qu'il ne trouverait sans doute personne avant très très longtemps. Jusqu'à ce qu'Hazel lui offre ce sourire qui le faisait fondre de l'intérieur. Il faut dire qu'il avait aussi passé beaucoup de temps à croire au grand amour et pour lui, c'était la mère de Louis. Elle lui avait montré un monde qu'il croyait presque perdue. Il avait pris confiance en lui et il avait avancé sans craindre quoi que ce soit. Mais maintenant, maintenant il commençait à se dire qu'il n'y avait pas que cette incroyable femme dans son coeur. Il y avait désormais Hazel, qui avait un espace encore plus grand et plus volumineux. Il voulait lui montrer sa famille, bien que petite. Il voulait qu'elle fasse partie de cette famille et peut-être, qui sait, qu'elle vieillisse à ses côtés au fil des années.

C'était peut-être une mauvaise chose de voir les choses en grand comme ça. C'était peut-être trop précipité, trop rapide. Mais Hazel faisait partie de sa vie depuis un an maintenant et il espérait la connaitre assez bien pour savoir qu'elle serait la femme idéale à ses côtés. Il ne restait plus qu'à convaincre Louis. Qu'à laisser ce petit garnement l'appréciait, la connaitre et l'aimer. Et Pacey savait que ce genre de choses nécessité plus qu'une simple rencontre. Hazel devait passer du temps avec Louis. Le mieux, ça serait que Louis apprécie Hazel, mais Pacey connaissait un minimum son fils pour savoir qu'il allait d'abord tester la jeune femme. C'était un vrai petit bonhomme. Dans le genre à vouloir protéger son père des déceptions. Cette fois, Louis allait se rendre compte qu'il avait en fasse quelqu'un de bien. Quelqu'un qui ne risquerait pas de faire du mal à son père d'adoption et qui allait sans doute lui apporter beaucoup de joie.

Il était parfait. En voilà des mots qui le rassuraient. Qui lui permettait de se détendre et de se dire qu'elle avait sans doute raison. Cette soirée allait être parfaite et Pacey n'en doutait pas. C'était Noël ! C'était le genre de fête idéale pour ce type de situation. Rien n'allait se passer mal et ça, Pacey le savait. Au plus profond de lui, l'infirmier en était persuadé et il devait l'admettre, maintenant qu'Hazel était là, tout allait bien. Il se disait qu'il avait stressé pour rien. Il présenta donc officiellement Hazel à Louis et maintenant, maintenant, tout était dit. Pacey observa alors son fils et Hazel discuter, un léger sourire sur le visage. Tout se passait bien, tout allait bien se passer ! Bon sang, il devait arrêter de croire que quelque chose allait foirer. Ce n'était pas le cas. « - C'est vrai ? » Le visage de Louis s'était illuminé. Bonne pâtissière ? Pacey lui ria légèrement en entendant qu'elle n'était pas douée en châteaux de sable. « - Tu sais faire les macarons ? Tu sais, c'est Français. Lily dans ma classe en a ramené une fois parce que son père est français et c'était super bon ! » Pacey rajouta : « - Tu bouffes des trucs en classe et tu m'en ramènes pas ? » Louis haussa les épaules, plutôt fier de lui. Pacey lui offrit un regard de mépris complètement faux, avant de le laisser répondre à Hazel.

« - Cool. » Des muffins au chocolat. « - J'vais me gêner. » Lança Pacey en pensant aux petits bonhommes de pain d'épices. Aidant Hazel avec ses affaires, il lui fait signe de venir avec lui dans la cuisine. Et alors qu'ils se dirigeaient vers la pièce, Louis s'amusaient à deviner ce qu'il y avait sous le sapin. « - Je lui dirais, c'est gentil à toi d'avoir pensé à elle. Je suis certain que ça lui ferait plaisir. » Pacey déposa un baiser sur les lèvres d'Hazel avant de retourner sortir ce dont il avait besoin pour la table. Pacey regarda ensuite les muffins et les bonshommes en pain d'épices. « - Miam. » dit-il en regardant tout ça. Il avait faim, très faim même. Sans doute parce que cette situation le stressait. « - C'est celui que je mangerais en premier alors. Je te parie ce que tu veux que c'est le meilleur. » La voix de Louis se fit de nouveau entendre de l'autre côté, toujours en train de deviner. Un sourire apparut sur le visage de Pacey qui trouvait ça assez drôle. Il fixait Hazel, trouvant ses réponses excellentes.

