Il n'y avait rien de pire que la nostalgie. C'était un sentiment qui vous prenait les tripes et vous donnait une envie irrésistible de remonter le temps pour revivre une époque agréable. Même si pour Sam, il s'agissait avant tout de cette période où elle avait vécu dans la rue comme une squatteuse et une voleuse. Lorsqu'elle ne supportait plus son beau père et que sa mère ne comprenait rien à rien. Le mélange de culture devait y être pour quelque chose. Les russes et les américains étaient tellement différents. Sam avait grandit dans la culture des capitalistes alors que sa mère était née chez les communistes. Pas la même façon de penser, de voir le monde. Mais lorsque son beau père fut arrêté, les deux femmes avaient appris à ce connaître à nouveau, passer plus de temps ensemble. La brune était toujours autant fourré chez son ami d'enfance mais… Elle n'avait plus les même craintes qu'autrefois. Puis le temps a passé depuis cet épisode. Sam avait enchaîné les petits boulots avant de devenir serveuse le jour et barmaid la nuit. Les temps sombres étaient – semble-t-il – derrière elle.

Mais aujourd'hui, elle divaguait du côté de Pacifique Lane, marchant pas à pas aux côtés des souvenirs de son adolescence tourmentée. Une journée de repos et la voilà partie à l'aventure des coins un peu pourrit du quartier populaire de la ville. Ils lui manquaient ces bâtiments défraîchis. Une sale gueule pourtant sécuritaire quand on était une gamine en vadrouille. Sam avait décidé d'y retourner, voir si elle croisait d'anciennes têtes, histoire de discuter, rigoler et se rappeler qu'elle appartenait toujours un peu à la rue. On oubliait jamais d'où on venait.

Mains dans les poches de son blouson, accessoirement un de ceux qu'elle avait piqué à Hendrix, elle battait le pavé avec le talon de ses chaussures, des pavés qu'elle avait cent fois arpenté à la recherche d'un nouveau coup fourré à monter. Mais cette fois c'était pour une toute autre raison. Sam longeait les murs de la cour où se trouvait à présent deux voitures et une moto aux quelles elle ne prêta pas trop d'attention. Cet endroit elle connaissait bien pour l'avoir squatté avec d'autres habitants de la rue. Là, elle jeta un regard aux alentours avant de s'engouffrer à l'intérieur par une porte dérobée qu'elle savait crocheter à la perfection maintenant. Sam venait de disparaître à l'intérieur d'un vieux local commercial qu'elle connaissait bien. Peut-être même un peu trop… Au bout de quelques pas dans un couloir, elle sentit que quelque chose avait changé par ici. L'endroit n'était plus le territoire des squatteurs, cela ne faisait pas de doute. Son sentiment se confirma lorsqu'elle arrivait dans une des pièces. Quelqu'un vivait ici. Tombant sur ce qui semblait être un atelier… de mécanique ? La jeune femme arpenta l'endroit, observant les objets qui lui semblaient être posé ça et là. Elle ne devait sans doute pas se tromper si elle devait supposer qu'un homme vivait là. Quoi qu'à première vue il n'était pas présent. Sam continua la visite, Poussé par la curiosité, Sam continuait d'explorer. Dans un coin un vieux matelas, quelques meubles de fabrication maison apparemment. La vaisselle était en nombre limité. La personne qui vivait ici avait raison, il ne fallait pas s'encombrer avec trop de vaisselle dans la vie. Dans la vie il fallait savoir se satisfaire du nécessaire. Sauf lorsqu'on était Sam et qu'on était Shoes Addict. Dans sa quête d'aventure, la jeune femme fini par arriver dans ce qui semblait être une zone dédiée au… Sport ? Malheureusement pour elle, un son pas très agréable vint réveiller chez elle ses réflexions de petite voleuse. Quelqu'un était entrain de rentrer à la maison.

« Oh merde » murmura Sam, cherchant déjà un endroit où se cacher. Malheureusement, le repère de la personne qui vivait ici n'offrait pas beaucoup d'endroit pour se cacher. Il n'y avait pas de lit, pas de rideaux de douche. Bref c'était la dèche. Aussitôt elle galopa sur la pointe des pieds pour aller se cacher dans l'atelier. Trois fois elle tourna en rond avant de se prendre le pied sur quelque chose et tomber en se cognant la tête. Le trou noir… Elle n'avait même pas senti son corps s'écraser dans la pile de cartons qui avaient toujours été là, même lorsque cet endroit était un squatte. Voilà qu'elle avait disparu sous des cartons… Si on lui avait dit que ça lui arriverait un jour.

