Kira était assise à l’arrière d’une voiture de location, elle avait son ourson Teddy posé sur les genoux. Au volant de la voiture il y avait Madame Pilgrim l’assistante sociale qui s’occupait à chaque fois la placer dans sa nouvelle famille. Depuis la mort de ses parents elle en avait fait 6. A chaque fois elle se débrouillait pour qu’on ne veuille plus d’elle. Aujourd’hui Madame Pilgrim lui avait dit qu’elle l’emmenait dans sa famille définitive. Elle lui avait expliqué que ses parents avaient désigné une personne pour s’occuper d’elle et que maintenant qu’il l’avait retrouvé elle allait vivre là-bas. Sauf qu’elle ne le connaissait pas du tout, enfin elle n’avait aucun souvenir de lui. Son père en parlait quelques fois mais elle avait toujours senti que ça le rendait triste de parler de son parrain. Alors elle avait décidé qu’elle ne l’aimerait pas. Il n’était jamais venu la voir, il ne lui avait pas envoyé de cadeau pour son anniversaire, il n’appelait même pas alors c’est qu’il ne devait pas l’aimer non plus. De toute façon elle n’avait pas envie de vivre ici, elle voulait rester à Milwaukee dans son école avec ses amis. Ici elle ne connaissait personne, cette ville avait l’air nul. Elle comptait bien ne pas rester ici longtemps. De toute façon ce Cooper ne voudrait sans doute pas d’elle. La voiture roulait et Kira avait le regard posé sur la fenêtre elle regardait le paysage qui défilait devant ses yeux. Elle n’avait pas dit un mot du voyage. « On arrive d’ici quelques minutes Kira. Tu verras tu te plairas ici. » Kira resserra son doudou contre elle et fronça les sourcils. Elle savait bien que Madame Pilgrim guettait une réaction de sa part dans le rétroviseur. Celle-ci ajouta : « Cesse de faire la tête, c’est une chance pour toi que tes parents aient pensés à te confier à quelqu’un. » Kira haussa les épaules elle n’avait aucune envie de parler. Elle avait décidé qu’elle ne parlerait plus jamais à Mme Pilgrim. La voiture s’arrêta finalement, elles étaient arrivées à Pacific Lane. C’était moche et elle ne voulait pas vivre ici. « C’est moche ici ! » Elle avait sa tête des mauvais jours la rencontre avec son parrain s’annonçait difficile. Mme Pilgrim la réprimanda : « Ne fait pas ta mauvaise tête Kira ! Allez vient ! » Elle lui avait attrapé la main pour la sortir de la voiture et se diriger vers les appartements. Elles avaient laissés toutes les affaires de la petite fille dans la voiture, il fallait dans un premier temps, annoncer à Cooper qu’il avait la garde de Kira et savoir surtout s’il acceptait de la prendre en charge.