« - Hey, calmes-toi. » Il se rapprocha d'elle, gardant son regard plongé dans le sien. « - Il va adorer ton cadeau, ce n'est pas un gamin très compliqué. Et pareil pour les muffins. Je ne lui aie pas dit grand-chose sur toi, parce que je voulais qu'il se fasse sa propre idée en te découvrant ce soir. Il va t'adorer. J'en doute pas une seconde. » Il posa ses mains sur les joues d'Hazel. « - Reste toi-même et ne change rien. Tu es parfaite telle que tu es. » Il déposa un nouveau baiser avant de regarder la bûche aux marrons. « - Avec Louis on mange pour dix ! Tu viens de faire des heureux. » Il lui lança un sourire bien prononcé. « - En plus, si c'est une recette familiale, c'est forcément bon. » Il rajouta un clin d'oeil, convaincu de ce qu'il disait.

« - Comment ça, pas raisonnable ? » Il jouait la carte de la séduction, avant de laisser Hazel et de prendre les devants dans le salon. Une fois que Louis avait prouvé ne rien avoir ouvert et qu'ils étaient enfin à table, Pacey remarqua qu'il avait fait une bêtise. Qu'il avait oublié l'eau - parce que Louis ne boit pas de vin quand même. Il laissa ainsi Hazel et Louis seuls le temps de remplir une carafe et de revenir. Et quelque part, il se dit que prendre son temps ne serait pas une mauvaise chose. Louis observait Hazel avec le regard de l'enfant curieux qu'il était. Visiblement elle n'avait pas d'enfant, ce qui en soi était une bonne chose : il voulait rester enfant unique, il aimait assez cette position.

« - Et moi ? » Louis pouffa avant d'écouter la suite. « - C'est les vacances, oui. » puis, très vite, elle ajouta une phrase sur la nouvelle patinoire. « - Non, pas encore. Mais on devrait y aller. Le problème c'est que papa n'est pas très doué pour... » « - Doué pour quoi ? » Pacey venait de revenir, déposant deux carafes d'eau sur la table avant de s'asseoir de nouveau. « - Tu sais pas patiner. » Pacey haussa les épaules. « - Yep, si vous voulez on s'organise ça dans la semaine prochaine, mais je vous regarde patiner. » Louis n'attendit pas très longtemps avant de rajouter : « - La dernière fois il s'est cassé le bras en tombant. Heureusement que Neela était là. » Pacey releva la tête. La dernière fois ? La dernière fois devait remonter à très longtemps. Maintenant qu'il y pensait, il y avait une chose qu'il aurait dû dire à Hazel. Prenant la salade, il tendit le bol à la bijoutière. « - Vas-y, sers-toi. » Louis, lui, semblait être encore dans son histoire. « - Elle était restée toute la semaine à la maison pour prendre soin de nous. D'ailleurs, on rentre quant à la maison ? J'aime bien Neela, mais ma chambre me manque un peu. » Pacey se tourna vers son fils, songeur. « - Il reste encore pas mal de choses à faire avant d'y retourner. Je crois qu'on a encore quelques mois devant nous. » Louis soupira. « - Et toi, tu habites où ? Il y a des gens chez toi ? »
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MessageSujet: Re: “ All I want for Christmas is you. ”    “ All I want for Christmas is you. ” EmptyDim 3 Mai 2015 - 3:16



C'était un fait, Hazel avait été toujours été une grande rêveuse. Déjà lorsqu'elle était petite, la blondinette s'imaginait des dizaines de métiers, des dizaines de possibilités, des dizaines de vies à vivre; et même lorsque le destin semblait avoir décidé de son avenir pour elle, elle n'avait pas réussi à laisser derrière elle cette envie de ressentir quelque chose de magique. Elle s'était efforcée de prétendre être adulte, et, par conséquent, de se convaincre elle autant que ceux qui l'entouraient qu'elle ne rêvait à rien d'irréalisable, et qu'au contraire, le temps avait fait d'elle quelqu'un de pensé, de terre-à-terre, de cartésien. Pourtant et malgré la petite vie qu'elle avait vécue à la tête d'une bijouterie et d'une marque de luxe, Hazel n'avait pas réussi à trouver ce réel bonheur auquel elle aspirait. Rien ne lui manquait ; elle vivait dans une grande maison, elle sortait autant qu'elle le souhaitait, elle appréciait ses collègues, et elle n'avait pas à se battre pour conserver ce confort de vie qu'elle avait su se construire. Pourtant, tout cela n'avait que peu de poids comparé à cette solitude omniprésente que les années lui apportaient... A presque trente ans, Hazel était devenue une femme accaparée par son travail et son besoin de perfection. Elle portait à bout de bras cette image qu'elle avait construite autour de son nom et de ses créations, et elle se faisait un point d'honneur à rester omniprésente à la bijouterie. Elle ne savait pas trop si c'était elle qui s'était efforcée de laisser de côté toute potentielle relation amicale ou amoureuse, mais elle avait fini par se rendre compte de quelque chose : rien ne valait la peine d'être vécu si elle le vivait seule. Elle n'avait plus ses parents, et son unique tante était partie s'installer en Floride bien des années auparavant, mais elle avait besoin d'une famille; voilà ce qui lui manquait. Pourtant, elle en était à présent persuadée, les choses étaient censées se passer exactement comme elles s'étaient passées : il ne fallait pas les précipiter. Tout avait trouvé sa place, aussi niais que ça puisse paraître. Elle était heureuse, à présent. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait épanouie.

