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 Valar morghulis

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MessageSujet: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyLun 26 Oct 2015 - 19:53


On disait toujours qu’il fallait se méfier des apparences, ce qui semblait calme en surface pouvait bien cacher une tempête prête à s’abattre sur les habitants. Enfin, surtout un habitant en particulier. Dans le quartier de Palm Avenue où logeait seulement les gens les plus riches de la ville, il n’était pas rare que les environs soient aussi calmes et tranquilles, et ce soir n’était pas une exception, du moins presque. Alvira, l’Indienne qui a pour habitude de se faire discrète, avait décidé de partir à l’aventure avec son amie Billie le temps d’une soirée, avec une bouteille de vin déjà bien entamée à la main et un sac où elle avait rangé quelques petites choses à l’intérieur. « Suis moi, c’est par ici ! » Pointa la jeune brune en commençant à faire quelques pas vers une villa, avant de se rétracter. « Ah non j’suis con, c’est dans l’autre sens… » Elle partie d’un petit rire avant de se mettre une main devant la bouche, se souvenant qu’elle ne devait pas réveiller tout le voisinage et encore moins attirer l’attention sur elle et son amie. En sautillant presque, elle prit la direction d’une villa qu’elle cru reconnaître comme étant celle de Sameer, et s’avança d’un pas décidé vers la porte d’entrée.

Un peu plus tôt dans la soirée…

« Non mais je te jure, des fois j’ai tellement envie de lui enfoncer la tête dans un mur t’sais, juste pour qu’il comprenne bien les choses ! » Portant son verre à sa bouche pour en prendre une gorgée, la Raichand étendit ses jambes sur la table basse du salon de Billie. Depuis la fin de l’été, la jeune brune avait décidé d’accorder un peu plus de temps à ses amies et de sortir un peu plus. Enfin, quand elle disait ‘sortir’, c’était souvent aller squatter chez une amie le temps d’une soirée et parler de tout et de rien. Elle ne comptait pas beaucoup d’amies dans son entourage, mais le peu qui le composait la suffisait amplement. Concernant la jeune blonde, elle ne se souvenait même pas de comment est-ce qu’elles sont devenues aussi proche, la seule chose qu’elle savait était qu’elles étaient là toutes les deux, à descendre des bouteilles de vin et à passer un bon moment. Le but de la soirée était de faire oublier à la Raichand pourquoi est-ce qu’elle avait été contrariée toute la journée. Pour ceux qui voudraient le savoir, la réponse ne tenait qu’en un prénom : Sameer. Ce qu’il avait fait ? Sûrement trop de chose si on prend en compte le nombre d’années où Alvira n’avait plus contact avec lui. Mais si elle ne devait se focaliser que pour aujourd’hui, elle l’avait surpris en train de draguer une femme dans son bureau. Les premières secondes la jeune femme s’était cachée dans un coin pour ne pas qu’il la voit, voulant voir jusqu’où irait ce petit jeu ; lorsqu’elle vit que la distance entre eux commençait à se réduire dangereusement, elle apparut comme par magie du coin où elle se cachait. Elle n’avait pas fait de scandale face à la jeune femme, mais avait bien gâché le moment en embrassant Sameer sans gêne, avant de s’excuser de façon totalement fausse d’interrompre. Lorsque la pute jeune femme tourna enfin les talons, Alvira toujours dans la demi-mesure, gifla l’avocat avant de menacer de lui envoyer le bureau en pleine tête. Racontée comme elle l’avait fait à son amie, c’était drôle et assez léger mais ça n’en était rien, elle était énervée et avait passé toute la journée à ignorer les appels du Saxena, lui faisant bien comprendre qu’elle n’était pas d’humeur. De fil en aguille, à force d’en parler et plaisanter avec Billie, elles en étaient à la conclusion que le jeune homme méritait une bonne leçon. C’était donc après quelques bouteilles de vidées que la jeune Indienne et son amie se retrouvaient vêtues toutes de noir avec la totale. Elles firent un rapide détour chez l’avocate qui troqua sa paire de talons pour des converses, et profita pour récupérer quelques petites choses qu’elle fourra dans un sac.  La mission vengeance 1.0 était à présent lancée.

Back to reality…

« Tiens, j’crois que y a un nain de jardin pas loin, j’ai vu l’autre fois. J’vais le poser au milieu du salon. » Toujours avec cette pointe d’espièglerie dans la voix, elle était tellement fière de cette trouvaille que rien ne pourrait la stopper même si on essayait de le faire. Malheureusement, la détermination était une qualité bien présente chez la Raichand et vu avec qui elle était accompagnée, elle n’allait pas pouvoir faire demi-tour comme ça. « C’est bon on peut y aller. » Dit la jeune femme en ouvrant  la porte de la villa. Que la soirée commence.
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyLun 9 Nov 2015 - 23:19


Billie venait de servir son troisième verre à Alvira tandis qu'elle n'était qu'à la moitié de son deuxième. La soirée venait à peine de commencer, mais les bouteilles avaient l'habitude de s'envoyer en l'air avec ce duo. Sans vraiment comprendre pourquoi, il arrivait parfois – peut-être même souvent – à la blonde et la brune de passer la soirée ensemble, à parler du temps qu'il faisait, mais aussi de choses plus sérieuses. Les ventres n'étaient jamais bien remplis et l'alcool montait vite à la tête. Billie le savait, elle y laissait au moins trois bouteilles par soirée avec la jeune Indienne. Parfois, elle allait même piocher dans sa réserve de vodka, pour « les soirs de fête ». Ce soir-là n'en était pas un et elles tourneraient au vin. La blondinette reposa la bouteille en récupérant la goutte qui menaçait sa belle table basse et suçotant la pulpe de son doigt pour ne rien perdre. Elle écoutait d'une oreille distraite sa copine de soirée, tandis que Moloko s'amusait à lui chatouiller les orteils pour jouer. La blondinette attrapa son jouet en peluche qu'elle lança à travers le salon, entraînant dans sa course un chien croisé tout content.

La grande discussion de la soirée se mit à tourner autour d'un homme. Mais pas n'importe lequel. Sameer Saxena. Non, ce n'était pas le nom d'un médicament, mais celui de ce qui servait de petit ami à Alvira. Il avait encore merdé, pour changer. Dans sa tête, Billie roulait des yeux vers le ciel. À l'extérieur aussi d'ailleurs, mais pas pour la même raison. Non, en réalité, la vraie Billie n'avait que faire des histoires de coeur d'Alvira. Des histoires de coeur tout court. Ça pourrait presque la rendre malade. Qu'est-ce que l'amour, après tout ? Alors Billie avait pris l'habitude de sortir des phrases presque toutes faites, qui pouvaient cependant refléter une certaine vérité. « C'est comme ça, les mecs. Ça fait croire que c'est intelligent mais en fait, il faut leur faire des dessins avec des gros panneaux lumineux. » Elle en avait fait les douloureuses expériences par le passé. Depuis, elle n'avait plus cherché à comprendre. Au contraire, elle en tirait avantage à la moindre occasion, jouant avec une mèche de cheveux ou battant des cils.

