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 "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)

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MessageSujet: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptySam 12 Jan 2013 - 23:06


"I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow."
« Simply because life is too short to cry for anything »
# Cannelle&Charles
Il y a quatre ans maintenant, Charles avait quitté Paris. Il avait plié bagage et s'était envolé pour Harvard, presque du jour au lendemain, sans préméditation et sans mauvaise intention. Il y avait simplement eu les quelques mots de trop de la part de son père, la fureur, la certitude qu'il n'en serait jamais digne. Et il avait pris son envol, au sens littéral comme au sens figuré, pour une toute nouvelle vie. C'est juste qu'il n'avait pas réfléchi aux conséquences, aveuglé par la colère. C'est le problème quand on est plein aux as, tout quitter pour un autre continent est facile, on ne prend pas le temps. Il n'avait pas réfléchi à Cannelle, qu'il laissait seule dans les soirées des bourgeois de la capitale.
Elle avait été une amie véritable. Elle était un peu comme lui - dégoûtée de tout ce luxe, et consciente de l'hypocrisie ambiante. Cannelle et Charles, ç'avait été "toi et moi contre le monde entier", alors qu'ils restaient dans leurs coins dans les soirées de la haute société. Ils se comprenaient. Même monde, et pourtant mêmes idéaux. Et puis, il fallait bien se l'avouer, elle lui avait toujours plu. Elle avait été gâtée par la nature, physiquement comme moralement. Oui, au temps de Paris, au temps de son interminable crise d'adolescence, Cannelle avait été la meilleure de ses amies. Et pourtant il était parti sans dire au-revoir, aveuglé par la haine. Et une fois le pied posé sur le sol américain, il avait eu peur de l'appeler. Parce qu'elle allait lui en vouloir. Parce que son comportement avait quand même légèrement manqué de maturité.
Les années étaient passées. Les études de droit, Harvard, la folie de la fraternité, l'alcool, les soirées. En y repensant aujourd'hui, Charles pouvait reconnaître qu'il avait cessé de penser à Cannelle. Petit à petit. Souvenir par souvenir. Pour sa défense, il faut dire que c'était une toute autre vie - un cadre radicalement différent, une émancipation totale, et même une autre langue. Le "Charlie" que Paris avait connu n'était pas le même homme que le "Charlie" des Thêta-Omega-Chi. Plus fou. Moins raisonnable. Moins pourri par ce cadre familial atroce. Et puis il y avait eu Tatiana, et enfin sa fille chérie, Nastasia. Et Cannelle n'avait plus reparue dans sa mémoire.
Jusqu'à la semaine dernière. Le hasard était si énorme qu'il avait dans un premier temps refusé d'y croire. Il marchait dans le parc, avec la poussette où s'agitait la petite Nastasia, seuls ensemble, à respirer l'air marin et à savourer la vie. Et puis il avait vu au loin cette silhouette, cette chevelure rousse, ce corps qui se mouvait avec aisance, ces vêtements de grandes marques. Il s'était figé au milieu du sentier, avec un air de stupéfaction totale. Elle s'était retournée. Il avait crié "Cannelle!". C'était elle. C'était bien elle et la jeune fille qu'il avait dans sa mémoire était devenue une femme.
Il avait bien senti sa tension. Un mélange de rancune et de gêne, auquel il s'attendait toujours quand il croisait ses anciennes connaissances en compagnie de Nastasia. Deux questions se mêlaient toujours dans les regards de ses interlocuteurs, "Pourquoi tu t'es barré comme ça?" et "Depuis quand tu as une fille?". Chez Cannelle, cet air avait été encore plus puissant. La conversation avait été brève, deux trois questions de convenances, polies, et puis il l'avait laissée partir. Plus tard, il s'était rendu compte qu'il la laisser partir était une erreur. Parce qu'elle avait été son amie.
Les jours avaient passé. Charles venait de passer de longues heures à marcher dans la rue. Nastasia était chez sa babysitter, et il avait comme toujours ce sentiment étrange d'être seul, d'avoir oublié un morceau de son corps. A défaut, il tenait au bout de sa laisse son énorme labrador blanc, Kir, couché sur ses pieds alors qu'il prenait son troisième café de la journée. Et alors qu'il songeait à cette rencontre étrange, à combien il s'était montré immature lors de son départ, à combien sa vie avait changé, il releva la tête et vit, au bout de la rue, Cannelle. Il esquissa un sourire devant ce nouveau coup du hasard. Placé comme il était, elle ne pouvait que le voir. Il espérait seulement qu'elle n'allait pas oser s'enfuir encore.