Kira et Mme Pilgrim se trouvait à présent devant la porte d’un appartement, elle avait sa main dans celle de son assistante sociale, de son autre main elle tenait son ours en peluche Teddy. Mme Pilgrim avait sonné, elle espérait trouver ce fameux Cooper Kigston chez lui. C’était la fin de journée, il devait être rentré du travail à cette heure-là. Kira faisait toujours la tête, la porte s’ouvrit finalement. Un homme se trouvait dans l’entrebâillement de la porte. « Bonjour, Mr Kingston. Je suis Mme Pilgrim, assistante sociale. Est-ce que nous pouvons entrer ? Je dois vous parler. » Elle ne lui laissait pas vraiment le choix pour le coup. Kira avait lâché la main de Mme Pilgrim et serrait son ours en plus contre elle. Elle ne prit pas la peine de dire bonjour alors qu’elle avait bien vu le regard que lui avait fait son assistante sociale. Elle ne voulait pas être ici, c’était moche, le monsieur était moche elle voulait rentrer chez elle. Mme Pilgrim l’attira finalement dans l’appartement alors que Cooper avait accepté de les laisser entrer. « Soit Sage Kira pendant que je discute avec ton parrain. » Kira lança un regard noir à l’assistante sociale, elle détestait quand elle appelait ce Cooper son parrain. Il était rien du tout… Mme Pilgrim repris alors la parole : « Merci de m’accorder de votre temps. Je voudrais discuter avec vous de la garde de Kira. » Elle marqua un pause avant de reprendre : « Vous êtes probablement au courant que John et Eloïse McKeenan vous avaient désignés comme tuteur légal de Kira s’il leur arrivait quelques choses. » Une nouvelle pause, elle ne savait pas vraiment ce que Cooper savait ou pas. Ils avaient eu du mal à le retrouver, alors était-il au courant de la mort de son cousin et de sa femme ? Mais Mme Pilgrim n’avait pas le temps de tourner autour du pot elle était là seulement pour quelques jours et son but était de placer Kira chez ce Mr Kingston comme le souhaitait John et Eloïse. C’était ce qu’il y avait de mieux pour la fillette sinon elle serait de nouveau ballotée de famille d’accueil en famille d’accueil. « Ma question va être très simple. Est-ce que vous acceptez de prendre en charge Kira ? Elle a besoin de stabilité, elle a fait 6 familles d’accueil en 7 mois. Je pense que le mieux pour elle serait de vivre avec un membre de sa famille. » La décision revenait maintenant à Cooper. Kira était collé contre un mur, le visage fermé, elle ne voulait pas être ici et au vu de son regard il était fort possible qu’une crise arrive dans les prochaines minutes. Elle soupira bruyamment et lâcha : « Je ne veux pas vivre avec lui moi !! »

Cooper était bien fier de sa journée. Il n’avait pas rien foutu, il s’était occupé des cartons dans l’appartement pendant toute la journée. Il venait à peine d’emménager avec Isla et Saskia. Il connaissait pas cette dernière, mais ils étaient mal partis tous les deux. Coop’ espérait dans le fond qu’il allait se rattraper et qu’ils allaient repartir sur de bonnes bases. Bien que pour l’instant ce n’était pas vraiment gagné. Saskia avait juste répondu à l’annonce et elle était venue avec le chat. Un chat appelé Petit Pois qui n’avait pas cessé de tourner autour de l’écrivain pendant toute la journée, il en avait eu marre et heureusement que la fin de la journée se pointait. Il allait pouvoir rejoindre Anthony dans un bar, pour faire la … Enfin .. Les retrouvailles avec Beny. Il sourit à cette idée. Il trouvait ça drôle de retrouver Beny, surtout après cette histoire dans la fête foraine avec les trains fantômes. L’écrivain ne savait pas s’il le savait, après tout il ne se rappelait pas qu’il avait dit son prénom. Alors, la surprise sera bien marrante à voir de la part du Mexicain. Alors, c’était avec cette pensée: bière, vodka à gogo. Parler avec Beny et Anthony. Plus avec Beny qu’avec Anthony. Parce que Coop’ avait plus de difficulté à parler plus familièrement avec Anthony et ne le connaissait pas vraiment mieux. Il lui inspirait un peu la crainte, mais beaucoup de reconnaissance. Oui, il lui avait sauvé la peau des fesses de l’éditrice, qui était sa tante. Un beau coup du hasard ! Alors qu’il rangeait les dernières affaires sur l’étagère, qu’il préparait entre temps son sac. Qu’il venait de prendre son carnet un peu déformé par les coups donnés d’Anthony, Beny et de Katherina. Il entendit la sonnette. Il suspendit ses gestes et se demanda si c’était à leur porte qu’on sonnait. Cooper fit un pas de côté, comme un crabe et se dirigea vers la porte pour regarder par la petite lunette. Il haussa les sourcils surpris de voir une femme. Pire encore, il ne l’avait jamais vue. Alors ça ne pouvait pas être un coup d’un soir. À bien y regarder, elle n’avait pas la tenue qui disait qu’elle venait de cette ville. Coop’ aurait bien aimé appeler Isla ou Saskia pour leur demander, mais il était seul dans cet appartement et il ne savait pas quand les filles allaient rentrer. Il soupira et ouvrit la porte.