La jeune Russe soupira et se releva du canapé pour se rendre à la cuisine chercher une nouvelle bouteille. Par réflexe, elle avait placé ses mains sur ses hanches. Rapidement, elle se remit droite. Elle pouvait se permettre d'être elle-même. Elle ne portait plus son faux ventre, pour son plus grand bonheur. La blondinette jeta un coup d'oeil à la jeune Indienne tandis qu'elle se penchait vers la cave à vin pour attraper une nouvelle bouteille. Si Alvira était au courant que Billie n'était pas réellement enceinte, la blondinette ne lui avait jamais vraiment expliqué les véritables raisons qui l'avaient poussée à se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'était pas. Premièrement, parce qu'Alvira s'en foutait. Deuxièmement, à cause de son métier. Si les deux jeunes femmes pouvaient passer de bons moments ensemble, Billie en était certaine : si quelque chose tournait mal et que la vérité venait à éclater, l'Indienne se rangerait du côté de la justice. Elle finit par rapporter la bouteille après l'avoir ouverte pour remplir les verres. La discussion reprit et finalement, Billie s'écria. « Tu sais quoi ? Ton Sameer, Sonpeer ou peu importe son prénom, il mérite une bonne leçon. » Après plusieurs autres verres, l'idée surgit. Le plan fut mis en place, les tenues enfilées et les sacs à dos équipés.

Elles déambulaient sur Palm Avenue. Alvira avait pris la bouteille qui n'avait pas été finie et on sentait que les deux jeunes femmes n'étaient plus de première fraîcheur. Même Billie devait avouer que, bien qu'elle ait tenté de se contrôler, elle sentait quand même les effets de l'alcool dans son sang. Pourquoi n'avait-elle pas avalé quelque chose de consistant pour éponger les verres de la soirée ? Elle ne le savait pas. Elle se contentait de répondre au rire de l'Indienne qui se trompait de chemin. « T'es sûre que t'es déjà allée chez lui au moins ? » Dans son for intérieur, elle commençait à douter. Et si Alvira ne se souvenait plus, elle prenait des risques pour finalement ne rien avoir. En vérité, elle avait vu dans cette escapade l'espoir de trouver des choses intéressantes.

Finalement, tant bien que mal, elles étaient parvenues jusqu'à la villa de Monsieur Sameer. Billie laissa échapper un sifflement. Eh bah mon cochon, il se faisait plaisir. Alvira quant à elle trouvait déjà sa première idée pour la redécoration qu'elles avaient prévue. « Bonne idée, il va faire moche en plus, il faudrait pas qu'il reste sous la pluie tout seul le pauvre. » Billie ne pouvait qu'approuver. Il fallait défendre ses petits êtres si longtemps persécutés. L'Indienne finit par ouvrir la porte. Dieu merci, elle avait un double de la clé. Billie se serait trouvée bien embêtée de devoir crocheter la serrure avec toute la dextérité dont elle pouvait être capable pour ce genre d'activité illicite. La blondinette était sur le point de pénétrer dans la demeure lorsque soudain, quelque chose la retint. Elle attrapa l'épaule de son amie pour la stopper dans son mouvement. « Attends, attends… » Elle plaça son index sur ses lèvres pour lui intimer de se taire. Elle avait perçu quelque chose et elle voulait être certaine que ce n'était pas le jeune homme qui était finalement resté chez lui.

Elle attendit que son regard s'habitue à la noirceur de la pièce devant laquelle elles étaient. Les bruits de pas qui tapotent sur le sol et un bruit de respiration familier. Ce n'était pas humain. Non, ce n'était pas des pas, mais des pattes. Billie haussa des sourcils lorsqu'elle aperçut le petit shiba inu qui se demandait ce qu'il se passait, pourquoi deux humaines venaient pénétrer dans sa maison. La blondinette réagit au quart de tour. « Oh le gentil toutou ! » Elle avait pris une expression joyeuse et un ton amusé dans la voix, pour faire croire au chien qu'elle était son amie. Elle repéra un objet qui semblait appartenir à l'animal sur le sol. Doucement, elle se baissa pour s'en saisir, le regard toujours planté sur le canidé. « Allez, viens, viens jouer !! Va chercher ! » Elle lança l'objet à travers la pièce, franchissant un encadrement de porte. Billie s'élança ensuite à la poursuite du chien et se jeta sur la poignée pour refermer le battant avant que l'animal ne puisse revenir. « Et voilà, on est débarrassées ! On commence par en haut et on descend ou on fait un peu n'importe comment ? » Elle jetait en même temps un coup d'oeil à l'ensemble de la pièce dans laquelle elles étaient. L'Indienne n'avait pas menti lorsqu'elle disait que son petit ami avait une sacrée villa qui n'attendait qu'à être redécorée façon Billie et Alvi.
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyMar 24 Nov 2015 - 18:53


Ce soir, c’était son soir. Le sien, celui de son amie qui avait acceptée de l’accompagner dans sa mission destructions, et le nain de jardin qu’elle avait décidé d’appeler Jean-Mi. « Ouais, je vais l’appeler Jean-Mi. » Dit d’ailleurs la jeune Indienne à Billie. Il n’avait pas une tête particulière ni même une tête à s’appeler comme ça, mais ses souvenirs étant beaucoup trop embrumés pour qu’elle se mette à penser clairement, ramenaient la jeune femme dans les rues de Paris. Ne parlant pas un mot français – ou alors seulement quelques mots de bases – c’était le seul prénom qu’elle avait pu capter lors d’une conversation, et ça l’avait fait rire. Voilà, voilà.