Tomber dans les pommes équivalait à un trou noir de quelques secondes alors qu'on pouvait s'être auto-assommé depuis une dizaine de minutes. La notion du temps volait ainsi en éclat. Dans le cas de Sam, c'était le temps de quelques battements de cils qu'elle avait raté à cause de ses yeux clos. Dans tous les cas, la chute avait été dur et la douleur n'en serait que plus lancinante lorsqu'elle reviendra à la réalité. Sans doute qu'on pouvait voir danser autour de sa tête des étoiles ou bien des Baba Yaga miniatures qui se moquaient d'elle. Mais le plus dur ne serait sûrement pas la bosse qui lui ferait mal au réveille. Un nouveau choc l'attendant et la jeune femme ne s'en doutant à aucun moment. Quelque chose la tirait de son sommeil de plomb. Lentement elle commençait à émerger, commençant à prendre conscience que son corps était allongé sur un sol inconfortable. Il fallait remettre en ordre les souvenirs qu'elle avait en tête. Le néant totale. Voilà que la lumière du jour venait enfin poindre et… Non il y avait une étrange masse qui lui voilait le soleil. Flou, tout était flou et puis d'un coup tout lui sembla net. Sam resta muette face à l'incompréhension qui taraudait son esprit. Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de faire les gros yeux de la surprise. Dans sa tête, une simple phrase en russe continuait de se répéter en boucle *Что ебать?*, qu'il fallait traduire littéralement pas WTF ?

Bien vite, la douleur venait à lui rappeler comment et où elle s'était ramassée… Pour finir par terre comme une crêpe. Aussitôt elle porta une main à sa tête avant de sentir qu'on lui tenait déjà la crâne. Ses yeux devinrent plus grand encore. Pas qu'elle n'avait pas l'habitude des contactes humains. Mais… sentir celle d'un inconnu sur sa tête, c'était légèrement flippant quand même. Aussi devait-elle se résoudre à dire quelque chose pour se sortir de cette merde dans laquelle elle s'était fourrée. Sitôt elle enleva sa main et chercha à se redresser, légèrement en panique. Hélas, une fois le buste redresser, la tête venait lui tourner. « о, черт » jura-t-elle en russe en s'attrapant la tête entre les main, ce qui équivalait à un Oh Bordel. Passer de la position allongée à assise n'avait pas été une mince affaire, alors s'il fallait se lever ça risquait d'être coton. Et puis il fallait encore expliquer pourquoi elle était ici, si l'homme était bel et bien le propriétaire des lieux. Ça pouvait aussi être un voleur. Rien qu'à cette pensée, elle tentait maladroitement de s'écarter de lui en disant « j'ai rien sûr moi ! » Malheureusement il y avait un mur qui stoppa rapidement sa tentative de fuite assez pathétique. Sam était entrain de s'enfoncer plus qu'autre chose. Il fallait seulement qu'elle se calmer. Mais avouez que ce n'était pas commun comme genre de situation. Surtout pas lorsqu'il fallait faire face à un homme qui était clairement plus grand qu'elle. Côté force c'était facile de savoir qui gagnait à un bras de fer.

Il n'y avait pas de moyen simple d'expliquer sa présence ici. Quoi que la raison était en soi très simpliste, elle avait juste voulu retourner dans un ancien squatte histoire de se souvenir du bon vieux temps, sans s'attendre à ce qu'il soit habité aujourd'hui. « Vous habitez ici ? » demanda-t-elle comme s'il s'agissait de la question la plus censée du monde. Après tout quand elle travaille de nuit au Penthouse, elle avait le droit à largement pire, entre deux p'tits culs de strip-teaseuses.