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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptyDim 13 Jan 2013 - 19:04

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« Une haie de séparation garde verte l’amitié. »

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08 janvier 2013

<< La vie, c'est une énorme matriochkas. On ouvre les boites, petit à petit, comme on effeuillerait une pâquerette et, avec chaque nouvelles poupées russes, sont lot de surprisse. Et on a le suspense en plus car, quand on croit avoir vécu le pire, le destin en remet une couche. Il ne faut pas croire, il ne paresse pas au soleil notre destin, non, il cherche sans cesse de nouveaux bâtons à nous mettre dans les roues. >> C'est ainsi que Cannelle clôt le texte qu'elle s'était forcée à écrire en ce douzième jours vécu à Huntington Beach. Elle n'avait jamais été très " journal intime", de toute manière, avec la vie qu'elle menait, la demoiselle n'aurait jamais rien eut à y écrire. Pourtant, à peine arrivée ici, elle avait ressentit se besoin de se confier. Comme les soldas en missions doivent s’enregistrer pour ne pas devenir fous, la jeune femme avait eu besoin de rédiger ce qu'elle ressentait afin de garder pied à terre. Ce changement radical d'existence lui donnait l’impression que tout lui était permis et c'était loin d'être une bonne solution que d'entamer une vie de vagabonde. C'était peut-être un rêve pour l'instant mais cela finirait vite en cauchemar si elle ne prenait pas ses responsabilités. Bref, la conclusion à sa petite note faisait rappel à la rencontre des plus inattendues vécue dans la journée. Elle avait rencontré Charlie. Elle ne connaissait même pas son nom de famille mais elle le connaissait mieux que quiconque, et de même dans l'autre sens. Pourtant, il était partit et la rancœur avait grandie en la jeune femme avec une étonnante vigueur, ce sentiment inavoué ne faisant que renforcer le manque.

12 janvier 2013

C'était étrange comme reprendre le travail avait été éreintant. La jeune femme avait imaginé que ce mois de pause lui aurait donné entrain et énergie pour reprendre son job mais non, que du contraire, il lui semblait avoir perdu des réflexes et toutes les questions qu'elle se posait depuis toujours sur la moralité de son travail étaient revenues. C'est donc avec plaisir qu'elle avait accueillit le week-end et elle en avait profité pour faire un énième tour de la petite ville. Vêtue d'un poncho aux couleurs vives par dessus une courte tunique, Cannelle avait longtemps hésité sur les chaussures pour finalement se rabattre sur une paire de bottines brunes qui lui donnait un coté un peu plus sauvages que ses habituelles robes qui commençaient franchement à l’ennuyer. Un jean noir et ses cheveux retenu en chignon et le tour était joué. Délicat et un coté vaguement masculin qui lui allait fort bien.

Après avoir traversé la rue principale, la demoiselle prit à droit,e un peu au hasard et se retrouva sur une longue avenue bordée, d'un coté, par une allée d'arbres et, de l’autre par plusieurs cafés et restaurants. Elle hésita à s'y engager mais un pressentiment assez vague la poussa à le faire. Elle ne saura jamais si sentiment avait pour but de la pousser à aller vers Charlie mais c'est ce qu'elle fit. En le voyant, Cannelle se dit tout d'abord qu’elle était maudite et qu'il lui fallait fuir discrètement, qu'il y avait fort peu de chances qu'il l'ait remarquée et que, de toutes manières, ils n'auraient rien à se dire. Puis, elle croisa son regard, de loin mais ce fut suffisant à lui faire comprendre qu'il l'avait reconnue et à lui rappeler tous les bons moments qu'ils avaient put passer. Ils avaient eut une amitié assez étranges puisqu'ils ne se croisaient que lors de galas ou autres soirées mondaines mais ils avaient été très proches. A tel point que la demoiselle était tombée sous son charme. Cela avait été un sentiment caché, bien sure, à tous et même à elle. Pour rien au monde elle ne se serait avouée l'aimer. Pour nombres de raisons : peu de chances que ce soit réciproques, elle en aimait un autre, etc.

