Un rencard, ce soir c’était officiel il avait un rendez-vous en tête à tête ou presque si on oublie le reste du restaurant. Samuel, l’aîné des Hamilton avait osé inviter la belle Saskia. Etrange ? Oui on pouvait en effet dire que c’était étrange car ces deux-là n’avaient pas grand-chose en commun. Il était si imposant, charismatique, distant, froid parfois et il ne semblait pas avoir un énorme cœur tandis qu’elle était si vivante, hystérique, imprévisible et tellement souriante. C’était un peu la belle et la bête, sauf que Samuel n’était pas un animal caché dans un château… quoique… Leur histoire était peu banale, il fallait l’avouer, elle était l’une de ses nombreuses locataires et il n’aurait pas dû avoir un contact avec via cette appartement qui lui était loué. Samuel ne gérait pas la clientèle ni les petits problèmes causés, il n’avait vraiment pas le temps pour ce genre de chose, ce qui gérait été bien plus important surtout au niveau argent ! Il était toujours au courant de tout au sein de sa société, et évidemment il avait entendu parler de cette fille qui payait toujours en retard et il la détestait rien que pour cela. Les mauvais payeurs avaient leur place à la prison selon lui. Oui, oui Saskia en tenue orange entouré de femme bien plus grande et moins attirante qu’elles…
Bref, quoi qu’il en soit il n’aurait jamais dû se rencontrer sauf qu’il avait fini par perdre patience et que la jeune femme avait débarqué dans son bureau, forçant le passage à sa magnifique secrétaire qui ne serait plus une fois qu’il serrait lassé de leurs ébats sur le bureau. Bureau entièrement ravagé par la rousse et son satané chat ! Franchement ce n’était pas une question d’argent, vous croyez vraiment que financièrement c’était un problème pour lui de refaire son bureau ? Non. C’était ce côté vengeance gratuite qui n’avait pas aimé, oui monsieur Hamilton, le fils du diable n’aimait pas la vengeance. Disons plutôt qu’il n’aimait pas être la victime. Il aurait pu la tuer de ses propres mains sauf que la folie frimousse de la jeune femme ne le laissait pas indiffèrent, et son chat non plus. Il aimait bien sa compagnie, sa folie et sa légèreté. Il lui avait passé un coup de fil, utilisant un faux prétexte et lorsque la conversation semblait être terminé il lui avait proposé à sa manière un dîner. Saskia avait accepté. Elle aurait été folle de ne pas accepter une telle invitation, en tout cas c’était ce que pensait monsieur Hamilton. Il était beau, intelligent, sécurisant et il avait de l’argent. C’était suffisant ! En tout cas pour Sam ça l’était et il ne voyait pas pourquoi une femme digne de ce nom ne serait pas intéressée par un dîner avec lui.

A bord de sa Bentley blanc nacré, dépassant les voitures qui se trouvaient sur les deux voies de droite et qui selon lui étaient gênantes, il se rendit dans le centre de la ville. Prenant la place la plus près du magasin où il souhaitait se rendre, place réservée mais franchement est-ce que ça dérangeait Samuel ? Non ! Il claqua la porte de son bolide, ne pouvant s’empêcher ce petit rictus qui le rendait si fier alors que des jeunes femmes observaient la voiture puis Samuel, se rêvant peut-être à son bras. Il entra dans la boutique après ouverture de la porte par un portier qui semblait briller de partout, à croire que chaque matin les employés du magasin astiquait le portier, enfin ses vêtements et chaussures ! Bien entendu les employés le saluèrent en l’appelant par son nom, son vendeur préféré et selon lui le plus professionnel arriva à ses côtés lui demandant aussitôt comment il allait, et le flattant. Ridicule ? Oui mais tellement riche ! Samuel sorti trente-sept minutes plus tard de la boutique, laissant le vendeur placer les nombreux sacs dans le coffre de sa Bentley. Samuel disparu rapidement se rendant à la villa familiale, il devait choisir une tenue mais laquelle ça c’était une autre chose.

