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emma stewart - aleksey r. st-james

Un agent lui tendit un passeport avec un billet en direction de Los Angeles. Aleksey se contenta de prendre le petit carnet et de se diriger vers l’hôtesse qui l’attendait pour un embarquement immédiat. Il était temps pour lui de retourner dans sa maison. Mais était toujours sa maison ? Depuis qu’Aleksey était de retour parmi le monde des vivants, il n’avait pas quitté les quartiers du FBI. Visite régulière d’un médecin, puis d’un psychologue, il ne pouvait pas rester seul. Le FBI ne le laissait jamais seul. Cela ne voulait pas dire qu’il allait mieux. Il avait perdu toute notion de temps, toute force, tout sentiment. Aleksey n’avait certainement pas réussi à être aussi fort qu’il pensait l’être dans ce genre de situation. C’était un agent préparé, un agent qui avait une expérience forte et incroyable. Il faisait partie de ceux qui constituaient les légendes du FBI. Mais la durée de son kidnapping, de la torture, avait eu raison de lui. Chaque seconde de plus, enfermé dans cette cellule de seconde zone au fin fond de Salta, en Argentine. Il ne supportait plus le soleil, la chaleur, le noir et encore moins l’Espagnol qu’il avait si bien appris. Aleksey était en proie à de nouveau démon, de terribles démons, qui le dévoraient encore aujourd’hui alors que tout était fini. Il n’était pas le seul à avoir survécu. Il n’était pas unique dans cette histoire, mais cela ne changeait rien. Chacun avait sa propre façon de survivre, de surmonter ce genre d’épreuve, mais c’était tout simplement trop pour Aleksey. Il était devenu quelqu’un d’autres et ce qui semblait important à une époque, avait une toute autre place dans son cœur aujourd’hui.

Aleksey était froid. Il ne parlait plus, enfermé dans un monde qu’il ne voulait faire découvrir à personne. Il ne supportait pas la proximité, il ne supportait pas que les autres l’approchent. Il se plaignait, pour tout, tel un vieux grincheux qui se focaliser sur ce qu’il ne devrait pas. Mais surtout, Aleksey était méchant. Gratuitement. Envers ceux qui l’entouraient et ceux qui osaient prétendre le connaitre et comprendre ce qu’il traversait. Personne ne pouvait, c’était un mensonge. Assis inconfortablement dans l’avion, Alkesey priait pour ne croiser personne à son arrivée. Pour rentre dans sa maison et s’enfermer dans sa chambre. Il n’avait envie de rien. Son âme semblait si vide, qu’il s’étonnait lorsqu’il ressentait des choses aussi simples que la faim, où la fatigue. D’une certaine façon, il se sentit chanceux de pouvoir arriver jusqu’à Orange Avenue, sans croiser qui que ce soit. Ni ses voisins, ni des connaissances de travail… personne. Pourtant, lorsqu’il fit l’erreur d’allumer la télévision, les informations ne parlaient que d’une chose : « - Le milliardaire Aleksey St-James est vivant. Il aurait survécu après un accident en mer. Selon les autorités, il aurait été retrouvé prêt de Bahia Thetis, en Argentine du sud… » Automatiquement, Aleksey éteignit la télévision. C’était stupide de sa part de vouloir combler le silence des liens avec le son de la télévision. Plus stupide encore d’être ici, chez lui.

Bien qu’il restât dans le noir, il se mit soudain à ranger toutes les photos, toutes ces choses qui lui rappelaient tout ce qu’il avait perdu. Tout ce qu’il n’était plus. Alors qu’il remplissait ses tiroirs, il découvrit alors qu’une de ses armes de fonction était encore là. Son regard s’arrêta sur l’objet d’un seul coup, il se sentit perdre dans d’étrange penser. Ses doigts effleurèrent la machine, sa respiration se fit plus lente, il avait d’un seul coup envie de prendre l’objet entre ses mains, mais sursauta en entendant quelqu’un frapper à sa porte. Le hasard n’était pas possible vu la situation. Quelqu’un l’avait vu entrée, quelqu’un savait qu’il était de retour. D’un pas lent, Aleksey se dirigea vers la porte et jeta un bref coup d’œil pour voir qui était là. Il se sentit trembler en reconnaissant parfaitement le visage qu’il avait sous les yeux. Emma était là. Il tourna le dos à la porte, décidé de à ne pas l’ouvrir, mais elle frappa de nouveau ce qui l’arrêta. Jetant quelques coups d’œil à sa porte, il hésita avant de finalement l’ouvrir. Il avait désormais sous les yeux Emma dans toute sa splendeur. Lui, à côté, avait tout un patient en cure de désintox. Ses cheveux n’étaient pas coiffés, ses yeux étaient rouges, son visage tiré par la fatigue et ses vêtements vieux et pas à sa taille. « - Bonjour, Emma. »