Elle s'avança donc vers lui, un fin sourire aux lèvres. Sincèrement, elle ne le voyait pas vraiment, trop occupée à chercher une excuse pour son indélicate fuite de la semaine dernière. Rendez-vous, travail, retard, et plusieurs autres idées lui vinrent à l'esprit mais, en le voyant, en souvenir du bon vieux temps, elle ne sut lui mentir.

-Salut...Tu vas bien? Je peux...

Elle s'assit comme il lui faisait un signe de la tête bien qu'elle doute rester très longtemps et perdit soudain son sourire pour adopter une expression mal à l'aise.

-Excuses-moi pour mardi mais...cela faisait si longtemps.


Dernière édition par Cannelle A. Guérin le Jeu 31 Jan 2013 - 18:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptySam 19 Jan 2013 - 16:34


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Bingo. Cannelle l'avait vu. Elle souriait - mais son sourire était fragile, et il pouvait tout de même lire sur son visage toute la gêne qu'elle pouvait bien ressentir. Elle avait fui, c'est vrai. Et il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle devait s'en vouloir légèrement, même si sur l'instant sa précipitation avait semblé logique. Il souriait, lui aussi, entre le bonheur sincère de la revoir et la légère ironie que constituait cette deuxième rencontre par hasard. Suivant le changement d'attitude de son maître, Kir leva brièvement la tête vers la jeune femme qui s'avançait, avant de laisser retomber sa tête sur ses pattes dans un long soupir.
Elle était particulièrement en beauté aujourd'hui. Elle avait de qui tenir - il avait connu sa mère, sublime mannequin, et il ne doutait pas une seconde qu'elle avait suivi son modèle et avait su tirer bon profit de son physique. Lui devrait d'ici quelques heures rejoindre son cabinet d'avocats, et portait déjà sa veste de costume sur une chemise blanche, et savait qu'il avait de l'allure. Tout du moins, beaucoup plus d'allure qu'il y a quelques années, où sa haute taille n'était pas encore vraiment compensée par le muscle nécessaire. Alors il se redressa légèrement, et posa ses deux coudes sur la table de café. Attitude héritée des procès, où il fallait déployer toute sa carrure pour être pris au sérieux.
D'une petite voix hésitante qui lui ressemblait guère, elle lui demanda si elle pouvait prendre place à ses côtés. Il hocha la tête avec un nouveau sourire, bien entendu, et au mouvement de la chaise le gros labrador laissa s'échapper un long soupir. Et puis l'expression du visage de la jeune femme changea tout à fait - de "souriante malgré tout", elle devient soucieuse, mal à l'aise. Et puis elle s'excusa pour son attitude de mardi. Il s'y attendait. Et peut-être même qu'il l'attendait. Il finit son café d'un trait, et puis d'un geste autoritaire de la main en demanda un second au serveur. Avant de répondre aux excuses, il tint tout de même à préciser: "si tu veux boire quoi que ce soit, je te l'offre". Il avait toujours été pétri de galanterie dans ses rapports avec Cannelle, même si elle aussi avait toujours eu largement les moyens de subvenir à ses besoins.
"T'as pas à t'excuser, Cannelle. Par contre, moi, je suis désolé. Tu as raison, ça faisait longtemps". Il eut à nouveau un petit sourire en coin, qui tenait presque du rictus. Il n'avait jamais eu le courage d'appeler la jeune femme pour s'excuser après son départ de Paris, mais il était loin de se douter qu'il aurait un jour l'occasion et le devoir de le faire en face. "Quatre ans déjà. Je suis désolé de pas avoir donné de nouvelles". Un rire. "Et puis, c'était pas la façon la plus délicate de réapparaître, en te prenant en guet-appens dans un parc avec une petite fille dans les bras. Désolé, encore."
Un nouveau temps de silence, qu'il ne laissa pas durer. Le silence l'angoissait, en face de Cannelle. A l'époque de Paris, de leur amitié étrange, il n'y avait jamais eu le temps pour la moindre pause dans leurs discussions. D'ailleurs, les gens à la table voisine les regardaient d'un air suspicieux, croyant probablement qu'ils étaient un couple au bord de la rupture, ou des amis fâchés, et sentant la tension qui émanait de leurs deux personnes. Mimant la conversation la plus banale, afin de dissiper la pesanteur, il lança tout d'un coup: "Alors! Qu'est-ce que tu deviens? Qu'est-ce que tu fais ici? Je veux tout savoir" - et ce n'était pas tout à fait faux. Le destin semblait les avoir réunis ici, et, tout plein de bonne volonté et de naïveté comme d'ordinaire, il était prêt à tout pour rattraper le temps perdu et faire pardonner son impulsivité passée.