Il ne savait pas que lorsqu’il ouvrit la porte, quelque chose de fou allait se produire… Et s’enchainer assez rapidement.

Il vit une femme, oui ok, mais à la main de la femme, il y avait une jeune fille blonde qui était là. Cooper fronça les sourcils. Se seraient-elles trompées d’adresse ? « Bonjour, Mr Kingston. Je suis Mme Pilgrim, assistante sociale. Est-ce que nous pouvons entrer ? Je dois vous parler. » Ah ben non. Elles ne s’étaient pas trompées d’adresse. Il observa vite derrière lui, c’était un peu le bordel… Et il était habillé.. Non ça allait. Il était dans la tenue du soir. Ouf. Il n’y avait pas une heure, il était en tenue d’intérieur. «  Heu… Oui entrez.. Entrez… Excusez-moi pour le bazar, on vient d’emménager… » fit-il, un petit peu confus. Une assistante sociale ? Heu… Attendez ? Coop’ plissa les yeux, avec un air de ne rien comprendre. Une assistante sociale ? Il referma la porte quand les femmes étaient passées, il se retourna « Bonjour » fit-il gentiment à la jeune fille qui ignora complètement, resserrant contre elle son nounours. Il fit une petite grimace pour lui-même. « Soit Sage Kira pendant que je discute avec ton parrain. » « Oui… J’ai une… » Il s’arrêta alors qu’il allait proposer à Kira de regarder la télé en attendant. Parrain ?! Cooper tourna la tête vers l’assistante sociale, puis vers Kira, ensuite à l’assistante sociale à nouveau. Comme un match de ping pong. Il ne comprenait pas tout de suite. Il y avait trop d’informations d’un coup. Parrain ? John et Eloïse ? Il eut une petite illumination silencieuse à laquelle on ne lui laissait pas le temps de dire quoi ce que ce soit.  « Merci de m’accorder de votre temps. Je voudrais discuter avec vous de la garde de Kira. » Alors qu’il hocha la tête pour répondre que c’était normal jusqu’à qu’il entende. La garde de Kira. Discuter. Il fronça les sourcils. « Vous êtes probablement au courant que John et Eloïse McKeenan vous avaient désignés comme tuteur légal de Kira s’il leur arrivait quelque chose. » Oui il se rappelait bien d’eux, il avait appris leur mort par les faits divers et aussi par ses amis de Boston qui les connaissaient aussi, mais… Tuteur Légal ?! Qu’est-ce que…? « Ma question va être très simple. Est-ce que vous acceptez de prendre en charge Kira ? Elle a besoin de stabilité, elle a fait 6 familles d’accueil en 7 mois. Je pense que le mieux pour elle serait de vivre avec un membre de sa famille. » La question simple ? pensa ironiquement Cooper. C’était trop d’informations d’un coup.  « Je ne veux pas vivre avec lui moi !! » dit Kira. Cooper tourna la tête vers elle avec une grosse surprise au visage. « Heu … » Il ferma les yeux et se dit que c’était un rêve, ou un canular… Plus un rêve qu’un canular. Il les ouvrit quelques secondes plus tard.

Non, elles étaient toujours là.