Emma avait atterrit sur le sol américain il y a quelques jours, elle avait passé plusieurs mois en Inde en mission humanitaire. Marissa l’avait accompagné ainsi que Lilou bien entendu. Elle était partie peu après que le corbeau ait dévoilé son secret et surtout peu après la disparition d’Alek… C’était surtout la disparition de l’homme qu’elle aimait qui l’avait décidé à prendre de la distance avec HB. Parce que tout ici lui rappelait Alek et que c’était trop difficile à supporter et parce qu’elle était comme ça quand elle allait mal elle avait besoin de se jeter à corps et âme dans le boulot. Partir lui avait semblé la meilleure solution pour attendre le retour d’Alek. Parce qu’il allait revenir elle le sentait au fond elle. Elle aimait croire que s’il était mort elle l’aurait sentit au fond elle, alors elle voulait croire plus que jamais qu’Alek était encore en vie. Et elle avait eu raison parce qu’il était de retour ! Enfin ! Après la mort de Mike elle s’était toujours dit qu’elle ne pourrait jamais aimer un autre homme comme elle l’avait aimé lui. Puis elle avait rencontré Alek et il lui avait redonné foi en l’amour, il lui avait même redonné réellement goût à la vie. Et aujourd’hui elle ne voyait pas sa vie sans lui à ses côtés. Elle avait la ferme intention d’être auprès de lui. Elle avait su par les journaux qu’il rentrait chez lui alors elle guettait depuis quelques jours son retour. Elle avait du mal à croire la version que les journaux donnait à sa disparition pas avec ce qu’elle savait sur lui. Elle avait bien entendu gardé pour elle ce qu’elle savait de son activité professionnel comme elle le lui avait promis. Aujourd’hui elle ne voulait pas d’explication, elle avait accepté ça quand elle avait accepté être avec lui malgré le fait qu’il était un agent du FBI.