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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptySam 19 Jan 2013 - 20:34

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« Une haie de séparation garde verte l’amitié. »

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Ils se jaugèrent un court instant. Cannelle n'aurait sut dire si elle lisait en son regard et en son expression le même caractère qu'au paravent, mais elle savait, par contre, qu'il avait changé, évolué, grandit. Pourtant, il lui semblait reconnaître en son attitude une certaine gaieté et naïveté indissociable du Charlie qu’elle avait si bien connu. Comme il lui proposait à boire, elle refusa poliment, loin d'être prête à reprendre les bonnes vieilles habitudes. La demoiselle n'avait jamais vraiment été rancunière et, vu la complicité qui les avait lié près de cinq ans, il aurait été dur pour elle ne vraiment lui en vouloir à long terme, un simple regard et elle avait déjà sentit sa rancœur s’effriter lentement et s'envoler comme par magie. Quoi qu'il en soit, elle savait pertinemment qu'elle le pardonnerait très vite mais, en attendant, elle se devait de lui monter qu'elle lui en avait voulu, ne serais-ce que pour lui prouver qu'elle tenait à lui. Et puis, elle rechignait à dévoiler l’attirance qu'elle ressentait pour lui et déclarer que tout était oublié aurait été trop suspect. D'autant plus que ce n'était pas totalement vrai. Elle s'était sentie affreusement seule et, en plus de ce sentiment d'abandon, elle avait réalisé ne rien être sans lui lors de ce genre de soirées où ils avaient eu l'habitude de se voir, elle lui en avait donc voulut de lui avoir dévoilé cette faiblesse qu'elle ne voulait pas s'avouer. C'est à partir de là que la Guérin avait compris n'être qu'une poupée dirigée, commandée, ordonnée par ses parents et que la liberté qu'elle pensait avoir n'était qu'un peu de lest qu'ils lui avaient laissé pour ne pas qu'elle se rebelle.

Ils échangèrent un regard tandis qu'il répondait à ses excuses et Cannelle ne put s'empêcher de baisser les yeux. Elle fut sauvée par le labrador confortablement installé près de son maître, profitant d'un rayon de soleil rare ces derniers temps. Faisant mine de s'y intéresser – ce qui n'était pas totalement faux mais elle le fixait plus pour ne pas avoir à soutenir le regard de Charlie que par réel passion des chiens, elle finit par se redresser et tenta de se détendre.

-On n'était pas lié, tu fais ce que tu veux de ta vie, ce n'est pas grave...J'ai juste eu quatre Nouvels Ans d'enfer mais ce n'est rien ! Fit-elle avec un rire plus ou moins sincère afin de répondre à celui de son ami.

Lorsqu'il aborda la rencontre de mardi, Cannelle fut surprise en réalisant qu’elle avait presque omit l'enfant que portait Charlie ce jour là. Évidemment, sur le coup, elle l'avait vu et s’était interrogée sur son identité mais, plus tard, lorsqu’elle avait rejoué la scène dans sa tête jours et nuits, la petite fille n'était plus réapparue. Elle marqua donc un temps de pause et l'on put déceler la surprise qui traversa son visage quelques secondes avant qu'elle réponde.