Lorsqu’elle tourna la poignée de la porte  pour s’introduire à l’intérieure de la villa, la Raichand se sentie puissante. Sans pouvoir se l’expliquer, elle sentait que ce soir elle allait accomplir quelque chose de grandiose, certes cela n’allait pas être quelque chose qu’elle serait fière de raconter – ou même assumer – mais elle s’en fichait. Son sac sur l’épaule et son nain de jardin sous le bras, elle fit un pas pour mettre officiellement en marche sa mission, mais fut vite retenue par la main de la jeune blonde qui la retint en arrière. Avec toute la grâce et la finesse qu’elle pouvait avoir à ce moment-là, elle ferma violemment la porte avec son derrière et s’y appuya, laissant son amie faire l’inspection des lieux. « Ah merde. » Elle posa une main sur sa bouche, se rendant compte qu’elle aurait peut-être mieux fait de se la faire discrète pour une fois, mais elle se disait qu’elle ne risquait rien de toute façon. Même si quelqu’un la surprenait, elle était en droit d’être là. Et qu’est-ce que Sameer allait faire ? L’engueuler ? Qu’il le fasse, elle saurait quoi répondre. Porter plainte ? Qu’il ose seulement. Dans le pire des cas c’était les seuls scénarios qu’elle pouvait – ou osait – imaginer, elle savait qu’ils n’iraient jamais jusque la rupture. Du moins elle l’espérait, ils ne pouvaient pas rompre à cause d’une raison aussi débile qu’une crise de jalousie qui a mal tournée. Haussant les épaules, elle resta un petit moment contre la porte, le temps que Billie fasse ses affaires et dégage la voie si besoin, réfléchissant par la même occasion par quelle pièce elle allait bien pouvoir commencer. Ce qui était sûre, c’était qu’elle allait marquer chaque pièce de la maison par son passage, déjà parce qu’elle voulait vraiment marquer les esprits, mais surtout parce que c’est plus drôle comme ça. Elle revint sur terre lorsqu’elle entendit la voix de Billie qui se faisait plus douce que d’habitude. Enfin, pas qu’elle parlait de façon brutale en temps normal, mais disons qu’elle n’était pas comme ça. « Ah bah ouais, le chien. » Lâcha-t-elle en soupirant. Elle avait presque oublié sa présence à lui, c’était à peine si elle pouvait se souvenir de son nom de toute façon. La jeune femme se décala de la porte tout doucement et s’avança vers l’interrupteur en faisant bien attention de ne pas se cogner ou même de lâcher son nain de jardin qu’elle tenait toujours. « LUMOS MAXIMA ! » Hurla-t-elle, les yeux brillants lorsque la lumière envahit la pièce.

« Je propose qu’on fait n’importe comment, moi je vais aller à la recherche de la chambre des secrets ! » Elle brandit son poing en l’air, comme si elle était révoltée, et sans même attendre de réponse de la part de la jeune blonde, elle fila à l’étage tant bien que mal et ouvrit une porte au hasard. Elle se frotta les yeux en allumant la lumière, s’attendant à trouver quelque chose de magique une fois qu’elle se serait dégagée la vue. « Ah bah non, c’est pas la chambre des secrets. BILLIE C’EST PAS LA CHAMBRE DES SECRETS ICI ? » C’était décidément l’alcool qui faisait parler l’Indienne, mais à ce moment-là, ne se rendant pas spécialement compte de ce qu’elle disait, se mit en tête de trouver la fameuse entrée de la chambre en question. Elle s’avança un peu plus dans la chambre qu’elle ne connaissait pas et posa son nain de jardin sur le lit. « Jean-Mi, tu surveilles ! » Chuchota la brunette avant de se diriger vers le dressing pour s’amuser à balancer tout ce qu’elle pouvait trouver dedans.  
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyJeu 3 Déc 2015 - 3:10


Faire une mission commando avec un membre de l'équipe pas vraiment opérationnel, ce n'était vraiment pas une mince affaire. Après s'être trompée de chemin et avoir embarqué un nain de jardin avec elle, Alvira avait également oublié de préciser, dans son détail de « la putain de villa de riche » que la demeure était gardée par un animal à quatre pattes. Heureusement que Billie avait de l'expérience dans l'amusement animalier, sinon il aurait fallu que la jeune avocate s'en charge… et la blondinette n'aurait pas souhaité être présente pour voir le massacre – ou peut-être que si, avec un sachet de popcorn. Mais par chance, la menace du chien avait été évitée et les deux jeunes femmes pouvaient continuer leur œuvre. Billie s'était à peine retournée d'avoir refermé la porte derrière l'akita qu'une vive lumière vint lui chatouiller la rétine. Alvira avait trouvé cela amusant d'allumer la lumière dans un cambriolage. La Russe grogna. « Putain, t'aurais pu prévenir avant de faire ta merde ! » Elle aurait voulu l'engueuler pendant une bonne dizaine de minutes sur la nécessité de conserver un noir relatif lorsqu'on cherchait à saccager un lieu pour éviter qu'être vu et d'être reconnu – bien que les Indiens se ressemblaient un peu tous, de toute façon, Alvira était donc plus à l'abri qu'elle – mais elle y renonça, parce que c'était inutile vu que l'Asiatique ne l'écouterait pas, vu qu'elle était complètement arrachée. Cette dernière décida de s'occuper du premier étage de la villa. Combien il y en avait exactement ? Aucune idée. Elle verrait bien le moment venu. La blondinette regarda son amie en fronçant les sourcils. « Ok, va chercher ta chambre à secrets, je m'occupe d'ici… » Billie agita la main comme pour faire signe à Alvira qu'elle pouvait dégager le passage et lui laisser le champ libre pour faire son œuvre à elle. Elle laissa la jeune femme le temps de monter avant de laisser échapper un long soupir. Elle regarda ensuite autour d'elle pour se repérer. Grâce à la superbe idée de sa complice d'allumer la lumière, tout était beaucoup plus clair. Tout était trop clair d'ailleurs. La pièce était neutre, terne. Il lui fallait quelque chose de plus… Wahou ! La Russe hocha simplement la tête et se dirigea vers la cuisine. Elle fouilla un peu partout et parvint à réunir différents ingrédients : une bouteille de vin, un pot de curry, une betterave, une tablette de chocolat ainsi qu'un bol, un couteau et ce qui semblait être un presse-purée. Elle mélangea le tout dans le récipient, non sans prendre plusieurs gorgées de vin au passage. Il lui fallait au moins cela pour survivre à la vocifération d'Alvira qui ne tarda pas.

La blondinette rejetta la tête en arrière pour crier au moins aussi fort que sa collègue. « QU'EST-CE QUE J'EN SAIS, C'EST PAS MARQUÉ DESSUS NORMALEMENT ? » Qu'est-ce qu'elle en savait, elle ? Elle n'avait même pas vu Harry Potter. Un jour, on lui avait parlé de cette fille, Hermione Granger. Elle avait cru qu'elle était dans Le Seigneur des Anneaux. Si on lui avait demandé de se mettre aux faits des mœurs américaines, Billie était passée complètement à côté de sa culture cinématographique, préférant se concentrer sur d'autres domaines beaucoup plus importants, selon elle. «SINON TU CHERCHES LA PORTE DES ÉTOILES OU JE SAIS PLUS QUOI !  » Non, elle n'était pas beaucoup plus à jour sur Stargate ou toutes les autres séries. Vraiment, cela ne l'avait pas intéressé. Elle s'était ennuyée comme un rat mort la dernière fois qu'elle avait tenté de river ses yeux sur un écran de télévision pour se « détendre ».