Il n’avait pas fallu longtemps pour qu’elle remarque finalement le retour d’Alek, et elle n’avait pas mis longtemps pour demander à Marissa de veiller sur Lilou le temps qu’elle serait chez Alek. Elle avait envie de le voir, elle avait besoin de le voir. Il fallait simplement qu’elle le voit, parce qu’elle voulait être là pour lui tout simplement. Lui rappeler qu’ici il avait au moins une personne qui tenait à lui vraiment. En quelques minutes elle se retrouva sur le perron de sa maison, elle avait peur de ce qu’elle allait découvrir. Pas une minute la question de savoir ce qui lui était réellement arrivé l’avait quitté durant son absence. Elle frappa finalement à la porte attendant qu’il vienne lui ouvrir. Elle l’entendait marcher derrière la porte mais celle-ci restait close alors elle frappa de nouveau. Elle n’avait pas l’intention de s’en aller et il la connaissait assez pour le savoir. La porte s’ouvrit finalement et son regard se posa sur l’homme qu’elle aimait. Et son cœur se serra en découvrant l’homme qu’elle avait en face d’elle. Il n’avait plus rien à voir avec l’homme qui l’avait quitté quelques mois plus tôt. Il avait les traits du visage tirés, les yeux rouges, elle ne l’avait jamais vu comme ça. « - Bonjour, Emma. » lâcha-t-il finalement. Elle lui adressa un regard et un sourire tendre, peu importe à quoi il ressemblait elle serait là pour lui. Elle avait l’intention de passer du temps avec lui peu importe que ça lui plaise ou non. Elle n’avait pas l’intention de le laisser seul, pas maintenant qu’elle l’avait retrouvé. « Alek… » Lâcha-t-elle dans un souffle, il n’imaginait pas à quelle point elle était soulager de le voir là devant elle. Avec une extrême douceur dont elle savait faire preuve elle effleura la joue d’Alek du bout des doigts comme pour se convaincre qu’il était vraiment là. Elle n’en fit pas plus, elle aurait aimé lui sauté au cou mais quelques choses dans le regard d’Alek lui disait que ce n’était pas une bonne idée. Elle lui dit simplement plantant son regard dans le sien : « Je suis toujours là… » C’était une façon de lui dire, qu’elle n’était pas passé à autre chose. Qu’elle n’en avait jamais eu l’intention et que quoi qu’il dise elle serait là pour lui. Même s’il essayait de la convaincre du contraire, elle était assez têtue pour rester là près de lui. Et il le savait probablement qu’il ne serait pas simple de se débarrasser d’elle. Peu importe le temps que ça mettra pour qu’il se reconstruise. Il suffisait de plonger son regard dans le sien pour savoir qu’il était brisé… Et elle connaissait que trop bien ce que ça faisait de l’être… Et Alek avait réussi à la reconstruire, il avait été patient c’était à son tour de l’être. Elle plongea son regard de nouveau dans celui d’Alek et lui dit : « Je t’aime. » 2 mots simple mais qu’elle n’avait encore jamais prononcé à haute voix à son égard. Mais elle voulait qu’il le sache… Et elle était sincère, il suffisait de la regarder pour le savoir.

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Il n’avait pas le choix, il devait affronter Emma. Il devait lui ouvrir la porte et la confronter à ce qu’il était devenu. Les mois avaient eu un impact difficile sur lui. Terrible même. Il avait légèrement maigri, son visage était clairement plus fin. Il ne portait qu’un simple tee-shirt, là où pendant des années il avait toujours su garder une certaine classe. Il était anéanti, perdu. Traumatisé par des choses qu’il ne souhaitait à personne. Surtout, il avait envie de disparaitre, de plonger dans le néant et d’attendre que la douleur s’atténue. Il savait pourtant que cela n’allait pas arriver. Qu’il aurait toujours mal demain et que le temps n’allait pas l’aider. Mais il savait aussi que c’était surmontable, qu’il finirait par y arriver. C’était sans doute un peu trop pour lui tout de suite, alors voir Emma n’était pas dans sa liste de choses à faire. Il ne l’avait pas revue depuis des mois. Depuis sa mission. Depuis sa torture. Que pouvait-il lui dire désormais ? Que restait-il désormais ? Il avait ouvert parce qu’il savait qu’elle était têtue et qu’elle ne s’en irait pas. Mais il avait aussi conscience qu’il n’était pas prêt. Pas maintenant, pas aujourd’hui. Elle ne se rendait pas compte que son retour n’avait rien de joyeux. Aleksey aurait presque aimé mourir là-bas, en Argentine. Lorsque tout était fini, il s’était sentie rassurée. Il s’était juré qu’il reprendrait du poil de la bête, qu’il irait de l’avant, mais ce qu’on lui avait dit sur son fils avait simplement écraser tout espoir restant en lui. Même si sa relation avec Luka a toujours été difficile, même s’il ne voyait pas d’amélioration outre le fait que Luka semblait réussir dans ses études, il aurait aimé ne pas le perdre de cette façon. Il aurait aimé passer plus de temps avec lui, le connaitre davantage, être capable de lui dire qu’il comptait à ses yeux. Mais Aleksey avait perdu le fils qu’il n’avait jamais eut, le fils qu’il venait de retrouver. C’était étrange, mais malgré tout, malgré le fait qu’il n’était père que depuis peu, Aleksey avait senti une partie de lui-même disparaitre totalement, emporté par le deuil.