-J'ai été contente de te revoir malgré la situation. Dit-elle avec un sourire tout en se demandant si elle devait aborder le sujet de l'enfant, mais la curiosité la poussa à le faire même si elle craignait quelque peu la réponse. Tu fais du baby-sitting ? Demanda-t-elle bien qu'elle ne se fasse guère d'illusions.

Un silence s'installa et Cannelle sentit son regard dévier automatiquement vers l'animal qui l'observait à présent. Elle fit mine de lui sourire bien qu’elle n'ait jamais vraiment compris si ce genre de réaction avait un quelconque sens avec les chiens. Les chats, là, s'était plus son rayon et elle les collectionnait si l'on peut dire puisqu'elle avait déjà recueillit trois chatons le lendemain de son arrivée en passant à la SPA avant même d'aller chercher travail ou informations pratiques sur la ville. Les chats comprenaient un sourire, ils savaient tout, c'est pour cela qu'elle les aimait. Pas besoin de s'expliquer au risque d'être incomprise comme c'était souvent le cas avec les humains.

-Je...Mes parents sont morts.

Elle réalisa voir répondu un peu trop spontanément pour qu'il puisse penser qu'elle n'y avait pas encore réfléchit. C'était un sujet qu’elle n’aimait pas aborder et, comme il les avait connu, elle avait voulu y passer le plus rapidement possible. Pas pour les raisons que l'on pensait. Pas car elle souffrait en en parlant. Simplement car elle avait peur d'être jugée sur son manque de sensibilité, mais qu'y pouvait-elle ? Ils étaient partit et elle s'était enfin sentie libre alors oui, c'était cruel mais ils ne lui manquaient pas vraiment.

-Je ne sais pas si tu le savais...Cela a fait pas mal de bruit en Europe mais je ne sais pas où tu étais en 2010...A part cela, ma vie a été bien banale, j'ai juste hérité d'une énorme fortune et je ne sais toujours pas ce que je veux en faire. Et toi, ta vie a du être intéressante ces quatre dernières années, non ?


Dernière édition par Cannelle A. Guérin le Mar 22 Jan 2013 - 13:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptyLun 21 Jan 2013 - 20:59


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Lorsque Cannelle s'était installée à leurs côtés, Kir avait commencé à agiter frénétiquement la queue en signe de bienvenue. Surement parce qu'elle le regardait - il lui jeta lui-même un regard ironique. Ce chien n'était pas mieux que lui dans son jeune temps, charmeur invétéré profondément ouvert et amical. Et pourtant, elle lui affirma qu'il ne lui avait pas manqué tant que ça. Naïf comme d'ordinaire, il voulut bien la croire. Et puis, avec un rire léger, elle lui évoqua les nouvelles années en solitaire - il décrocha lui-même un large sourire. Oui, dans la haute bourgeoisie parisienne il y avait comme un culte du grand gala de réveillon, en tenues de soirées, bijoux hors de prix et champagne ignoble. Sa famille et ses vignobles avaient toujours été de la partie. Ils fournissaient, même. Et Cannelle et lui, en dignes enfants de mannequins, avaient toujours été "exceptionnels" en matière de tenues de soirées... Mauvais souvenir de longues heures coincé dans des chemises absurdes.
Et puis il reprit son monologue. Quand il évoqua la petite Nastasia qu'il promenait dans le parc ce jour là, une légère surprise éclaira le visage de Cannelle. Tiens? La petite fille ne passait pas inaperçue d'ordinaire. Il aimait à penser que c'était parce qu'elle était fabuleuse, magnifique, rieuse, intelligente - bref, tout ce qui découlait de ses attitudes de papa poule. Mais il était conscient que les gens ne s'attendaient surtout pas à voir un homme de son âge avec une enfant, sans mère de surcroît. Pourtant, Cannelle semblait avoir oublié ce point là de leurs retrouvailles. C'est vrai, le plus choquant avait été le hasard de se retrouver ainsi, à des milliers de kilomètres de leur ville de naissance... Et puis elle lui demanda, en toute innocence, si il faisait du babysitting. Il rit encore, beaucoup plus nerveusement. Grand moment. "Elle s'appelle Nastasia. C'est ma fille. Elle a un an" - et il ne pouvait pas s'en empêcher, à chaque fois qu'il prononçait le nom de sa petite princesse, un sourire tendre le prenait. Il ajouta, à titre de relative explication: "Hé oui, les choses ont changé, mine de rien. Et puis du babysitting? J'ai beau avoir été renié, je suis pas tombé aussi bas financièrement. Voyons". Nouveau soupir du labrador. "Et lui, c'est Kir. Il a un caractère de merde, mais c'est un bon chien. Mais il est jaloux dès que je parle trop de ma fille."