« Attendez un peu. » fit-il en montrant sa main signe que l’assistante sociale devait ralentir et se désigna lui-même « Vous avez dit que John ET Eloïse M’ONT désigné comme tuteur légal de Kira ? » Oui, il montrait qu’il n’était vraiment pas au courant. Il montra ses deux mains et fit un geste avec. Un geste qui ne voulait rien dire. « Heu… Attendez » fit-il en montrant son doigt à l’assistante sociale. Il se dirigea vers Kira qui faisait la tête, bien qu’il avait hésité au début. Il s’abaissa un peu vers elle et désigna l’écran ainsi que la petite télécommande. « J’ai une télé, tu peux regarder ce que tu veux. La télécommande est juste à côté. » Il fit un petit sourire, peut-être que ça allait leur éviter la crise. Il se releva pour se diriger vers l’assistante sociale. « Vous voulez quelque chose ? » fit-il à l’adresse des deux filles. Parce que lui, il avait besoin d’un petit remontant après tout ce qu’il avait appris… Tuteur légal de Kira ? Il n’était pas au courant. « J’avoue que je suis sous le coup de la surprise… Je ne m’attendais pas à ça du tout. Je… Heu… » Il se mit à rire nerveusement et se gratta à l’arrière du crâne. « Je ne savais pas qu’Eloïse et John m’ont désignés comme tuteur légal, après leur … Enfin.. Vous savez… Ha ha ! » Il sourit bêtement, mais son sourire disparait face au sérieux et à l'impassibilité de l'assistante sociale. Faites que ça soit un rêve par pitié ! Promis, il ira à Milwaukee voir les McKeenan, si ça se trouvait: ils n’étaient pas mort et qu’il rêvait depuis tout le début. Comme dans le film inception ?

Kira faisait toujours la tête, elle avait le visage fermé et n’avait pas bougé de là où elle était. La seule fois où elle avait ouvert la bouche c’était pour exprimer le fait qu’elle n’avait aucune envie de vivre ici. Si Kira avait toujours été une petite fille facile à vivre et avec le sourire depuis la mort de ses parents les choses étaient bien différente. Elle repoussait quiconque voulait bien s’occuper d’elle mais elle est malheureuse. Elle ne révérait jamais ses parents… C’était la façon qu’elle avait d’extériorisé la douleur de la perte de ses parents. Et puis jusque-là elle n’était pas tombée dans des familles d’accueil qui voulait réellement s’occuper d’elle. Elle s’était retrouvée avec tout un tas d’autres enfants et chacun était plus ou moins livré à lui-même. Alors à chaque fois elle avait fait en sorte de se faire rejeté. Elle avait enchaîné les bêtises à chaque fois plus grosse. Et elle recommencerait ici parce qu’elle ne voulait pas vivre avec ce monsieur qu’elle ne connaissait pas. Elle voulait vivre dans sa maison avec ses parents voilà ce qu’elle voulait en réalité. Elle avait croisé les bras sur sa poitrine alors que Mme Pilgrim était en train de tenter d’expliquer la situation à Mr Kingston. « Attendez un peu. » s’exclama t’il en regardant Mme Pilgrim. Kira avait tourné un peu la tête pour écouter ce qu’il allait dire. Elle boudait toujours autant mais ça ne l’empêchait pas d’être curieuse. Il enchaîna alors : « Vous avez dit que John ET Eloïse M’ONT désigné comme tuteur légal de Kira ? » Mme Pilgrim hocha la tête, il avait compris l’idée essentielle de ce qu’elle était venue lui annoncer. Elle répondit : « C’est cela même… » Elle voulut poursuivre mais Cooper l’a coupa d’un signe de main et lui dit : « Heu… Attendez » Il se leva et se dirigea vers Kira. Elle posa son petit regard noir sur lui, elle ne voulait pas lui parler. Elle ne voulait pas qu’il soit gentil avec elle, elle voulait partir d’ici, rentrer chez elle, dans sa maison, retrouver ses jouets, sa chambre, son lit… Elle voulait que tout ça soit un simple cauchemar… Cooper lui dit alors : « J’ai une télé, tu peux regarder ce que tu veux. La télécommande est juste à côté. » Elle avait