Voir Emma ne lui fit rien. Il aurait aimé redécouvrir ses sentiments à son égard, il aurait aimé rester dans ses bras et lui raconter, mais non. Tout ce qu’il ressentait, c’était le vide. Absolue et total. Un manque cruel d’émotion et de sensation. Même lorsqu’elle effleura sa joue de ses doigts, il se contenta de baisser les yeux. Le son de sa voix était si tendre, si affectueux et qu’avait-il à lui offrir en retour ? Des problèmes. Une liste incroyable et longue d’ennuie. C’était un fardeau et il refusait d’imposer ça à Emma. Il releva les yeux vers elle lorsqu’elle reprit la parole. Elle est toujours là, c’est vrai. Comme une force de la nature, présente malgré les tempêtes. « - Pas moi. » Il avait disparu et il se sentait toujours ailleurs. Comme si son âme se trouvait à des milliers de kilomètres plus loin. « - Je suis désolé. » Il se haïssait d’un seul coup. Il se haïssait de devoir la repousser et d’un autre côté, savait que c’était la seule chose à faire. Il recula alors, tournant le dos à Emma alors qu’il se dirigeait vers la cuisine. Il passa rapidement sa main dans les cheveux, sentant soudain les émotions l’envahir, mais aussi et surtout, un dégout profond pour lui-même. Lorsqu’il se retourna, Emma était là, en face de lui. Elle le regardait toujours et il prenait conscience de l’amour qu’elle lui portait.

« - Ne dit pas ça… » Son regard semblait disparaitre sous des larmes qui ne tarderaient pas à s’enfuir. Ses yeux rouges prirent une couleur encore plus vive. Elle ne devait pas lui dire ça. Sincèrement, elle ne devait pas. « - Ne dit pas ça, parce que je… je peux pas. » Il tenta de reprendre sa respiration, de calmer les battements de son cœur. « - C’est fini, Emma. C’est trop tard. »

Emma ne s’attendait pas à tomber sur un Alek en pleine forme, il avait disparu plusieurs mois et vu son métier ça n’était pas des vacances. Puis il avait perdu son fils et elle pouvait que comprendre le mal que ça faisait. Elle avait perdu le sien également, elle ne prétendait pas savoir ce qu’il ressentait mais elle savait simplement que ce serait dur à surmonter. Et elle serait là pour lui il pouvait compter sur elle, elle avait bien l’intention de traverser ça avec lui. Ils étaient ensemble et c’était ce que faisait un couple. Peu importe le temps que ça lui prendrait elle n’était pas du genre à baisser les bras. Alek devait bien le savoir de toute façon, c’est probablement pour ça qu’il avait fini par ouvrir la porte. Parce qu’il savait qu’elle était têtu et qu’elle n’avait aucunement l’intention de bouger de devant chez lui. Peu importe qu’elle doive attendre 1h ou 2h, elle n’aurait pas bougé. Il lui avait suffi de plonger son regard dans celui d’Alek pour voir qu’il allait mal. Il avait le regard vide, c’était un regard qu’elle ne connaissait que trop bien. Longtemps elle avait eu le même puis Lilou était entré dans sa vie et elle s’était senti un peu mieux puis il y avait eu Alek et elle s’était senti revivre à ses côtés. Même si les débuts avaient été un peu compliqué mais finalement elle s’était senti bien auprès de lui. Elle se sentait bien auprès de lui ça n’avait pas changé. Elle était là pour lui et c’est la première chose qu’elle lui avait dite. « - Pas moi. » répondit-il. Elle le voyait bien mais ça lui importait peu. Elle le ferait revenir elle y croyait. Elle l’aimait tout simplement. Elle posa un regard profondément amoureux sur lui alors qu’il ajoutait : « - Je suis désolé. » Elle secoua la tête, il n’avait pas à s’excuser d’être malheureux. C’était humain de l’être et jusqu’à preuve du contraire il en était toujours un. Elle lui répondit toujours avec la même douceur dans la voix et dans le regard : « Ne le sois pas. » Elle était sincère, elle n’attendait pas d’excuse de sa part. Elle aurait pu lui en vouloir si elle ne connaissait pas la vérité sur son métier. Elle savait qu’il était en mission, elle n’imaginait pas ce qu’il avait pu vivre pendant ces mois d’absences. Elle ne voulait pas y penser de toute façon, elle faisait déjà bien assez de cauchemar comme ça. Mais au vu de l’état d’Alek ça n’avait pas dû être de tout repos bien loin de là même. Il était amaigri, il avait le visage creux, les yeux dans le vide bref il n’était pas au mieux de sa forme.