Soudain, un éclair. Une idée lui vint. Elle frappa dans ses mains et leva la tête. « EH ALVI ! VU VOUS, LES HINDOUS INDIENS, VOUS AVEZ PAS TOUJOURS DES SACHETS DE COULEURS POUR FAIRE VOTRE FÊTE ? » Elle avait oublié le nom. Le vin commençait à lui monter à la tête. Elle avait du mal à réfléchir convenablement. Pourtant, elle essayait de penser rapidement, mais le processus s'embourbait au fur et à mesure que son sang transportait les effluves d'alcool partout dans son corps frêle. « ET DU HENNÉ, VOUS EN PORTEZ SOUVENT DE CETTE MERDE POUR JE SAIS PLUS QUEL PLAISIR DE LA RELIGION MACHIN… » La Russe tapa du pied contre le sol, impatiente. Finalement, elle s'avança jusqu'aux escaliers pour crier. Peut-être que cette fois-ci, elle aurait une réponse. « ALVI GROUILLE !! J'AI UNE IDÉE DE MALADE, J'AI JUSTE BESOIN DES TRUCS, TU PEUX LES BALANCER DANS L'ESCALIER ! » Elle se retourna, ses doigts gantés toujours enfoncés dans la drôle de mixture. Elle s'approcha du mur en face d'elle et touilla une dernière fois son index et son majeur pour qu'ils prennent une belle teinte marronnasse. Elle s'appliqua ensuite sur le mur blanc qui peu à peu laissa apparaître des lettres. À la fin de sa séance, Billie recula pour admirer le résultat. Elle se rapprocha ensuite pour rectifier quelque chose et finit par poser le bol dégueulasse sur la table basse à côté d'elle. Elle posa ses mains sales sur ses hanches et poussa un sifflement d'admiration. Sur le mur, on pouvait lire « Gandhi forever » accompagné du plus magnifique dessin de phallus qu'il eut été donné de voir.
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyVen 18 Déc 2015 - 12:38


Il était inutile de préciser que la jeune brune ne savait plus vraiment ce qu’elle faisait, autant la partie rationnelle de son cerveau se moquait d’elle en lui disant qu’elle ne trouverait jamais rien ici, autant l’autre partie – celle qui était bien sûr beaucoup trop imbibé d’alcool – s’était retrouvée à faire un monologue interne pour prouver à l’autre côté que si, dans ce dressing se trouvait la porte de chambre des secrets. Qu’est-ce qu’elle pouvait être bête après avoir bu. Tout le monde savait que l’entrée se trouvait dans les toilettes et éventuellement, dans la salle de bain. « Non mais laisse, j’ai une autre idée. J’vais aller à l’aventure. » Hurla l’Indienne à travers la pièce pour que son aie l’entende de là où elle était. Le problème était qu’elle n’aimait pas faire les choses à moitié et par conséquent, elle ne pouvait pas laisser ce dressing à moitié vide. L’Indienne décida de mettre les bouchées doubles et ne prit même plus la peine d’examiner les vêtements qu’elle prenait un à un, et décida d’enlever la barre sur laquelle se trouvait tous les cintres de façon à tout faire tombé. Une fois ça de fait, elle envoya la barre de l’autre côté de la pièce et se fraya un passage dans le tas de vêtements qui était à ses pieds. Elle entra directement dans le dressing et comme une attardée, commença à taper des mains sur un air qu’elle seule pouvait connaître. Non, ce n’était pas une de ses chansons indiennes que seuls les ressortissants pouvaient connaître, c’était juste un air qu’elle avait en tête depuis qu’elle était entrée dans la pièce et qu’elle se devait d’extérioriser. Et quoi de mieux que de se prendre pour une danseuse de flamenco dans un dressing qui n’était pas le sien après avoir piétiné tous les vêtements qu’elle avait si brutalement sortis.

Elle eut à peine le temps d’entamer le second couplet de sa chanson imaginaire, qu’elle fit interrompue par la voix de Billie qui lui demandait quelque chose. Mais de quoi elle parlait ? Elle arqua un sourcil en tendant bien l’oreille pour entendre ce que disait la jeune blonde, puis décida d’aller la retrouver pour voir ce qu’elle voulait, ce serait plus simple. Elle sortie de son dressing en récupérant Jean-Mi qui avait bien fait son boulot. « Bien joué Jean-Mi, ce soir c’est toi la star ! » Souffla-t-elle au nain de jardin à qui elle venait de faire une tape sur la tête pour le féliciter d’avoir monté la garde pendant qu’elle cherchait à s’enfuir dans son monde enchanté par le biais d’un dressing. Elle s’amusa ensuite à enlever tous les oreillers et les draps qui se trouvaient sur le lit, avant d’en prendre un et de l’attacher autour de son cou pour avoir l’air d’avoir une cape attachée. A défaut d’avoir un beau collier ce soir, elle serait une super héroïne, ou une super méchante, elle n’avait pas encore choisie. Elle se regarda dans la glace en prenant bien soin de ne pas lâcher son nain de jardin et fit de grands gestes avec son drap beaucoup trop grand qui lui recouvrait tout le corps et qui allait sûrement l’empêcher de marcher au cours de la soirée. Elle en avait presque oubliée Billie qui était en train de s’égosiller à lui demander quelque chose alors que clairement, elle n’en avait rien à foutre. Mais comme par automatisme, son cerveau eu un déclic lorsqu’elle entendit le mot « henné ». Un sourire s’afficha sur son visage et elle sortie de la pièce – toujours avec Jean-Mi hein, je précise – et avec sa cape qu’elle enroula n’importe comment, et traversa le couloir pour aller gagner la chambre de Sameer. « MEHNDI LAGA KA RAKHNA ! DOLI SAJA KA RAKHNA ! » Et comme l’Indienne qui sommeillait en elle depuis beaucoup trop longtemps, elle se mit à faire une chorégraphie qui ne dura pas plus de dix secondes, montre en main. Avec sa cape et tout l’alcool qu’elle avait vu, bouger lui donnait chaud et entre suer et avoir la classe avec sa cape, elle avait fait son choix.  « J’VAIS ALLER TE CHERCHER TON TRUC, ATTENDS RHO ! » Hurla-t-elle à son tour pour répondre à la Russe qui commençait à s’impatienter. Maintenant qu’elle avait fait une chambre, elle savait qu’elle avait une chance sur deux de trouver la bonne, et elle était à peu près sûre de tomber sur la bonne. Elle marcha jusque la porte qui lui semblait être la bonne et ouvrit la porte à grand coup de pied. Elle n’arriva pas à la défoncer mais elle se fit mal. Très mal. Tellement mal qu’elle dû réfléchir un moment pour savoir si elle devait crier de douleur ou pas. « Aïe. » Finit-elle par dire à voix basse de façon ce qu’elle soit la seule à entendre. Elle haussa ensuite les épaules et se concentra de nouveau sur sa mission couleur. Au premier coup d’œil elle reconnut la chambre de son bien-aimé, elle n’était pas venu beaucoup en ces lieux, mais le peu de temps où elle était venue avait suffit à ce qu’elle reconnaisse les lieux malgré son état de sobriété avancé. « Memories. » Dit-elle à voix haute avant d’allumer la lumière et de pénétrer un peu plus dans la pièce. Elle ne savait pas vraiment  par où commencer pour trouver sa poudre de couleur, mais ça na le dérangeait pas de prendre son temps dans cette pièce là. Comme à sa toute première visite dans cette chambre, elle refit une rapide inspection des lieux, touchant un peu à tout et s’arrêta sur la photo qu’il avait prise de lui quand elle était en train de fouiner. « J’suis bonne. » Elle prononça ces mots en penchant la tête sur le côté pour s’admirer elle-même sur la photo et fit une petite moue pour confirmer ce qu’elle venait de dire.