toujours le même regard noir, elle avait même froncé les sourcils. Si elle n’avait pas été si petite et menu elle aurait presque pu impressionner quelqu’un. Mais il fallait être réaliste, du haut de ses 1m10 et de ses 17 kg elle ne faisait peur à personne. Déjà qu’elle était clairement un modèle réduit pour son âge, elle était toujours la plus petite de sa classe. Elle était toute menue et on lui aurait facilement donné 2 ans de moins. Pourtant elle mangeait comme 4 mais elle ne grandissait pas vite et avait l’avantage de ne pas grossir. Elle répondit sur un ton qui n’avait rien d’aimable : « Je veux pas regarder la télé ! Et je veux pas vous parler ! Je vous aime pas !» C’était plutôt clair, Kira allait enchaîner quelques choses mais Mme Pilgrim prit la parole : « Kira ! » Elle avait employé un ton sévère et sec. Et Kira haussa les épaules, elle s’en fichait bien de ce que Mme Pilgrim pouvait dire. D’ailleurs elle s’apprêtât à crier un peu sur Cooper mais son attention fût distraite pas un petit chat qui fit son apparition. C’était bien la seule façon de faire d’elle une crème à présent lui mettre un animal entre les mains. Elle s’exclama : « Oh il est mignon ! » Elle poussa Cooper pour rejoindre le petit chat. Bien sûr elle ne s’excusa pas, elle s’assit par terre pour faire des papouilles au petit chat. « Vous voulez quelque chose ? » demanda finalement Cooper. Bien entendu Kira ne prit pas la peine de répondre, elle ne voulait rien du tout de lui. Elle s’occupait de caresser le chat pour l’instant et autant dire qu’il était tombé à pic celui-là. Mme Pilgrim répondit : « Je prendrais bien un café s’il vous plait. » Le voyage avait été long et un café n’était pas de refus. Et comme elle n’allait pas partir tout de suite, elle avait encore pas mal de chose à expliquer à Mr Kingston sur déroulement de la prise en charge de Kira. Cooper repris alors la parole : « J’avoue que je suis sous le coup de la surprise… Je ne m’attendais pas à ça du tout. Je… Heu… Je ne savais pas qu’Eloïse et John m’ont désignés comme tuteur légal, après leur … Enfin.. Vous savez… Ha ha ! » Mme Pilgrim écoutait attentivement Mr Kingston, son but était de le convaincre aujourd’hui de prendre en charge Kira. Elle était persuadé que la personne qu’il fallait à la petite fille était celle désigné sur le testament de ses parents. Après tout s’ils avaient fait ce choix là c’était pour une raison précise. Elle lui répondit alors : « Je comprends que vous soyez surpris… Et que la nouvelle soit disons difficile à digérer. » Elle marqua une pause avant de reprendre : « Ils avaient leurs raisons de vous nommer tuteur légal de leur fille. C’est qu’ils pensaient que vous seriez la meilleure personne pour s’occuper d’elle. » De nouveau elle marqua un pause avant de reprendre. Elle ne laissait pas franchement le temps à Cooper d’en placer une. Kira n’avait toujours pas bougé de l’endroit où elle se trouvait. Elle caressait toujours le chat qui semblait apprécier. Mme Pilgrim reprit donc : « Je comprends que ça bouleverse votre vie, que peut-être vous n’avez pas envie de ce bouleversement justement. Mais elle n’a plus que vous, si vous ne la prenez pas en charge. Elle retournera en famille d’accueil et croyez en mon expérience avec le temps plus aucune famille ne voudra la prendre en charge et elle finira en foyer… Elle a besoin de vous ! Ses parents vous faisaient suffisamment confiance pour vous confier leur petite fille. Et je pense que ça ferait du bien à Kira d’être avec quelqu’un qui puisse lui parler de ses parents. » Elle arrêta là son monologue pour laisser le temps à Cooper de digérer tout ce qu’elle venait de dire. Il avait une décision importante qui allait probablement changer à jamais le cours de sa vie. Qu’il accepte de prendre Kira ou pas.