19h30 tapante, le grondement de son moteur se stoppa devant le restaurant. Il sortit de sa voiture tendant sa clé au voiturier avant de passer une main sur sa veste pour la replacer comme il fallait. Un pantalon beige et une chemise blanche, il avait essayé d’être simple enfin sa petite sœur lui avait conseillé de l’être en comprenant la personnalité de celle qui aurait l’honneur de partager sa table avec son frère. Il entra à l’intérieur du restaurant, s’adressant à l’hôtesse d’accueil « Mademoiselle Reynolds est-elle arrivée ? » la jeune femme d’une politesse sortie de ses cours lui répondit avec un grand sourire, tendant sa main en direction du bar où se trouvait la jolie rousse. Samuel s’avança vers le bar et en s’approchant il écarquilla les yeux en voyant au pied de la jeune femme des baskets ? Il s’arrêta derrière elle « Je vois que ce soir tu te prends pour cendrillon… la bonne nouvelle c’est que tu vas perdre ces baskets ! » Bon d’accord ce n’était pas ainsi que l’on approchait une femme et il le savait très bien, monsieur galanterie oblige. « Bonsoir… » Voilà c’était bien mieux, même si avec Saskia ce n’était pas des conversations très amicales. « Tu es… » Oui Samuel, dit nous en plus. « Ravissante » Il lui adressa un sourire, sincère. Bon il fallait oublier les baskets, sinon il allait faire une fixation sur ce détail et il allait être désobligeant. Il avança avec la jeune femme en direction des tables alors qu’un serveur venait à leur rencontre les dirigeants vers la table réservée par Samuel. Tirant la chaise de madame alors que monsieur prenait place observant les regards des clients, priant pour que personne ne regarde les pieds de la jeune femme.

Il arqua un sourcil ne comprenant pas ce que Petit Pois et la paire de chaussures avait en commun, il avait mangé sa seule paire d’escarpins ? Il était préférable pour lui de ne pas trop y penser, Saskia était quelque peu dérangée selon lui. Quoi ? Bon d’accord commencer un dîner en pensant que son invitée était dérangée laissait sous-entendre que le repas se finirait mal, mais pas du tout il s’agissait juste de Samuel et de Saskia. « Si ce sont des Adidas c’est merveilleux ! » Adidas ou autre marque de sportif ne l’intéressait pas le moindre du monde, elle avait dû payer cela chère parce qu’elle était… comment dire sans être méchant… pauvre mais il imaginait que le prix de la paire de basket était ridicule pour lui. Mais il ne fallait pas se montrer méchant et commencer à critiquer les malheureux que ce pays comptait, il était riche certes mais c’était grâce à sa famille et il devait éviter d’être trop arrogant et snob. Ça allait être dur en effet ! Il observa la jeune femme, fronçant les sourcils tentant de comprendre ce qu’elle voulait dire. Il était passé par tous les mots avant d’arriver à entendre un « t’es canon » c’était plutôt… vrai, voilà faisons simple Samuel se trouvait plutôt pas mal et il était tellement sûre de lui qu’il ne comprendrait certainement pas qu’une femme le repousse.

Les regards étaient sûr eux, pour quelles raisons ? La notoriété de ce cher Hamilton ? Les baskets de Saskia et la tête qu’elle faisait, comme si elle marchait avec une pancarte « putain c’est quoi cet endroit de vieux ? » ? Oui c’était en effet à cause de la jolie rousse. Samuel prit place à table, observant la jeune femme, il tentait de cacher un léger sourire aux coins de ses lèvres. Elle l’amusait et ça lui faisait du bien, parce que au quotidien il se refusait à ce genre de chose, rire, plaisanter, être plus souple, plus simple… ce n’était pas ce que l’on attendait de lui, ce n’était pas ce pour quoi il était venu au monde. Elle était légère, insouciante et pleine de surprise. Ça lui plaisait. Peu importe les regards des autres, des vieux cons qui avaler leurs trois cuillères de soupe pour ne pas perdre leur dentiers, des pseudos couples qui n’ont rien à se dire et qui semblent se faire littéralement chier à table ou bien encore des copines qui sont en pleine dissertation sur les rumeurs de leurs quartiers. Il était Samuel Hamilton alors franchement les regards des autres ils avaient appris à les ignorer, à ne pas s’en préoccuper mais il gardait toujours un œil ouvert parce que les regards de vos ennemis vous en disent long sur leurs mauvaises intentions. Il laissa Saskia choisir sa boisson, relevant sa tête et observant la réaction du serveur qui ne savait déjà plus où se mettre ! Il reposa son regard sur la demoiselle qui avait pris des airs de princesse. « Mon amour voyons, comme d’habitude. Un double Whisky ! » Il posa son regard sur le serveur qui quitta leur table après une formule de politesse, se retirant rapidement pour ne pas déranger ! Ils étaient à présent seuls, l’occasion de parler un peu. De quoi ? Aucunes idées ! « J’imagine que tu ne te sens pas à l’aise… » Une pizzeria ou un fast-food aurait peut-être fait l’affaire ? « Tu as fait l’effort de mettre une robe. Comme quoi quand tu veux faire des efforts tu y arrives. » Sous-entendu, tu aurais pu payer tes loyers en temps et en heure ! Quoi ? L’argent c’était une obsession. « Je plains ton prochain proprio ! » Bon voilà ça c’était dit, il ne pouvait pas s’en empêcher pourtant ils avaient sûrement assez parlé de ce sujet par le passé. La moquette du bureau à Samuel s’en souvenait toujours.