Ne voulant plus perdre de plus de temps – et agacer Billie encore plus qu’elle ne l’était – elle déposa Jean-Mi sur le lit de Sameer en déposant un baiser sur le front du nain de jardin, et commença à prendre toutes les poudres de couleurs qu’elle avait pu trouver. Cela n’avait pas été très difficile, la jeune homme gardait un peu tout ce qui lui rappelait l’Inde – un peu comme elle – dont les poudres de couleurs. Elle fini par sortir de la chambre et descendre les escaliers à toute vitesse – dans sa tête elle était Flash – et tomba nez à nez avec une Billie artiste. Elle mit un moment à comprendre ce qu’elle venait de fabriquer jusqu’à ce qu’elle se tourne et voit sur le mur une inscription des plus drôles. L’Indienne partit d’un fou rire incontrôlé qui la fit tomber en arrière sur une des marches de l’escalier, tous ses bocaux de poudres dans les mains. Plus elle regardait l’inscription et plus son fou rire s’amplifiait au point de faire pleurer la Raichand de rire. Elle ne savait pas si c’était le vin ou le fait que ce soit vraiment drôle, mais elle se sentait bien à rire à gorge déployée comme elle le faisait. « Bravo ! » Dit-elle entre deux rires qu’elle essayait de contrôler. Pour essayer de passer à autre chose, elle tendit ses bocaux à la jeune femme et se leva en manquant presque de retomber ses fesses, mais se retint de justesse au mur (qui était propre !). « Je te laisse faire, je vais chercher un truc à faire. » Presque en sautillant, elle se dirigea vers une destination inconnue avec son drap en guise de cape dans le dos, prête à découvrir le Saint-Graal dans cette villa. Elle ouvrit plusieurs pièces qu’elle ne prenait même pas la peine de visiter, elle ouvrait juste la porte et voyait si l’ambiance lui plaisait ou pas. Aucune des pièces qu’elle avait ouvert ne lui convenait, jusqu’à ce qu’elle trouve LA pièce qui allait faire toute la différence. « BILLIE J’AI TROUVE UN TRUC ! J’AI TROUVE UN TRUC ! » Elle partit d’un rire qui se voulait machiavélique mais qui devait plutôt ressembler à un rire de corbeau, et entra dans la pièce qui était devenue sa nouvelle caverne d’Ali Baba. Elle referma la porte violemment en étant sûre que son amie l’avait entendue pour lui signaler que le plan était en cours, et enleva son drap qu’elle plia avant de le poser par terre. Après ça, elle fit le moins de bruit possible et s’équipa pour la suite de l’aventure en préparant aussi les affaires pour sa Gurl. « MEUF VIENS ME VOIR J’AI UN TRUC DRÔLE A TE MONTRER ! » Un sourire sur les lèvres, elle leva son arme à paintball en direction de la porte, et attendit sagement que la blondinette se montre. Elle ne comptait pas lui tirer dessus, mais juste lui montrer ce qu’elles allaient faire ensuite.  


Dernière édition par Alvira Raichand le Jeu 14 Jan 2016 - 2:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyMer 30 Déc 2015 - 3:26


Ne jamais tenter de faire entendre raison à quelqu'un qui vous a vidé à elle toute seule ou presque quelques bouteilles avec quelques degrés respectables d'alcool. Ne jamais tenter de donner des idées à une personne peu sobre. C'est pour cela que Billie n'insista pas auprès d'Alvira. Elle avait envie de chercher la Cabane des Secrets, très bien. Elle n'avait plus envie, tant pis. La blondinette était de loin la moins atteinte des deux, la plus lucide, elle ne voulait pas provoquer une réaction inattendue de la part de la jeune Indienne déterminée à faire la misère à son petit ami. « Ok, j'te laisse faire, t'es la chef ! » C'était à moitié vrai. Elle n'était pas vraiment la chef. C'était ce que la Russe avait bien voulu lui faire croire pour qu'elle ne pique pas de crise existentielle sur le pourquoi du comment elle devrait diriger l'opération. C'était SON petit ami après tout. Elle connaissait la maison, elle y était déjà allée. Patati, patata. Billie se tint la tempe rien qu'à imaginer ce monologue pâteux.

Elle était repartie dans ses préparatifs. Son idée de taguer un mur était le meilleur échauffement et elle le savait. Boire la bouteille de vin aussi était un très bon échauffement. Elle lui arracha même quelques discours faits à elle-même en russe. La lucidité lui revint alors, se rappelant qu'Alvira, bien qu'elle soit au courant pour sa fausse grossesse, ne l'était pas pour sa fausse identité. Elle avait beau être pas mal arrangée, elle saurait encore reconnaître l'anglais d'une autre langue. Enfin, ça, c'était l'opinion de Billie avant qu'elle n'entende à nouveau l'Indienne. Il lui fallut un petit temps avant de se rendre compte que ce que chantait la jeune femme n'avait aucun sens pour elle. « J'aurais dû apprendre l'indien, si j'avais su qu'il y aurait la moitié du pays ici… » Son cerveau pataugeait un peu. En temps normal, elle aurait pu savoir que l'indien n'était pas une langue, mais elle s'en foutait un peu à vrai dire. L'important, c'était qu'elle savait qu'il y en avait des riches à Huntington Beach. Si elle n'arrivait pas encore ses fins avec Eric Jefferson, elle pourrait au moins profiter d'un peu de richesse des Bouddha.