Emma avait finalement simplement dit à Alek qu’elle l’aimait c’était aussi simple que cela. Et elle s’était la seule chose qui lui était venu à l’esprit. Lui dire qu’elle l’aimait tout simplement. Elle voulait qu’il le sache, qu’il sache qu’il n’était pas seul. Alek lui répondit alors « - Ne dit pas ça… - Ne dit pas ça, parce que je… je peux pas. » Le regard d’alek s’était rougit et rempli de larme. Le voir comme ça lui déchira le cœur. Elle ne supportait pas de le voir si mal, il ne pouvait pas imaginer à quel point elle avait mal de le voir comme ça. Elle l’avait suivi jusque dans sa cuisine alors qu’il tentait de reprendre sa respiration. Elle était saccader elle pouvait l’entendre de où elle se trouvait. Alek brisa finalement le silence et lui dit : « - C’est fini, Emma. C’est trop tard. » Elle secoua la tête et s’approcha de lui. Elle se planta devant lui à quelques dizaines de centimètres de lui. Elle posa une main sur son torse à l’endroit de son cœur, elle le sentait battre bien trop rapidement. Elle était déterminée à rester et rien de ce qu’il pourrait lui dire ne la ferait fuir. Il pouvait bien tenter de la blessé, il n’y parviendrait pas. Il n’avait de doute façon probablement pas la force d’aller jusque-là. Elle plongea son regard dans celui de l’homme qu’elle aimait décidé à lui faire comprendre qu’elle ne partirait pas et que rien n’était fini. Elle lui répondit alors toujours avec la même douceur dans la voix : « Il n’est jamais trop tard Alek. » Elle marqua une pause puis elle poursuivit : « Je t’aime et peu importe ce que tu diras ça ne changera pas. Je suis là et je serais toujours là… Tu m’entends… Rien de ce que tu pourras dire me fera fuir… Et j’attendrais le temps qu’il faut pour que tu ailles mieux… Parce que tu iras mieux… » Elle n’avait pas l’intention de baisser les bras, elle serait forte pour 2 elle en était capable.

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Ces derniers mois avaient étés très dur pour Aleksey. Chaque seconde dehors, chaque conversation, lui rappelez sans cesse qu’il avait raté des centaines des choses. Qu’il n’avait pas été là lorsque c’était nécessaire. Il n’y avait personne qui faisait son travail comme Aleksey, qui se dévouait autant. Personne ne qui était prêt à se sacrifier comme il l’avait fait. Aujourd’hui encore, il ressentait se besoin de faire ce qu’il devait être fait pour protéger les siens. Le seul problème résidait dans le fait qu’il ne se sentait plus à la hauteur. Qu’il ne se sentait plus capable de protéger qui que ce soit. Il s’était perdue en Argentines. Il s’était brisé contre une falaise et n’avait plus la force aujourd’hui de regarder le monde dans les yeux. Encore moins Emma. C’était impression la façon dont sa présence n’éveillait en Aleksey qu’un besoin imminent de disparaitre. De se cacher. De fuir. Il n’était pourtant pas ce genre d’homme. Pendant des années il avait affronté le pire, mais maintenant, il sentait que son cœur même avait cessé de battre. En une fraction de seconde, tout ce qu’il avait fait jusqu’ici avaient cessés de compter. Plus rien n’avait de l’importance. Les crimes qu’il avait arrêtés. Les combats qu’il avait menés. Ceux qui avaient échoués face à lui, riaient désormais. Le grand St-James était anéanti, incapable de se relever. Il n’y avait plus de force en lui, car il avait raté le rôle qu’il avait rêvé d’avoir toute sa vie. Il avait failli en tant que père. Et c’était impardonnable à ses yeux. Il ne pouvait donc pas parler à Emma. Il se refusait d’être une déception de plus. Il n’était capable de rien d’autres aujourd’hui et le plus vite elle partirait, le plus vite il se sentirait mieux. Le plus vite il pourrait sombrer. Il pourrait disparaitre.