Pourtant, rien n'était simple. Même si avoir Pacey à ses côtés depuis plus d'un an la rendait plus forte, elle n'en oubliait pas Louis. Aux yeux de ece dernier, elle ne serait jamais digne de sa mère, et elle en avait parfaitement conscience. Elle qui avait perdu la sienne n'imaginait personne prendre sa place. On n'avait qu'une mère, et si elle n'était plus de ce monde, alors c'est son souvenir qui nous consolerait, pas une inconnue qui prétendrait tout comprendre et tout savoir de vous. Malgré tout, Hazel, même si elle n'arrivait pas réellement à concevoir ça comme une chance, avait perdu ses deux parents en même temps. Papa Karstark ne pouvait donc lui ramener aucune pimbêche. Et c'est peut-être en s'imaginant ce scénario pourtant impossible qu'elle avait compris ce que pourrait ressentir Louis si elle s'affirmait à une place qui ne serait jamais la sienne. Inutile donc de préciser une nouvelle fois que toutes ces idées se bagarraient dans sa tête pour savoir laquelle aurait raison d'elle la première. Sa relation avec Pacey impliquait d'apprendre à connaître Louis, et elle devrait être assez solide pour supporter ce qu'il penserait d'elle. Tant pis pour ses sentiments.

Pourtant, étrangement, ce premier contact avec le petit garçon s'était plutôt bien passé. Il n'était pas remonté s'enfermer dans sa chambre en claquant la porte, contrairement à l'un des scénarios qu'elle s'était imaginés. Alors peut-être qu'elle en faisait à présent trop, mais Hazel avait ce drôle de besoin de montrer le meilleur d'elle-même à ce petit garçon qui faisait désormais partie de sa vie malgré tout ce qu'il pourrait penser d'elle. « Tu sais faire les macarons ? Tu sais, c'est Français. Lily dans ma classe en a ramené une fois parce que son père est français et c'était super bon », avait-il demandé, des étoiles plein les yeux. Hazel avait jeté un coup d’œil à Pacey, qui répliquait, outré de ne pas avoir eu un seul macaron à goûter, et avait sourit avec de confesser auprès du petit garçon : « j'ai déjà essayé une fois, mais ça a pas été très convaincant...  » Elle marqua une pause et pencha la tête. « T'as un parfum préféré ? Je suis prête à retenter l'aventure si tu es prêt à goûter en avant-première. » Elle tendit la main, prête à sceller cet accord d'un geste solennel. « Et toi t'en auras s'il en reste » lança-t-elle à Pacey avec un sourire emprunt de malice. Mais pour le moment et même sans macarons, ils avaient de quoi se mettre sous la dent. Hazel avait vu les choses en grand pour ce soir; ou plutôt, elle n'avait pas pu se résigner à rester inactive en attendant le moment fatidique où elle devrait rejoindre la villa de Neela. Se préparer lui prendrait un peu de temps, mais largement pas assez pour ne lui laisser aucune minute de répit, seule façon pour elle de penser à autre chose. Alors, pleine de bonnes intentions, elle avait passé sa journée à cuisiner, et elle en apportait le résultat ce soir, bien décidée à montrer à Louis que, qui qu'elle représente à ses yeux, elle n'était pas totalement dénuée d'intérêt -tout bénef, la pâtisserie, quoi !  « Cool », approuvait d'ailleurs le jeune garçon sous l’œil rassurée de la blonde. « J'vais me gêner », ajouta Pacey en parlant des bonhommes de pain d'épice, qui avaient eu moins de succès auprès de son fils. Hazel lui sourit tendrement, l'imaginant déjà décapiter ses créations à coups de dents. « J'en doute pas... »