Après plusieurs beuglantes, Alvira semblait avoir saisi le message. Miracle de la vie. Billie s'autorisa un beau majeur en direction du premier étage. Son acolyte ne le verrait jamais de toute façon. Elle repartit dans son inspiration créatrice. Gandhi serait tellement fière d'elle. Le geste était soigné, précis. Ce n'était pas réaliste, plutôt abstrait, mais on parvenait très clairement à voir de quoi on parlait ici. Elle pouvait sentir les pas délicats de la jeune femme du premier étage se dirigeaient vers l'escalier – parce que oui, même légèrement beurrée, elle pouvait encore distinguer la provenance et la direction d'un bruit. « AH BAH ENFIN… SI TU FAIS ATTENDRE TAMERE COMME ÇA TU M'ÉTONNES Q-… » Elle s'interrompit. Elle était sur le point de se rabattre sur la télévision, future victime sur sa liste, lorsque le vacarme provoqué par une Indienne drapée d'une sorte de cape à la Superman l'interrompit. Elle tourna vers son amie des yeux interrogatifs. C'était quoi son problème, à part la discrétion… Elle avait l'air complètement débile en plus. Et puis elle la vit partir dans un fou rire auquel la Russe en comprit pas vraiment. Et puis elle tourna la tête dans la direction du regard de sa comparse et elle eut du mal à réprimer un sourire. Ouais, elle avait assuré sur le coup. Elle récupéra les précieux bocaux de couleur. « T'assures, luxure… Non… Morsure… Non… C'est quoi encore… » Et voilà, les soucis de vocabulaire qui faisaient surface. Il ne manquait plus que ça. La Russe balança sa main vers l'arrière en haussant les épaules. « Beuh, on s'en fout au pire… » Elle laissa ensuite Alvira vaquait à d'autres occupations. La villa était grande et nulle ne savait combien de temps elles avaient encore devant elles avant de devoir déguerpir.

En attendant, la blondinette retourna à la cuisine. Elle prépara plusieurs petits bols, non sans faire tomber la moitié de la poudre sur le sol. Avec quelques gouttes de vin, le carrelage prenait de nouvelles teintes. Elle finit ses mixtures et se dirigea vers la porte derrière laquelle elle avait enfermé Tamoule – c'était ainsi qu'elle avait décidé de nommer le canidé, parce qu'elle avait trouvé ça sur un paquet de quelque chose et que c'était le seul mot qu'elle avait pu déchiffrer. Elle avait au préalable attrapé des friandises trouvées dans un placard pour l'amadouer. Elle entrouvrit la porte et s'accroupit avant de passer son bras dans l'entrebâillement. « Allez, viens Tamoule !! Viens !! » Elle attendit que l'animal s'approche pour l'attraper par le collier. Elle repéra quelques torchons qu'elle utilisa comme laisse pour accrocher l'animal à la poignée du four. « Bon chien, Tamoule… Reste calme, tout ira bien… » Elle plongea alors son gant dans le premier bol, la couleur la plus claire, et passa sa main sur le pelage de Tamoule, au niveau de son arrière-train. Elle répéta ensuite l'opération sur tout son corps, créant ainsi un magnifique arc-en-ciel. Elle se recula pour admirer son art. Parfait. Elle tendit une nouvelle friandise au chien. « C'est bien, Tamoule, t'es le plus beau ! » Elle aurait voulu le flatter, mais il ne fallait pas toucher à la couleur pour le moment. Elle n'était pas sèche.

Elle pouvait enfin s'occuper de la télévision. Elle fit un pas vers son sac lorsque la douce mélodie de la voix d'Alvira la stoppa net. Un truc. Elle ne pouvait pas être plus précise… Billie soupira, mais la curiosité la piqua. « QUOI ? T'AS TROUVÉ QUOI ?! » Elle abandonna une fois de plus l'objet de sa convoitise pour retrouver son amie. « J'ARRIVE, AÏE PUTAIN ! J'ARRIVE ! » Putain de connerie de table basse. Toujours là pour vous niquer un doigt de pied ou un genou. La blondinette marmonna des injures en russe avant de se perdre dans les couloirs. Heureusement, l'Indienne beuglait sévère, elle fut rapide à repérer. Elle pénétra dans la pièce lorsqu'elle tomba nez-à-nez avec une Alvira armée. Son premier réflexe aurait été de se jeter sur elle. Mais ça, ça aurait été si elle avait eu moins d'alcool dans le sang. Non, à la place, elle sursauta violemment. « OH PUTAIN ! Mais t'es malade, tu m'as foutu une trouille bleue ! » Elle porta la main sur sa poitrine pour calmer les battements de son coeur. Peu à peu, elle reprenait consistance. Elle reprenait un peu ses esprits. « T'aurais pas son petit copain à son flingue ? », glissa-t-elle avec un sourire en coin. Pour une fois qu'Alvira avait une idée plus intéressante, elle n'allait pas passer à côté.
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyJeu 14 Jan 2016 - 2:46


Vu l’état dans lequel se trouvait la jeune femme, elle ne pouvait même pas tenir son arme correctement, à vraie dire elle ne savait même pas s’il était chargé et avait préférée ne pas essayer de l’ouvrir et pourtant. Elle était là, un sourire aux lèvres et prête à appuyer sur la gâchette à la première occasion. Mais elle ne le ferait pas, elle ne voulait pas passer pour une tricheuse et commencer à jouer avant même que son amie ait eu le temps de se mettre en tenue et de saisir une arme. Jetant un rapide coup d’œil au drap qu’elle avait laissé dans un coin, elle se sentait tout d’un coup nue et impuissante, comme s’il lui manquait quelque chose. « Je parie que Jean-Mi lui, m’aurait protégé. » Elle haussa les épaules en poussant un soupir, se disant qu’il valait peut-être mieux que le nain n’assiste pas à ce qui allait se passer. Elle ne savait pas si elle s’en sortirait vivante de la bataille qu’elle allait déclenchait, et regrettait déjà de ne pas avoir pu dire au revoir à JM comme elle l’aurait voulu. Dans sa tête elle commençait déjà à mettre bout à bout des mots qu’elle aurait souhaité lui dire avant qu’elle parte en guerre. Son cerveau qui commençait à aller dans tous les sens à cause de tout l’alcool qu’elle avait pu boire ce soir-là, avait commencé à changer de langue. Sans qu’elle ne comprenne vraiment comment est-ce que cela était possible, dans sa tête elle parlait un mélange d’anglais, d’espagnol, de français et de russe. Enfin, non. Pour le russe il n’y avait qu’une partie de sa tête qui hurlait « VODKAAA » parce que c’était la seule chose qu’elle connaissait vraiment de ce pays. A part Poutine bien sûr. KGB tout ça, tout ça. Quoi qu’il en soit, pour en revenir à ce qu’elle essayait d’expliquer, elle ne se sentait pas vraiment en sécurité avec cette arme pleine de billes de peinture à l’intérieur et décida de remédier à cette situation. Elle posa son arme très rapidement sur la table qui n’était pas loin d’elle et alla récupérer le drap qui lui servait de cape beaucoup trop grande même pas cinq minutes avant. Avec beaucoup de mal, l’Indienne donna des coups de dents et des coups de griffe dans le morceau de tissu pour en prendre seulement un petit morceau qui lui servirait de nouveau de cape. Elle reprit ensuite son arme et tira un coup précis – précis selon Alvira voulait dire, pas sur la table, pas par terre mais sur sa cible initiale – et enroula ensuite le tissu autour de son cou. Voilà, elle était de nouveau protégée et prêtre à se battre jusqu’à n’en plus pouvoir avec la blondinette qui n’allait sûrement pas tarder à arriver, juste le temps de finir sa décoration personnelle. Alvira ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait bien raison de laisser son côté artistique s’exprimer dans la maison de Samère, après tout si elle ne le faisait pas là, elle ne le ferait jamais nulle part.