Le sang galopait à la surface de son crâne. Les veines meurtries là où elle s'était cognée, la peau devait déjà être entrain de se pigmenter de rouge sur la surface habituellement blanche. Mais si encore il n'y avait que ça… L'homme en face d'elle était vraiment le mec le plus bizarre du monde. Sam restait le regarder avec de grands yeux, l'air légèrement ahurie. Son dos restait contre le mur à observer le dude lui parler de la façon la plus étrange. Enfin il n'avait pas une façon s'exprimer étranger, c'était surtout ce qu'il disait qu'il ne semblait pas avoir trop de sens à première vue. Il tentait de faire de l'humour c'est ça ? Non parce que l'américano-russe n'arrivait même pas à lui adresser quoi que ce soit qui pouvait prouver qu'elle prenait le truc à l'humour. Ouais, il avait pas trouver les meilleurs blagues sur eBay lui, champion. *T'en a trop pris gros* se dit-elle, surtout pour par que l'autre l'entend parce qu'elle était pas forcément la mieux placer pour critiquer ce genre de comportement.

Mais la bavarde se contentait d'écouter pour le moment, voir ce que l'inconnu lui réservait et surtout  quelles autres conneries il allait bien pouvoir lui débiter. Apparemment il habitait bien ici. Le squatte d'autrefois était devenu un espèce d'appart de vieux mec. Manquait plus que les chats ou le poisson rouge. Quoi qu'un poisson jour ça demandait un minimum d’entretien. Sam le savait, elle en avait eu deux pendant 10 ans. Sachant qu'un poisson rouge pouvait vivre jusqu'à 30 ans et faire 30 cm… Sam s'était toujours doutée que c'était peut-être à cause de sa mère qu'elle n'en avait plus. Bah ouais, s'il fallait acheter un aquarium de 300 litres à la fin, c'était pas la peine. Autant faire une mare dans le jardin. Or à l'époque, son beau père n'aurait pas du tout apprécier devoir s'emmerder avec ce genre de chose. Heureusement aujourd'hui il y avait Mr Murphy.
Finalement l'homme se présentation pour ne plus être un inconnu. Rob ? Genre comme Rob Stark ? Ok la blague avait du être faite 20 fois, pour Sam… Il s’appellerait Bob. Parce que oui, Rob s'était sans doute le diminutif de Robert et que d'habitude le dim de Robert s'était Bob. Non s'il vous plaît faites la sortir, elle pensait n'importe quoi.

D'accord mais lui de quel planète il venait ? La jeune femme avait un peu de mal à le suivre, sans doute parce que son cerveau avait du mal à se remettre en phase à cause de tout ce que lui disait le mec, Rob, Bob. Peu importe. « J'aurais juste une question avant… Vous fumez quoi ? » Non vraiment elle voulait savoir, parce que ça avait l'air d'être sacrément puissant quand même. Elle resta le regarder un instant avant de poursuivre « Et moi c'est Sam, Sam Watts, sans le 07. » La jeune femme se massa la tête avant de chercher à se relever en s'aidant du mur derrière elle. Doucement. Une fois sur ses deux pattes elle se pinça l'arrête du nez, fermant les yeux pour reprendre ses esprits. « Ok, à la base ici c'était un squatte, d'ailleurs ça y ressemble toujours malgré tes supers aménagement… Sans vouloir te vexer. Bref, je passais dans le coin, voir si j'avais pas de vieux potes. Et apparemment non » dit-elle en regardant Bobby de bas en haut. « Et on va mettre les choses au clair, j'ai peut-être vécu dans la rue à une époque, mais je suis pas une droguée ou une junkie ok ? » C'était toujours bien de mettre les choses à plat et partir sur une bonne base. Même si du coup elle était rentrée par effraction chez lui.

C'était bizarre non ? Ce genre de situation. Sam avait beau avoir une adolescence compliquée, il n'en restait pas moins qu'elle ne s'était jamais retrouver face à un cas pareil. Inutile de revenir sans cesse sur le fait que oui elle était rentrée chez un mec par effraction. Oh merde ! Et si il pensait qu'elle était une détraquée nymphomane qui aimait s'introduire chez des hommes ? Au pire, ça risquait pas de changer grand-chose hein. En tout cas le bonhomme avait l »air d'avoir de l'humour. Bon signe ou pas ? Sam ne le saurait peut-être pas maintenant, mais c'était déjà ça de pris. Dans tous les cas elle avait carrément plus la confiance. C'était bizarre ça, pourtant y avait encore quelques minutes le visage de ce mec lui disait rien. Maintenant elle avait l'impression de voir le visage d'une pote. Fallait pas non plus qu'elle s'habitue à ça.