Il sera sa mâchoire, il avait une réputation à tenir et même si ce serveur ne penserait pas un mot de ce que disait la délurée face à lui il était évident que n’importe qui serait content d’apprendre l’alcoolisme de Samuel, juste pour le plaisir de le ruiner. Samuel aimait le whisky ou plutôt avait appris à l’aimer parce que son père disait toujours que c’était une boisson pour homme, surtout pas de cocktail ou connerie du genre. Oh bien sûr l’héritier n’avait pas toujours écoutait son père, il avait profité de sa jeunesse. Il buvait beaucoup lors des sorties dans les boîtes de nuit ou dans les soirées avec ses amis. Il rentrait à chaque fois bien saoul et il ne buvait pas forcement du whisky mais plutôt de la vodka ou du rhum comme tous les jeunes de son âge. Aujourd’hui il était le Hamilton, il avait la place de son père alors ça serait whisky. D’un geste de main Samuel invita le serveur à disparaitre avant qu’il se montre désagréable avec ce dernier ou la jeune femme. « Pour le moment. » Si elle n’était pas dehors c’était parce qu’elle était en bonne compagnie et que les gens ici étaient bien trop poli pour la mettre à la porte mais lui n’hésiterait pas. Samuel observa la jeune femme se laissait tomber dans le fauteuil. « En gentleman ? Quel drôle d’idée… comme quoi je peux te faire croire tout ce que je veux. » Il était satisfait, son côté gentil semblait plutôt bien fonctionnait à croire que tout n’était pas perdu pour le diable qu’il était. Il n’était pas encore au point d’être comme son père. Il avait voulu faire un effort, parce que la compagnie de Saskia lui plaisait bien mais le naturel revenait vite et puis elle l’agaçait. C’était ça le problème avec elle, elle était agaçante !

« Comme tous les locataires tu te plains en permanence, si tu ne paies pas ce n’est pas moi le méchant de l’histoire. » Pauvre petite Saskia qui avait du mal à payer ses loyers, franchement il s’en moquait, que les choses soient clairs il n’était pas là pour faire dans le social, il n’allait pas sortir un mouchoir pour la consoler. C’était une locataire qu’il ne voulait surtout plus voir dans ses biens, elle ne payait pas à temps et qu’importe l’excuse il n’en avait que faire. Les mauvais payeurs quittaient les lieux, un point c’est tout. « Des labyrinthes… il faut vraiment fermer ce genre d’établissement. Si tu vas au restaurant dans l’idée de faire un petit labyrinthe, un conseil achète toi un album Mickey ça t’occuperas pour le mois ! » Samuel n’avait jamais été dans ce genre de restaurant, vous imaginez ses parents l’emmenaient dans un tel lieu ? Hors de question, l’image, toujours et encore cette réputation. Il aurait aimé faire une telle chose étant enfant, il aurait tellement aimé avoir une vie simple, une enfance comme tous les autres.

« Il est déjà occupé, j’ai augmenté le loyer par ta faute ! » Non en fait il l’avait augmenté juste parce qu’il en avait eu envie. La demande était forte autant en profiter. Il sourit alors que Saskia imaginait Samuel visitant la Lune et elle aimerait bien une petite place pour le voyage. « Je pense plutôt que je volerais la Lune » Un sourire au coin, pensant au dessin animé moi, moche et méchant. Franchement, un voyage sur la Lune ça ne l’intéressait pas, c’était comme le voyage sur Mars, les riches voulaient tous leur place et il trouvait cela tellement pathétique, tellement riche ! Samuel ne s’attarda pas sur le couple à côté d’eux, Saskia pouvait bien leur dire ce qu’elle voulait et eux pouvaient bien les observer, il s’en moquait, il trouvait la jeune femme marrante, chiante mais drôle. « Désolé mais ça n’a jamais été mon rêve… pilote de formule 1 c’était bien plus fun ! » Il sourit, se livrant quelque peu, ce n’était pas une grosse information mais c’était toujours ça à prendre.

Le monopoly ? C’était quoi le rapport. Oh bon sang elle allait lui donner mal au crâne d’ici quelques minutes. Il se leva légèrement du fauteuil, attrapant la serviette de la jeune femme, lui arrachant presque des mains, pour la poser fermement sur la table. Il reprit place, raclant sa gorge. « Tu as quel âge au juste ? C’est si difficile que cela de rester à table ? Si cet endroit te fait chier, je t’emmène dans un fast-food, on prend le menu enfant tu pourras t’amuser avec le jouet du moment au moins. » Il sentit le regard de la vieille dame alors qu’il avait osé dire un gros mot.