Quelques instants plus tard, Pacey et elle rapatrièrent le sac de pâtisserie dans la cuisine, laissant Louis tenter de deviner le cadeau que lui avait ramené Hazel. « Je lui dirais, c'est gentil à toi d'avoir pensé à elle. Je suis certain que ça lui ferait plaisir » Reconnaissante, elle sourit. « J'ai pas mis de noisettes, donc à priori il y a pas d'urgence médicale à prévoir », plaisanta-t-elle. Elle avait vraiment eu chaud lorsqu'elle avait rencontré la meilleure amie de Pacey, d'ailleurs. A peu de choses près, elle lui aurait offert des muffins chocolat-noisettes. Et elle était loin d'être experte en médecine ; dans le cas d'un choc anaphylactique, elle aurait sans doute plus misé sur l'intervention d'un dieu quelconque que sur ses capacités à être d'un moindre secours. Ils continuèrent de s'activer dans la cuisine, préparant les dernières choses qui devaient encore l'être. Hazel lui présenta le bonhomme en pain d'épice défectueux, et son copain ne semblait pas lui en tenir rigueur. « C'est celui que je mangerais en premier alors. Je te parie ce que tu veux que c'est le meilleur. » Elle sourit, jetant un coup d’œil au pauvre bonhomme. « Tu veux abréger ses souffrances... C'est courageux. Mais je suis contente que t'aies pas eu ce courage quand je suis venue à Saint John avec ma cheville pétée », rit-elle en repensant à leur rencontre, qui commençait, mine de rien, à remonter. « Mais bon, en étendant ton idée, t'as raison sur un point : je suis la meilleure », dit-elle en haussant les épaules, baissant les yeux sur son plat, gênée, loin d'assumer la prétention qui devait se dégager de ce qu'elle venait de dire. C'était sans doute l'angoisse qui la faisait parler; il fallait dire que même si elle avait fait face à un Louis loin de la rejeter, elle n'en oubliait pas pour autant que tout pouvait changer d'un instant à l'autre. La moindre gaffe qu'elle pourrait faire pourrait sans doute se retourner contre elle pour les dix prochaines années à venir -quoiqu'il était sans doute présomptueux de sa part de s'imaginer que Pacey voudrait toujours d'elle dans dix ans. « Hey, calmes-toi » disait ce dernier en se rapprochant d'elle, visiblement bien conscient de la contrariété qui l'animait -il fallait dire qu'elle n'était pas très douée pour la cacher... « Il va adorer ton cadeau, ce n'est pas un gamin très compliqué. Et pareil pour les muffins. Je ne lui aie pas dit grand-chose sur toi, parce que je voulais qu'il se fasse sa propre idée en te découvrant ce soir. Il va t'adorer. J'en doute pas une seconde. » Les mains qu'il posa sur ses joues l'apaisèrent et, à ce moment-là, Hazel ressentit cette salve de confiance qui l'imprégnait dès qu'elle savait Pacey à ses côtés. « Mmh... » répondait-elle succinctement. « Reste toi-même et ne change rien. Tu es parfaite telle que tu es. » Elle le regardait, les sourcils froncés par l'inquiétude. « Tu pourras pas dire que je t'ai pas prévenu s'il fait une fugue parce que son cadeau lui plait pas, hein... » Elle aurait bizarrement été beaucoup plus à l'aise avec un bébé. Oh, une petite Maya... Qu'est-ce que valait une simple mèche de cheveux comparée à la potentielle fugue d'un petit garçon ? Pacey, loin de se démonter, déposa un baiser sur ses lèvres. Avec lui à ses côtés, comme au premier jour, elle se sentait capable de tout. Et ce soir, elle vaincrait. Puisque sa première mission était d'être acceptée, elle allait devenir cette grande sœur dont Louis n'avait su jamais qu'il avait besoin. « Avec Louis on mange pour dix ! Tu viens de faire des heureux. En plus, si c'est une recette familiale, c'est forcément bon. » Elle lui rendit son sourire, posant affectueusement une main sur l'épaule de celui qu'elle aimait. « Et si je te dis que l'ingrédient secret c'est de la mort-au-rat ? » plaisanta-t-elle, taquine. Le dernier échange qu'ils eurent la laissa sur sa faim. Il avait quitté la cuisine après une réponse enjôleuse. Elle se pressa derrière lui, et, avant d'arriver dans la salle à manger, lui glissa à l'oreille un petit « fais pas ton innocent, Pacey Robert Stark. » Et elle était passée devant lui avec un petit sourire complice avant de s'installer à table aux côtés de Louis. Pacey, lui, se rendit compte qu'il avait oublié l'eau...