« GUUUUUUUUUURL ! » Finit-elle quand même par hurler pour faire venir la jeune femme plus vite. Parce que oui, elle considérait qu’à partir du moment où elle n’avait pas encore rappliqué c’était qu’elle ne l’avait pas entendu ou du moins, qu’elle avait besoin qu’on lui rappelle qu’on l’attendait quelque part. Lorsqu’elle arriva enfin, elle sursauta à la vue d’Alvira avec son arme prête à tirer dans les mains, ce qui provoqua un autre fou rire chez la jeune Indienne. Elle qui pensait ne pas être très crédible avec ça dans les mains et surtout son accoutrement, devait être bien loin de la réalité. « Ouais vu ta tête… » Elle essaya d’aligner quelques mots mais l’hilarité de la situation était telle, qu’elle avait oublié de parler en anglais pour que sa camarade la comprenne. Lorsqu’elle se calma enfin au bout de deux petites minutes – parce que lorsque la Raichand avait bu elle avait des tendances bipolaires – elle tendit à son amie l’arme qu’elle avait réservée pour elle. « Mets-toi en tenue, on a une partie à jouer. Je reviens surtout bouge pas. Ou si, bouge. Pète tout, ranafoutre c’est pas chez moi d’abord. J’vais chercher un prix ! » Elle quitta la pièce en courant et monta à l’étage, dans la chambre de son cher et tendre à la recherche d’un prix qu’elles pourraient parier. Elle savait que vu leur état et surtout, vu l’endroit où se tiendrait la partie de Paintball elle n’avait même pas besoin de miser quelque chose pour rendre les choses plus drôles, mais elle en avait envie. Ca ne pouvait que pimenter un peu plus le jeu et amuser les deux jeunes femmes. Elle fouilla plus en approfondit dans les affaires de Sameer, espérant trouver n’importe quoi qui ait assez de valeur à ses yeux pour pouvoir le mettre en jeu. N’importe quoi, un livre dédicacé par un auteur, une peinture d’une valeur inestimable, un maillot de l’équipe de criquet de l’Inde signé par un des joueurs… N’importe quoi. Mais ce qu’elle trouva était bien plus intéressant. Au bout de quelques secondes à tout renverser sur son passage, ne prenant même plus la peine de laisser derrière elle quelque chose de clean, elle tomba nez à nez avec la boîte où le jeune homme avait l’habitude de garder tous ses souvenirs. Elle se souvient encore du jour où elle était rentrée dans sa chambre pour la première fois et où elle était également tombée sur la boîte en question. Au vu de sa réaction ce jour-là, elle avait compris qu’elle ne devait pas pousser ses recherches plus loin quant à ce qu’elle contenait, et bien vite, sans qu’elle ne s’en aperçoive, elle était en couple avec Sameer. Elle s’assit par terre comme une clocharde, essayant de ne pas déchirer sa cape faite par elle-même, elle caressa le dessus de la boîte en se demandant si cela en valait vraiment la peine. Elle savait très bien que ce qui se trouvait à l’intérieur n’étaient pas des choses qui se remplaçaient aussi facilement d’une porte, qu’un lit ou un canapé, mais pourtant elle décida tout de même d’étouffer sa conscience en l’ouvrant. Avec toute la grâce qu’elle pouvait avoir quand elle le voulait, l’avocate renversa tout le contenu sur le sol et passa une main rapide pour écarter les quelques petites choses qu’elle avait déjà vu. A savoir les photos de son actuel petit-ami en compagnie de son ex qu’elle n’avait même pas envie d’évoquer. Elle n’avait rien contre elle et savait qu’elle appartenait à son passé, à vrai dire elle ne la connaissait même pas, mais ça lui faisait toujours un petit pincement au cœur de se dire qu’elle était la raison pour laquelle elle avait perdu contact avec Sameer pendant toutes ces années et que même avec tout l’effort du monde, ils ne pourront jamais rattraper le temps passé.

Elle secoua doucement la tête pour enlever toutes ces pensées tristes de son esprit et continua sa fouille jusqu’à tomber sur une petite boîte qui attira son attention. Elle ne ressemblait pas à toutes les boîtes qu’elle avait pu voir jusqu’ici, du moins dans la pièce. La jeune femme la pris entre les mains et commença à la retourner dans tous les sens avant de la secouer pour savoir si elle contenait quelque chose, en effet, au son qu’elle produisait elle était sûre qu’un petit objet se trouvait à l’intérieur. Intriguée et impatiente, elle finit par l’ouvrir et laissa tomber le contenu sur le sol, qu’elle se dépêcha de rattraper pour ne pas la perdre. Elle mit tout de même quelques secondes avant de comprendre malgré son cerveau embrumé, qu’elle venait de faire tomber une bague qui avait tout l’air d’une bague de fiançailles, la faisant tourner à son tour dans tous les sens. Etait-ce la fameuse bague qu’il avait prévu d’offrir à Meeta ? Si c’est le cas alors pourquoi ne pas l’avoir rendu à la bijouterie après leur rupture ? Pourquoi est-ce qu’il l’avait gardé même ? Comme par réflexe, ses yeux allèrent se poser sur une des photos qui était sur le sol et où on voyait le visage souriant du Saxena, aux cotés de la seule femme qui avait pu briser toutes ses barrières au point qu’il songe à un engagement plus officiel. Une larme coula sur son visage en réalisant qu’elle ne serait sûrement jamais capable de faire la moitié du quart de ce que Meeta avait accomplit dans la vie de Sameer et ça, pas faute d’avoir essayé depuis le premier où ils s’étaient rencontrés. Elle poussa un soupir en se disant qu’elle ne devait pas se laisser abattre, ni aller. Déjà parce qu’elle n’était pas seule, mais aussi parce que maintenant elle avait une raison de plus de vouloir défoncer la villa du monsieur. Même si sa réaction était excessive, elle éprouvait une telle colère qui la remit sur pied en quelques secondes. Elle descendit les escaliers en un temps record – avec sa cape trop classe qui suivait ses mouvements gracieux – et entra comme une furie dans la pièce où elle avait laissée son amie. « On va jouer cette bague. » Elle déposa la bague de fiançailles qu’elle avait trouvée sur la table et prit son arme, prête à tout dégommer sur son passage, même si ce n’était pas Billie. « Je suis prête, c’est quand tu veux. » Lança l’Indienne en mettant des munitions à des endroits stratégiques pour qu’elle puisse les utiliser lorsqu’elle en aurait besoin.
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MessageSujet: Re: Valar morghulis   Valar morghulis EmptyLun 22 Fév 2016 - 22:15