Il arqua un sourcil, que venait faire un mouton et du axe dans la même phrase ? Cette soirée se terminerait pour l’homme d’affaire avec une migraine causé par mademoiselle je parle pour ne rien dire. Pourtant il restait assit face à elle, allez savoir pourquoi il aimait se faire du mal ou plutôt il appréciait sa compagnie parce qu’elle était unique en son genre et que mine de rien elle l’amusait. Samuel préférait passer sa soirée avec la jolie rousse plutôt qu’avec une femme qui ne serait qu’une fille de passage dans son lit, une sorte de mouchoir dont il ne servait que d’une fois. Soyons franc Samuel n’était pas le mari idéal, en fait il l’était pour celles qui voudraient avoir une vie confortable, passer des journées dans des magasins, au spa ou au golf mais il fallait faire une croix sur des choses telles que les sentiments, la gentillesse, l’écoute et surtout il ne fallait pas espérer de lui qu’il soit fidèle. Il n’était pas un chien mais un homme ! « Je sais quoi t’offrir le mois prochain » Un album mickey et un paquet de malabar pour la petite Saskia s’il vous plaît ! Il serait bien capable de lui offrir l’un de ces albums, juste pour la taquiner et il était presque persuadé qu’elle trouverait un grand intérêt à lire les histoires et résoudre les mystères. « Oui par ta faute. J’ai dû augmenter pour trouver des locataires avec des meilleurs revenus, au moins eux n’auront pas de problème pour payer. » Samuel n’avait pas de pitié pour les gens aux revenus modestes, ce qui était dommage car ces personnes occupaient une grande partie du monde tout de même, mais il était le riche typique que l’on détestait très facilement. Il se moquait bien de savoir combien gagnait les autres, que les mois étaient difficiles, que certains n’avaient pas les moyens d’avoir des loisirs ou de partir en vacances. Il n’avait pas à se sentir coupable parce que les gens étaient incapables de s’en sortir par eux même.

« Bien entendu, je pourrais même la livrer au-dessus de chez toi. » Se faire chier à voler la lune pour la laisser à Saskia ? Non hors de question ! Quoi que si il pouvait avoir la paix par la suite pourquoi pas, il fallait qu’il y réfléchisse sérieusement. Merde le voilà qu’il réfléchissait à ce qu’il pourrait faire de la lune si il la volait, Saskia lui retournait l’esprit, pire elle avait pris possession de son cerveau il n’était plus raisonnable mais aussi taré qu’elle.
La minute confidence était lancée, apparemment la réponse sans grande importance d’Hamilton avait dû faire tilt dans la tête de la jeune femme. « Oui j’ai déjà conduit. L’argent a beaucoup d’avantage ! C’était un passe-temps que j’ai arrêté… Je ne loue pas que des appartements. Je possède tellement ici que les appartements sont dérisoires à mes yeux. » Quoi qu’aimait Samuel, son père lui avait retiré. Le pilotage, le basket, le surf et plein d’autres loisirs comme cela avaient pris fin parce que monsieur Hamilton refusait que son fils fasse autre chose que ce qui était prévu depuis son arrivée au monde. Samuel aurait aimé être pilote, la vitesse était quelque chose qu’il appréciait depuis toujours et encore aujourd’hui il aimait se faire plaisir au volant de nombreuses voitures de sport mais il était Samuel Hamilton, l’héritier de l’empire Hamilton et non le plus grand de tous les pilotes.

La vielle dame allait sûrement faire un arrêt cardiaque, ça serait la dernière fois de sa vie qu’elle gouterait au caviar qu’elle mangeait juste pour faire chic. Le caviar c’était dégueulasse ! Coco ? Merde voilà qui devenait assez embêtant, mademoiselle prenait ses aises et se croyait tout permis au point de craquer ainsi devant tout le monde. Un verre d’eau au visage peut-être ? Non il préférait s’installer confortablement dans son siège et l’écoutait gardant ce sourire tellement agaçant. « Bien… tout est dit, merci pour ce cour sur le langage des rues. » Dieu apparut sous les traits du serveur qui délivra Samuel en déposant les verres, Saskia allait pouvoir boire et la fermer quelques instants. Il observa le truc bizarre qu’elle avait fait avec sa serviette, au sol, écrasé par ce pauvre serveur qui prenait tellement sur lui que Samuel avait envie de lui donner un pourboire. L’héritier prit la carte qu’il ouvrit, se cachant derrière celle-ci mourant d’envie de rire devant la mine de Saskia. Il finit par refaire surface tentant de prendre parole d’un air sérieux. « On devrait peut-être choisir la suite, ça peut éviter un autre accident à ta future serviette. »