« Je sais pas… faut que je consulte mon horoscope » lança la jeune femme avec un léger sourire en coin. Ce trait d'humour lui faisait oublier les palpitations qu'elle sentait encore là où elle s'était cognée. Comme si elle avait le cœur à fleur de peau. Après ça il s’excusa de la tête de son logement. Ah Ikea… Quelle idée de mettre sa confiance dans des marchands de meubles suédois. Sam se contenta de faire les grands yeux, la mine un peu blasé avant de faire la moue en constatant encore une fois qu'ici c'était vraiment minimaliste. En même temps si ça faisait que deux semaines qu'il était là… Ce qui expliquait qu'elle ne soit pas au courant que l'endroit n'était plus un havre de paix pour les personnes. « Ça dépendait, parfois cinq, des fois plus » disait-elle en haussant les épaules. A mesure que la conversation se poursuivait, Sam sentait que l'atmosphère se détendait. C'était cool. D'habitude on la foutait dehors plus vite que ça. Fallait pas lui proposer de rester sinon elle allait squatter comme elle le faisait déjà chez son meilleur ami ou chez Zack.

Elle haussa les épaules lorsqu'il lui demanda si elle voulait s'affranchir d'autres clichés. De toute façon elle avait dit le plus important à ces yeux, parce qu'en soit le délire vegan ça tuait personne. Enfin jusqu'à preuve du contraire. Sauf si c'était une secte. C'était une secte ? Suite à quoi il lui demanda ce qu'il pouvait faire pour elle. Parmi cette liste non exhaustive, Sam éprouva surtout l'envie de rester debout et faire un pas ou deux. La tête ne lui tournait pas trop, c'était bon signe. Sûr que dans un film d'action elle serait déjà reparti au galop mais dans la réalité, c'était quand même pas si facile de ça de se remettre d'un coup à la tête. Maintenant elle pourrait crier au mytho quand elle regarderait un film de baston. Sam se retint de pouffer de rire quand il proposa les cartons et la couverture. Quel comique, y avait du talent. Enfin pas sûr que ça passe dans Incroyable Talent. « C'est bien Mr Statistique, mais du coup je crois que pour l'heure j'ai me contenter d'un sandwich de ta création. Histoire de voir si t'es mieux en cuisine qu'à la déco » répondit la jeune femme avec un air taquin. « Mais tu sais, c'est la première fois que je vois des meubles ici, même si se sont pas vraiment des meubles. » A nouveau elle fit quelques pas, prenant d'avantage le temps d'observer l'endroit. C'était étrange, elle qui avait tant de temps ici… La présence d'un nouveau venu avait sensiblement changer les lieux alors qu'il n'avait pas fait grand-chose à proprement parler. Sans doute parce qu'effectivement ça manquer de cartons et de matelas sales sur le sol. Maintenant il y avait… plus de place.

« Si j'avais su j'aurais demandé une coloc plus tôt » lança la jeune femme sur le ton d'un humour pince-sans-rire. Avec le temps elle commençait à le maîtriser celui là. Ils avaient quitté l'atelier pour rejoindre la pièce centrale ou Sam pu admirer de nouveau la déco assez sommaire. « A ce tarif là t'aurais carrément dû prendre des cartons en guise de meubles, ça aurait été plus vite » répondit-elle alors qu'il évoquait la façon dont il s'était procurer son mobilier. « Mais bon ça va, t'as réussi à donner un p'tit côté cocooning urbain, je suis fière de toi. » C'était étrange non ? De causer à ce type comme si c'était un pote alors qu'elle ne le connaissait pas avant aujourd'hui. En soit la situation était toujours autant improbable. En fait elle l'était encore plus qu'il y avait quelques minutes. La bonne nouvelle c'était qu'il avait pas appelé les flics non ?