Il garda les yeux rivés sur le labrador, pour ne pas voir le visage de Cannelle alors qu'il lançait cette bombe. Certaines personnes avaient pris la nouvelle merveilleusement bien - à commencer par son meilleur ami, qui lui avait simplement donné une grande tape dans l'épaule en ricanant qu'il allait falloir qu'il songe à arrêter de fumer. D'autres... moins. Ses soeurs avaient été particulièrement exubérantes. Et il devait avouer qu'il n'avait aucune idée de la réaction de Cannelle. Mais elle aussi avait lâché sa propre bombe. Les Guérin, morts? Non, il n'en avait aucune idée - il avait été remarquablement coupé de toute l'Europe après son départ précipité. Il releva la tête vers elle, et dans un léger sourire lui dit: "Tu sais que si tu veux en parler, je suis dans le coin. Je les connaissais. De vue, mais je les connaissais." Il réceptionna son nouveau café, et agita mollement sa cuillère dans la tasse pour dissoudre le sucre. Il était sincère, écouter ne lui avait jamais posé le moindre problème - ce n'était pas pour rien qu'il avait fini avocat. Mais il l'entendit enchaîner, lui demander ce qu'il avait fait durant ces quatre années, et comprit qu'elle n'était pas dans l'idée de s'épancher sur la situation. Alors il se plia. Il porta la tasse à sa bouche, avant de soupirer: "Rien de transcendant. Je suis parti pour Harvard. En droit. J'ai décroché mon diplôme, je suis avocat. Et père.". Il eut un petit sourire, peut-être un peu triste. Le temps passait vite, et face à son amie de jeunesse il réalisait combien les évènements s'étaient enchaînés sans lui laisser de répit. Il n'avait que vingt-cinq ans, c'est vrai. Mais beaucoup de personnes plus vieilles avaient moins vécu que lui. Pourtant, il ne regrettait rien.


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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptyMar 22 Jan 2013 - 13:42

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Cannelle se sentait maladroite et cette impression la troublait. Depuis sa naissance on lui avait apprit à réagir, à masquer ce qu'elle ressentait, à jouer un jeu qu'importe les conséquences, simplement paraître et cacher pour ne pas souffrir, pour être acceptée. Elle s'en était bien tirée bien qu'elle n'ait pas toujours approuvé l'utilisation qu'on la poussait à faire de ce genre de stratégie. Mais avec Charlie, tout comme avec Jules, cela avait été tellement différent. Ils avaient toujours été sincères l'un avec l'autre et la demoiselle n'avait jamais ressentit le besoin de masquer ce qu’elle ressentait, de peindre sur son visage une expression toute faite. Aujourd'hui bien et elle enrageait. Ne fut-ce qu'un regard et elle réalisait à quel point il avait put lui manquer alors qu'ils n'avaient jamais été que des amis qui se croisaient de temps à autres aux galas.

Lorsqu'il aborda le sujet de Nastasia, ce fut avec un plaisir non camouflé, cette enfant était bien à lui et il semblait épanoui, que pouvait-elle demander de plus, s'il était heureux? Elle refoula les centaines de sensations qui se bousculaient en elle, inspira un long moment et se reprit.