Protéger par un nain de jardin. C'était vraiment n'importe quoi. Billie ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. « T'es complètement folle, j'aurais pu te frapper par réflexe ! Et ton Jean-Mi, il aurait été au tapis ! », râla-t-elle en lui levant un magnifique majeur. Elle tapota son décolleté, comme si elle tentait de calmer son coeur. Alvira avait de la chance, la jeune Russe n'était pas armée. Sinon, elle se serait pris une balle sans avertissement.

La jeune Indienne était bien attaquée. Si bien qu'elle ne parvenait même plus à rester sur leur langue commune. Malheureusement pour elle, la blondinette ne parlait pas une seule langue indienne – par manque d'intérêt, principalement. Sa famille avait des relations en Inde, mais elle n'avait jamais eu l'occasion de le voir, ses parents partis trop tôt. « Si tu me parles en indousiste là, on va pas être copines… » Elle avait été tenté de lui parler en russe, pour compenser. Et puis elle s'était rappelée qu'Alvira ne connaissait pas ce détail de sa vie. Élément à ne pas négliger quand on ne voulait pas griller sa couverture.

La jolie Indienne lui proposa un duel au sommet. En tenue ! Billie retourna alors la cuisine, tandis que sa compère allait chercher la récompense. Elle trempa ses doigts dans les bols où un fond de couleur survivait et les passa sur ses jours. Elle attrapa un torchon et le noua autour de son front. Elle revint au salon avant que l'avocate ne revienne. La blondinette en profita pour examiner son arme. Un pistole de paintball en soi assez basique et des chargeurs en plus.

Billie haussa un sourcil en voyant Alvira revenir de son périple à l'étage. Un éclat intéressé passa dans son regard bleu. Elle ne plaisantait pas ! Elle contint un sifflement d'admiration face à la « Ça marche ! J'espère qu'elle était pas pour toi ! » Billie ricana comme une hyène. Elle avait raison. Après tout, Sameer aurait très bien pu prévoir de demander la jeune femme en mariage dans un futur proche. Par chance – ou pas, cela dépend des points de vue –, la jeune Indienne était bien trop alcoolisée pour avoir fait le rapprochement. Tant pis pour elle, la bague avait l'air de valoir son pesant de cacahuètes, ça pourrait lui permettre de renflouer ses caisses.

Billie bandait ses muscles. Elle était prête à l'attaque. Prête pour le combat. Elle fixa longuement, et un sourire à la limite du malsain se dessina sur ses lèvres. « 3, 2, 1… Tirez ! » Elle n'attendit pas et appuya sur la détente. L'alcool faisait son effet, elle manqua son tir. Au lieu de finir dans le cœur de la jolie Indienne, la munition en mousse atterrit dans son bras. Qu'à cela ne tienne, elle l'avait quand même eue. « Touchée ! » Mais pas coulée. Il restait encore une longue bataille. La vue de Billie n'était pas aussi nette qu'à l'accoutumé. Il fallait dire qu'elle n'avait jamais pratiqué le tir au pigeon après s'être enfilée une bonne bouteille de vin. Il lui fallait un peu de temps. Un peu de temps pour s'habituer à son état d'ivresse. En réalité, vu l'état bien plus attaqué de la brunette, les deux jeunes femmes auraient pu rester dans la même pièce et l'histoire aurait vite été terminée car, malgré tout, Billie avait nettement plus d'expérience dans le domaine. Si elle avait été plus sobre, elle se serait dit qu'il faudrait peut-être qu'elle fasse exprès de louper des tirs, pour ne pas attirer de soupçons de la part de sa compère, elle qui savait déjà qu'elle jouait la comédie quand elle se prétendait enceinte. Mais de toute façon, elle n'était pas très sobre, mais celle qui aurait pu la démasquer n'était pas beaucoup mieux. Il n'y avait donc aucun risque, à moins de voir débarquer de derrière les fagots, un Sameer qui serait plutôt surpris de voir l'état de sa demeure.

La blondinette jeta un regard de défi à l'Indienne avant de lancer un. « Attrape-moi, si tu peux ! » Ni une, ni deux, elle s'était élancée dans la villa. Non sans tenter un tir complètement raté à travers la pièce. Pour gagner de l'avance, elle attrapa un coussin qui passait par là et le balança sur le chemin. Elle continua avec à peu près toutes les choses qu'elle pouvait trouver. Un nouveau tas de bordel dans le bordel.

Le match était serré. Enfin, il était plutôt serré dans la nullité. Sur les murs, sur le canapé, dans les escaliers, on pouvait voir des impacts de balles aux couleurs vives. Billie se précipita dans la cuisine, un point stratégique. « S'cuse, Tamoul, mais tu gênes un peu là !! », chuchota-t-elle alors qu'elle venait d'effectuer un saut parfait au-dessus du chien. Il ne lui restait qu'une seule munition. Elle marmonna un juron en russe, adossée contre la porte du frigo. À côté d'elle, Tamoul agitait la queue. Il sentait que la situation devait être drôle et voulait participer. La jeune femme le chassa de la main, mais l'animal ne cessait de revenir à la charge. Pire, il se mit à piaffer. Un bruit à proximité, elle venait de retrouver Alvira. Pas une seconde d'hésitation – ou peut-être que si, mais elle ne s'en était pas rendue compte – et la jolie Russe sortit de sa cachette pour tirer sa dernière cartouche. Bien évidemment, elle avait visé la tête.
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