Mais en attendant, Emma était là. Elle le regardait comme s’il n’avait pas changé. Comme si elle voyait le même homme. Le même visage qu’autrefois. Pourtant il était différent, tellement différent. Qu’il s’excuse ou non pour ce qu’il était devenu ne changeait rien. Il trouvait ça étrangement insupportable là où il aurait dû être réconforter par l’idée qu’il y avait quelqu’un pour lui ici. Et ces quelques mots… ce « je t’aime » bien placer, le poussa à réagir. Emma l’aimait. Sincèrement. Mais lui, il ne savait pas. Il ne savait plus. Ils ne devaient pas s’accrocher à quelques choses qui n’existaient plus, car pour Aleksey il était évident que son cœur ne battait plus de la même manière.

Bien entendu, Emma n’allait pas partir parce qu’il disait ça. Elle s’approcha même, convaincu sans doute que la proximité allait rajouter quelque chose. Un argument supplémentaire. Elle posa sa main contre son torse et Aleksey senti un frisson, léger mais réel. Son regard se posa sur cette main qui semblait décrire tellement de choses. Sans perdre de sa douceur, Emma était prête à le convaincre. Mais elle parlait à un mur. « - Que tu m’aimes ou non, ce n’est pas le problème. » Il attrapa désormais sa main, cherchant à ralentir sa respiration malgré tout. « - C’est moi, Emma… » Il n’avait pas peur de se rapprocher et se rapprocha. « - Je suis vidé. De tout. Je suis franchement incapable de t’aimer. » Il lâcha sa main et recula pour s’éloigner de quelques pas. « - Non, en fait, je suis incapable d’être l’homme que tu aimes. Je ne suis plus le même. Je suis brisé et si tu me dis que ton amour va m’aider à me reconstruire, je t’en prie, vas-t-en. » Il lui avait envoyé un regard plein de contradiction. Aleksey savait aimer, véritablement aimer et il avait éprouvé des sentiments très fort pour Emma. Des sentiments qui l’avait poussé à ne pas baisser les bras, à lui dire même la vérité. Mais aujourd’hui… aujourd’hui il préférait ne rien ressentir. Il préférait éviter à Emma de faire une erreur. « - S’il te plait. Ne perd pas ton temps avec moi. »