-Mais c'est merveilleux! Elle se redressa un peu. Surprenant, évidemment, mais merveilleux! Elle rit calmement et observa son ami avec enthousiasme. Elle était vraiment heureuse pour lui et peu importe si tous ses souvenirs n'avaient plus guère d'intérêt maintenant qu'il avait recommencé sa vie. Elle avait finit par l'oublier, elle pourrait recommencer. Peu importe le prix. J'avoue que baby-sitting...Elle ne put retenir un fou rire imaginant Charlie.

Cannelle réalisait à quel point il avait put changer et lorsqu'il clôt en expliquant avoir intégré Harvard, décroché son diplôme et, elle le savait déjà mais n'en revenait pas plus pour autant, était devenu père. Le Charles qu'elle avait connu naguère aurait plutôt été genre rebelle et intenable mais tellement libre. Celui de ses souvenirs n'existait-il vraiment plus qu'en sa mémoire?

-Nastasia...Ce n'est pas le nom d'un membre de ta famille, surprenant!

Ironique, bien évidemment, lui comme elle n'aurait jamais accepté qu'un de leur enfant se nomme comme un de ceux qui avaient dirigés leur existence, ceux qu'ils avaient tellement critiqués et voulu changer.

-Et tu es marié ou vous vivez simplement ensemble?

Interrogea-t-elle sans se dire un instant que son ami pouvait ne pas avoir de compagne.
Lorsqu'il avait proposé une oreille attentive pour ses parents, Cannelle avait poliment refusé. Il était hors de question qu'elle en parle. Elle souffrait plus de ne pas ressentir de manque à vrai dire et à qui pourrait-elle avouer une telle chose?
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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptyMer 30 Jan 2013 - 19:15


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"Mais c'est merveilleux! Surprenant, évidemment, mais merveilleux!". Surprenant, oui. Même pour lui, ç'avait été une véritable surprise. Mais, aussi étrange qu'il se soit senti, le jour où Tatiana lui avait posé cette toute petite enfant dans ses bras avait été de loin le plus beau de sa vie. Quelque chose en lui s'était déclenché, un bonheur absurde, et le sentiment de connaître depuis toujours cette enfant dont il ne savait même pas le nom. Elle était dès lors devenue une partie de lui. Et lui, une partie d'elle. Et pourtant, comme le soulignait même le rire de Cannelle, le babysitting n'avait jamais été son truc. Plein aux as, il n'avait jamais eu à en faire pour boucler ses fins de mois. Et faute de s'y être habitué, il avait toujours ressenti quelque chose près de la révulsion quand un petit être de moins de quinze ans approchait de lui. C'est dangereux, ces bestioles là. Ca crie. C'est fourbe. Et puis, il avait été tellement tempétueux comme enfant qu'il avait tendance à imaginer que tous étaient aussi tordus que lui.
"Nastasia...Ce n'est pas le nom d'un membre de ta famille, surprenant!" Il éclata d'un grand rire. C'avait été l'un des grands points communs que Cannelle et lui s'étaient découverts lors de leurs premières soirées de gala. Leur aversion commune pour les traditions familiales stupides, et en particulier celle qui leur faisait infliger à leurs enfants des noms douteux. Charles avait eu de la chance, avec le légendaire "Anthony" paternel, et le fait qu'il ne s'agissait que de son deuxième prénom, sur demande expresse de sa mère. Il avait au moins une chance de l'oublier. "Il était hors de question que ma fille s'appelle... Anthonia? Non, franchement! C'est russe. C'est sa mère qui a choisi". Tiens, il n'avait jamais remarqué qu'inconsciemment il désignait Tatiana comme "sa mère", construisant presque inconsciemment une distance entre elle et lui.