La voilà, l'angoisse, la vraie. Elle aurait sans doute était plus à l'aise avec un mec des stups qui la soupçonnerait de cuisiner de la méthamphétamine. Elle n'était clairement pas à l'aise, et Louis devait bien s'en rendre compte, en témoigne la répétition de sa question. Non, lui ne risquait pas d'avoir des enfants... « C'est les vacances, oui. » Ouf, enfin une question potable. Elle embraya aussitôt sur une question de patinoire, histoire de ne pas laisser son malaise transparaître plus longtemps. « Non, pas encore. Mais on devrait y aller. Le problème c'est que papa n'est pas très doué pour... » Il fut coupé par le papa en question. « Doué pour quoi ? » Il s'approcha pour poser les deux carafes qu'il était allé chercher sur la table et s'asseoir. Hazel observa le match que se disputèrent le père et le fils. « Yep, si vous voulez on s'organise ça dans la semaine prochaine, mais je vous regarde patiner. » Hazel sourit à l'idée de le voir à l'extérieur du terrain de glace. « Je patine très bien, il faut juste pas éloigner la barrière de moi. Tu joueras aussi le jeu. On a besoin d'un infirmier à nos côtés », sourit-elle en imaginant la catastrophe. Ce qui lui avait toujours fait le plus peur sur une patinoire était de se couper avec la lame d'un patin. Ou de se crever un œil avec. Ou de se couper un doigt avec. Un truc sympa du genre, quoi. Par contre, elle n'avait pas peur de se casser quelque chose. Elle restait très prudente, ne s'éloignant jamais du bord du terrain et ne dépassant jamais la vitesse d'un escargot tétraplégique. « La dernière fois il s'est cassé le bras en tombant. Heureusement que Neela était là. » Hazel approuva avec un petit sourire. Toujours un membre d'une équipe soignante à ses côtés. Pacey lui tendit la salade et elle le remercia avant de se servir à son tour et de la transmettre à Louis. « Elle était restée toute la semaine à la maison pour prendre soin de nous. D'ailleurs, on rentre quand à la maison ? J'aime bien Neela, mais ma chambre me manque un peu. » Les bras croisés en attendant que chacun soit servi, elle haussa un sourcil. « C'est vraiment gentil de sa part de prendre soin de vous comme ça. Les amitiés comme celle-là se font rares », fit-elle remarquer, attristée de ne pas en vivre une elle-même. « Il reste encore pas mal de choses à faire avant d'y retourner. Je crois qu'on a encore quelques mois devant nous » répondit Pacey à son fils. « Vous vous en sortez avec les travaux, quand même ? Ça avance, pas trop de problèmes avec les entrepreneurs ? » demanda la blonde qui, maintenant, s'imaginait presque difficilement Pacey vivre ailleurs que chez sa meilleure amie. « Et toi, tu habites où ? Il y a des gens chez toi ? » Heu... « J'habite au 1048, pas loin... mais je vis seule. » Elle avait déjà sous-entendu des propositions à Pacey de s'installer chez elle le temps que les choses soient réglées pour leur propre maison, mais n'avait jamais obtenu de réponse positive -ou de réponse tout court. Peut-être que les sous-entends étaient trop sous-entendus, en réalité. Elle n'avait pas voulu arracher Pacey à sa meilleure amie ou Louis à son nouveau foyer, pas plus qu'elle avait voulu leur imposer un emménagement sans doute prématuré. « Tu pourras venir, si tu veux. On a nos macarons à préparer », lança-t-elle à Louis avec un sourire malicieux, avant d'attraper une carafe d'eau et d'en proposer aux deux hommes.

Bientôt, les voilà qui attaquaient la salade. « Bon appétit », répondit-elle en écho à Pacey et Louis avant de commencer à déguster. Entre deux feuilles de salades, elle s'enquit d'une question dont la réponse intéressait sûrement beaucoup d'enfants lors du réveillon de Noël. « Chez les Stark, vous ouvrez les cadeaux à quel moment ? » Lorsqu'elle était toute petite, ses cadeaux attendaient le vingt-cinq au matin avant d'arriver sous le sapin. Plus tard, elle les avait ouverts le vingt-quatre au soir, puis de plus en plus tôt dans la soirée, avant d'avoir arrêté, sans que le choix lui soit donné, de fêter Noël.
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