Cooper n’avais jamais douté que ce jour allait arriver. Il n’avait jamais douté une seule seconde… Ça l’effrayait maintenant. Surtout que cette jeune Kira n’avait pas l’air d’être contente d’un tel changement, il la comprenait quelque part. Pas parce qu’il avait vécu cette situation-là, mais parce qu’il avait une mère qui dirigeait un foyer et il avait vu passer beaucoup de jeunes en difficultés. C’était encore pire qu’en étant un jeune enfant, elle ne savait pas vraiment ce qui l’attendait. Il comprenait qu’elle avait besoin d’un tuteur légal… Mais lui ?! Son tuteur légal ?! John et Eloïse n’auraient jamais cessé de le surprendre, pourquoi l’avaient-ils désignés comme tuteur légal alors qu’ils ne s’étaient pas vus depuis des années… Le jeune écrivain restait quand même déstabilisé par une gosse de huit ans, dont il n’avait aucune idée de comment s’en occuper. Il ne s’était jamais pensé tuteur légal…! Il ne disait rien face aux mauvais comportements de Kira, il comprenait. Pour la première fois, Cooper se sentit redevable à Petit Pois, le chat qui semblait bien apprécier la compagnie de la jeune fille… Cela durera-t-il longtemps ? Il ne le savait pas. Il ne saurait vraiment pas gérer une petite fille de huit ans en crise.

L’assistante sociale avait dû faire un long voyage pour venir jusqu’ici, il était tout à fait naturel pour Coop’ de lui proposer quelque chose ce dont elle avait besoin. « Je prendrais bien un café s’il vous plait. » Alors, Cooper fit un petit sourire et ne prit pas la peine de demander à Kira, parce qu’elle ne voudra sûrement pas répondre. Il savait quoi lui servir. Il se dirigea devant la cuisine, pour sortir la cafetière qui était déjà prête. Il s’était servi il y avait une heure plus tôt et il l’avait laissée chaude pour Isla et Saskia. Il reprit donc la parole, exprimant sa surprise. Il lui servit la tasse de café avec ce petit sourire. Il se servit lui-même. Il chercha dans le frigo s’il y avait une boisson pour Kira, mais il trouva à la place une bouteille d’alcool. Mauvaise idée ! Par peur que l’assistante sociale le voit, il referma vite la portière. Mine de rien. « Je comprends que vous soyez surpris… Et que la nouvelle soit disons difficile à digérer. » Coop’ hocha doucement la tête, avec ce petit air embêté. Il la guida au salon, pour rejoindre Kira qui était avec le chat. La réponse allait être certaine pour lui, elle lui semblait bien évidente, mais quelque part, il ne voulait pas prononcer cette réponse. Parce qu’il avait la sensation que John et Eloïse lui avaient passé l’avenir, le destin de Kira entre ses mains. Ce qui était très lourd…! « Ils avaient leurs raisons de vous nommer tuteur légal de leur fille. C’est qu’ils pensaient que vous seriez la meilleure personne pour s’occuper d’elle. » Il savait pourquoi ils l’avaient désignés, ils étaient de très bons amis. John était même son meilleur ami d’enfance, bien qu’ils ne venaient pas vraiment du même monde et qu’ils n’aspiraient pas à la même chose. Cela ne les avaient pas empêchés de s’apprécier et de garder contact pendant des années. Il baissa les yeux avec la tasse sur sa main et voulut intervenir, mais … L’assistante ne voulait pas lui laisser en placer une. « Je comprends que ça bouleverse votre vie, que peut-être vous n’avez pas envie de ce bouleversement justement. Mais elle n’a plus que vous, si vous ne la prenez pas en charge. Elle retournera en famille d’accueil et croyez en mon expérience avec le temps plus aucune famille ne voudra la prendre en charge et elle finira en foyer… Elle a besoin de vous ! Ses parents vous faisaient suffisamment confiance pour vous confier leur petite fille. Et je pense que ça ferait du bien à Kira d’être avec quelqu’un qui puisse lui parler de ses parents. » Une pause ? Non… Un silence… Un long silence…