La jeune femme laissait son regard se balader sur la pièce en tentant de se souvenir de tout ce qu'elle y avait vécu. Là, elle se souvenait qu'elle avait participer à deux ou trois conversations philosophique sur le pourquoi le tabac à rouler était mieux que les autres cigarettes… Dans le coin au fond, l'endroit où ils se réunissaient pour chanter deux trois chansons sur une guitare qui n'avait pas été accordé depuis des années. « C'était surtout un refuge pour les paumés de la vie, ceux qui ne savaient plus dans quelle direction aller » répondit Sam à mi-voix, se rappelant de son propre parcours et des mois de galère qu'elle avait affronté. Du réconfort qu'elle avait pu trouver ici malgré les malheurs de chacun.

« Merde, moi qui pensais pouvoir faire un super combo… Je suis face à un véritable dilemme. J'ai le droit à un joker ? » dit-elle en contemplant le spectacle de ses sandwichs dans ses assiettes pour bébé. « Tiens c'est marrant, j'avais une assiette Bugs Bunny quand j'étais p'tite… T'aurais osé me la prendre ? » Sam venait de trancher, ce serait un commentaire sur les assiettes. Après quoi il parla de Barbies qu'il avait trouvé. Sitôt Sam leva les yeux de l'oeuvre culinaire qui lui avait été servis. « Tu rigoles ou pas ? Non parce qu'il y avait une gamine ici avant, elle avait des Barbies. Je sais pas lesquelles exactement, mais j'me souviens que je la voyais jouer avec. » Elle se souvenait alors de cette petite fille au visage toujours barbouillé de saleté, attendant que sa camée de mère daigne s'intéresser à elle… Sam eu un léger pincement au cœur mais se garda bien de le montrer, attendant de savoir si l'homme était sérieux ou non. La fillette n'avait jamais lâché ses jouets, même lorsqu'il y avait une descente de police ou bien une bagarre entre mecs bourrés.

C'était étrange la vie, surtout quand la nostalgie venait y mettre son grain de sable. Ça vous ramenait un passé qu'on pensait derrière soi, on pensait bêtement que la page était tourné. Pourtant, un petit quelque chose murmurait de revenir sur cette page pour la relire et se souvenir. Ô s'que sa pouvait faire mal des fois. Sam revoyait cette gamine avec qui elle avait parfois pris le temps de discuter. Une fillette qui avait rien demandé à personne et qui lui avait fait comprend que finalement… sa propre vie était pas si moche que.

« Не имей сто рублей, а имей сто друзей » dit la jeune femme en guise de toute réponse à l'homme qui lui offrait son hospitalité. Certainement qu'il n'avait rien compris, mais cette phrase était venu frapper l'esprit de Sam. « Il n'a pas 100 roubles, mais il a 100 amis. Tu sais parler aux gens toi, même si t'as l'impression de pas savoir s'que tu dis. » C'était toujours dur de parler de quelque chose dont on ne comprenait rien, de quelque chose qu'on avait pas vécu. « Aller mets moi de l'eau, j'vais rouiller mais je préfère être en état pour mon service. » Ah oui, les responsabilités, avoir un boulot… Des trucs d'adultes qui rappelait à Sam qu'elle ne pouvait plu faire n'importe quoi à présent. Elle était décidément trop raisonnable ses derniers temps… Mais elle avait aussi trop besoin d'argent. « Bon dis moi, à part ouvrir une brocante, tu fais quoi dans la vie ? » Pas le tout mais voilà, si jamais il avait un job intéressant, c'était toujours un contacte à garder. Clairement il était pas architecte, ça se voyait au premier coup d’œil. Il devait pas être fleuriste. Quoi que. La brune tenta d'imaginer l'homme dans une boutique de fleurs. Ouais non elle était moyennement convaincu en fait.

Croquant un bout de son sandwich, elle analysa la saveur… ça va, c'était comestible. Son estomac finirait de se prononcer une fois le tout avalé. Mr Murphy aurait sans doute adoré… Mais de toute façon ce matou était un gouffre sur pattes. Ne laissez jamais traîner une tarte ou un plat de lasagne sur la table. C'était pas Garfield mais presque. Non un maine coon était forcément plus beau que ce chat roux, y avait pas photo. Bref, là n'était pas la question. L'esprit de Sam était déjà entrain de partir en cacahuète à cause d'un sandwich, imaginez si on lui avait parlé de baleines. Non n'imaginez pas en faite.