Aux suites immédiates de cette pensée, Cannelle lui posa la question fatale: "Et tu es marié ou vous vivez simplement ensemble?" Son sourire eu quelque chose d'amer, une crispation presque inconsciente. C'était le mauvais pendant des souvenirs qu'il gardait du jour où il avait rencontré sa fille: la vision de son ex petite amie dans un état proche du coma éthylique, le visage creusé par la drogue. Et de son côté, une pulsion qui tenait presque de la terreur, à se dire qu'elle aurait pu faire du mal à Nastasia. "Ni l'un ni l'autre. J'élève Nastasia tout seul. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser... c'est surement beaucoup mieux". Oui, beaucoup mieux. D'accord, il venait tout juste de commencer sa carrière d'avocat. D'accord, il était encore très jeune, et des fois son passé de joyeuses beuveries revenait le hanter, et il n'avait qu'une seule envie: passer la nuit dans un bar pour rentrer en charmante compagnie. Mais lui, il n'était pas un junkie. Lui, il faisait toujours attention à Nastasia, qu'il aimait de tout son coeur, et ne pourrait jamais faire quoi que ce soit qui la blesserait.
"Alors? Huntington Beach? C'est le paradis sur terre, non?" Il ne voulait pas trop s'attarder sur ce qui s'était passé entre Tatiana et lui. Il ne voulait pas non plus trop insister sur sa jeune fille - il l'aimait plus que tout, mais inconsciemment il se répétait qu'il n'avait pas vu Cannelle depuis longtemps, qu'il l'avait presque abandonnée à Paris, et qu'elle avait surement bien mieux à entendre que ses fabuleuses aventures de nouveau père. Mais surtout, il voulait savoir ce qu'elle était devenue. A l'heure d'aujourd'hui, elle était rayonnante, plus belle que jamais. Il ne pouvait s'empêcher d'être curieux.


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MessageSujet: Re: "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle)   "I was smiling yesterday, I am smiling today and I will smile tomorrow" (ft. Cannelle) EmptyJeu 31 Jan 2013 - 19:00

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« Une haie de séparation garde verte l’amitié. »

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Cannelle, en écoutant son ami réalisa qu'elle pourrait rester là une éternité à discuter simplement de ce qu'avaient put être leurs vies ces dernières années. Elle appréçiait retrouver leur confiance innée et ce naturel qui s'était directement installée entre eux. Pas duppe, elle décelait bien la sorte de distance qui les séparait encore, mais perdurerait-elle? La demoiselle espérait que non, elle s'était sentie perdue dans cette ville et, autant elle affichait une joie de vivre sans limites, autant elle avait beaucoup douté en s'instalalnt ici. Sur sa vie, sur ses projets et même sur ce qu'elle était devenue. Alors retrouver un peu de ses racines lui faisait du bien.

La jeune française commençait presque à se perdre dans ses pensées lorsqu'elle réalisa que le ton de Charlie avait changé. Il parraissait lui aussi plus pensif et utilisa une expression qui la surprit " sa mère", pas de ma copine, ma femme, mon épouse, ma moitié, ma fiancée, simplement, " sa mère", comme si Nastasia était la seule chose qui les liait. Affichant donc un air intrigué mais presque tracassé de réaliser que son ami ne flottait peut-être pas dans le bonheur qu'elle avait imaginé, Cannelle fut plus attentive à sa seconde réponse.

Il lui fallut un certain temps pour comprendre ce qu'il venait de dire, ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un homme aussi jeune qui éleve seul une enfant si jeune. Elle allait réagir lorsqu'il aborda un nouveau sujet, elle comprit bien qu'il devait être mal à l'aise d'en parler mais elle tenait tout de même à glisser un petit

-Mes condoléences,...

pour clore le sujet.

-A vrai dire, je ne connais encore rien ici, mis à part une boutique de stylisme où je tente de me faire engager...Et oui, je n'ai pas finit mes études contrairement à toi, j'aurais peut-être dut partir aussi au fond...

Ce devait être son plus grand regret: ne pas avoir put choisir les études de ses rêves. Aujourd'hui, elle allait recommencer à étudier mais elle était repartie pour trois longues années d'études alors qu'elle aurait déjà put voyager et pratiquer si ses parents lui avaient permis d'étudier ce qu'elle voulait dés le début. Affirmer qu'elle aurait peut-être du suivre l'exemple de Charlie lui fit prendre conscience, pour son plus grand désarroi, qu'elle n'y avait même jamais pensé! Etrange, qu'est-ce qui avait bien put la retenir?


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