Cooper, juste là, il avait juste envie de fuir. Soudainement, la sonnerie de son téléphone se fit entendre. Il esquissa un petit sourire gêné en sortant ce satané téléphone et vit que c’était un message d’Anthony qui lui rappelait le rendez-vous. Il ignora vite… Il savait qu’il avait un rendez-vous le soir, mais en même temps il ne pouvait pas prendre la décision trop rapidement. « … Je … J’ai vraiment le temps de réfléchir ? Vous.. Vous n’avez pas besoin d’une décision immédiate ? » Silence. Cooper but son café et observa discrètement Kira. Il secoua doucement la tête. « Juste que… Je connais juste Kira de nom. Elle ne va pas vouloir vivre avec moi, elle… D’accord, elle va juste faire comme elle l’a fait avec les familles d’accueil qui ont finis par la rejeter. » il était tellement désemparé qu’il n’avait pas vraiment les mots. Il soupira parce qu’il savait que c’était évident qu’elle ne voulait pas vivre avec lui, elle avait fait six familles d’accueil en sept mois. Il connaissait déjà des jeunes dans les foyers parce que les familles d’accueil n’ont plus voulu d’eux. Alors il but encore son café. « Je sais comment ça se procède. J’ai une mère qui gère un foyer pour jeunes à Boston… » ajouta-t-il, doucement.

Pourquoi avaient-ils désignés Cooper comme tuteur légal, alors qu’il n’avait vraiment pas d’expérience avec les enfants. Certes, il avait été le meilleur ami de John… Il ne pensait pas que ça allait suffire pour qu’il en devienne directement tuteur légal. L’assistante sociale semblait avoir cherché dans les alentours de la famille McKeenan, il semblait être le seul à pouvoir lui sauver l’avenir qui lui réservait au foyer. Il savait comment la plupart des enfants avaient pu finir… « Juste… Que… » il soupira. Parce qu’il savait ce qui allait se passer s’il disait oui, qu’il devait tout sacrifier, même ses habitudes et de devoir se consacrer tout son temps à Kira qui ne voulait pas de lui, mais avec le temps elle s’y fera à l’idée…? « Je ne suis pas vraiment sûr d’être qualifié pour cette grande responsabilité. » Il avait tellement perdu, il était en train de se reconstruire et ce qu’il était, n’était pas vraiment le meilleur pour elle, mais il ne pouvait pas la laisser tomber. Surtout quand c’était les parents McKeenan qui l’avaient désignés comme tuteur légal et personne d’autre. Il ne voulait pas la laisser, l’abandonner. Il se rappelait de la promesse qu’il avait faite et il les tenait toujours quoiqu’il advenait. Il tendit la main pour récupérer la tasse de café de l’assistante sociale pour la récupérer. Une fois dans la main, il dit rapidement qu’il revenait. Quand il était à la cuisine, il sortit son téléphone qui n’avait pas cessé de vibrer depuis tout à l’heure, Cooper s’énerva en envoyant un message cette fois-ci. Puis il jeta son téléphone devant lui et se mit à réfléchir. Il essaya de se reprendre, tout ceci était un cauchemar. Rien n’était vraiment. Cela n’était pas possible du tout ! Cela n’avait duré que deux ou quatre minutes avant qu’il réapparaisse face à l’assistante sociale. « Je comprends la réaction, elle veut juste ses parents, elle rejette tout le monde. Je n’étais pas du tout au courant que John et Eloïse m’ont désignés comme tuteur… Je… Mais ... Si je dis oui, que va-t-il se passer ? » risqua-t-il de demander, en soulignant bien le SI.