Emma aimait Alek c’était quelques choses qu’elle ne pourrait pas changer et elle avait bien l’intention de le retrouver. Peu importe le temps que ça prendrait mais elle serait là pour lui pour surmonter tout ce qu’il venait de vivre. Parce qu’il le surmonterait dans la vie on se relève de tout, elle le savait parce qu’elle avait vécu des choses horribles dont elle s’était relevé. Son enlèvement, sa séquestration, les horreurs qu’on lui avait fait subir puis surtout la mort de son fils et celle de Jake. Elle avait longtemps pensée qu’elle ne pourrait plus jamais aimer puis finalement elle avait rencontré Alek et il lui avait redonné l’espoir. Elle avait de nouveau eu des sentiments pour un homme. Alors aujourd’hui elle n’abandonnerait pas Alek parce qu’il l’a repoussait. Il devrait savoir que la jeune femme n’était pas du genre à lâcher l’affaire. Quoi qu’il lui dise de toute façon elle resterait là juste pour lui prouver qu’il y avait encore des gens autour de lui qui tenait à lui. Elle avait posé une main sur son torse, rien de plus. Elle n’avait pas besoin de plus de temps pour voir qu’elle ne pouvait pas aller plus loin dans le contact physique avec lui. Il pris alors la parole : « - Que tu m’aimes ou non, ce n’est pas le problème. » dit il en lui attrapant la main, elle se laissa faire plongeant son regard dans le sien. Elle avait bien l’intention de l’écouter jusqu’au bout mais il n’arriverait pas à la convaincre de partir. « - C’est moi, Emma… » Il se rapprocha ajoutant : « - Je suis vidé. De tout. Je suis franchement incapable de t’aimer. » Le sourire tendre et rempli d’amour n’avait pas bougé de ses lèvres. Elle n’attendait pas de lui qu’il soit exactement comme il était avant de partir. Elle était pleinement consciente qu’il ne serait probablement plus jamais le même comme elle n’avait plus jamais été la même après la mort de Jake et de Noé. La perte d’un être cher ça vous change à jamais c’était inévitable. Il reprit alors la parole : « - Non, en fait, je suis incapable d’être l’homme que tu aimes. Je ne suis plus le même. Je suis brisé et si tu me dis que ton amour va m’aider à me reconstruire, je t’en prie, vas-t-en. - S’il te plait. Ne perd pas ton temps avec moi.» Elle secoua la tête elle n’avait jamais entendu pareil bêtise. Déjà il ne devrait pas essayer de savoir si elle pouvait l’aimer ou non. Et de toute façon il se trompait complètement sur l’amour qu’elle lui portait. Et jamais ôh grand jamais elle pourrait penser perdre son temps si elle le passait avec lui. Et elle restait convaincu que les sentiments qu’il avait eu pour elle n’avait pas disparu. Il avait simplement choisit d’enfouir absolument tous les sentiments qu’il pouvait ressentir. C’était une façon de se protéger, de moins souffrir. Encore une fois c’était quelques choses qu’elle ne connaissait que trop bien pour avoir agit exactement de la même façon. Et s’il se souvenait bien elle avait agit comme ça avec lui au début de leur histoire. Elle avait tenté de se protéger. Parce qu’accepter de ressentir à nouveau quelques choses c’était prendre le risque de souffrir à nouveau. Elle se rapprocha d’Alek, assez pour entendre son cœur battre. « Je t’aime Alek point ! » Peu importe l’homme qu’il pensait être. L’amour ce n’était pas aimer une personnalité bien précise chez quelqu’un et ne plus l’aimer si elle subissait un changement. C’était beaucoup plus compliqué que ça. « Et j’attends pas de toi que tu sois l’homme que tu étais avant… Parce que je sais que tu ne le seras plus jamais. » Emma n’avait pas bougé, elle avait toujours son regard plein de tendresse plongé dans le regard vide d’Alek. Elle poursuivit : « Je sais mieux que personne ce que c’est de tout perdre… J’ai tout perdu une fois… Et je suis tombé si bas que je serais probablement morte si je n’avais pas croisé la route de la mère de Lilou… » Elle marqua une pause avant de poursuivre posant une nouvelle fois sa main sur le torse d’Alek, elle sentait son cœur battre. « Se sentir vide, avoir le sentiments qu’on ne pourra jamais plus rien éprouver. » Elle savait tellement bien de quoi elle parlait, et elle voulait le faire comprendre à Alek. Elle ne prétendait pas pouvoir se mettre à sa place, loin de là. Elle n’aurait jamais la prétention de savoir à quel point il souffrait, ce n’était pas là qu’elle voulait en venir. Elle ajouta alors : « Puis j’ai rencontré une personne à laquelle je me suis raccroché parce qu’elle était capable de me soutenir moi et mes démons…Et me montrer que mon cœur battait encore… » Elle l’implora presque du regard en ajoutant : « Laisse-moi être cette personne pour toi… parce que jamais je ne perdrais mon temps quand il s’agit d’être là pour toi. Tu ne pourras pas me repousser éternellement… » Elle était convaincu qu’à un moment il finirait par céder parce qu’il se rendrait compte qu’elle n’avait pas l’intention de le lâcher.

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Aleksey n'avait pas supporté. L'obscurité, le silence et le manque de repère. Il n'avait pas supporté se retrouver dans une situation où il ne pouvait rien faire, rien modifier. L'attente était la seule action et c'était terrible pour un homme comme lui. Pour un homme qui avait passé presque toute sa vie à jongler entre les missions, à secourir ses proches, à sauver des vies. En Argentine, il s'était perdu, incapable d'être utile. Incapable d'être lui-même. Alors non, maintenant, il ne pouvait pas se relever. Il ne pouvait pas bouger. Il ne pouvait sourire à Emma et être heureux de la voir car en pour être honnête, il avait sortie de son esprit sa présence. Ses sentiments. Son regard tendre… Il avait ignoré et oublier tout ce qui l'avait attaché à elle dans le seul but de la protéger et de se protéger. Les protocoles qu'ils avaient appris avec les années, ne s'étaient pas effacés eux. En cas de danger imminent, en cas de problème majeur, Aleksey avait le droit de mettre fin à ses jours. Il avait le droit de protéger ses connaissances en terminant sa vie à ce point culminant où tout s'effondre. Mourir pour son pays, pour les autres, n'étaient pas une chose qu'il avait prise à la légère. Sauf qu'il n'avait eu aucune occasion. Aucun moment où ce choix lui était possible. Les murs de sa prison n'avaient cessé de le hanter, même dehors. Même maintenant. Il ne se sentait plus en sécurité, il se sentait en perpétuel danger. Comme si à chaque seconde, quelqu'un risquait de débarquer dans sa vie et de tout détruire.

C'était étrange, parce que durant toutes ses années en tant qu'agent du FBI, Aleksey avait toujours vécu avec ce danger. Il avait toujours assumé ce danger. Mais plus maintenant. Plus quand il prenait conscience de ce que ça lui avait couté. Plus quand il remarquait le vide dans sa maison. Sa femme, son fils, ses amis… Tous, disparus, morts, assassiné… Et lui, il était en vie. En vie pour une raison et une seule : voire ce vide. Voire ce néant autour de lui, dont il était responsable.

C'était sans doute ça le pire. Etre responsable, quelque part, des morts. Et il ne pouvait pas ajouter Emma à la liste. Ni elle, ni son adorable file. Il ne pouvait pas imposer ça à ses amis qui ignoraient son véritable statue et qui le croyait toujours comme étant un milliardaire friqué. Il ne pouvait pas imposer ça à son bras-droit, à Sawyer… La liste, finalement, était longue. Et douloureuse. Et il ne pouvait pas faire comme si tout était normal, pas après tout ce qu'il avait vécu. Pas après tout le mal qui le rongait.

Emma avait une force de caractère qui lui était tellement familier. Elle l'aimait, c'était tout. Et ces quelques mots n'allaient pas disparaitre. Cela ne rassurait pas Aleksey. C'était même l'inverse. Son inquiétude grandissait au fur et à mesure qu'Emma parlait. Elle comprenait, mais ce n'était pas suffisant. Ce n'était pas une raison pour rester là, en face de lui. La tête baissa, Aleksey ne voulait plus regarder Emma dans les yeux. Il ne voulait pas voir cette tendresse. Elle voulait être là pour lui, lui montrer que tout n'était pas perdu, que tout était encore possible, mais il ne ressentait pas la même chose. « - Je suis désolé. » Ne finit-il pas dire. « - Mais je ne peux pas te laisser faire ça. » Il avait relevé le regard, observant le visage d'Emma. Observant ses traits, la couleur de sa peau, de ses lèvres… Des détails qu'il n'avait jamais réellement oubliés, qui était resté en lui. « - Ce n'est pas le temps que tu perdras en restant à mes côtés, Emma. C'est la vie. » Et rien ne le fera changer d'avis, vraiment. Il sait que ça fait mal, pour elle et pour lui, mais c'est ce qui doit arriver.

« - Je ne peux pas faire partie de ta vie, non… je ne veux plus faire partie de ta vie. Alors s'il te plait, ne force pas les choses. Va retrouver Lou. Reste auprès de ta famille et laisse-moi. » Il s'avance, se dirigeant vers la porte de son entrée, convaincu qu'il n'y a rien d'autres à faire. Il ne veut pas entrer dans les détails, il veut juste voir Emma partir. « - Si tu m'aimes, alors pars. » Pour l'instant, il ne peut pas l'accepter dans sa vie. Pour l'instant, il ne peut rien faire, il ne veut rien faire. Il avait réellement tout perdu, parce qu'il s'était perdu lui-même en plus. Sur sa liste de perte, il avait son nom désormais, en haut de tout. Au-dessus des plus douloureuses épreuves, celle qu'il avait subi en Argentine avait dépassé tout. Son père, sa belle-mère, son oncle… son passé, son présent, son avenir… Il ne restait qu'une fissure sur son cœur.